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Source : Seronet

Aujourd’hui a lieu la première journée contre la sérophobie. Si on prend le sens littéral de la sérophobie, la peur des personnes vivant avec le VIH, il existe aujourd’hui un outil simple et efficace pour déconstruire cette peur : le Tasp (traitement comme prévention) plus connu dans le monde sous le slogan U = U (I = I : Indétectable = Intransmissible). Explications.

I = I : un consensus scientifique

Tout commence le 30 janvier 2008, lorsque le fameux « avis Suisse » lancé dans les médias par une interview du professeur Bernard Hirschel à l’occasion du 1er décembre 2007, est publié dans la revue médicale « Bulletin des médecins suisses ». À l’époque, le message, appuyé par la science, est une révolution dans la vie des personnes vivant avec le VIH, mais aussi pour leurs soignants-es. Tout à coup, les personnes reprennent le contrôle sur le virus et leur traitement devient un outil de prévention, le Tasp. Mais le message a parfois du mal à passer et beaucoup doutent. Que ce soient les personnes concernées à qui on a expliqué depuis toujours que le préservatif était l’unique outil de protection possible, mais aussi certains-es soignants-es qui rechignent à communiquer sur le Tasp voire qui le remettent en question.

Le 9 avril 2009, le CNS (Conseil national du sida) rend public un avis suivi de recommandations sur l’intérêt du traitement comme outil novateur de la lutte contre l’épidémie d’infections à VIH. Le document de 17 pages explique tout l’intérêt de faire connaître le Tasp aux personnes concernées, aux soignants-es et aux associations de lutte contre le VIH.

Il faut attendre mars 2014 et les résultats de l’étude Partner pour que le Tasp devienne enfin un consensus scientifique. Partner est une cohorte internationale qui a suivi pendant plusieurs années des couples sérodifférents hétérosexuels ou gays qui pratiquaient des pénétrations vaginales ou anales sans préservatif alors que le-la partenaire séropositif-ve prenait un traitement anti-VIH et avait une charge virale indétectable. Au total, l’étude a porté sur 894 couples (586 hétérosexuels et 308 gays) qui ont eu, au total, plus de 44 500 relations sexuelles sans préservatif, dont 21 000 rapports anaux (avec ou sans éjaculation). Avec ces chiffres, on estime qu’il y aurait dû y avoir 15 infections au sein des couples hétérosexuels et 86 au sein des couples gays si le-la partenaire séropositif-ve ne prenait pas de traitement anti-VIH. Mais dans l’étude, aucune transmission n’a été observée. L’étude s’est poursuivie jusqu’en 2019 avec un second volet (Partner 2) réservé aux couples gays sérodifférents. Les résultats publiés dans The Lancet, le 3 mai 2019, entérinent une bonne fois pour toute l’efficacité du Tasp. Sur 783 couples et près de 75 000 rapports sexuels sans préservatifs (et sans Prep), aucun cas de transmission n’a été observé entre les partenaires.

U = U : un message qui fait du bien

À l’origine de ce slogan, Bruce Richman de l’organisation américaine Prevention Access Campaign : « U = U était une simple campagne. Grâce à vous, c’est devenu un mouvement planétaire. L’épidémie de VIH reste un problème mondial de santé publique. U = U est une réponse immédiate à ce problème », déclarait l’activiste, en juillet 2018, lors de la conférence mondiale sur le sida d’Amsterdam.

Et ce message fait du bien aux personnes vivant avec le VIH comme l’a confirmé une étude publiée dans le journal Aids Patient Care and STDs, en octobre 2020. Une équipe de chercheurs-es, menée par le Dr Jonathon Rendina de l’Université de New York, a voulu savoir comment le message U = U  impactait l’estime de soi des hommes gays et bisexuels (HSH) vivant avec le VIH et leur perception de la stigmatisation liée au VIH dans la société. Pour répondre à ces questions, ils-elles ont conçu un questionnaire en ligne destiné aux HSH séropositifs. Au final, les chercheurs-es ont récolté les données de 30 361 participants avec un âge moyen de 38 ans.

