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Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le Ministère de la Santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) et différents outils d’information (brochures, dépliants, site Internet).

Objectifs :

En relation avec l’équipe salariée et les volontaires en service civique, le/la stagiaire participe à la mise en œuvre des projets de l’association, en particulier sur le volet diffusion.

Missions principales :

  • Gestion de la Base de donnée de l’association

– Mise à jour des données des membres

– Relance des adhésions / gestion des courriers de remerciement

– Amélioration du fichier donateur

  • Promotion du Projet Traitement Post-Exposition

– Organiser la recherche des contacts des pharmacies hospitalières, services d’Urgences, des CeGIDD et des pharmacies avoisinantes concernées.

– En collaboration avec les volontaires en service civique : promotion du service d’observance par sms « AT Coach TPE » : prospection téléphonique, prise de rdv, suivi de contact.

  • Création de la Base de données « Annuaire géo-localisée »

– Chercher une BDD existante de PDS PVVIH friendly et la mettre à jour : prospection numérique et téléphonique

– Consultation des partenaires associatifs pour enrichir la BDD

– Croiser toutes ces données avec notre base

– Prioriser par spécialités, les généralistes en particulier, en province notamment.

  • Education Thérapeutique du Patient : promouvoir notre programme d’ETP dans-les-murs

– Prospection téléphonique : PASS, CeGIDD, lieux de dépistages, liste des hôpitaux sans ETP.

Profil recherché :

  • Formations & expériences : Bac +2 min
  • Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point), Filemaker apprécié
  • Qualités : Rigoureux(se), organisé(e), dynamique. Très bonnes capacités d’expression orale. Expérience associative et/ou intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida appréciés.

 

Contrat :

Stage de 3 mois, à compter de fin mars/début avril.

Rémunération :

Indemnités de 554,50 €/mois net + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 60 %), transports (pris en charge à 50 %)

Lieu :
Siège de l’association Actions Traitements23 rue Duris, Paris 20ème

CV + LM par mail uniquement à mjaudon@actions-traitements.org

Voir l’annonce en PDF : Annonce Assistant de Projet Diffusion_Mars2017

Le laboratoire pharmaceutique Abbvie a annoncé (1er février) qu’il avait soumis pour autorisation de mise sur le marché au Canada un traitement associant deux molécules (glécaprévir + pibrentasvir) dans le traitement du VHC. Cette association est utilisable sur les génotypes 1 à 6. Santé Canada (l’équivalent du ministère de la Santé en France) a accordé le « statut d’évaluation prioritaire » à ce médicament en une prise par jour. Si elle est approuvée, cette association « pourrait offrir une option de traitement de huit semaines, sans ajout de ribavirine, à des personnes vivant avec une hépatite C chronique et n’ayant pas de cirrhose, ainsi qu’aux personnes qui sont atteintes d’une maladie rénale chronique grave et celles dont l’organisme n’a pas répondu à un traitement antérieur par antiviral à action directe (AAD). En janvier dernier, Abbvie a annoncé que l’association glécaprévir/pibrentasvir faisait l’objet actuellement d’une évaluation de la part de l’Agence européenne du médicament (EMA). En décembre 2016, le laboratoire pharmaceutique a soumis ce médicament à la Food and Drug Administration, pour une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis.

Sources : Seronet.info

Deux anticorps monoclonaux à action prolongée qui empêchent le VIH de pénétrer dans les cellules humaines (ibalizumab et PRO 140) peuvent offrir de nouvelles options de traitement aux personnes qui ont un virus très résistant et des choix de traitement limités, ont rapporté les chercheurs à CROI 2017.

Des perfusions d’ibalizumab tous les 15 jours en association avec un traitement antirétroviral de base optimisé ont démontré une activité antivirale modeste, alors que le PRO 140 administré par injection hebdomadaire a maintenu la suppression virale pendant plus de deux ans chez la majorité des personnes qui ont répondu à ce traitement.

L’Ibalizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui vise une protéine humaine plutôt que d’attaquer le virus directement. Il s’attache au récepteur CD4 sur la surface des cellules T et empêche le virus de les pénétrer. L’Ibalizumab (TMB-355) est en cours de développement depuis plus d’une décennie, actuellement par TaiMed Biologics, et auparavant par Tanox (où on le connaissait comme étant TNX-335).

