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Source : ANRS

Le Pr Jean Dormont s’est éteint le 1er février 2021 à l’âge de 91 ans. Il a mené une brillante carrière de médecin et de chercheur. Il a été l’un des pionniers de la transplantation rénale à l’hôpital Necker, puis chef du service de médecine interne à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart (92) et directeur de l’unité Inserm U131. Le Pr Jean Dormont étudiait les aspects fondamentaux de l’immunologie en transplantation avant de devenir doyen de la faculté de médecine de Paris-Sud, puis de se mettre au service de la recherche sur le VIH.

En 1987, le directeur général de l’Inserm le nomme coordinateur des essais thérapeutiques de l’ANRS. Son rôle est de fédérer les équipes françaises qui mènent des essais cliniques afin de coordonner et d’accélérer les recherches de traitements. Il se rend alors aux États-Unis, « je connaissais le potentiel des Américains, mais j’étais loin d’imaginer ce qu’ils avaient déjà mis en place : une énorme organisation pour étudier de possibles molécules actives avaient été établie au cœur du NIH, à Bethesda », racontait-il fin 2019 au Pr Patrice Debré pour les besoins d’un ouvrage à venir sur l’ANRS. Inspiré par ce modèle, le Pr Dormont rentre en France et œuvre pour faire des essais thérapeutiques l’une des priorités de l’agence. C’est ainsi qu’est lancé en 1988 le premier essai de grande ampleur, Concorde, sous l’égide de l’ANRS et du Medical Research Council (Royaume-Uni) qui avait pour objectif de déterminer à quel stade les personnes infectées par le VIH devaient débuter la zidovudine (ou AZT). Cet essai initié par le Pr Dormont est le premier d’une longue série jusqu’en 2002, date à laquelle il quitte l’agence. « L’ANRS était le seul organisme en France, à l’époque, à soutenir massivement les essais thérapeutiques et des cohortes de patients qui recrutent des milliers de volontaires », rappelait-il. A partir de 1990, il a progressivement constitué autour de lui un groupe d’experts multidisciplinaire, donnant une large place aux acteurs communautaires de la lutte contre le sida, chargé d’émettre et d’actualiser des recommandations en matière de traitement du VIH. Les éditions successives de ce rapport faisaient autorité auprès des professionnels de santé. « De façon générale, rappelle le Pr Patrick Yeni, Jean Dormont était très attaché, au-delà de sa rigueur scientifique, à une approche large et indépendante, aussi bien dans le cadre de la recherche clinique que dans celui de l’élaboration des recommandations de prise en charge ».

« C’était un « Grand Monsieur » ! Un grand serviteur de l’état : pionnier ayant compris l’importance des recherches cliniques et translationnelles, au sein des organismes de recherche. Un exemple à suivre entre exigence scientifique et humanisme », ajoute le Pr Jean-François Delfraissy, ancien directeur de l’ANRS, qui fut son élève.

Source : Info VIH 

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est très efficace pour réduire la transmission du VIH mais reste sous-utilisée dans le monde. La prescription et la délivrance de la PrEP le même jour est une approche de mise en œuvre émergente. Les retours d’expérience de trois programmes allant dans ce sens et décrits dans cet article soutiennent la faisabilité de l’approche. Les auteurs listent les avantages potentiels et les prérequis pour étendre ce type de dispositif.

Les inquiétudes concernant la PrEP le jour même se répartissent généralement en trois catégories : la sécurité, l’erreur du sur le statut VIH de la personne et la poursuite de la PrEP.

Le risque de néphrotoxicité cliniquement significatifve du fumarate de ténofovir disoproxil, avec ou sans emtricitabine, lorsqu’il est utilisé pour la PrEP par des personnes non infectées par le VIH et dont la fonction rénale est normale au début du traitement, s’est avéré très faible. Cependant, la PrEP à base de fumarate de ténofovir disoproxil pourrait présenter un risque si des personnes ayant un dysfonctionnement rénal non diagnostiqué débutent un traitement avant que l’on dispose d’une estimation de la clairance de la créatinine. L’une des options pour faire face à ce risque est de disposer d’un test de détermination de la créatinine « au chevet du patient ». Si ce test n’est pas disponible, l’équipe clinique doit pouvoir contacter une personne ayant pour instruction d’arrêter la PrEP si la clairance de la créatinine est anormale. Il est donc crucial de recueillir des informations de contact précises. Limiter la première prescription à 30 jours sans renouvellement est un autre moyen de limiter l’exposition au fumarate de ténofovir disoproxil chez les personnes souffrant d’une maladie rénale non identifiée auparavant. Une étude sur la prescription de PrEP le jour même dans les cliniques de santé sexuelle de la ville de New York a révélé que seulement 0.1% des 1387 personnes à qui on avait immédiatement prescrit la PrEP présentaient une contre-indication médicale absolue en raison de concentrations anormales de créatinine.

