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Source : Ouest France

Un rapport de Santé publique France publié ce lundi 17 mai indique que les discriminations et violences ont un impact négatif sur la santé physique et mentale des personnes LGBT.

Une étude de Santé publique France, publiée ce lundi 17 mai, à l’occasion de la Journée internationale de lutte conte les LGBT-phobies, met en lumière les conséquences de ces discriminations sur les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans).

D’après cette enquête, les personnes LGBT sont plus nombreuses à expérimenter des troubles dépressifs (19 %) et des pensées suicidaires (11 %) que la population générale (respectivement 11 % et 4,5 %). La consommation de substances addictives (drogues, alcool) est aussi plus importante dans cette communauté et peut participer à la contamination par transmission sanguine (VIH, hépatite C).

La santé mentale plus fragile des personnes LGBT serait directement liée aux discriminations et violences rencontrées à l’école, dans la famille, au travail et dans les lieux publics. Elles créent des sentiments de rejet, de honte, et poussent les personnes concernées à se renfermer sur elles-mêmes.

Un suivi médical difficile

Les personnes LGBT souffrent aussi de moins bons diagnostics médicaux, liés à la méconnaissance de leur orientation sexuelle ou identité de genre, qui nécessite une attention particulière. Les hommes ayant des relations avec des hommes ont par exemple plus de risques de développer certaines IST (VIH, hépatite A) ou maladies (HPV). Des traitements préventifs existent (PrEP, vaccins) mais ils ne sont souvent pas proposés par les médecins qui ne connaissent pas l’orientation de leurs patients ou les spécificités que celle-ci implique.

Les femmes lesbiennes ou bisexuelles sont également nombreuses à éviter de se rendre chez un gynécologue : 36 % n’ont jamais consulté et 90 % n’ont jamais eu de dépistage de chlamydia. En conséquence, les IST sont quatre fois plus présentes que chez les femmes hétérosexuelles. Là aussi, les personnes se justifient par la crainte du jugement, du rejet, de remarques désobligeantes ou d’agression en parlant de leur orientation sexuelle à leur médecin.

Les personnes trans encore plus touchées

Ces situations sont encore plus dommageables pour les personnes trans : elles sont plus de 85 % à rapporter des discriminations et un tiers à avoir vécu des agressions. Elles sont aussi davantage sujettes à être rejetées ou mal diagnostiquées par le corps médical. Pour pallier cette situation, la communauté LGBT répertorie et s’échange les noms des professionnels de santé bienveillants et compétents, pour s’assurer un accueil et des soins adaptés.

Alors qu’Emmanuel Macron a apporté son soutien aux personnes LGBT en cette Journée internationale de lutte contre les LGBT-phobies, la France maintient sa treizième place au classement ILGA Europe 2021, qui classe les pays européens en fonction des droits LGBT. L’organisation a d’ailleurs alerté sur la stagnation de ces droits sur le continent européen, qui ne fait plus de progrès depuis 2019.

Source : Futura Sciences

Le sel amoindrit la respiration et la production énergétique cellulaire. Avec des conséquences non seulement sur la maturation des monocytes, précurseurs des macrophages, mais aussi probablement sur l’ensemble des cellules de notre corps.

L’excès de sel est connu pour favoriser l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, les calculs rénaux ou l’ostéoporose. De précédentes études (lire ci-dessous) ont également montré que le sel affaiblit les défenses immunitaires, en inhibant l’action des granulocytes neutrophiles, les globules blancs qui « mangent » les cellules infectées. Des chercheurs de Max Delbrück Center, à Berlin, ont aujourd’hui découvert un nouveau mécanisme à l’œuvre : le sel « étoufferait » littéralement nos cellules en empêchant la respiration mitochondriale.

Les cellules produisent moins d’ATP et consomment moins d’oxygène

En 2015, des chercheurs avaient remarqué que des concentrations élevées de sodium dans le sang affectent à la fois l’activation et la fonction des monocytes circulant, les précurseurs des macrophages qui sont les « camions poubelle » chargés de nettoyer les microbes morts. Mais les mécanismes de cet effet demeuraient encore mystérieux. Sabrina Geisberger et ses collègues ont cherché à en savoir plus : ils ont d’abord examiné le métabolisme des cellules immunitaires d’hommes et de souris soumises à des concentrations élevées en sel. Après seulement trois heures, ils ont observé que le sel perturbait le fonctionnement des mitochondries, la centrale énergétique de la cellule. Résultat : « Les cellules produisent moins d’ATP [le carburant qui alimente les cellules pour que celles-ci fabriquent les protéines et d’autres molécules, ndlr] et consomment moins d’oxygène », atteste Sabrina Geisberger, principale auteure de l’étude parue dans la revue Circulation.

Paradoxalement, l’effet immunitaire est renforcé car cette perturbation de la respiration aboutit à une maturation différente des monocytes. « Ces derniers dopent la réaction inflammatoire des phagocytes, ce qui accroît leur capacité à lutter contre les infections bactériennes mais peut aussi amener à une augmentation du risque cardiovasculaire », explique Dominik Müller, coauteur de l’étude.

