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Source : Diacritik

Malheureusement, en tant que vétérane de la lutte contre le sida, je fais partie des témoins du fait que l’AAH est un objet de combat très vieux et inscrit dans la durée pour Act Up qui n’a eu de cesse de faire valoir le droit à l’AAH des séropos, des malades du sida, des malades atteints de pathologies graves et des personnes qui souffrent de handicap. Un combat ancien et si rude qu’un de ses anciens présidents, je le rappelle, n’a touché son AAH qu’une fois mort.

C’est pourquoi, tout d’abord, je voudrais souligner qu’en dépit du refus des pouvoirs En Marche de déconjugaliser l’AAH, il y aurait lieu de savourer cette mobilisation comme une étape malgré tout victorieuse. Tant sont profonds les communs validistes qui président à l’organisation de notre société.

Il n’y a qu’à regarder combien, entre l’inaccessibilité matérielle des logements, des transports, la navigation entre voitures, vélos et terrasses, le simple fait de réussir à parvenir jusqu’ici, sur la place de l’Hôtel de ville, est déjà un parcours de combattante. Alors, avoir réussi à imposer cette déconjugalisation en problème politique et avoir fédéré autour l’ensemble des partis politiques à l’exception, donc, d’En Marche, n’est pas rien, même si la vigilance et la détermination restent de mise à s’assurer que ces soutiens d’opposition demeurent soutien quand ils passent à leur tour aux responsabilités et redeviennent gestionnaires.

Mais c’est ainsi que fonctionne notre vie politique que de devoir travailler au corps les oppositions pour que se transforment les hégémonies culturelles. Il n’est pas surprenant que cette mobilisation et cette avancée soient portées en premier lieu par les personnes les premières concernées, ainsi que des féministes et des queers, tant cette déconjugalisation remet en question la centralité des articulations idéologiques validistes, productivistes et patriarcales qui nous gouvernent.

L’AAH, encore aujourd’hui, n’a rien à voir avec la volonté de donner les moyens financiers de leur autonomie aux personnes en situation de handicap mais demeure, au mieux, un avatar de politiques de charité qui continuent de gérer les ressources publiques non comme appartenant au droit commun mais comme une aumône consentie par les classes possédantes, une attribution condescendante indexée sur la capacité à contribuer et à se plier à une répartition inéquitable du travail et des richesses.

Exiger la déconjugalisation, c’est d’abord une exigence concrète de refus de la misère financière à laquelle elle condamne, c’est refuser qu’il soit admis comme normal et même solidaire que d’aucun•e•s y soient condamnés, c’est refuser qu’il soit considéré comme normal que la valeur des vies soit hiérarchisée et soumise à un statut d’actif et de productif patriarcal et capitaliste. C’est refuser que l’Etat ne soit outil privatif destiné à servir et reproduire cet ordre public inique. C’est refuser que nos familles et nos conjugalités en servent de mode de gestion palliatifs.

Les ressources publiques nous appartiennent, l’autonomie est un combat. Nous le mènerons.

Texte de Gwen Fauchois, lu par elle lors du rassemblement pour la déconjugalisation de l’AAH organisé par Act Up – Paris, le 13 juin 2021, Paris, place de l’Hôtel de ville. 

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé. Elle informe, soutient, accompagne et défend les droits des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale et ceux qui les accompagnent depuis 30 ans. Pour ce faire, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un programme d’éducation thérapeutique (ETP) et développe différents outils d’information thérapeutique (brochures, dépliants, site Internet, applications pour smartphones).

Au sein d’un petite structure associative, vous aurez pour mission :

  • De réaliser des outils d’information et de médiation à destination des personnes qui vivent avec le VIH et/ou une hépatite, des personnes exposées à ces mêmes virus et des personnes qui les accompagnent (proches, professionnels de santé, associatifs). Par exemple, nous avons de prévu d’ici la fin d’année la mise à jour de notre dépliant Info Vaccin, une vidéo pédagogique animée sur les génériques.

Dans ce cadre, vous devrez :

  • Coordonner les projets éditoriaux et numériques : recherche documentaire, coordination des comités de pilotage, rédaction de fiches projet (éventuellement de documents), analyse fonctionnelle et définition de cahier des charges, suivi de prestataires, relecture et correction, validation scientifique, suivi de fabrication et gestion de la diffusion.
  • Gérer les relations avec les prestataires sur ses missions : routeurs, imprimeurs, graphistes, agences web et autres fournisseurs.
  • S’assurer de la bonne mise à disposition de nos outils éditoriaux dans le réseau de diffusion et, plus généralement, assurer le suivi des relations avec l’ensemble des dépositaires de nos documents. En effectuer un reporting.
  • Participer à la vie de l’association : réunion d’équipe, conseils d’administration, assemblée générale, événements externes (congrès, colloques, etc.).

Profil du/de la candidate

De formation supérieure en santé publique, gestion de projet et/ou en médiation santé, pouvant faire valoir d’une expérience professionnelle pertinente.

  • Bonne connaissance des enjeux VIH/Sida et des acteurs impliqués, comme les associations de patients.
  • Vous maitrisez la méthodologie de gestion de projet, vous êtes capables d’identifier les besoins du terrain et d’être force de proposition pour y répondre.
  • Votre expression écrite et orale est irréprochable.
  • Vous êtes capables d’animer de petites équipes composées de personnes aux profils divers (prestataires, stagiaires, volontaires, bénévoles, professionnels de santé, etc.).
  • Vous maitrisez les outils bureautiques (Pack Office). Connaissance appréciée d’InDesign et/ou Photoshop.

 

Qualités :  

Vous êtes rigoureux(se), débrouillard(e), dynamique et autonome. Vous avez de bonnes capacités d’adaptation, notamment dans une petite structure, et un intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida et les questions de santé sexuelle. Vous disposez également de qualités relationnelles avérées (écoute, pédagogie, esprit d’équipe, …).