Prep et infection à VIH non diagnostiquée

Une autre préoccupation potentielle est que les prescriptions de PrEP le jour même pourraient augmenter le risque de commencer la PrEP chez les personnes ayant une infection aiguë ou très récente au VIH non diagnostiquée et non détectée par le test rapide VIH initial, car la sensibilité des tests VIH de troisième ou de quatrième génération pourrait être légèrement inférieure à celle des tests de quatrième génération réalisés en laboratoire. L’utilisation de la PrEP dans le cadre d’une infection au VIH non diagnostiquée pourrait entraîner le développement de mutations de résistance. Peu de cas de résistance au ténofovir ont été signalés dans les essais cliniques lorsque la PrEP a été initiée chez des personnes dont l’infection par le VIH n’était pas reconnue (2). La résistance à l’emtricitabine par la mutation M184V a été détectée plus souvent chez les personnes qui ont présenté une séroconversion pendant la PrEP ou qui ont commencé la PrEP pendant une infection aiguë non reconnue que chez celles qui n’ont pas pris la PrEP. Toutefois, aucune de ces mutations n’est considérée comme un obstacle important à la réussite du traitement du VIH. Ce risque peut être minimisé en couplant l’utilisation de tests rapides le jour de la prescription de PrEP avec une prise de sang pour les tests Elisa de quatrième génération ou les tests ARN VIH pour les personnes présentant des signes ou symptômes suggérant une infection aiguë par le VIH. Pour les personnes susceptibles d’avoir été exposées au VIH dans les 72 heures précédant la visite d’évaluation initiale de la PrEP, la prophylaxie post-exposition doit être débutée avec la possibilité de poursuivre par la PrEP après les 28 jours de TPE si l’infection par le VIH n’est pas détectée.

Une conséquence hypothétique de la prescription de PrEP le jour même est qu’une personne pourrait prendre la PrEP pendant quelques jours ou quelques semaines, mais ne pas faire de suivi. L’expérience décrite dans cet article suggère que ce scénario n’est pas plus susceptible de se produire avec la PrEP le jour même qu’avec la prescription standard.

L’article résume les avantages, inconvénients et inconnues concernant la prescription de la PrEP le jour de la prise en charge initiale du patient. Les points positifs seraient : de réduire au minimum le délai.

Les freins potentiels sont : des obstacles systémiques (absence d’assurance maladie, absence de réseau de soins de continuité de la PREP, absence de services de biologie); des considérations liées au patient (antécédents de maladie rénale, impossibilité de prendre contact pour un suivi en cas de résultats anormaux des tests de laboratoire); l’absence de données sur la persistance et l’observance à la PrEP

La prescription de la Prep le jour-même est une option émergeante

Les éléments pouvant faciliter l’expérience sont d’une part la capacité d’effectuer des tests VIH rapides de réaliser une mesure de la créatinine et un test de grossesse, la possibilité de prélever du sang pour les tests de laboratoire et la possibilité de joindre les patients pour interrompre la PrEP si nécessaire ; l’accès à des programmes de navigation patient et d’aide à la prise de médicaments pour les personnes non assurées et sous-assurées et la capacité à une prise de rendez-vous de suivi de 1 mois et de 3 mois.

Les auteurs concluent que la prescription de PrEP le jour même de la prise en charge est une option émergente d’offre de soins permettant d’améliorer les premiers aspects du continuum de la PrEP, en réduisant notamment les obstacles au lancement de la PrEP. Des études futures sont nécessaires pour mieux évaluer les avantages et les risques des programmes de prescription le jour même. Des moyens innovants pour simplifier les processus de PrEP, sont essentiels pour accroître l’utilisation de la PrEP chez les personnes qui pourraient en bénéficier le plus pour la prévention du VIH.

Source : SFLS – SPILF 

La COVID-19 est causée par le virus SARS-CoV-2 dont les premiers vaccins ont obtenu leur Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en Décembre 2020. Nous tentons de répondre ici aux questions que les Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) pourraient se poser à propos de l’infection et de la vaccination. Cette Foire aux Questions sera mise à jour régulièrement selon l’état des connaissances, veillez à lire la version la plus récente.

1. Est-ce que je suis plus à risque d’être infecté par le SARS-CoV-2 lorsque je suis une PVVIH ?

• La réponse est non. La transmission de la COVID-19 se fait par les gouttelettes de salive. Ce mode de transmission n’est pas lié aux autres maladies que pourraient avoir une personne. Par ailleurs, il n’a pas été mis en évidence de sur-risque d’attraper le SARS-CoV-2 quand on vit avec le VIH dans les différentes études menées et publiées.

• L’infection par le VIH ne change rien au risque de se contaminer par le SARS-CoV-2. Le fait de savoir si l’infection par le VIH favorise ou non une forme grave est une autre question à laquelle nous répondons plus bas.

2. Est-ce que les antirétroviraux me protègent de la COVID-19 ?

• La réponse est non. La question de savoir si l’utilisation de certains antirétroviraux (ARV) peut protéger contre une infection par le SARS-CoV-2 a fait l’objet de discussions et de recherches. En l’état actuel des connaissances, aucun traitement antirétroviral pour traiter ou prévenir le VIH n’a démontré une efficacité dans la protection vis-à-vis de l’acquisition du SARS-CoV-2 ou dans le traitement de l’infection.

3. L’infection à SARS-COV-2 est-elle plus grave lorsque je suis infecté par le VIH ?

• Sur la base des données accumulées depuis 1 an, la Haute Autorité de Santé (HAS) retient comme à risque avéré de forme grave de COVID-19, outre l’âge qui est le facteur de risque le plus important et, dans une moindre mesure le sexe masculin, les pathologies suivantes : obésité (apprécié par la formule « poids en kg divisé par la taille au carré en cm », soit l’Indice de Masse Corporelle (IMC) ≥ 30 kg/m2 ) en particulier chez les plus jeunes, BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) et insuffisance respiratoire chronique, hypertension artérielle compliquée, insuffisance cardiaque, diabète de types 1 et 2, insuffisance rénale chronique, cancers récents de moins de trois ans, transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques, et trisomie 21.

  • L’infection par le VIH – en tant que telle – ne fait donc pas partie à ce jour de la liste des terrains à risque.

