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Source : Seronet

Selon une projection annoncée à la Croi, d’ici 2030, un quart des personnes vivant avec le VIH aux États-Unis auront plus de 65 ans et devront faire face à plusieurs comorbidités. Nous le savons : les personnes vivant avec le VIH ne sont pas toutes égales face au virus. Il en est de même pour la Covid-19. Le genre, l’âge, l’origine sociale et ethnique et les comorbidités sont autant de facteurs qui ont une influence sur les formes sévères et la mortalité liées à la Covid-19 et sur les complications liées au vieillissement avec le VIH. C’est ce qu’ont démontré plusieurs présentations lors de cette seconde journée de la Croi 2021, en édition virtuelle.

Deux virus, mêmes inégalités

En plénière de cette seconde journée de la Croi, le Dr James Hildreth (Nashville, États-Unis) est revenu sur les ressemblances frappantes dans les inégalités en santé pour les minorités ethniques face au VIH et à la Covid-19 aux États-Unis. Dans sa présentation, l’éminent immunologiste a rappelé qu’au tout début des années 1980, le VIH/sida était identifié comme une « maladie gay » avec tous les stigmates, l’homophobie et le déni du gouvernement républicain de l’époque (les années Reagan) qui allaient avec. En 1987, année où le président Reagan a prononcé le mot « sida » pour la première fois, il y avait 60 000 personnes infectées par le VIH aux États-Unis et on comptait déjà 28 000 morts. Entre 1985 et 1995, les diagnostics en stade sida ont augmenté de façon constante dans les communautés afro-américaines et hispaniques tandis qu’ils ont diminué chez les personnes blanches. Le dépistage trop tardif du VIH et un accès inégal à la santé peuvent expliquer cette disparité. Près de 40 ans après les premiers cas de sida identifiés (juin 1981), les minorités ethniques sont toujours touchées par le VIH de façon disproportionnée. Elles représentent aujourd’hui 55 % des nouvelles infections aux États-Unis en particulier chez les hommes gays et bisexuels noirs et latinos.

Pour la Covid-19, le déni politicien a été très similaire avec le président Trump (républicain, lui aussi) qui affirmait : « Tout est sous contrôle », au moment où le nombre de cas explosait aux États-Unis. En Chine, 70 % des personnes décédées des suites de la Covid-19 avaient une comorbidité, ce qui explique une mortalité plus élevée dans les minorités ethniques américaines où la prévalence des comorbidités est plus élevée (maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, etc.), explique James Hildreth. Par ailleurs, les différences interethniques de mortalité liées à la Covid-19 sont importantes dans les États les plus pauvres des États-Unis avec, par exemple, dix fois plus de décès chez les Noirs-es comparés aux Blancs-hes dans le Michigan. « Ce n’est pas une exagération d’affirmer que la Covid-19 a été dévastatrice pour les personnes de couleur », déplore le Dr James Hildreth.

Pour lui, les facteurs clés de ces inégalités résident dans les déterminants sociaux de la santé : l’accès à l’éducation, aux soins de qualité, à un environnement de vie stable ou encore à des contacts sociaux et un statut économique. Il prend pour exemple les familles vivant dans des foyers multi générationnels avec des grands-parents qui vivent avec leurs enfants et petits-enfants dans des espaces exigus et qui sont très exposés à une forme sévère de la Covid-19 ou encore la surpopulation en prison où le taux de personnes noires et hispaniques incarcérées est largement supérieur.

L’immunologue poursuit sa présentation sur la sous-représentation des médecins noirs (5 % aujourd’hui alors que les personnes noires représentent 13 % de la population américaine) et la sous-dotation des médecins noirs dans les quartiers avec une forte densité de la communauté afro-américaine. « Il est nécessaire d’atteindre une équité dans l’accès aux soins en adaptant le système en faveur de ceux qui en ont le plus besoin », conclue le Dr James Hildreth. Ces deux épidémies doivent servir de plaidoyer pour combler le fossé entre les différentes populations afin que chacun-e puisse être traité-e en fonction de ses besoins. Pour cela, il faut une coordination entre les différentes institutions publiques.

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Source : Le Quotidien du Médecin

La situation des patients atteints de pathologies hépatiques (hépatite C, B ou NASH) a été fortement impactée par la pandémie de Covid-19. C’est le constat tiré par les hépatologues rassemblés virtuellement jusqu’au 10 mars à l’occasion de la 14e Conférence d’hépatologie de Paris.

« L’année qui vient de s’écouler a vu diminuer de moitié le nombre de nouveaux patients mis sous traitement contre l’hépatite C, passant de 10 000 à 5 000 », explique le Dr Pascal Mélin, hépatologue au centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz de Saint-Dizier et président de SOS Hépatites. « Dans l’hépatite B, c’est le dépistage qui est en panne ainsi que le parcours de prise en charge, poursuit-il. Nos patients, qui doivent consulter tous les 6 mois, n’ont pas voulu venir de peur de se faire contaminer. On risque de se retrouver face à des catastrophes. »

Selon une étude de modélisation italienne commentée par le Pr Patrick Marcellin, organisateur de la conférence, l’interruption du suivi des patients cirrhotiques pourrait provoquer environ 10 000 décès de plus en Europe occidentale. « C’est une étude qui vaut ce qu’elle vaut, mais on peut craindre que plusieurs milliers de patients français soient en danger si le déficit de dépistage », prédit le Pr Marcellin.

