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Les autorités sanitaires ont annoncé fin février le lancement d’une nouvelle campagne de sensibilisation au cancer colorectal alors que, selon une enquête, un tiers des malades attendent plus de six mois après l’apparition de symptômes spécifiques à ce cancer avant de consulter, indique l’AFP. La nouvelle campagne de l’Institut national du cancer (INCa) proclame : « Le cancer colorectal, le dépister à temps peut vous sauver la vie ». Cette campagne devrait être relayée à partir du 12 mars dans un spot télévisé évoquant la dangerosité du cancer et l’intérêt du dépistage. Avec 43 000 nouveaux cas et près de 18 000 décès par an, le cancer colorectal est le deuxième le plus meurtrier en France. Il touche à 95 % les plus de 50 ans et se développe lentement à l’intérieur du colon ou du rectum à partir de petites lésions appelées polypes. Il peut longtemps évoluer sans symptômes, mais peut aussi se traduire par des douleurs abdominales ou des troubles digestifs inhabituels et persistants, ainsi que par la présence de sang dans les selles. Détecté à temps, lorsqu’il est encore limité à la surface interne du côlon et du rectum, ce cancer se guérit dans 90 % des cas, selon l’INCa. Mais les chances de survie tombent à 70 % lorsqu’il a atteint les ganglions proches et à 13 % lorsqu’il s’est propagé à d’autres organes. Les autorités préconisent depuis plusieurs années aux personnes âgées de 50 à 74 ans un test de dépistage à domicile. Il permet notamment de repérer des polypes et de les retirer avant qu’ils n’évoluent en cancer. Une enquête de l’association France Côlon auprès de 225 patients révèle que la moitié a découvert sa maladie par l’apparition des symptômes spécifiques, principalement du sang dans les selles et de la fatigue. Mais 34 % déclarent avoir attendu plus de six mois avant de consulter. L’enquête révèle également que les femmes et les actifs sont plus vulnérables aux conséquences, notamment financières, d’un cancer colorectal. 60 % des personnes malades interrogées déclarent avoir été satisfaites de la manière dont le diagnostic leur a été annoncé, même si 54 % regrettent que cette annonce ait eu lieu en l’absence d’un proche.

Sources : seronet.info

Communiqué de presse National – PARIS – 14 mars 2017

Des chercheurs français ont identifié un marqueur qui permet de différencier les cellules « dormantes » infectées par le VIH des cellules saines. Cette découverte permettra d’isoler et d’analyser ces cellules réservoirs qui, en hébergeant silencieusement le virus, sont responsables de la persistance du virus même chez les patients sous traitements antirétroviraux, dont la charge virale est indétectable. Elle ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques par le ciblage des cellules infectées. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme stratégique de l’ANRS « Réservoirs du VIH ». Ils sont issus d’une collaboration entre le CNRS, l’Université de Montpellier, l’Inserm, l’Institut Pasteur, l’hôpital Henri-Mondor AP-HP de Créteil, l’hôpital Gui de Chauliac (CHU de Montpellier) et le VRI (Institut de recherche vaccinale), et font l’objet d’une publication dans la revue Nature le 15 mars 2017. Un brevet, en propriété CNRS, a été déposé sur l’utilisation diagnostique et thérapeutique du marqueur identifié.

Depuis 1996, la communauté scientifique s’accorde à penser que la guérison du VIH passera par le ciblage des « cellules réservoirs » qui abritent le virus dans les organismes des patients sous trithérapie. Le VIH, en latence, peut se cacher dans ces réservoirs pendant plusieurs dizaines d’années, échappant à la réponse immunitaire et aux traitements antirétroviraux, sans qu’aucune protéine virale ne soit exprimée. Mais en cas d’arrêt du traitement, le virus se multiplie massivement et la maladie progresse de nouveau. Les patients sont ainsi contraints à un traitement à vie. Pour envisager d’éliminer ce virus dormant, une première étape est de distinguer les cellules réservoirs infectées par le VIH de leurs cellules homologues saines, très ressemblantes. C’est ce que vient de réaliser une équipe de chercheurs qui a identifié un marqueur des cellules réservoirs : une protéine présente uniquement à la surface des cellules infectées.

