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Source : L’actualité

Une nouvelle étude pancanadienne à laquelle participeront des chercheurs montréalais s’intéressera à la réponse immunitaire des personnes vivant avec le VIH qui ont été infectées par le SRAS-CoV-2 ou vaccinées contre la COVID-19.

Les données scientifiques générées par l’étude COVAXHIV permettront de mieux comprendre la réponse immunitaire, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination chez cette population vulnérable qui a été peu étudiée en ce qui concerne la COVID-19, mais aussi chez des populations — comme les personnes âgées ou les patients qui reçoivent des traitements de chimiothérapie — dont le système immunitaire est possiblement affaibli.

«Nous espérons cibler une population de personnes qui ont été exclues des grands essais cliniques avec le vaccin, parce que souvent dans les essais cliniques, on essaie de recruter des gens qui ne sont pas trop malades, (…) qui n’ont pas trop de maladies secondaires», a expliqué la docteure Cecilia Costiniuk, qui est professeure agrégée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill et scientifique à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

La docteure Costiniuk et ses collègues recruteront 400 personnes vivant avec le VIH dans des cliniques de Montréal, d’Ottawa, de Toronto et de Vancouver. La première partie de l’étude évaluera la réaction des anticorps pour combattre le SRAS-CoV-2, jusqu’à un an après la vaccination. Ces données seront comparées aux réactions immunitaires d’un groupe témoin de 100 personnes qui ne sont pas séropositives.

Les chercheurs, a dit la docteure Costiniuk, souhaitent cibler les groupes qui ont été exclus des études cliniques qui ont mené à l’approbation des vaccins contre la COVID-19, comme les gens âgés de 55 ans et plus et ceux qui, en plus du VIH, présentent des comorbidités comme le diabète ou l’hypertension.

«On cherche des personnes comme celles qu’on verrait dans une clinique véritable, pas des personnes idéales, mais surtout des gens qui ont des problèmes de santé parce que nous savons que ce sont surtout eux qui sont à risque de problèmes comme la mortalité reliée à la COVID, a-t-elle dit. On veut vraiment cibler ces sous-populations vulnérables.»

Les chercheurs savent déjà que les individus qui sont vaccinés après avoir été infectés par le SRAS-CoV-2 généreront une réponse immunitaire beaucoup plus robuste. L’étude permettra de voir ce qu’il en est chez les gens qui vivent avec le VIH.

Des expériences antérieures ont d’ailleurs déjà montré que la vaccination doit être adaptée pour être efficace chez cette population.

«On sait que pour des maladies comme l’influenza, l’hépatite B et le pneumocoque, ces gens ne montrent pas une réponse immunitaire au vaccin aussi bonne que les gens non-VIH, a dit la docteure Costiniuk. Alors dans le passé, il y a eu des essais cliniques pour donner une double dose du vaccin ou des (adjuvants) supplémentaires. Nous soupçonnons que les gens avec le VIH n’auront pas une aussi bonne réponse au vaccin (contre la COVID-19) comparativement aux gens qui n’ont pas le VIH.»

Il sera ensuite possible de comparer la réponse immunitaire des gens vivant avec le VIH à la réponse immunitaire d’autres populations dont le système immunitaire est affaibli, comme les aînés ou les patients atteints du cancer, ce qui aidera à comprendre «comment différents types d’immunosuppression affectent la réponse immunitaire au vaccin contre la COVID», a-t-elle dit.

La deuxième partie de l’étude portera sur l’efficacité du vaccin chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux personnes non infectées par le VIH.

COVAXHIV est présentée comme la plus vaste étude jamais menée au Canada pour évaluer l’immunogénicité, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination contre la COVID-19 au sein d’une population diversifiée de personnes vivant avec le VIH.

Quelque 67 000 Canadiens vivraient avec le VIH.

L’étude profite d’un financement de plus de 2,6 millions $ provenant du gouvernement du Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada, du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC et de Halte à la propagation Ottawa.

Source : Univadis

À retenir

  • En l’absence d’autres facteurs de risque, les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui présentent un taux de CD4 supérieur à 100 cellules/μl et une suppression de la charge virale sous traitement antirétroviral peuvent arrêter en toute sécurité la prophylaxie secondaire contre la pneumonie à Pneumocystis jirovecii.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les recommandations européennes actuelles préconisent l’arrêt de la prophylaxie secondaire uniquement chez les patients présentant un taux de CD4 supérieur à 200 cellules/μl.
  • Ces résultats, qui suggèrent que la prophylaxie peut être arrêtée chez les patients présentant un seuil de CD4 plus faible (c.-à-d., un taux de CD4 supérieur à 100 cellules/μl), sont conformes aux autres résultats et aux recommandations américaines.

Principaux résultats

  • 10 476 patients atteints d’une pneumonie à Pneumocystis jirovecii ont été inclus, pour 74 295 personnes-années (PA) à risque de pneumonie secondaire.
    • Sur les 373 personnes ayant reçu un diagnostic de pneumonie secondaire, 25,5 % étaient des femmes, et l’âge médian était de 38 ans (intervalle interquartile : 34–44).
  • L’incidence de la pneumonie à Pneumocystis jirovecii récurrente pour 1 000 PA avec un taux de CD4 de 100–200 cellules/μl après l’arrêt de la prophylaxie : 3,9 événements, contre 1,9 événement sous prophylaxie (P = 0,1).
  • La réplication virale était fortement associée à une incidence plus élevée de pneumonie à chaque strate de numération des CD4, indépendamment de l’administration d’une prophylaxie.

