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Source : Libération

Un avis du Conseil national du sida s’alarme de la faible diffusion de ce dispositif médicamenteux qui permet d’éviter d’être contaminé par le VIH et demande à en faciliter l’accès, notamment pour les femmes, les migrants, les personnes trans et les prostituées.

C’est un constat sévère qu’a dressé, le 7 mai, le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), sur la lenteur de l’usage de la Prep en France, alors que c’est un outil formidable pour casser l’épidémie de VIH. La Prep (pour prophylaxie pré-exposition), c’est donc prendre un médicament antirétroviral avant une relation sexuelle à risque et les deux jours suivants le rapport, ou le prendre ensuite en continu. Si la personne suit bien ces instructions, elle est protégée à 100 %. En France, cette prescription est autorisée depuis le 1er janvier 2016. Dans un rapport de l’Igas (inspection générale des affaires sociales) en mars 2017, il avait été d’ailleurs noté que, certes, la France avait été plus rapide que ses voisins européens pour la rendre disponible, mais que l’on aurait pu éviter 350 contaminations si les autorités sanitaires avaient été un peu plus réactives.

97 % des usagers de Prep sont des hommes

Cinq ans plus tard, c’est un véritable gâchis. Selon le CNS, plus de 32 000 personnes ont débuté une Prep en France. «Le nombre d’initiations a augmenté constamment au cours de la période, à un rythme qui s’est accéléré à compter de mi-2018, mais il a été brutalement freiné en 2020 dans le contexte de crise sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19. La proportion des initiateurs qui renouvellent leur prescription est élevée, de sorte que le nombre total d’utilisateurs a progressé tout au long de la période pour atteindre plus de 21 000 personnes au premier semestre 2020.»

Première déception : ce chiffre n’augmente plus. Et reste plus faible que prévu, «en raison du ralentissement des initiations et également d’une baisse du taux de renouvellement durant la période de confinement». En clair, les personnes qui en prenaient ont, pour un certain nombre, arrêté.

Deuxième constat : «L’utilisation de la Prep sur le territoire demeure inégale. Elle est à plus de 70 % le fait de personnes résidant dans des unités urbaines de plus de 200 000 habitants. Paris concentre plus du quart des usagers de Prep en France, et l’ensemble de la région Ile-de-France plus de 40 %.»

Surtout, elle reste limitée aux gays. «Sur le plan national, la quasi-totalité des usagers de Prep – près de 97 % – sont des hommes, dont la très grande majorité a des relations sexuelles avec des hommes. On estime ainsi en Ile-de-France que les HSH (homme ayant des relations sexuelles avec les hommes) représentent 93 % de l’ensemble des usagers. L’âge moyen à l’initiation de la Prep est d’environ 37 ans. La part des moins de 25 ans fluctue entre 16 % et 19 % au cours des deux dernières années.»

Ouvrir la prescription à tous les médecins

Pour autant, l’usage de la Prep, même parmi les gays, demeure largement insuffisant. Au regard des risques pris, «près du tiers des HSH non séropositifs répondants à l’enquête sont potentiellement éligibles à la Prep. Or parmi ces HSH éligibles, seulement un sur cinq utilise la Prep». Au final, le constat est amer : «L’utilisation de la Prep par des personnes autres que des HSH apparaît extrêmement marginale, et en particulier par des femmes, dont la proportion parmi les usagers a très peu progressé depuis 2016 et ne dépasse guère 3 %.»

Et ce n’est pas la seule limite : «D’autres groupes de population sont exposés à des risques élevés de contracter le VIH et concentrent une part importante des transmissions. Les trois quarts des nouveaux diagnostics en population hétérosexuelle concernent des personnes nées à l’étranger, dont huit sur dix dans un pays d’Afrique subsaharienne. Les hommes et les femmes hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne représentent ainsi près du tiers de l’ensemble des nouveaux diagnostics observés en France en 2018.» Enfin, «les personnes trans, et les travailleurs et travailleuses du sexe, notamment étrangers, confrontés à des conditions de vie très précaires et une forte stigmatisation, constituent deux autres groupes de population numériquement faibles, mais disproportionnément concernés par l’épidémie de VIH en raison du cumul de facteurs qui majore leur exposition aux risques». Et voilà donc que ceux qui auraient besoin fortement de la Prep – les femmes, les migrants, les personnes trans, les prostituées –, n’y ont pas accès, ou du moins ne s’en servent pas.

En 2021, le bilan est donc sévère. Et les raisons de cet échec sont connues, listés sans surprise par le CNS. D’abord, «la promotion de la Prep a jusqu’ici été ciblée quasi exclusivement en direction des HSH». Ensuite, l’offre actuelle se fait par le biais des centres de dépistages et dans des services hospitaliers spécialisés. «Cela n’est pas adapté à certains publics et cela apparaît par ailleurs fréquemment saturé.» La solution ? Elle est connue de tous : l’ouverture de la prescription de la Prep à tous les médecins. Or cela bloque, la Direction générale de la santé débordée tarde à pondre un décret le permettant. Et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ne secoue guère ses troupes.

6 000 nouveaux contaminés par an

Mais cela ne suffira pas. Car, comme le souligne le CNS, «en dehors des structures spécialisées, les professionnels de santé sont peu sensibilisés et formés aux questions de santé sexuelle et de prévention des risques liés à la sexualité». Ainsi certains professionnels redoutent que la Prep puisse avoir des effets inverses, entraînant comme une «désinhibition des comportements et compensation du risque». Pour le CNS, s’il est indéniable que le développement de la Prep s’inscrit «dans un contexte de baisse de l’usage systématique du préservatif, d’augmentation des infections sexuellement transmissibles et d’accroissement de certains comportements à risques, notamment liés aux pratiques de chemsex [relations sexuelles sous drogues, ndlr]», rien n’indique que cela est lié à la diffusion de la dite Prep.