Une seule pizza suffit à priver les cellules d’énergie

La bonne nouvelle, c’est que cet effet semble transitoire. Les chercheurs ont étudié l’effet d’une seule pizza contenant 10 grammes de sel chez des volontaires masculins. « Alors que l’effet modérateur sur les mitochondries est significatif trois heures après le repas, il est à peine mesurable après huit heures », note l’étude. « C’est une bonne nouvelle, car s’il s’agissait d’une perturbation prolongée, les cellules pourraient être durablement privées d’énergie, confirme Dominik Müller. Néanmoins, le risque à long terme d’une consommation répétée d’aliments très salés ne doit pas être exclu ».

Si l’étude s’est ici spécifiquement penchée sur les cellules immunitaires, il est probable que l’effet concerne l’ensemble des autres cellules du corps, puisque ces dernières comportent toutes des mitochondries — à l’exception des globules rouges. On les trouve ainsi en nombre particulièrement élevé dans les cellules qui requièrent beaucoup d’énergie, comme les cellules musculaires ou les neurones. Ce n’est sans doute pas un hasard si on a constaté une intensification du déclin cognitif chez des personnes ayant un régime riche en sel. Un effet heureusement là encore réversible.

 

Source : Sci.Dev.Net

Les établissements de santé d’Afrique ont enregistré une baisse de 23 % des consultations concernant les enfants de moins de cinq ans entre avril et septembre 2020, comparativement à la même période en 2019.

Telle est l’une des conclusions d’un rapport publié au mois d’avril 2021 par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, évaluant l’impact de la COVID-19 sur la lutte contre ces trois maladies.

L’étude qui porte sur les données de 502 établissements de santé répartis dans 32 pays d’Afrique et d’Asie, dont 24[1] en Afrique, révèle également que « selon 85 % des établissements sondés, les patients ont cessé de fréquenter les établissements de santé surtout par crainte de contracter la COVID-19 ».

« Ce que nous craignons c’est que la situation du VIH devienne pire en Afrique subsaharienne qui concentre une grande partie des nouvelles infections avec près d’un million en 2019 selon ONUSIDA et où l’accès au traitement reste encore un grand défi »

Alliou Sylla, Coalition Plus

De manière spécifique, l’on apprend que le taux de dépistage du VIH/sida a baissé de 41% en moyenne pendant cette même période. Alors que le nombre de personnes tuberculeuses orientées chez un spécialiste a chuté de 59 %.

Selon l’étude, la situation était aussi préoccupante dans les établissements africains qui, apprend-on, « ont enregistré une baisse de 29 % des orientations et une diminution de 28 % des services de diagnostic et de dépistage de la tuberculose pharmacosensible ».

Un phénomène qui aura été plus perceptible dans les sites communautaires des pays du continent où les enquêteurs ont enregistré une chute de 58 % dans le diagnostic et le dépistage de la tuberculose pharmacosensible par rapport à 2019.

A propos du diagnostic et du traitement du paludisme, les établissements sondés en Afrique ont enregistré une baisse de l’ordre de 17 % et 15% respectivement. « En outre, 21 % des établissements africains subissaient une pénurie d’antipaludéens pour les enfants de moins de cinq ans », indique le rapport.

Cet état des lieux ne surprend pas David Reddy, le directeur général de Medecines for Malaria Venture, une organisation qui lutte pour la réduction du paludisme dans les pays où cette maladie sévit de manière endémique.

Dans une interview qu’il a accordée à SciDev.Net, il affirme que « les tentatives de limiter cette pandémie mondiale par des restrictions sociétales et des confinements ont mis un terme à des prestations de services de santé et à d’autres initiatives ».

Il ajoute qu’en cherchant des moyens optimaux de gérer la COVID-19, les pays ont changé d’orientation et ont dû retirer des ressources qui étaient destinées aux maladies transmissibles et non transmissibles.

Outre la chute des diagnostics et de la fréquentation des hôpitaux relevés dans le rapport, David Reddy fait savoir que « les chaînes d’approvisionnement mondiales de médicaments et de diagnostics ont été perturbées et, plus en amont, les activités liées à la découverte de nouvelles molécules et aux essais cliniques sur de nouveaux antipaludiques ont également été retardées ».

De son côté, Alliou Sylla, directeur du bureau Afrique de Coalition Plus, une union internationale d’ONG spécialisées dans la lutte contre le sida et les hépatites virales, renchérit en disant que « dans de nombreux pays en Afrique de l’Ouest et du Centre, les mesures prises pour ralentir la propagation du virus ont rendu plus difficile l’accès aux soins de santé et à d’autres services pour les personnes atteintes du VIH/sida ».

Avec pour conséquence, précise-t-il, un suivi biologique qui devient de plus en plus difficile de même que la possibilité pour ces personnes d’aller chercher leurs médicaments ou faire des tests de dépistage. Ce qui est d’autant plus préoccupant que le dépistage est un maillon essentiel de la lutte contre cette maladie.

« Ce que nous craignons c’est que la situation du VIH devienne pire en Afrique subsaharienne qui concentre une grande partie des nouvelles infections avec près d’un million en 2019 selon ONUSIDA et où l’accès au traitement reste encore un grand défi », souligne Alliou Sylla.

Il rappelle au passage qu’en Afrique de l’Ouest et du Centre par exemple, seules 2,9 millions de personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement sur un total de 4,9 millions de personnes recensées par l’ONUSIDA en 2019 comme vivant avec la maladie dans la région.

Similitudes

Même son de cloche du côté de Lucica Ditiu, la directrice exécutive de Stop TB Partnership, une institution qui travaille pour un diagnostic, un traitement et des soins de haute qualité en faveur des personnes porteuses de la tuberculose à travers le monde.