• Néanmoins, les PVVIH, qui pour la moitié d’entre elles ont plus de 50 ans, peuvent aussi être atteintes de ces pathologies à risque de forme grave de COVID-19. Par exemple, les personnes qui fument depuis longtemps peuvent parfois avoir une BPCO.

• Les informations sur l’infection à COVID-19 chez les PVVIH sont encore peu nombreuses mais de plus en plus d’études sont publiées. A ce jour, une seule étude, de l’Université de Liverpool, montre un risque plus important de gravité chez les PVVIH. Un taux de CD4 < 200/mm3 et/ou une charge virale VIH détectable y sont identifiés comme facteurs de risque de forme grave de COVID-19. Par contre, dans d’autres études, l’infection par le VIH n’est pas associée à un risque de forme grave.

4. Y-a-t-il des risques particuliers avec les vaccins à ARNm liés à mon infection par le VIH ?

• La réponse est non. Le VIH dispose d’outils (enzymes) qui lui permettent de transformer sa séquence génique (qui est sous forme ARN) en ADN (grâce à l’enzyme transcriptase inverse) et de l’intégrer au génome humain (grâce à l’enzyme intégrase). Cependant, il n’est pas possible au VIH d’utiliser ces « outils » pour faire la même chose avec un autre ARN viral comme celui du SARS-CoV-2. Les vaccins à ARNm contre le SARS-CoV-2 sont sûrs pour les PVVIH. On peut donc utiliser ces vaccins chez les PVVIH.

=> Pour retrouver toutes les questions – réponses sur le sujet, rendez-vous sur le site de la SFLS – SPILF 

Source : SERONET 

Lundi 25 janvier, Sidaction proposait son premier webinaire intitulé « Vieillir avec le VIH ;  une vie positive pour les plus de 50 ans ». En introduction, Florence Thune, directrice générale de l’association, annonçait : « On est bien heureux de vieillir avec le VIH »,  tout en questionnant  les effets des traitements anti-VIH sur le long terme. Pour Corinne Le Huitouze, responsable des programmes associatifs de Sidaction, il faut anticiper ces questions : « En 2030, il y aura 17 000 personnes vivant avec le VIH de plus de 75 ans en France ». Retour sur ce webinaire et les pistes de réflexion qu’il lance.

Un besoin d’aide psychologique

Premier intervenant du webinaire, Axel Vanderperre, fondateur et président de Utopia_BXL. De formation en recherche clinique, le chercheur belge a présenté les résultats de Santé Positive VIH, une étude qu’il a menée sur les personnes vieillissant avec le VIH. Axel Vanderperre explique que parmi les 20 000 personnes vivant avec le VIH en Belgique, la moitié est âgée de 50 ans ou plus.

L’enquête Santé Positive VIH s’est faite sous forme d’un questionnaire inter associatif proposé en ligne. Au total, 86 personnes ont répondu avec une grande majorité d’hommes (83 %). Parmi les points importants qui sont ressortis, le poids des comorbidités chez les personnes qui vieillissent avec le VIH, un sentiment d’isolement affectif et un besoin d’aide psychologique exprimé par 40 % des répondants-es. En ce qui concerne leur vie sexuelle, seules 31% des personnes en étaient satisfaites. Autre point de vigilance, la nécessité d’améliorer la capacité des personnes à exprimer leurs besoins, notamment auprès de leur médecin généraliste. En effet, seules 31 % des personnes abordaient le VIH avec leur médecin généraliste.

Suite à cette enquête en ligne, une première journée Santé Positive a été organisée en septembre 2020 en Belgique. Une rencontre entre personnes concernées d’abord prévue en présentiel, et puis, Covid-19 oblige, adaptée en format virtuel. Cette journée avait pour but de briser l’isolement des personnes vieillissant avec le VIH. Suite à ce travail collectif effectué entre personnes concernées, pairs-es associatifs-ves et professionnels-les de santé, un projet de programme de soutien à la santé mentale a été lancé.

Inégalité dans le secret

La Dr Agnès Villemant, médecin généraliste et infectiologue à l’hôpital Bichat (AP-HP, Paris) et membre du Corevih IDF Nord a présenté les données de l’étude intitulée : « Du vécu biologique au vécu biographique ». Cette étude sociologique, menée en lien avec Aude Belliard et Sarah Yvon, sociologues au Cermes3 (1) s’est basée sur des entretiens semi-directifs conduits entre janvier et avril 2020 avec 32 personnes vivant avec le VIH âgées de 60 ans et plus. Des personnes suivies pour le VIH dans les services de maladies infectieuses des hôpitaux de Beaujon, Pontoise, Bichat et Delafontaine.

Il est ressorti de ces entretiens que les personnes vieillissant avec le VIH étaient victimes d’une multitude de discriminations fondées sur leur âge, leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur niveau social, leur origine sociale et culturelle. Parmi ces discriminations, Sarah Yvon a pointé du doigt ce qu’elle appelle « une inégalité dans le secret ». C’est-à-dire la contrainte de révéler son statut sérologique à des personnes de son entourage quand on ne sait pas lire et/écrire le français, ce qui est le cas de certaines personnes qui sont en parcours migratoire (une majorité des personnes qui ont participé à ces entretiens). Pour l’équipe qui a mené cette étude, la prise en compte de ces contraintes et discriminations est primordiale pour améliorer la prise en charge des personnes vieillissant avec le VIH.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : SERONET 

Source : Vatican News 

À l’approche de l’assemblée du réseau d’aide des jésuites d’Afrique, une note s’inquiète du fait que le déplacement de l’attention mondiale sur la pandémie de Covid-19 a entraîné une diminution des ressources pour la lutte contre le sida, qui reste une menace réelle sur le continent.

