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Le comble, c’est qu’ACTIONS TRAITEMENTS « fête » ses 30 ans, l’année où 40 ans d’épidémie et de lutte contre le VIH/sida risquent d’être mis à mal par une autre pandémie qui monopolise l’attention et l’argent, met en difficulté les hôpitaux fragilisés depuis des décennies de coupes budgétaires et de gestion hasardeuse, remet en cause la démocratie en santé dont les combattants de la lutte contre le VIH/sida étaient les fers de lance, révèle l’incapacité de nos dirigeants à apprendre et à se remettre en cause.

À l’heure où nous écrivons ce texte, le 22e congrès de la Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS) a fermé ses portes il y a quelques semaines et l’esprit n’est pas à la fête. Le thème retenu était « Inégalités en santé et VIH ». Des inégalités qui font le lit de l’épidémie de VIH/sida. Des inégalités qui s’accentuent depuis le début de la crise Covid 19. Des inégalités qui nécessitent plus que jamais de la volonté politique, une prise de responsabilité et des moyens… que nous ne voyons toujours pas venir. Dans le même ordre d’idée, la journée scientifique annuelle du collectif interassociatif TRT-5 CHV était intitulée « VIH, hépatites, inégalités au temps du Covid », et s’ouvrait sur des constats alarmants de plusieurs associations (Grisélidis, Sidaction et Sida Info Service) quant à l’impact de cette nouvelle crise sanitaire sur les populations les plus précaires, isolées, discriminées.

Plutôt que de faire la fête, nous avons préféré partager avec vous l’histoire d’ACTIONS TRAITEMENTS, sur trois décennies, à travers celles et ceux qui ont fait l’association, à travers les événements qui ont fait ce que nous sommes aujourd’hui, en remontant en parallèle le fil de l’histoire de la lutte contre le VIH.

QUAND LA LUTTE CONTRE LE SIDA SE STRUCTURE POUR FAIRE FACE À L’ÉPIDÉMIE ÉMERGENTE

Les associations. La lutte contre le VIH/sida a commencé un jour de juin 1981, quand les premiers cas d’une déficience immunitaire inhabituelle ont été diagnostiqués aux États-Unis, quelques mois avant que le Pr Willy Rozenbaum ne diagnostique à son tour les premiers cas français à l’hôpital Claude Bernard en décembre 1981. Entre l’identification de ces premiers cas et la création d’ACTIONS TRAITEMENTS en 1991, plusieurs associations ont déjà vu le jour. Vaincre le sida est la toute première en 1983 et elle a ouvert la voie à beaucoup d’autres par la suite. Parmi les plus importantes, AIDES a vu le jour en 1984 sous l’impulsion de Daniel Defert, peu après le décès de son compagnon Michel Foucault des suites du sida, avec pour objectif de faire du patient un réformateur social. Arcat sida est née en 1985 avec la volonté de favoriser la recherche clinique. Act Up-Paris a vu le jour en 1989 deux ans après la naissance de son modèle Act Up New-York fondé par Larry Kramer, avec la volonté d’appliquer les mêmes méthodes de ce côté-ci de l’Atlantique. Enfin, l’année 1990 sera une année faste pour le tissu associatif qui assistera à la naissance de trois nouvelles structures : Sida Info Service reprend la permanence téléphonique créée par AIDES, Sol En Si (Solidarité Enfants Sida) et Dessine-moi un mouton, associations qui s’adresseront plus particulièrement aux enfants et à leurs parents atteints.

Les événements. C’est également pendant ces dix années que l’institut Pasteur a publié en 1983 la première description du virus dans la revue Science, que les tests de dépistage ELISA ont été développés par les chercheuses françaises Christine Rouzioux et Françoise Brun-Vézinet en 1984, que le fondateur du Front National parlera des « sidaïques » en 1987 et proposera de les enfermer dans des « sidatoriums », et que le tout premier traitement anti-VIH, appelé AZT, verra le jour en 1987. À l’international nous assisterons à la naissance de l’activisme, avec la rédaction en 1983, puis la publication en 1985, de la déclaration des principes de Denver. Par la suite, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lancera la première journée mondiale de lutte contre le sida en 1988, en hommage aux mort-e-s du sida.

Les institutions. C’est également pendant cette décennie que les institutions françaises ont commencé à se structurer afin de lutter efficacement contre l’épidémie émergente. Le premier réseau ville/hôpital est apparu et l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS) a vu le jour en 1988, peu de temps avant le Conseil National du Sida (CNS) et l’Agence française de lutte contre le sida en 1989. Le premier rapport d’experts sur la prise en charge du VIH sera dirigé par le Pr Jean Dormont et publié en 1990.

Le contexte. Nous sommes donc nés en octobre 1991, la même année que les Sœurs de la perpétuelle indulgence parisiennes. C’est également l’année, et c’est un beau symbole pour nous, qui a vu naître le « ruban rouge » qui deviendra l’emblème de la lutte contre le sida. Nous sommes nés à une époque où la vie avec le VIH était inenvisageable parce qu’on ne (sur)vivait pas longtemps après avoir été infecté par ce virus. À une époque où les traitements anti-VIH étaient quasi existants, avaient une efficacité très limitée et une toxicité très importante sur l’organisme des personnes. À une époque où les associations s’étaient créées, souvent sous la forme de groupes d’auto-support pour que les personnes séropositives (souvent malades du sida) se soutiennent, partagent leurs expériences, tissent des solidarités indispensables et gardent espoir. L’objectif était également de commencer à prendre le pouvoir : face aux responsables politiques, aux autorités de tutelle et aux industriels du médicaments. Face à la société aussi, qui a eu tôt fait de rejeter les personnes séropositives y compris des représentations liées à l’orientation sexuelle, aux pratiques, à l’usage de drogues ou à l’origine des personnes.

