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Le 30 mars dernier, l’Observatoire du sida et des sexualités (OSS) en partenariat avec l’association de prévention gay Ex-æquo, a présenté une enquête exploratoire de la pratique du Chemsex à Bruxelles et sa région. Une première en Belgique. Ce rapport a été l’occasion de retracer l’histoire et les enjeux de ce phénomène, même si certains regrettent déjà que cette enquête n’a fait que quantifier l’ampleur du chemsex et de ses usagers, sans aller plus loin. Retour sur les premiers résultats et les discussions qui en sont nées.

On pouvait s’en douter, mais aucune preuve tangible n’était disponible. C’est désormais chose faite. Pour la première fois en Belgique, un travail exploratoire permet de délimiter des contours à la pratique du chemsex et de faire son état des lieux dans la région de Bruxelles-Capitale. Jonas Van Acker, historien de formation, a été chargé d’une étude de terrain pour l’OSS (Observatoire du sida et des sexualités) de l’Université Saint-Louis, dans le cadre de ses missions de recherches en santé sexuelle auprès des populations vulnérables au VIH/sida. Pendant six mois, il a coordonné cette enquête exploratoire, menée par la diffusion d’un questionnaire anonyme en ligne, via les applis de rencontres et les groupes facebook de chemsexer (ceux qui participent à des soirées ou ont des rapports sexuels sous produits). Cette étude a été relayée sur le terrain par des militants de l’association Ex-æquo durant leurs actions de prévention dans des lieux gays. « Le public était clairement gay, même si des femmes hétérosexuelles ont été identifiées », explique Jonas Van Acker. Cette recherche a été financée par la Commission communautaire française (Cocof) de la région bruxelloise. Un comité associatif a été créé à cette occasion pour « rassembler autour de la table les acteurs LGBT, mais aussi de la réduction des risques et la prévention du VIH, pour une collaboration plus étroite », raconte l’historien. L’attente était forte parmi la communauté gay, particulièrement concernée à ces problématiques de prévention et de réduction des risques parmi ses membres.

Par qui ?

C’est sous les arches de l’université Saint-Louis que Jonas Van Acker et l’équipe de l’OSS ont présenté les résultats de l’enquête. Sur les 362 répondants, 225 ont déjà pratiqué le chemsex ; 65 % d’entre eux vivaient dans la région de Bruxelles au moment de l’enquête. La moyenne d’âge des répondants est de 37 ans, souvent diplômés et dont 59 % sont de nationalité belge, mais près de 15 nationalités sont présentes. Cela est sans doute lié aux lieux où l’enquête a été promue et au caractère très européen de Bruxelles. Parmi ces répondants chemsexeurs vivant à Bruxelles-Capitale, 94 % étaient des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. Dans l’échantillon total, hors chemsex, 10 % des répondants se disent hétéros, contre seulement 2,7 % pour ceux qui pratiquent le chemsex. Ce qui confirme que ce phénomène reste très fortement ancré chez les gays vivants dans la capitale belge. Par ailleurs, 56 % des chemsexeurs déclarés sont célibataires, les autres étant en couple. Ces derniers sont plus des trois quarts du temps en couple dit « ouvert », non-exclusif. Concernant le statut sérologique, 33 % des répondants déclarent être séropositifs, dont 92 % en charge virale indétectable.

Avec quoi ?

Concernant les substances listées et les plus consommées pendant les plans chemsex, on note le poppers, la méphédrone, le viagra, le GBL (dérivé du GHB), mais aussi la cocaïne et l’ecstasy. Ces produits sont très fortement reliés à la pratique du chemsex en Belgique, même s’ils sont également consommés en dehors du chemsex. Un classement qui dénote de celui d’autres pays : les cathinones ou nouveaux produits de synthèse semblent être beaucoup moins répandus et consommés en Belgique qu’en France ou ailleurs. Le slam, pratique d’injection durant les plans sexe, est-lui évoqué par environ 15 % des répondants. Une proportion assez élevée comparée aux quelques chiffres connus en France ou en Angleterre, mais qui reste très minoritaire. Les rencontres se décident massivement via les applications mobiles de rencontre, mais 70 % des répondants pratiquent le chemsex chez eux, majoritairement avec un seul partenaire, même si 44 % participent également à des soirées à plusieurs. On note une différence dans le nombre de partenaires selon le statut sérologique, avec davantage de partenaires différents chez les répondants vivant avec le VIH.