Méthodologie

  • Une analyse rétrospective a été réalisée à partir de la cohorte européenne COHERE pour la période 1998–2015.
  • Financement : Agence nationale française de recherches sur le SIDA et les hépatites virales ; autres.

Limites

  • Il s’agit d’une étude observationnelle.
  • Le seuil de suppression virale utilisé était relativement élevé (400 copies/ml).
  • Le caractère généralisable des résultats est limité.

 

Source : Numéro

Du 22 juin au 8 juillet prochain, le Sidaction propose à la vente des photographies signées des plus grands photographes de mode au prix de 250 euros, dont l’intégralité des bénéfices seront reversés à la lutte contre le sida.

5 mois après la vente aux enchères “Fashion for Sidaction” de pièces de haute couture ayant permis de collecter plus de 200 000 euros, le Sidaction réitère l’expérience en proposant cette fois-ci à la vente des photos de mode. L’association, portée par sa présidente Françoise Barré-Sinoussi et sa vice-présidente Line Renaud, a fait appel aux plus grands noms de la photographie de mode. Jean-Baptiste Mondino, Sarah Moon, Erwin Blumenfeld, Inez & Vinoodh, Alasdair McLellan, ou encore Pierre Boulat…  En tout, 67 photographes internationaux ont offert une photographie. Chacune est éditée en 25 exemplaires, qui seront vendus sur le web au tarif unique de 250 euros.

Cette vente en ligne événementielle, pilotée par l’ambassadeur du Sidaction Jean Paul Gaultier, débutera en même temps que la Fashion Week masculine le mardi 22 juin 2021 à 14h, et se terminera avec la Semaine de la haute couture, le jeudi 8 juillet 2021 à 20h. L’intégralité de ses bénéfices sera reversée à la lutte contre le VIH, et permettra de financer des programmes de recherche, et des associations d’aide aux personnes vivant avec le sida en France comme à l’étranger. Une occasion unique d’acquérir une œuvre de l’un des photographes de mode les plus talentueux, tout en soutenant le Sidaction et ses missions.

La vente de photos de mode “Fashion for Sidaction” organisée par le Sidaction se déroulera du 22 juin au 8 juillet 2021 sur la plateforme www.fashionforsidaction.org.

Source : ONUSIDA

Après des semaines de discussions sérieuses la Réunion de haut niveau 2021 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida est en train de s’achever à New York, aux États-Unis d’Amérique. Les États membres des Nations Unies ont adopté un nouveau texte ambitieux et réalisable, la Déclaration politique sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030. Cette déclaration repose sur des données probantes et les droits humains, et servira de feuille de route importante pour faire avancer la riposte mondiale au VIH au cours des cinq prochaines années.

« Je remercie tous les États membres », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Au cours des deux derniers mois, ils ont rédigé, négocié et rendu une déclaration politique audacieuse qui guidera les efforts de l’humanité pour mettre fin à une pandémie qui ravage les pays et les communautés depuis 40 ans. »

Des avancées importantes ont été réalisées dans la déclaration politique 2021. Il s’agit notamment de nouveaux objectifs visant à garantir que 95 % des personnes exposées au risque d’infection au VIH utilisent des services de prévention combinée du VIH, d’accorder une plus grande importance à la prestation de services par les communautés (y compris un objectif visant à garantir que 80 % des services pour les populations clés sont fournis par les communautés), et d’un engagement pour mettre fin aux inégalités, allant bien au-delà de l’Objectif de développement durable 10, Réduire les inégalités.

La Réunion de haut niveau sur le sida a été convoquée par le président de l’Assemblée générale, et les ambassadeurs d’Australie et de Namibie ont mené les négociations sur la Déclaration politique au titre de co-facilitateurs. 193 États membres ont siégé pendant trois jours. On a compté 14 présidents, cinq vice-présidents et quatre Premiers ministres parmi les intervenants, et de nombreux dignitaires de haut niveau ont également participé aux tables rondes thématiques et aux 30 événements du programme-cadre égrainés au fil de la semaine. Les événements ont abordé des questions comme la manière d’étendre la couverture thérapeutique pour les enfants ou d’améliorer la réduction des risques et d’autonomiser les jeunes et les adolescent-es.

Voici les thèmes des cinq tables rondes :

  • Lutter contre les inégalités pour mettre fin au sida : 10 ans avant 2030.
  • Mettre les personnes et les communautés au centre de la riposte au sida.
  • Ressources et financement d’une riposte au sida efficace.
  • Promouvoir l’égalité des sexes et autonomiser les femmes et les filles dans la riposte au sida.
  • Lutter contre l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la riposte au sida et reconstruire en étant mieux préparés aux pandémies.

La Réunion de haut niveau sur le sida a également bénéficié du concours de personnes vivant avec le VIH, de hauts fonctionnaires des Nations Unies, de responsables d’organisations internationales, du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et d’autres parties prenantes, pour discuter des moyens concrets de mettre en pratique la nouvelle déclaration politique en action pour qu’elle porte ses fruits.