Cette dernière confie à SciDev.Net que la tuberculose a payé un lourd tribut à la COVID-19 à cause des similitudes entre les deux maladies qui affectent les poumons. Ce qui fait que les centres de santé et les médecins qui se consacrent d’habitude à la tuberculose ont été réquisitionnés pour prendre en charge les patients souffrant de COVID-19.

« Du moment que la tuberculose et la COVID-19 ont les mêmes symptômes, les gens faisaient les tests de la COVID-19 et on leur disait qu’ils n’avaient pas de COVID-19 et personne ne pensait à la tuberculose. Or, avec le confinement, ils restaient à la maison sans être diagnostiqués », décrit Lucica Ditiu.

Un bulletin produit par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme d’ailleurs cette description en indiquant que « en 2020, 84 pays représentant 84% de l’incidence mondiale estimée de la tuberculose en 2019 ont notifié 4,9 millions de cas, contre 6,3 millions déclarés pour 2019. » Soit une chute de 21% en un an.

« Ainsi, l’impact de la COVID-19 sur la tuberculose est dévastateur et nous sommes en train de perdre 10 à 12 ans de travail de riposte contre cette maladie au niveau mondial », regrette Lucica Ditiu

Pour Alliou Sylla, atténuer ces impacts de la COVID 19 dépend fortement de la capacité de la société civile à maintenir son rôle et à donner la parole aux communautés les plus susceptibles d’être laissées pour compte.

A titre d’exemple, indique-t-il, « certaines de nos organisations ont mobilisé leurs agents communautaires pour organiser des campagnes de sensibilisation au niveau des quartiers, des villes et des villages, distribuer des matériels d’hygiène, expliquer la distanciation physique, etc. »

« Ailleurs, elles ont mis en place des modalités de soutien psychosocial à distance et dispensent des antirétroviraux au domicile des personnes vivant avec le VIH dans des villes ou régions sous mesure de confinement, et bien d’autres interventions », ajoute Alliou Sylla.

Mais le problème, de l’avis de Lucica Ditiu, est que les ressources pour lutter contre ces trois maladies restent très limitées en Afrique subsaharienne.

« En ce qui concerne la tuberculose par exemple, près de 90% des financements viennent du Fonds mondial et 10% des ressources locales. Mais, tout cela ne représente qu’une fraction du montant requis au total », regrette-t-elle.

Source : Têtu

Après de longs mois de retards techniques, votre médecin généraliste pourra enfin délivrer la PrEP en primo-prescription, nous a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran.

L’aboutissement de longs mois de couacs. En ce mois de juin 2021, la PrEP pourra enfin être prescrite en primo-prescription par les médecins généralistes. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, nous l’a annoncé dans une interview accordée pour TÊTU qui sera publiée en intégralité dans le prochain numéro du magazine, à paraître le 16 juin.

« Il y a eu trop de délai par rapport à ce que j’avais demandé », reconnaît Olivier Véran. De fait, près d’un an après sa promesse, la mesure se fait toujours attendre. « Il y a eu un problème de lecture juridique avec le Conseil d’État », nous a expliqué le ministre, qui en décembre dernier promettait encore : « C’est l’affaire de quelques semaines ».

Réduction du risque VIH

Dans son projet de décret, la direction générale de la Santé prévoyait alors que le traitement préventif de réduction du risque de contamination au VIH (la PrEP signifie prophylaxie pré-exposition) puisse être prescrit par des « médecins expérimentés ». Mais la formulation ne permettait pas de couvrir les médecins qui ont suivi une formation en ligne… « De l’amateurisme », regrettait alors Aurélien Beaucamp, président d’AIDES, assurant avoir souligné auprès du ministère la difficulté.

Une erreur de forme qui a abouti à de longs mois de retard. Après des recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a dû être saisie, retardant de nouveau le texte« Une procédure contradictoire est en cours. Elle sera terminée avant fin mai », indique aujourd’hui Olivier Véran. Une formation est par ailleurs mise en place pour accompagner les médecins généralistes : « Nous allons diffuser les bonnes pratiques de la HAS ainsi que les outils de formation pour qu’au mois de juin, les prescriptions puissent commencer en ville.« 

La PrEP a reculé avec le Covid-19

Ce n’est pas trop tôt. La lutte contre le VIH pâtit en effet déjà cette année de celle contre le Covid-19. Les chiffres sont mauvais : deux mois après le premier confinement, 15% des usagers sous PrEP n’avaient pas repris le traitement préventif. Au total, en 2020 les délivrances de PrEP ont été en baisse de 36% par rapport aux projections. Concernant les dépistages du VIH, c’est la cata : pendant le premier confinement, ils ont baissé de 56%.

« C’est irresponsable de limiter le déploiement de la PrEP pour un simple vice de forme qui, en plus, a été pointé du doigt. Le ministère va être responsable des futures infections », s’agaçait en février Aurélien Beaucamp. Avec la mesure qui entre en vigueur en juin, le ministre de la Santé espère que les délivrances de PrEP vont retrouver une trajectoire ascendante : « On y est, on y est ! ».

Source : Libération

Un avis du Conseil national du sida s’alarme de la faible diffusion de ce dispositif médicamenteux qui permet d’éviter d’être contaminé par le VIH et demande à en faciliter l’accès, notamment pour les femmes, les migrants, les personnes trans et les prostituées.