La pandémie de Covid-19 ne doit pas nous faire oublier que le virus du VIH et le sida constituent toujours une menace sérieuse pour l’Afrique et Madagascar : c’est ce que rappelle la Conférence des Jésuites pour le continent (Jcam), qui demande instamment «des actions fortes et coordonnées» pour contrer cette situation dramatique. Dans une note publiée en vue de l’Assemblée de l’Ajan (Africa Jesuit Aids Network), prévue du 4 au 6 février, son président, le père Agbonkhianmeghe Orobator, souligne que le déplacement de l’attention mondiale sur le coronavirus a entraîné une diminution des ressources pour la lutte contre le sida «comme si cette maladie était désormais dépassée». Mais c’est une perception erronée, car le virus VIH est et reste une menace, rappelle t-il.

Le Covid-19 a par ailleurs eu des répercussions plus importantes sur les patients atteints du sida pour deux raisons: premièrement, explique le père Orobator, ils «sont plus vulnérables au coronavirus en raison d’un système immunitaire déjà affaibli par le VIH» ; deuxièmement, ces patients n’ont plus «les mêmes ressources qu’auparavant» pour tenter de surmonter leur pathologie. D’où la suggestion des religieux de «diversifier les sources de financement, afin de ne pas devoir compter uniquement sur les donateurs extérieurs», et de pouvoir répondre véritablement aux besoins des fidèles «à la lumière des signes des temps».

Santé publique et justice sociale

Le monde, en effet, conclut le directeur de l’Ajan, voit de plus en plus «une augmentation des conséquences des maladies, des inégalités et des injustices, accompagnée d’un manque d’accès aux médicaments et aux médicaments pour les pauvres». Pour cette raison, les jésuites réaffirment leur engagement à «plaider en faveur de la santé publique et de la justice sociale». Pour sa part, le directeur de l’Ajan, le père Ismael Matambura, rappelle que l’un des enjeux vise à «améliorer la capacité de gestion, d’évaluation, de suivi et de mesure de l’organisme par rapport à l’impact du sida sur le territoire». Pour ce faire, le réseau investira dans la formation et le lancement de projets spécifiques, portant sur les objectifs du développement durable et les priorités de la santé publique mondiale.

Basé dans l’archidiocèse de Nairobi, au Kenya, l’Ajan facilite et coordonne les efforts des membres de la Compagnie de Jésus dans la lutte contre le VIH et le SIDA en Afrique par le biais de réseaux, de communication, de renforcement des capacités, de plaidoyer, de collecte de fonds et de mobilisation de ressources. L’organisation offre des services tels que les soins et le traitement du VIH, des conseils spirituels et psychosociaux ainsi qu’un développement humain intégral des malades par le biais de dons de moyens de subsistance et d’un soutien à l’éducation des orphelins et des enfants vulnérables.

Source : Catie 

L’effet du traitement du VIH (TAR) est tellement transformateur que les chercheurs prévoient de plus en plus que les utilisateurs du TAR seront nombreux à connaître une espérance de vie quasi normale. Nombre de facteurs peuvent toutefois miner la capacité d’une personne à prendre son TAR exactement comme il est prescrit, à respecter continuellement ses rendez-vous en clinique et au laboratoire et à adopter de saines habitudes de vie. La santé mentale figure parmi ces facteurs nombreux. La santé mentale d’une personne peut être influencée par des facteurs biologiques, sociaux et structuraux, ainsi que par des événements passés ou actuels qui sont source de détresse psychologique et de traumatismes.

  • La violence interpersonnelle peut être de nature physique, psychologique ou sexuelle
  • Selon des chercheurs de Calgary, sur 1 064 personnes séropositives, 36 % avaient des antécédents de violence interpersonnelle
  • Les victimes de violence avaient une santé plus fragile et moins de chances de survie à long terme, notamment si la violence avait eu lieu dans l’enfance

Accent sur la violence interpersonnelle

Selon une équipe de la Southern Alberta HIV Clinic à Calgary, la violence interpersonnelle « comprend la violence entre les partenaires intimes, les membres d’une même famille, les amis et les connaissances ». L’équipe a évalué plus de 1 000 personnes séropositives afin de connaître leurs antécédents de violence interpersonnelle. Les personnes qui disaient avoir été victimes de violence se faisaient diriger vers des travailleurs sociaux pour recevoir du counseling. Les chercheurs ont suivi les participants pendant neuf ans après l’évaluation initiale.

Trente-six pour cent des participants ont dévoilé avoir vécu de la violence interpersonnelle. Selon les chercheurs, malgré le counseling, ces personnes couraient plus de risques de présenter de nombreux indices d’une mauvaise santé, notamment un faible compte de cellules CD4+, une charge virale détectable persistante et une durée de survie réduite, comparativement aux personnes n’ayant pas signalé d’antécédents de violence.

Dans un rapport à paraître dans la revue AIDS, les chercheurs décrivent l’algorithme qu’ils proposent pour venir en aide aux victimes de violence interpersonnelle. Ils encouragent d’autres cliniques VIH à effectuer des évaluations semblables et à diriger les patients vers des travailleurs sociaux, que ce soit sur place ou ailleurs, afin de recevoir un traitement et un soutien psychosocial.

Détails de l’étude

En juin 2009, les chercheurs ont commencé à évaluer les participants pour déterminer s’ils avaient vécu de la violence interpersonnelle. Le suivi des participants a duré neuf ans après cette évaluation initiale.