POUR QUE LES PERSONNES SOIENT MIEUX INFORMÉES ET DONC MIEUX SOIGNÉES

ACTIONS TRAITEMENTS a été créée par des personnes vivant avec le VIH. À l’époque on parlait plutôt de personnes malades, souvent à un stade déjà avancé de l’infection à VIH voire en stade sida. Leur ambition, ou plutôt besoin, était de se regrouper, se réunir et se soutenir mutuellement. C’est ainsi qu’est née l’association, sous la forme d’un groupe d’auto-support dans lequel les participants pouvaient partager leurs expériences et aussi garder espoir. C’était dans la rue Doudeauville, en plein cœur du quartier de la Goutte d’or dans le 18e arrondissement de Paris. Puis très vite, afin de permettre à d’autres personnes concernées de rejoindre le « groupe », une ligne d’écoute a été créée. Toujours active aujourd’hui, c’est la seule à être gérée par des personnes et bénévoles concernés, devenues « expertes » des questions liées à la vie avec le VIH et/ou les hépatites. Dès le début de son histoire, c’est aux traitements et à la prise en charge du VIH qu’Actions Traitements s’est intéressée. En témoigne la création du collectif interassociatif TRT-5 en septembre 1992, dont Actions Traitements est un des cinq membres fondateurs, avec les associations Act Up-Paris, Aides, Arcat et Vaincre le sida. Le collectif a pour objet de porter et défendre les intérêts des patients dans la recherche clinique. Dans le même ordre d’idées, Actions Traitements publiera à partir de mars 1993 une revue mensuelle intitulée Info Traitements, qui sera éditée pendant 20 ans jusqu’à février 2013 et sera une des principales revues d’information sur la recherche thérapeutique et les traitements. C’était également un lieu de témoignage des personnes concernées à qui l’association donnait la parole dans chaque numéro.  Info Traitements a coexisté avec d’autres supports similaires, comme le magazine Remaides (Aides), le Journal du sida (Arcat) ou Réact’up (Act Up-Paris) entres autres. Le premier numéro, daté du 10 mars 1993, se concentre sur l’arrivée du nouvel antirétroviral appelé 3TC. Présenté quelques semaines auparavant par le laboratoire Glaxo, lors d’une réunion avec Act Up-Paris, il représentait un espoir en termes d’efficacité et de tolérance pour les personnes vivant avec le VIH.

Comme souvent à l’époque, certains compagnons de lutte nous ont quitté prématurément. C’est le cas notamment de Marc Regnard, un des fondateurs d’ACTIONS TRAITEMENTS, décédé le 18 avril 1992 des suites du sida. Après avoir quitté la Californie où il vivait, Marc a participé, avec Xavier Rey Coquais (premier président d’ACTIONS TRAITEMENTS et Jean-Marc Bithoun (président d’honneur actuel), à la création de l’association, emportant dans ses valises la culture activiste des associations américaines de lutte contre le VIH/sida et faisant sien l’adage « mieux informés, mieux soignés » qui allait guider, et guide encore, les actions développées par l’association depuis sa création. La page « The aids memorial » qui publie des portraits de personnes décédées des suites du sida sur Facebook et Instagram, lui a d’ailleurs rendu hommage en mai 2018 (lien).

INNOVATIONS TOUS AZIMUTS DANS L’INFORMATION ET L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES

Pendant les dix premières années d’existence d’ACTIONS TRAITEMENTS, nos militants se sont battus sur tous les fronts. La ligne d’écoute, toujours active aujourd’hui, a vu le jour dans la foulée de la création de l’association, à la fois pour soutenir les personnes touchées directement ou indirectement et pour répondre aux interrogations sur l’avancement de la recherche. Les connexions que certains militants de la première heure avaient avec des médecins et chercheurs en Amérique du nord, nous ont donné un accès privilégié à toutes les recherches en cours au début des années 1990. Ces informations étaient traduites par nos militants et diffusées lors de réunions d’information, ainsi que dans la revue Info Traitements, en même temps que sur notre service Minitel (que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaitre !) 3615 HIVINFO.

Nos premiers outils pratiques d’information thérapeutique à voir vu le jour en 1997 sont les infocartes. Elles permettent de présenter une synthèse de la notice des médicaments en se concentrant sur les principales informations permettant de garantir le bon usage des médicaments : l’indication et la posologie, les modalités de prise, les principaux effets indésirables et interactions médicamenteuses, ainsi que des conseils pratiques. Les trois premières infocartes concernaient les médicaments Norvir, Crixivan et Viracept. Notre site internet a vu le jour en 1998, en même temps qu’un autre outil emblématique : la réglette d’interactions médicamenteuses, qui est toujours parmi les outils les plus plébiscités, tant par les professionnels de santé que par les patients. Elle est devenue un allié indispensable, au fur et à mesure que les progrès de la recherche permettaient d’envisager une vie plus longue et donc la prise concomitante d’autres médicaments (en plus des antirétroviraux). Il faudra attendre quelques années avant l’apparition d’un autre de nos outils d’information devenu emblématique par la suite : les affiches récapitulatives des antirétroviraux.

LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE

La décennie des années 1990 a commencé avec des traitements peu efficaces et une absence quasi-totale de perspective pour les personnes se découvrant séropositives au VIH. Des dizaines, bientôt des centaines de milliers de personnes à travers le monde, allaient mourir du sida au cours de cette décennie. C’est pourquoi on parle de cette époque difficile en employant l’expression « années de cendres », en rapport aux cendres des personnes qui ont combattu le VIH et ont succombé à une maladie des suites du sida. Parmi les épisodes marquants, on se souvient par exemple des cendres du président d’Act Up-Paris, Clews Vellay, que les militants de l’association iront jeter à la figure des représentants de compagnies d’assurance, alors réunis en congrès. Pourtant la deuxième partie de la décennie sera annonciatrice d’espoir(s), avec l’arrivée des antiprotéases qui, associées entre elles, vont faire preuve d’une efficacité remarquable jusqu’à bloquer la réplication du VIH dans l’organisme des personnes infectées. Cela va alors bouleverser la vie des personnes, à tel point que le VIH ne va bientôt plus être synonyme d’une mort imminente, mais devenir progressivement une maladie chronique presque comme une autre. Les personnes infectées se retrouvent alors dans une situation inédite et inespérée : après avoir fait le deuil de leur propre vie, elles vont devoir faire « le deuil du deuil » et devenir des personnes vivant avec le VIH.

Dans ce contexte, le « Voyage à New-York » est un événement marquant de la vie d’ACTIONS TRAITEMENTS. Organisé en mars 1996, ce voyage réunit des militants et des amis médecins qui vont aller acheter les traitements disponibles aux USA pour les ramener en France. Cette action fortement médiatisée avait été organisée en réaction à la proposition du Conseil national du sida qui avait proposé, en février, de rendre ces nouveaux traitements accessibles par tirage au sort en France. Alors que des résultats très encourageants avaient été annoncés en janvier, lors de la conférence de Washington, sur l’efficacité de ces trithérapies. Trithérapies qui devaient finalement être disponibles en septembre 1996 sur le marché français.