Ce sont 85 % des participants qui ont déclaré avoir une charge virale indétectable, 10 % ont dit qu’elle était détectable et 5 % n’étaient pas certains de leur niveau de charge virale au moment de remplir le questionnaire. Les données récoltées montrent, sans ambiguïté, l’aspect bénéfique du message U = U chez les participants. Presque 82 % des répondants ont déclaré que le message U = U leur permettait de se sentir mieux par rapport à leur statut sérologique, y compris 59 % qui ont déclaré se sentir beaucoup mieux depuis qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient pas transmettre le VIH.

En ce qui concerne la stigmatisation liée au VIH et la sérophobie, 79 % des répondants pensent que faire connaître ce message au plus grand nombre permettrait de réduire la stigmatisation, tandis que 18 % pensent que cela n’aurait pas d’impact. Les résultats de cette étude montrent que les participants avec une charge virale indétectable sont ceux qui sont le plus réceptifs au message U = U et ceux qui considèrent le plus leur observance au traitement comme « excellente ».

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Source : Seronet

Un changement radical a eu lieu en cinq ans dans la prévention VIH des hommes gays et bisexuels en Australie. C’est ce que révèle une étude récente publiée dans la revue médicale AIDS nous apprend le site aidsmap.

Cette étude, menée par le professeur Martin Holt de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney (Australie) visait à connaître les modes de prévention des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) en Australie. Des questionnaires étaient disponibles en ligne et dans des lieux et événements communautaires identifiés gays. Au total, 32 048 personnes ont répondu à ces questionnaires sur une période de cinq ans (2014-2019). La moitié des répondants avaient entre 27 et 45 ans. La plupart des répondants s’identifiaient comme gays (90 %) ou bisexuels (7 %) et étaient nés en Australie (70 %). Ils étaient 82 % à se déclarer séronégatifs au VIH, 10 % séropositifs et 9 % ignoraient leur statut sérologique au moment de l’enquête. Le fait de répéter ces sondages sur une période de cinq années a permis de comparer les pratiques de prévention au fil du temps. À la question, avez-vous eu des relations sexuelles avec des partenaires occasionnels dans les six derniers mois, 18 % avaient répondu non en 2015 et 15 % en 2019. Concernant les outils de protection utilisés pendant ces rapports sexuels, l’usage systématique du préservatif a chuté passant de 45 % en 2014 à 23 % en 2019. En parallèle, l’utilisation de la Prep pour les pénétrations anales non protégées par un préservatif est passée de 0,7 % en 2014 à 31 % en 2019. Les personnes séropositives qui déclaraient pratiquer la pénétration anale non protégée par un préservatif, mais sous Tasp (charge virale indétectable) sont passées de 4,8 % en 2014 à 5,8 % en 2019.

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Source : Haute Autorité de Santé

La première prescription de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) était jusqu’à présent effectuée uniquement par un médecin expérimenté au sein des hôpitaux, ou des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). La crise sanitaire et ses conséquences constituant un frein aux consultations dans ces lieux, la HAS recommande aujourd’hui la possibilité de primo-prescription et de suivi des patients ayant recours à la PrEP par tout médecin, notamment en ville. Elle publie des Réponses rapides afin d’accompagner les médecins de ville dans cette démarche .

La crise sanitaire que nous traversons, avec les confinements, la fermeture des CeGIDD et la surcharge des services hospitaliers qu’elle a occasionnée, a entrainé des retards de dépistage, une diminution des instaurations de la PrEP et fragilisé le suivi des personnes exposées au VIH.
La PrEP est un traitement préventif très efficace contre la transmission du VIH lors des rapports sexuels. Elle repose sur la prise d’un médicament par une personne non infectée par le VIH ayant des conduites à risque d’infection. Elle s’inscrit dans la stratégie de prévention du VIH qui repose également sur l’utilisation du préservatif, le dépistage du VIH et le traitement des personnes séropositives. Notons que la PrEP ne prévient pas la transmission des autres IST (infections sexuellement transmissibles) : le préservatif reste la meilleure protection contre les IST.
L’étude pharmaco-épidémiologique EPI-PHARE a montré une nette diminution des délivrances (-36%) et des instaurations (-47%) de PrEP pendant le premier confinement. De plus, d’après Santé Publique France, 15% des usagers de la PrEP n’avaient pas repris le traitement après ce confinement. Sa délivrance en médecine de ville permettrait d’en faciliter le recours et in fine, d’améliorer la prévention du VIH.
La HAS publie des Réponses rapides apportant toutes les informations nécessaires aux professionnels de santé notamment de ville pour prescrire la PrEP, dans le cadre d’une primo prescription ou d’un renouvellement, et assurer le suivi de ces patients.