Une personnalité éminente et un militant de longue date pour la lutte contre le sida, Sir Elton John, fondateur de l’Elton John AIDS Foundation, a lancé un appel à l’action fort. Il a déclaré : « Avec votre leadership, nous pouvons vaincre le sida et la COVID-19 et mieux nous préparer aux autres pandémies qui suivront. Vous pouvez et ferez la différence. Et vous jouissez de soutiens innombrables, y compris celui des 38 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Ensemble, nous pouvons mettre fin à la peur et aux inégalités et, d’ici la fin de cette décennie, mettre fin à la pandémie de sida, une fois pour toutes ! Le monde regarde et nous n’avons pas de temps à perdre. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

 

Source : Diacritik

Malheureusement, en tant que vétérane de la lutte contre le sida, je fais partie des témoins du fait que l’AAH est un objet de combat très vieux et inscrit dans la durée pour Act Up qui n’a eu de cesse de faire valoir le droit à l’AAH des séropos, des malades du sida, des malades atteints de pathologies graves et des personnes qui souffrent de handicap. Un combat ancien et si rude qu’un de ses anciens présidents, je le rappelle, n’a touché son AAH qu’une fois mort.

C’est pourquoi, tout d’abord, je voudrais souligner qu’en dépit du refus des pouvoirs En Marche de déconjugaliser l’AAH, il y aurait lieu de savourer cette mobilisation comme une étape malgré tout victorieuse. Tant sont profonds les communs validistes qui président à l’organisation de notre société.

Il n’y a qu’à regarder combien, entre l’inaccessibilité matérielle des logements, des transports, la navigation entre voitures, vélos et terrasses, le simple fait de réussir à parvenir jusqu’ici, sur la place de l’Hôtel de ville, est déjà un parcours de combattante. Alors, avoir réussi à imposer cette déconjugalisation en problème politique et avoir fédéré autour l’ensemble des partis politiques à l’exception, donc, d’En Marche, n’est pas rien, même si la vigilance et la détermination restent de mise à s’assurer que ces soutiens d’opposition demeurent soutien quand ils passent à leur tour aux responsabilités et redeviennent gestionnaires.

Mais c’est ainsi que fonctionne notre vie politique que de devoir travailler au corps les oppositions pour que se transforment les hégémonies culturelles. Il n’est pas surprenant que cette mobilisation et cette avancée soient portées en premier lieu par les personnes les premières concernées, ainsi que des féministes et des queers, tant cette déconjugalisation remet en question la centralité des articulations idéologiques validistes, productivistes et patriarcales qui nous gouvernent.

L’AAH, encore aujourd’hui, n’a rien à voir avec la volonté de donner les moyens financiers de leur autonomie aux personnes en situation de handicap mais demeure, au mieux, un avatar de politiques de charité qui continuent de gérer les ressources publiques non comme appartenant au droit commun mais comme une aumône consentie par les classes possédantes, une attribution condescendante indexée sur la capacité à contribuer et à se plier à une répartition inéquitable du travail et des richesses.

Exiger la déconjugalisation, c’est d’abord une exigence concrète de refus de la misère financière à laquelle elle condamne, c’est refuser qu’il soit admis comme normal et même solidaire que d’aucun•e•s y soient condamnés, c’est refuser qu’il soit considéré comme normal que la valeur des vies soit hiérarchisée et soumise à un statut d’actif et de productif patriarcal et capitaliste. C’est refuser que l’Etat ne soit outil privatif destiné à servir et reproduire cet ordre public inique. C’est refuser que nos familles et nos conjugalités en servent de mode de gestion palliatifs.

Les ressources publiques nous appartiennent, l’autonomie est un combat. Nous le mènerons.

Texte de Gwen Fauchois, lu par elle lors du rassemblement pour la déconjugalisation de l’AAH organisé par Act Up – Paris, le 13 juin 2021, Paris, place de l’Hôtel de ville. 

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé. Elle informe, soutient, accompagne et défend les droits des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale et ceux qui les accompagnent depuis 30 ans. Pour ce faire, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un programme d’éducation thérapeutique (ETP) et développe différents outils d’information thérapeutique (brochures, dépliants, site Internet, applications pour smartphones).

Au sein d’un petite structure associative, vous aurez pour mission :

  • De réaliser des outils d’information et de médiation à destination des personnes qui vivent avec le VIH et/ou une hépatite, des personnes exposées à ces mêmes virus et des personnes qui les accompagnent (proches, professionnels de santé, associatifs). Par exemple, nous avons de prévu d’ici la fin d’année la mise à jour de notre dépliant Info Vaccin, une vidéo pédagogique animée sur les génériques.

Dans ce cadre, vous devrez :

  • Coordonner les projets éditoriaux et numériques : recherche documentaire, coordination des comités de pilotage, rédaction de fiches projet (éventuellement de documents), analyse fonctionnelle et définition de cahier des charges, suivi de prestataires, relecture et correction, validation scientifique, suivi de fabrication et gestion de la diffusion.
  • Gérer les relations avec les prestataires sur ses missions : routeurs, imprimeurs, graphistes, agences web et autres fournisseurs.
  • S’assurer de la bonne mise à disposition de nos outils éditoriaux dans le réseau de diffusion et, plus généralement, assurer le suivi des relations avec l’ensemble des dépositaires de nos documents. En effectuer un reporting.
  • Participer à la vie de l’association : réunion d’équipe, conseils d’administration, assemblée générale, événements externes (congrès, colloques, etc.).