Deux à cinq fois plus de risque de décès

Les malades du foie « ont payé un lourd tribut lors de l’épidémie », constate le Dr Mélin. Le risque de mortalité consécutive à une infection par le SARS-CoV-2 est en effet, selon les études et les techniques de réanimation employées, deux à cinq fois plus important si le patient a une cirrhose décompensée. « Certains patients ayant une cirrhose compensée ont connu leurs premiers épisodes de décompensation lors d’une infection à SARS-CoV-2 : une infection du liquide d’ascite, une hémorragie digestive et/ou une encéphalopathie, complète le Pr Patrick Marcellin. Or, la surmortalité est énorme chez les patients ascitiques. »

Paradoxalement, l’épidémie de Covid a permis de multiplier les dépistages de cirrhose. « Des patients atteints de Covid-19 se dégradaient rapidement et les médecins ont voulu comprendre pourquoi, c’est comme cela qu’on a découvert des cirrhoses non diagnostiquées, explique le Dr Mélin. C’est quand même dramatique de voir que c’est le Covid-19 qui permet de dépister la cirrhose. Tous stades confondus, on a un million de personnes qui souffrent de leur foie en France, et ils ne sont pas reconnus pour leur fragilité. »

L’hépatite B, maladie oubliée

Le 28 janvier 2020, SOS Hépatites a organisé les états généraux de l’hépatite B, « cet événement a été passé sous silence à cause du Covid-19 », se désole le Dr Pascal Mélin. Au-delà des problèmes causés par la pandémie, la lutte contre l’hépatite B souffre de problèmes structurels dénoncés dans le rapport final de ces états généraux. Cela commence par le manque criant de données épidémiologiques actualisées. « Il est incroyable qu’aucune enquête épidémiologique n’ait été faite en France depuis 15 ans », s’emporte le Dr Mélin.

Selon les estimations actuelles, 135 000 personnes sont infectées par l’hépatite B, dont seulement 27 000 bénéficient d’une prise en charge en ALD et dont la moitié seulement est dépistée. Les chiffres de l’hépatite B sont probablement sous-estimés, comme le juge le Pr Marcellin : « l’épidémie d’hépatite B augmente en France car on a une immigration provenant de zones fortement endémiques comme le Moyen-Orient ou l’Europe de l’Est qui n’est pas bien prise en compte dans nos modèles épidémiologiques qui sont un peu anciens. »

SOS Hépatites réclame l’accès aux TROD du virus de l’hépatite B et la mise en place de campagnes d’information et de dépistage. « Les malades nous disent qu’ils ne savent pas comment se faire dépister, poursuit le Dr Mélin. Deux malades sur trois demandent à être informés et 70 % attendent des informations de leur médecin traitant. L’information des malades doit être mise en parallèle avec une bonne information des médecins ».

La stéatose : un adulte sur cinq plus sensible au Covid-19

Autre catégorie de patients fragilisés face au Covid-19 : les malades atteints de maladie du foie gras. « Ils ont trois fois plus de risque faire un Covid grave, alors qu’ils représentent environ un adulte sur cinq en France environ », affirme le Pr Laurent Castera, hépatologue à l’hôpital Beaujon (AP-HP). Il n’y a pas d’enquête précise sur l’étendue du phénomène en France, mais on estime que 10 millions d’adultes français ont une maladie du foie gras, dont 1 million va développer une NASH et 100 000 une cirrhose.

 

Source : ANSM

L’ANSM permet l’utilisation en accès précoce de deux bithérapies d’anticorps monoclonaux dans un cadre sécurisé pour traiter les patients adultes à risque de forme grave de la COVID-19 dès l’apparition des symptômes. Il s’agit des bithérapies casirivimab/imdevimab  du laboratoire Roche et bamlanivimab/etesevimab  du laboratoire Lilly France.

Nous avons mis en place deux autorisations temporaires d’utilisation de cohorte (ATUc) pour les bithérapies casirivimab/imdevimab du laboratoire Roche et bamlanivimab/etesevimab) du laboratoire Lilly France. Ces bithérapies pourront être utilisées chez les personnes à risque élevé de développer une forme grave de la COVID-19, en raison d’une immunodépression liée à une pathologie ou des traitements, d’un âge avancé ou de la présence de comorbidités.

Ces anticorps monoclonaux sont conçus pour cibler spécifiquement la protéine S située à la surface du SARS-CoV-2, neutralisant ainsi la capacité du virus à se fixer et à pénétrer dans les cellules humaines. Des données préliminaires issues des études cliniques suggèrent un intérêt de ces traitements dans la prise en charge des personnes à haut risque d’évolution vers une forme grave de la COVID-19, quand ils sont administrés au tout début de la maladie.

Les conditions de mise à disposition en France de ces anticorps monoclonaux ont été élaborées en lien avec l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Maladies Infectieuses Émergentes (ANRS-MIE) et les Centres Nationaux de Référence (CNR) des virus respiratoires. Ces conditions pourront être réévaluées sur la base de nouvelles données d’efficacité et de sécurité.

Un suivi de pharmacovigilance a été mis en place pour assurer une surveillance continue des effets indésirables rapportés avec ces anticorps monoclonaux.

Nous rappelons qu’à ce jour aucun anticorps monoclonal ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe pour le traitement de la maladie COVID-19. Ces anticorps monoclonaux font l’objet d’un accès précoce au niveau international. Une procédure d’évaluation continue  (“rolling review”) d’une demande d’AMM pour ces deux associations d’anticorps monoclonaux est en cours à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Dans l’attente, les bithérapies casirivimab/ imdevimab  et bamlanivimab/etesevimab  ont récemment fait l’objet d’un avis favorable de l’EMA pour une utilisation précoce de ces traitements chez les patients les plus fragiles.

 

Source : Medscape

Si l’âge, l’hypertension, l’obésité ou le diabète sont des facteurs de risque connus et reconnus de développer des formes sévères du Covid-19, les maladies du foie sont, elles, peu évoquées dans le cadre de la pandémie actuelle, alors même que ces comorbidités sont fréquentes chez les porteurs maladie du foie gras (ou NASH). A ce titre, l’infection à Covid-19 représente une menace particulière pour les personnes atteintes de cette maladie, mais l’infection Covid – si l’on veut voir le bon côté des choses – peut aussi servir de révélateur d’une NASH chez un patient qui ignorerait en être porteur, a considéré le Dr Pascal Melin (CHG de Saint-Dizier) lors de la conférence de presse en amont de la 14ème Paris Hepatology Conference (PHC).

Cirrhose et NASH : un risque élevé pour les patients Covid +

Bien que peu évoqués, les liens entre Covid-19 et maladies du foie sont multiples et plus importants qu’on ne le pense. « D’une part, les anomalies hépatiques sont fréquentes chez les malades du Covid, et, à l’inverse, les personnes atteintes d’une cirrhose ou d’une NASH sont beaucoup plus nombreuses à développer des formes graves de Covid » a exposé le Pr Patrick Marcellin (hôpital Beaujon, Clichy). Et en effet, selon de nombreuses études concordantes menées dans le monde entier, les relations entre le Covid-19 et les maladies du foie pourraient être assez directes. D’un côté, les anomalies des tests hépatiques sont fréquentes chez les malades du Covid, bien plus que dans la population générale, et un lien net est établi entre la présence d’anomalies des tests hépatiques et la gravité de la Covid. De l’autre, le fait d’avoir une maladie chronique du foie expose à un risque de forme plus grave de Covid. Ce risque est particulièrement élevé pour les patients au stade de cirrhose et ceux qui sont atteints d’une NASH. Une étude internationale à grande échelle a ainsi évalué le risque de mortalité à 32 % pour les patients au stade de cirrhose, contre 8 % pour les patients atteints d’une maladie chronique du foie sans cirrhose (Herta T, BergT, to be published).