Résultats

Plus du tiers des participants (36 %) ont dévoilé des expériences de violence interpersonnelle dans les proportions suivantes :

  • violence interpersonnelle dans l’enfance seulement : 21 %
  • violence interpersonnelle après l’atteinte de l’âge adulte seulement : 15 %

Sexe

Les femmes (46 %) étaient plus susceptibles que les hommes (33 %) de dévoiler des antécédents de violence interpersonnelle. Elles étaient également plus susceptibles (25 %) que les hommes (12 %) de signaler des actes de violence subis depuis qu’elles étaient des adultes.

Groupes ethnoraciaux

Les personnes autochtones étaient plus susceptibles (71 %) de dévoiler des antécédents de violence interpersonnelle que les personnes de race blanche (38 %) et les personnes d’origine africaine, caraïbéenne ou noire (20 %).

Affections médicales concomitantes

Aucune différence n’a été constatée entre les victimes de violence interpersonnelle et les non-victimes en ce qui concerne les taux d’affections médicales concomitantes, telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète, les troubles gastro-intestinaux et les lésions nerveuses.

Les chercheurs ont toutefois constaté que les personnes ayant subi des actes de violence étaient considérablement plus susceptibles d’éprouver les problèmes suivants :

  • consommation problématique de substances (dont la méthamphétamine, la cocaïne ou le crack et/ou l’héroïne et d’autres opioïdes)
  • co-infection au virus de l’hépatite C
  • pensées ou actes d’automutilation
  • troubles de santé mentale

Abandon des soins

Au cours de l’étude, les chercheurs ont trouvé que les personnes ayant dévoilé des antécédents de violence interpersonnelle dans l’enfance étaient significativement plus susceptibles (40 %) d’abandonner les soins que les personnes ayant vécu de la violence interpersonnelle depuis l’âge adulte seulement (26 %) ou celles n’ayant signalé aucun antécédent de violence interpersonnelle (27 %).

Notons que les taux de discontinuation des soins attribuables à un déménagement hors du sud de l’Alberta étaient semblables sans égard aux antécédents de violence interpersonnelle.

Impact sur la survie

Selon les chercheurs, le risque de décès prématuré était presque le double (16 %) chez les personnes ayant dévoilé des antécédents de violence interpersonnelle dans l’enfance, comparativement aux personnes n’ayant aucun antécédent de violence interpersonnelle ou des antécédents de violence interpersonnelle survenus depuis l’âge adulte seulement (environ 8 %). Les chercheurs ont affirmé que les décès parmi les victimes de violence interpersonnelle dans l’enfance étaient « souvent associés à des problèmes de santé mentale et de dépendance (surdose de drogue, violence, suicide) ou à des complications du VIH/sida ».

Mesures du comportement et de la santé

Au cours de l’étude, les chercheurs ont constaté les conséquences défavorables suivantes chez les personnes ayant dévoilé des antécédents de violence interpersonnelle de n’importe quel genre, par rapport aux personnes n’ayant pas dévoilé de violence interpersonnelle :

  • 36 % plus susceptibles de mettre fin aux soins
  • 81 % plus susceptibles d’avoir une charge virale élevée, soit 500 copies/ml ou plus
  • 47 % plus susceptibles de connaître une baisse du compte de CD4+ sous le seuil des 200 cellules/mm3
  • 65 % plus susceptibles de mourir

Ces tendances se maintenaient sans égard au sexe, au groupe ethnoracial ou au niveau de scolarité des participants.

À retenir

L’équipe de recherche a fait valoir ceci : « Pour les victimes de maltraitance, les rendez-vous cliniques manqués, la discontinuation des soins de santé [et la mauvaise observance thérapeutique] reflètent souvent des antécédents de traumatismes et de stigmatisation ».

Quelles mesures sont en cours?

Selon les chercheurs, « il est crucial d’entamer un dialogue avec [les personnes séropositives] sur leurs antécédents de violence interpersonnelle. Lors d’une étude précédente menée également dans la Southern Alberta HIV Clinic, les participants étaient ouverts à l’idée de passer une évaluation de leurs antécédents de violence interpersonnelle parce qu’une relation de confiance existait déjà entre eux et leurs professionnels de la santé. L’évaluation des individus offrait l’occasion de diriger ceux-ci vers un travailleur social se spécialisant dans la violence familiale/interpersonnelle et les abus. La Southern Alberta HIV Clinic vise à évaluer chaque personne pour déterminer ses antécédents de violence interpersonnelle et à fournir l’occasion de parler aux travailleurs sociaux [de la clinique] à toutes les personnes qui en dévoilent. Les travailleurs sociaux permettent aux individus de parler de leurs traumatismes et peuvent élaborer des plans sécuritaires pour aider les patients à obtenir du soutien additionnel ».

Un héritage de violence

Cette étude albertaine met en évidence l’impact durable que la violence dans l’enfance exerce sur la santé des adultes. Le mécanisme précis par lequel la violence interpersonnelle dans l’enfance fragilise la santé plus tard n’est pas clair, mais il est probable que l’interaction de divers effets psychologiques et biologiques joue un rôle. Les chercheurs de Calgary ont mentionné d’autres études où l’on avait observé que des changements anormaux dans les hormones et les signaux chimiques participant à la réponse au stress étaient associés à un risque accru de trouble de stress post-traumatique (TSPT) et de dépression.