Partant de l’hypothèse que le VIH pourrait laisser une empreinte à la surface de sa cellule hôte, les chercheurs de l’Institut de génétique humaine (CNRS/Université de Montpellier) ont tout d’abord travaillé in vitro sur un modèle d’infection développé dans leur laboratoire. Une comparaison entre cellules infectées et cellules saines1 les a conduits à remarquer une protéine particulière, codée par un gène parmi la centaine exprimés de manière spécifique par les cellules infectées. Présente uniquement à la surface des cellules infectées, la protéine CD32a remplissait dès lors in vitro les critères d’un marqueur de cellules réservoirs. Et les expérimentations sur échantillons cliniques l’ont confirmé. En étudiant des prélèvements de sang de 12 patients vivant avec le VIH et sous traitement2 , les chercheurs ont isolé les cellules exprimant le marqueur et ont constaté qu’elles étaient quasiment toutes porteuses du VIH. In vitro, l’activation de ces cellules a induit une production de virus capables de réinfecter des cellules saines tandis que leur élimination a provoqué un retard important de la production virale.

Dans la lutte contre le VIH, cette découverte ouvre la voie à une meilleure connaissance fondamentale des réservoirs viraux, qui pourront désormais être isolés facilement et analysés directement. A plus long terme, elle devrait déboucher sur des stratégies thérapeutiques visant à éliminer de l’organisme le virus latent.

Ces travaux ont reçu le soutien de l’ANRS, de MSD Avenir, de la Commission européenne, de la Fondation Bettencourt Schueller, de la Fondation pour la recherche médicale et de l’Institut de recherche vaccinale (VRI).

1 Les cellules étudiées sont des lymphocytes T CD4, dont l’infection par le VIH conduit à la réduction progressive du nombre. Le nombre de ces cellules est donc utilisé par les médecins pour suivre la progression de la maladie et l’efficacité des traitements.
2 Patients suivis par le service d’immunologie clinique et maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP à Créteil et le département de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Gui de Chauliac (CHU de Montpellier).

Sources : CNRS.FR

Des études néerlandaises et françaises, présentées le mois dernier à Seattle lors de la Conférence sur les Rétrovirus et les Infections (CROI 2017), révèlent que des inhibiteurs de l’intégrase du VIH tels que le dolutegravir et le raltegravir peuvent augmenter le risque du syndrome Inflammatoire de Reconstitution Immune (IRIS).

Les inhibiteurs de l’intégrase font très souvent partie de la première ligne de traitement antirétroviral en Europe et aux Etats-Unis car ils réduisent la charge virale très rapidement, favorisant ainsi une reconstitution immunitaire plus rapide. Avec la sortie prochaine du générique du dolutegravir, ils seront prochainement ajoutés aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé pour les pays à faible revenu.

L’IRIS apparaît à la reprise du système immunitaire grâce au traitement antirétroviral. L’immunité remonte et réagit ainsi aux infections existantes, souvent avec des effets sévères et paradoxaux. Des symptômes inflammatoires tels que des ganglions lymphatiques sévèrement enflés (lymphadénopathie), la fièvre et l’aggravation des symptômes d’infections opportunistes peuvent apparaître et nécessiter une hospitalisation et/ou un traitement au corticostéroïde.

Cependant, une très rapide diminution de la charge virale peut augmenter le risque d’IRIS, en raison d’une plus rapide reconstitution du système immunitaire. À ce jour, le syndrome de l’IRIS a été considéré comme un effet indésirable extrêmement rare même chez les personnes prenant l’un des inhibiteurs de l’intégrase : le Dolutegravir (Tivicay, également dans Triumeq) ; Elvitegravir (chez Genvoya et Stribild) et le Raltégravir (Isentress).

Toutefois, deux études présentées à la CROI 2017 suggère qu’une vigilance précoce pour le syndrome de l’IRIS peut être particulièrement justifiée chez les personnes qui ont un faible taux de CD4 et les personnes qui commencent tardivement un traitement avec un inhibiteur de l’intégrase.

Aucun des groupes de recherches ne suggèrent par ailleurs que les inhibiteurs de l’intégrase devraient être évités pour les personnes qui commencent tardivement un traitement. Cependant, ils soulignent la nécessité de faire d’autres recherches pour confirmer leurs résultats. Selon les chercheurs français, « une surveillance clinique stricte pendant la période de 3 à 6 mois habituellement associée à la survenue d’IRIS est fortement recommandée ».

Sources : aidsmap.com

Réapparue à la fin des années 90, la syphilis touche un nombre croissant de personnes, homosexuels dans la très grande majorité des cas (83 %, dont 34 % sont co-infectés par le VIH) : 1100 cas de syphilis précoce en 2014 ont été répertoriés par les centres (volontaires) participant au réseau de surveillance RésIST, contre 700 en 2012…

Plusieurs facteurs concourent à la renaissance de l’épidémie : sujets les plus jeunes mal informés des modes de transmission, des effets des IST, et de la dangerosité potentielle de la syphilis en particulier ; homosexuels multipartenaires peu craintifs des IST, considérant que les traitements sont faciles et optant pour des comportements à risque, une fois la crainte d’une contamination par le VIH écartée.