Par ailleurs, au sein des patients cirrhotiques, le Covid constitue un facteur de décompensation en lui-même. Le Pr Marcellin distingue « les patients avec une cirrhose silencieuse compensée (donc stable), chez qui le Covid-19 peut entrainer le premier épisode de complications, sous forme de décompensation, et qui sont susceptibles d’en mourir. Mais aussi, les patients qui présentent déjà une décompensation, comme les patients ascitiques. Chez eux, l’augmentation de la mortalité peut être facilement multipliée par 3 par l’infection Covid» assure-t-il.

 Infection Covid : une occasion de dépister les malades cachés

C’est chez les personnes atteintes d’une simple stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), ceux qui ont une maladie du foie liée à l’alcool ou un cancer du foie que le SARS-Cov-2 est le « plus mortifère », précise, de son côté, le Dr Pascal Melin. Le problème, selon lui, c’est que « les malades du foie sont non visibles dans l’épidémie de Covid. On parle d’obésité, d’hypertension, mais on ne parle pas des maladies du foie. L’épidémie de Covid-19 devrait faire prendre conscience de la fragilité des patients atteints de pathologies hépatiques – soit près d’un million de personnes, tous stades confondus ». Et de poursuivre : « Le Covid a permis de faire des diagnostics de cirrhose. Certains patients sont arrivés à l’hôpital avec des formes graves, et lorsque l’on s’est demandé pourquoi, on a découvert alors qu’ils avaient une cirrhose. C’est assez catastrophique de voir que c’est le Covid qui a permis de diagnostiquer la cirrhose ». Il n’empêche, Pascal Melin, préfère positiver, et considère que l’on pourrait faire en sorte que « l’épidémie de Covid soit, non pas un frein, mais un accélérateur du dépistage des malades « cachés » atteints de NASH ».

Ralentissement de la prise en charge et du dépistage

Car, frein il y a bien eu du fait de la pandémie, dont l’impact, plus indirect celui-là, a été un ralentissement de la prise en charge des maladies chroniques du foie, « entrainant un délai dans le suivi des malades qui ont besoin d’un dépistage de cancer du foie. Un relâchement risque fort de se traduire par une augmentation des cancers du foie et des décès dans les années à venir » a expliqué le Pr Marcellin. Ce que le Dr Pascal Melin a confirmé : « le Covid-19 a bloqué le parcours de prise en charge de la cirrhose. On a eu des catastrophes d’où la nécessité de sécuriser le parcours de soin et de ré-assurer les patients ».

Par ailleurs, en France, comme dans de nombreux pays, les actions de dépistage et de prévention dans le programme national de dépistage et de traitement des hépatites C et B ont été freinées, « ce qui risque, selon le Pr Marcellin, d’avoir des conséquences à moyen et long terme, avec des patients traités plus tard et donc qui s’aggravent plutôt que d’être guéris (dans le cas de l’hépatite C) par les traitements actuels ».

Quid de la vaccination contre le Covid-19 ?

Quid de l’accès préférentiel à la vaccination contre le Covid-19 pour les patients atteints de maladie hépatique ? La Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations de priorisation de la vaccination quel que soit l’âge début mars et les patients atteints de maladies hépatiques chroniques et en particulier de cirrhose font désormais partie des patients à vacciner en priorité. Cependant pour la NASH, la situation est plus complexe :  « La NASH n’étant pas dépistée, il est difficile d’inciter cette population à se faire vacciner, a jugé le Dr Melin, pour qui une des pistes de réflexion serait de dire « que toute personne en ALD, donc prise en charge à 100%, devrait être vaccinée prioritairement ».

Source : Télérama

La sérophopie, soit la mise à l’écart des personnes atteintes du VIH, touche davantage les femmes. Témoignages à l’appui, le podcast « Yesss » s’engage contre ces discriminations.

Soutenu par l’association Sidaction, le podcast « Yesss », consacré aux « victoires de femmes ordinaires contre les injonctions et violences sexistes », consacre son 29e épisode à la sérophobie, c’est-à-dire le rejet des personnes vivant avec le VIH. Ce rejet passe par des discriminations et des violences médicales, institutionnelles, communautaires ou professionnelles, qui touchent plus fortement encore les femmes.

« Je vis et je vieillis avec le VIH, et je le dis ouvertement », revendique Florence Thune, directrice générale de Sidaction, qui croit à la force du témoignage. Quatre autres femmes s’illustrent courageusement dans le même exercice, dont Jessica, qui revient sur l’annonce de sa séropositivité par le médecin de famille devant sa mère, et Phindile, originaire d’Afrique du Sud, séropositive de naissance, qui raconte son parcours de combattante pour mener à bien sa grossesse en France… Les journalistes Anaïs Bourdet, Margaïd Quioc et Elsa Miské mènent l’émission avec sérieux, sororité et franc-parler. Avec un objectif : prévenir et éduquer.

Source : JIM

La mise en place de mesures de prévention de la transmission périnatale du VIH a conduit à une diminution spectaculaire des contaminations. Ces mesures comprennent le dépistage systématique prénatal, la généralisation du traitement antirétroviral (TAR) des femmes enceintes positives et la prophylaxie chez les nourrissons en fonction de la charge virale de la mère, la césarienne en cas de charge virale ARN VIH-1 élevée et le remplacement de l’alimentation au sein par une formule de lait artificiel.

Selon les cas, les nouveau-nés sont classés en nourrissons à faible risque de contamination (mère suivie, traitée et < 50 copies/ml) ou à risque élevé si la mère n’a pas été traitée ou insuffisamment, n’a reçu un traitement antirétroviral qu’au moment de l’accouchement, a un taux détectable d’ARN viral en fin de gestation, a été contaminée pendant la grossesse. Pour les nouveau-nés à faible risque, la recommandation est l’administration d’AZT per os pendant 4 semaines. Les enfants à haut risque reçoivent une bi ou une trithérapie antirétrovirale durant 6 semaines.