 

Les candidatures des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale sont les bienvenues de même que les patients experts.

Lien hiérarchique : directrice de l’association

Conditions : CDD de 6 mois à temps plein (38,33h du lundi au vendredi), statut cadre

Rémunération : 2350-2500/mois selon profil et expérience.

Avantages : tickets restaurants (8,90 €, pris en charge à 60%), mutuelle (prise en charge à 75%), transports (pris en charge à 50%)

Lieu : siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème + télétravail

Poste à pourvoir dès que possible

CV + Lettre de Motivation par mail uniquement à jcharbonnier@actions-traitements.org

 

Source : Parole de mamans

Depuis 1984, l’association AIDES soutient les personnes atteintes du VIH et d’hépatites. Pour les femmes enceintes contaminées par la maladie, les bénévoles tentent, à travers un travail quotidien, de mettre fin aux idées reçues sur la grossesse et le VIH.

Oui, une femme séropositive peut mener une grossesse normale. Grâce au traitement  TasP (Treatment as Prevention) qui rend la charge virale indétectable, une femme séropositive peut mettre au monde un enfant sans lui transmettre le virus. Le risque étant inférieur à plus ou moins 2%. 

Contrairement à d’autres maladies, l’épidémie du SIDA a été rendue publique il y a seulement quarante ans. Aussi, si la plupart des gens en connaissent les grandes lignes, la maladie fait malgré tout l’objet d’idées reçues tenaces, notamment en matière de grossesse. L’aspect le plus difficile chez les femmes enceintes séropositives ou qui souhaitent avoir un bébé reste le manque d’information. L’incompréhension de leurs proches, elle aussi, peut rendre leur parcours plus compliqué, et ce, en raison d’une méconnaissance collective de la réalité de la maladie.

Interrogée par Aufeminin, Nadine, co-présidente de l’association AIDES Hauts-de-France nous l’assure, « une grossesse sous VIH n’est pas particulièrement différente d’une grossesse normale. Un suivi médical régulier est nécessaire, comme c’est le cas lors d’une grossesse sans pathologie. » Chez les femmes suivies par l’association, pourtant, le stress est très présent. Accepter sa séropositivité et le fait de prendre un traitement à vie est déjà lourd à porter. Pour beaucoup d’entre elles, il est inconcevable de se lancer dans l’aventure de la maternité, par peur de contaminer l’enfant.

Une crainte légitime

Par le biais de groupes de paroles, l’association AIDES apporte des réponses à des personnes aux profils très différents. « Une des femmes présentes dans le groupe vit avec le SIDA depuis 32 ans ! D’autres depuis 20 ou 15 ans, indique Nadine. Nous accueillons également des couples à sérologies différentes (un des deux partenaires est séropositif, l’autre non), des couples avec des enfants, d’autres sans. Le but est de répondre à toutes les interrogations et inquiétudes et de se servir des expériences de chacun. » Présente dans treize régions, l’association est recommandée par les médecins généralistes, qui prescrivent les ordonnances du TasP, ainsi que par des personnes travaillant dans les hôpitaux, qui sont en contact avec des femmes séropositives.

La prise du traitement s’effectue principalement à titre préventif, puisqu’elle diminue la charge virale dans le corps et empêche la personne atteinte du VIH de contaminer les autres, notamment son enfant à naître. Les femmes enceintes présentes au sein de l’association redoutent particulièrement le moment de l’accouchement. Elles craignent de transmettre le virus à leur bébé si celui-ci se déroule par voie basse. « Nous avons beau leur assurer durant toute leur grossesse qu’une césarienne n’est pas obligatoire et que leur enfant ne sera pas contaminé lors de l’accouchement, certaines femmes stressent beaucoup, principalement lorsqu’il s’agit du premier enfant », constate Nadine. Tout le travail d’information et de prévention est quotidien et très important.

Et après ?

Chaque année, les associations AIDES voient naître des dizaines de bébés dits « VIH ». Après leur naissance, ces derniers font l’objet d’un suivi médical, jusqu’à leurs 24 mois, mais tout se passe généralement très bien. Un bébé dont la mère est séropositive n’est pas censé être allaité, puisque le lait maternel peut être un vecteur du virus. Le lait infantile est donc préconisé, pour éviter tout risque potentiel de transmission.

Les bénévoles de l’association accompagnent de nombreuses mères et finissent par tisser des liens très forts avec eux. Pour ces femmes et ces hommes qui se battent au quotidien, l’objectif est double : apporter le meilleur soutien possible aux personnes qui en ont besoin et dédiaboliser à tout prix le VIH aux yeux de la société.

Vous aussi, participez à un monde sans SIDA

Dans le cadre de la collecte #fetelamour, participez et contribuez à un monde sans SIDA. En récoltant 200 000€, AIDES pourra financer un centre de santé sexuelle et ses actions de prévention pour que 2030 soit sans SIDA.

Pour participer, tapez le hashtag #fetelamour sur Instagram et faites vos dons !

Du 10 juin au 8 juillet 2021, participez également à la grande tombola #fetelamour. Plus de 30 lots mis en jeu ! 1 ticket = 1 chance de gagner et 100% des fonds sont reversés à AIDES.

Source : Jeune Afrique

Il y a quarante ans cette année, les premiers cas de sida étaient identifiés. Depuis, les traitements ont fait de grands progrès et l’objectif est d’en finir avec cette maladie à l’horizon 2030. Mais la pandémie de Covid-19 remet en cause cette ambition.