Quelles préventions ?

Concernant la prévention et les prises de risques, plus de la moitié des répondants affirme avoir effectué un dépistage du VIH il y a moins de trois mois. De plus, 4 % disent ne jamais avoir eu recours au test. Le chercheur explique qu’en recoupant le nombre de dépistages avec la proportion de séropositifs du même échantillon qui pratiquent le chemsex, on pourrait déduire qu’un certain nombre d’entre eux ont été diagnostiqués très récemment. Mais cette déduction est impossible à certifier. Concernant l’hépatite C, 70 % des répondants disent s’être fait dépistés durant l’année précédant l’étude. C’est 86 % chez les chemsexeurs séropositifs. En termes de protection contre le VIH et les IST, 47 % des chemsexeurs séronégatifs affirment utiliser un préservatif, 11 % déclarent prendre la PrEP (pourtant non autorisée en Belgique), ou d’autres stratégies comme le retrait avant éjaculation ou le sero-sorting (choix du partenaire et des pratiques). Les chemsexers séropositifs sont 36 % à déclarer n’utiliser « aucun » moyen de prévention, mais le questionnaire n’incluait pas la protection par le traitement (Tasp), qui empêche la contamination lorsqu’il est bien pris et la charge virale indétectable. Il y a eu 4,5 % des répondants à l’enquête qui ont eu recours au traitement d’urgence (TPE). Pour les chemsexeurs, cela était massivement consécutif à un plan chems.

Où et pourquoi ?

Autre chiffre, 70 % des plans se concentrent dans la métropole bruxelloise, le reste dans d’autres villes de la Wallonie (région francophone). Pour 10 % des chemsexeurs, les plans ont lieu plusieurs fois par semaines, mais pour près de 45 % des autres, ce n’est arrivé que quelque fois durant les douze derniers mois. Les motivations évoquées sont diverses : nouvelles sensations, proposition directe par un partenaire sexuel ou un ami. Un certain nombre de personnes rapporte des problèmes, psychologiques, physiques, relationnels ou sexuels. En grande majorité, une fatigue et des troubles du sommeil. Mais certains problèmes sont plus graves, comme des hallucinations (20 %) ou des pertes de conscience (24 %). Ce sont d’ailleurs les chemsexeurs séropositifs qui rapportent le plus de situations complexes à gérer.

Une enquête en débats

Dans ses conclusions, Jonas Van Acker adresse plusieurs constats : une mobilité importante, une exploration de la sexualité dans les plans, une multitude de stratégies de prévention, mais la difficulté d’appréhender un phénomène, évolutif, aux définitions multiples, auquel les structures de soins et de prévention ne sont pas adaptées. Malheureusement, ces constats se heurtent aux limites, assumées d’emblée, de cette enquête exploratoire, pas forcément représentative, et qui compile des données empiriques sans volet qualitatif. « Il y a pas mal de biais, et un fort taux d’abandon du questionnaire, à la suite d’un problème informatique », admet Charlotte Pezeril, chercheure à l’Observatoire du sida et des sexualités. Seules 39 % des personnes rencontrées ont effectivement fini de remplir le questionnaire. Celui-ci n’était disponible qu’en français et se focalisait uniquement sur l’année antérieure. « Mais il permet de mettre en lumière un phénomène et atteste de son existence à Bruxelles, tout comme de son caractère mouvant et européen », nuance-t-elle ensuite. Mais beaucoup regrettent le délai trop court de l’enquête, six mois, un temps plus long aurait permis d’asseoir un questionnaire plus élaboré, et d’éviter l’abandon en cours de route du fameux volet qualitatif de l’enquête. Des militants dans la salle regrettent aussi la vision « pathologisante » du chemsex dans l’étude de sa pratique ou de ses impacts.