Que va-t-il se passer ? Les réponses sont connues. Le CNS insiste ainsi sur un changement de paradigme nécessaire : la Prep «doit désormais être définie comme outil de prévention pouvant bénéficier à toute personne à différents moments de la vie pour se protéger du VIH». Des campagnes grand public et promotion ciblée doivent être menées. «Les nombreux freins observés à un recours plus large à la Prep doivent désormais être levés.» Et cela d’autant plus que l’accès à de nouvelles modalités de Prep à longue durée d’action arrivent. C’est-à-dire qu’il va suffire, bientôt, d’une seule prise d’un médicament par mois pour être protégé.

Des opportunités s’ouvrent. Et ce temps qui passe est perdu. Rappelons que tous les ans il y a autour de 6 000 nouvelles contaminations, et que même en termes froidement économiques, faire baisser ce chiffre se révélerait particulièrement rentable…

Source : Transversal Mag

Eclipsé par la PrEP, le traitement post-exposition (TPE) est un outil prophylactique efficace. S’il a toute sa place dans les stratégies de prévention, aucune étude globale ne vient en mesurer l’utilisation en France. Focus sur un moyen de prévention qui mériterait d’être mieux connu.

On pourrait comparer le TPE (traitement post exposition) à la pilule du lendemain. On le prend après un rapport sexuel à risque pour bloquer la diffusion du VIH dans le corps. Selon une étude observationnelle canadienne, c’est efficace à au moins 80 % et probablement bien plus si le suivi et l’observance sont scrupuleux durant les 28 jours que nécessite le traitement.

Selon les recommandations du rapport Morlat, le TPE doit être dispensé suite à un rapport sexuel sans préservatif ou suite à un accident de préservatif dans trois cas de figure. Le premier quand le partenaire est connu pour être séropositif avec une charge virale détectable. Le deuxième cas, bien plus courant, quand le partenaire est une personne faisant partie d’un groupe à prévalence élevée. Entendez par là : un HSH (homme ayant des rapports sexuels avec des hommes) multipartenaire, un(e) travailleur(euse) du sexe, une personne originaire d’une région à forte prévalence du VIH (Afrique, Caraïbes dont Antilles françaises, Amérique du Sud dont Guyane et Asie) ou un UDI (usager de drogue injectable). Le troisième cas de figure concerne les victimes de viol. Même si toutes les pratiques sexuelles ne font pas courir le même niveau de risque de contamination, le TPE est aujourd’hui recommandé pour toutes à l’exception des fellations sans éjaculation.

S’il est impossible, en l’absence d’étude nationale, d’évaluer l’ampleur de son usage en France, nous pouvons en avoir un assez bon aperçu en comparant les résultats d’études locales récentes. Aux urgences de Bichat à Paris, environ 800 TPE sont réalisés par an dont 60 % pour des risques sexuels, 200 au Trait d’Union de Strasbourg et 145 dans les urgences de Savoie, d’Isère et de Haute-Savoie (chiffres du COREVIH Arc Alpin en 2019).

Dans les faits « je dirais qu’actuellement les hétérosexuels représentent la moitié des TPE et les HSH l’autre moitié », évalue Enrique Casalino, chef des urgences de Bichat et Beaujon. Assez logiquement, ces derniers bénéficient donc bien plus largement aux hommes qu’aux femmes. L’âge moyen tourne autour de 29 ans.

Autre donnée intéressante : le fort pourcentage de TPE demandés dans le cadre d’un viol , autour de 10-11 % dans les trois départements dépendant de la COREVIH Arc alpin et au Trait d’Union de Strasbourg en 2019. Le taux monte à 13,3 % dans une étude de la COREVIH Pays de Loire (et même à 26,8 % si on se resserre sur la seule population hétérosexuelle). Le recours à une TPE suite à une relation sexuelle à risque avec un(e) prostitué(e) concernait lui 22 % de la population hétérosexuelle dans la COREVIH Pays de Loire.

La réactivité est le maître mot

Aujourd’hui seules les urgences ou les CeGGID sont habilités à prescrire le TPE, idéalement dans les 4 heures et au plus tard dans les 48 heures suivant le rapport non protégé. « Si vous êtes dans ces délais, vous serez reçu avec un niveau de priorité équivalent à une pneumonie ou un infarctus », nous assure Enrique Casalino, ce que confirme Pablo qui n’a attendu que quinze minutes quand il est allé demander il y a six mois un TPE à l’Hôtel Dieu de Paris.

Si la prise de risque correspond aux recommandations du rapport Morlat, la personne prend son premier comprimé à l’hôpital et reçoit un starter kit pour 3-4 jours, le temps de consulter un infectiologue pour effectuer un première sérologie et recevoir la suite du traitement. À Bichat, le patient n’a même pas besoin de faire la démarche de prise de rendez-vous. Celui-ci lui est donné en même temps que le starter kit, afin d’éviter les risques de perdus de vue. Une deuxième sérologie doit ensuite être réalisée à 6 et 12 semaines.

Mal connu, ce dispositif est aujourd’hui clairement également sous-employé. Selon le suivi barométrique IFOP pour Sidaction de février 2021, seuls 37 % des jeunes de 15-24 ans interrogés connaissent l’existence du TPE et savent qu’il doit être pris au plus tard dans les 48 h suivant une prise de risque.