Neuf enfants infectés

Une étude rétrospective a analysé une cohorte de paires mères/enfants exposés au VIH, pris en charge dans le Service d’Immunologie spécialisé de l’hôpital pédiatrique de Washington DC en 2013-2017. Les enfants ont été suivis de la naissance à 18 mois avec les tests virologiques. En tout, 551 enfants exposés et leurs 542 mères ont été inclus dans l’analyse. L’âge médian des mères était de 31 ans (écart interquartile 26-36 ans). Beaucoup (93 %) étaient afro-américaines ou africaines. La charge virale avant l’accouchement était ≤ 1 000 copies/ml chez 81,9 % des mères. La plupart des enfants exposés ont été classés à bas risque (n = 455, 82,6 %) et 96 (17,4 %) à haut risque. La très grande majorité des mères (526/551, 95,5 %) avait reçu un traitement antirétroviral avant l’accouchement : 453/455 (99,6 %) des enfants étaient dans le groupe à bas risque contre 73/96 (76 %) d’enfants dans le groupe à risque élevé (P<0,0001). L’âge médian des mères était respectivement de 31 ans et 28 ans (P=0,0004). Le nombre total des césariennes a été de 323 (58,6 %) : parmi les enfants à bas risque au nombre de 242/455 (53,2 %) et à haut risque de 81/96 (84,4 %, P<0,0001). De la zidovudine a été administrée intra-partum dans 361 cas (65,5 %), 62,9 % des cas à bas risque, 78,1 % à haut risque (P=0,0001). Les enfants ont reçu de la zidovudine prophylactique seule dans 472 cas (85,7 %) : 96,5 % de ceux à bas risque, 34,4 % de ceux à haut risque, ou pour ces derniers une bi ou une trithérapie dans 62,5 % des cas. En définitive, 9 enfants à haut risque ont contracté le VIH.
En conclusion, dans une aire de forte prévalence du VIH, une proportion importante d’enfants à bas risque a reçu de la zidovudine intra-partum et sont nés par césarienne. Plusieurs enfants ont échappé à la prévention de la transmission materno-fœtale.

Source : Le Quotidien du Médecin

L’Institut de recherche sur les vaccins (VRI) est à la recherche de 72 volontaires adultes sains pour mener une étude de phase 1 sur une stratégie de vaccination préventive de l’infection à VIH. La stratégie repose sur l’association de deux vaccins : l’un antigénique le CD-40.HIVRI.Env, et l’autre à ADN, le ADN-HIV-PT123.

Le composant CD-40.HIVRI.Env est la véritable nouveauté de cet essai. Il consiste en la fusion d’un antigène (la séquence GP140 de la protéine d’enveloppe C 96ZM651 Env) et d’un anticorps monoclonal humanisé IgC4 anti CD40. Les lots utilisés dans le cadre de l’essai ont été produits par les entreprises GTP Technology en France et Novasep en Belgique, mais la mise au point de ce vaccin d’un nouveau genre a été faite dans les laboratoires du VIR. « On cible le CD-40 car nous cherchons à présenter la protéine d’enveloppe du VIH spécifiquement aux cellules dendritiques », explique le Pr Jean-Daniel Lelièvre du service d’immunologie clinique et des maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil, AP-HP). Ce sera la première utilisation chez l’homme de ce vaccin qui a déjà donné de bons résultats chez des primates non humains.

Le vaccin à ADN code pour trois protéines virales

Le second composant est le vaccin à ADN, le DNA-HIV-PT123, mis au point par l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses. Ce dernier contient trois plasmides d’ADN codant pour trois protéines virales : la protéine d’enveloppe ZM96 Envgp140, une protéine Gag et la polyprotéine CN54 Pol-Nef. Ce vaccin a déjà été expérimenté chez 700 volontaires séronégatifs en Ouganda, Afrique du Sud et Tanzanie chez lesquels il s’est révélé être partiellement efficace. « Dans le VIH, on sait qu’il est tout à fait pertinent d’ajouter un vaccin protéine à un vaccin ADN », insiste le Pr Lelièvre.

Le 3e composant du vaccin est l’adjuvant Poly-ICLC (nom commercial : Hiltonol) développé par la société américaine Oncovir, non encore accessible sur le marché, mais dont la sécurité a déjà été testée dans des études de phase 1 sur d’autres vaccins.

Trois doses testées pour le vaccin antigénique

L’essai sera en escalade de doses. Trois doses de CD40.HIVRI.Env (0,3, 1 et 3 mg) adjuvanté vont être administrées seules ou en combinaison avec l’ADN-HIV–PT123, soit un total de 6 groupes au total. Quatre sites seront mobilisés pour recruter les volontaires : les hôpitaux parisiens de Henri-Mondor, Cochin et Bichat, ainsi que le centre hospitalo-universitaire vaudois en Suisse. Les volontaires seront mobilisés pendant 48 semaines et devront venir toutes les six semaines. Les résultats définitifs sont attendus d’ici un an à un an et demi.

Le VRI n’est pas seul dans la course aux vaccins. Le laboratoire Janssen mène en ce moment plusieurs essais vaccinaux sur des populations à risque avec son propre candidat basé sur des immunogènes « mosaïques ». Moins avancé dans son développement, le VRI ne recrute pas encore de volontaires dans des populations à risque (migrants d’Afrique subsaharienne, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes…). « Nous ne voulons pas cibler des populations qui pourraient se croire protéger et prendre des risques tant que nous ne disposons pas de données d’efficacité chez l’homme », affirme le Pr Yves Lévy, directeur du VRI.

Cette fois-ci c’est la bonne ?