C’est un constat sévère qu’a dressé, le 7 mai, le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), sur la lenteur de l’usage de la Prep en France, alors que c’est un outil formidable pour casser l’épidémie de VIH. La Prep (pour prophylaxie pré-exposition), c’est donc prendre un médicament antirétroviral avant une relation sexuelle à risque et les deux jours suivants le rapport, ou le prendre ensuite en continu. Si la personne suit bien ces instructions, elle est protégée à 100 %. En France, cette prescription est autorisée depuis le 1er janvier 2016. Dans un rapport de l’Igas (inspection générale des affaires sociales) en mars 2017, il avait été d’ailleurs noté que, certes, la France avait été plus rapide que ses voisins européens pour la rendre disponible, mais que l’on aurait pu éviter 350 contaminations si les autorités sanitaires avaient été un peu plus réactives.

97 % des usagers de Prep sont des hommes

Cinq ans plus tard, c’est un véritable gâchis. Selon le CNS, plus de 32 000 personnes ont débuté une Prep en France. «Le nombre d’initiations a augmenté constamment au cours de la période, à un rythme qui s’est accéléré à compter de mi-2018, mais il a été brutalement freiné en 2020 dans le contexte de crise sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19. La proportion des initiateurs qui renouvellent leur prescription est élevée, de sorte que le nombre total d’utilisateurs a progressé tout au long de la période pour atteindre plus de 21 000 personnes au premier semestre 2020.»

Première déception : ce chiffre n’augmente plus. Et reste plus faible que prévu, «en raison du ralentissement des initiations et également d’une baisse du taux de renouvellement durant la période de confinement». En clair, les personnes qui en prenaient ont, pour un certain nombre, arrêté.

Deuxième constat : «L’utilisation de la Prep sur le territoire demeure inégale. Elle est à plus de 70 % le fait de personnes résidant dans des unités urbaines de plus de 200 000 habitants. Paris concentre plus du quart des usagers de Prep en France, et l’ensemble de la région Ile-de-France plus de 40 %.»

Surtout, elle reste limitée aux gays. «Sur le plan national, la quasi-totalité des usagers de Prep – près de 97 % – sont des hommes, dont la très grande majorité a des relations sexuelles avec des hommes. On estime ainsi en Ile-de-France que les HSH (homme ayant des relations sexuelles avec les hommes) représentent 93 % de l’ensemble des usagers. L’âge moyen à l’initiation de la Prep est d’environ 37 ans. La part des moins de 25 ans fluctue entre 16 % et 19 % au cours des deux dernières années.»

Ouvrir la prescription à tous les médecins

Pour autant, l’usage de la Prep, même parmi les gays, demeure largement insuffisant. Au regard des risques pris, «près du tiers des HSH non séropositifs répondants à l’enquête sont potentiellement éligibles à la Prep. Or parmi ces HSH éligibles, seulement un sur cinq utilise la Prep». Au final, le constat est amer : «L’utilisation de la Prep par des personnes autres que des HSH apparaît extrêmement marginale, et en particulier par des femmes, dont la proportion parmi les usagers a très peu progressé depuis 2016 et ne dépasse guère 3 %.»

Et ce n’est pas la seule limite : «D’autres groupes de population sont exposés à des risques élevés de contracter le VIH et concentrent une part importante des transmissions. Les trois quarts des nouveaux diagnostics en population hétérosexuelle concernent des personnes nées à l’étranger, dont huit sur dix dans un pays d’Afrique subsaharienne. Les hommes et les femmes hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne représentent ainsi près du tiers de l’ensemble des nouveaux diagnostics observés en France en 2018.» Enfin, «les personnes trans, et les travailleurs et travailleuses du sexe, notamment étrangers, confrontés à des conditions de vie très précaires et une forte stigmatisation, constituent deux autres groupes de population numériquement faibles, mais disproportionnément concernés par l’épidémie de VIH en raison du cumul de facteurs qui majore leur exposition aux risques». Et voilà donc que ceux qui auraient besoin fortement de la Prep – les femmes, les migrants, les personnes trans, les prostituées –, n’y ont pas accès, ou du moins ne s’en servent pas.

En 2021, le bilan est donc sévère. Et les raisons de cet échec sont connues, listés sans surprise par le CNS. D’abord, «la promotion de la Prep a jusqu’ici été ciblée quasi exclusivement en direction des HSH». Ensuite, l’offre actuelle se fait par le biais des centres de dépistages et dans des services hospitaliers spécialisés. «Cela n’est pas adapté à certains publics et cela apparaît par ailleurs fréquemment saturé.» La solution ? Elle est connue de tous : l’ouverture de la prescription de la Prep à tous les médecins. Or cela bloque, la Direction générale de la santé débordée tarde à pondre un décret le permettant. Et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ne secoue guère ses troupes.

6 000 nouveaux contaminés par an

Mais cela ne suffira pas. Car, comme le souligne le CNS, «en dehors des structures spécialisées, les professionnels de santé sont peu sensibilisés et formés aux questions de santé sexuelle et de prévention des risques liés à la sexualité». Ainsi certains professionnels redoutent que la Prep puisse avoir des effets inverses, entraînant comme une «désinhibition des comportements et compensation du risque». Pour le CNS, s’il est indéniable que le développement de la Prep s’inscrit «dans un contexte de baisse de l’usage systématique du préservatif, d’augmentation des infections sexuellement transmissibles et d’accroissement de certains comportements à risques, notamment liés aux pratiques de chemsex [relations sexuelles sous drogues, ndlr]», rien n’indique que cela est lié à la diffusion de la dite Prep.