À mesure que les vaccinations contre le Covid-19 s’intensifient à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, de nombreuses personnes enlacent à nouveau leurs proches, les restaurants et les plages rouvrent et nous retrouvons un sentiment de normalité dans de nombreux pays. Dans la plupart des pays riches, la perspective de mettre un terme au Covid-19 en tant que menace de santé publique se profile. Pourtant, la pandémie continue d’avoir des effets dévastateurs dans de nombreux pays et communautés parmi les plus pauvres au monde. Dans le combat qui vise à mettre un terme aux maladies, les inégalités sont souvent le principal obstacle.

Nous avons déjà été dans cette situation auparavant, face à la plus meurtrière et la plus récente des pandémies : le VIH. Il y a quarante ans cette année, les premiers cas de sida étaient déclarés. Depuis, plus de 77 millions de personnes ont été infectées par le virus et plus de 34 millions de personnes ont succombé à des maladies associées au sida à travers le monde. Aujourd’hui, le VIH, qui continue de tuer près de 700 000 personnes chaque année, est une maladie qui frappe surtout les personnes les plus marginalisées.

Investissements ambitieux

Cela aurait pu être bien pire. Il y a vingt ans, à la suite de campagnes régulières menées par des activistes, la communauté internationale s’est rassemblée, déterminée à rendre les services de traitement, de prévention et de prise en charge du VIH accessibles à tous, et plus seulement aux personnes les plus riches.

En 1996, l’ONUSIDA, qui célèbre aujourd’hui ses 25 ans, a été créée afin de coordonner une riposte mondiale solide au VIH et au sida. Au cours de la même année, les personnes vivant dans les pays riches ont pu avoir accès au traitement antirétroviral hautement actif contre le VIH. Le prix de ce traitement vital – qui ne coûte aujourd’hui plus que 66 dollars par an – s’élevait à près de 10 000 dollars pour une année.

Alors que les médicaments sauvaient des vies et revitalisaient les communautés des pays riches, les personnes vivant dans des pays plus pauvres continuaient de mourir du sida.

En juin 2001 – l’Assemblée générale des Nations unies a tenu la première session extraordinaire consacrée au VIH et au sida. La réunion a été une étape majeure, qui a dynamisé une riposte mondiale plus soutenue au VIH. Elle a appelé à la création du Fonds mondial, qui célèbre cette année son 20e anniversaire. En 2003, le président des États-Unis, George W. Bush, a créé le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (Pepfar), avec l’objectif de riposter au VIH dans les pays les plus pauvres.

« EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, LE RISQUE DE CONTRACTER LE VIH EST PLUS DE DEUX FOIS SUPÉRIEUR POUR LES JEUNES FEMMES QUE LES JEUNES HOMMES »

Ensemble, le Fonds mondial et le Pepfar, avec le soutien de l’ONUSIDA et d’autres partenaires, ont entraîné des investissements ambitieux et solides afin d’élargir l’accès aux services de traitement, de prévention et de prise en charge du VIH. L’impact a été rapide : les décès liés au sida ont atteint des sommets en 2004 puis ont commencé à diminuer nettement, ce qui a été un point tournant dans la lutte contre le virus.

Inégalités

Cependant, aujourd’hui encore, les inégalités persistent. En Afrique subsaharienne, le risque de contracter le VIH est plus de deux fois supérieur pour les adolescentes et les jeunes femmes que pour les adolescents et les jeunes hommes. Les populations clés comme les hommes homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes transgenres, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées et leurs partenaires continuent d’être touchées de manière disproportionnée par le VIH. Par exemple, les femmes transgenres courent 49 fois plus de risques de contracter le VIH que les autres adultes en âge de procréer.

Le rejet social et la discrimination, la marginalisation et la criminalisation des communautés, ainsi qu’un accès insuffisant à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels nous ont fait dévier de la trajectoire qui vise à en finir avec le sida d’ici à 2030. Le Covid-19 a lui aussi interrompu les progrès réalisés. Dans une étude récente menée par le Fonds mondial dans plus de 30 pays, le dépistage du VIH a chuté de 41 % dans l’ensemble des établissements de santé interrogés.

Même avant le Covid-19, nous n’étions pas sur la bonne voie pour atteindre ces cibles mondiales en 2020, convenues dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH en 2016. Avec les interruptions des systèmes de santé et de la prestation des services de lutte contre le VIH dues au Covid-19, nous sommes désormais confrontés à une triste réalité : celle de perdre certains des gains durement acquis au cours des vingt dernières années.

Investir davantage

Le coût humain de ces cibles manquées a été tragique : près de 690 000 personnes sont mortes des suites du sida en 2020 et nous avons constaté 1,5 million de nouvelles infections au VIH – soit trois fois la cible que le monde avait établie en 2016, dans sa volonté de se mettre sur les rails pour en finir avec le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030.

« DES INVESTISSEMENTS INSUFFISANTS AUJOURD’HUI MÈNENT À DES COÛTS PLUS ÉLEVÉS À L’AVENIR, ET DAVANTAGE DE DÉCÈS QUI AURAIENT PU ÊTRE PRÉVENUS »

Nous avons été confrontés à des défis de taille dans le passé. Nous savons que si nous pouvons réaliser des investissements plus judicieux en nous attaquant aux inégalités qui alimentent les nouvelles infections au VIH et empêchent les personnes d’avoir accès aux services de santé, nous pouvons regagner le terrain perdu et accélérer les avancées. Nous devons investir davantage : les investissements en faveur de la lutte contre le VIH ces dernières années ont été bien moins élevés que ce qui est nécessaire pour mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Des investissements insuffisants aujourd’hui mènent à des coûts plus élevés à l’avenir, et davantage de décès qui auraient pu être prévenus.

Par-dessus tout, nous devons prendre des mesures urgentes pour en finir avec les inégalités qui alimentent le VIH. Nous pouvons faire cela en garantissant un accès rapide aux meilleures connaissances scientifiques pour tous, en supprimant les lois discriminatoires qui laissent des personnes pour compte en raison de leurs identités de genre ou de leur orientation sexuelle, et en modifiant les politiques qui accentuent les inégalités structurelles et sociales actuelles.