« Premier signal maladroit, note le Pr Janier*, la suppression en 2000 de la déclaration obligatoire au moment des premières alertes de progression de l’épidémie ». En remplacement, le réseau RésIST, de centres volontaires seulement, mis en place par l’InVS (aujourd’hui au sein de Santé Publique France).

Les laboratoires Sanofi, ensuite, ont en 2013 interrompu la commercialisation de l’extencilline (qui traitait les syphilis précoces en une injection intramusculaire). Ce n’est que maintenant que reprend la fabrication d’une forme injectable (par Sandoz) après des années de carence et de traitements per os moins efficaces…

« Troisième décision malvenue, regrette-t-il, la suppression de la nomenclature en 2015 du seul examen direct du tréponème remboursé, au microscope à fond noir ». La PCR, certes plus sensible, ne l’est pas en raison de son coût et les sérologies de la syphilis ne se positivent que tardivement (5 à 15 jours après le début du chancre primaire). Or, un diagnostic de certitude ne peut être porté sur une ulcération génitale.

Dr Brigitte Blond

Pr Michel Janier, Centre clinique et biologique des MST, Hôpital Saint-Louis-AP-HP, et service de Dermatologie, Hôpital Saint-Joseph

Sources : Univadis.fr

Les tensions d’approvisionnement en vaccins contre les hépatites A et B persistant en France, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) a émis de nouvelles recommandations afin d’adapter la stratégie vaccinale durant cette période de pénurie.

Concernant la vaccination contre l’hépatite A, le HCSP maintient le schéma à une seule dose, recommandé depuis mai 2016. La seconde dose doit être reportée après la remise à disposition normale des vaccins.

S’agissant de la vaccination contre l’hépatite B, les recommandations du HCSP portent sur plusieurs points :

– définition des populations prioritaires à vacciner contre l’hépatite B en situation de tension d’approvisionnement ;

– utilisation du vaccin HBVAXPRO 5 µg sans restriction chez le nouveau-né ;

– mise à disposition effective de vaccins indiqués chez les insuffisants rénaux ;

– mise à disposition de doses suffisantes du vaccin TWINRIX pour les personnes nécessitant une vaccination contre l’hépatite A et contre l’hépatite B, comme les militaires ;

– report de la troisième dose prévue dans le schéma de vaccination obligatoire en milieu professionnel et dosage d’anticorps anti-HBs pour déterminer le niveau de séroprotection individuelle.

Pour alimenter le marché français en vaccins contre l’hépatite B, le HCSP recommande aux laboratoires et à l’ANSM :

– d’obtenir des doses supplémentaires d’HBVAXPRO 10 µg pour compenser la rupture de stock d’ENGERIX B20, dont la fabrication est actuellement interrompue ;

– d’avoir recours à l’importation de vaccins hépatite B produits dans d’autres pays.

Vaccins contre les hépatites A et B : un marché encore très tendu

L’approvisionnement des vaccins contre les hépatites A et B reste très tendu sur le marché français :

– A ce jour, le marché des vaccins contre l’hépatite A HAVRIX et VAQTA est très perturbé.

– Concernant l’hépatite B, les vaccins ENGERIX B20 et HBVAXPRO 10 sont en rupture de stock en ville. Leur distribution à l’hôpital, ainsi que celle de HBVAXPRO 40, est contingentée .

Dans ce contexte, le Haut Conseil de Santé publique (HCSP) a émis un avis le 14 février, afin d’adapter la stratégie vaccinale contre l’hépatite A et B pendant la période de pénurie des vaccins concernés.

Vaccination contre l’hépatite A : maintien du schéma à 1 dose
Dans cet avis du 14 février 2017, le HCSP maintient ses recommandations émises en mai 2016 pour la vaccination contre l’hépatite A :

– toute nouvelle vaccination initiée durant la période de pénurie est réalisée au moyen d’une seule dose. L’administration de la seconde dose ne sera envisagée qu’après retour à la normale de l’approvisionnement ;

– les personnes ayant déjà reçu une dose de vaccin et qui vont se retrouver en situation d’exposition au virus de l’hépatite A ne recevront une seconde dose que lors du retour à la normale de l’approvisionnement ;

– les personnes immunodéprimées ayant déjà reçu une dose de vaccin et qui vont se retrouver en situation d’exposition au virus de l’hépatite A pourront recevoir une seconde dose. En effet, la persistance de l’immunité après une seule dose est incertaine dans leur cas ;

– les personnes ayant déjà reçu deux doses de vaccin (quel que soit le délai entre les deux doses) ne recevront pas de rappel même s’ils sont à nouveau en situation d’exposition.