Que va-t-il se passer ? Les réponses sont connues. Le CNS insiste ainsi sur un changement de paradigme nécessaire : la Prep «doit désormais être définie comme outil de prévention pouvant bénéficier à toute personne à différents moments de la vie pour se protéger du VIH». Des campagnes grand public et promotion ciblée doivent être menées. «Les nombreux freins observés à un recours plus large à la Prep doivent désormais être levés.» Et cela d’autant plus que l’accès à de nouvelles modalités de Prep à longue durée d’action arrivent. C’est-à-dire qu’il va suffire, bientôt, d’une seule prise d’un médicament par mois pour être protégé.

Des opportunités s’ouvrent. Et ce temps qui passe est perdu. Rappelons que tous les ans il y a autour de 6 000 nouvelles contaminations, et que même en termes froidement économiques, faire baisser ce chiffre se révélerait particulièrement rentable…

Source : Transversal Mag

Eclipsé par la PrEP, le traitement post-exposition (TPE) est un outil prophylactique efficace. S’il a toute sa place dans les stratégies de prévention, aucune étude globale ne vient en mesurer l’utilisation en France. Focus sur un moyen de prévention qui mériterait d’être mieux connu.

On pourrait comparer le TPE (traitement post exposition) à la pilule du lendemain. On le prend après un rapport sexuel à risque pour bloquer la diffusion du VIH dans le corps. Selon une étude observationnelle canadienne, c’est efficace à au moins 80 % et probablement bien plus si le suivi et l’observance sont scrupuleux durant les 28 jours que nécessite le traitement.

Selon les recommandations du rapport Morlat, le TPE doit être dispensé suite à un rapport sexuel sans préservatif ou suite à un accident de préservatif dans trois cas de figure. Le premier quand le partenaire est connu pour être séropositif avec une charge virale détectable. Le deuxième cas, bien plus courant, quand le partenaire est une personne faisant partie d’un groupe à prévalence élevée. Entendez par là : un HSH (homme ayant des rapports sexuels avec des hommes) multipartenaire, un(e) travailleur(euse) du sexe, une personne originaire d’une région à forte prévalence du VIH (Afrique, Caraïbes dont Antilles françaises, Amérique du Sud dont Guyane et Asie) ou un UDI (usager de drogue injectable). Le troisième cas de figure concerne les victimes de viol. Même si toutes les pratiques sexuelles ne font pas courir le même niveau de risque de contamination, le TPE est aujourd’hui recommandé pour toutes à l’exception des fellations sans éjaculation.

S’il est impossible, en l’absence d’étude nationale, d’évaluer l’ampleur de son usage en France, nous pouvons en avoir un assez bon aperçu en comparant les résultats d’études locales récentes. Aux urgences de Bichat à Paris, environ 800 TPE sont réalisés par an dont 60 % pour des risques sexuels, 200 au Trait d’Union de Strasbourg et 145 dans les urgences de Savoie, d’Isère et de Haute-Savoie (chiffres du COREVIH Arc Alpin en 2019).

Dans les faits « je dirais qu’actuellement les hétérosexuels représentent la moitié des TPE et les HSH l’autre moitié », évalue Enrique Casalino, chef des urgences de Bichat et Beaujon. Assez logiquement, ces derniers bénéficient donc bien plus largement aux hommes qu’aux femmes. L’âge moyen tourne autour de 29 ans.

Autre donnée intéressante : le fort pourcentage de TPE demandés dans le cadre d’un viol , autour de 10-11 % dans les trois départements dépendant de la COREVIH Arc alpin et au Trait d’Union de Strasbourg en 2019. Le taux monte à 13,3 % dans une étude de la COREVIH Pays de Loire (et même à 26,8 % si on se resserre sur la seule population hétérosexuelle). Le recours à une TPE suite à une relation sexuelle à risque avec un(e) prostitué(e) concernait lui 22 % de la population hétérosexuelle dans la COREVIH Pays de Loire.

La réactivité est le maître mot

Aujourd’hui seules les urgences ou les CeGGID sont habilités à prescrire le TPE, idéalement dans les 4 heures et au plus tard dans les 48 heures suivant le rapport non protégé. « Si vous êtes dans ces délais, vous serez reçu avec un niveau de priorité équivalent à une pneumonie ou un infarctus », nous assure Enrique Casalino, ce que confirme Pablo qui n’a attendu que quinze minutes quand il est allé demander il y a six mois un TPE à l’Hôtel Dieu de Paris.

Si la prise de risque correspond aux recommandations du rapport Morlat, la personne prend son premier comprimé à l’hôpital et reçoit un starter kit pour 3-4 jours, le temps de consulter un infectiologue pour effectuer un première sérologie et recevoir la suite du traitement. À Bichat, le patient n’a même pas besoin de faire la démarche de prise de rendez-vous. Celui-ci lui est donné en même temps que le starter kit, afin d’éviter les risques de perdus de vue. Une deuxième sérologie doit ensuite être réalisée à 6 et 12 semaines.

Mal connu, ce dispositif est aujourd’hui clairement également sous-employé. Selon le suivi barométrique IFOP pour Sidaction de février 2021, seuls 37 % des jeunes de 15-24 ans interrogés connaissent l’existence du TPE et savent qu’il doit être pris au plus tard dans les 48 h suivant une prise de risque.