Profil du/de la candidate

De formation supérieure en santé publique, gestion de projet et/ou en médiation santé, pouvant faire valoir d’une expérience professionnelle pertinente.

  • Bonne connaissance des enjeux VIH/Sida et des acteurs impliqués, comme les associations de patients.
  • Vous maitrisez la méthodologie de gestion de projet, vous êtes capables d’identifier les besoins du terrain et d’être force de proposition pour y répondre.
  • Votre expression écrite et orale est irréprochable.
  • Vous êtes capables d’animer de petites équipes composées de personnes aux profils divers (prestataires, stagiaires, volontaires, bénévoles, professionnels de santé, etc.).
  • Vous maitrisez les outils bureautiques (Pack Office). Connaissance appréciée d’InDesign et/ou Photoshop.

 

Qualités :  

Vous êtes rigoureux(se), débrouillard(e), dynamique et autonome. Vous avez de bonnes capacités d’adaptation, notamment dans une petite structure, et un intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida et les questions de santé sexuelle. Vous disposez également de qualités relationnelles avérées (écoute, pédagogie, esprit d’équipe, …).

 

Les candidatures des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale sont les bienvenues de même que les patients experts.

Lien hiérarchique : directrice de l’association

Conditions : CDD de 6 mois à temps plein (38,33h du lundi au vendredi), statut cadre

Rémunération : 2350-2500/mois selon profil et expérience.

Avantages : tickets restaurants (8,90 €, pris en charge à 60%), mutuelle (prise en charge à 75%), transports (pris en charge à 50%)

Lieu : siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème + télétravail

Poste à pourvoir dès que possible

CV + Lettre de Motivation par mail uniquement à jcharbonnier@actions-traitements.org

 

Source : Parole de mamans

Depuis 1984, l’association AIDES soutient les personnes atteintes du VIH et d’hépatites. Pour les femmes enceintes contaminées par la maladie, les bénévoles tentent, à travers un travail quotidien, de mettre fin aux idées reçues sur la grossesse et le VIH.

Oui, une femme séropositive peut mener une grossesse normale. Grâce au traitement  TasP (Treatment as Prevention) qui rend la charge virale indétectable, une femme séropositive peut mettre au monde un enfant sans lui transmettre le virus. Le risque étant inférieur à plus ou moins 2%. 

Contrairement à d’autres maladies, l’épidémie du SIDA a été rendue publique il y a seulement quarante ans. Aussi, si la plupart des gens en connaissent les grandes lignes, la maladie fait malgré tout l’objet d’idées reçues tenaces, notamment en matière de grossesse. L’aspect le plus difficile chez les femmes enceintes séropositives ou qui souhaitent avoir un bébé reste le manque d’information. L’incompréhension de leurs proches, elle aussi, peut rendre leur parcours plus compliqué, et ce, en raison d’une méconnaissance collective de la réalité de la maladie.

Interrogée par Aufeminin, Nadine, co-présidente de l’association AIDES Hauts-de-France nous l’assure, « une grossesse sous VIH n’est pas particulièrement différente d’une grossesse normale. Un suivi médical régulier est nécessaire, comme c’est le cas lors d’une grossesse sans pathologie. » Chez les femmes suivies par l’association, pourtant, le stress est très présent. Accepter sa séropositivité et le fait de prendre un traitement à vie est déjà lourd à porter. Pour beaucoup d’entre elles, il est inconcevable de se lancer dans l’aventure de la maternité, par peur de contaminer l’enfant.

Une crainte légitime

Par le biais de groupes de paroles, l’association AIDES apporte des réponses à des personnes aux profils très différents. « Une des femmes présentes dans le groupe vit avec le SIDA depuis 32 ans ! D’autres depuis 20 ou 15 ans, indique Nadine. Nous accueillons également des couples à sérologies différentes (un des deux partenaires est séropositif, l’autre non), des couples avec des enfants, d’autres sans. Le but est de répondre à toutes les interrogations et inquiétudes et de se servir des expériences de chacun. » Présente dans treize régions, l’association est recommandée par les médecins généralistes, qui prescrivent les ordonnances du TasP, ainsi que par des personnes travaillant dans les hôpitaux, qui sont en contact avec des femmes séropositives.

La prise du traitement s’effectue principalement à titre préventif, puisqu’elle diminue la charge virale dans le corps et empêche la personne atteinte du VIH de contaminer les autres, notamment son enfant à naître. Les femmes enceintes présentes au sein de l’association redoutent particulièrement le moment de l’accouchement. Elles craignent de transmettre le virus à leur bébé si celui-ci se déroule par voie basse. « Nous avons beau leur assurer durant toute leur grossesse qu’une césarienne n’est pas obligatoire et que leur enfant ne sera pas contaminé lors de l’accouchement, certaines femmes stressent beaucoup, principalement lorsqu’il s’agit du premier enfant », constate Nadine. Tout le travail d’information et de prévention est quotidien et très important.

Et après ?

Chaque année, les associations AIDES voient naître des dizaines de bébés dits « VIH ». Après leur naissance, ces derniers font l’objet d’un suivi médical, jusqu’à leurs 24 mois, mais tout se passe généralement très bien. Un bébé dont la mère est séropositive n’est pas censé être allaité, puisque le lait maternel peut être un vecteur du virus. Le lait infantile est donc préconisé, pour éviter tout risque potentiel de transmission.