Par ailleurs, beaucoup sont ceux qui minimisent le risque qu’ils ont pris et demandent trop tard leur prise en charge. 15 à 20 % viennent hors délai aux urgences de Bichat. C’est notamment le cas des personnes qui ont consommé de l’alcool et/ou des drogues (dont le chemsex). « Cela accroit sensiblement la prise de risque et ralentit la décision d’avoir recours à un TPE », note Enrique Casalino.

Autre problème à ne pas négliger : les patients qui arrêtent le traitement avant la fin du protocole, l’angoisse passée, à cause d’effets secondaires (de plus en plus rares avec les nouvelles molécules). Le deuxième rendez-vous avec l’infectiologue permet de poser les choses. C’est une mise au point salutaire et cela peut être l’occasion de revenir avec le partenaire pour un dépistage. « Avec mon travail, ce n’était pas évident de devoir revenir à l’hôpital 3 jours plus tard, nous confie pourtant Pablo qui aurait au départ préféré recevoir les 28 comprimés d’un coup « mais, cela s’est bien passé », confie le jeune homme de 30 ans.

Des pistes pour assouplir le dispositif

La souplesse et la qualité de la prise en charge par les soignants sont à ce moment là cruciales comme l’a constaté Nicolas Charpentier, coordinateur de Aide en Haute–Savoie et membre du COREVIH Arc Alpin, à l’occasion de l’étude Qualipep : « Lors des entretiens que nous avons menés, plusieurs personnes se sont plaintes d’avoir été jugées lors de leur demande de TPE sur leurs pratiques et leur orientation sexuelle, ce qui a pu ensuite les dissuader de la redemander »confie-t-il.

Parmi les suggestions qui revenaient souvent lors des entretiens figurait celle de diversifier les lieux où on pouvait se le procurer, comme le promeut d’ailleurs le rapport Morlat. Parmi les pistes les plus souvent évoquées, citons la primo-prescription du TPE par un médecin de ville comme cela devrait bientôt être le cas pour la PrEP. Une mise à disposition du starter kit sans ordonnance dans une pharmacie de ville sur le modèle de la pilule du lendemain ou des actions hors les murs par des associatifs préalablement formés, comme souhaite le faire le COREVIH Arc-Alpin.

Dernier point très important à préciser : le TPE est une opportunité de parler de la PrEP car les deux concernent assez souvent les mêmes publics. Dans 27 % des cas de TPE qui se sont présenté à eux, la PrEP a été proposée dans les centres du COREVIH Arc Alpin en 2019. On ignore combien l’ont initié à cette occasion mais Pablo, comme beaucoup, en on fait partie à Paris.

Source : Conseil National du Sida et des Hépatites virales

Le Conseil national du sida et des hépatites virales publie un Avis suivi de recommandations sur la place de la PrEP dans la prévention du VIH en France.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP), disponible et prise en charge en France depuis 2016, est un moyen de protection individuelle très efficace des personnes séronégatives. C’est également un levier essentiel sur le plan de la santé publique pour réduire l’incidence du VIH, en l’absence de vaccin.
Pourtant, les indicateurs épidémiologiques de l’infection par le VIH ne montrent pas un niveau de réduction de l’épidémie en France à hauteur de ce qui a été obtenu depuis plusieurs années à l’étranger, dans des villes et des pays comparables aux nôtres.
Au travers de onze recommandations, le CNS entend donner à la PrEP toute sa place dans la stratégie de prévention diversifiée du VIH et des IST.

Source : Santé Publique France

Santé publique France publie les données actualisées de surveillance des hépatites B et C qui montrent une stabilisation du nombre de personnes en affection longue durée pour une hépatite C en 2019 et une augmentation constante concernant l’hépatite B.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé un objectif mondial d’élimination des virus de l’hépatite B  (VHB) et de l’hépatite C  (VHC) d’ici à 2030. La France s’est engagée à atteindre l’élimination de l’hépatite C d’ici 2025, en intensifiant les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés et en renforçant l’accès aux soins et au traitement de l’hépatite C.

Afin de fournir des éléments contribuant à l’évaluation des actions mises en place, Santé publique France publie, comme chaque année, une actualisation des indicateurs épidémiologiques pour les hépatites B et C, notamment :

  • L’activité de dépistage des hépatites B et C en 2019, dans les laboratoires du secteur privé (dépistage Hépatite B ; dépistage Hépatite C) ;
  • Les personnes en affection de longue durée (ALD) pour une hépatite chronique C ou pour une hépatite chronique B (ensemble des bénéficiaires au 31/12/2019 et nouveaux bénéficiaires au cours de l’année 2019) (ALD Hépatite B ; ALD Hépatite C) ;
  • Les nouveaux diagnostics d’hépatite B aiguë ayant fait l’objet d’une déclaration obligatoire en 2019 (DO Hépatite B aiguë).

Points clés 2019 concernant l’hépatite B et l’hépatite C

L’augmentation de l’activité de dépistage des anticorps (Ac) anti-VHC pour le virus de l’hépatite C et de l’antigène (Ag) HBs, pour celui de l’hépatite B observée depuis 2010 dans le secteur privé se poursuit et s’intensifie légèrement :

  • +9% de personnes dépistées pour les Ac anti-VHC entre 2018 et 2019, soit 3,7 millions de personnes ayant réalisé 4,3 millions de tests en 2019 ;
  • +12% de personnes dépistées pour l’Ag HBs entre 2018 et 2019, soit 3,8 millions de personnes ayant réalisé 4,5 millions de tests en 2019.
Activité de dépistage des Ac anti-VHC (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)
Activité de dépistage des Ac anti-VHC (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)
Activité de dépistage de l’Ag HBs (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)
Activité de dépistage de l’Ag HBs (tests / 1 000 habitants), par département, France, 2019 (tous régimes)

Concernant la prise en charge médicale, après avoir diminué entre 2012 et 2016, le nombre de personnes en ALD pour une hépatite chronique C est relativement stable depuis 2016 (79 644 personnes au 31/12/2019, données tous régimes). Le nombre de nouveaux bénéficiaires de cette ALD, après une augmentation depuis 2014, particulièrement marquée en 2016 et 2017, est en diminution en 2018 et 2019 (7 207 nouveaux bénéficiaires en 2019).