Afin d’y parvenir, nous pouvons nous inspirer du courage et de la détermination de celles et ceux qui se sont battus pour un accès équitable aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH il y a vingt ans. Pour nous remettre sur les rails et en finir avec le sida en tant que menace de santé publique une bonne fois pour toutes, nous aurons besoin de financements accrus et de meilleures connaissances scientifiques. Mais, par-dessus tout, nous aurons besoin d’un engagement à toute épreuve pour combattre les inégalités qui alimentent l’épidémie. C’est un défi que nous pouvons et que nous devons relever.

Source : Catie

  • Le traitement initial de l’infection au virus de l’hépatite C guérit habituellement 95 % des personnes qui le suivent

  • Les personnes dont le régime initial a échoué ont toutefois besoin d’autres options

  • Vosevi, combinaison à dose fixe de trois médicaments en un comprimé, a guéri 96 % des personnes traitées une deuxième fois

Jusqu’environ 2015, le traitement de l’infection chronique au virus de l’hépatite C (VHC) consistait en une injection hebdomadaire de l’interféron alpha, et l’intervention pouvait durer jusqu’à 48 semaines. L’interféron agissait indirectement contre le VHC en aidant le système immunitaire à détruire les cellules infectées par le virus. Ce traitement n’avait cependant qu’une efficacité modeste et causait des effets secondaires désagréables qui devenaient parfois débilitants.

En 2015, plusieurs combinaisons de médicaments antiviraux qui ciblaient directement le VHC sont arrivées sur le marché du Canada et d’autres pays à revenu élevé. On appelle les médicaments en question des antiviraux à action directe (AAD). Ces derniers se prennent par voie orale, habituellement une fois par jour, pour une période de 8 à 12 semaines.

Nombre d’essais cliniques ont révélé la très grande efficacité des AAD, lesquels permettent d’obtenir des taux de guérison de 95 % ou plus dans de nombreux cas.

Chez un faible pourcentage des personnes traitées, cependant, un premier traitement par AAD peut échouer. Les raisons de l’échec peuvent varier d’une personne à l’autre et inclure les facteurs suivants, entre autres :

  • la souche particulière du VHC, c’est-à-dire le génotype
  • l’ampleur des lésions hépatiques
  • le régime utilisé
  • la présence de virus ayant acquis une résistance à certains médicaments anti-VHC

À propos de Vosevi

Vosevi est le nom de marque d’un comprimé qui contient à la fois les trois médicaments anti-VHC suivants :

  • sofosbuvir
  • velpatasvir
  • voxilaprévir

Comme Vosevi contient trois AAD différents (la plupart des traitements anti-VHC couramment utilisés en contiennent deux), il est généralement réservé pour le traitement des personnes dont le régime d’AAD initial a échoué à guérir l’infection.

Au Canada

Une équipe de médecins canadiens ayant une expérience de la prise en charge des personnes vivant avec le VHC ont collaboré à une étude pour explorer l’efficacité de 12 semaines de traitement consécutives par Vosevi chez 128 personnes dont le régime d’AAD précédent avait échoué.

Quatre-vingt-seize pour cent des personnes en question ont guéri sous l’effet de Vosevi.

Détails de l’étude

Les personnes qui ont participé à cette étude étaient inscrites au réseau CANUHC (Canadian Network Undertaking Against HCV).

Ce groupe de 128 personnes avait le profil moyen suivant au début de l’étude :

  • âge : 58 ans
  • 80 % d’hommes, 20 % de femmes
  • principaux génotypes du VHC : génotype 1 – 60 %; génotype 2 – 3 %; génotype 3 – 30 %; génotype 4 – 5 %; génotype 6 – 1 %
  • co-infections : 7 % avaient à la fois le VHC et le VIH; 2 % avaient le VHC et le VHB; deux personnes avaient les trois virus
  • indice de masse corporelle (IMC) : 28
  • 44 % avaient des cicatrices étendues dans le foie (cirrhose)
  • 10 % avaient éprouvé des symptômes de la cirrhose dans le passé
  • 19 personnes avaient des antécédents de cancer du foie, dont trois se trouvaient aux prises avec une récurrence du cancer au moment du deuxième traitement

Traitements antérieurs

Les traitements couramment utilisés dans le passé incluaient les suivants :

  • Epclusa (sofosbuvir + velpatasvir) : 27 %
  • Harvoni (sofosbuvir + lédipasvir) : 27 %
  • Zepatier (elbasvir + grazoprévir) : 13 %

Seulement 7 % des 128 personnes avaient utilisé plus d’un régime d’AAD dans le passé.

Résultats

Dans l’ensemble, 12 semaines de traitement par Vosevi ont permis d’obtenir un taux de guérison de 96 % (123 personnes sur 128).

Toutes les personnes qui avaient utilisé Harvoni ou Zepatier auparavant ont guéri sous l’effet du traitement par Vosevi.

Taux de guérison dans les sous-groupes

  • Chez 56 personnes atteintes de cirrhose, 95 % (53) ont guéri de l’hépatite C.
  • Treize personnes avaient éprouvé des symptômes de la cirrhose avant l’introduction de Vosevi. Aucune d’entre elles n’a vécu de récurrence de ces symptômes, et 12 personnes sur 13 (92 %) ont guéri de l’hépatite C.
  • Chez 26 personnes, on a ajouté de la ribavirine au régime de Vosevi, soit parce qu’elles avaient utilisé une combinaison de sofosbuvir et de velpatasvir dans le passé, soit parce qu’elles avaient acquis une résistance complexe aux AAD ou souffraient de cirrhose. L’équipe de recherche a toutefois affirmé que « l’ajout de la ribavirine n’a permis d’observer aucun bienfait clair, et les taux de [guérison] étaient semblables qu’elle ait été utilisée ou pas ».