Accompagner les médecins dans la prescription de la PrEP

La HAS recommande que tout médecin intéressé par la prévention du VIH, puisse prescrire initialement et renouveler la PrEP : en ville, en CeGIDD, en centre de santé, à l’hôpital, en établissement social ou médico-social, etc.
Pour guider les médecins dans cette prescription, la HAS a rassemblé au sein d’un même document toutes les informations nécessaires à un bon usage de la PrEP : conditions de prescription, contre-indications, effets secondaires, etc. En complément, la HAS recommande aux médecins de suivre une formation à distance ou une formation médicale continue et de s’appuyer sur les réseaux de santé expérimentés dans cette prise en charge, comme les CeGIDD ou les COREVIH (Coordination régionale de lutte contre l’infection à VIH).

La PrEP peut être utile à toute personne exposée au VIH, quelle que soit son orientation sexuelle. Toutefois il existe des contre-indications : personnes séropositives au VIH ou ne connaissant pas leur statut sérologique, insuffisance rénale ou hypersensibilité à certains composants de la PrEP. La prescription de la PrEP est une approche individuelle qui tient compte des expositions passées et futures au VIH. Elle relève d’une décision partagée entre le patient et son médecin, et se fait de préférence dès l’issue de la première consultation. Le patient doit bénéficier d’une information sur les potentiels effets secondaires et la nécessité de respecter le schéma de prise choisi, condition de l’efficacité optimale du traitement prophylactique.

Des bilans sanguins (sérologie VIH, hépatite B, bilan rénal) sont recommandés avant d’initier la PrEP.
La première prescription (primo-prescription) est réalisée pour 1 mois et les renouvellements de l’ordonnance pour 3 mois. La prise peut se faire en schéma continu ou discontinu, selon le profil et les besoins du patient. La consultation de prescription de la PrEP doit permettre de dépister et de traiter les infections sexuellement transmissibles.
La HAS décrit aussi comment accompagner au mieux le patient lors de l’arrêt de la PrEP.

Les consultations de suivi et exceptionnellement la première consultation peuvent être réalisées par téléconsultation.

La HAS précise que la primo-prescription de la PrEP par tout médecin ne sera effective qu’à compter des modifications par l’ANSM des conditions de prescription et de délivrance des médicaments concernés.

Source : Zoom-Eco

Plus de 500 000 personnes vivent avec le VIH/SIDA en République Démocratique du Congo. La Directrice pays de l’ONUSIDA, Susan Kasedde Muwanse, l’a déclaré à l’issue de la rencontre ce lundi 19 avril 2021 avec le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Charly Nzanzu Kasivita.

Elle conduisait une délégation conjointe composée de l’ONUSIDA, du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS) et du Programme National de Lutte contre le VIH/SIDA (PNLS).

Leur mission s’inscrit dans le cadre du renforcement de la stratégie de riposte au VIH/SIDA dans la province du Nord-Kivu.

A cet effet, Madame Susan Kasedde Muwanse a rassuré ses interlocuteurs que l’ONUSIDA sera toujours aux côtés d’autres partenaires dans la lutte contre le VIH/SIDA.

« Vous pouvez absolument compter sur l’ONUSIDA pour continuer de mobiliser et d’accompagner la riposte au VIH », a-t-elle souligné.

D’après elle, le VIH se situe encore en bonne place parmi les grands défis à relever en République Démocratique du Congo.

« Pour nous, ONUSIDA et autres partenaires ainsi que la société civile, nous voulons voir qu’il y ait cette continuité d’accès au service de prévention et de prise en charge et une qualité de soin qui permettent que ceux qui sont touchés par le VIH vivent dignement. Nous avons tout ce qu’il faut pour y arriver si nous conjuguons les efforts », a affirmé la Directrice pays de l’ONUSIDA.