Par ailleurs, beaucoup sont ceux qui minimisent le risque qu’ils ont pris et demandent trop tard leur prise en charge. 15 à 20 % viennent hors délai aux urgences de Bichat. C’est notamment le cas des personnes qui ont consommé de l’alcool et/ou des drogues (dont le chemsex). « Cela accroit sensiblement la prise de risque et ralentit la décision d’avoir recours à un TPE », note Enrique Casalino.

Autre problème à ne pas négliger : les patients qui arrêtent le traitement avant la fin du protocole, l’angoisse passée, à cause d’effets secondaires (de plus en plus rares avec les nouvelles molécules). Le deuxième rendez-vous avec l’infectiologue permet de poser les choses. C’est une mise au point salutaire et cela peut être l’occasion de revenir avec le partenaire pour un dépistage. « Avec mon travail, ce n’était pas évident de devoir revenir à l’hôpital 3 jours plus tard, nous confie pourtant Pablo qui aurait au départ préféré recevoir les 28 comprimés d’un coup « mais, cela s’est bien passé », confie le jeune homme de 30 ans.

Des pistes pour assouplir le dispositif

La souplesse et la qualité de la prise en charge par les soignants sont à ce moment là cruciales comme l’a constaté Nicolas Charpentier, coordinateur de Aide en Haute–Savoie et membre du COREVIH Arc Alpin, à l’occasion de l’étude Qualipep : « Lors des entretiens que nous avons menés, plusieurs personnes se sont plaintes d’avoir été jugées lors de leur demande de TPE sur leurs pratiques et leur orientation sexuelle, ce qui a pu ensuite les dissuader de la redemander »confie-t-il.

Parmi les suggestions qui revenaient souvent lors des entretiens figurait celle de diversifier les lieux où on pouvait se le procurer, comme le promeut d’ailleurs le rapport Morlat. Parmi les pistes les plus souvent évoquées, citons la primo-prescription du TPE par un médecin de ville comme cela devrait bientôt être le cas pour la PrEP. Une mise à disposition du starter kit sans ordonnance dans une pharmacie de ville sur le modèle de la pilule du lendemain ou des actions hors les murs par des associatifs préalablement formés, comme souhaite le faire le COREVIH Arc-Alpin.

Dernier point très important à préciser : le TPE est une opportunité de parler de la PrEP car les deux concernent assez souvent les mêmes publics. Dans 27 % des cas de TPE qui se sont présenté à eux, la PrEP a été proposée dans les centres du COREVIH Arc Alpin en 2019. On ignore combien l’ont initié à cette occasion mais Pablo, comme beaucoup, en on fait partie à Paris.

Source : Conseil National du Sida et des Hépatites virales

Le Conseil national du sida et des hépatites virales publie un Avis suivi de recommandations sur la place de la PrEP dans la prévention du VIH en France.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP), disponible et prise en charge en France depuis 2016, est un moyen de protection individuelle très efficace des personnes séronégatives. C’est également un levier essentiel sur le plan de la santé publique pour réduire l’incidence du VIH, en l’absence de vaccin.
Pourtant, les indicateurs épidémiologiques de l’infection par le VIH ne montrent pas un niveau de réduction de l’épidémie en France à hauteur de ce qui a été obtenu depuis plusieurs années à l’étranger, dans des villes et des pays comparables aux nôtres.
Au travers de onze recommandations, le CNS entend donner à la PrEP toute sa place dans la stratégie de prévention diversifiée du VIH et des IST.

Source : Santé Publique France

Santé publique France publie les données actualisées de surveillance des hépatites B et C qui montrent une stabilisation du nombre de personnes en affection longue durée pour une hépatite C en 2019 et une augmentation constante concernant l’hépatite B.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé un objectif mondial d’élimination des virus de l’hépatite B  (VHB) et de l’hépatite C  (VHC) d’ici à 2030. La France s’est engagée à atteindre l’élimination de l’hépatite C d’ici 2025, en intensifiant les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés et en renforçant l’accès aux soins et au traitement de l’hépatite C.

Afin de fournir des éléments contribuant à l’évaluation des actions mises en place, Santé publique France publie, comme chaque année, une actualisation des indicateurs épidémiologiques pour les hépatites B et C, notamment :

  • L’activité de dépistage des hépatites B et C en 2019, dans les laboratoires du secteur privé (dépistage Hépatite B ; dépistage Hépatite C) ;
  • Les personnes en affection de longue durée (ALD) pour une hépatite chronique C ou pour une hépatite chronique B (ensemble des bénéficiaires au 31/12/2019 et nouveaux bénéficiaires au cours de l’année 2019) (ALD Hépatite B ; ALD Hépatite C) ;
  • Les nouveaux diagnostics d’hépatite B aiguë ayant fait l’objet d’une déclaration obligatoire en 2019 (DO Hépatite B aiguë).