Pour le Pr Lelièvre, « ce candidat et cette stratégie vaccinale s’inscrivent dans le cadre des essais post-thaï », en référence à l’étude menée en Thaïlande au cours de laquelle l’association des vaccins ALVAC-HIV et AIDSVAX B/E n’avaient réduit que de 30 % le risque de contamination. « Le but est de savoir, à partir de connaissances accumulées lors de ces premiers essais, comment développer des vaccins plus efficaces, raconte le Pr Lelièvre. La première réponse a été de remplacer le vaccin vecteur viral par un vaccin à ADN, et la seconde de permettre au vaccin antigénique de cibler directement les cellules dendritiques. »

Si les vaccins à protéine d’enveloppe ont montré des signes d’efficacité dans l’essai thaïlandais, « les essais suivants n’ont pas permis de reproduire cette protection, ce qui a été très décevant, précise le Pr Lévy. On espère apporter quelque chose de très nouveaux sur la manière de délivrer ces protéines ». Des analyses de tolérance seront faites après les premières injections et l’immunogénicité sera mesurée après les ajouts progressifs de doses. « Si on identifie en cours de route une dose qui permet de provoquer une réaction immunitaire comparable à celles observées dans d’autres essais vaccinaux, alors on pourra aller en phase 2, voire en phase 2b », espère le Pr Lévy.

Source : SERONET

Des citations, quelques données et infos, des femmes qui écrivent, qui s’expriment, qui s’affichent, qui bousculent les conventions, qui montent au front de la santé, contre les discriminations, pour le féminisme, pour que la société change. Petite sélection à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Bonnes découvertes !

5 femmes contre la sérophobie

La parole des femmes vivant avec le VIH est (trop) rare. Saluons donc l’initiative du podcast Yesss, qui, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le VIH le 1er décembre dernier, a donné la parole à cinq femmes séropositives. Ces témoignages sont à découvrir dans l’épisode 29 intitulé Warriors contre la sérophobie. Ce podcast dédié aux « victoires de femmes ordinaires contre les injonctions et violences sexistes », consacre cet épisode spécial à la sérophobie, c’est-à-dire la peur à l’égard et/ou le rejet des personnes vivant avec le VIH. Ce rejet passe par des discriminations et des violences médicales, institutionnelles, communautaires ou professionnelles. « Je vis et je vieillis avec le VIH, et je le dis ouvertement », revendique Florence Thune, directrice générale de Sidaction, qui croit à la force du témoignage. Quatre autres femmes s’illustrent courageusement dans le même exercice, dont Giovanna Rincon, directrice de l’association Acceptess-T, Jessica, qui revient sur l’annonce de sa séropositivité par le médecin de famille devant sa mère, et Phindile, originaire d’Afrique du Sud, séropositive de naissance, qui raconte son parcours de combattante pour mener à bien sa grossesse en France. Cet épisode est réalisé par cinq femmes journalistes Anaïs Bourdet, Margaïd Quioc, Morgan Peyrot, Amélie Desvernay et Elsa Miské avec le soutien de l’association Sidaction.

@GwenFauchois

Sur sa bio Twitter, Gwen Fauchois se présente en ces mots : « Aktiviste lesbienne féministe ». Militante de longue date de la lutte contre le VIH/sida, Gwen Fauchois a été chargée de la communication et vice-présidente d’Act Up-Paris dans les années 90. Depuis 2012, elle participe à différents collectifs lesbiens et féministes. Elle tient également un blog où elle questionne l’actualité d’un point de vue minoritaire. Depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la militante est très active sur Twitter et ses coups de gueule sur la gestion de la crise par les pouvoirs publics sont repris en masse.

Lucie Hovhannessian

« Depuis que j’ai le virus, j’ai rarement rencontré des personnes malveillantes. Il n’y a que sur Internet que les commentaires peuvent être affreux. Au travail, on vient même me remercier pour mon livre, cela me touche. »
Interview de Lucie Hovhannessian, autrice de Presque comme les autres, ma vie de jeune séropositive (Robert Laffont, 2018), Le Monde, 1er décembre 2019.

Les damnées de la mer

Les femmes représentent 51 % des migrants-es internationaux-les en Europe et autour de 20 % des arrivées maritimes en Europe méridionale, rappelait récemment Mediapart (21 février), en marge d’une interview de la chercheuse Camille Schmoll. Elle a consacré huit années de recherche à la situation des femmes en migration en Méditerranée et vient d’y consacrer un ouvrage : Les damnées de la mer – femmes et frontières en Méditerranée (Éditions La Découverte, 2020). Interrogée par Mediapart, la chercheuse explique : « Avec Les Damnées de la mer, j’ai voulu restituer la place de ces femmes dans les migrations dites irrégulières, car on se les représente souvent comme des migrations essentiellement masculines. En 2009 déjà, lorsque j’ai commencé mon travail de terrain à Malte, il y avait déjà énormément de femmes. Cela s’inscrit dans un mouvement plus général de la féminisation du regard : depuis quelques dizaines d’années, des chercheuses se sont rendu compte de l’importance des femmes dans les migrations, qu’il s’agisse des flux de la traite ou des grandes migrations transcontinentales de la fin du XIXe et du début XXe. Elles étaient souvent majoritaires mais complètement effacées de l’histoire des migrations ». « Sont-elles davantage vulnérables durant le parcours migratoire ? » demande le site d’infos. « On sait qu’elles sont plus nombreuses au départ, et donc plus nombreuses à mourir en route. Il y a plusieurs raisons à cela, dont les violences sexuelles. Il y a une vulnérabilité spécifique aux femmes, et les organisations internationales les reconnaissent d’ailleurs comme une catégorie vulnérable, à l’instar des mineurs. Il est clair que les femmes risquent beaucoup plus que les hommes, même si aujourd’hui la situation est devenue tellement épouvantable que beaucoup d’hommes subissent des violences atroces, y compris sexuelles », explique Camille Schmoll.
Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranées de Camille Schmoll. Éditions La découverte. 20 euros.