Vaccination contre l’hépatite B : nouvelles recommandations
Dans son avis, le HCSP rappelle que la rupture de stock du vaccin ENGERIX B20 (16 ans et plus) est liée à un problème de fabrication de la valence hépatite B. Cette situation devrait persister sur l’ensemble de l’année 2017.

Des solutions, notamment l’importation de doses à partir de marché étranger, sont à l’étude pour pallier ces difficultés.

Prioriser les personnes à vacciner
La première recommandation du HCSP vise à définir les populations à vacciner de manière prioritaire, en période de tension d’approvisionnement.

Il s’agit :

– des personnes soumises à l’obligation vaccinale dans le cadre de leur activité professionnelle : professionnels de santé ou étudiants, militaires à l’incorporation ;

– des personnes non soumises à l’obligation vaccinale mais exerçant une activité rémunérée ou bénévole les exposant au risque de contamination ;

– des personnes à risque en dehors du cadre professionnel : nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène HBs, personnes ayant un comportement sexuel à risque, personnes en dialyse ou ayant une insuffisance rénale chronique, candidats à une greffe, détenus.

Utiliser HBVAXPRO 5 sans restriction chez le nouveau-né
En 2006, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) avait recommandé « de surseoir, à l’utilisation du vaccin HBVAXPRO pour l’immunisation active des nouveau-nés de mère porteuse du virus de l’hépatite B (Cf. Avis du CSHPF – séances du 20 janvier et du 23 juin 2006) et « d’utiliser pour cette immunisation active un des autres vaccins disponibles dans cette indication.« 

Depuis cette date, les données ont évolué et conduit le HCSP à réviser sa position concernant le vaccin HBVAXPRO 5. Il recommande désormais de pouvoir l’utiliser sans restriction chez les nouveau-nés, y compris pour ceux nés de mères porteuses du virus de l’hépatite B.

En outre, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce vaccin comprend l’indication chez les nouveau-nés de mère porteuse du virus de l’hépatite B.

Suite à une modification des procédures de fabrication, un essai clinique comparant la nouvelle version à l’ancienne a été mené et a montré que la moyenne géométrique des anticorps (MGT) était plus élevée avec le nouveau vaccin.

Enfin, ce vaccin est utilisé (sous un autre nom) dans de nombreux pays dans cette population.

Adapter les ratios de production
Le HCSP émet des recommandations à l’adresse des laboratoires et de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) :

– favoriser la production d’ENGERIX B20 au lieu de celle d’ENGERIX B10, étant donné que, contrairement à la population adulte, la vaccination des nourrissons contre l’hépatite B est aussi couverte par les vaccins hexavalents ;

– envisager des alternatives à l’utilisation du vaccin ENGERIX B20. Il s’agit par exemple d’obtenir des doses supplémentaires d’HBVAXPRO 10 pour compenser l’indisponibilité d’ENGERIX B20 ;

– mettre en oeuvre dans les meilleurs délais les possibilités d’importation de vaccins hépatite B produits dans d’autres pays.

Pour les insuffisants rénaux
Dans la population des insuffisants rénaux, le HCSP demande la mise à disposition effective et en quantité suffisante des vaccins indiqués dans cette population, HBVAXPRO 40et FENDRIX B 20 (Cf. Avis de la Commission de la transparence du 26 avril 2006).

Ce dernier dispose d’une AMM européenne mais n’est pas commercialisé en France. Selon le HCSP, l’obtention de 64 000 doses de vaccin FENDRIX B20 (nécessaires pour vacciner 16 000 patients) permettrait d’économiser annuellement 128 000 doses de vaccin ENGERIX B20.

Utiliser le vaccin combiné hépatite A/hépatite B dans les situations qui exigent la double vaccination
Le HCSP demande la mise à disposition de doses suffisantes du vaccin combiné hépatite A/hépatite B TWINRIX, afin de permettre son utilisation préférentielle pour vacciner les personnes nécessitant une vaccination contre l’hépatite A et contre l’hépatite B.
Ceci concerne notamment les militaires.

S’appuyer sur le statut sérologique pour la vaccination en milieu professionnel
Enfin, dans le cadre de la vaccination obligatoire en milieu professionnel, le HCSP recommande d’économiser les doses de vaccins en reportant la troisième dose prévue par le schéma vaccinal après la période de pénurie.

En effet, 85 à 92 % des personnes vaccinées avec 2 doses bénéficient d’une séroprotection ; la troisième dose permet d’assurer une protection au long cours.

Pour cela, le HCSP recommande la pratique d’un dosage des anticorps anti-HBs et, en cas de taux insuffisant (inférieur à 10 mUI/mL), la recherche d’un portage chronique, cause significative de mauvaise réponse à la vaccination.