PRO 140 bloque le CCR5, un des deux corécepteurs utilisés par le VIH pour pénétrer dans les cellules, agissant comme le maraviroc (Celsentri), un antirétroviral à prendre par voie orale. On estime que 70% des personnes séropositives en Europe et aux USA et jusqu’à 90% des personnes nouvellement diagnostiquées ont un virus utilisant le CCR5.

Les données des essais cliniques n’ont pas été présentées aux congrès scientifiques depuis plusieurs années, mais CytoDyn a publié de nombreux communiqués de presse sur ses progrès. PRO 140 a reçu le statut d’approbation accéléré par l’administration américaine pour le contrôle et la sécurité des médicaments (US Food and Drug Administration).

Considérées ensemble, ces études montrent que les anticorps monoclonaux sont prometteurs en tant que traitement à action prolongée pour les personnes qui ont peu de choix de traitements pour cause de pharmacorésistance. PRO 140 est plus puissant que l’ibalizumab et peut être injecté par voie sous-cutanée, alors que l’ibalizumab nécessite une perfusion. Mais, à la différence du PRO 140, l’ibalizumab est efficace contre le VIH qui utilise les corécepteurs CXCR4 ou CCR5.

Sources : aidsmap.com

La doravirine, un inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse expérimental de Merck, a réduit la charge virale du VIH aussi efficacement que le darunavir potentialisé dans un essai clinique de phase 3 chez les personnes prenant un traitement antirétroviral pour la première fois, mais il avait un meilleur profil lipidique, d’après une présentation de dernière minute à CROI 2017.

La doravirine (anciennement MK-1439) est active contre le VIH ayant des mutations de résistance communes aux INNTI, dont K103N. Elle peut être prise une fois par jour, avec ou sans alimentation, et n’est pas sujette à de nombreuses interactions médicamenteuses.

A CROI, Kathleen Squires, de l’Université Thomas Jefferson à Philadelphie, a présenté les résultats de DRIVE-FORWARD, un essai de phase 3 qui comparait la doravirine au darunavir potentialisé au ritonavir pour un traitement de première ligne.

A la 48ème semaine, 84% des participants du groupe de la doravirine, et 80% des participants de l’autre groupe, avaient une charge virale indétectable inferieure à 50 copies/ml. La différence n’était pas significative et la doravirine s’est montrée non inférieure au darunavir/ritonavir.

L’avantage principal de la doravirine sur le darunavir/ritonavir est son effet favorable sur le taux de lipides. Le bilan lipidique à jeun a légèrement chuté dans le groupe de la doravirine, alors que le taux de cholestérol LDL, non-HDL et le cholestérol et les triglycérides ont augmenté dans le groupe darunavir/ritonavir.

Merck a développé une co-formulation à dose fixe de doravirine, de fumarate de ténofovir disoproxil et de lamivudine, qui est en cours d’évaluation. L’essai de phase 3 DRIVE-AHEAD compare l’association de doravirine/ fumarate de ténofovir disoproxil /lamivudine à l’association efavirenz/ fumarate de ténofovir disoproxil /emtricitabine (Atripla) pour le traitement initial, alors que Drive-Shift compare le passage d’une autre association suppressive vers une co-formulation de doravirine.

Sources : aidsmap.com

La conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (Croi 2017) s’est déroulée à Seattle du 13 au 16 février. Au menu de cette 24e conférence, la PrEP pour le VIH et les IST, la recherche vaccinale, les stratégies d’allègement, les comorbidités, mais aussi les effets indésirables, les innovations thérapeutiques.

Croi’s anatomy

La Croi a été créée en 1993, par une communauté de chercheurs qui pensaient que la lutte contre les maladies infectieuses ne pouvait être conduite que de façon mondiale. Et cela en validant et évaluant les recherches et études sur les maladies qui ont un impact sur la santé publique sur l’ensemble du globe. Aujourd’hui, 40 % des présentations d’études sont proposées par des scientifiques travaillant en dehors des Etats-Unis. Dans les travées de la conférence, on croise le professeur Yazdan Yazdanpanah, chercheur franco-iranien, un des pays concernés par les restrictions à l’immigration de la nouvelle administration Trump. Grâce à l’appel d’un juge fédéral, de Seattle, il a pu au dernier moment se rendre à la Croi 2017. Ce sont des faits.