Cette étude est importante et s’ajoute à la masse croissante de données probantes révélant les séquelles importantes de la violence interpersonnelle, surtout si celle-ci a lieu dans l’enfance. Le travail effectué par cette équipe souligne l’importance d’aider les populations vulnérables à améliorer leur santé globale de façon durable.

 

Et la moitié sont des adolescents.

Avant d’aller plus avant dans ce billet, évitons un malentendu. La situation à laquelle je le consacre est l’héritage du passé, et non la conséquence de l’état actuel du système de santé russe. Et les adolescents dont je parle n’ont pas été contaminés par l’injection de drogues ou par des relations sexuelles non protégées, mais à la naissance.

Entre le début de l’épidémie en Russie, il y a un peu plus de vingt ans, et la fin septembre 2020, 215 695 enfants sont nés vivants d’une mère séropositive. À l’accouchement, la transmission du virus à l’enfant n’a pu être évitée pour 11 623 d’entre eux, soit 5,6 %. C’est une moyenne. Au début des années 2000, le taux de transmission était de l’ordre de 20 %, il est maintenant en dessous de 1,5 %.

Le nombre des naissances d’enfants séropositifs a donc fortement baissé, il est en 2020 de 165. Cette baisse et le vieillissement des enfants expliquent que la part des adolescents dans le total des mineurs séropositifs augmente continûment. Elle est actuellement de la moitié, elle est passée de 30 à 50 % en quatre ans.

La prise en charge thérapeutique des enfants et des adolescents séropositifs est maintenant effective. Selon le professeur Ievgueni Voronine, médecin expert fédéral pour les questions de maternité, d’enfance et de VIH, la quasi-totalité est suivie médicalement, 95 % sont sous traitement antirétroviral, et 90 % ont une charge virale indétectable.

Ces chiffres ont été présentés au Conseil des questions de tutelle dans la sphère sociale, une instance importante, parce qu’elle est placée auprès de la vice-première ministre chargée des questions sociales, Tatiana Golikova, et aussi parce qu’elle comporte d’éminentes représentantes de la société civile.

Ils étaient assortis d’une alerte : la période de l’adolescence est celle où l’observance des traitements est fragile, sans cesse remise en cause.  Toujours selon Ievgueni Voronine, c’est à ce moment que l’enfant prend vraiment conscience de la séropositivité : « pour beaucoup, c’est difficile, et ils ne l’acceptent pas, ils veulent oublier. Et lorsque vous devez prendre des médicaments tous les jours, il est difficile d’oublier le diagnostic, alors ils refusent de prendre des médicaments. En conséquence, la maladie progresse ».

Ievgueni Voronine a également souligné qu’en Russie, seulement 25 % à 30 % des enfants séropositifs grandissent dans une famille stable. Les autres sont dans une famille d’accueil ou dans un orphelinat, et « cette ressource [le soutien de leur famille] leur fait défaut ». Il a aussi mentionné la fragilité des adolescents. En 2017, une étude de la fondation Svetlana Izambleva, qui s’occupe de l’accompagnement de ces enfants au Tatarstan, montrait les difficultés rencontrées par les adolescents lorsqu’ils entament leur première relation amoureuse, et la peur de ne pas être accepté par la société, qui s’intensifie entre 16 et 18 ans.

Il a ajouté que dans ce contexte, les approches habituelles ne suffisaient pas, et qu’il fallait introduire « des méthodes innovantes pour augmenter l’adhésion des adolescents » au traitement. Un plaidoyer, à minima, pour le recours à des médicaments plus modernes, combinant les antirétroviraux dans une seule prise, une fois par jour, et, probablement, pour une attention plus profonde et plus soutenue à ces enfants qui ont grandi avec les VIH et deviennent adultes. Ils sont une dizaine de milliers, c’est peu au regard du million de citoyens russes vivant avec le VIH et connaissant leur statut. C’est aussi beaucoup.

Étonnamment, ces échanges n’ont pas été repris ni même évoqués dans le compte rendu du conseil de la tutelle dans lequel ils ont eu lieu. Celui-ci évoque plutôt l’utilité du registre fédéral des personnes séropositives pour contrôler l’épidémie, l’augmentation des budgets consacrés à l’achat de médicaments, de 19 % en trois ans, ce qui est finalement peu, au regard de l’augmentation du nombre de personnes séropositives et de leur taux de couverture par un traitement antirétroviral (52 %), et la nécessite de développer une production nationale de ces médicaments. Une marque, a contrario, de l’absence d’empathie qui semble être le fil conducteur d’une partie des autorités de santé russes lorsqu’il s’agit du VIH.

Source : Pourquoi Docteur 

Le produit a déclenché une réponse immunitaire chez 97% des participants à l’étude. Cela a permis la production de cellules immunitaires, permettant de générer des anticorps contre le virus.

C’est une étape importante dans la recherche sur le VIH. Une équipe de scientifiques américains publie les résultats concluants de son essai clinique de phase I, destinée à tester l’efficacité d’un vaccin contre le sida. La recherche a été menée par l’Institut de recherche Scripps, centre de recherche biomédicale situé aux États-Unis et l’IAVI, International AIDS Vaccine Initiative, une association ayant pour objectif d’accélérer le développement des vaccins.