Il propose un algorithme décisionnel pour la vaccination des étudiants et des professionnels de santé.

Cette recommandation a été suivi de la publication d’un arrêté au Journal officiel du 3 mars 2017 permettant d’appliquer ces mesures en période de pénurie.

Sources : vidal.fr

Le recours au Truvada en prévention d’une infection par le VIH peut être élargi aux populations africaines et caribéennes. Sensibles à ce thème, elles voient cette stratégie d’un bon oeil.

Voilà plus d’un an que le Truvada est autorisé en prévention d’une infection par le VIH. La prophylaxie pré-exposition (PrEP), nom de cette stratégie, n’atteint pourtant pas l’ensemble de sa cible. 3 000 personnes ont déjà consulté un service hospitalier pour recevoir le traitement. Mais la quasi-totalité d’entre elles (98 %) sont des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH).

Si les HSH sont la première population à risque, d’autres catégories sont très exposées au VIH. C’est le cas des personnes originaires de l’Afrique ou des Caraïbes. Les autorités sanitaires leur offrent la possibilité de recevoir le Truvada en prévention, au cas par cas. Cette stratégie aurait tout intérêt à se développer au sein de cette population, selon une étude parue dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) édité par Santé Publique France. Non seulement l’approche est techniquement faisable, mais elle réduirait en plus le nombre de contaminations.

Trois situations à risque

Sur le papier, le bénéfice du Truvada est clair : pris en fonction des rapports à risque, il réduit de 86 % le risque de transmission du VIH. Une efficacité qui peut grimper à 99 % lorsque la prise est totalement respectée. Mais qu’en est-il chez les populations hétérosexuelles africaines et caribéennes ? La réponse est apportée par cette enquête réalisée par le milieu associatif.

Les personnes interrogées identifient trois principales situations à risque. La première concerne les rapports occasionnels non protégés, provoqués par la difficulté avouée d’utiliser des préservatifs. « Le risque se mesure à la bonne mine du partenaire », illustrent les auteurs du BEH. Quitte à invoquer la protection divine…

Mais le couple n’est pas épargné : en guise de preuve de confiance, il n’est pas rare que le préservatif soit abandonné… sans réaliser au préalable un dépistage. De même, un époux volage soulève un problème épineux ; malgré le doute le préservatif est difficile à imposer. « Les femmes dont le mari ‘triche dehors’ souhaiteraient prendre le médicament le temps que la confiance revienne dans le couple », souligne l’enquête. Par défaut, le dépistage est utilisé a posteriori pour se rassurer en vérifiant qu’on n’est pas contaminé.

Quelques doutes

« Au final, tout le monde est à haut risque » et pourrait bénéficier de la PrEP, concluent les auteurs de ce BEH. Aux yeux des personnes interrogées, la stratégie présente alors un double avantage : se protéger soi-même, et protéger son partenaire. L’approche est d’autant plus acceptable que la prise en charge relève de la collectivité.

Mais acceptation ne signifie pas confiance aveugle. Les populations africaines et caribéennes estiment que la prescription limitée aux médecins hospitaliers est un problème. « Cela peut laisser penser que cette stratégie n’en est qu’à l’étape de test » et l’hôpital est symbole de maladie, soulignent les auteurs. L’élargissement de la prescription aux Centres de diagnostic et dépistage (CeGIDD) pourrait lever les résistances.

La consommation d’une simple pilule soulève aussi le doute de la part des personnes interrogées. « On arrive à créer une pilule pour prévenir l’infection mais on n’arrive pas à créer un vaccin pour guérir de la maladie ? » interroge ainsi un participant. Sans compter le risque associé aux oublis, que signalent de nombreuses femmes.

Malgré ces doutes, le Truvada en prévention a bien sa place dans une population à haut risque. Au milieu associatif revient le rôle de lutter contre les préjugés et de rassurer les personnes concernées par la PrEP. La stratégie serait d’autant plus efficace que ces populations sont déjà bien sensibilisées aux risques liés au VIH. Un dispositif à compléter par une offre plus large de prévention.

Sources : pourquoidocteur.fr

INFECTIOLOGIE – NOUVEAU MEDICAMENT

Nature de la demande : Réévaluation SMR et ASMR et Inscription

Avis de la CT du 19 octobre 2016

Comme les autres antiviraux d’action directe (HARVONI, DAKLINZA, OLYSIO, VIEKIRAX, EXVIERA), progrès thérapeutique mineur dans le traitement de l’hépatite C chronique de génotypes 1 à 6.