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Améliorer l’existant et trouver le manquant : la quête de Seattle

La deuxième journée de la Croi s’est consacrée, dès le matin, aux différents chantiers de la recherche sur le VIH. La guérison reste LE Graal des scientifiques, qui cherchent à déterminer les meilleures stratégies pour éliminer le virus après une contamination. Les tentatives sont nombreuses et les résultats prometteurs, mais on reste encore loin d’une solution globale. Dans le même temps, d’autres chercheurs continuent leurs travaux sur l’amélioration des thérapies utilisées pour les personnes séropositives, que ce soit en termes d’efficacité ou de tolérance. Nouvelles molécules ou efficacité de longue durée malgré un arrêt du traitement, les combinaisons deviennent subtiles pour rendre meilleurs les médicaments utilisés.

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La PreP dans tous ses états

Mercredi, c’est prophylaxie ! Le programme de la seconde journée officielle de la Croi (la troisième dans les faits) a été le théâtre d’une multitude de présentations sur l’intérêt, les enjeux et les limites du traitement prophylactique en prévention d’une contamination. Et pas seulement pour le VIH, mais pour les autres IST, en forte hausse. Aussi, le discret mais fondamental microbiote (flore microbienne dans les différentes muqueuses) est fruit de recherches passionnantes sur son rôle dans l’infection par les IST. Plusieurs chercheurs ont travaillé à une nouvelle façon de connaître et donc prendre soin de notre microbiote, au pouvoir plus grand qu’il n’y parait. Voici une sélection des travaux dont les conclusions permettront certainement de mieux répondre aux IST, quelles qu’elles soient.

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Fin de l’épidémie pour tous ?

Derrière les innovations thérapeutiques ou les recherches fondamentales, les sessions plénières ou les simples posters d’études, l’objectif final des recherches présentées à la Croi 2017 reste bien plus convergent et concret : mettre fin aux épidémies, même en l’absence de vaccin. Pour le VIH, tout le monde se range derrière les fameux 90-90-90 de l’Onusida. Pour y parvenir, les outils sont déjà disponibles, mais ils doivent être combinés et accessibles pour réussir le pari d’une fin de l’épidémie du VIH d’ici 2030. Les stratégies se font de plus en plus nombreuses, et montrent déjà des résultats aux Etats-Unis. Mais les interventions et l’action globale doivent encore être renforcées face à des défis émergents. Dernière journée de conférence, en forme de trait d’union vers un avenir sans sida.

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Sources : seronet.info

La recommandation temporaire d’utilisation (RTU) de Truvada dans la prophylaxie Pré-exposition au VIH (PrEP) établie par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en janvier 2016 prendra fin le 28 février 2017, compte tenu de l’extension de son AMM dans cette indication.

Des documents de réduction des risques seront mis à disposition des professionnels de santé concernés dans ce cadre.

Rappel du contexte

Truvada est une association à dose fixe de deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH, l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil fumarate. Il bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne depuis 2005 dans le traitement de l’infection par le VIH chez l’adulte.

Une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) de Truvada a été mise en place en France en janvier 2016 dans la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) chez les personnes adultes à haut risque d’acquisition du VIH par voie sexuelle, en tant qu’outil additionnel d’une stratégie de prévention diversifiée. A ce jour, plus de 3000 personnes ont reçu Truvada dans ce cadre.

Une extension d’AMM dans la PrEP a été octroyée à Truvada en août 2016 par la Commission européenne. Dans le cadre de cette extension d’AMM :

– Truvada,  associé à des pratiques sexuelles à moindre risque, est indiqué en prophylaxie pré-exposition pour réduire le risque d’infection par le VIH-1 par voie sexuelle chez les adultes à haut risque de contamination, selon un schéma posologique en continu (1 comprimé /jour).

– Le traitement sera initié par un médecin spécialiste hospitalier et/ou exerçant en CeGIDD[1] . Il pourra être renouvelé par le médecin généraliste, dans la limite d’un an, comme c’est actuellement le cas dans le traitement de l’infection par le VIH.

Mise à disposition de documents de réduction des risques

Il est souligné que les principaux risques associés à l’utilisation du TRUVADA dans la PrEP, sont :

– le risque de toxicité rénale lié au tenofovir disoproxil fumarate,

– le risque de séroconversion sous traitement pouvant être associé à l’apparition de mutations de résistance du VIH.

En conséquence, un suivi régulier, incluant un dépistage du VIH au minimum tous les trois mois et une surveillance de la fonction rénale, est indispensable.