Dans le dernier numéro d’Info Traitements de l’année 2000, on retrouve un questionnement qui semblerait plus qu’incongru aujourd’hui : traiter ou ne pas traiter ? la toxicité des traitements existants est telle que, les patients comme les professionnels de santé se posent encore la question du seuil (de CD4 et/ou de charge virale) à partir duquel il faut initier le traitement antirétroviral. L’objectif est à la fois de préserver les personnes d’effets indésirables encore conséquents et de conserver des « cartouches » pour plus tard, car les possibilités de traitements étaient loin d’être aussi développées qu’aujourd’hui.

L’expertise thérapeutique d’ACTIONS TRAITEMENTS est encore aujourd’hui largement reconnue, par ses partenaires associatifs tout comme par les professionnels de santé. Nous sommes moins connus pour nos programmes d’accompagnement des personnes, qui existent pourtant depuis la création de l’association. Afin de renforcer les capacités des personnes concernées, la nécessité est apparue rapidement de déployer des activités qui permettraient aux personnes d’être mieux informées et d’échanger d’égal à égal avec les professionnels de santé qui les prennent en charge dans leur parcours de soins. Ainsi, les « Après-midi d’Actions Traitements » ont été mis en place en 1993 afin de permettre aux personnes de mieux comprendre les questions thérapeutiques et d’être à même de participer, avec leur médecin, à leur propre prise en charge. Ces réunions ont évolué dans le cadre d’un partenariat avec Sida Info Service et Vaincre le sida. Puis elles sont devenues les « Réunions d’information thérapeutique – qualité de vie » en 1999, en partenariat avec le Kiosque info sida. Elles ont continué à évoluer par la suite, et ont également changé de nom, mais font toujours partie de nos activités principales.

VERS UNE NOUVELLE RÉVOLUTION DANS LA VIE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH

La décennie 1991 – 2000 a été très riche et très intense pour toutes celles et tous ceux qui ont agi au sein d’ACTIONS TRAITEMENTS et combattu l’épidémie de VIH à nos côtés. D’une mort certaine à l’espoir d’une vie avec, les personnes concernées ont dû commencer à réapprendre à vivre et envisager une vie presque normale, ce qui ne semblait pourtant même pas envisageable au début de la décennie. La recherche et les traitements ont, eux aussi, fait leur révolution. Les années à venir, à partir de 2001, vont voir arriver des nouvelles classes et molécules toujours plus efficaces et mieux tolérées. De leur côté, les équipes et bénévoles de l’association, devront se remettre du départ de l’association d’un des fondateurs, Xavier Rey Coquais, et resteront mobilisés afin de poursuivre la réalisation de nouveaux outils d’information et de programmes d’accompagnement. Mais surtout, l’année 2008 marquera l’avènement d’une nouvelle révolution et d’un changement profond (mais lent à s’installer) dans la perception des personnes vivant avec le VIH. La suite, dans le deuxième article sur la décennie 2001 – 2010.

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Paris, le 25 Novembre 2021

Quelques jours avant le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, soit le 27 novembre 2021, cela fera officiellement trente ans qu’ACTIONS TRAITEMENTS existe. L’association a été créée en novembre 1991 par un groupe de personnes vivant avec le VIH, sous le format d’un groupe d’auto-support. L’objectif : se soutenir et partager leurs expériences, d’une part, diffuser des informations actualisées sur la recherche thérapeutique, d’autre part, à une époque où peu de traitements existaient et où le VIH était synonyme d’une espérance de vie très courte.

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a touché de plein fouet les acteurs et actrices de la lutte contre le VIH/sida et les personnes concernées, qu’elles vivent avec le VIH ou soient exposées au risque de le contracter. Les progrès réalisés, depuis l’identification des premiers cas il y a quarante ans, sont aujourd’hui fragilisés et il reste de nombreux combats à mener avant de pouvoir mettre fin à l’épidémie de VIH.

Dans ce contexte, ACTIONS TRAITEMENTS a choisi de revenir sur ses trente ans d’histoire et de rendre hommage aux personnes qui en ont fait partie : bénévoles, administrateurs et administratrices, équipes salariées, stagiaires et volontaires en service civique. Ainsi qu’à toutes les personnes (vivant avec le VIH, représentants d’associations, professionnels de santé et chercheurs) qui ont commandé nos outils, visionné nos vidéos, participé à nos ateliers, bénéficié du programme d’éducation thérapeutique du patient, participé à nos comités de pilotage, répondu à nos appels à témoignage, liké/retweeté/commenté nos publications sur les réseaux sociaux, appelé notre ligne d’écoute.

Bénéficiant du témoignage précieux de Jean-Marc Bithoun, cofondateur d’ACTIONS TRAITEMENTS et actuel président d’honneur, l’association publiera une série de trois articles pour revenir sur chacune des trois décennies de son histoire, en parallèle de l’histoire de la lutte contre le VIH. Chaque article sera publié sur son site internet et relayé sur ses réseaux sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram. Le premier article sur la décennie 1991 – 2000 est disponible ici.

Afin de poursuivre sa mission d’information sur la recherche et les nouveaux traitements, l’association a organisé pour la première fois un webinaire sur « VIH et innovations thérapeutiques, vers une révolution ? », lundi 22 novembre. Le compte rendu de ce webinaire (bientôt disponible en replay) viendra compléter les trois articles publiés (un par décennie), ainsi que des interviews de témoins clés, afin de réaliser un numéro spécial de la revue Info Traitements. Cette revue éditée par l’association de 1993 à 2013 sera de retour début 2022 pour un numéro exceptionnel qui sera distribué à tous les partenaires de l’association.

ACTIONS TRAITEMENTS a trente ans et de nombreux progrès restent à accomplir, pour que les personnes vivant avec le VIH puissent vivre aussi longtemps et aussi sereinement que possible, en attendant la découverte d’un traitement curatif ou d’un vaccin efficace. D’ici là, nous continuerons d’informer, de soutenir, d’accompagner et de défendre les droits des personnes vivant avec le VIH. Le combat continue !

En complément de ce communiqué de presse, vous pouvez trouver une chronologie des trente ans d’Actions Traitements en cliquant sur ce lien.

