Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source : Médecins Sans Frontières

En 2010, MSF a mis en place le CRAM à Maputo, avec le soutien des autorités sanitaires mozambicaines, dans le but de fournir un meilleur accès aux soins pour les personnes atteintes du VIH de stade avancé. Il est devenu le premier et le seul centre sans rendez-vous du pays à recevoir des patients souffrant de problèmes de santé sévères liés au VIH. Dix ans plus tard, le CRAM s’est développé, en taille et en capacité, avec des services plus spécialisés offerts aux patients.

« Je n’ai pas les mots pour décrire l’ampleur de ce que le CRAM représente pour le Mozambique, il a vraiment fait une différence dans la vie de nos patients », déclare l’infirmier superviseur Rodrigues Ernesto Guambe (dit « Guambe »). Début 2021, Médecins Sans Frontières (MSF) a transféré les activités du Centro de Referência Alto Maé (Centre de Référence Alto Maé ‒CRAM) aux autorités sanitaires mozambicaines et à ses partenaires.

Le CRAM fournit des soins aux patients atteints d’un VIH de stade avancé, à ceux qui ont besoin d’une thérapie antirétrovirale plus spécifique après l’échec des traitements standards, aux enfants souffrant de complications liées au VIH et aux personnes souffrant d’autres infections qui peuvent survenir en même temps que le VIH, comme l’hépatite C ou le cancer du sarcome de Kaposi. Il reste l’un des rares établissements du pays où les patients peuvent recevoir ce type de soins en dehors d’un hôpital.

Près de 24 000 patients pris en charge

Au cours de la dernière décennie, le personnel du CRAM a pris en charge près de 24 000 patients atteints du VIH, les guidant pour le dépistage, le diagnostic et le traitement du VIH, des infections opportunistes et d’autres complications. Les équipes de la structure fournissent aux patients des soins médicaux et un soutien psychosocial jusqu’à ce qu’ils aient réussi à réduire la quantité de virus VIH dans leur sang et commencé à augmenter leur taux de CD4 ( les CD4 sont des cellules qui trouvent et détruisent les bactéries, les virus et autres germes envahissants ). Les personnes séropositives qui ne bénéficient pas d’un traitement antirétroviral efficace ont un taux de CD4 très faible, car le virus cible ces cellules. Actuellement, le CRAM compte 1 500 patients actifs. Parmi eux, 120 patients reçoivent actuellement une chimiothérapie mensuelle pour le sarcome de Kaposi, un type de cancer associé au VIH et fortement stigmatisé au Mozambique.

La première fois que je suis entré ici, je n’avais jamais rien vu de tel. Je travaillais déjà dans un autre hôpital depuis quatre ou cinq ans. Les services fournis au CRAM fonctionnent très vite pour le type de patients que nous avons.

Rodrigues Ernesto Guambe, infirmier superviseur au CRAM

Les patients qui reçoivent des soins dans la structure sont souvent incapables de marcher ou sont trop faibles pour se rendre à l’hôpital aussi souvent que leur traitement l’exige. Pour y remédier, l’équipe médicale a mis en place des dispositifs pour favoriser l’accès des patients aux soins, notamment des visites à domicile par une infirmière et un service de navette où une voiture MSF amène les patients ayant besoin de procédures médicales ou de consultations au CRAM. Le soutien par les pairs à domicile aide également ceux qui ont du mal à suivre leur programme de traitement du VIH. « Nous avons des patients qui viennent de tout le pays car c’est le seul établissement de ce type. Il a amélioré la vie de beaucoup de gens » ajoute Guambe.

Selon le Dr Natalia Tamayo Antabak, cheffe de mission MSF au Mozambique, les résultats médicaux obtenus grâce à ces activités au cours de la dernière décennie ont contribué à l’introduction par les autorités sanitaires du Mozambique de nouvelles politiques et de nouveaux programmes de santé, et ont donc largement profité à un nombre encore plus grand de Mozambicains. « Les contributions vont au-delà des patients eux-mêmes. Parmi les principales étapes médicales franchies, nous avons vu les autorités sanitaires mozambicaines mettre en œuvre des directives nationales de traitement pour le VIH avancé et l’hépatite chronique, ainsi qu’un protocole national de traitement pour le sarcome de Kaposi. Ces mesures, associées à des stratégies comme la création de groupes de soutien communautaire (connus sous le nom de GAAC – grupo de adesão e apoio comunitário) pour aider les gens à suivre un traitement à vie, ont révolutionné la manière dont nous traitons le VIH au Mozambique. »

En plus de contribuer aux changements politiques, le CRAM a également aidé à renforcer les capacités locales, avec des possibilités pour le personnel d’apprendre et de développer davantage ses compétences. « Le CRAM n’est pas seulement important pour les patients, il l’est aussi pour les professionnels qui viennent ici. Je considère que j’ai beaucoup amélioré mes connaissances sur le VIH. J’ai commencé à voir la maladie d’une manière différente, en particulier le VIH avancé » poursuit Guambe.

Les anciens employés de MSF assurent une transition en douceur

Depuis le 1er janvier 2021, MSF a transféré le CRAM et ses activités médicales aux autorités sanitaires nationales. Elles seront soutenues par le Centre international de formation et d’éducation pour la santé (I-TECH), un réseau mondial qui s’emploie à former des travailleurs de la santé qualifiés et à renforcer les systèmes de santé nationaux, et par le Centro de Colaboração em Saúde (CCS), une organisation mozambicaine dont l’action est centrée sur le VIH. D’anciens membres du personnel de MSF, comme Guambe, qui ont commencé au CRAM il y a six ans, ont déjà été intégrés à l’équipe d’I-TECH, ce qui a permis une transition efficace et sans heurts.

Tous les services de santé du CRAM continueront comme avant, seul le prestataire de soins a changé. Les patients continueront à recevoir les mêmes soins gratuits et de qualité. Selon Guambe, il reste encore beaucoup de travail à faire, car de nombreuses personnes ne prennent toujours pas le VIH suffisamment au sérieux au Mozambique, même si le pays a été l’un des plus touchés par l’épidémie de VIH et de sida en Afrique subsaharienne. En 2018, on estimait à 2,2 millions le nombre de Mozambicains vivant avec le VIH, dont seulement 1,2 million recevaient un traitement. Selon l’ONUSIDA, on estime à 150 000 le nombre de nouvelles infections par le VIH et à 54 000 le nombre de décès liés au sida au cours de la même année.

« Les patients que nous voyons ici arrivent avec le VIH de stade déjà avancé, détaille Guambe. Avant qu’ils ne décident de venir nous voir, beaucoup se tournent vers les guérisseurs locaux car ils associent les symptômes à une sorte de sorcellerie. Lorsqu’ils arrivent, leur santé s’est gravement dégradée, surtout en ce qui concerne le sarcome de Kaposi (…) Nous devons faire prendre conscience du fait que nous pouvons contrôler ces maladies. Il y a aussi beaucoup de stigmatisation : certains cachent leurs symptômes par peur que d’autres découvrent qu’ils sont malades. Il y a encore beaucoup de travail à faire au niveau communautaire pour que nous puissions aider plus de gens. »

« Mais les choses avancent, conclut-il. Le CRAM a donné et continuera de donner de l’espoir à ses patients. Il a permis aux gens de rêver à nouveau à leur avenir. Quel meilleur cadeau peut-on recevoir ? »

MSF a commencé à travailler au Mozambique en 1984 et a soutenu le ministère de la Santé dans sa réponse aux catastrophes naturelles et aux épidémies, en mettant l’accent sur le VIH/sida et la tuberculose. L’organisation mène actuellement des activités médicales dans la ville de Maputo, et dans les provinces de Sofala et Cabo Delgado.