Dans le cadre de l’AMM européenne, des documents de réduction des risques seront mis à la disposition des médecins et des sujets traités. Il s’agit :

– d’une brochure d’information sur la PrEP et d’une check-list pour l’initiation et le suivi des sujets traités, destinées aux prescripteurs ; cette brochure contient notamment une fiche et les modalités de déclaration des séroconversions VIH,

– d’une brochure d’information sur la PrEP et d’une carte de rappel des modalités de prise du médicament et des rendez-vous, destinées aux sujets traités et qui devront leur être remises par les prescripteurs,

– d’un courrier de liaison entre le prescripteur initial (médecin spécialiste hospitalier et/ou exerçant en CeGIDD) et le médecin généraliste, en cas de renouvellement de la prescription de Truvada par ce dernier.

Sources : ansm.santé.fr

Drug-drug interactions, effectiveness, and safety of hormonal contraceptives in women living with HIV.

Plusieurs questions sans réponses demeurent concernant la contraception chez les femmes infectées par le VIH : quel est le niveau d’interactions entre contraceptifs et antirétroviraux ? La contraception augmente t’elle le risque de transmission du VIH, ou la rapidité de progression de l’infection ?

Le premier constat est que l’efavirenz, qui est l’une des molécules ayant le plus d’interaction avec les contraceptifs hormonaux et aussi la molécule la plus utilisée aujourd’hui dans le monde chez les femmes en âge de procréer, l’immense majorité de celles-ci vivant dans des pays à ressources limitées.

Les recommandations actuelles en terme de contraception orientent en 1ère ligne vers des produits à action prolongée, implants progestatifs ou dispositifs intra-utérin, du fait de leur très bonne efficacité (<1% d’échecs) et de leur facilité d’utilisation. Mais les alternatives sont nombreuses, avec notamment les pilules œstroprogestatives et les injections de produits progestatifs à action prolongée.

Œstroprogestatifs

En ce qui concerne les nouvelles molécules, le dolutegravir et le raltegravir ont été évalué chez des volontaires sains recevant une contraception œstroprogestative, sans diminution de l’effet de celle-ci. Par contre il existe des interaction avec l’association elvitegravir/cobicistat : dans un essai chez le volontaire sains sous Ethinyl-oestradiol/norethindrone, les taux d’œstrogène sont diminués de 25% et ceux de norethindrone augmentés de 125% !

Les variations liés à l’efavirenz dépendent beaucoup du type d’hormones contraceptives utilisées, avec parfois un effet neutre, parfois une augmentation des taux et parfois une forte diminution… Avec l’etravirine, le peu d’études réalisées ne semblent pas trouver d’interactions majeures avec l’éthinyl-œstradiol/norethindrone en dehors d’une diminution de 22% des Cmin de norethindrone. Avec la rilpivirine, il ne semble pas y avoir d’interaction. Concernant les interactions, il est clair que l’efavirenz diminue l’effet contraceptif , quelle que soit l’hormone utilisée et sa voie d’administration. Néanmoins, même si l’efficacité est diminuée, le risque de grossesse non désirée reste bien inférieur que pour les femmes n’ayant pas de contraception. Il ne semble pas, par contre, y avoir de différence de tolérance de la contraception entre femmes séropositives et séronégatives.

Les antiprotéases ont en général un effet de diminution sur la partie œstrogène et une augmentation des concentrations de la partie progestative.  Il existe très peu de données concernant le cobicistat et il n’est donc pas recommandé d’utiliser cette molécule avec une contraception œstroprogestative.

Autres contraceptions hormonales

Pour les dispositifs transdermiques, une étude avec lopinavir/ritonavir retrouve le même effet que pour la contraception orale, montrant qu’éviter la phase de 1er passage oral n’a pas d’influence sur le niveau d’interaction.

Pour les contraceptions intramusculaires à libération prolongée, seule la DMPA a été bien étudiée, ne montrant pas d’effet de l’efavirenz ou de la nevirapine, mais une augmentation des taux de 46%, sans modification de la tolérance, avec le lopinavir/r

L’efavirenz diminue fortement (57% de réduction de la Cmin) d’un implant progestatif à base de levonorgestrel avec 15% d’échec dans une étude prospective, alors que la nevirapine n’a pas d’influence sur les taux sériques et qu’il n’y a pas de grossesses.