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À propos d’Actions Traitements

Association créée en 1991 à l’initiative des personnes vivant avec le VIH. L’association, agréée pour représenter les malades et les usagers du système de santé, a pour but d’informer, accompagner, soutenir et défendre les droits des personnes vivant avec l’infection à VIH, les virus de l’hépatite, les pathologies associées et les infections sexuellement transmissibles. Membre co-fondateur du collectif interassociatif TRT-5 CHV, qui rassemble 15 associations de lutte contre le VIH, les IST et les hépatites virales. Contact presse : Cédric DANIEL – cdaniel@actions-traitements.org – 06 21 50 25 42

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Actions Traitements de 1991 à 2000

  • 27 novembre 1991 : création d’AT (date de signature des statuts de l’association en préfecture)
  • 1991 : création de la ligne d’écoute, toujours active aujourd’hui
  • 1992 : AT cofonde le collectif interassociatif TRT-5 (devenu TRT-5 CHV en 2019) avec 4 autres associations (Act Up-Paris, Aides, Arcat sida et Vaincre le sida) ; décès de Marc Regnard un des co-fondateurs des suites du sida
  • 1993 : service Minitel 3615HIVINFO ; premier numéro de la revue Info Traitements ; lancement des après-midis d’Actions Traitements
  • 1995 : les réunions d’information thérapeutiques mensuelles sont initiées avec SIS et VLS
  • 1997 : voyage à NYC pour acheter des ARVet les ramener en France ; édition des premières infocartes sur les ARV (Norvir, Crixivan, Viracept, Viramune)
  • 1998 : lancement du site internet ; première édition de la réglette d’interactions médicamenteuses (toujours mise à jour chaque année)
  • 1999 : création du pôle hépatites de l’association
  • 2000 : les « Réunion d’information thérapeutique – Qualité de vie » sont maintenant organisées en partenariat avec Kiosque info sida

Actions Traitements de 2001 à 2010

  • 2001 : refont du site internet et création de la rubrique « news »
  • 2004 : grande enquête auprès des lecteurs d’Info Traitements
  • 2006 : première édition de l’affiche récapitulative des ARV ; AT s’implique dans les Cisih, qui seront renommés Corevih en 2007
  • 2007 : mise en place de temps d’échange et de régulation pour les écoutants
  • 2008 : l’affiche récapitulative des ARV est éditée au format poche ; AT conçoit un module de formation à destination des assos partenaires sur l’information thérapeutique ; le site internet accueille un forum, des FAQ, des podcasts, un espace membre, la version numérique de la réglette d’interactions
  • 2009 : première édition de la brochure sur l’arrêt du tabac
  • 2010 : plan d’évaluation des activités d’AT « Actualisation »

Actions Traitements de 2011 à aujourd’hui

  • 2012 : AT est habilitée à déployer son programme d’ETP, toujours actif
  • 2013 : le dernier numéro de la revue Info Traitements est publié en mars
  • 2014 : création du compte Twitter d’AT (mai)
  • 2016 : AT célèbre ses 25 ans à travers un livre de recueil de témoignages ; lancement de l’annuaire géolocalisé des injecteurs de produits de comblement
  • 2017 : lancement de la première appli AT pour accompagner les utilisateurs de la prep, AT PREP ; l’annuaire géolocalisé s’élargit à tous les professionnels de santé sérofriendly
  • 2018 : lancement d’une nouvelle appli AT Medinfo déclinaison de la réglette d’interactions ; création du compte Instagram (27/08)
  • 2020 : la crise Covid 19 conduit AT à proposer ses programmes d’accompagnement à distance, au téléphone et en visioconférence
  • 2021 : AT se positionne dès le mois de janvier en faveur de la vaccination anti-Covid19 et encourage les personnes vivant avec le VIH à se faire vacciner – AT organise en novembre son tout premier webinaire sur les innovations thérapeutiques dans le traitement du VIH.
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Source : SERONET

La campagne de rappel de vaccination anti-Covid-19, dite de troisième dose, a été lancée le 1er septembre dernier en France auprès des personnes les plus âgées et les plus vulnérables, afin de compenser la baisse d’efficacité des vaccins après plusieurs mois. Quid des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ? Quelle est leur réponse immunitaire suite à la vaccination Covid-19 ? Seronet fait le point.

Combien de CD4 ?

Premier élément important, il a deux types de vaccination à distinguer : la troisième dose et le rappel vaccinal. Dans le premier cas, il s’agit de donner un booster pour les personnes immunodéprimées, chez qui on suspecte que la vaccination n’a pas été assez efficace. Dans le deuxième cas, il s’agit d’un rappel pour toute la population, six mois au moins après la fin de la première séquence de vaccination. Les personnes vivant avec le VIH font-elles partie des personnes dites vulnérables ? D’après la Haute autorité de santé (HAS), les recommandations pour le booster ne concernent pas les PVVIH au-delà des personnes définies comme particulièrement vulnérables comme les personnes âgées et les populations à risque de formes graves (par exemple, en cas de comorbidités). La liste des personnes concernées est disponible sur le site de la HAS. En réalité, cela dépend du niveau des CD4, explique le Dr Pascal Pugliese, médecin infectiologue et président de la Société française de lutte contre le sida.

Interrogé par Seronet, le président de la SFLS donne la position de la société savante : « Nous recommandons que les PVVIH avec une altération immunitaire (CD4 inférieurs à 200 CD4/ml) puissent bénéficier d’une troisième dose et que toute PVVIH puisse bénéficier d’une troisième dose selon les recommandations actuelles, c’est-à-dire les personnes âgées de plus de 65 ans ou atteintes de comorbidités pouvant augmenter le risque de formes graves », explique Pascal Pugliese. Et le président de la SFLS d’ajouter : « Cette troisième dose doit être proposée après un délai de six mois suivant la primo vaccination complète. Elle peut être associée à la vaccination antigrippale (…). Même si la vaccination diminue considérablement le risque de formes graves, celle-ci ne prévient pas l’acquisition du Sars Cov2 puisque l’immunité acquise par la vaccination diminue au cours du temps. Comme en population générale, l’ensemble des PVVIH sera amené à bénéficier d’une troisième dose dans les prochains mois ». Une recommandation similaire à plusieurs pays, dont le Royaume-Uni qui préconise une troisième dose de vaccin chez les PVVIH avec un taux de CD4 inférieur à 200 CD4/ml et/ou les signes d’une immunosuppression et/ou une charge virale détectable. Aux États-Unis, le Centre contrôle des maladies (CDC) recommande une dose booster chez les personnes à un stade avance de l’infection à VIH et/ou qui ne sont pas sous traitement.

Quelle réponse immunitaire ?