Source : VIH.ORG

Le monde de la recherche, de la lutte contre le sida et plus généralement des maladies infectieuses s’inquiète de la faiblesse du budget de fonctionnement de la structure créée suite à la fusion de l’ANRS et de REACTing. Beaucoup craignent une fragilisation de la réponse aux épidémies émergentes et de VIH.

Alors que le monde français du VIH/sida s’est tout d’abord montré relativement confiant à l’annonce du projet de fusion entre l’ANRS et le consortium REACTing, il aura suffi de 15 jours d’existence de cette nouvelle agence Inserm pour que des tensions apparaissent.

Dans une tribune parue le 14 janvier, un collectif de chercheurs mené par AIDES et Sidaction, de professionnels de la santé et du secteur associatif1, s’inquiète des moyens que le gouvernement entend consacrer à cette nouvelle structure, qui s’appelle «ANRS Maladies émergentes»: «Pour une réponse efficace et rapide aux épidémies actuelles et à venir, cette nouvelle agence requiert, selon des estimations conservatoires, 76 millions d’euros de subventions d’État dès 2021, soit 36 millions de plus que l’enveloppe dont bénéficiait l’ANRS pour la recherche sur le sida et les hépatites en 2020.» Or, «sur ces 36 millions d’euros, seuls 2 millions d’euros ont été prévus au budget 2021, laissant entendre que le reste devra être trouvé via des financements exceptionnels ou des partenariats publics/privés.»

Le collectif rappelle que d’autres pays ont choisi de consacrer beaucoup plus à la recherche sur les maladies infectieuses : «en Allemagne, 105 millions d’euros sont engagés chaque année pour la recherche sur les maladies infectieuses (budget annuel de l’Institut Robert-Koch, janvier 2021), aux États-Unis, plus de 5 milliards de dollars (plus de 4,11 milliards d’euros, le budget annuel moyen du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, janvier 2021).» Avant d’offrir un peu de perspective en rappelant que cette augmentation de budget correspond «à une journée d’aides aux entreprises en France dans le cadre de la crise sanitaire» actuelle.

La principale charge financière reposera donc sur le budget de feu l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (qui bénéficiait d’un budget d’environ 40 millions), avec le risque de fragiliser toute la recherche contre le VIH et les progrès réalisés ces dernières années.

Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : VIH.ORG

Source : La Croix

Il est possible de se tester soi-même pour connaître son statut sérologique concernant le HIV. Au Sénégal, l’autotest permet de protéger l’anonymat des homosexuels et de certaines travailleuses du sexe.

Il y a vingt ans, on mourait du sida un peu partout en Afrique. Les trithérapies, créées en 1996, n’étaient pas encore arrivées sur le continent. Aujourd’hui, des millions d’Africains séropositifs ont accès gratuitement à ces traitements. Grâce à la solidarité internationale, notamment. Ces patients ont pu reprendre des vies normales et ne sont plus contaminants, dès lors que leur charge virale est tellement faible qu’elle devient indétectable – c’est le marqueur de base pour savoir si le traitement continue à être efficace.

L’ambition formulée par l’organisation internationale Onusida est maintenant « de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. » Pour l’atteindre, il faut que chaque malade ouvre les yeux sur son statut sérologique : dépisté, il aura de grandes chances d’être soigné ; soigné, il aura de grandes chances de n’être plus contagieux.

L’objectif de l’ONU : 90-90-90

L’objectif de l’ONU tient dans un chiffre, répété trois fois : 90-90-90. Il signifie : 90 % des personnes séropositives connaissent leur statut, 90 % des personnes dépistées positives ont accès à un traitement antirétroviral, 90 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

L’autotest permet de connaître son statut sérologique sans témoin. Il est l’un des instruments pour tenter de réduire la contamination. Il permet par un frottis salivaire de savoir si l’on est ou non porteur du VIH. La contrainte est de ne pas manger ni boire une demi-heure avant le contrôle et de consulter le marqueur entre 20 et 40 minutes après le test pour connaître le résultat. Autre avantage : il ne s’agit pas d’une prise de sang, perçue par certaines populations comme agressive. L’ONG française Solthis, avec son programme Atlas, a déjà distribué 135 000 de ces autotests dans trois pays d’Afrique de l’Ouest : la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal.

Deux millions d’autotests distribués en Afrique du Sud

Avant Dakar, Anthony Vautier, directeur technique de Solthis, a combattu l’épidémie en Afrique australe, l’une des régions les plus touchées au monde. « En Afrique du Sud, le taux de prévalence est de 19 % ! Le sida y a frappé toutes les couches de la population, en ville et dans les campagnes. Ici, au Sénégal, le taux de prévalence est bien inférieur. La situation ressemble à celle que nous connaissions en Europe. Le sida touche avant tout les homosexuels, les usagers de drogue et les travailleurs du sexe. »

Pour dépister massivement, l’Afrique du Sud a organisé la distribution de deux millions d’autotests. Il s’agissait de tester rapidement et sans passer par les médecins, pas assez nombreux. Au Sénégal, l’intérêt de l’autotest est différent. Il s’agit de toucher une population cachée, difficile à atteindre par des campagnes publiques de prévention. « Un des défis est de convaincre les hommes mariés qui ont des relations homosexuelles de connaître leur statut. Ils ne veulent pas se faire tester dans un laboratoire médical où ils ont peur d’être identifiés. L’autotest est une solution discrète », explique Anthony Vautier.

L’homosexualité toujours réprimée

Au Sénégal, le Code pénal punit l’homosexualité d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende importante. 36 autres pays du continent africain pénalisent cette pratique. Le président sénégalais, Macky Sall, confirme : « L’homosexualité est contraire à la religion musulmane et tant que je serai le président de la République, l’homosexualité ne sera jamais permise. » L’ONG Human Rights Watch constate que, dans ce pays, « il suffit qu’un individu soit présumé homosexuel pour que son arrestation soit justifiée ».

Beaucoup vivent donc cachés. Ils se marient pour sauver les apparences sociales, tout en continuant à vivre leur homosexualité. Cette réalité inquiète le docteur Safiatou Thiam, à la tête du Conseil national de la lutte contre le sida du Sénégal (CNLS) : « Le taux de prévalence, c’est-à-dire de séropositifs au HIV, dans la communauté homosexuelle et bisexuelle est de 27 %. Alors que le pourcentage moyen dans le pays est de 0,5 %. Aujourd’hui, on estime que 81 % des personnes vivant avec le VIH sont dépistées. Les 19 % restants, surtout des hommes, sont plus difficiles à atteindre. C’est là que l’autotest peut aider. »

Pour l’instant, les autotests sont distribués notamment dans les dispensaires. La prochaine étape sera de vendre ces pochettes plastiques dans les pharmacies, comme en Europe. Les stocks sont financés par l’organisation internationale Unitaid.

« J’avais peur d’aller me faire dépister »

C’est en utilisant ce moyen que Florence a appris, dans sa chambre, qu’elle était séropositive. Âgée de 39 ans, cette femme discrète, presque transparente, explique une partie de sa vie. « Je suis une travailleuse du sexe occasionnelle. J’avais peur d’aller me faire dépister et en même temps, je sentais que je n’allais pas bien. Avec ce test, j’ai pu gérer ça moi-même », livre-t-elle, en marge d’une démonstration d’utilisation de l’autotest organisée par Solthis pour une association de travailleuses du sexe.