Échec thérapeutique

Chez cinq personnes (4 %), le traitement par Vosevi a échoué. Selon l’équipe de recherche, les personnes dont le deuxième traitement a échoué avaient tendance à présenter « au moins deux des facteurs suivants » :

  • génotype 3 du VHC (ce génotype risque de ne pas répondre au traitement dans tous les cas)
  • présence de cirrhose
  • greffe de foie dans le passé
  • traitement antérieur par une combinaison de sofosbuvir + velpatasvir
  • combinaisons complexes de mutations conférant la résistance au VHC

Effets secondaires et complications

Aucun effet secondaire grave n’a été signalé, et aucune personne n’a cessé prématurément de prendre Vosevi à cause d’effets secondaires ou de l’apparition de symptômes de la cirrhose.

À retenir

Cette étude canadienne confirme la très grande efficacité de Vosevi en dehors des essais cliniques. Comme les personnes sélectionnées pour l’étude avaient vécu un échec thérapeutique auparavant, Vosevi avait un obstacle très élevé à surmonter. Bien que la vaste majorité des personnes recevant des AAD comme traitement de première intention contre le VHC guérissent, le traitement initial échoue malheureusement chez quelques-unes. À mesure que davantage de médecins s’habitueront à l’usage de Vosevi, on peut espérer que les raisons pour lesquelles une faible minorité des personnes traitées ne guérissent pas deviendront plus claires.

 

Source : Libération

C’est le 5 juin 1981, dans la revue «Morbidity and Mortality Weekly Report», qu’apparaît la première trace scientifique de ce qui va devenir le VIH, comme le raconte le professeur Willy Rozenbaum, futur co-découvreur de la maladie, alors médecin à Paris. Et qu’en est-il de la naissance officielle du Covid-19 ?

Nous sommes le 5 juin 1981, jour de la parution aux Etats-Unis de la dernière livraison de la revue du CDC (Centers for Disease Control), appelée Morbidity and Mortality Weekly Report. C’est la bible de l’épidémiologie mondiale. «En France, on devait être tout au plus cinq personnes qui recevaient la revue du CDC», nous avait raconté le professeur Willy Rozenbaum. Alors jeune médecin à l’hôpital Claude-Bernard, dans le nord de Paris, il travaille sur les maladies transmissibles. «Et il faut deux jours, en moyenne, pour qu’arrive sur mon bureau cet austère relevé hebdomadaire. C’est vite lu», ajoutait-il. «Il y a juste huit pages, et ce jour-là, je parcours un article au titre on ne peut plus technique : « Pneumocystis Pneumoni Los Angeles »

Qui peut alors imaginer que ce bref compte rendu allait marquer l’histoire ? C’est en effet la première publication évoquant ce qui allait devenir le sida. Il y est fait état de cinq cas graves d’une pneumonie particulière. Des cas observés entre octobre 1980 et mai 1981 dans trois hôpitaux de Los Angeles : les malades sont des hommes jeunes, entre 29 ans et 36 ans, tous homosexuels. Willy Rozenbaum lit l’article, et cet ancien réanimateur se dit qu’il a déjà eu affaire à ce type de pneumonie. L’après-midi même, il consulte : «Arrive alors un patient, un steward. Ce qui me frappe d’abord, c’est qu’il me demande s’il peut entrer avec un ami. Puis il me raconte une histoire de toux, de fièvre prolongée, de diarrhées. Je lui fais faire une radio qui me montre une image diffuse. Et là, immédiatement, je fais ce lien avec l’article que j’ai lu le matin même.» Le steward est hospitalisé et, deux semaines plus tard, le diagnostic de pneumocystose est fait, peu banal à l’époque.

Une maladie regardée avec dédain

Quarante ans et plus de 40 millions de morts du VIH plus tard, la planète est confrontée à une tout autre épidémie. Dresser un parallèle est évidemment tentant, mais les différences sautent aux yeux. Attardons-nous sur deux d’entre elles. D’abord, dans la prise en charge. Au tout début du sida, ce ne sont pas les grands mandarins de l’époque qui s’intéressent à cette maladie bizarre, mais des jeunes, à l’image de Willy Rozenbaum, plutôt en marge, militants souvent. Ils aiment le travail en groupe et c’est d’ailleurs cela qui leur permettra d’isoler ce nouveau rétrovirus les premiers. A l’époque, les grands noms de la virologie et des maladies infectieuses regardent avec un brin de dédain cette maladie «de pédés», et de «toxicos» (1). Ensuite, ce n’est que bien plus tard, en creusant les mystères de l’épidémiologie et de la génétique, que l’on trouvera traces des tout premiers cas. Une équipe internationale a ainsi reconstitué scientifiquement dans le temps et dans l’espace le début de l’épidémie de sida. Montrant ainsi sa lente propagation à partir de l’actuelle République démocratique du Congo et de sa capitale, Kinshasa, à partir des années 20, principalement par le biais du chemin de fer.

Dans le cas du Covid, quand peut-on dater la première publication scientifique ? A quel moment remontent les premiers cas ? Il est encore bien difficile d’être précis. Selon le site Covid Reference, c’est le jeudi 12 décembre 2019, à Wuhan, que les responsables de la santé commencent à enquêter sur les patients atteints de pneumonie virale. Le 30 décembre 2019, Li Wenliang, un ophtalmologiste de 34 ans à Wuhan publie, un message sur un groupe WeChat alertant ses collègues médecins d’une nouvelle maladie à coronavirus dans son hôpital. Il signale que sept patients ont présenté des symptômes similaires au Sras et été placés en quarantaine. Le lendemain, le 31 décembre 2019, la police de Wuhan annonce qu’elle enquête sur huit personnes soupçonnées d’avoir répandu des rumeurs sur une nouvelle épidémie de maladies infectieuses. Ce 31 décembre encore, la Wuhan Municipal Health Commission signale 27 patients atteints de pneumonie virale après avoir fréquenté ce marché de Huanan SeaFood. Sept patients sont gravement atteints. Leurs manifestations cliniques consistent principalement à de la fièvre et des difficultés respiratoires chez certains d’entre eux. Les radiographies thoraciques objectivent une infiltration pulmonaire bilatérale. Le rapport conclut que la maladie est évitable et contrôlable. Et, toujours le 31 décembre, l’OMS en est informée.