Une étude canadienne récente publiée sur le site d’infos aidsmap apporte des données rassurantes. Dans cette étude menée par la Dre Zabrina Brumme de l’Université Simon Fraser à Vancouver, des chercheurs-es ont comparé deux groupes de personnes qui avaient reçu les deux doses de vaccin. Un groupe de 100 personnes séropositives au VIH et un autre de 152 personnes séronégatives. Les résultats montrent que les personnes vivant avec le VIH sous traitement efficace (charge virale indétectable et CD4 élevés) avaient un taux d’anticorps similaire aux personnes séronégatives et dans la plupart des cas n’ont pas besoin de la troisième dose booster. À noter que la réponse immunitaire chez les PVVIH était légèrement moins bonne chez celles qui avaient reçu deux doses du vaccin Astra Zeneca en comparaison avec les autres vaccins. Le niveau d’anticorps était également plus bas chez les PVVIH âgées et/ou avec des comorbidités. Dans cette étude, toutes les PVVIH avaient une charge virale indétectable et le taux moyen de CD4 était de 710 avec aucune personne en dessous du seuil de CD4 inférieur à 200 CD4/ml. Une autre étude a comparé deux groupes de personnes qui ont reçu deux doses des vaccins Moderna et Pfizer (vaccins à ARN messager ou ARNm). Un groupe de 100 personnes séropositives et un autre de 100 personnes séronégatives. Il ressort de cette analyse que les personnes avec une charge virale détectable et un taux de CD4 bas avaient un niveau d’anticorps plus faible que les autres. Les chercheurs-es ont également constaté une moins bonne réponse immunitaire parmi les PVVIH qui avaient reçu le vaccin Pfizer comparativement aux PVVIH qui ont reçu le vaccin Moderna.

En résumé, pas besoin d’une troisième dose booster si vous êtes sous traitement VIH efficace (charge virale indétectable et CD4 stables et supérieurs à 200 CD4/ml) et que vous ne faites pas partie des groupes exposés à une forme sévère de la Covid-19 (âge ou comorbidités). Comme le reste de la population, les PVVIH pourront bénéficier d’un rappel vaccinal dans les mois à venir. La dose de rappel doit être administrée dans un délai de six mois minimum après la complétude du schéma vaccinal initial. Bien que seul le vaccin Pfizer-BioNTech dispose aujourd’hui de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour la dose de rappel, la HAS précise que, dans la mesure où les rappels ont débuté avec les deux vaccins à ARNm, au vu des données disponibles, la campagne de rappel peut continuer à s’effectuer avec les deux vaccins à ARNm actuellement disponibles (Pfizer-BioNTech et Moderna), qui peuvent être utilisés indifféremment, quel que soit le vaccin qui a été utilisé pour la primovaccination (Comirnaty, SpikeVax, Astra Zeneca), conformément à l’avis de la HAS du 23 août 2021. À noter que la campagne vaccinale annuelle contre la grippe a démarré en France plus tôt que prévu.

HPV papillomavirus

Les papillomavirus humains sont communément appelés par leur acronyme anglais HPV, qui signifie Human PapillomaVirus. C’est une des IST les plus courantes car elle se transmet facilement, par la peau, les doigts, les sextoys et lors de rapports sexuels avec pénétration buccale, anale ou vaginale. Presque toutes les personnes, qui ont une activité sexuelle, ont été en contact avec une ou plusieurs souches de ce virus ! Actions Traitements a réalisé cette vidéo afin de diffuser les informations essentielles à connaitre sur les papillomavirus humains et d’encourager les personnes, notamment celles vivant avec le VIH, à faire des dépistages ainsi qu’un suivi gynécologique et/ou proctologique réguliers.

Cette vidéo (YouTube) intitulée « Les papillomavirus humains : mieux les connaitre pour mieux s’en protéger », s’inscrit dans une collection de vidéos pédagogiques initiée en 2016. Le principe consiste à réaliser des illustrations, qui sont ensuite animées, afin d’expliquer simplement ce que sont les papillomavirus humains (modes de transmission, dépistage, traitements existants, prévention), ainsi que les conséquences possibles auxquelles les personnes s’exposent s’ils ne sont pas détectés et donc pas traités. Il était important, pour l’association de s’emparer du sujet des papillomavirus humains. D’abord parce que ce n’est pas l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus connue. Ensuite, parce qu’elle peut avoir des conséquences graves notamment pour les personnes vivant avec le VIH, qui sont plus exposées au risque de développer des condylomes, voire des lésions pré-cancéreuses (utérus, anus, gorge notamment) du fait de l’altération de leur système immunitaire.

Papillomavirus et activité(s) sexuelle(s)

Pour l’association, c’est également une façon de participer à la sensibilisation générale autour des IST. Elles existent, elles circulent et surtout, il existe des moyens efficaces pour s’en protéger. Avoir une activité sexuelle régulière peut être une source de bien-être à la fois physique et mentale. Avoir des IST fait partie intégrante de l’activité sexuelle et il est important de savoir comment s’en protéger. Tout comme il est important d’en parler avec son/sa/ses partenaires. C’est ce qui permet de casser les chaines de transmission de ces infections car, plus elles sont dépistées tôt, plus vite elles seront traitées et moins elles se propageront d’une personne à l’autre. Concrètement, nous recommandons aux personnes qui se font dépister une ou des IST, d’en parler à leur(s) partenaire(s) afin de les encourager à se faire également dépister… et donc traiter si jamais ils ou elles ont également contracté une IST. Tout comme nous encourageons les personnes qui reçoivent l’information « j’ai une IST, tu devrais te faire dépister », à remercier la personne qui leur donne cette information. Parce qu’elle leur permet, à leur tour, de se faire dépister de toutes les IST et d’être pris en charge efficacement si besoin.

Poursuite du plaidoyer sur les papillomavirus humains

L’association en profite également pour rappeler que la vaccination est maintenant remboursée pour les filles comme pour les garçons de 11 à 19 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 26 pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (homo, bi, hétéros curieux, etc.). Cette évolution récente (effective depuis le 1er janvier 2021) est le fruit d’un plaidoyer de longue date des associations, dont Actions Traitements, pour ouvrir et rembourser la vaccination aux garçons. Nous continuons d’ailleurs de militer pour que la vaccination soit ouverte au-delà de ces limites d’âge notamment pour les personnes vivant avec le VIH, plus exposées au risque de développer certains cancers que le reste de la population.