Parentalité et salaires à la traîne pour les femmes

Du mieux, certes, mais il reste tant à faire. Les pays progressent vers une plus grande égalité entre les sexes, mais les femmes du monde entier continuent de faire face à des lois et des réglementations qui limitent leurs opportunités économiques. C’est vrai en temps normal et cela prend plus d’importance aujourd’hui car la pandémie de Covid-19 a créé de nouvelles difficultés, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, dont les conclusions ont été publiées le 24 février. « Les réformes visant à éliminer les obstacles à l’inclusion économique des femmes ont été lentes et inégales dans de nombreuses régions » entre septembre 2019 et octobre 2020, a résumé l’institution en dévoilant la 7e édition de son rapport intitulé « Femmes, entreprises et législation en 2021 ». L’étude fait apparaître que depuis la précédente publication en 2019, il y a eu peu de changements dans l’ensemble puisque les femmes n’ont toujours en moyenne que les trois quarts des droits accordés aux hommes. Parmi les bons élèves, dix pays contre six précédemment (la Belgique, le Danemark, la France, la Lettonie, la Suède, et plus récemment le Canada, l’Islande, le Luxembourg et le Portugal) obtiennent le score parfait de 100, ce qui signifie que hommes et femmes ont des droits égaux dans les domaines mesurés par la Banque mondiale. La pandémie de Covid-19 a exacerbé les inégalités existantes qui désavantagent les filles et les femmes (obstacles pour aller à l’école et conserver un emploi, par exemple). Le rapport pointe aussi que les femmes sont également confrontées à une augmentation de la violence domestique.

Nous sommes tous des féministes

« Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement. » Voici un extrait d’un des deux discours proposés dans cet ouvrage par l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Elle y porte une voix rare et puissante d’émancipation.
Nous sommes tous des féministes et Le danger de l’histoire unique de Chimamanda Ngozi Adichie. Traduit de l’anglais (Nigeria) par Mona de Pracontal et Sylvie Schneiter. Collection Folio n°6798, 2 euros.

Amandine Gay alias @OrpheoNegra

Réalisatrice, comédienne, universitaire, conférencière et afroféministe, Amandine Gay est tout cela, et bien plus encore. Son premier film, Ouvrir la voix, sorti en salles en 2017, est un documentaire qui donne la parole aux femmes noires de France. La militante est également, depuis 2017,  à l’initiative du  « Mois des Adopté.e.s ». En novembre, en Suisse, en France, en Belgique et au Québec, le « Mois des Adopté.e.s » vise à rendre visible les personnes adoptées et politiser l’adoption dans le monde francophone. Suivre Amandine Gay sur Twitter ou Instagram, c’est aussi suivre ses combats et c’est souvent très inspirant.

Anne Bouferguène

« …J’ai écrit ce texte dans le but de contribuer à changer le regard sur le VIH – ce mal à dire – …et pour que ceux qui traversent une expérience comparable à la mienne, celle de la honte et du secret qui rongent l’âme, celle de la maladie qui sème inexorablement sa terreur, puissent s’y reconnaître et, pourquoi pas, y trouver quelque raison d’espérer. »
Extrait de l’ouvrage Un mal qui ne se dit pas de Anne Bouferguène aux Éditions Robert Laffont, 2011.

La Cause des femmes

« Le féminisme, c’est quoi ? Ça existe ? Aujourd’hui ça pourrait exister. Et pour quoi faire ? « Les femmes ont tout obtenu », répondent-ils, et même répondent-elles, quelquefois. Et pour quels résultats ? La solitude de fond de la féminité, et la déroute de nos mâles devant leurs égales ». Ces quelques mots sont de l’avocate et militante Gisèle Halimi. Ils sont extraits d’un des textes majeurs de l’autrice : La Cause des femmes. « Enfermée dans son rôle féminin, la femme ne mesure pas à quel point son oppresseur est lui-même prisonnier de son rôle viril. En se libérant, elle aide à la libération de l’homme. En participant à égalité à l’Histoire, elle la fait autre. Cela ressemble fort à une révolution tranquille, mais forte et sûre de l’avenir. Pourquoi le féminisme aujourd’hui ? Justement pour réussir là où l’égalité économique a échoué. Là où la culture patriarcale résiste. Le féminisme vient seulement de commencer sa longue marche. Dans vingt ans, dans cent ans, il aura changé la vie ». Ces mots ont été écrits en 1992. Ils conservent toute leur actualité comme cet ouvrage publié dans la collection Folio (Gallimard).
La Cause des femmes précédé de Le Temps des malentendus de Gisèle Halimi. Nouvelle édition revue, augmentée et annotée par l’autrice. Folio n°2334. 9,70 euros.

Lexie alias @aggressively_trans

Quand Lexie a lancé son compte Instagram en décembre 2018 pour raconter son vécu de femme trans, dénoncer la transphobie et expliquer le vocabulaire trans, elle était loin de s’imaginer tout ce que ce compte allait générer dans sa vie et celles des autres. Deux ans plus tard, Lexie est suivie par plus de 53 000 abonnés-es et ce travail de visibilité et de pédagogie a inspiré à la jeune activiste de 25 ans son premier livre intitulé Une histoire de genres, guide pour comprendre et défendre les transidentités, paru le 10 février chez Marabout.

Nouvelles questions de femmes

Depuis le début du XXIe siècle, la « médecine de la femme a fait des progrès spectaculaires, en cancérologie notamment », explique Anne de Kervasdoué, médecin gynécologue. Elle avance aussi que les attentes des femmes évoluent. « Elles veulent comprendre pour choisir elles-mêmes. Elles veulent maîtriser leur sexualité, comme leur fécondité, avoir des enfants si elles le veulent, quand elles le veulent, en oubliant parfois que leur horloge biologique tourne et échappe à leur volonté ». Forte de cette idée, l’autrice propose un ouvrage, fondé sur les connaissances les plus récentes et s’efforce de « corriger certaines fausses informations qui circulent ». L’ouvrage répond à toutes les questions sur la contraception, la sexualité, le cancer du sein, la cystite, la ménopause, le cancer du col de l’utérus ou les troubles comme l’endométriose. Le livre « concerne toutes les femmes de tous les âges et dans toutes les situations qui se présentent dans leur vie », explique l’autrice.
Nouvelles questions de femmes à paraitre le 28 avril 2021 aux éditions Odile Jacob.

Charline alias Orgasme et moi

Pour Charline, tout commence en février 2019 avec la création d’un compte Instagram dédié aux sexualités, toutes les sexualités. « Ma mission : permettre à chacun-e de s’informer via le partage d’expériences. Les mots-clefs qui permettent ce partage sont : respect, bienveillance, absence de jugement, écoute, communication, inclusivité, ouverture d’esprit », explique Charline sur son site. Très vite, l’audience du compte explose (383 000 abonnés-es en février 2021). Elle s’exprime et donne la parole à de nombreux-ses invités-es sur des thèmes comme le consentement, la masturbation féminine et masculine, la prévention, l’hygiène intime et le plaisir. Un compte d’utilité publique.