Le nombre de bénéficiaires de l’ALD pour une hépatite chronique B est en constante augmentation depuis 2010, atteignant 36 180 au 31/12/2019 (données tous régimes). Le nombre de nouveaux bénéficiaires, en augmentation depuis 2010, est de 5 482 en 2019.

Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique C par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)
Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique C par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)
Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique B par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)
Nombre de personnes en ALD au 31 décembre 2019 pour une hépatite chronique B par département, ALD pour 100 000 habitants (SNIIRAM SNDS, données tous régimes)

Source : Têtu 

Le militant aura participé à sensibiliser le monde avec son fameux ruban rouge, devenu le symbole de la lutte contre l’épidémie de VIH/sida, à une époque où la société ne voulait pas voir les malades.

On l’a tous épinglé sans savoir forcément qui l’avait créé. Le ruban rouge, symbole mondial de la lutte contre le VIH, a perdu son créateur, Patrick O’Connell, mort à l’âge de 67 ans. Il était l’un des fondateurs de Visual AIDS, un groupe militant de soutien aux artistes vivant avec le virus. Pendant les années 1990, il a conçu des campagnes de mobilisation pour alerter sur le VIH et les discriminations qui entourent le virus.

Son frère, Barry, a indiqué au New York Times la mort du militant, survenue le 23 mars dans un hôpital de Manhattan. « Alors que tu es parti, ton militantisme autour du VIH/sida continuera à nous habiter grâce à ton infatigable travail. Merci Patrick. Act Up. Combattons. Arrêtons le sida »a réagi Act Up-New York. « Nous vivions dans une zone de guerre mais c’était comme si cette guerre était entourée de secret et que nous étions les seuls à en être informés », disait Patrick O’Connell en 2011 dans une interview à Newsday.

Lutter contre le déni du VIH/sida

Dans les années 1980, la société tout entière ne voulait surtout pas parler d’épidémie mais lui, comme nombre d’hommes gays, allait tous les mois aux funérailles d’amis. C’est à ce moment que Patrick O’Connell se met à multiplier les campagnes de sensibilisation. En 1991, Visual AIDS lance le ruban rouge, devenu depuis le symbole international de la lutte contre le VIH/sida.

Patrick O’Connell a organisé une distribution de ces rubans à des milliers d’Américains. Il a également permis, rappelle le New York Times, que le ruban soit porté à la télévision lors des Tony Awards, l’équivalent des Molière français. Le soir de la cérémonie, des militants ont réussi à placer ces rubans sur tous les sièges. Le présentateur a ouvert la soirée en arborant le ruban à sa pochette et de nombreuses célébrités l’ont suivi.

Des projets pour montrer le deuil

Le symbole a commencé à ensuite être reconnu dans d’autres villes du pays. Les rubans sont apparus aux Oscars, aux Emmy Awards puis aux Grammys. La Poste américaine l’a utilisé comme timbre en 1993. En 1989,  le « jour sans art » propose aux galeries et aux muséums de mettre un linceul sur leurs oeuvres pour symboliser le deuil des artistes. Des musées d’envergure internationale ont participé, de New York à Los Angeles. Un soir de 1990, la skyline de New York est devenue sombre alors que les monuments, les ponts, les immeubles ou encore Broadway ont éteint leurs lumières pendant 15 minutes. Sous Bill Clinton, en 1993, la Maison Blanche participe également à l’événement.

« C’était la vie de nos amis et de tous ceux que nous ne connaissions pas »

« Dans ces projets, quelque chose d’important était en jeu : c’était la vie de nos amis et de tous ceux que nous ne connaissions pas », expliquait Patrick O’Connell en 2013 dans un documentaire. Né le 12 avril 1953, c’est au milieu des années 1980 qu’il apprend qu’il est contaminé. Il doit alors avaler plus de 30 cachets par jours. Après un sevrage d’alcool, il s’investit auprès de Visual AIDS en 1989.

James Morrow, l’homme qui a partagé sa vie, est mort du cancer en 2000. « Autour de lui, de nombreuses personnes qui l’ont accompagné dans son combat sont morts, il devait lutter avec sa maladie seul. Il était l’un des derniers survivants de cette époque », témoigne son ami proche Peter Hay Halpart, cité par nos confrères américains.

Catégories VIH

Source : Eco Actu Maroc

Une enquête réalisée dans 24 pays en Afrique et 7 pays en Asie a révélé que la crise sanitaire liée à la COVID-19 a fortement perturbé la prestation des services de santé. Dans le cas de la lutte contre le VIH, les données sont particulièrement alarmantes. L’ALCS estime qu’il est indispensable d’investir dans les systèmes de santé communautaires pour atteindre les objectifs que s’est fixés la communauté internationale dans la lutte contre les grandes épidémies.

 Un récent rapport du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme fait le constat que plusieurs pays à revenu faible et intermédiaire ont dû s’appuyer sur les agents de santé et notamment les agents de santé communautaire dans le contexte de la COVID-19 pour assurer la continuité des soins.

L’Association de lutte contre le sida (ALCS) et Coalition PLUS, réseau international d’associations communautaires de lutte contre le sida et les hépatites virales, rappellent qu’il est désormais indispensable d’investir aussi dans les systèmes de santé communautaires pour atteindre les objectifs que s’est fixés la communauté internationale dans la lutte contre les grandes épidémies (sida, tuberculose et paludisme).