Le sujet est d’autant plus important que la crise sanitaire, consécutive à l’émergence de la Covid 19, a considérablement mis à mal la couverture vaccinale concernant les papillomavirus humains (HPV) en France. Il est donc important, pour Actions Traitements, de participer activement à l’effort de pédagogie et d’information sur ces papillomavirus et leurs conséquences, tout en valorisant les moyens de s’en prémunir et le suivi régulier à effectuer, pour les hommes comme pour les femmes. C’est pourquoi nous insistons sur la nécessité d’effectuer un suivi gynécologique ET proctologique régulier, afin de déceler d’éventuelles lésions et de les traiter au plus tôt… avant qu’elles ne risquent de devenir des cancers.

Où trouver la vidéo d’Actions Traitements sur les papillomavirus humains ?

Vous pouvez consulter la vidéo « Les papillomavirus humains (HPV) : mieux les connaitre pour mieux s’en protéger » sur notre chaîne YouTube ou sur la page Vidéos de notre site internet. Vous y trouverez également les précédentes vidéos pédagogiques réalisées sur l’observance, l’éducation thérapeutique et le Tasp, ainsi que les interviews d’experts que nous réalisons régulièrement. Cette vidéo sera relayée sur Facebook, Twitter, Instagram et Linkedin.

Pour toute question, sur le HPV ou d’autres sujets, notre ligne d’écoute est ouverte du lundi au jeudi de 15H à 18H au 01 43 67 00 00.

Merci à Sydo, notre partenaire technique avec qui nous avons réalisé cette vidéo ainsi que les trois précédentes.

Dès l’arrivée des premières trithérapies efficaces, spécialistes et chercheurs ont cherché à alléger l’impact de ces traitements sur la vie des personnes vivant avec le VIH. Des essais cliniques solides menés ces dernières années permettent maintenant d’envisager l’allègement thérapeutique dans la prise en charge du VIH, sans compromis sur l’efficacité du traitement, mais dans certaines conditions. L’association Actions Traitements fait le point dans une brochure d’information destinée aux personnes vivant avec le VIH, ainsi qu’à celles et ceux qui les accompagnent (entourage et associations) ou qui les prennent en charge (en médecine de ville et à l’hôpital).

25 ans après l’arrivée des trithérapies en 1996, nous assistons à évolution majeure dans le traitement du VIH avec la confirmation de l’efficacité de l’allègement thérapeutique. Alors que la trithérapie en prise quotidienne, est encore la « norme », des essais cliniques ont montré qu’il est possible d’envisager d’autres modalités de traitement. On peut donc réduire l’impact du traitement antirétroviral sur l’organisme et la vie des personnes concernées, en l’allégeant. Autrement dit, on peut agir favorablement et durablement sur la qualité de vie des personnes, en réduisant notamment les effets indésirables et les éventuelles interactions médicamenteuses.

La brochure « L’allègement thérapeutique dans le traitement du VIH : pour qui ? quand ? comment ? » présente les deux stratégies d’allègement qui existent et sont validées par des essais cliniques concluants :

– Soit on réduit le nombre de molécules présentes dans la combinaison antirétrovirale, en passant d’une trithérapie à une bithérapie, donc de trois à deux molécules antirétrovirales, à prendre sept jours sur sept. C’est que nous avons appelé l’allègement thérapeutique « moléculaire ».

– Soit on réduit le nombre de prises du traitement, en passant de sept à cinq voire quatre prises hebdomadaires consécutives. C’est ce que nous avons appelé l’allègement thérapeutique « séquentiel ».

Attention : comme c’est rappelé dans la brochure, la stratégie d’allègement qui consisterait à prendre son traitement un jour sur deux n’est pas recommandée car elle n’a été validée par aucune étude scientifique.

Bon usage du médicament et allègement thérapeutique

Dans un souci de valorisation du bon usage du médicament, y compris dans le cadre de l’allègement thérapeutique, la brochure rappelle deux points importants :

  • Tout le monde ne peut pas bénéficier de l’allègement thérapeutique et avant de l’envisager, le ou la médecin doit étudier l’histoire virologique de la personne : durée depuis laquelle la charge virale est indétectable, survenue de blips, niveau de CD4 le plus bas, résistances antérieures, etc.
  • Il est fortement déconseillé de pratiquer d’allègement « sauvage », c’est-à-dire sans en parler à son médecin. Il est important que chaque décision thérapeutique soit prise en concertation avec son médecin VIH.

Le risque, en cas de mésusage ou de défaut d’observance, serait de voir apparaitre des résistances à certaines molécules si le traitement anti-VIH n’est pas pris correctement dans le cadre de l’allègement. En effet, s’il n’y a pas assez de principe actif dans l’organisme pour bloquer la réplication du virus, celui-ci pourrait devenir résistant, nécessitant un changement de traitement. Les essais cliniques probants sont encore récents et c’est avec intérêt qu’il faudra suivre les résultats du suivi à long terme. Il faut également espérer que la recherche permette et les avancées thérapeutiques permettent de proposer l’allègement thérapeutique au plus grand nombre, quelle que soit l’histoire virologique des personnes.

L’allègement thérapeutique vu par celles et ceux qui le pratiquent ou qui le prescrivent

Actions Traitements s’est déjà intéressée à l’allègement thérapeutique par le passé, notamment à l’occasion d’ateliers d’échange sur les avancées thérapeutiques. L’association propose également, sur sa chaîne YouTube, une interview vidéo du Docteur Pierre De Truchis (Hôpital Raymond Poincaré à Garches) dans laquelle le médecin-chercheur détaille les stratégies d’allègement existantes. L’association porte une attention particulière à la valorisation de la parole des personnes concernées. C’est pourquoi, en amont du congrès de la Société de lutte contre le sida (SFLS) en 2018, elle avait réalisé une enquête sur la perception et les attentes des personnes vivant avec le VIH vis-à-vis de l’allègement thérapeutique.

Cette volonté se retrouve dans la brochure qui présente plusieurs témoignages de personnes vivant avec le VIH afin de valoriser leur vécu et les avantages qu’elles trouvent à bénéficier de l’allègement thérapeutique. En complément, des professionnels de santé témoignent également sur le sujet et sur les raisons qui les ont poussés à en parler en consultation. Enfin, quelques questions/réponses et des informations pratiques viennent compléter la brochure.

Où trouver la brochure « L’allègement thérapeutique dans le traitement du VIH » ?

Vous pouvez commander gratuitement la brochure « L’allègement thérapeutique dans le traitement du VIH » sur notre site internet https://www.actions-traitements.org/commande/ ou la télécharger au format PDF.

Pour toute question, sur l’allègement thérapeutique ou un autre sujet, notre ligne d’écoute est ouverte du lundi au jeudi de 15H à 18H au 01 43 67 00 00. Les lecteurs et lectrices de la brochure sont également invitées à évaluer cet outil d’information thérapeutique, en remplissant le formulaire d’évaluation prévu à cet effet.