Dispositifs intra-utérin : il n’a pas été montré d’influence négative des antirétroviraux sur l’efficacité des stérilets au levonorgestrel

Enfin, les auteurs font la revue de la littérature sur deux sujets connexes, l’influence de la contraception hormonale sur le risque de transmission et sur le risque d’aggravation de l’infection par le VIH. Dans le premier cas, les études réalisées chez des femmes séropositives sans traitement antirétroviral montrent pour certaines une tendance à l’augmentation du risque, par une augmentation de l’excrétion du VIH au niveau vaginal, mais qui disparaît dans les études plus récentes chez des femmes traitées par antirétroviraux. Dans le second cas, une seule étude ayant des biais méthodologiques suggère une augmentation du risque de progression de la maladie, alors que les autres montrent soit l’absence d’effet, soit un effet positif…

Cet article exhaustif sur le sujet aborde les interactions médicamenteuses entre antirétroviraux, y compris les plus récents, et l’ensemble des contraceptions disponibles aujourd’hui. Les auteurs insistent sur le manque de données (notamment pour les toutes nouvelles molécules), sur l’impact négatif de l’efavirenz sur l’activité des contraceptifs progestatifs y  compris implantés. Enfin, l’efficacité des antirétroviraux actuels et l’indication d’un traitement « universel » relègue à l’arrière-plan les questions de la (faible) influence possible de la contraception sur le risque de transmission dans les couples sérodifférents ou sur le risque hypothétique de progression de la maladie VIH.

Auteur : Dr Cédric Arvieux

Sources : info-vih.com

Le Docteur Jean-Michel Molina, l’un des instigateurs scientifiques de la PrEP en France avec Gilles Pialoux, a dressé le bilan d’un an de PrEP dans l’Hexagone lors d’une conférence à Malte en janvier 2017. (Voir la présentation complète ici). TÊTU épluche ici les principaux chiffres de cette présentation.

A l’arrivée de la PrEP en France, on se posait encore beaucoup de questions. Les gens en ont-ils un réel besoin ? Quelle est son efficacité ? Y-a-t’il un changement de comportement des individus ? Quelle est la résistance du virus ? Le coût du traitement ?… Certaines subsistent encore (et avec elles de nombreuses idées reçues), mais la plupart ont trouvé leurs réponses.

Le principe de la PrEP est simple : les personnes séronégatives prennent du Truvada, un antirétroviral bien connu déjà utilisé par les séropositifs dans les trithérapies, avant de « peut-être » prendre un risque, et après… Ce comprimé est accessible et remboursé pour un usage préventif du VIH en France depuis janvier 2016. C’est un outil supplémentaire, en renforcement du préservatif qui n’est pas utilisé par tous pour diverses raisons, pour les personnes qui ressentent ce besoin d’augmenter leur protection contre le VIH lequel est encore contracté par 6.000 personnes par an en France (la moitié sont des gays).

La PrEP se diffuse dans le monde, et les résultats commencent à être quantifiables

– Aux États-Unis, plus de 100.000 individus seraient protégés par la PrEP; à San Francisco, près de 20% des homosexuels seraient concernés.

– À Londres, un déploiement de la PrEP par les gays eux-mêmes aurait fait baisser significativement les nouvelles infections (autour de 40% selon l’une des cliniques de la ville). Mais toujours pas d’autorisation officielle ni de remboursement Outre-Manche.

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Sources : TÊTU.com

L’utilisation de l’antibiotique doxycycline sur demande en tant que prophylaxie post-exposition chez les hommes gays sous PrEP réduit le taux d’infections à la syphilis et à la chlamydia de plus de 70%, mais n’a aucun impact sur la gonorrhée en raison de sa résistance aux antibiotiques.

Les hommes gays qui souhaitent utiliser la prophylaxie pré-exposition (PrEP) contre le VIH courent souvent déjà des risques élevés d’autres infections sexuellement transmissibles (IST). Bien que la PrEP contre le VIH soit très efficace contre le VIH, elle ne fait aucun effet sur les autres IST. Trouver un moyen de prévenir et de gérer les IST dans le cadre des programmes de PrEP reste donc une priorité.