L’enquête réalisée dans 24 pays en Afrique et 7 pays en Asie révèle que la crise sanitaire liée à la COVID-19 a fortement perturbé la prestation des services de santé. Dans le cas de la lutte contre le VIH, les données sont particulièrement alarmantes.

Durant la période d’avril à septembre 2020, le dépistage a chuté de 41% en comparaison avec la même période en 2019. Les services d’orientation des patients et de traitement du VIH ou autre infection sexuellement transmissible ont diminué de 37% durant la même période.

La perturbation de ces services menace les progrès réalisés jusqu’à présent dans la lutte contre le sida puisque l’orientation des patients-es et le dépistage du VIH sont des étapes incontournables pour prendre en charge l’infection, accéder aux traitements et réduire les risques de décès et de transmission.

En ce qui concerne la tuberculose, l’enquête note que l’orientation des patients suspectés vers le diagnostic et le traitement a chuté de 59% tandis que les diagnostics du paludisme ont baissé de 31%.

Dans la majorité des pays dans lesquels l’enquête a été menée, les structures de santé ne disposaient pas d’équipements de protection suffisants (gants, masques, désinfectant pour les mains, etc.) pour permettre aux agents de santé de se protéger contre la COVID-19.

Une riposte communautaire vitale Selon ce rapport, « Les agents de santé et les agents de santé communautaires qui fournissent des soins et des services dans des contextes formels et informels sont au cœur des systèmes de santé résistants et pérennes. Le COVID-19 a directement menacé leur sécurité et leur capacité à faire leur travail. (…) Toutes les catégories d’agents de santé ont été touchées, ce qui démontre encore une fois la nécessité de fournir de la formation, une protection et des équipements de protection individuelle (EPI) aux agents de santé à tous les niveaux ».

C’est ce que les associations membres et partenaires de Coalition PLUS ont fait dès avril 2020 pour permettre la continuité des services aux plus vulnérables et éloignés du soin. Dans leur pays où elles étaient déjà des acteurs clé dans la lutte contre le sida et les hépatites virales, les associations membres et partenaires de Coalition PLUS ont proposé leur expertise aux autorités nationales afin d’assurer la continuité des soins dans ce contexte exceptionnel.

Au Maroc, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) -membre de Coalition PLUS- a été autorisée à distribuer les antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH sur leur lieu de résidence, ce qui a permis de maintenir dans le soin de nombreux patients, notamment ceux vivant dans des zones reculées.

Grâce au fonds d’urgence mis en place par Coalition PLUS avec le soutien de ses principaux bailleurs tels que UNITAID, l’Agence française de développement, Expertise France, la Fondation Robert Carr et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Association de lutte contre le sida a maintenu, et ce dans tous ses locaux, les services liés à la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), des hépatites et du VIH.

Ainsi, le dépistage du VIH a continué d’être pratiqué et était effectué par un médecin ou par un intervenant associatif formé. De plus, des matériels de prévention du VIH et du VHC ainsi que des masques ont été mis à la disposition des bénéficiaires des services de l’association.

Par ailleurs, en plus des médiateurs thérapeutiques et sociaux qui ont assuré la dispensation du traitement aux personnes vivant avec le VIH, les autres acteurs de l’ALCS ont assuré le lien avec l’ensemble des bénéficiaires à qui ils ont donné des conseils et des informations sur la Covid-19.

Ces acteurs ont aussi accompagné les bénéficiaires du Régime d’assistance médicale (RAMED) dans leurs démarches d’accès aux indemnités mises en place par les pouvoirs publics et à l’aide médicale d’urgence organisée par l’ALCS grâce aux donateurs et aux bailleurs de fonds.

Renforcer le système de santé communautaire Malgré leur rôle crucial joué dans un contexte mondial aussi particulier, les acteurs.rices communautaires restent trop peu reconnu.e.s et intégré.e.s dans les systèmes de santé au niveau national.

Afin de mieux lutter contre les pandémies et atténuer leurs impacts sur les populations, l’ALCS tente de maintenir les efforts dans la lutte contre les pandémies, pour ne pas perdre les acquis des dernières décennies,  matière de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et de développer et soutenir une approche intégrée des systèmes de santé.

Il est également recommandé de renforcer le financement des systèmes de santé communautaire afin de garantir l’accès à la santé de tous, et de reconnaître le système de santé communautaire en tant que structure complémentaire du système public, car il amène le soin aux bénéficiaires et personnes éloignées du soin, dans un cadre adapté au mode vie et besoins des personnes, et permettent ainsi de ne « laisser personne de côté », comme le recommande l’OMS.

L’ALCS estime nécessaire la reconnaissance, la valorisation et la rémunération des ressources humaines et de l’expertise communautaires pour qu’elles ne soient plus des fonctions précaires, mais des métiers pérennes.

 

Source : Seronet

L’annonce de sa séropositivité est souvent un moment clé pour les personnes vivant avec le VIH dans leur relation aux autres. Quel est l’impact de cette annonce chez les mères séropositives dans leur relation avec leurs enfants ? C’est ce qu’a voulu savoir une étude américaine publiée sur le site aidsmap.