On le voit, il est extrêmement délicat d’établir une date précise de la première publication, tant, aujourd’hui, entre les sites et les réseaux sociaux, les règles de la communication scientifiques ont été bouleversées.

Le nombre de personnes sous traitement a triplé depuis 2010

Retour au sida. La semaine dernière, comme elle le fait deux fois par an, l’Onusida a fait le point sur la situation actuelle de l’épidémie. Et l’air de rien, elle dresse un bilan qui appelle à une comparaison implicite avec le Covid. Ainsi, ce dernier rapport montre «que les pays dotés de lois et de politiques progressistes et de systèmes de santé forts et inclusifs ont obtenu les meilleurs résultats contre le VIH». Ainsi, «dans ces pays, les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont de meilleures chances d’avoir accès à des services efficaces de lutte contre le VIH, y compris son dépistage, la prophylaxie pré-exposition (médicament permettant d’éviter une contamination au VIH), la réduction des risques, la délivrance d’un traitement de lutte contre le VIH pour plusieurs mois, ainsi qu’un suivi et des soins cohérents et de qualité».

Plus généralement, le rapport note que le nombre de personnes sous traitement a plus que triplé depuis 2010. «En 2020, 27,4 millions des 37,6 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement, contre seulement 7,8 millions en 2010. On estime que le déploiement d’un traitement abordable et de qualité a permis d’éviter 16,2 millions de décès depuis 2001.» Des décès qui ont reculé en grande partie grâce à la démocratisation de la thérapie antirétrovirale. «Des progrès ont également été réalisés dans la réduction des nouvelles infections au VIH, mais ils ont été nettement plus lents. Elles ont ainsi reculé de 30% depuis 2010, avec 1,5 million de personnes nouvellement infectées par le virus en 2020 contre 2,1 millions en 2010.» Le rapport conclut en rappelant de nouveau «que les pays dotés de lois punitives et qui n’adoptent pas une approche basée sur les droits en matière de santé représentent 62% des nouvelles infections à VIH dans le monde».

 

Source : L’économiste

Les progrès du Maroc en matière de lutte contre le VIH-Sida sont « éloquents » et ses réalisations dans ce sens dépassent les moyennes mondiale et régionale, a affirmé le directeur du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) au Maroc, Kamal Alami.

Il a souligné que le Royaume a réalisé une moyenne de couverture par le traitement antirétroviral de 76% dépassant même la moyenne mondiale qui est de 73% et la moyenne régionale Afrique du Nord/Moyen Orient qui est de 41%. Selon un dernier rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) intitulé « Engagements mondiaux, action locale. Après 40 ans de Sida, la voie à suivre pour mettre fin à la pandémie », la région de l’Afrique du Nord et du Monde arabe est très en retard dans ce domaine avec une couverture par le traitement antirétroviral qui ne dépasse pas les 40%.

Toutefois, le Maroc se démarque par rapport à sa région et, selon le rapport, se trouve sur la bonne voie grâce notamment à la stratégie qu’il a mise en place depuis de nombreuses années, à son engagement politique de haut niveau et aux plans stratégiques de lutte contre le Sida qu’il a mis sur pied tous les cinq années depuis l’année 2002. Dans le sillage de la pandémie de la Covid-19, le directeur de ONUSIDA-Maroc a dit que la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus a impacté la riposte au VIH au niveau mondial.

 

Source : Santé Log

Ils l’appellent la « dream team », il s’agit plus sérieusement d’une combinaison de 2 médicaments, le nelfinavir, un médicament antirétroviral utilisé pour le traitement de l’infection par le VIH et la cépharanthine, un composé anti-inflammatoire et anticancéreux, isolé d’une plante orientale. Ce duo de médicaments pourrait présenter une efficacité très élevée contre le COVID-19, démontrent ces expériences précliniques publiées dans la revue iScience.

Les scientifiques de l’Université de Tokyo ont, là encore, « criblé » toute une base de médicaments, à la recherche de repositionnements d’agents existants dans le traitement de COVID-19. Car si nous disposons aujourd’hui de toute une série de vaccins efficaces contre la maladie, et contre la propagation du virus, l’épidémie poursuit sa course dans le monde, avec chaque jour des milliers de victimes. Il s’agit donc, en dépit des vaccins, de poursuivre les progrès dans le traitement et la prévention de la maladie.

Sensibiliser déjà les cliniciens sur cette nouvelle option de traitement

De plus, les vaccins ne sont pas à 100 % protecteurs, ce qui souligne le besoin, aujourd’hui plus que jamais, de traitements antiviraux efficaces. De plus, certaines personnes ne peuvent pas se faire vacciner en raison de problèmes de santé. Enfin, de nouvelles variantes du SRAS-CoV-2 émergent, dont les résistances commencent à être documentées.