Les données proviennent des hommes participant à l’étude Ipergay en France. Dans ce groupe, 212 hommes ont été randomisés de sorte à ce que la moitié d’entre eux prennent de la doxycycline après une exposition possible aux IST et que l’autre moitié ne la prennent pas. Les hommes dans le bras d’intervention ont reçu à chaque visite suffisamment de médicaments pour durer 2 mois et pouvaient prendre jusqu’à 6 pilules par semaine. On leur a conseillé de prendre l’antibiotique dans les 72 heures suivant une exposition possible à une IST, mais dans la pratique la plupart l’ont pris dans les 24 heures qui suivaient.

Sur une période de neuf mois en moyenne, 45 hommes dans le groupe de contrôle et 28 dans le groupe de la doxycycline ont eu au moins une IST diagnostiquée. Ceci correspond à une incidence annuelle très élevée d’IST de 70% et 38% respectivement.

Il y a eu 70% moins d’infections à chlamydia et 73% moins d’infections à la syphilis dans le groupe de la doxycycline par rapport au groupe de contrôle.

Mais la doxycycline n’a eu aucun effet sur la gonorrhée. Ce n’est pas vraiment surprenant étant donné que 50-75% des souches de gonorrhée en France ont une résistance de faible niveau aux antibiotiques à base de tétracycline.

Rien n’a indiqué le développement d’une résistance à la chlamydia ou à la syphilis.

L’essai prouve le concept qu’une prophylaxie contre les IST pourrait diminuer le taux de syphilis et peut-être d’autres infections chez les hommes gays. Cependant, il s’avérera peut être difficile de choisir un antibiotique qui n’aggrave pas les problèmes de résistance de la gonorrhée.

Sources : aidsmap

Les guidelines internationaux préconisent le vaccin contre la grippe pour les patients porteurs du VIH. Une recommandation qui ne semble pas très bien suivie, si l’on en croit une enquête réalisée dans le service des consultations externes pour patients séropositifs de l’hôpital de Vienne. Au total, 455 patients ont répondu à l’enquête (359 hommes et 96 femmes) et il s’avère que seulement 11,9 % d’entre eux avaient été vaccinés contre la grippe au cours de la saison précédente.

Ce faible taux interpelle, d’autant que des études menées dans d’autres pays européens montre des taux de couverture vaccinale, certes supérieurs à celui retrouvé ici, mais quand même loin des objectifs et nettement inférieurs à celui des USA. En France par exemple, deux enquêtes révélaient, l’une un taux de 21 %, l’autre de 31 %. Les auteurs ont donc cherché à repérer quelles raisons poussaient les patients à refuser le vaccin et au contraire les circonstances qui favorisaient la vaccination.

Pour les premières, la crainte des effets indésirables est l’argument le plus souvent avancé par 39 % des patients. Vient ensuite le fait de considérer que la grippe n’est pas une maladie grave (36 %) et que cela ne mérite pas de risquer de compromettre l’évolution de l’infection par le VIH par un déséquilibre du système immunitaire que pourrait entraîner la vaccination (17 %). Enfin, 16 % des patients pensent que la vaccination ne sera pas efficace, du fait de l’atteinte de leur système immunitaire.

Les media semblent jouer un rôle crucial dans l’élaboration de ces arguments. En effet, 21 % et 15 % des patients accusent les articles ou les reportages émettant des idées négatives vis à vis de la vaccination d’être à l’origine de leur refus de la vaccination. En revanche, les auteurs ont identifié une circonstance qui a un impact considérable sur la décision de se faire vacciner. Il s’agit du conseil par le médecin traitant ou par le spécialiste VIH : la probabilité de la vaccination est 13 fois supérieure parmi les patients à qui elle a été recommandée par ces professionnels au cours d’une consultation.

Notons que les craintes de voir le cours de la maladie bousculé par le vaccin ne sont pas complètement infondées. Les travaux ont en effet montré une augmentation transitoire de l’ARN viral après la vaccination. Les taux reviennent toutefois rapidement à leur valeur initiale et n’ont pas d’incidence clinique. Plusieurs travaux ont aussi montré que la réponse au vaccin n’était pas toujours d’aussi bonne qualité, notamment chez les personnes dont le taux de CD4 est bas. Pour autant, il existe suffisamment de preuves pour dire que la vaccination contre la grippe est une mesure sûre et efficace dans ce groupe de patients.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES
Harrison N et coll. : Predictors for and coverage of influenza vaccination among HIV‐positive patients: a cross‐sectional survey.
HIV Medicine 2016 ; AOP: 10.1111/hiv.12483

Sources : JIM.fr