Pour sa part, le Secrétaire exécutif national adjoint du PNMLS, Docteur Bossiky Ngoy Belly, a salué l’engagement de l’autorité provinciale dans la lutte contre le VIH/SIDA et dit avoir envisagé des pistes de solution, en synergie avec les partenaires, afin de stopper la propagation de cette maladie au Nord-Kivu.

« Dans le contexte actuel où nous avons fourni beaucoup d’efforts pour pouvoir stopper l’évolution du VIH, si nous relâchons ces efforts en dépit d’autres problèmes que nous avons, notamment Covid-19 et Ebola, ça sera catastrophique surtout avec notre jeunesse qui reste très exposée. Il nous faut donc fournir les derniers efforts pour pouvoir stopper cette épidémie », a-t-il soutenu.

Source : Seronet

L’annonce du statut sérologique à son partenaire est toujours un enjeu majeur pour les personnes vivant avec le VIH. Une étude s’est intéressée à la façon dont cette annonce était vécue par des femmes vivant avec le VIH en Afrique du Sud. Les données publiées dans la revue médicale féminine Women’s Health ont été reprises sur le site  Aidsmap.

Les messages de santé publique autour de l’annonce du statut sérologique tournent souvent autour de la prévention et du Tasp (Indétectable = Intransmissible), en particulier dans les couples sérodifférents. Mais ce n’est pas toujours la raison qui motive les personnes vivant avec le VIH à révéler, ou non, leur statut sérologique. Le Dr Lario Viljoen et son équipe de l’université de Stellenbosch (Afrique du Sud) se sont penchés sur la question de l’annonce chez les femmes séropositives dans le cadre de l’étude PopArt (HPTN 071) menée au Cap-Occidental, une province située dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud. Des visites bimensuelles à domicile ont eu lieu dans neuf communautés de cette province entre 2016 et 2018, avec des entretiens individuels et des focus groupes en lien avec différents aspects de la vie des participantes dont la vie affective, amoureuse et sexuelle. Sur cette thématique particulière, une analyse qualitative a été faite des témoignages de quinze femmes cisgenres vivant avec le VIH.

L’annonce qui renforce l’intimité

Pour plusieurs femmes interrogées dans le cadre de cette étude, l’annonce de leur séropositivité à leur partenaire était perçue comme un moyen de renforcer l’intimité dans le couple. Ces femmes pensaient qu’ « être honnête » avec leurs partenaires les rapprocheraient. Leurs témoignages montraient des signes initiaux de vulnérabilité et un besoin de soutien pour gérer le poids d’un diagnostic VIH. Pour pallier ce manque de confiance, certaines participantes ont eu recours à des moyens détournés pour annoncer leur statut sérologique comme faire un dépistage du VIH avec leur partenaire alors qu’elles connaissaient déjà leur séropositivité afin de se servir de cette opportunité pour révéler leur statut. Pour d’autres ce moment de « vérité » était vécu comme un moment « quitte ou double » dans leur relation. Un test pour savoir si, oui ou non, elles seraient acceptées en tant que femme séropositive. Parfois, l’annonce de la part des femmes avait pour conséquence une annonce de leur partenaire qui était, lui aussi, séropositif. D’autre fois, l’annonce était l’occasion d’engager une discussion sur le Tasp, même si les auteurs-rices de l’étude insistent sur le fait que dans la plupart des témoignages recueillis, la prévention de la transmission n’était pas un des points mis en avant, mais plutôt des questions de confiance et d’intimité renforcée.

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Source : Têtu

Les services du ministère de la Santé ont une nouvelle fois repoussé l’élargissement de la prescription de la PrEP aux médecins de ville. Et encore à cause d’une erreur technique.

Amateurisme ou mauvaise volonté ? L’association AIDES indique que la Direction générale de la Santé a, pour la seconde fois, repoussé l’autorisation de la primo-prescription de la PrEP par la médecine de ville. La mise en place de cette mesure commence à tourner au canular tant les erreurs techniques se multiplient.

Jusqu’à 2.400 contaminations en moins grâce à la PrEP

La mesure doit faciliter l’accès à la PrEP. Actuellement, pour commencer un traitement préventif, il faut passer par un centre spécialisé comme un CeGIDD. Le décret permettrait simplement aux médecins généralistes de pouvoir entamer le traitement, afin de le rendre accessible au plus grand nombre. D’autant que la direction générale de la Santé (DGS) estime que 1.000 à 2.400 contaminations au VIH sont évitées chaque année grâce à la PrEP qui s’avère particulièrement efficace dans la lutte contre le virus.