Françoise Giroud

« Si le sida ne s’attrapait qu’à travers des seringues, il n’intéresserait personne »
Françoise Giroud, journaliste et ancienne ministre des Droits des femmes, dans Gais-z-et-contents. Journal d’une Parisienne, tome 3. Éditions du Seuil, 1998.

Barbara Butch fait « la Belle »

Icône LGBTQ+ et body positive, Barbara Butch collabore avec Jean Paul Gaultier pour le parfum « La Belle », rappelle Les Inrocks (15 février). L’hebdo culturel a voulu rencontrer cette « DJ, militante féministe pour les droits queer et pour l’inclusivité de tous les corps », à l’occasion du lancement de cette campagne « qui lui permet de porter haut son combat pour les corps invisibilisés ». Interrogée sur cette campagne, Barbara Butch explique : « L’expérience de faire des photos pour cette maison, pour ce créateur si mythique a été incroyable. Je suis fan de son travail depuis longtemps. Je me bats tellement pour la représentation de tous les corps dans les milieux où on ne s’attend pas à nous voir, dont la mode bien évidemment, c’était donc un moment très fort (…) Quand j’ai fait les photos, je n’ai pas mesuré l’impact que ça allait avoir, je les ai faites pour mon ado intérieure, pour lui dire : « Tu vois, tout est possible, c’est pas parce que tu es grosse que tu peux pas te retrouver dans une campagne publicitaire ». En fait, tout est accessible. C’est une manière pour moi également de n’être pas seulement reconnue pour mon corps, mais aussi pour mes engagements. C’est formidable que mon militantisme ne fasse pas peur aux grandes marques ».

Cybèle Lespérance alias @elleestcybele

Sur son compte Twitter de plus 4 500 abonnés-es, Cybèle se présente comme « travailleuse du sexe, accompagnante sexuelle, escort et féministe ». À travers ses tweets, mais aussi des vidéos sur sa page YouTube, Cybèle sensibilise ses abonnés-es aux questions relatives aux droits des travailleurs-ses du sexe et explique aussi ce qu’est l’accompagnement sexuel : « le rôle de l’accompagnement sexuel, c’est lui permettre d’avancer dans son processus d’apprentissage ou d’exploration de la sexualité, avec ses essais et ses erreurs. C’est un espace de recherche, de découverte, d’acquisition d’expérience et de cartographie de son corps pour apprivoiser ses sensations et ses possibilités ! » Cybèle est aussi secrétaire générale du Strass (syndicat du travail sexuel) et milite, entre autres, contre la loi de pénalisation des clients de travailleurs-ses du sexe.

Des protections périodiques gratuites pour les étudiantes

Les protections périodiques seront gratuites à la rentrée prochaine pour toutes les étudiantes, a annoncé mardi 23 février la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Une décision qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la précarité des jeunes. Dans les prochaines semaines, les résidences universitaires des Crous et les services de santé universitaires seront équipés en distributeurs de protections hygiéniques, a annoncé Frédérique Vidal lors d’une rencontre à Poitiers avec des étudiants. « On vise 1 500 distributeurs et une gratuité complète à la rentrée », a-t-elle ajouté. Un objectif « ambitieux » mais réaliste, selon la ministre, pour une mesure « pérenne » dont le coût est estimé autour de 15 millions par an.

Féminisme et philosophie

Du sérieux, de l’érudit pour cet ouvrage de Geneviève Fraisse. Sartre écrit, dans Plaidoyer pour les intellectuels, que l’intellectuel est celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, quand Beauvoir – à l’évidence – se mêle de ce qui la regarde, dans ses livres Le Deuxième SexeLa Vieillesse. La question sexe/genre s’impose désormais comme problème théorique, mais l’objet de pensée échappe encore à la sérénité académique, comme à la légitimité scientifique. Alors étudiante, Geneviève Fraisse a compris que la philosophie était le bastion le plus solide, parce que le plus symbolique, de la prérogative masculine. Alors il fallait chercher les mots possibles de l’émancipation féministe, de la démocratie exclusive au consentement par exemple, pour leur donner une consistance conceptuelle et les colporter sur les chemins de l’universel. L’histoire est un bon matériau, les textes anciens comme l’actualité récente, voire les événements tel Metoo. Car il faut s’introduire dans la tradition pour mieux la subvertir. Voilà le projet de cet essai ambitieux sur féminisme et philosophie.
Féminisme et philosophie de Geneviève Fraisse. Collection Folio Essais n°655. Inédit. 8,10 euros.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet

Source : 20 minutes

Les données médicales de près de 500.000 personnes en France ont fuité sur Internet, ont révélé Libération et le blog spécialisé en cybersécurité, Zataz, ce mardi.

Le fichier comporte les données de 491.840 personnes (noms, adresse postale, téléphone, e-mail) et un numéro de Sécurité sociale. Ils sont parfois accompagnés d’indications sur le groupe sanguin, le médecin traitant ou la mutuelle, ou encore de commentaires sur l’état de santé (dont une éventuelle grossesse), des traitements médicamenteux, ou des pathologies (notamment le VIH).

Des données provenant de laboratoires de biologie médicale.

Selon la rubrique de vérification Checknews du quotidien Libération qui a enquêté sur le sujet, les données proviendraient d’une trentaine de laboratoires de biologie médicale, situés pour l’essentiel dans le quart nord-ouest de la France, utilisant un même logiciel de saisie de renseignements médico-administratifs.

Elles correspondent selon le journal à des prélèvements effectués entre 2015 et octobre 2020. « On peut retrouver ce fichier à sept endroits différents sur Internet », a précisé Damien Bancal, journaliste spécialiste de la cybersécurité, qui a le premier identifié la fuite le 14 février sur son blog Zataz.

Une négociation entre les pirates.

Selon lui, ce fichier était l’objet d’une négociation commerciale entre plusieurs pirates sur un groupe Telegram spécialisé dans l’échange de bases de données volées, et l’un d’entre eux l’a diffusé gratuitement suite à une dispute. « 500.000 données, c’est déjà énorme et rien n’empêche de penser que les pirates en possèdent encore beaucoup plus », a-t-il déclaré.