Les bénévoles de l’association accompagnent de nombreuses mères et finissent par tisser des liens très forts avec eux. Pour ces femmes et ces hommes qui se battent au quotidien, l’objectif est double : apporter le meilleur soutien possible aux personnes qui en ont besoin et dédiaboliser à tout prix le VIH aux yeux de la société.

Vous aussi, participez à un monde sans SIDA

Dans le cadre de la collecte #fetelamour, participez et contribuez à un monde sans SIDA. En récoltant 200 000€, AIDES pourra financer un centre de santé sexuelle et ses actions de prévention pour que 2030 soit sans SIDA.

Pour participer, tapez le hashtag #fetelamour sur Instagram et faites vos dons !

Du 10 juin au 8 juillet 2021, participez également à la grande tombola #fetelamour. Plus de 30 lots mis en jeu ! 1 ticket = 1 chance de gagner et 100% des fonds sont reversés à AIDES.

Source : Catie

  • Le traitement initial de l’infection au virus de l’hépatite C guérit habituellement 95 % des personnes qui le suivent

  • Les personnes dont le régime initial a échoué ont toutefois besoin d’autres options

  • Vosevi, combinaison à dose fixe de trois médicaments en un comprimé, a guéri 96 % des personnes traitées une deuxième fois

Jusqu’environ 2015, le traitement de l’infection chronique au virus de l’hépatite C (VHC) consistait en une injection hebdomadaire de l’interféron alpha, et l’intervention pouvait durer jusqu’à 48 semaines. L’interféron agissait indirectement contre le VHC en aidant le système immunitaire à détruire les cellules infectées par le virus. Ce traitement n’avait cependant qu’une efficacité modeste et causait des effets secondaires désagréables qui devenaient parfois débilitants.

En 2015, plusieurs combinaisons de médicaments antiviraux qui ciblaient directement le VHC sont arrivées sur le marché du Canada et d’autres pays à revenu élevé. On appelle les médicaments en question des antiviraux à action directe (AAD). Ces derniers se prennent par voie orale, habituellement une fois par jour, pour une période de 8 à 12 semaines.

Nombre d’essais cliniques ont révélé la très grande efficacité des AAD, lesquels permettent d’obtenir des taux de guérison de 95 % ou plus dans de nombreux cas.

Chez un faible pourcentage des personnes traitées, cependant, un premier traitement par AAD peut échouer. Les raisons de l’échec peuvent varier d’une personne à l’autre et inclure les facteurs suivants, entre autres :

  • la souche particulière du VHC, c’est-à-dire le génotype
  • l’ampleur des lésions hépatiques
  • le régime utilisé
  • la présence de virus ayant acquis une résistance à certains médicaments anti-VHC

À propos de Vosevi

Vosevi est le nom de marque d’un comprimé qui contient à la fois les trois médicaments anti-VHC suivants :

  • sofosbuvir
  • velpatasvir
  • voxilaprévir

Comme Vosevi contient trois AAD différents (la plupart des traitements anti-VHC couramment utilisés en contiennent deux), il est généralement réservé pour le traitement des personnes dont le régime d’AAD initial a échoué à guérir l’infection.

Au Canada

Une équipe de médecins canadiens ayant une expérience de la prise en charge des personnes vivant avec le VHC ont collaboré à une étude pour explorer l’efficacité de 12 semaines de traitement consécutives par Vosevi chez 128 personnes dont le régime d’AAD précédent avait échoué.

Quatre-vingt-seize pour cent des personnes en question ont guéri sous l’effet de Vosevi.

Détails de l’étude

Les personnes qui ont participé à cette étude étaient inscrites au réseau CANUHC (Canadian Network Undertaking Against HCV).

Ce groupe de 128 personnes avait le profil moyen suivant au début de l’étude :

  • âge : 58 ans
  • 80 % d’hommes, 20 % de femmes
  • principaux génotypes du VHC : génotype 1 – 60 %; génotype 2 – 3 %; génotype 3 – 30 %; génotype 4 – 5 %; génotype 6 – 1 %
  • co-infections : 7 % avaient à la fois le VHC et le VIH; 2 % avaient le VHC et le VHB; deux personnes avaient les trois virus
  • indice de masse corporelle (IMC) : 28
  • 44 % avaient des cicatrices étendues dans le foie (cirrhose)
  • 10 % avaient éprouvé des symptômes de la cirrhose dans le passé
  • 19 personnes avaient des antécédents de cancer du foie, dont trois se trouvaient aux prises avec une récurrence du cancer au moment du deuxième traitement

Traitements antérieurs

Les traitements couramment utilisés dans le passé incluaient les suivants :

  • Epclusa (sofosbuvir + velpatasvir) : 27 %
  • Harvoni (sofosbuvir + lédipasvir) : 27 %
  • Zepatier (elbasvir + grazoprévir) : 13 %

Seulement 7 % des 128 personnes avaient utilisé plus d’un régime d’AAD dans le passé.

Résultats

Dans l’ensemble, 12 semaines de traitement par Vosevi ont permis d’obtenir un taux de guérison de 96 % (123 personnes sur 128).

Toutes les personnes qui avaient utilisé Harvoni ou Zepatier auparavant ont guéri sous l’effet du traitement par Vosevi.