Grâce à notre partenaire, l’ENIPSE, cette brochure est également disponible dans les bars, saunas, cruising clubs et lieux de convivialité gays partout en France.

offre emploi

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé. Elle informe, soutient, accompagne et défend les droits des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale et ceux qui les accompagnent depuis plus de 30 ans. Pour ce faire, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un programme d’éducation thérapeutique (ETP) et développe différents outils d’information thérapeutique (brochures, dépliants, site Internet, applications pour smartphones).

Au sein d’un petite structure associative, vous aurez pour mission :

  • D’assurer la qualité de l’accompagnement des personnes accueillies, notamment dans le cadre de notre programme d’Éducation Thérapeutique du patient (ETP),

Pour ce faire, vous devrez :

  1. Avec l’appui du médecin coordinateur ETP et la directrice de l’association, mettre en œuvre le programme d’Éducation Thérapeutique du Patient, à Actions Traitements et hors-les-murs :
  2. Caler les rendez-vous et assurer les relances téléphoniques, gérer l’agenda des intervenants
  3. Recevoir individuellement les personnes, évaluer leurs besoins et faire le suivi de leur parcours
  4. Conduire des entretiens individuels avec les personnes accompagnées dans notre programme (Entretiens d’accueil)
  5. Gérer les orientations suite aux entretiens individuels
  6. Organiser les ateliers collectifs : gestion de la logistique, inscriptions, suivi et bilan, recherche d’intervenants si besoin, etc.
  7. Entrer les informations patients dans la base de données
  8. Assurer les permanences hospitalières
  9. Développer et gérer les relations avec les partenaires associatifs,
  • Missions transversales
  • Collaborer à la diffusion et promotion de nos outils et programmes auprès de nos partenaires.
  • Participer à la vie de l’association.
  • Participer aux réunions mensuelles de transmissions avec l’équipe
  • Participer aux travaux de recherches du programme ETP

Profil recherché :

  • Vous avez une formation de niveau Bac + 3 à 5 en santé publique, gestion de projet et/ou en médiation santé, dans le secteur sanitaire et social ou avez une expérience pertinente dans le domaine.
  • Bonne connaissance des enjeux liés au VIH/Sida et/ou des associations de patients.
  • Dans l’idéal, vous êtes formé-e à l’Éducation Thérapeutique du Patient, ou avez une expérience significative en accompagnement individuel et collectif.
  • Connaissance des publics et des enjeux liés à la précarité et la migration.
  • Votre expression (écrite et orale) est irréprochable.
  • Vous maitrisez la méthodologie de gestion de projet, vous êtes capable d’identifier les besoins du terrain et d’être force de proposition pour y répondre.
  • Vous maitrisez les outils bureautiques (logiciel de base de données, pack office)

Qualités :

Vous êtes rigoureux(se), débrouillard(e), dynamique et autonome. Vous avez de bonnes capacités d’adaptation et un intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida et les questions de santé sexuelle. Vous disposez également de qualités relationnelles avérées (écoute, pédagogie, esprit d’équipe, …)

Les candidatures des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale sont les bienvenues de même que les patients experts.

Contrat : CDD de 3 mois. Poste à pourvoir immédiatement. Disponibilité ponctuelle à prévoir en soirée et le weekend.

Salaire et avantages :  

  • Salaire : selon profil et expérience.
  • Tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 60 %), Transports (pris en charge à 50 %), Mutuelle (prise en charge à 75 %)

Lieu : siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème. Déplacements réguliers dans Paris et en proche banlieue.

Documents à envoyer : CV et lettre de motivation personnalisée pour l’offre, à l’attention de Julia CHARBONNIER à l’adresse suivante : jcharbonnier@actions-traitements.org

vaccin VIH

Source : L’avenir

Le géant pharmaceutique Johnson & Johnson a indiqué mardi que la première étude d’efficacité de son essai clinique humain, en phase 2, montrait que le schéma expérimental de vaccination contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) n’offrait pas une protection suffisante contre le sida.

Cette étude d’efficacité à grande échelle, appelée aussi «Imbokodo», a commencé en 2017 et s’est terminée en 2020. Quelque 2.600 femmes issues de cinq pays d’Afrique subsaharienne ont participé à cet essai.

Sur base de ces résultats, l’étude Imbokodo ne se poursuivra pas, a indiqué Johnson & Johnson. En revanche, l’étude de phase 3 Mosaico, qui teste l’innocuité et l’efficacité d’une composition différente du schéma vaccinal contre le VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transgenres, se poursuivra, a indiqué l’entreprise.

À l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de vaccin contre le VIH – le virus provoquant le sida – qui permette de combattre l’infection avant que la maladie ne s’installe.

sida politique

Source : SERONET

Dans la galerie 3, du premier étage du nouveau musée Bourse de commerce Pinault Collection, à Paris, les visteurs-ses sont nombreux-ses. Une belle affluence pour le dernier en date des musées privés parisiens, ouvert en mai dernier. Nous sommes fin juillet. Le musée est magnifique par l’aménagement qu’il propose, associant l’histoire d’un bâtiment créé au 19e siècle à la modernité apportée par un des plus grands architectes du moment, Tadao Ando. L’association détonne et séduit. Elle sert d’écrin à une collection qui mêle figures emblématiques de l’art contemporain (Maurizio Cattelan, David Hammons, Michel Journiac, Cindy Sherman, Martial Raysse, etc.) à des artistes qui gagnent à être découverts-es d’un large public (Miriam Cahn, Kerry James Marshall, Philippe Parreno, Marlène Dumas, Peter Doig, etc.).


Dans la galerie 3

Un couple déambule. L’homme s’approche de l’espace où sont présentées les photographies de Louise Lawler. On en dénombre 94. Elles représentent toutes un même objet : un gobelet de plastique photographié en noir et blanc : l’éclairage est précis, le cadrage soigné ; l’installation de Louise Lawler montre donc 94 photos identiques d’un même gobelet. 
Sa femme lui dit doucement :
– Oh regarde ça !
– Bah, tout est pareil, c’est des gobelets quoi… Ce sont pas foulés ! tranche l’homme en s’en allant.
Elle ne le suit pas. Elle avance vers le mur d’images et peut ainsi lire les noms qui sont mentionnés sur les passe-partout qui encadrent chaque photo. 
Ce sont les noms de sénateurs-rices républicains-es (en bleu) et démocrates (en rouge) qui ont voté, en 1989, en faveur d’un amendement porté par un de leurs collègues, le sénateur républicain ultra conservateur Jesse Helms. Mais de quoi s’agit-il ?