Sollicitée mardi soir, l’Agence nationale des systèmes d’information (Anssi) n’a pas répondu. La Cnil, gendarme des données personnelles, et la direction générale de la santé n’étaient pas non plus en mesure de commenter cette information.

Comme chaque année, le 8 mars met en avant la lutte pour les droits des femmes, notamment pour la réduction des inégalités et des discriminations. C’est l’occasion de rappeler que les femmes vivant avec le VIH sont encore plus victimes de sérophobie que les hommes et que la lutte contre toute forme de stigmatisation des personnes séropositives reste au cœur de nos préoccupations. C’est pour cela qu’Actions Traitements a mis en place différents outils d’information et programmes d’accompagnement en direction des femmes vivant avec le VIH et/ou une hépatite.

Rappel : aujourd’hui dans le monde, chaque semaine, environ 5500 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH. En France, les hétérosexuels nés à l’étranger représentaient près de 40% des découvertes de séropositivité en 2019. Il s’agit en majorité de femmes, nées pour la plupart en Afrique subsaharienne. Parmi les femmes, certaines sont plus particulièrement exposées au VIH : les personnes migrantes, les femmes trans, les travailleuses du sexe et les femmes usagères de drogue.

Actions Traitements a pour objectif d’informer, accompagner, soutenir et défendre les droits des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite, quels que soient leur genre, leur orientation sexuelle, leur origine, leur mode de vie, etc. Pour autant, nous veillons à proposer des informations spécifiques sur certains sujets, qui s’adressent plus particulièrement aux femmes qui vivent avec le VIH et/ou une hépatite.

Défendre les droits des femmes vivant avec le VIH

Plusieurs projets ont vu le jour pour les accompagner et les aider à devenir actrice de leur santé et de leur prise en charge. Ainsi, divers Ateliers Positifs (APO), qui s’adressaient aux femmes ou qui les concernaient, ont été mis proposés durant l’année 2020, tels que « VIH et Allaitement », « Plaisir et VIH », en février 2020 et « Jeûne/Ramadan, COVID et VIH » en mai 2020. Nous travaillons également en collaboration avec une psychologue, sexologue avec qui les femmes séropositives peuvent aborder tous les sujets concernant la vie avec le VIH y compris les violences sexuelles qu’elles ont pu subir dans leur parcours migratoire. Enfin, notre programme d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) accueille toutes les femmes vivant avec le VIH et/ou une hépatite qui le souhaitent.

Nous en profitons pour publier le témoignage d’une de nos usagères : « C’est en octobre 2020, qu’Anna a appelé Actions Traitements et a intégré notre programme d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) suite aux recommandations de son médecin infectiologue. Elle vivait à la rue et avait parfois de la place en CSAPA. Atteinte du VIH et d’hypertension artérielle, concilier le vécu avec les deux pathologies n’était pas facile. Tout au long de son parcours nous avons travaillé sur sa santé physique mais également sociale (accès à l’A.M.E., renouvellement de son passeport étranger, recherche de médecin traitant). Nous nous sommes mis en relation avec son assistante sociale et différents acteurs de son parcours de soin. Désormais elle est hébergée dans un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) et a eu accès à tous ses droits. Elle pense à une écrire nouvelle page de sa vie.»

À travers nos outils d’information comme brochures et dépliants, nous veillons à aborder certains sujets importants concernant directement les femmes et le VIH ou les hépatites :

  • Dans la brochure, «Bien vivre avec le VIH après 50 ans» éditée fin 2018, nous évoquons les spécificités de la santé sexuelle des femmes, y compris des femmes trans.
  • Dans la brochure «VIVRE avec le VIH, c’est d’abord VIVRE !», qui évoque plusieurs parcours de personnes séropositives, nous avons souhaité donner la parole à des femmes, comme Valérie, 54 ans, qui lutte contre la sérophobie depuis plus de 30 ans !
  • Enfin, la brochure «Mon premier traitement» aborde plusieurs repères à l’usage des personnes nouvellement diagnostiquées séropositives et traite notamment le sujet de la vie affective et du désir d’enfant quand on vit avec le VIH.

Actions Traitements réalise des vidéos en collaboration avec des professionnel.le.s de santé qui sont interviewé.e.s sur les questions liées au VIH et aux hépatites, afin de les publier sur Youtube. Cela a été l’occasion d’évoquer la santé des femmes vivant avec le VIH avec le Pr Karine Lacombe. Cette vidéo réalisée début 2020 aborde le suivi gynécologique, la grossesse, l’allaitement et le vieillissement des femmes séropositives.

Enfin, nous veillons à poursuivre le développement de notre annuaire géolocalisé de professionnel.le.s de santé sérofriendly. Cet outil permet aux personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite, et donc aux femmes, de trouver près de chez elles des professionnel.le.s qui les prennent en charge efficacement et sans discrimination. En 2019 nous avions mené une mission spécialement destiné à développer le nombre de gynécologues présent.e.s dans l’annuaire. Chacune peut d’ailleurs renseigner directement sur notre site internet les coordonnées d’un.e gynécologue qui pourrait être intégré dans l’annuaire, grâce au formulaire prévu à cet effet.

Nos projets pour les droits des femmes vivant avec le VIH

À l’avenir nous souhaitons poursuivre notre mobilisation en faveur des femmes vivant avec le VIH. Pour cela nous avons pour ambition, au cours de l’année 2021, d’éditer une nouvelle brochure consacrée exclusivement au parcours de soin des femmes vivant avec le VIH, de développer un programme d’accompagnement spécifique et de compléter notre cycle de vidéos par une nouvelle interview centrée cette fois-ci sur les femmes et les traitements antirétroviraux du VIH. Et parce que certaines inégalités restent omniprésentes dans la vie des femmes séropositives, nous poursuivrons également notre plaidoyer auprès des différents acteurs du système de santé pour favoriser l’intégration des femmes et la prise en compte de leurs vécus dans les essais thérapeutiques.

Vous pouvez retrouver tous nos outils d’information (brochures, dépliants, affiches, infocartes, etc.) et les commander gratuitement sur notre sur notre site internet : https://www.actions-traitements.org/commande/

(*) Cette étude explore le rôle du parcours de vie et de migration sur les comportements de prévention et de soins des Africains vivant en France et étudie le rôle de la maladie (VIH/sida ou hépatite B) sur leur trajectoire sociale et administrative.

Source : VIH.org