La Cour des comptes recommande cette mesure depuis juillet 2019. Dans un rapport, elle juge que « la France a mis en place une stratégie très ambitieuse visant à éradiquer les nouveaux cas à l’horizon 2030, mais elle ne s’est pas donnée les moyens d’atteindre ses objectifs, en particulier en matière de prévention et de dépistage ». En octobre 2019, Agnès Buzyn alors ministre de la santé annonçait que « des travaux sont en cours pour permettre aux médecins généralistes d’initier une telle prophylaxie ».

« L’affaire de quelques semaines »

Un an et demi plus tard, l’autorisation aux médecins généraliste n’est toujours pas mise en œuvre. « Une situation incompréhensible et intenable qui fait suite à une bien trop longue série d’échecs successifs sur ce dossier de santé publique pourtant primordial », regrette AIDES dans un communiqué.

Le 1er décembre 2020, après plusieurs mois de retard, Olivier Véran promettait que cette mesure serait mise en place rapidement. C’est « l’affaire de quelques semaines », assurait-il sans rire21 semaines plus tard (nous avons recompté), toujours rien. La faute de ce retard ? Une première erreur d’écriture du décret. La direction générale de la Santé avait indiqué que la PrEP devait être prescrite par des « médecins expérimentés ». Après un an de pandémie, ce décret excluait les formations en ligne.

Et aujourd’hui, rebelote. « À quelques jours de sa publication, la DGS a annoncé que le texte ne pourrait être appliqué en l’état, indique AIDES. Une décision complémentaire de l’ANSM (L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) non anticipée par la DGS est nécessaire et celle-ci n’arriverait pas avant de longues semaines. L’autorisation de la primo-prescription de la Prep par les médecins de ville est donc à nouveau reportée et aucune date n’a été précisée.« 

Interrogés le 13 avril, la direction générale de la Santé et le cabinet du ministre n’ont pas souhaité répondre aux questions de TÊTU. Relancés le 21 avril, les deux n’ont toujours pas voulu se prononcer sur un nouveau calendrier.

La lutte contre le VIH souffre du Covid

Plus que jamais, la lutte contre le VIH souffre particulièrement de la crise du Covid-19. Depuis le début de l’épidémie, les délivrances de PrEP sont en diminution de 36% par rapport aux estimations. Fin mars, 3.000 traitements étaient prescrits contre 5.500 avant le confinement. L’activité des CeGIDD a diminué : pendant le confinement du printemps, les dépistages liés au VIH ont diminué de 56%. Et les dépistages n’ont pas été rattrapés depuis. Or, « si on baisse la garde sur les dépistages, on va le payer en nouvelles contaminations« , disait à TÊTU Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

Les associations de lutte contre le VIH regrettent également un manque criant de données. « C’est la deuxième année où l’on n’a pas de données fiables. Ça me rend hystérique. Ce manque de données nous empêche de faire efficacement notre travail de prévention« , disait en décembre dernier la présidence d’une asso de lutte contre le VIH.

Source : Seronet

Alors que la campagne de vaccination Covid-19 peine toujours à décoller en France, certaines personnes hésitent encore à se faire vacciner. Les sociétés savantes assurent que la vaccination est sans danger pour les personnes vivant avec le VIH, mais elles ne font pas partie des publics prioritaires à la vaccination en France. Seronet a échangé avec Damien, 23 ans et séropositif depuis 2017, qui, par un concours de circonstances, a pu se faire vacciner contre la Covid-19 en avril 2021.

Pourquoi avez-vous décidé de faire le vaccin contre la Covid-19 ?

Damien : En novembre dernier, mon conjoint a eu une forme grave de la Covid-19. J’ai eu très peur de le perdre et cela m’a fait réaliser que tout le monde était concerné par ce virus. Les premiers mois, j’étais un peu en colère à cause de toutes les restrictions imposées par le gouvernement, mais quand la maladie vous tombe dessus vous comprenez mieux la gravité de ce virus. J’ai, moi aussi, contracté le Sars-CoV-2, mais je n’ai pas développé de forme sévère de la Covid-19. La deuxième raison, c’est qu’on entend de plus en plus parler de passeport sanitaire pour voyager et retrouver une vie normale. Le fait de me vacciner va aussi me permettre de revoir mes proches. J’espère pouvoir bientôt serrer ma mère dans mes bras, ce qui n’est pas arrivé depuis un an.