Immigration : au Sénégal, l’espoir d’Europe passe par les Canaries

« Je vis avec mes parents. Mon père, originaire du Bénin, était comptable dans l’entreprise d’un Français. Ma mère sait que je vais chez des clients. Elle a pleuré quand elle a su que j’étais séropositive, confie Florence, d’une voix neutre. Certains de mes clients sont des Blancs. Je fais ce que j’ai à faire et je reviens chez moi. Si je me sens fatiguée, je ne prends personne. Je peux avoir 10 clients par mois. » L’émotion, retenue, elle la garde pour dire « l’espoir (qu’elle) conserve, à 39 ans, d’avoir un jour un enfant. »

À l’intérieur de la maison de l’association qui regroupe 80 travailleuses du sexe, Maguette Diallo, leur présidente, forte femme, explique que « le danger vient des occasionnelles, celles qui vivent de la prostitution cachée. Les autres sont fichées, se voient délivrer des cartes, sont suivies médicalement. »

À Dakar, veiller sur la santé des prostituées fait partie du quotidien de Dieumbe Gueye. Cette sage-femme dirige le poste de santé Las Palmas. « Les travailleuses du sexe me viennent de partout. Elles ont leur carnet et leur dossier ici. La majorité sont des divorcées qui doivent faire face aux aléas de la vie et à l’éducation de leurs enfants. Beaucoup cessent le jour où elles ont retrouvé un mari », explique cette veuve et mère de cinq enfants, trois médecins et deux ingénieurs.

Elle le répétera plusieurs fois : « Toutes les femmes sont égales quand je suis en blouse ». Elle a distribué 500 autotests durant cette année. « C’est un système pratique, fiable et rapide. » Le taux de prévalence chez les travailleurs du sexe est de 6 %. C’est équivalent à celui des usagers de drogue, une autre population à risques. Là aussi, dans le bureau où les usagers viennent chercher leur dose hebdomadaire gratuite de méthadone, substitut à leur drogue, ils peuvent avoir accès à des autotests.

Gueye Mamadou est infirmier major à l’hôpital Fann de Dakar. Il est chargé du centre de traitement ambulatoire et suit médicalement 1 500 patients séropositifs. Ceux-ci reçoivent chaque trimestre leurs traitements à prendre quotidiennement et font vérifier chaque année leur charge virale. Le tout gratuitement. « Nous avons aussi une ligne verte d’écoute dans le cadre du programme Atlas soutenu par Solthis. » Cette ligne directe reçoit une moyenne de 300 appels par mois. « Ce sont en majorité des hommes qui appellent. Soit des clients de travailleuses du sexe. Soit des hommes qui ont eu des relations sexuelles avec un autre homme et qui veulent garder l’anonymat. Toujours cette honte autour de cette maladie ! »

Une région où le sida évolue à bas bruit

Solthis (Solidarité thérapeutique et initiatives pour la santé) est une ONG crée en 2003 par deux praticiens hospitaliers parisiens. Son action est centrée sur l’Afrique de l’Ouest francophone.

Le projet Atlas de distribution d’autotests HIV au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire est soutenu par l’organisation internationale Unitaid, avec un financement complémentaire de l’Agence française de développement (AFD). Le programme court de juillet 2018 à novembre 2021 et cible la distribution de 500 000 autotests.

Les autorités sénégalaises estiment que 41 000 personnes sont séropositives dans le pays, dont 33 000 sont diagnostiquées et 60 % sont sous traitement. 4 000 enfants sont concernés.

La Côte d’Ivoire a un taux de prévalence de 2,8 %, ce qui est élevé pour la région, mais seuls 61 % des séropositifs connaissent leur statut. L’homosexualité et la prostitution ne sont pas criminalisées.

Le Mali a un taux de prévalence de 1,2 %, un peu plus élevé dans sa capitale. L’écrasante majorité (90 %) des homosexuels maliens ne connaissaient pas leur statut sérologique lors d’une enquête réalisée en 2015.

Source : Atlantico

Atlantico : Fort de son vaccin contre le Covid-19, Moderna annonce faire des recherches pour trois nouveaux vaccins : contre la grippe saisonnière, l’infection par le VIH et la fièvre de Nipah, maladie causée par un virus hébergé par les roussettes. Est-ce le signe du succès de l’ARN messager ?

Collectif Du Côté de la Science : Les vaccins à ARNm sont un moyen de pousser des cellules du corps à fabriquer certaines protéines afin de déclencher l’apparition d’une immunité contre celles-ci. Il est important de comprendre que, pour tirer bénéfice de cette technologie, il faut d’abord identifier la ou les protéines à neutraliser (par exemple la protéine S dans le contexte de la Covid-19). Sans cette étape, pas de vaccin à ARNm puisqu’on ne saurait pas quel ARNm utiliser dans le vaccin.

L’utilisation de l’ARNm comme plateforme thérapeutique ou vaccinale est en étude et en développement depuis plus d’une décennie. Son intérêt semble dépasser le domaine des vaccins contre les maladies infectieuses et concerner également les cancers (voir par exemple les produits d’immunothérapie en développement chez BioNTech, ou les maladies à composante auto-immune (un traitement contre la sclérose en plaques est en cours de développement chez BioNTech).

Que peut-on attendre de ces trois vaccins, en particulier celui contre le VIH ?

Contre la grippe saisonnière, les protéines à cibler sont la neuraminidase (N) et l’hémagglutinine (H), très variables selon les souches. Les vaccins à ARNm Moderna (mRNA-1010, 1020 et 1030) offrent la possibilité de mélanger plus de types de H et de N pour cibler plus de souches. Ils pourraient également stimuler une réponse immunitaire cellulaire (complémentaire aux anticorps) qui est rarement induite par les vaccins traditionnels contenant ces protéines. Concernant Nipah, les protéines F et G du virus sont ciblées (vaccin mRNA-1215), comme pour la grippe. Au vu du succès avec la Covid-19, ces deux vaccins semblent prometteurs.

Pour le VIH, les choses sont plus compliquées. La présence d’anticorps ne bloque pas l’infection (toutes les personnes séropositives ont des taux élevés d’anticorps, sans effet sur la progression de la maladie). Depuis 30 ans, les tentatives de vaccins contre le VIH se heurtent à ce problème. Les 2 vaccins Moderna (mRNA-1644 et mRNA-1547) tentent de provoquer l’apparition d’anticorps « inédits » qui pourraient être plus efficaces et mieux stimuler l’immunité cellulaire que les vaccins testés à ce jour, ce qui semble être la clef d’une immunité protectrice contre cette maladie. Néanmoins, les experts sont plus réservés sur cette tentative. Il faudrait mieux connaître les facteurs essentiels pour une réponse immunitaire efficace face au VIH.

La recherche d’un vaccin contre le Covid-19 pourrait donc nous aider à combattre d’autres maladies ?

La Covid-19 aura permis d’accélérer l’évaluation à grande échelle des technologies à ARNm. Il est fort probable que cette approche se développe massivement dans les prochaines années, en bénéficiant également des avancées relatives aux technologies de micro-encapsulation (nanoparticules). Cette technologie pourra être affinée en permettant aux nanoparticules de cibler certaines cellules en particulier, grâce à l’ajout, dans la membrane de ces particules, de molécules de reconnaissance spécifique (des ligands, des récepteurs, des anticorps, par exemple). Il sera alors possible de délivrer l’ARNm uniquement dans des cellules qui en ont besoin (par exemple pour compenser l’absence d’une protéine dans les maladies génétiques, comme avec les thérapies géniques, ou pour éliminer des cellules infectées ou tumorales).