– EPCLUSA a l’AMM dans le traitement de l’hépatite C chronique chez l’adulte infecté par un virus de l’hépatite C (VHC) de génotypes 1 à 6.

– Son efficacité virologique pangénotypique est importante, avec une durée de traitement de 12 semaines pour l’ensemble des patients (avec ou sans cirrhose), contrairement aux alternatives disponibles qui nécessitent le plus souvent l’ajout de ribavirine et/ou une prolongation de la durée de traitement jusqu’à 24 semaines en cas de cirrhose compliquée ou d’antécédent de traitement.

– Son efficacité est supérieure à celle de l’association sofosbuvir + ribavirine pour le génotype 2, mais n’est pas optimale pour le génotype 3.

– Son profil de tolérance, de résistance et d’interaction médicamenteuse est satisfaisant.

– Il n’a pas été comparé aux autres associations à base de sofosbuvir + inhibiteur de la NS5A disponibles.

Service Médical Rendu (SMR)

Important : Le service médical rendu par EPCLUSA est important dans les indications de l’AMM.

Non précisé : En réponse à la saisine de la Ministre sur les modalités de prise en charge de l’hépatite C par les antiviraux d’action directe, la Commission émet les recommandations relatives à la prise en charge , à l’encadrement de la prescription et aux données de suivi demandées.

Amélioration du service médical rendu (ASMR)

Compte tenu :

– de son efficacité virologique pan-génotype importante, avec une durée de traitement de 12 semaines pour l’ensemble des patients (avec ou sans cirrhose), contrairement aux alternatives disponibles qui nécessitent le plus souvent l’ajout de ribavirine et/ou une prolongation de la durée de traitement jusqu’à 24 semaines en cas de cirrhose compliquée ou d’antécédent de traitement,

– de la démonstration d’une efficacité supérieure à celle de l’association sofosbuvir + ribavirine (comparateur de référence pour le génotype 2, mais non optimal pour le génotype 3),

– de son profil de tolérance, de résistance et d’interaction médicamenteuse, satisfaisant,

– mais de l’absence de comparaison aux autres associations à base de sofosbuvir + inhibiteur de la NS5A disponibles, telle que l’association fixe sosfosbuvir/lédipasvir (HARVONI) qui permet parfois une durée de traitement plus courte (8 semaines chez les patients naïfs sans cirrhose et infectés par un VHC de génotype 1 et 4 avec charge virale faible) ou l’association sofosbuvir + daclatasvir (comparateur de référence pour le génotype 3),

la Commission considère que la spécialité EPCLUSA apporte, au même titre que les autres antiviraux d’action directe disponibles (HARVONI, DAKLINZA, OLYSIO, VIEKIRAX, EXVIERA), une amélioration du service médicale rendue mineure (ASMR IV) dans la prise en charge des patients adultes infectés par le VHC de génotypes 1 à 6.

Sources : has-sante.fr

Le périmètre de remboursement des antiviraux d’action directe (AAD) hospitaliers EXVIERA (dasabuvir) et VIEKIRAX (ombitasvir, paritaprévir, ritonavir) est étendu à tous les patients adultes présentant une hépatite C chronique, y compris les porteurs asymptomatiques ayant un stade de fibrose F0 ou F1 qui ne sont pas à risque de transmission du virus de l’hépatite C (VHC).

Pour les populations particulières (échec d’un 1er traitement, insuffisance rénale, cirrhose grave, co-infection avec le VIH, VHB, etc.), la prise en charge de ces AAD nécessite la tenue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire lors de l’initiation du traitement.

Le taux de prise en charge est de 100 %, le prix ou tarif de responsabilité (HT) par UCD (unité commune de dispensation) de 232,82 euros pour VIEKIRAX (1 comprimé) et de 13,679 euros pour EXVIERA (1 comprimé).

Une prise en charge universelle, quel que soit le stade de fibrose
Dans le cadre de l’agrément aux collectivités et de la rétrocession, le remboursement des antiviraux d’action directe EXVIERA (dasabuvir) et VIEKIRAX (ombitasvir, paritaprévir, ritonavir) est étendu à l’ensemble des patients adultes présentant une hépatite C chronique, quel que soit le stade de fibrose.

Ce périmètre de prise en charge couvre désormais l’indication entière de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces AAD, à savoir le traitement de l’hépatite C chronique (HCC) chez les adultes, en association avec d’autres médicaments.

Cette décision repose sur les recommandations de la Commission de la transparence, selon lesquelles le traitement par AAD « peut désormais être proposé à l’ensemble des patients infectés par le VHC, y compris les porteurs asymptomatiques ayant un stade de fibrose F0 ou F1 qui ne sont pas à risque de transmission du VHC« .