Aviez-vous des appréhensions particulières à faire ce vaccin en tant que personne vivant avec le VIH ?

J’en avais un peu oui, surtout à cause de la campagne de communication autour des vaccins que je trouve catastrophique et des informations en continu qui disent tout et son contraire. J’avais un peu peur d’éventuelles interactions entre le vaccin et ma trithérapie pour le VIH, mais j’ai contacté un journaliste de Seronet sur Twitter qui m’a envoyé des liens vers des informations fiables et rassurantes. J’ai quand même du mal à comprendre que les personnes séropositives ne soient pas considérées prioritaires dans la vaccination. Même si on a une charge virale indétectable, le VIH reste une pathologie grave.

=> Pour lire la suite de l’interview, se rendre sur : Seronet

Source : Radio Canada

Des milliers de tests d’autodépistage du VIH gratuits seront distribués au Canada dans le cadre d’une étude visant à aider les homosexuels et les personnes queers à surmonter les obstacles au dépistage.

Le Centre de recherche communautaire affirme que des enjeux tels que la stigmatisation et le manque d’accès aux tests sont devenus encore plus prononcés pendant la crise de la COVID-19, qui a entraîné la fermeture de nombreuses cliniques de santé sexuelle à travers le pays.

L’enquête annuelle sur la santé Sexe au présent du groupe, qui fait la promotion de la santé des hommes gais, bisexuels, trans, bispirituels et queers (GBT2Q), a été lancée mardi avec un nouveau volet qui offre à 5000 participants jusqu’à trois tests d’autodépistage rapide du VIH chacun.

En novembre dernier, l’autotest rapide INSTI VIH par piqûre au doigt des Laboratoires bioLytical est devenu le premier dispositif médical du genre à être approuvé pour une utilisation au Canada.

Même avant la pandémie de COVID, nous avons vu qu’il y avait des obstacles à l’accès aux tests de VIH et de santé sexuelle, a déclaré Nathan Lachowsky, directeur de recherche du Centre et chercheur principal de l’enquête. Nous voyons vraiment ces tests d’autodépistage du VIH comme une occasion de s’engager dans la communauté et de surmonter certains des obstacles systémiques.

Selon le centre, la moitié des personnes GBT2Q interrogées l’automne dernier ont déclaré avoir retardé ou sauté le dépistage des infections sexuellement transmissibles au cours des six premiers mois de la pandémie. Plus de la moitié des répondants ont dit que les cliniques étaient fermées ou indisponibles en raison de la COVID-19, tandis que plus d’un tiers ont exprimé des inquiétudes quant à la possibilité de contracter le nouveau coronavirus lors de leur visite.

Comme la pandémie consomme la plupart des ressources de santé publique du Canada, M. Lachowsky a déclaré qu’il y avait un manque de données de qualité sur la propagation du VIH et d’autres ITS, et il pense que les autotests pourraient aider à combler certaines de ces lacunes.

Nous savons par la persistance de la pandémie de VIH au sein de la communauté (GBT2Q) que nous devons innover, et nous avons besoin de nouvelles options, a déclaré M. Lachowsky, qui est également professeur agrégé à l’Université de Victoria.

Soutenue par le groupe de recherche sur le VIH Reach Nexus, l’étude enverra 15 000 trousses de dépistage gratuites à des participants de partout au Canada pour qu’ils les utilisent eux-mêmes ou les partagent avec d’autres dans leur réseau social.

Les chercheurs collecteront des commentaires six mois plus tard sur les appareils et sur la manière dont ils peuvent être utilisés pour connecter les membres de la communauté GBT2Q à du soutien en matière de santé sexuelle, a déclaré M. Lachowsky.

 M. Lachowsky espère que ces informations permettront d’élaborer une stratégie qui réduira les obstacles au dépistage tels que l’accès aux soins de santé, les déplacements et les temps d’attente, les problèmes de coût et la discrimination à l’égard des minorités sexuelles et de genre.