Il est à noter que Moderna possède environ 25 vaccins en développement : en infectiologie, en cancérologie, contre certaines maladies rares ou contre… les séquelles des infarctus du myocarde ! BioNtech en liste autant contre les cancers. C’est un champ très ouvert.

Source : INFO-VIH

Le JAMA dans son édition du 14 Octobre 2020 publie la mise à jour des recommandations de l’IAS concernant la prise en charge thérapeutique et préventive vis-à-vis du VIH. Nous résumons ici les recommandations concernant le traitement préventif. Les auteurs rappellent la nécessité d’une approche globale afin de maximiser la prévention de la transmission du VIH, incluant la diffusion large du rationnel concernant le traitement antirétroviral immédiat ou précoce des personnes séropositives éliminant le risque de transmission sexuelle une fois que la charge virale est indétectable depuis 6 mois et que cette indétectabilité persiste.

Les préservatifs sont recommandés pour tous les actes sexuels avec pénétration génitale afin de prévenir d’autres IST. La recherche et le traitement des IST bactériennes, la circoncision médicale pour les hommes hétérosexuels (dans les zones d’épidémies généralisées) et les interventions de réduction des risques telles que les traitements de substitution aux opiacés et les services d’échange de seringues doivent être utilisés lorsqu’ils sont disponibles.

Concernant la PrEP pour la prévention du VIH, ils précisent qu’elle doit être discutée avec tous les adultes et adolescents sexuellement actifs et les usagers de drogues. La PrEP influe fortement sur la réduction de la transmission du VIH lorsqu’elle est mise en œuvre à grande échelle dans des populations à risque définies localement. L’identification des personnes à risque pour lesquelles le PrEP est recommandé nécessite des approches individualisées qui prennent en considération les risques passés et futurs. Ces populations comprennent, sans que cette liste soit limitative, les HSH, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et des femmes, et ceux qui n’utilisent pas de préservatifs ; les transsexuels, les personnes dont les partenaires sont originaires ou proviennent d’un endroit où l’incidence du VIH est de 3 % ou plus ; les personnes qui ont échangé des rapports sexuels contre de l’argent, des biens ou des services ; les personnes qui ont des partenaires multiples ; les personnes qui ont des IST ; les personnes qui ont été incarcérées ou dont les partenaires ont été incarcérés ; et les personnes qui partagent des aiguilles, des seringues ou d’autres matériels pour l’injection de drogues.

L’association ténofovir disoproxil /emtricitabine (TDF/FTC) est le traitement oral recommandé pour toutes les populations à risque. Pour les HSH, il est recommandé de commencer par une double dose (2 comprimés) de fumarate de TDF/FTC le premier jour, suivie d’une dose quotidienne unique. Lors de l’arrêt ou de l’interruption, TDF/FTC doit être poursuivi pendant 2 jours après la dernière exposition à risque. Pour les autres personnes à risque, la protection maximale est susceptible d’être atteinte environ 7 jours après le début de l’exposition au traitement. Lors de l’arrêt ou de l’interruption, l’administration doit être poursuivie pendant 7 jours après la dernière exposition à risque. Une administration continue est recommandée pour les personnes à risque qui sont enceintes ou qui allaitent.

Le schéma posologique oral 2-1-1 (ou à la demande) est recommandé uniquement pour les HSH. La prise continue par tenofovir alafenamide TAF/FTC est recommandé pour le sous-ensemble des HSH ayant un taux de clairance de la créatinine compris entre 30 ml/min et moins de 60 ml/min qui ont des antécédents d’ostéopénie ou d’ostéoporose, ou qui sont à haut risque pour ces complications. Le TAF/FTC n’est pas disponible en France)

L’efficacité du Le TAF/FTC n’est pas supérieure à celle du TDF/FTC ;

Le cabotégravir injectable à action prolongée (en attente d’approbation par les organismes de réglementation aux USA) est recommandé pour les hommes et les femmes transgenres ayant des rapports sexuels avec des hommes ; les injections sont effectuées à huit semaines d’intervalle.

Concernant la bilan initial, l’objectif est de prévenir l’administration de la PrEP chez les personnes en cours de primo infection ou d’infection non diagnostiquée. Si un test Elisa de 4ème génération effectué dans les 7 jours avant la première visite est négatif et sans symptomes de primo-infection, la PrEP peut être initiée dès la première visite (c’est-à-dire le jour même). Si le résultat du test n’est pas disponible, un TROD doit être effectué lors de la première visite, et la PrEP ne peut être lancée que si le résultat du test est négatif. Un test Elisa 4èmeG doit néanmoins être réalisé. En cas de suspicion clinique d’une infection aiguë par le VIH, il est recommandé de réaliser une charge virale du VIH et de suspendre la PrEP en attendant les résultats. L’administration d’un traitement antirétroviral précoce suppressif est recommandée dans les cas où la suspicion clinique est extrêmement élevée, en attendant les résultats des tests de confirmation. L’administration d’un traitement antirétroviral précoce présente aussi l’avantage de fournir une activité de PrEP dans l’attente des résultats de laboratoire afin de ne pas laisser passer des occasions de prévention.

Les tests supplémentaires qui doivent être commandés avant l’initiation de la PrEP comprennent le taux de créatinine sérique, l’antigène de surface de l’hépatite B, l’anticorps de l’hépatite C et les tests génitaux et non génitaux de Neisseria gonorrhea et Chlamydia trachomatis par PCR, ainsi que la sérologie syphilis. Les usagers de drogues et les HSH doivent être testées vis-à-vis du VHB si elles n’étaient pas immunisées auparavant. Toutes les personnes non immunes doivent se voir proposer la vaccination contre l’hépatite A et B; toutefois, la PrEP à la demande  n’est pas recommandée pour les personnes dont l’Ag HBs est positif.

 

Initiation de la PrEP

La PrEP doit être débutée dès que possible chez les personnes qui choisissent de l’utiliser. Pour la PrEP orale, il convient de ne pas prescrire plus de 30 jours de traitement au départ et de recommander ensuite un traitement de 90 jours. Une visite est recommandée 30 jours après l’initiation avec un test Elisa 4G pour le  VIH et tous les trimestres par la suite. Chez les patients observant, réguliers dans leur rendez-vous, les visites par télémédecine peuvent remplacer les visites présentielles, à condition que les tests de laboratoire puissent être effectués à distance et que les résultats soient disponibles pour la visite.

 

Considérations relatives à l’exposition récente

Si un candidat à la PrEP déclare une exposition à risque élevé au cours des 72 dernières heures, il est recommandé de suivre un traitement TPE en trithérapie pendant un mois, puis de simplifier le régime par la PrEP Les tests Elisa 4G et ARN VIH doivent être réalisés à la fin du TPE

 

Surveillance

Lors de la visite effectuée un mois après le début de la PrEP orale, un test combiné anticorps VIH et antigène doit être effectué. Lors de la première visite de suivi trimestrielle, il convient de calculer la clairance de la créatinine et d’évaluer le taux de clairance de la créatinine annuellement par la suite. Les patients présentant un risque accru d’altération rénale, incluant ceux âgés de plus de 50 ans, ceux dont le taux de clairance de la créatinine était inférieur à 90 ml/min avant le début de la PrEP et ceux présentant des comorbidités les prédisposant à un dysfonctionnement rénal (diabète, hypertension) doivent être surveillés tous les 3 à 6 mois.

Le VHC doit être testé chaque année, et plus fréquemment (par exemple, tous les 3 à 6 mois) chez les UDI ou les HSH qui ont des relations sexuelles tout en consommant des drogues. Il n’est pas recommandé de procéder à des tests de routine pour détecter Mycoplasma genitalium chez les personnes asymptomatiques.