Tout commence par un criblage : ici, les chercheurs ont d’abord mis en place un système de criblage de médicaments efficaces à contrôler les infections. Ce système utilisait un type de cellules appelées cellules VeroE6/TMPRSS2, qui avaient été manipulées pour être efficacement infectées et produire le SARS-CoV-2. « Pour déterminer si un médicament pouvait combattre efficacement l’infection par le SRAS-CoV-2, nous avons exposer ces cellules VeroE6/TMPRSS2 à la fois au médicament et au SARS-CoV-2, puis nous avons observé si le médicament permettait d’entraver le processus d’infection et la propagation du virus ». Avec cette méthodologie, les chercheurs ont criblé tout un panel de médicaments déjà approuvés pour une utilisation clinique,

y compris le remdesivir et la chloroquine, des médicaments déjà approuvés comme traitements pour COVID-19.

Cette recherche aboutit à un résultat à la fois nouveau et passionnant : 2 médicaments induisent in vitro une suppression efficace du SRAS-CoV-2 : la cépharanthine, utilisée pour traiter l’inflammation, et le nelfinavir, approuvé pour le traitement de l’infection par le VIH :

  • la cépharanthine inhibe l’entrée du virus dans les cellules en empêchant le virus de se lier à une protéine de la membrane cellulaire, qu’il utilise comme passerelle ;
  • le nelfinavir empêche le virus de se répliquer à l’intérieur de la cellule en inhibant une protéine dont le virus a besoin pour sa réplication ;
  • ces médicaments ayant des mécanismes antiviraux distincts, l’utilisation du « duo » pourrait être particulièrement efficace pour les patients, les modèles informatiques prédisant que la thérapie combinée cépharanthine/nelfinavir pourrait accélérer l’élimination du SRAS-CoV-2 des poumons d’un patient et l’éliminer en seulement 4,9 journées.

Le duo de médicaments n’est pas encore prêt à être déployé dans les systèmes de santé mais de nouvelles recherches sur son potentiel clinique sont déjà planifiées.

« Néanmoins », écrivent les chercheurs dans leur communiqué « étant donné la poursuite de la pandémie et le nombre croissant et continu de décès, ces données peuvent suggérer aux cliniciens, une nouvelle option de traitement  ».

 

Source : Coalition Plus

En 2020, 690 000 personnes sont mortes de maladies liées au VIH / sida. Partout dans le monde, l’épidémie reste une menace pour la santé publique. Du 8 au 10 juin 2021, l’Assemblée générale des Nations Unies se réunira pour évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH / sida. A cette occasion, les Etats membres adopteront une déclaration politique, afin de définir les grandes orientations et objectifs de la riposte à l’épidémie pour les 5 prochaines années. Coalition PLUS, ses membres et partenaires, ont souhaité apporter leurs contributions.

Moins d’inégalités, plus d’inclusion, moins de VIH

En tant que réseau international d’ONG communautaires de lutte contre le sida et les hépatites virales agissant dans 52 pays auprès d’une centaine d’organisations de la société civile, nous reconnaissons les efforts importants qui ont été déployés par les États qui ont participé au processus de négociation, ainsi que par le groupe de travail multipartite afin de porter la société civile aux devants de la scène internationale, à travers divers espaces de consultation et de participation.

Coalition PLUS reconnaît les progrès accomplis de la déclaration politique et demande à ce que les points suivants soient inclus :

  1. Intégrer explicitement la réponse au VIH/sida dans la vision globale de la garantie du droit à la santé en mettant en avant les stratégies de couverture sanitaire universelle et en incluant une approche de santé basée sur les droits humains et le genre dans toutes les politiques de santé publique.
  2. Inclure explicitement la nécessité d’aborder la relation entre les causes structurelles (comme la pauvreté, les inégalités de genre, l’accès à l’éducation,) de l’inégalité en tant qu’éléments clés pour fournir une réponse globale au VIH/SIDA.
  3. Affirmer la nécessité pour les États d’adopter des lois, des politiques et des pratiques dépénalisant et déstigmatisant le travail sexuel, la consommation de drogues, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Dans le même temps, mettre en œuvre des lois de protection et de lutte contre les discriminations afin d’aborder la question de la stigmatisation et de la discrimination.
  4. Reconnaître universellement le rôle et le statut des pairs-es éducateurs-rices dans les structures des systèmes de santé publique, en affirmant le rôle essentiel de leur travail dans la réalisation des objectifs 95-95-95.
  5. Mentionner que la participation effective de la société civile est encore limitée étant donné les problèmes structurels d’inégalité dans l’accès à l’information dans différentes langues, aux médias et aux technologies numériques disponibles, aux différents processus de formation professionnelle et d’expansion pour le renforcement des capacités. Ce constat s’aggrave au fur et à mesure que les événements et institutions sont de haut niveau, excluant ainsi matériellement la société civile de certains des pays les plus touchés par l’épidémie. Cela pose la nécessité d’inclure des stratégies et des mécanismes d’élimination de ces obstacles comme la communication en toutes les langues (y compris les dialectes autochtones), la mise en place de facilitation de la mobilité de ses représentants, le financement de projets d’inclusion numérique dédiés à la société civile et adaptée à ses besoins.
  6. L’importance de proposer des mécanismes plus inclusifs, plus actifs et plus concrets de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des engagements pris dans la déclaration, en renforçant les stratégies participatives de responsabilisation et reddition de comptes.

VIH : l’engagement de Coalition PLUS en faveur d’une réponse communautaire coordonnée, basée sur les droits humains et l’équité de genre

Dans le même temps, bien que les problèmes suivants aient été mis en évidence, nous demandons que l’accent soit mis sur les points suivants :

  1. Inclure la nécessité d’éliminer toutes les formes de violence contre les populations les plus exposées au risque d’infection au VIH, y compris l’importance de briser les obstacles structurels et de condamner fermement les comportements et les discours qui normalisent la violence, notamment celles basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
  2. Inclure explicitement toutes les populations qui sont les plus exposées au VIH/SIDA, aux IST, et hépatites virales dans les instances nationales de planification et de coordination de la riposte au VIH. Ce terme désigne les réfugiés, les victimes de déplacements forcés, les demandeurs d’asile et les populations déplacées internes, c’est-à-dire les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI).
  3. Prioriser le droit d’avoir le contrôle et de décider librement et de façon responsable des questions liées à la sexualité, y compris la santé sexuelle et la santé de la reproduction, à l’abri de toute contrainte, de toute discrimination et de toute violence.
  4. Prendre des mesures de santé publique cohérentes sur la question des hépatites virales et de santé anale en privilégiant les interventions efficaces, en encourageant les approches de prestation de services garantissant qualité et équité, en élargissant la couverture des programmes de manière à obtenir un impact durable au sein des populations, et en établissant des responsabilités claires pour les parties prenantes.