Auto-évaluations

Cette étude menée par la Dre Nada Goodrum et ses collègues de l’Université médicale de Caroline-du-Sud (États-Unis) s’est concentrée sur des mères vivant avec le VIH. Le terme « mère » comprend une majorité de mères biologiques, mais aussi des parents de genre féminin en charge de l’éducation des enfants (comme une grand-mère, par exemple). Les participantes étaient originaires des villes de Los Angeles, San Diego et Atlanta. Les entretiens ont été menés en anglais ou en espagnol. En tout, 148 mères vivant avec le VIH ont été incluses dans l’étude avec 348 enfants (âgés-es entre 6 et 14 ans). Une grande majorité (80 %) était des mères célibataires et près d’un tiers sans emploi. Plus de la moitié des enfants (58 %) étaient afro-américains, un tiers (35 %) était hispanique/latino.

Les mères et leurs enfants devaient participer à trois auto-évaluations, suite à l’annonce de la séropositivité. Les mères devaient évaluer la réaction de leurs enfants (y compris d’éventuels signes d’agressivité), leur style parental et leur niveau de stress. Les enfants devaient évaluer la communication parent-enfant, la qualité de la relation et leur propre ressenti. Les auteurs-rices de l’étude ont comparé les résultats de ces évaluations entre les mères qui avaient fait une annonce complète, partielle ou qui n’avaient pas fait d’annonce. Une annonce complète était définie par le fait de prononcer le mot VIH ou sida. Une annonce partielle correspondant à l’annonce d’une maladie sans la nommer précisément. La première évaluation avait lieu peu après l’annonce (avec un taux de réponse à 100 %), puis trois mois après (95 % de taux de réponse) et enfin quinze mois après (79 % de taux de réponse). L’étude comprenait également des entretiens approfondis avec quelques familles, celles dans lesquelles les enfants avaient eu connaissance du statut sérologique de leur mère, soit 14 mères et 13 enfants.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet

Source : Onusida

Quarante ans après le signalement des premiers cas de sida et à quelques semaines de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH, le Secrétaire général des Nations Unies a publié un nouveau rapport contenant des recommandations et des objectifs afin que l’humanité comble son retard pour mettre fin au sida.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a averti que l’épidémie de VIH continue de se développer dans plusieurs contextes malgré les efforts soutenus et les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH dans certaines zones et auprès de certaines populations. Il a émis pour cela un ensemble de 10 grandes recommandations.* Si tous les pays les appliquent, la pandémie de sida sera supprimée à l’horizon 2030 de la liste des menaces de santé publique comme indiqué dans les Objectifs de développement durable. Dans un nouveau rapport, Lutter contre les inégalités et redresser le cap pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030, le Secrétaire général des Nations Unies encourage à lutter contre les inégalités qui barrent la route du progrès.

« Jusqu’à présent, les progrès qui ont été accomplis dans le cadre de l’action contre le VIH n’ont, en définitive, jamais suffi à mettre fin à la pandémie. Il est impératif de sortir de ce cycle de plus en plus coûteux et précaire et de corriger le tir de toute urgence », déclare M. Guterres dans le rapport. « Si les cibles mondiales en 2020 n’ont pas été atteintes, c’est principalement à cause des inégalités. L’élimination des inégalités est porteuse de changement pour les personnes vivant avec le VIH, les communautés et les pays. »

Les objectifs mondiaux définis dans la Déclaration politique de 2016 de l’Assemblée générale pour mettre fin au VIH n’ont pas été atteints, et de loin, ce qui a permis à la pandémie de sida de se développer dans de nombreuses régions et de nombreux pays. Le 1,7 million de nouvelles infections au VIH enregistrées en 2019 est ainsi trois fois supérieur à l’objectif fixé pour 2020, qui devait être inférieur à 500 000 nouveaux cas. En outre, les 690 000 décès dus au sida en 2019 dépassent largement l’objectif de 2020 consistant à réduire les décès à moins de 500 000 par an.

« Mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030 est toujours un objectif réalisable. De nombreux pays montrent que des progrès rapides contre le VIH sont possibles lorsque l’on adopte des stratégies éclairées par des données probantes et des approches basées sur les droits humains », a souligné la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cela nécessite néanmoins une véritable volonté politique pour lutter contre les injustices sociales et les inégalités, qui continuent d’aggraver la vulnérabilité de certains groupes de personnes et de certaines communautés face à une infection au VIH. »

Le rapport indique que la COVID-19 a engendré de nouvelles difficultés. Le Secrétaire général des Nations Unies prévient toutefois que la COVID-19 n’est pas une excuse pour ne pas atteindre les objectifs de lutte contre le sida. Il s’agit plutôt d’un signal d’alarme destiné aux pays : ils ne peuvent plus se permettre de ne pas investir suffisamment dans la préparation et dans les ripostes aux pandémies.

Parallèlement, la pandémie de COVID-19 a révélé les nombreux bienfaits collatéraux apportés par les investissements dans la santé et le développement liés au VIH. De fait, les services communautaires qui ont vu le jour dans le cadre de la riposte au VIH permettent aujourd’hui de surmonter les obstacles extraordinaires imputables à la COVID-19.

Les 10 recommandations pour redresser le cap comprennent les aspects suivants : lutter contre les inégalités et atteindre toutes les personnes vivant avec ou exposées au risque d’infection au VIH afin de réduire les nouvelles infections à moins de 370 000 par an et les décès dus au sida à moins de 250 000 par an d’ici 2025 ; donner la priorité à la prévention du VIH pour garantir que 95 % des personnes exposées à un risque d’infection ont accès à des options de prévention du VIH efficaces d’ici 2025 ; et éliminer les nouvelles infections chez les enfants.

Le rapport souligne qu’il est essentiel de traiter les facteurs sociaux et structurels qui perpétuent les inégalités. Il souligne, par exemple, comment des inégalités entre les sexes alimentées par des normes de genre néfastes limitent chez les femmes l’utilisation des services de lutte contre le VIH et de santé sexuelle et reproductive en perpétuant les violences sexistes et en réduisant leur pouvoir de décision, que ce soit en empêchant les femmes et les filles de refuser des rapports sexuels non souhaités, de négocier des rapports sexuels plus sûrs ou de contrôler leur risque d’infection.