La pandémie COVID-19 a perturbé de nombreux aspects de la vie quotidienne, l’offre de soins de PrEP. Certains utilisateurs de la PrEP peuvent être moins actifs sexuellement en raison de l’éloignement physique, tandis que d’autres peuvent maintenir ou même accroître leur activité sexuelle pendant le confinement. Il est recommandé d’établir des recommandations de suivis standard trimestrielle mais il est possible aussi de recourir à une surveillance par envoi de tests à domicile pour le VIH et les IST, avec un suivi par téléconsultation pour la discussion des résultats des tests et le soutien des usagerss.

En cas de non-respect de la PrEP, il est recommandé de l’interrompre et d’entamer un TPE de 28 jours si des expositions à haut risque sont signalées. Pour les utilisateurs en continu de PrEP en continu, la non-observance peut être définie comme moins de 4 des 7 doses par semaine en moyenne prises pour les HSH et les transsexuels, et moins de 6 des 7 doses par semaine prises pour les femmes cisgenres, les usagers de drogues et les hommes hétérosexuels.

En résumé, ces recommandations élargissent les indications de la PrEP, simplifient le bilan initial, le début de PrEP, ainsi que le suivi biologique. Les recommandations précisent aussi les modalités de suivi durant la pandémie et ses conséquences sur le parcours de soins des usagers de PrEP.

Source : Agence d’Information d’Afrique Centrale

Invectivées, jugées à tort, humiliées parfois, les personnes atteintes du VIH-sida font souvent l’objet de discrimination au sein de leur famille et dans la société. Bravant les tabous, la honte et les décrépitudes, quelques-unes nous confient leur l’histoire, une manière aussi pour ces dernières de déculpabiliser face aux nombreuses critiques dont elles font face. Aussi réclament-elles plus d’indulgence et de clémence de la part de leur entourage.

« Les gens sont méchants à votre égard car, selon eux, les personnes atteintes du VIH-sida mènent une vie de débauche, or ce n’est pas toujours le cas. Ma sœur a été contaminée par son mari alors qu’elle était dans un foyer avec quatre enfants », a fait savoir Moundélé qui invectivait les personnes atteintes du VIH-sida avant que sa sœur ne soit diagnostiquée séropositive. « Aujourd’hui, je ne pointe plus les gens du doigt, j’ai vu la détresse de ma sœur, des amies qui lui ont tourné le dos, la honte qu’elle ressentait face à nous, les combats qu’elle a dû mener pour ne pas se laisser mourir, le regard malveillant des autres… Ce qui a fait qu’elle puisse changer de quartier, puis de ville pour réapprendre à vivre », a-t-elle ajouté, avant d’appeler à la clémence dans nos familles.

Stéphanie apprend sa sérologie à la mort de son mari, un deuil douloureux pour lequel, elle a toujours du mal à émettre des mots alors que cela fait plus de sept ans déjà. « Mon mari était atteint du VIH-sida et se faisait soigner à mon insu. Après sa mort, je suis tombée gravement malade et c’est là où j’ai découvert que j’étais séropositive. Tout s’écroulait autour de moi, je n’avais aucune envie de vivre, de plus je venais d’apprendre que j’étais enceinte. Alors j’en ai parlé à mes sœurs qui m’ont tout de suite rejetée, heureusement que ma mère était là, sinon je me suicidais », a fait savoir la jeune femme qui n’a pas souhaité gardé son enfant de peur que celui-ci subisse le rejet comme elle. Du côté d’Adeline, même si certains préjugés ont été dépassés, elle reste néanmoins sur ses gardes. Seul son cercle familial est au courant de sa maladie. « Même mes enfants ne sont pas au courant, je leur en informerai au moment opportun, mais pour le moment c’est mieux qu’ils restent dans l’ignorance surtout pour leur intégration à l’école », a lâché Adeline qui ne tient pas à ce que ses enfants soient rejetés comme elle.

Edmond, quant à elle, apprend sa sérologie il y a 11 ans alors qu’elle n’a que 17 ans, après un examen de routine à la suite d’une grave maladie. C’est au fil des jours qu’elle se rend compte de la gravité de sa maladie via les comportements et langage de ses proches. « A l’époque, je vivais chez une amie de ma mère et lorsque je commettais des erreurs, elle m’insultait et répandait la nouvelle dans le quartier. C’est à ce moment que j’ai voulu mettre fin à ma vie car je croyais qu’il ne me restait plus beaucoup de temps à vivre », a expliqué  la jeune femme qui continue de garder soigneusement son secret pour éviter les invectives, ou encore d’être jugée. L’acceptation de la maladie peut mettre beaucoup de temps et poussent certains séropositifs à « se venger ». « A la connaissance de ma séropositivité, j’étais en colère contre moi et j’ai sombré dans l’alcool. Puis inconsciemment, j’ai couché avec plusieurs hommes sans me préserver car j’en voulais à toute la Terre », a fait savoir cette dernière qui a dû changer de quartier lorsque son secret a été dévoilé par sa meilleure amie.

Il y a douze ans, Yolande dit Yoyo, la quarantaine à peine, apprend sa sérologie et à la naissance de son fils son mari lui demande de quitter la maison sans aucun ménagement. « C’était difficile, parce que nous étions un couple séro-discordant et j’ai vécu avec lui jusqu’au moment où j’ai accouché et un mois après mon accouchement, il m’a clairement dit que nous pouvions plus vivre ensemble », a informé la jeune femme. Séparée de son conjoint, avec un bébé dans les bras, la maladie et sans ressource financière, le monde s’écroulait pour Yoyo…Heureusement pour elle, son frère aîné était venu à sa rescousse. « J’ai eu beaucoup de chance car mon frère a fait en sorte que je ne me sente pas seule. Mais dans ma tête, je me disais qu’il ne me restait plus que quelques jours à vivre. J’ai aussitôt informée ma sœur, sauf mes parents parce qu’ils étaient âgés et je ne voulais pas les inquiéter » a-t-elle indiqué. Aujourd’hui, elle croque désormais la vie à pleine dent et reprend gout à l’existence même si cela n’a pas été facile.

Elles pourraient se marier peut-être un jour, ont-elles fait savoir, mais ce n’est pas une priorité. Pour l’heure, elles savourent avant tout leur nouvelle vie en s’occupant dignement de leur famille. Aussi, « il faut continuer à sensibiliser les jeunes et se battre pour faire cesser la stigmatisation ou les préjugés vis-à-vis des personnes atteintes du VIH-sida dans la société. C’est aussi par ce moyen qu’on pourra vaincre cette maladie vue que cela incitera les personnes atteintes à dévoiler leur sérologie », a expliqué Patrice, membre d’Azur développement Bouenza. Pour lui, malgré les sensibilisations, « les chiffres ne font que doubler malheureusement, atteignant la moyenne d’une contamination toutes les semaines ».

Berna Marty

 

 Source : SERONET

Le 1er 2021, l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes est née de la fusion de feu l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales et du consortium REACTing sur les maladies émergentes. Cette fusion dont l’intérêt n’est pas contesté pour la société civile suscite des inquiétudes quant à son financement.