Taux de guérison dans les sous-groupes

  • Chez 56 personnes atteintes de cirrhose, 95 % (53) ont guéri de l’hépatite C.
  • Treize personnes avaient éprouvé des symptômes de la cirrhose avant l’introduction de Vosevi. Aucune d’entre elles n’a vécu de récurrence de ces symptômes, et 12 personnes sur 13 (92 %) ont guéri de l’hépatite C.
  • Chez 26 personnes, on a ajouté de la ribavirine au régime de Vosevi, soit parce qu’elles avaient utilisé une combinaison de sofosbuvir et de velpatasvir dans le passé, soit parce qu’elles avaient acquis une résistance complexe aux AAD ou souffraient de cirrhose. L’équipe de recherche a toutefois affirmé que « l’ajout de la ribavirine n’a permis d’observer aucun bienfait clair, et les taux de [guérison] étaient semblables qu’elle ait été utilisée ou pas ».

Échec thérapeutique

Chez cinq personnes (4 %), le traitement par Vosevi a échoué. Selon l’équipe de recherche, les personnes dont le deuxième traitement a échoué avaient tendance à présenter « au moins deux des facteurs suivants » :

  • génotype 3 du VHC (ce génotype risque de ne pas répondre au traitement dans tous les cas)
  • présence de cirrhose
  • greffe de foie dans le passé
  • traitement antérieur par une combinaison de sofosbuvir + velpatasvir
  • combinaisons complexes de mutations conférant la résistance au VHC

Effets secondaires et complications

Aucun effet secondaire grave n’a été signalé, et aucune personne n’a cessé prématurément de prendre Vosevi à cause d’effets secondaires ou de l’apparition de symptômes de la cirrhose.

À retenir

Cette étude canadienne confirme la très grande efficacité de Vosevi en dehors des essais cliniques. Comme les personnes sélectionnées pour l’étude avaient vécu un échec thérapeutique auparavant, Vosevi avait un obstacle très élevé à surmonter. Bien que la vaste majorité des personnes recevant des AAD comme traitement de première intention contre le VHC guérissent, le traitement initial échoue malheureusement chez quelques-unes. À mesure que davantage de médecins s’habitueront à l’usage de Vosevi, on peut espérer que les raisons pour lesquelles une faible minorité des personnes traitées ne guérissent pas deviendront plus claires.

 

Source : Jeune Afrique

Il y a quarante ans cette année, les premiers cas de sida étaient identifiés. Depuis, les traitements ont fait de grands progrès et l’objectif est d’en finir avec cette maladie à l’horizon 2030. Mais la pandémie de Covid-19 remet en cause cette ambition.

À mesure que les vaccinations contre le Covid-19 s’intensifient à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, de nombreuses personnes enlacent à nouveau leurs proches, les restaurants et les plages rouvrent et nous retrouvons un sentiment de normalité dans de nombreux pays. Dans la plupart des pays riches, la perspective de mettre un terme au Covid-19 en tant que menace de santé publique se profile. Pourtant, la pandémie continue d’avoir des effets dévastateurs dans de nombreux pays et communautés parmi les plus pauvres au monde. Dans le combat qui vise à mettre un terme aux maladies, les inégalités sont souvent le principal obstacle.

Nous avons déjà été dans cette situation auparavant, face à la plus meurtrière et la plus récente des pandémies : le VIH. Il y a quarante ans cette année, les premiers cas de sida étaient déclarés. Depuis, plus de 77 millions de personnes ont été infectées par le virus et plus de 34 millions de personnes ont succombé à des maladies associées au sida à travers le monde. Aujourd’hui, le VIH, qui continue de tuer près de 700 000 personnes chaque année, est une maladie qui frappe surtout les personnes les plus marginalisées.

Investissements ambitieux

Cela aurait pu être bien pire. Il y a vingt ans, à la suite de campagnes régulières menées par des activistes, la communauté internationale s’est rassemblée, déterminée à rendre les services de traitement, de prévention et de prise en charge du VIH accessibles à tous, et plus seulement aux personnes les plus riches.

En 1996, l’ONUSIDA, qui célèbre aujourd’hui ses 25 ans, a été créée afin de coordonner une riposte mondiale solide au VIH et au sida. Au cours de la même année, les personnes vivant dans les pays riches ont pu avoir accès au traitement antirétroviral hautement actif contre le VIH. Le prix de ce traitement vital – qui ne coûte aujourd’hui plus que 66 dollars par an – s’élevait à près de 10 000 dollars pour une année.

Alors que les médicaments sauvaient des vies et revitalisaient les communautés des pays riches, les personnes vivant dans des pays plus pauvres continuaient de mourir du sida.

En juin 2001 – l’Assemblée générale des Nations unies a tenu la première session extraordinaire consacrée au VIH et au sida. La réunion a été une étape majeure, qui a dynamisé une riposte mondiale plus soutenue au VIH. Elle a appelé à la création du Fonds mondial, qui célèbre cette année son 20e anniversaire. En 2003, le président des États-Unis, George W. Bush, a créé le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (Pepfar), avec l’objectif de riposter au VIH dans les pays les plus pauvres.

« EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, LE RISQUE DE CONTRACTER LE VIH EST PLUS DE DEUX FOIS SUPÉRIEUR POUR LES JEUNES FEMMES QUE LES JEUNES HOMMES »

Ensemble, le Fonds mondial et le Pepfar, avec le soutien de l’ONUSIDA et d’autres partenaires, ont entraîné des investissements ambitieux et solides afin d’élargir l’accès aux services de traitement, de prévention et de prise en charge du VIH. L’impact a été rapide : les décès liés au sida ont atteint des sommets en 2004 puis ont commencé à diminuer nettement, ce qui a été un point tournant dans la lutte contre le virus.