Ce rapport montre également comment les communautés vulnérables, marginalisées et criminalisées, telles que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les toxicomanes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes transgenres, la population carcérale et la population migrante, demeurent également exposées à un risque d’infection à VIH plus élevé que la population générale, car elles ne reçoivent pas les informations et les services essentiels de traitement, de prévention et de soins anti-VIH.

Le Secrétaire général des Nations Unies décrit comment les communautés de personnes vivant avec le VIH, exposées et touchées par le virus constituent le pilier de la riposte au VIH. Les initiatives menées par des personnes séropositives, des femmes, des populations clés, des jeunes et d’autres communautés touchées identifient et comblent des inégalités et des lacunes dans les services essentiels, défendent les droits de leurs pairs et élargissent la portée, l’échelle et la qualité des services de santé.

Dans ce rapport, M. Guterres salue la stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021–2026 récemment adoptée par l’ONUSIDA : End Inequalities, End AIDS. « L’ONUSIDA a articulé sa stratégie mondiale de lutte contre le sida pour 2021–2026 autour des enseignements tirés par les pays, les villes et les populations qui ont réussi à accélérer leur riposte face au VIH au cours des cinq dernières années », a déclaré M. Guterres. « Les parties prenantes de l’action mondiale contre le sida et l’ONUSIDA se sont penchées plus particulièrement sur la question des inégalités en vue d’élaborer une nouvelle stratégie audacieuse, assortie de nouveaux objectifs ambitieux, précis et adaptés afin d’aider en priorité les personnes les plus défavorisées. »

Ce rapport voit le jour 25 ans après la création de l’ONUSIDA et décrit comment la COVID-19 a révélé au grand jour les inégalités sociales et les faiblesses du système de santé. Le Secrétaire général des Nations Unies déclare que le monde devrait tirer parti de l’expérience de la riposte à la pandémie de sida pour renforcer les systèmes de santé à travers le monde et améliorer la préparation aux pandémies. Il appelle également à renforcer la solidarité mondiale pour combler l’écart entre les ressources nécessaires et celles réellement allouées à la lutte contre le VIH et pour que les investissements annuels dédiés au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire atteignent 29 milliards de dollars d’ici 2025.

*Voici les 10 recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies :

  1. Réduire et mettre fin aux inégalités aiguës et croisées qui entravent les progrès pour mettre fin au sida.
  2. Donner la priorité à la prévention du VIH et faire en sorte que, d’ici à 2025, 95 % des personnes exposées au risque d’infection par le VIH aient accès à des options de prévention combinées appropriées, hiérarchisées, centrées sur la personne et efficaces et que ces personnes y aient recours.
  3. Remédier aux carences en matière de dépistage, de traitement et de suppression virale du VIH qui limitent l’efficacité des mesures de riposte au VIH, et atteindre, d’ici à 2025, les cibles 95–95–95 fixées pour le dépistage et le traitement dans toutes les sous-populations, tous les groupes d’âge, y compris les enfants vivant avec le VIH, et dans tous les contextes géographiques.
  4. Éliminer la transmission verticale du VIH et mettre fin au sida pédiatrique.
  5. Placer l’égalité des genres et les droits humains des femmes et des filles dans toute leur diversité au premier plan des efforts visant à atténuer le risque et les conséquences du VIH.
  6. Appliquer le principe de « participation accrue des personnes vivant avec le VIH/sida » et donner aux groupes de personnes vivant avec le VIH, aux femmes, aux adolescentes et adolescents et aux jeunes, ainsi qu’aux populations clefs, les moyens de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le VIH.
  7. Respecter, protéger et réaliser les droits humains des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque d’infection et touchées par le VIH, et faire en sorte que, d’ici à 2025, moins de 10 % des personnes vivant avec le VIH et des populations clefs soient victimes de stigmatisation et de discrimination.
  8. Renforcer la solidarité mondiale pour combler le déficit de ressources consacrées à la riposte au VIH et porter ces investissements annuels dans les pays à revenu faible et intermédiaire à 29 milliards de dollars d’ici 2025.
  9. Accélérer la mise en œuvre d’une couverture sanitaire universelle et des systèmes de soins de santé primaires solides, reconstruire en mieux vers plus d’équité en tenant compte des enseignements de la pandémie de COVID-19 et des crises humanitaires, et améliorer la sécurité sanitaire mondiale et la préparation aux pandémies futures.
  10. Tirer parti des 25 années d’expérience du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), de ses compétences et de son mandat pour mener une action collaborative multisectorielle, multipartite et fondée sur les droits afin de mettre fin au sida et d’apporter, à chaque personne, la santé qui est considérée comme bien public mondial.

Source : L’Express

Des essais cliniques pour un traitement oral sont en cours sur des « adultes sains » entre 18 et 60 ans, aux États-Unis et en Belgique.

Après le vaccin, le médicament ? L’entreprise américaine Pfizer travaille à l’élaboration d’un traitement contre le Covid-19. Le géant pharmaceutique espère le rendre disponible d’ici fin 2021, a déclaré mardi Albert Bourla, PDG de Pfizer, à la chaîne CNBC. Avant cela, leur médicament devra d’abord passer toutes les étapes de l’essai clinique en cours. Pour l’instant, il se trouve encore en phase 1, qui vise à déterminer s’il est bien toléré par les participants. S’il franchit cette première étape, il pourra passer aux phases 2 et 3, visant à confirmer sa sûreté et à valider son efficacité. Enfin, il devra être autorisé par les autorités sanitaires.