Le communiqué (21 décembre) de AIDES et Sidaction donne le ton : inquiétude et suspision. Le 1er janvier 2021, l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a disparu. Elle a fusionné avec le consortium REACTing agissant sur les maladies émergentes (qui disparaît en tant que tel, lui aussi), pour devenir une nouvelle entité, à la fois juridique et scientifique : ANRS-Maladies infectieuses émergentes. Dans leur communiqué, fin décembre, AIDES et Sidaction saluent « la pertinence de ce projet » et surtout alertent « sur le manque de garanties financières permettant de répondre aux ambitions de cette nouvelle agence ». Les deux ONG ont d’ailleurs rencontré l’Élysée à ce propos, mais la rencontre (18 décembre) n’a « pas apporté de réponses satisfaisantes sur les ressources budgétaires attendues ».

La société civile en mode « critiques »

« L’excellence de la France dans le domaine de la recherche contre le VIH [et les hépatites virales, ndlr] n’est plus à démontrer et le déploiement de l’ANRS a largement contribué à cette réussite. Son triple rôle de financeur, d’animateur et de coordinateur de la recherche en fait un modèle internationalement reconnu », constatent les deux organisations dans leur communiqué. Elles notent un avantage à cette fusion qui « en soi un projet pertinent et porteur de grandes ambitions ». « La situation sanitaire actuelle démontre que l’expertise acquise durant plus de 30 ans dans la lutte contre le VIH/sida doit être exploitée face à de nouveaux virus qui ne cessent d’émerger », explique d’ailleurs Marc Dixneuf, directeur général de AIDES.

Pour une réponse efficace et rapide aux épidémies actuelles et à venir, cette nouvelle agence requiert 76 millions d’euros de subvention d’État dès 2021, soit 36 millions de plus que l’enveloppe actuelle dont bénéficie l’ANRS pour la recherche sur le sida et les hépatites » Problème : « Seuls deux millions ont pourtant été attribués à ce jour et l’Élysée n’a pu nous assurer d’aucun autre engagement financier immédiat. Notre préoccupation est immense », soulignent les deux ONG dans leur communiqué. « Financement de la recherche contre le VIH, les hépatites et les maladies émergentes comme la Covid-19. Une nouvelle agence est créée en prenant appui sur un modèle qui fonctionne bien @agenceANRS qui associe société civile, représentants des patient-es et chercheurs-ses… Une bonne nouvelle… sauf que l’enveloppe supplémentaire pour s’étendre aux maladies émergentes est pour l’instant – accrochez-vous – : deux millions par an ! Pour rappel, une journée de confinement, c’est 500 millions pour l’État. L’État s’engage donc à hauteur de moins de dix minutes de confinement pour la recherche contre précisément ce qui a mené au confinement. C’est absurde. On nous promet des appels à projet, des hypothétiques bouts du plan de relance… mais comme argent sonnant et trébuchant à la création du 1er janvier, rien ou presque. À titre de comparaison, la Corée du Sud, c’est plus de 200 millions d’euros sur les infections émergences hors Covid ; le Robert Koch Institute allemand 105 millions d’euros en routine sur le sujet. Le NIH (États-Unis) vient de mettre 1 200 millions de dollars supplémentaires », tacle Caroline Izambert, directrice du Plaidoyer à AIDES, le 21 décembre. Les modalités prévues pour abonder ces financements ne sont « absolument pas adaptées ni aux enjeux et à l’urgence de la situation, ni au fonctionnement d’une agence autonome permettant de garantir l’excellence et l’efficacité du modèle de l’ANRS », avance le communiqué.

Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : SERONET

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le Ministère de la Santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose différents outils d’information, une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque scientifique annuel, un programme d’éducation thérapeutique (ETP) et est présente sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, Youtube).

Objectifs et missions :

Le/la stagiaire participe aux projets de mises à jour d’outils éditoriaux et numériques d’informations thérapeutiques. Il ou elle fait partie intégrante de l’équipe et travaillera sous la supervision de la chargée de mission accompagnement et information thérapeutique.

Les missions principales sont les suivantes (liste non exhaustive) :

Coordonner des projets ponctuels éditoriaux et numériques :

  • Co-coordination des comités de pilotage (logistique),
  • Appui à la rédaction de fiches-projets et cahiers des charges,
  • Suivi de prestataires (graphiste, imprimeur),
  • Relecture et correction, validation scientifique,
  • Diffusion (logistique routeur, imprimeur)
  • Communication : proposition d’une stratégie de communication ; travail en lien, avec le département communication ; organisation d’un évènement de lancement)
  • Assurer une veille informationnelle en santé

Le/la stagiaire participe activement à la vie de l’association, comme les réunions d’équipe hebdomadaires ou les événements externes.

 

Profil recherché :

  • De Formation supérieure en Master : santé publique, médico-social, promotion de la santé et développement social, etc.
  • Ayant un intérêt pour les enjeux liés à la santé et la lutte contre le VIH/sida et à l’accompagnement des personnes concernées.
  • Bonne connaissance des outils informatiques : pack office (connaissance de la suite Adobe appréciée)
  • Bonnes capacités d’analyse et de synthèse
  • Capacités relationnelles
  • Vous êtes rigoureux.se, organisé.e, polyvalent.e, autonome et avez de bonnes capacités d’adaptation, notamment dans une très petite structure.

Contrat : 

Stage (convention obligatoire) de 4 à 6 mois à temps plein, de préférence à temps plein.

Indemnités et avantages :

Indemnités légales de stage soit 600,60 € par mois, tickets restaurant de 8,90 € (pris en charge à 60 % par l’association), transports (pris en charge à 50 % sur justificatif)

 

Disponibilité : A partir du 01 février 2020 (à négocier)

Lieu : Siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème ou télétravail selon la conjoncture sanitaire 

Documents à envoyer : CV et lettre de motivation, à l’attention de Steffie KUEVIAKOE

Contact : skueviakoe@actions-traitements.org 

Date de fin de validité de l’annonce : 28/01/2020

 

Source : UNIVADIS

La HAS (Haute Autorité de Santé) a publié les données disponibles d’efficacité et de tolérance du premier vaccin disponible en France contre le COVID-19 : Comirnaty ® , des firmes Pfizer et BioN’Tech, ou vaccin Covid-19 ARNm BNT 162b2, dont la DCI (dénomination commune internationale) est tozinaméran. Ces données sont basées sur les résultats de l’essai clinique « pivot », multicentrique, qui a permis l’obtention de son AMM (autorisation de mise sur le marché), le 21 décembre 2020, dans l’indication « immunisation active pour prévenir la Covid‐19 due au virus SARS‐CoV‐2, chez les personnes âgées de 16 ans et plus ».

La vaccination nécessite deux injections intramusculaires (de préférence au niveau du deltoïde) à 21 jours d’intervalle pour avoir l’efficacité maximale.

Protocole de l’essai pivot

L’essai est contre placebo, randomisé et en principe en double aveugle. Mais la revue Prescrire note qu’il n’est pas certain que ce dernier critère ait été pleinement respecté (divulgation du produit injecté par d’autres personnes que les investigateurs, suspicion de placebo en l’absence de troubles à l’injection). Les résultats sont ceux obtenus le 14 novembre 2020, soit après un mois et demi de suivi. À cette date, il avait inclus 36.523 participants de 16 ans et plus, d’âge médian de 52 ans. Ils ne devaient pas avoir eu de COVID-19 symptomatique avec une preuve virologique ou sérologique d’infection à SARS-CoV-2 jusqu’à 7 jours après la deuxième dose (mais 1.093, soit 3%, avaient déjà eu un COVID-19 confirmé). Parmi eux, 42% avaient 55 ans et plus, 22% 65 ans et plus et 4% 75 ans et plus ; la participante la plus âgée avait 91 ans. Sur l’ensemble de la cohorte, 35% des participants avaient une obésité et 21% une maladie chronique (notamment, une infection à VIH, une hépatite B ou C).