Inégalités

Cependant, aujourd’hui encore, les inégalités persistent. En Afrique subsaharienne, le risque de contracter le VIH est plus de deux fois supérieur pour les adolescentes et les jeunes femmes que pour les adolescents et les jeunes hommes. Les populations clés comme les hommes homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes transgenres, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées et leurs partenaires continuent d’être touchées de manière disproportionnée par le VIH. Par exemple, les femmes transgenres courent 49 fois plus de risques de contracter le VIH que les autres adultes en âge de procréer.

Le rejet social et la discrimination, la marginalisation et la criminalisation des communautés, ainsi qu’un accès insuffisant à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels nous ont fait dévier de la trajectoire qui vise à en finir avec le sida d’ici à 2030. Le Covid-19 a lui aussi interrompu les progrès réalisés. Dans une étude récente menée par le Fonds mondial dans plus de 30 pays, le dépistage du VIH a chuté de 41 % dans l’ensemble des établissements de santé interrogés.

Même avant le Covid-19, nous n’étions pas sur la bonne voie pour atteindre ces cibles mondiales en 2020, convenues dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH en 2016. Avec les interruptions des systèmes de santé et de la prestation des services de lutte contre le VIH dues au Covid-19, nous sommes désormais confrontés à une triste réalité : celle de perdre certains des gains durement acquis au cours des vingt dernières années.

Investir davantage

Le coût humain de ces cibles manquées a été tragique : près de 690 000 personnes sont mortes des suites du sida en 2020 et nous avons constaté 1,5 million de nouvelles infections au VIH – soit trois fois la cible que le monde avait établie en 2016, dans sa volonté de se mettre sur les rails pour en finir avec le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030.

« DES INVESTISSEMENTS INSUFFISANTS AUJOURD’HUI MÈNENT À DES COÛTS PLUS ÉLEVÉS À L’AVENIR, ET DAVANTAGE DE DÉCÈS QUI AURAIENT PU ÊTRE PRÉVENUS »

Nous avons été confrontés à des défis de taille dans le passé. Nous savons que si nous pouvons réaliser des investissements plus judicieux en nous attaquant aux inégalités qui alimentent les nouvelles infections au VIH et empêchent les personnes d’avoir accès aux services de santé, nous pouvons regagner le terrain perdu et accélérer les avancées. Nous devons investir davantage : les investissements en faveur de la lutte contre le VIH ces dernières années ont été bien moins élevés que ce qui est nécessaire pour mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Des investissements insuffisants aujourd’hui mènent à des coûts plus élevés à l’avenir, et davantage de décès qui auraient pu être prévenus.

Par-dessus tout, nous devons prendre des mesures urgentes pour en finir avec les inégalités qui alimentent le VIH. Nous pouvons faire cela en garantissant un accès rapide aux meilleures connaissances scientifiques pour tous, en supprimant les lois discriminatoires qui laissent des personnes pour compte en raison de leurs identités de genre ou de leur orientation sexuelle, et en modifiant les politiques qui accentuent les inégalités structurelles et sociales actuelles.

Afin d’y parvenir, nous pouvons nous inspirer du courage et de la détermination de celles et ceux qui se sont battus pour un accès équitable aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH il y a vingt ans. Pour nous remettre sur les rails et en finir avec le sida en tant que menace de santé publique une bonne fois pour toutes, nous aurons besoin de financements accrus et de meilleures connaissances scientifiques. Mais, par-dessus tout, nous aurons besoin d’un engagement à toute épreuve pour combattre les inégalités qui alimentent l’épidémie. C’est un défi que nous pouvons et que nous devons relever.

Source : Libération

C’est le 5 juin 1981, dans la revue «Morbidity and Mortality Weekly Report», qu’apparaît la première trace scientifique de ce qui va devenir le VIH, comme le raconte le professeur Willy Rozenbaum, futur co-découvreur de la maladie, alors médecin à Paris. Et qu’en est-il de la naissance officielle du Covid-19 ?

Nous sommes le 5 juin 1981, jour de la parution aux Etats-Unis de la dernière livraison de la revue du CDC (Centers for Disease Control), appelée Morbidity and Mortality Weekly Report. C’est la bible de l’épidémiologie mondiale. «En France, on devait être tout au plus cinq personnes qui recevaient la revue du CDC», nous avait raconté le professeur Willy Rozenbaum. Alors jeune médecin à l’hôpital Claude-Bernard, dans le nord de Paris, il travaille sur les maladies transmissibles. «Et il faut deux jours, en moyenne, pour qu’arrive sur mon bureau cet austère relevé hebdomadaire. C’est vite lu», ajoutait-il. «Il y a juste huit pages, et ce jour-là, je parcours un article au titre on ne peut plus technique : « Pneumocystis Pneumoni Los Angeles »

Qui peut alors imaginer que ce bref compte rendu allait marquer l’histoire ? C’est en effet la première publication évoquant ce qui allait devenir le sida. Il y est fait état de cinq cas graves d’une pneumonie particulière. Des cas observés entre octobre 1980 et mai 1981 dans trois hôpitaux de Los Angeles : les malades sont des hommes jeunes, entre 29 ans et 36 ans, tous homosexuels. Willy Rozenbaum lit l’article, et cet ancien réanimateur se dit qu’il a déjà eu affaire à ce type de pneumonie. L’après-midi même, il consulte : «Arrive alors un patient, un steward. Ce qui me frappe d’abord, c’est qu’il me demande s’il peut entrer avec un ami. Puis il me raconte une histoire de toux, de fièvre prolongée, de diarrhées. Je lui fais faire une radio qui me montre une image diffuse. Et là, immédiatement, je fais ce lien avec l’article que j’ai lu le matin même.» Le steward est hospitalisé et, deux semaines plus tard, le diagnostic de pneumocystose est fait, peu banal à l’époque.