En 2018, près de la moitié des nouvelles infections à VIH au Canada touchaient des hommes gais, bisexuels et d’autres hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes, selon l’Agence de la santé publique du Canada.

 

Source : Medscape

La perte osseuse est une complication métabolique fréquente chez les personnes séropositives, qui est aggravée par la prise de certains antirétroviraux. Des études antérieures ont révélé une perte osseuse de l’ordre de 2 à 6% au cours de la première année de thérapie antirétrovirale. Cette perte est associée à de la fragilité et à un risque accru de chutes et de fractures.

Une équipe de chercheurs de l’University College Dublin a initié l’étude Alendronate for Prevention of AntiRetroviral Therapy-associated Bone Loss, afin d’évaluer si l’administration à court terme d’un bisphosphonate per os, permettrait de prévenir la perte de densité minérale osseuse (DMO) au début de la thérapie antirétrovirale (TAR). Les résultats ont été présentés lors de la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections  (CROI 2021).

Cet essai clinique multicentrique de phase IV, en double aveugle, contrôlé par placebo, a été mené chez des patients vivant avec le VIH, naïfs de traitement, chez qui une trithérapie associant le fumarate de ténofovir disoproxil avec l’emtricitabine et un troisième agent devait être initiée. Tous les patients ont été randomisés pour recevoir des suppléments en calcium et en vitamine D3, associés soit à 70 mg/semaine d’alendronate générique administré per os, soit à un placebo et ce, 2 semaines avant le début de la TAR et pendant 14 semaines. La DMO a été mesurée au niveau de la colonne lombaire et de la hanche au début de l’étude et aux semaines 14, 26 et 50. Le critère primaire d’évaluation était le pourcentage de variation de la DMO entre la valeur à l’inclusion et la valeur à la semaine 50. Les critères secondaires d’évaluation incluaient le pourcentage de variation de La DMO entre la valeur basale et celle mesurée aux semaines 14 et 26.

Sur les 50 sujets randomisés (groupe-alendronate : n=24 ; placebo : n=26), 86% étaient de sexe masculin et près de la moitié des participants (46%) étaient d’origine caucasienne (blancs). L’âge médian des participants était de 35 ans (fourchette : 32-40 ans), et l’indice de masse corporelle de 24 (fourchette :  22,3 – 26,9) kg/m2. Le troisième agent de la trithérapie était un inhibiteur de l’intégrase dans 94% des cas et un inhibiteur de la protéase dans 4% des cas.

 Un effet préventif durable au niveau de la hanche

A la semaine 50, l’analyse a révélé une augmentation médiane de 0,50% de la DMO au niveau de la hanche dans le groupe-alendronate comparativement à une diminution de 2,7% dans le groupe placebo. La différence entre les deux groupes était significative (p=0,02). Au niveau de la colonne lombaire, une perte de 1,4% de la DMO a été observée dans le groupe-alendronate comparativement à une perte de 3,69% dans le groupe-placebo (p=0,10).

La variation de la DMO au niveau de la hanche a été observée dès la semaine 14 (+1,88% dans le groupe-alendronate vs -0,65% dans le groupe placebo ; p=0,036) et a persisté jusqu’à la semaine 50.  En revanche, au niveau de la colonne lombaire, les différences entre les groupes, bien qu’évidentes aux semaines 14 (+1,24% dans le groupe-alendronate vs -0,96% dans le groupe placebo ; p=0,013) et 26 (+0,05% dans le groupe-alendronate vs -2,48% dans le groupe placebo ; p=0,03), n’ont pas persisté jusqu’à la semaine 50. L’alendronate a été bien toléré et il n’y a pas eu de différence significative entre les groupes en ce qui concerne les effets indésirables.

Les auteurs concluent que, dans cet essai, l’administration orale d’alendronate, initiée avant le début de la thérapie antirétrovirale, a eu un impact durable sur la prévention de la perte osseuse au niveau de la hanche, tandis que l’effet protecteur au niveau de la colonne lombaire était limité à 24 semaines.

Source : BFM RMC

Deux projets sont en cours, dont au moins un très prometteur. Et c’est en partie grâce au Covid-19.