Comment fonctionne ce médicament ?

Le traitement de Pfizer, baptisé PF-07321332, est un « inhibiteur de protéase », un antiviral déjà utilisé seul ou avec d’autres antivirauxdans le traitement du VIH et du virus de l’hépatite C. Comme son nom l’indique, ce type de médicament cibler les protéases des virus – une enzyme -, ce qui les empêchent de se multiplier et d’envahir le corps humain. Idéalement, ce médicament doit être administré dès les premiers symptômes de la maladie afin de bloquer sa progression le plus vite possible.

Le PF-07321332, « a été conçu pour attaquer la « colonne vertébrale » du SARS-CoV-2 et l’empêcher de se reproduire dans nos nez, nos gorges et nos poumons », résume le quotidien britannique The Telegraph. Dans un communiqué publié le 23 mars, Pfizer rappelle que les traitements visant les protéases « ne sont généralement pas associés à une toxicité. Ainsi, cette classe de molécules pourrait fournir des traitements bien tolérés contre le Covid-19 ». Néanmoins, si ces médicaments sont généralement très efficaces, ils peuvent tout de même provoquer quelques effets secondaires.

Comment sera administré le médicament ?

Le traitement de Pfizer se présente d’abord sous la forme d’un comprimé oral à avaler. Celui-ci « pourrait être prescrit dès le premier signe d’infection, sans que les patients soient hospitalisés ou dans un état critique », explique Mikael Dolsten, directeur scientifique et président de la recherche, du développement et de la médecine au niveau mondial de Pfizer, dans le communiqué de l’entreprise.

Mais Pfizer prépare également un antiviral par intraveineuse, « un potentiel nouveau traitement pour les patients hospitalisés ». Le groupe pharmaceutique espère ainsi « compléter la vaccination dans les cas où la maladie se manifeste toujours ».

Où en sont les essais cliniques ?

Pfizer a déjà réalisé des essais in vitro du PF-07321332, c’est-à-dire des essais menés en laboratoire dans des cultures de virus, en dehors d’un organisme vivant. Dans ce cadre, l’antiviral a « démontré une puissante activité antivirale contre le SARS-CoV-2, ainsi qu’une activité contre d’autres coronavirus », affirme Pfizer. Selon Le Telegraph, le médicament a également été testé sur des animaux, une étape essentielle avant de l’administrer à des humains.

Comme l’indique le site ClinicalTrials.gov – un registre des essais cliniques en ligne -, l’essai de Pfizer vient de commencer. Il s’agit de la phase 1, qui vise à vérifier la sécurité du médicament et la tolérance des participants. Pfizer a enrôlé le premier participant le 11 février et compte inclure 60 hommes ou femmes en bonne santé âgés « de 18 à 60 ans », mais le recrutement n’est pas encore terminé. L’essai se déroule à la fois à l’Unité de recherche clinique de New-Haven, aux Etats-Unis, et à l’‘Unité de recherche clinique de Bruxelles, en Belgique.

Source : Le Quotidien du Pharmacien

Le surrisque de méningiome associé à la prise de Lutéran et de Lutényl et de leurs génériques, avait été communiqué dès janvier par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de gr santé (ANSM). La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) publie deux rapports EPI-PHARE qui confirment les conclusions sur une association forte et dose-dépendante entre ces deux progestatifs et le risque de méningiomes intracrâniens.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait dès le début d’année proscrit l’utilisation de l’acétate de nomégestrol et de l’acétate de chlormadinone dans les indications suivantes : troubles de la ménopause, la contraception, traitement d’irrégularités du cycle, dysménorrhées essentielles et mastodynie non sévère. Cette décision reposant sur un surrisque de méningiome est désormais étayée par deux rapports EPI-PHARE (épidémiologie des produits de santé) de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) sur la base de deux études de cohorte à partir des données du Système national des données de santé (SNDS).

Tous deux corroborent les alertes de l’ANSM. En effet, en ce qui concerne l’acétate de chlormadinone, le risque absolu de méningiome chez les femmes qui l’ont utilisé durant de nombreuses années, par exemple 10 mg/jour pendant 5 à 30 ans dans le traitement de l’endométriose, est de 1/1 000 personnes-années. « Comme pour l’acétate de cyprotérone (Androcur N.D.L.R.), les méningiomes localisés dans la partie antérieure et moyenne de la base du crâne étaient particulièrement associés à l’exposition prolongée à l’acétate de chlormadinone », note le rapport qui ajoute que si le mécanisme biologique sous-jacent n’est pas encore complètement connu, « l’ensemble des éléments caractérise une relation de nature causale ».

La même observation est faite pour l’acétate de nomégestrol, qui possède une activité progestative puissante aux dosages de 3,75 et 5 mg. L’étude montre à ces dosages une association forte et dose-dépendante avec le méningiome traité par chirurgie ou radiothérapie. « Le risque absolu de méningiome chez les femmes qui ont utilisé l’acétate de nomégestrol durant 10 à 30 ans est de 2/1 000 personnes-années », indique le rapport qui sera, comme son homologue, transmis à l’Agence européenne du médicament (EMA).

La CNAM confirme par ailleurs que le dispositif d’information annoncé en février est en cours de finalisation. Il comporte une fiche d’information destinée aux patientes, une attestation annuelle d’information, cosignée par le praticien et sa patiente, à présenter impérativement lors de la dispensation de ces médicaments dès lors qu’ils sont utilisés au-delà d’un an ainsi que des courriers d’information ciblés adressés aux professionnels de santé et aux patientes ayant respectivement prescrit et reçu Lutényl, Lutéran ou leurs génériques.