En 1987, alors que le sida fait de très nombreux morts aux États-Unis (plus de 130 personnes), l’administration Reagan choisit de verser des fonds pour lutter contre cette pandémie qui ne cesse de se développer dans le pays ; notamment en renforçant le volet préventif. Le 31 mai, le président républicain Ronald Reagan fait son premier discours officiel sur le sida. Le 24 juin, il signe un décret créant la première commission présidentielle sur le sida. Si l’administration Reagan affiche publiquement une volonté d’engagement, il n’en va pas de même du côté de sa majorité. En octobre 1987, à l’initiative du sénateur Jesse Helms, le Sénat américain adopte par une majorité de 94 voix, contre deux et quatre abstentions, un amendement qui oblige à ce que les fonds dédiés à la prévention contre le sida (on parle alors de plus de 310 millions de dollars, gérés par les CDC) aillent exclusivement à des structures qui promeuvent l’abstinence sexuelle (au départ, Helms voulait interdire toute subvention aux structures qui ne condamnaient pas le sexe hors mariage) et que ces fonds soient interdits à toute structure, y compris associative, dont le discours préventif pourrait s’apparenter à la « promotion » de l’homosexualité ou de l’usage de drogues. Seuls deux sénateurs s’y opposent : le républicain Lowell Weicker (Connecticutt) et le démocrate Daniel Patrick Moynihan (New York). Dans le contexte de l’époque, l’adoption de cet amendement est un affront, une gifle pour les associations de défense des droits des LGBT. Et même plus : une déclaration de guerre. De fait, elles privent de fonds publics des structures qui s’adressent prioritairement à des personnes qui sont parmi les premières touchées par l’épidémie de sida. Il ne faut pas oublier que c’est en 1987 que se crée Act Up aux États-Unis ; signe que l’impatience face à la réponse publique face au sida est vive.

Un déclic pour Louise Lawler

Cette décision sénatoriale est un déclic pour l’artiste, (…)

Pour découvrir la suite de l’article, rendez-vous sur SERONET

onusida

Source : Radio Télévision Suisse

Le monde n’a pas retenu les leçons du sida et répète les mêmes erreurs face aux pays pauvres avec le Covid, déplore la directrice du programme ONUSIDA dans une interview accordée vendredi à la RTS. Winnie Byanyima dénonce « la cupidité » des pharmas et lance un appel à plus de solidarité.

Dès le début de la pandémie de coronavirus, la lutte contre le Covid s’est faite au détriment des efforts contre le VIH et au détriment des pays en développement, dont les pays africains. La directrice du programme des Nations Unies pour la lutte contre le sida avait tiré la sonnette d’alarme dès le début de la crise sanitaire l’an dernier et l’actualité lui donne raison aujourd’hui.

Selon les dernières données de l’OMS publiées cette semaine, seules 1,5% des doses de vaccins contre le Covid produites mondialement parviennent sur le continent africain, où moins de 2,5% de la population est vaccinée. Et cette mise à l’écart a aussi des conséquences sur d’autres maladies.

Nous avions prévenu que le Covid submergerait les systèmes de santé.

Winnie Byanyima

« Dans les pays où les gens sont dans la pauvreté, où l’on ne respecte pas les droits humains, où les hôpitaux sont défaillants, nous avions prévenu que le Covid submergerait les systèmes de santé et qu’il y aurait des reprises pas seulement du VIH mais aussi d’autres maladies. Et c’est ce qui s’est passé », déplore Winnie Byanyima dans l’émission Tout un monde.

Il faudrait donc vacciner le plus possible mais la distribution des sérums est plus que jamais inégale entre pays riches et pauvres, comme l’ont aussi rappelé le secrétaire général des Nations unies et le directeur de l’Organisation mondiale de la santé.

Les entreprises pharmaceutiques sont vraiment cupides, immorales.

Winnie Byanyima

La directrice d’ONUSIDA en est ulcérée. « Ce qui était de l’argent public est désormais privatisé par les pharmas qui détiennent la technologie. Et ces compagnies ne produisent le nombre de doses nécessaire que pour les pays riches », dit-elle avant de rappeler: « De toutes les doses de vaccin produites, 80% sont allées à des pays riches du G20. La grande majorité des morts du Covid aujourd’hui sont dans les pays pauvres. »

L’Ougandaise ne décolère pas face aux entreprises pharmaceutiques. « Les pharmas font pression sur leurs gouvernements pour qu’ils refusent une levée temporaire des brevets à l’OMC, qui permettrait à d’autres pays, d’autres régions, de produire ces vaccins sans être traînés en justice. Ils sont vraiment cupides! Ils sont immoraux! », s’écrie la directrice d’ONUSIDA.

Je vais les regarder droit dans les yeux au Forum de Davos.

Winnie Byanyima

Winnie Byanyima pointe particulièrement du doigt Moderna et Pfizer, dont les vaccins sont désormais les produits le plus rentables du marché. « J’espère que le World Economic Forum aura lieu à Davos en janvier, car j’y serai! », avertit-elle. « Je vais les regarder droit dans les yeux et leur dire: arrêtez d’être cupides, sauvez des vies, ayez un but dans vos entreprises! Quelle est votre éthique? Est-ce de sauver le monde ou juste de faire de l’argent? »

La solution est pourtant simple, aux yeux de la directrice d’ONUSIDA, il s’agit de partager les technologies comme le monde l’a finalement fait avec le sida.

« Nous n’avons rien retenu des leçons de la pandémie de VIH », constate-t-elle. « Il faut se souvenir qu’avant que le monde s’unisse pour la combattre, les victimes, particulièrement dans le pays en développement, étaient très nombreuses. Nous perdions des gens chaque jour. »

Les génériques au secours des malades du sida

Et pendant ce temps-là, les pays riches avaient déjà découvert les antirétroviraux. « Pendant sept ans, ils s’en sont servis alors qu’ils étaient inabordables pour le reste du monde (…) Jusqu’à ce que le monde s’unisse, des gens se sont battus, il y a eu un mouvement global et les prix ont chuté avec la production de génériques. L’Inde, le Brésil et d’autres se sont mis à produire des antirétroviraux moins chers. Et c’est ainsi que les morts ont reculé. Nous devons apprendre de cela. Combien faut-il encore de morts? »

Propos recueillis par Benjamin Luis/oang