Données d’efficacité

Le critère principal d’évaluation était la présence d’une maladie COVID-19 symptomatique et confirmée par RT-PCR à partir du 7 ème jour après la deuxième injection. Elle a été effective chez 8 participants du groupe vacciné (0,044%) et 162 du groupe placebo (0,884%), ce qui donne une efficacité relative de 95% [90,3-97,6]. Cette efficacité est indépendante du sexe ou de la présence d’une comorbidité. Elle est comparable chez les personnes de moins de 55 ans ou de 55 ans et plus. En revanche, chez celles âgées entre 65 et 74 ans, elle reste comparable (93%), mais avec un IC95% plus large : 53-100. Chez celles de 75 ans et plus, il n’y a pas eu de COVID-19 dans le groupe vacciné (805 participants) versus 5 dans le groupe placebo (812 participants), mais l’IC95% est très large (-12,1-100) du fait du faible nombre de personnes incluses.

Tolérance

Le recul est actuellement de un mois et demi. Les effets indésirables locaux et systémiques sont fréquents, mais pas plus chez les personnes âgées que chez les autres :

  • Douleur au point d’injection dans les 7 jours suivant une injection (légère à modérée : 80% ; sévère : 1%) qui disparaît généralement en 1 à 2 jours ; rougeur et gonflement au point d’injection moins fréquents (5%).

  • Chez 65% des personnes, fièvre, frissons, fatigues, céphalées ou douleurs musculaires un à deux jours après la vaccination, disparaissant habituellement en un à deux jours, plus fréquents chez les moins de 55 ans et les sujets ayant eu une réaction locale.

Dans l’avis émis le 21 décembre 2020 par l’EMA (Agence européenne du médicament), deux cas de réactions anaphylactiques et quatre cas de paralysie faciale ont été rapportés. Le vaccin est contre-indiqué chez les personnes ayant eu des manifestations allergiques graves.Dans le groupe vacciné de l’essai pivot, 64 lymphadénopathies sont survenues, contre 6 dans le groupe placebo.

Populations particulières

  • Patients sous anticoagulants (avec un INR dans la cible thérapeutique) ou ayant un trouble de l’hémostase : la vaccination n’est pas contre-indiquée en prenant les précautions nécessaires (recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).

  • Grossesse : les données étant insuffisantes, la vaccination n’est pas conseillée, sauf risque de forme grave particulièrement élevé (à discuter au cas par cas avec la patiente). La deuxième dose ne doit pas être administrée avant la fin de la grossesse.

  • Allaitement : recommandation de ne pas vacciner (pas de données).

  • Personnes déjà infectées par le SARS-CoV-2 : pas de données sur le bénéfice éventuel (dans l’essai pivot, pas de différence entre groupes vaccinés et placebo), mais absence d’effets indésirables ; donc pas de vaccination systématique, mais pas de contre-indication sur ce seul critère si la personne souhaite être vaccinée. Attendre 3 mois après l’épisode aigu de COVID-19 pour vacciner.

  • Traitement immunosuppresseur et personnes immunodéprimées : vaccination recommandée. Infection à VIH : proposer la vaccination, quel que soit le nombre de CD4.

  • Personnes contacts : différer la vaccination et faire réaliser un test RT-PCR ; la vaccination est possible s’il est négatif.

Questions en suspens

  • Durée de l’immunité vaccinale.

  • Efficacité de la vaccination sur la transmission du virus.

  • Effets indésirables à long terme.

Conseils pour la pratique

  • La décision de vacciner doit être partagée : l’expression du consentement du patient doit être recueillie au préalable et tracée dans le dossier médical. Éventuellement rappeler que le vaccin ne contient pas d’adjuvant ni de virus tué ou inactivé. En revanche, le vaccin contient du polyéthylène glycol (PEG) pouvant provoquer des réactions d’hypersensibilité ou anaphylactiques.

  • L’intervalle minimal entre deux doses est de 19 jours. En cas de délai supérieur à 21 jours après l’injection de la première dose, la vaccination peut reprendre quel que soit le retard ; il n’est pas nécessaire de recommencer le schéma vaccinal dès le début.

  • Ne pas administrer plusieurs vaccins (notamment celui contre la grippe) : pas d’études disponibles.

  • Il convient de disposer d’un traitement médical approprié à une réaction allergique. Le patient doit rester sous surveillance 15 minutes après le geste vaccinal.

  • Le vaccin ne doit pas être administré par voie intraveineuse, sous-cutanée ou intradermique.

  • Déconseiller à la personne vaccinée de conduire un véhicule ou d’utiliser des machines immédiatement après le geste vaccinal.

Source : NOUVELLE CATIE

Les personnes séropositives sont plus à risque de présenter certains cancers, dont celui de l’anus. Le rapport des cellules CD4 aux cellules CD8 permet de brosser un portrait global de la santé du système immunitaire. Le rapport CD4/CD8 contribuerait à prévoir le risque de cancer anal, affirment des chercheurs.

Certaines souches du virus du papillome humain (VPH), une infection courante se transmettant par voie sexuelle, peuvent causer l’apparition et la prolifération de cellules anormales dans diverses régions du corps. À la longue, certaines de ces cellules peuvent se transformer en états précancéreux et en cancers, dont les suivants :

  • cancer anal
  • cancer du col utérin
  • cancers de la tête et du cou (touchant la gorge, les amygdales et la langue)
  • cancer du pénis
  • cancer du vagin
  • cancer de la vulve

Prévention du VPH et des maladies connexes

Le vaccin Gardasil-9 est approuvé au Canada et dans d’autres pays à revenu élevé pour prévenir l’infection par les souches du VPH à l’origine des verrues anogénitales, des états précancereux et des cancers. Gardasil-9 est approuvé pour les personnes âgées de neuf à 45 ans des deux sexes. Certains territoires et provinces canadiens subventionnent le coût de Gardasil-9. Les pharmaciens peuvent renseigner leurs clients sur les subventions disponibles.

Cancer anal et VIH

L’amorce du traitement du VIH (TAR) aide à réduire la quantité de VIH dans le sang et permet au système immunitaire de commencer à se réparer. L’utilisation continue du TAR réduit le risque de complications liées au sida. De fait, le TAR est tellement puissant que les chercheurs prévoient que de nombreux utilisateurs du TAR connaîtront une espérance de vie quasi normale. Notons toutefois que le système immunitaire ne peut se réparer que partiellement sous l’effet du TAR, même si ce dernier est utilisé correctement. Par conséquent, les utilisateurs du TAR continuent de courir des risques plus élevés (comparativement aux personnes séronégatives) à l’égard de certains cancers d’origine infectieuse, notamment ceux causés par le VPH. Pour cette raison, d’importantes cliniques de grandes villes se sont dotées de programmes de dépistage du cancer anal ciblant les personnes séropositives.

Éléments clés du système immunitaire et VIH

Les personnes séropositives qui reçoivent des soins se soumettent à des prises de sang régulières afin que l’on puisse mesurer leurs taux de cellules T importantes, soit les CD4+ et les CD8+, ainsi que le rapport entre celles-ci (rapport CD4/CD8). Si l’infection au VIH n’est pas traitée, le compte de cellules CD4+ et le rapport CD4/CD8 diminuent au fil du temps. Une fois le TAR amorcé, le compte de cellules CD4+ et le rapport CD4/CD8 se mettent à augmenter. En général, plus le TAR commence tôt, plus la montée des cellules CD4+ et du rapport CD4/CD8 est rapide.