Points clés 2019 concernant l’hépatite B et l’hépatite C

L’augmentation de l’activité de dépistage des anticorps (Ac) anti-VHC pour le virus de l’hépatite C et de l’antigène (Ag) HBs, pour celui de l’hépatite B observée depuis 2010 dans le secteur privé se poursuit et s’intensifie légèrement :

  • +9% de personnes dépistées pour les Ac anti-VHC entre 2018 et 2019, soit 3,7 millions de personnes ayant réalisé 4,3 millions de tests en 2019 ;
  • +12% de personnes dépistées pour l’Ag HBs entre 2018 et 2019, soit 3,8 millions de personnes ayant réalisé 4,5 millions de tests en 2019.
Activité de dépistage des Ac anti-VHC (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)
Activité de dépistage des Ac anti-VHC (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)
Activité de dépistage de l’Ag HBs (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)
Activité de dépistage de l’Ag HBs (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)

Concernant la prise en charge médicale, après avoir diminué entre 2012 et 2016, le nombre de personnes en ALD pour une hépatite chronique C est relativement stable depuis 2016 (79 644 personnes au 31/12/2019, données tous régimes). Le nombre de nouveaux bénéficiaires de cette ALD, après une augmentation depuis 2014, particulièrement marquée en 2016 et 2017, est en diminution en 2018 et 2019 (7 207 nouveaux bénéficiaires en 2019).

Le nombre de bénéficiaires de l’ALD pour une hépatite chronique B est en constante augmentation depuis 2010, atteignant 36 180 au 31/12/2019 (données tous régimes). Le nombre de nouveaux bénéficiaires, en augmentation depuis 2010, est de 5 482 en 2019.

Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique C par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)
Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique C par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)
Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique B par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)
Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique B par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)

Source : Têtu 

Le militant aura participé à sensibiliser le monde avec son fameux ruban rouge, devenu le symbole de la lutte contre l’épidémie de VIH/sida, à une époque où la société ne voulait pas voir les malades.

On l’a tous épinglé sans savoir forcément qui l’avait créé. Le ruban rouge, symbole mondial de la lutte contre le VIH, a perdu son créateur, Patrick O’Connell, mort à l’âge de 67 ans. Il était l’un des fondateurs de Visual AIDS, un groupe militant de soutien aux artistes vivant avec le virus. Pendant les années 1990, il a conçu des campagnes de mobilisation pour alerter sur le VIH et les discriminations qui entourent le virus.

Son frère, Barry, a indiqué au New York Times la mort du militant, survenue le 23 mars dans un hôpital de Manhattan. « Alors que tu es parti, ton militantisme autour du VIH/sida continuera à nous habiter grâce à ton infatigable travail. Merci Patrick. Act Up. Combattons. Arrêtons le sida »a réagi Act Up-New York. « Nous vivions dans une zone de guerre mais c’était comme si cette guerre était entourée de secret et que nous étions les seuls à en être informés », disait Patrick O’Connell en 2011 dans une interview à Newsday.

Lutter contre le déni du VIH/sida

Dans les années 1980, la société tout entière ne voulait surtout pas parler d’épidémie mais lui, comme nombre d’hommes gays, allait tous les mois aux funérailles d’amis. C’est à ce moment que Patrick O’Connell se met à multiplier les campagnes de sensibilisation. En 1991, Visual AIDS lance le ruban rouge, devenu depuis le symbole international de la lutte contre le VIH/sida.

Patrick O’Connell a organisé une distribution de ces rubans à des milliers d’Américains. Il a également permis, rappelle le New York Times, que le ruban soit porté à la télévision lors des Tony Awards, l’équivalent des Molière français. Le soir de la cérémonie, des militants ont réussi à placer ces rubans sur tous les sièges. Le présentateur a ouvert la soirée en arborant le ruban à sa pochette et de nombreuses célébrités l’ont suivi.

Des projets pour montrer le deuil

Le symbole a commencé à ensuite être reconnu dans d’autres villes du pays. Les rubans sont apparus aux Oscars, aux Emmy Awards puis aux Grammys. La Poste américaine l’a utilisé comme timbre en 1993. En 1989,  le « jour sans art » propose aux galeries et aux muséums de mettre un linceul sur leurs oeuvres pour symboliser le deuil des artistes. Des musées d’envergure internationale ont participé, de New York à Los Angeles. Un soir de 1990, la skyline de New York est devenue sombre alors que les monuments, les ponts, les immeubles ou encore Broadway ont éteint leurs lumières pendant 15 minutes. Sous Bill Clinton, en 1993, la Maison Blanche participe également à l’événement.

« C’était la vie de nos amis et de tous ceux que nous ne connaissions pas »

« Dans ces projets, quelque chose d’important était en jeu : c’était la vie de nos amis et de tous ceux que nous ne connaissions pas », expliquait Patrick O’Connell en 2013 dans un documentaire. Né le 12 avril 1953, c’est au milieu des années 1980 qu’il apprend qu’il est contaminé. Il doit alors avaler plus de 30 cachets par jours. Après un sevrage d’alcool, il s’investit auprès de Visual AIDS en 1989.

James Morrow, l’homme qui a partagé sa vie, est mort du cancer en 2000. « Autour de lui, de nombreuses personnes qui l’ont accompagné dans son combat sont morts, il devait lutter avec sa maladie seul. Il était l’un des derniers survivants de cette époque », témoigne son ami proche Peter Hay Halpart, cité par nos confrères américains.

Catégories VIH

Source : Eco Actu Maroc

Une enquête réalisée dans 24 pays en Afrique et 7 pays en Asie a révélé que la crise sanitaire liée à la COVID-19 a fortement perturbé la prestation des services de santé. Dans le cas de la lutte contre le VIH, les données sont particulièrement alarmantes. L’ALCS estime qu’il est indispensable d’investir dans les systèmes de santé communautaires pour atteindre les objectifs que s’est fixés la communauté internationale dans la lutte contre les grandes épidémies.