Une maladie regardée avec dédain

Quarante ans et plus de 40 millions de morts du VIH plus tard, la planète est confrontée à une tout autre épidémie. Dresser un parallèle est évidemment tentant, mais les différences sautent aux yeux. Attardons-nous sur deux d’entre elles. D’abord, dans la prise en charge. Au tout début du sida, ce ne sont pas les grands mandarins de l’époque qui s’intéressent à cette maladie bizarre, mais des jeunes, à l’image de Willy Rozenbaum, plutôt en marge, militants souvent. Ils aiment le travail en groupe et c’est d’ailleurs cela qui leur permettra d’isoler ce nouveau rétrovirus les premiers. A l’époque, les grands noms de la virologie et des maladies infectieuses regardent avec un brin de dédain cette maladie «de pédés», et de «toxicos» (1). Ensuite, ce n’est que bien plus tard, en creusant les mystères de l’épidémiologie et de la génétique, que l’on trouvera traces des tout premiers cas. Une équipe internationale a ainsi reconstitué scientifiquement dans le temps et dans l’espace le début de l’épidémie de sida. Montrant ainsi sa lente propagation à partir de l’actuelle République démocratique du Congo et de sa capitale, Kinshasa, à partir des années 20, principalement par le biais du chemin de fer.

Dans le cas du Covid, quand peut-on dater la première publication scientifique ? A quel moment remontent les premiers cas ? Il est encore bien difficile d’être précis. Selon le site Covid Reference, c’est le jeudi 12 décembre 2019, à Wuhan, que les responsables de la santé commencent à enquêter sur les patients atteints de pneumonie virale. Le 30 décembre 2019, Li Wenliang, un ophtalmologiste de 34 ans à Wuhan publie, un message sur un groupe WeChat alertant ses collègues médecins d’une nouvelle maladie à coronavirus dans son hôpital. Il signale que sept patients ont présenté des symptômes similaires au Sras et été placés en quarantaine. Le lendemain, le 31 décembre 2019, la police de Wuhan annonce qu’elle enquête sur huit personnes soupçonnées d’avoir répandu des rumeurs sur une nouvelle épidémie de maladies infectieuses. Ce 31 décembre encore, la Wuhan Municipal Health Commission signale 27 patients atteints de pneumonie virale après avoir fréquenté ce marché de Huanan SeaFood. Sept patients sont gravement atteints. Leurs manifestations cliniques consistent principalement à de la fièvre et des difficultés respiratoires chez certains d’entre eux. Les radiographies thoraciques objectivent une infiltration pulmonaire bilatérale. Le rapport conclut que la maladie est évitable et contrôlable. Et, toujours le 31 décembre, l’OMS en est informée.

On le voit, il est extrêmement délicat d’établir une date précise de la première publication, tant, aujourd’hui, entre les sites et les réseaux sociaux, les règles de la communication scientifiques ont été bouleversées.

Le nombre de personnes sous traitement a triplé depuis 2010

Retour au sida. La semaine dernière, comme elle le fait deux fois par an, l’Onusida a fait le point sur la situation actuelle de l’épidémie. Et l’air de rien, elle dresse un bilan qui appelle à une comparaison implicite avec le Covid. Ainsi, ce dernier rapport montre «que les pays dotés de lois et de politiques progressistes et de systèmes de santé forts et inclusifs ont obtenu les meilleurs résultats contre le VIH». Ainsi, «dans ces pays, les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont de meilleures chances d’avoir accès à des services efficaces de lutte contre le VIH, y compris son dépistage, la prophylaxie pré-exposition (médicament permettant d’éviter une contamination au VIH), la réduction des risques, la délivrance d’un traitement de lutte contre le VIH pour plusieurs mois, ainsi qu’un suivi et des soins cohérents et de qualité».

Plus généralement, le rapport note que le nombre de personnes sous traitement a plus que triplé depuis 2010. «En 2020, 27,4 millions des 37,6 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement, contre seulement 7,8 millions en 2010. On estime que le déploiement d’un traitement abordable et de qualité a permis d’éviter 16,2 millions de décès depuis 2001.» Des décès qui ont reculé en grande partie grâce à la démocratisation de la thérapie antirétrovirale. «Des progrès ont également été réalisés dans la réduction des nouvelles infections au VIH, mais ils ont été nettement plus lents. Elles ont ainsi reculé de 30% depuis 2010, avec 1,5 million de personnes nouvellement infectées par le virus en 2020 contre 2,1 millions en 2010.» Le rapport conclut en rappelant de nouveau «que les pays dotés de lois punitives et qui n’adoptent pas une approche basée sur les droits en matière de santé représentent 62% des nouvelles infections à VIH dans le monde».