Nous réaffirmons l’engagement le plus ferme de Coalition PLUS en faveur d’une réponse communautaire engagée, basée sur les droits humains et l’équité de genre, et coordonnée aux défis du VIH, des hépatites virales et autres infections sexuellement transmissibles pour mettre fin à l’épidémie mondiale de VIH/sida.

Source : Santé Log

Comment l’infection par le VIH rétrécit la substance blanche du cerveau, c’est ce que nous explique cette équipe de l’Université de Pennsylvanie. Un mécanisme par lequel l’infection bloque le processus de maturation des cellules cérébrales qui produisent la myéline, une substance grasse qui isole et protège les neurones. Ces travaux, publiés dans la revue Glia, identifient notamment le rôle clé du glutamate, un neurotransmetteur, produit en excès par les macrophages infectés par le VIH et déjà connu pour ses effets neurotoxiques à niveaux élevés.

On sait depuis longtemps que les personnes vivant avec le VIH accusent une perte de substance blanche dans le cerveau. Contrairement à la « matière grise », composée des corps cellulaires des neurones, la matière blanche est constituée d’une substance grasse, la myéline qui forme une gaine protectrice autour des neurones et contribue à leur signalisation. « Même sous thérapie antirétrovirale (TARV), les personnes vivant avec le VIH ont toujours le virus présent dans leur corps, l’infection par le VIH elle-même pouvait donc affecter la substance blanche », précise l’auteur principal, le Dr Kelly Jordan-Sciutto, professeur à la Penn Medicine. « Une réduction de la substance blanche est associée à des troubles moteurs et cognitifs, il est donc important de mieux comprendre ces mécanismes ».

L’infection influe aussi sur la démyélinisation

De précédentes recherches de cette équipe de la Penn et de l’Hôpital pour enfants de Philadelphie (CHOP) avaient révélé que la TARV pouvait avoir un effet de réduction de la substance blanche cependant la responsabilité du virus lui-même restait mal comprise. Cette nouvelle recherche, menée à la fois sur des cellules de souris et des cellules humaines, révèle précisément comment le VIH empêche les cellules cérébrales productrices de myéline appelées oligodendrocytes de mûrir, ce qui freine la production de substance blanche.

Le rôle clé de la myélinisation aux différentes étapes de la vie : dans la petite enfance, à l’adolescence et probablement pendant l’apprentissage à l’âge adulte aussi, la myélinisation ou production de substance blanche joue un rôle clé dans la plasticité cérébrale. Prévenir la perte de substance blanche ou démyélinisation permet de prévenir les dommages cognitifs associés. Les chercheurs savaient que le TARV peut perturber la fonction des oligodendrocytes, réduisant ainsi la formation de myéline, ils montrent ici que le virus lui-même a une responsabilité dans ce processus.

Le glutamate : L’examen des macrophages humains, des cellules immunitaires infectées par le VIH – alors que le virus n’infecte pas les neurones ou les oligodendrocytes- montre que cellules immunitaires infectées sécrètent des substances nocives, qui peuvent également tuer les cellules voisines, telles que les neurones, ou les empêcher de se différencier. Précisément, une fois infectées, elles produisent en excès, un neurotransmetteur, le glutamate, connu pour ses effets neurotoxiques à niveaux élevés. Et lorsque les chercheurs réduisent avec un autre composé les niveaux de glutamate dans une culture de macrophages infectés par le VIH avant le transfert du milieu de croissance aux précurseurs d’oligodendrocytes, ces cellules précurseurs peuvent mûrir normalement en oligodendrocytes. Ainsi, ces travaux in vitro révèlent que le glutamate sécrété par les macrophages infectés est responsable du blocage des cellules précurseurs au stade immature.

La réponse biologique au stress : c’est la deuxième explication documentée, à cette réduction de substance blanche. Cette réponse intègre 4 voies de signalisation différentes, qui entraînent des changements dans l’expression des gènes qui servent à protéger la cellule du stress ou à inciter la cellule à mourir, si le stress est insupportable. Ici, les chercheurs montrent que la réponse intégrée au stress est activée dans des cultures de cellules précurseurs d’oligodendrocytes.

La boucle est bouclée : ces différentes données permettent de reconstituer le puzzle ou le mécanisme complet : les macrophages infectés par le VIH sécrètent du glutamate, ce qui active la réponse au stress en activant une voie appelée PERK, qui bloque la maturation des précurseurs d’oligodendrocytes, ce qui réduit les oligodendrocytes et la production de myéline.

De nouvelles cibles médicamenteuses ? La compréhension de ce mécanisme permet de discerner les effets du virus de ceux des médicaments. L’identification de la voie de signalisation PERK notamment, ouvre également de nouvelles pistes thérapeutiques pour les troubles cognitifs liés au VIH.

« Lorsque nous mettons nos patients sous TARV, en particulier les enfants ou les adolescents, il est important de comprendre les implications : les antirétroviraux peuvent empêcher l’établissement d’un réservoir viral dans le système nerveux central, ce qui contribue à l’objectif, mais nous savons aussi que les médicaments peuvent nuire à la substance blanche ».