Stimuler des cellules immunitaires spécifiques 

48 adultes ont été recrutés pour cet essai clinique, sur la base du volontariat : la moitié d’entre eux à reçu deux doses de vaccin, l’autre partie du groupe a reçu un placebo. 97% des participants ayant reçu le vaccin ont eu une réponse immunitaire après l’injection : chez eux, la production de cellules immunitaires rares a été stimulée par le produit. Ces cellules sont nécessaires pour que l’organisme puisse fabriquer les anticorps spécifiques permettant de lutter contre le VIH, appelés anticorps neutralisants à large spectre ou bnAbs. « Il y a longtemps que nous postulons, avec d’autres, que pour générer des bnAbs, vous devez d’abord activer les bons lymphocytes B (des cellules immunitaires ndlr), des cellules qui ont des propriétés particulières qui leur donnent le potentiel de se transformer en cellules B, productrices de BnAbs« , détaille William Schief, immunologiste. Le vaccin conçu par les chercheurs est capable de stimuler les bonnes cellules B. 

Un espoir pour d’autres virus ? 

« Nous pensons que cette approche est la clé pour créer un vaccin contre le VIH, mais aussi potentiellement d’autres vaccins contre d’autres virus« , ajoute-t-il. Pour lui, ce concept pourrait être utilisé pour concevoir des vaccins contre la grippe, la dengue, Zika voire la malaria. « C’est une réussite extraordinaire pour la science des vaccins dans son ensemble« , souligne Dennis Burton, directeur scientifique de l’IAVI. Pour les scientifiques, la prochaine étape sera d’abord d’avancer sur ce vaccin contre le VIH. Ils vont entamer une collaboration avec l’entreprise Moderna, pour développer un vaccin à ARN messager qui reproduit cette même approche, afin de stimuler la production de cellules bnAbs. D’autres essais cliniques sont attendus, et leur succès serait une révolution pour la science. « Le VIH, qui touche plus de 38 millions de personnes dans le monde, est connu pour être l’un des virus les plus difficiles à cibler par un vaccin, en grande partie parce qu’il évolue sans cesse, pour échapper au système immunitaire« , soulignent les chercheurs. 

Source : ONUSIDA 

L’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé ont publié une mise à jour du document d’orientation sur les considérations éthiques relatives aux essais de prévention du VIH. Cette actualisation publiée 21 ans après la première édition est le fruit d’années de travail et a impliqué la consultation de plus de 80 spécialistes et membres de la société publique.

« L’ONUSIDA s’engage à travailler avec les personnes et les populations touchées par le VIH, ainsi qu’à promouvoir et protéger leurs droits », a déclaré Peter Godfrey-Faussett, conseiller scientifique auprès de l’ONUSIDA. « Ce document explique comment mener des essais éthiques relatifs à la prévention du VIH tout en protégeant les droits des participants et participantes au cours des recherches scientifiques et en encourageant le développement de nouveaux outils de prévention du VIH. »

En 2019, 1,7 million de personnes ont été contaminées par le VIH. Ce chiffre montre qu’il est toujours urgent de développer de nouvelles formes de prévention du VIH et de les mettre à disposition afin que l’humanité puisse se protéger du virus. Alors que de nouvelles méthodes de prévention du VIH ont vu le jour au cours des dernières années comme la prophylaxie pré-exposition (prise orale, anneau de dapivirine ou injections de cabotegravir à action prolongée), la demande en outils de prévention efficaces et faciles à utiliser reste inassouvie.

Toutefois, leur développement doit prendre en compte l’impératif de protéger les participants et participantes aux études scientifiques portant sur la sécurité et à l’efficacité de ces outils.

Les recherches sur des personnes sont régies par des normes éthiques bien établies. Le nouveau rapport définit les normes éthiques relatives aux recherches sur la prévention du VIH à l’aide de 14 éléments d’orientation. Il confirme et explique les principes universels de l’éthique dans la recherche impliquant des personnes, et ce, d’une manière pertinente pour les participants et participantes et pour les travaux de recherche dans ce domaine.

« L’Organisation mondiale de la Santé doit garantir que les décisionnaires et les personnes mettant en place des mesures de santé placent l’éthique au cœur de leurs décisions. La collaboration avec l’ONUSIDA a permis de réunir un vaste panel de parties prenantes afin de contrôler les solutions. Elle fait figure d’exemple pour élaborer à l’avenir de nouveaux éléments d’orientation relatifs à l’éthique », a déclaré Soumya Swaminathan, responsable scientifique auprès de l’Organisation mondiale de la Santé.

Les considérations éthiques entourant la recherche sur la prévention du VIH sont complexes. Les recherches doivent être menées auprès des populations qui profiteront potentiellement le plus de ces outils. Il s’agit par exemple des populations clés, des adolescentes et des jeunes femmes vivant dans des zones à forte incidence du VIH. Toutefois, les membres de ces groupes vivent souvent dans des contextes qui les exposent à la discrimination, à l’incarcération ou à d’autres formes d’abus, ce qui peut les empêcher de participer à la recherche et complique la réalisation de recherches éthiques. Les éléments d’observation mis à jour cherchent à définir la manière d’intégrer éthiquement les besoins des personnes pouvant bénéficier le plus de la recherche dans la prévention du VIH.

Cette nouvelle édition comprend plusieurs changements importants par rapport à la version précédente. Ainsi, elle souligne l’importance d’impliquer des membres des communautés à toutes les étapes des projets de recherche et de créer un partenariat mettant sur un pied d’égalité les équipes de recherche, les sponsors de l’essai, les populations clés, les participants et participantes potentiel-les ainsi que les communautés vivant sur le lieu de l’essai.

L’accent est mis sur la question de l’équité qui passe par un choix inclusif de populations étudiées sans exclusion arbitraire sur la base de critères comme l’âge, une grossesse, l’identité de genre ou la consommation de drogues. Le document souligne également les contextes de vulnérabilité : les personnes et les groupes ne devraient pas être estampillés comme vulnérables. L’accent devrait au contraire être mis sur les contextes sociaux ou politiques de leur environnement qui peuvent les mettre en situation de vulnérabilité.