La Commission appuyait sa recommandation sur :

  • la qualité des résultats thérapeutiques et la bonne tolérance observée actuellement avec les antiviraux d’action directe,
  • le fait que la majorité des malades graves ont été traités au cours des 3 dernières années,
  • le bénéfice attendu sur la qualité de vie.

 

Encadrement de la prescription d’EXVIERA et de VIEKIRAX
Dans les populations particulières, la prise en charge d’EXVIERA et de VIEKIRAX nécessite que le traitement soit décidé en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Les populations particulières pour lesquelles la prise en charge d’EXVIERA et VIEKIRAX est subordonnée à la tenue d’une RCP

  • patients en échec d’un premier traitement par antiviraux d’action directe ;
  • patients insuffisants rénaux (si le débit de filtration glomérulaire est inférieur à 30 mL/min), hémodialysés chroniques ou transplantés rénaux ;
  • patients ayant une cirrhose grave, compliquée MELD supérieure à 18 ou avec facteurs d’aggravation ou ayant des antécédents de cirrhose grave ;
  • patients en pré ou post-transplantation hépatique ;
  • patients ayant un carcinome hépatocellulaire ou un antécédent de carcinome hépatocellulaire ;
  • patients co-infectés par le VIH, le VHB ou un autre virus à tropisme hépatique ;
  • patients dont l’état de santé ou le traitement peuvent interférer avec la prise en charge de l’hépatite C.

 

Modalités de prescription : en pratique

Le remboursement d’EXVIERA et de VIEKIRAX est intégralement pris en charge par l’Assurance maladie (taux de 100 %).

Leur prix ou tarif de responsabilité (HT) par UCD (unité commune de dispensation) s’élève à 232,82 euros pour VIEKIRAX (1 comprimé) et 13,679 euros pour EXVIERA (1 comprimé).

Selon un communiqué de presse du laboratoire ABBVIE en date du 27 janvier 2017 (Cf. ci-contre), « Pour les patients atteints par le virus de génotype 1 (G1) éligibles à un traitement en 12 semaines, le prix de VIEKIRAX/EXVIERA est désormais de 28 730 €. Pour les patients G4 éligibles à un traitement en 12 semaines, le prix est désormais de 26 432 € ».

La prescriptionde ces deux AAD est hospitalière et réservée aux spécialistes en gastro-entérologie et hépatologie, en médecine interne ou en infectiologie.

Sources : Vidal.fr

Les personnes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles de développer un diabète, y compris en l’absence de facteurs de risque comme l’obésité. C’est ce qu’indique une étude américaine dont les résultats ont été publiés, fin janvier, dans la revue médicale britannique « BMJ open diabetes research and care ». L’étude a porté sur 8 600 personnes traitées aux Etats-Unis pour le VIH en 2009 et 2010, dont 10,3 % étaient atteintes de diabète. Le diabète de type 2 concernait la moitié de ces personnes, le diabète de type 1 : 4 %. Le diabète n’était pas déterminé pour 44 % des personnes de cet échantillon. En population générale aux Etats-Unis, la proportion de personnes diabétiques est de 8,3 %. Selon les données de l’étude, la fréquence du diabète augmentait avec l’âge, l’obésité, et l’ancienneté du diagnostic pour le VIH. Les chercheurs ont ensuite écarté ces facteurs et d’autres comme la co-infection par le VHC, le sexe ou l’origine ethnique dans leur interprétation des données : la proportion de personnes diabétiques est 3,8 % plus élevée dans le groupe de personnes vivant avec le VIH que dans la population générale. Comme le rappelle l’AFP, le lien entre VIH et diabète a déjà été évoqué ces dernières années, mais reste très contesté. Le rapport Morlat (édition de 2013) indique ainsi que l’incidence du diabète de type 2 a été étudiée chez les personnes vivant avec le VIH dans différentes cohortes européennes avec des résultats contradictoires. La cohorte danoise indique que le risque de diabète associé au VIH serait aujourd’hui proche de celui de la population générale. Les principaux facteurs de risque chez les personnes vivant avec le VIH sont ceux que l’on retrouve en population générale : âge, obésité, sexe masculin, etc. Le rapport Morlat indique que la présence d’une lipodystrophie est également associée à un risque accru de diabète. Les chercheurs américains n’avancent pas d’explication pour cette fréquence plus élevée du diabète chez les personnes vivant avec le VIH dans leur étude. Des recherches supplémentaires devraient permettre de décider si l’infection par le VIH doit désormais figurer parmi les facteurs de risque du diabète et d’adapter en conséquence le suivi de cette population. Le rapport Morlat (version 2013) traite du diabète dans ses pages 135 et 136, dans le chapitre consacré aux comorbidités.