 Un récent rapport du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme fait le constat que plusieurs pays à revenu faible et intermédiaire ont dû s’appuyer sur les agents de santé et notamment les agents de santé communautaire dans le contexte de la COVID-19 pour assurer la continuité des soins.

L’Association de lutte contre le sida (ALCS) et Coalition PLUS, réseau international d’associations communautaires de lutte contre le sida et les hépatites virales, rappellent qu’il est désormais indispensable d’investir aussi dans les systèmes de santé communautaires pour atteindre les objectifs que s’est fixés la communauté internationale dans la lutte contre les grandes épidémies (sida, tuberculose et paludisme).

L’enquête réalisée dans 24 pays en Afrique et 7 pays en Asie révèle que la crise sanitaire liée à la COVID-19 a fortement perturbé la prestation des services de santé. Dans le cas de la lutte contre le VIH, les données sont particulièrement alarmantes.

Durant la période d’avril à septembre 2020, le dépistage a chuté de 41% en comparaison avec la même période en 2019. Les services d’orientation des patients et de traitement du VIH ou autre infection sexuellement transmissible ont diminué de 37% durant la même période.

La perturbation de ces services menace les progrès réalisés jusqu’à présent dans la lutte contre le sida puisque l’orientation des patients-es et le dépistage du VIH sont des étapes incontournables pour prendre en charge l’infection, accéder aux traitements et réduire les risques de décès et de transmission.

En ce qui concerne la tuberculose, l’enquête note que l’orientation des patients suspectés vers le diagnostic et le traitement a chuté de 59% tandis que les diagnostics du paludisme ont baissé de 31%.

Dans la majorité des pays dans lesquels l’enquête a été menée, les structures de santé ne disposaient pas d’équipements de protection suffisants (gants, masques, désinfectant pour les mains, etc.) pour permettre aux agents de santé de se protéger contre la COVID-19.

Une riposte communautaire vitale Selon ce rapport, « Les agents de santé et les agents de santé communautaires qui fournissent des soins et des services dans des contextes formels et informels sont au cœur des systèmes de santé résistants et pérennes. Le COVID-19 a directement menacé leur sécurité et leur capacité à faire leur travail. (…) Toutes les catégories d’agents de santé ont été touchées, ce qui démontre encore une fois la nécessité de fournir de la formation, une protection et des équipements de protection individuelle (EPI) aux agents de santé à tous les niveaux ».

C’est ce que les associations membres et partenaires de Coalition PLUS ont fait dès avril 2020 pour permettre la continuité des services aux plus vulnérables et éloignés du soin. Dans leur pays où elles étaient déjà des acteurs clé dans la lutte contre le sida et les hépatites virales, les associations membres et partenaires de Coalition PLUS ont proposé leur expertise aux autorités nationales afin d’assurer la continuité des soins dans ce contexte exceptionnel.

Au Maroc, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) -membre de Coalition PLUS- a été autorisée à distribuer les antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH sur leur lieu de résidence, ce qui a permis de maintenir dans le soin de nombreux patients, notamment ceux vivant dans des zones reculées.

Grâce au fonds d’urgence mis en place par Coalition PLUS avec le soutien de ses principaux bailleurs tels que UNITAID, l’Agence française de développement, Expertise France, la Fondation Robert Carr et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Association de lutte contre le sida a maintenu, et ce dans tous ses locaux, les services liés à la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), des hépatites et du VIH.

Ainsi, le dépistage du VIH a continué d’être pratiqué et était effectué par un médecin ou par un intervenant associatif formé. De plus, des matériels de prévention du VIH et du VHC ainsi que des masques ont été mis à la disposition des bénéficiaires des services de l’association.

Par ailleurs, en plus des médiateurs thérapeutiques et sociaux qui ont assuré la dispensation du traitement aux personnes vivant avec le VIH, les autres acteurs de l’ALCS ont assuré le lien avec l’ensemble des bénéficiaires à qui ils ont donné des conseils et des informations sur la Covid-19.

Ces acteurs ont aussi accompagné les bénéficiaires du Régime d’assistance médicale (RAMED) dans leurs démarches d’accès aux indemnités mises en place par les pouvoirs publics et à l’aide médicale d’urgence organisée par l’ALCS grâce aux donateurs et aux bailleurs de fonds.

Renforcer le système de santé communautaire Malgré leur rôle crucial joué dans un contexte mondial aussi particulier, les acteurs.rices communautaires restent trop peu reconnu.e.s et intégré.e.s dans les systèmes de santé au niveau national.

Afin de mieux lutter contre les pandémies et atténuer leurs impacts sur les populations, l’ALCS tente de maintenir les efforts dans la lutte contre les pandémies, pour ne pas perdre les acquis des dernières décennies,  matière de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et de développer et soutenir une approche intégrée des systèmes de santé.

Il est également recommandé de renforcer le financement des systèmes de santé communautaire afin de garantir l’accès à la santé de tous, et de reconnaître le système de santé communautaire en tant que structure complémentaire du système public, car il amène le soin aux bénéficiaires et personnes éloignées du soin, dans un cadre adapté au mode vie et besoins des personnes, et permettent ainsi de ne « laisser personne de côté », comme le recommande l’OMS.

L’ALCS estime nécessaire la reconnaissance, la valorisation et la rémunération des ressources humaines et de l’expertise communautaires pour qu’elles ne soient plus des fonctions précaires, mais des métiers pérennes.