Selon la version actualisée, les équipes de recherche et les sponsors des essais devraient, au minimum, garantir à chaque participant et participante d’accéder à l’offre de méthodes de prévention du VIH recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé tout au long de l’essai et dans la phase de suivi. En outre, elle indique qu’il est nécessaire de donner accès aux participants et participantes aux produits dont l’efficacité est prouvée à l’issue de l’essai.

« L’actualisation des éléments d’orientation aidera toutes les parties prenantes à concevoir et à mener des essais éthiques et irréprochables sur le plan scientifique dans le domaine de la prévention du VIH. Elle permettra à la riposte au sida d’approcher de son objectif de zéro nouvelle infection au VIH », a ajouté M. Godfrey-Faussett.

Source : TRT-5 CHV

Préambule

La pandémie de COVID-19 a soulevé de nombreuses interrogations pour les personnes qui vivent avec le VIH (PVVIH) :

  • Suis-je plus à risque d’être contaminé·e par le SARS-CoV-2 ?
  • Suis-je plus à risque de développer une forme sévère de la maladie ?
  • Mon traitement antirétroviral me protège-t-il du virus ? de la maladie ?
  • Dois-je me faire vacciner ?
  • Est-ce que je fais partie des publics prioritaires ?

Le but de la présente note n’est pas de répondre à ces interrogations de manière définitive, mais de synthétiser les éléments connus à l’heure actuelle, tout en rassemblant les sources qui permettront à chacun d’aller plus loin. Rappelons que le temps de la recherche et du savoir n’est pas celui des médias, ni du politique. Les informations contenues dans le présent document devront être actualisées en fonction de l’évolution de la situation épidémique et des connaissances.

Vaccination COVID-19 et VIH fera l’objet d’une publication à venir prochainement.

Voici ci-dessous les conclusions de la note. 

L’intégralité du texte est disponible au téléchargement.

Conclusions : un besoin de données complémentaires et de recommandations spécifiques pour les PVVIH

Si les PVVIH ne semblent pas avoir plus de risques d’être contaminées par le SARS-CoV-2 que la population générale, leur vulnérabilité face à la COVID-19 reste à évaluer.

Pour certains spécialistes, le VIH pourrait être un facteur de risque indépendant, associé à une augmentation de la mortalité12. En l’état actuel des connaissances, il convient de nuancer ce propos. L’hétérogénéité des données disponibles et la multiplicité des facteurs impactants rendent difficile d’affirmer si l’infection à VIH est, en soi, un risque de développer une forme grave de COVID-19 et/ou de surmortalité, ou si la prévalence dans la population VIH+ de facteurs impactants connus par ailleurs (comorbidités, critères ethniques et sociodémographiques) provoquerait un sur-risque de développer une forme grave et/ou de surmortalité pour les PVVIH. C’est pourquoi il est impératif que la recherche soit mobilisée pour mieux comprendre l’impact de la COVID-19 chez les PVVIH.

A noter cependant que les premières observations semblent montrer que l’âge, facteur de risque déterminant de sévérité de la COVID-19, impacterait plus précocement l’évolution de la COVID-19 vers des formes sévères chez les PVVIH. Il est important que les recommandations publiques se saisissent de ces données dans leur définition de la vulnérabilité et donc l’accès des PVVIH aux dispositifs à destination des personnes à risque de forme grave (arrêts de travail dérogatoires) et l’accès à la vaccination.

De même, les PVVIH immunodéprimées (CD4 < 350/mm3) et/ou en échappement virologique sont elles aussi exposées à un risque de développer des formes graves de la maladie et donc de surmortalité. Ces dernières doivent être incluses dans la stratégie vaccinale française comme prioritaires. Notre position rejoint en ce point les recommandations des sociétés savantes européennes BHIVA, DAIG, EACS, GESIDA, Polish Scientific AIDS Society and Portuguese Association for the clinical study of AIDS (APECS)[1], ainsi que celles de la Société française de Lutte contre le VIH (SFLS)[i] et de l’Académie nationale de médecine[ii].


[1]Dans leur note de position, les sociétés savantes BHIVA, DAIG, EACS, GESIDA, Polish Scientific AIDS Society and Portuguese Association for the clinicalstudy of AIDS (APECS)11 résument ainsi : « En bref, les récentes publications suggèrent que les PVVIH avec une charge virale non-controlée, ou une immunodépression prononcée, ou vivant avec des co-morbidités associées ont un risque aggravé de surmortalité liée à la COVID-19. Par conséquent, les PVVIH devraient être considérées hautement prioritaires pour la vaccination contre le SARS-CoV-2 » (« In summary, the recent findings suggest that PLWH and either uncontrolled HIV-infection or advanced immunodeficiency, or in the context of additional co-morbidities might have a higher risk for COVID-19 death. PLWH, therefore, need priority consideration for SARS-CoV-2 vaccination “)


[i] Communiqué de presse – VIH et COVID-19 : La Société Française de lutte contre le Sida (SFLS) et le TRT-5 CHV demandent que les personnes vivant avec le VIH et immunodéprimées soient elles aussi priorisées dans le programme de vaccination contre la COVID-19. https://www.trt-5.org/covid-19-et-vih/

[ii] Communiqué de l’Académie : Infection à VIH et vaccination anti-SARS-Cov2. https://www.academie-medecine.fr/communique-de-lacademie-infection-a-vih-et-vaccination-anti-sars-cov2/