Le rapport CD4/CD8 donne un aperçu global de la santé du système immunitaire. Chez les personnes séronégatives en bonne santé, le rapport se situe généralement à 1,0 ou davantage. Lorsque le rapport baisse à moins de 1,0 chez les personnes séropositives, la recherche laisse soupçonner une présence de lésions immunitaires persistantes d’une certaine ampleur.

Cancer anal, VIH et rapport CD4/CD8

Une équipe de chercheurs de l’Université du Wisconsin a mené une étude sur le cancer anal. Elle a analysé des données se rapportant à la santé de personnes séropositives recueillies sur une période d’environ neuf ans. Les chercheurs ont réparti les participants en deux groupes :

  • 266 personnes : précancer anal et/ou cancer anal
  • 111 personnes : aucune anomalie anale

Les deux groupes se ressemblaient en ce qui avait trait aux caractéristiques clés suivantes : l’âge (mi-quarantaine), le sexe (91 % d’hommes, 9 % de femmes), l’origine ethnoraciale et les antécédents d’infections transmissibles sexuellement (ITS) et de relations sexuelles anales réceptives. Tous les participants suivaient un TAR, et leur compte de cellules CD4+ moyen se situait entre 560 et 680 cellules/mmau moment de leur inscription à l’étude. Le suivi a duré à peu près neuf ans.

Résultats saillants

Les chercheurs ont déterminé que les facteurs suivants étaient associés à un risque accru de précancer anal et de cancer anal :

  • sexe féminin
  • antécédents de verrues anales
  • rapport CD4/CD8 inférieur à 0,5 à n’importe quel moment par le passé ou encore un rapport CD4/CD8 inférieur à 1,0 proche du dernier dépistage de cancer anal

En revanche, les personnes dont le rapport CD4/CD8 avait été supérieur à 1,0 lors de leur dernier dépistage de cancer anal étaient significativement moins à risque de présenter un précancer ou un cancer anal.

À retenir

1. Cette étude est fondée sur des données que l’on avait recueillies dans le passé à une fin particulière et que l’on a réanalysées plus tard à une fin différente. Bien que les études rétrospectives de ce genre coûtent relativement peu à réaliser, elles peuvent amener les chercheurs à tirer involontairement des conclusions faussées lors de la réanalyse des données. Notons aussi que cette étude a recruté des participants dans une seule clinique. Compte tenu de ces facteurs, on peut dire que ces résultats sont révélateurs, mais pas définitifs. Il n’empêche que les chercheurs du Wisconsin semblent avoir découvert un moyen relativement simple de surveiller le risque de précancer anal et de cancer anal en mesurant le rapport CD4/CD8 des personnes séropositives. Il serait donc intéressant de voir d’autres centres cliniques se spécialisant dans le dépistage du cancer anal se mettre à analyser leurs données à la recherche de tendances semblables.

2. L’atteinte et le maintien d’un compte de CD4+ relativement élevé et la normalisation du rapport CD4/CD8 sont importants pour la santé globale d’une personne. Des recherches récentes menées au Canada et dans d’autres pays portent à croire qu’une telle normalisation a des chances de se produire plus rapidement si le traitement du VIH commence tôt dans le cours de l’infection.

3. Même si l’on suit un TAR, l’infection au VIH chronique peut causer un état de dysfonction immunologique persistant que les chercheurs tentent de régler en faisant des études. Des équipes canadiennes et d’autres pays ont mené des recherches qui laissent croire que la co-infection par le CMV (cytomégalovirus), un membre de la famille des virus de l’herpès, semble contribuer à la dysfonction immunologique persistante, y compris la présence d’un rapport CD4/CD8 sous-optimal. D’autres recherches sont nécessaires pour trouver une façon sûre et efficace de minimiser les effets du CMV chez les personnes co-infectées par ce virus et le VIH.

Réduire le risque de cancer

Comme de nombreux utilisateurs du TAR vivent jusqu’à un âge avancé de nos jours, il est important qu’ils fassent le plus possible des activités qui aident à promouvoir une bonne santé et une bonne qualité de vie à tout âge. Voici quelques conseils généraux :

  • L’amorce précoce du TAR aide à préserver le système immunitaire. Selon la recherche, le fait de commencer le TAR tôt dans le cours de l’infection au VIH aide à réduire significativement le risque de cancer. Les principales lignes directrices internationales sur le traitement du VIH recommandent aux médecins de proposer l’amorce du TAR aussitôt que possible après le diagnostic de l’infection au VIH.
  • Arrêter de fumer ou fumer moins. Le tabagisme est associé à de nombreux méfaits et cause plusieurs des cancers mentionnés dans ce bulletin et d’autres, y compris les cancers du poumon, du col utérin, des reins, du foie et de la bouche/gorge. Il est donc important d’aider les fumeurs à se décider à arrêter, et il faut leur offrir du soutien lorsqu’ils tentent de le faire.
  • Se faire tester pour le cancer. Nombre de régions, de cliniques et d’hôpitaux offrent des programmes de dépistage du cancer. Leurs méthodes incluent les radiographies de faible dose pour détecter le cancer du poumon, les tests Pap et d’autres évaluations conçues pour détecter des anomalies de l’anus et du col, la coloscopie pour détecter le cancer du côlon, et d’autres encore. Pour connaître ses options en matière de dépistage du cancer, il est conseillé de parler à un médecin ou à une infirmière.
  • Se faire tester pour la co-infection au virus de l’hépatite B ou C (ces deux virus peuvent causer le cancer du foie). Si une infection active par un de ces virus est détectée, les médecins et les infirmières peuvent offrir un traitement. Si aucune infection active à l’hépatite B n’est détectée et que la personne n’est pas déjà immunisée contre le virus, se faire vacciner est une option.
  • En ce qui concerne la vaccination contre le VPH (virus du papillome humain), une discussion avec un médecin est indiquée parce que ce virus peut causer des cancers de l’anus, du col utérin, de la bouche/gorge, du pénis et de la vulve. Les médecins et les pharmaciens sauront si la vaccination anti-VPH est subventionnée dans la région en question.
  • Faire de l’exercice régulièrement. La recherche indique que l’activité physique régulière peut réduire le risque de certains cancers observés chez les personnes séronégatives. Il est probable que l’exercice contribue également à réduire le risque de cancer chez les personnes séropositives. Pour savoir quels genres d’activités physiques conviennent, il est conseillé de parler à un médecin ou à une infirmière.
  • Maintenir un poids santé. La recherche porte à croire que l’obésité est associée à un risque accru de cancer, et que la perte de poids intentionnelle est associée à une réduction du risque. Pour connaître les façons d’atteindre et de maintenir un poids santé, il est conseillé de parler à un médecin ou à une infirmière.
  • Adopter un régime alimentaire nutritif. Une alimentation saine riche en fruits et en légumes colorés, ainsi qu’en fibres, est associée à une réduction globale du risque de cancer. Certains grands hôpitaux offrent l’accès subventionné à un counseling nutritionnel.

—Sean R. Hosein

Ressources

Le CMV serait un problème pour le système immunitaire, selon des chercheurs canadiens – Nouvelles CATIE

La baisse du compte de CD4+ après un traitement contre le cancer écourterait la survie de certaines personnes séropositives – Nouvelles CATIE

Retards dans le dépistage du cancer du col utérin chez des femmes séropositives au Canada – Nouvelles CATIE

Une grande étude trouve que les cancers de stade avancé sont plus courants parmi les personnes séropositives – Nouvelles CATIE

Une étude révèle un changement dans les taux de cancers à mesure que les personnes séropositives vieillissent – Nouvelles CATIE