Sources : Seronet.info

Les conditions d’accès à l’emprunt sont désormais facilitées pour les personnes atteintes du VIH, qui ne peuvent pas être assurées avec des contrats classiques. Cette mesure s’inscrit dans la loi de modernisation du système de santé parue en janvier 2016.

Pour les personnes séropositives, obtenir un prêt bancaire relève du parcours du combattant. Ces patients atteints d’une maladie chronique ne peuvent pas être assurés avec les contrats classiques, obligatoires dans le cadre d’un prêt immobilier. Aux yeux des banques et des assurances, le risque qu’ils deviennent invalides ou qu’ils décèdent avant d’avoir remboursé leur prêt est trop important.

Mais la médecine progresse et de nombreux séropositifs peuvent mener une vie normale, protestent les associations de patients. Réunies ce jeudi 2 mars lors de la commission de suivi de la convention AERAS-qui facilite l’accès au crédit des personnes handicapées ou atteintes de maladies graves, elles ont obtenu gain de cause. Le VIH intègre désormais la « grille de référence » qui permet d’assurer au tarif normal des personnes ayant contracté certaines affections.

« Déstigmatiser le sida »

« C’est une grande avancée », se félicite Christian Andreo, directeur général adjoint de l’association Aides. « On a maintenant un dispositif qui va être réévalué chaque année sur la base des données scientifiques », explique-t-il à L’Express. « Bien entendu, la grille est perfectible. Mais cette avancée contribue à déstigmatiser le VIH et à mettre l’appréciation du risque de santé en adéquation avec la vie d’une personne séropositive aujourd’hui. »

Jusqu’à présent, lorsque qu’une personne atteinte du sida voulait contracter un crédit immobilier, son assureur pouvait exiger une surprime allant jusqu’à 300% par rapport au tarif standard. Désormais, le plafond s’abaisse à 100% pour tous ceux dont l’état de santé répond à des critères précis -stade de la maladie, charge virale, tabagisme, etc.

« Ça ne résout pas la situation pour tout le monde mais ça ouvre des possibilités à un certain nombre de personnes », résume Christian Andreo. Selon lui, environ 50 000 patients pourront bénéficier de cette avancée. « L’intégration du VIH à la grille de référence donne des perspectives pour le futur. On ne montera plus au-dessus des 100% de surprime et ça, c’est fondamental. »

Pas de droit à l’oubli

Cette grille de référence actualisée est une déclinaison opérationnelle d’un décret entré en vigueur le 14 février dernier, qui permet aux personnes ayant été atteintes de cancers et de l’hépatite C de ne plus le mentionner lors d’une demande d’assurance emprunteur. C’est le « droit à l’oubli ». Les anciens malades du cancer ne sont plus obligés de déclarer leur ancienne pathologie à l’issue d’un délai de dix ans après la fin de leur traitement et sans rechute. Ce délai est ramené à cinq ans pour les cancers diagnostiqués avant 18 ans.

Mais les séropositifs ne pourront pas bénéficier du droit à l’oubli. « On ne parle pas de guérison puisqu’ils restent sous traitement au long cours. Or, le droit à l’oubli s’applique uniquement à la notion de guérison. Le VIH n’entre donc pas dans cette catégorie », explique Marianick Lambert, administratrice du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) et membre de la commission de suivi AERAS, contactée par L’Express.

Les personnes vivant avec des affections comme le cancer du côlon, du sein, de la thyroïde, des testicules ou encore de la peau, bénéficieront également d’une nouveauté: si ces pathologies correspondent à certaines conditions de la grille (stade d’évolution, conduite du traitement, absence de rechute), elles n’entraîneront pas de surprime. En revanche, ces patients continueront de déclarer leur maladie à l’assureur.

« Le personnel des banques doit s’habituer »

La nouvelle grille de référence a été validée ce jeudi. « Elle ne sera pas publiée immédiatement car les banquiers demandent un ajustement de délai pour faire passer les infos dans leurs services », précise Marianick Lambert. « Ça va prendre trois semaines de plus, alors que ça a suffisamment duré », déplore-t-elle. « Le personnel des banques doit s’habituer à cette grille et comprendre qu’il devra aller vérifier sa mise à jour chaque année. Mais l’essentiel est acquis. »

La difficulté, désormais, est d’étendre cette grille à d’autres pathologies, estime l’administratrice du CISS. « Pour les cancers c’était assez simple car on a une agence [l’Institut national du cancer] qui rassemble toutes les données concernant les pathologies cancéreuses: taux de morbidité, d’invalidité… Mais pour les autres affections, on a moins de données chiffrées donc ça demandera plus de temps. »

Sources : l’expresse.fr