Surtout, sans analyse de ces données, difficile de saisir les besoins d’une communauté spécifique et assez stigmatisée en termes de soins ou de prévention. Quelles retombées politiques d’un rapport, rapport qui ne permet pas en l’état d’émettre des recommandations claires pour mieux répondre à l’enjeu, dont personne ne doute. Et surtout, après discussion avec des représentants de l’OSS, aucune garantie de voir, dans un avenir prochain, cette enquête qualitative, nécessaire à une réponse politique belge au phénomène. Les financeurs n’ayant, pour l’instant, pas prévu de payer une suite à ce premier rapport.

Plus d’infos :  http://observatoire-sidasexualites.be/wp-content/uploads/WEB-DEF-chemsex-rapport-mars17.pdf

Sources : seronet.info

Des chercheurs américains ont développé un test sanguin capable de repérer bien plus de copies dormantes du VIH que les dispositifs actuels.

Traquer le VIH jusque dans ses moindres recoins, l’objectif est ambitieux. Les tests actuels n’y parviennent pas. Seule une petite partie des réservoirs du virus est identifiée. Cette étape pourrait être franchie grâce à une équipe de l’université de Pittsburgh (Etats-Unis). Dans Nature Medicine, elle détaille le fonctionnement d’un nouveau test sanguin.

Grâce aux traitements disponibles, le VIH est réduit à des niveaux indétectables dans l’organisme des patients. Sans toutefois atteindre les réservoirs du virus. Les candidats-médicaments et candidats-vaccins ciblent donc ces copies dormantes. Le test TZA, mis au point par les Américains, permet d’identifier celles-ci.

Un tiers moins cher

Lorsque le VIH infecte un organisme hôte, il peut transmettre un ADN viral actif, qui permet aux copies de se répliquer, ou un ADN viral incomplet. Dans le premier, un gène spécifique s’active. C’est justement lui que recherche le test TZA. Avec succès : il repère 70 fois plus de virus dormant chez des personnes sous traitement.

Plus efficace, le test TZA est aussi moins coûteux. Il ne demande qu’une semaine d’analyses, ce qui permet de réduire son coût d’un tiers. Il devrait aussi s’avérer précieux pour les équipes qui travaillent au développement des prochains médicaments contre le VIH. Elles s’attellent maintenant à cibler les réservoirs du virus.

Un test plus précis permettrait de constater l’impact réel des traitements à l’essai. « Ces efforts ne progresseront pas si nous ne disposons pas de tests suffisamment sensibles et pratiques », estime Phalguni Gupta, qui a participé au développement du test TZA.

Sources : pourquoidocteur.fr

Les musulmans ont commencé le jeûne du Ramadan ce 27 mai. Ceux qui sont infectés par le VIH doivent prendre des précautions particulières.

Depuis le 27 mai, les musulmans de France jeûnent tant que le soleil brille. Le Ramadan commence à une période difficile pour les croyants : outre la forte chaleur qui s’abat sur le pays, les journées s’allongent. Certains fidèles sont particulièrement vulnérables à ces conditions exigeantes. C’est le cas des personnes infectées par le VIH. « Ce jeûne peut entraîner une fragilisation de l’organisme », précise la plateforme Sida Info Service.

Les effets secondaires

Dans le cas du VIH, comme pour de nombreuses maladies chroniques, une consultation médicale est recommandée avant de démarrer le jeûne. Mais la particularité du virus rend la situation délicate pour les musulmans séropositifs. En effet, selon le schéma thérapeutique, les prises peuvent être espacées de 8 à 12 heures. Un espacement que ne permettent pas les horaires du Ramadan 2017.

Lorsque les médicaments doivent être pris trois fois par jour, pratiquer le jeûne est impossible, tranche Sida Info Service. D’autant que la majorité des traitements sont à prendre au cours d’un repas. Cela permet de réduire les effets secondaires. Il est donc recommandé de le décaler vers une période plus propice, où les nuits sont plus longues. Ce même conseil s’applique aux séropositifs dont le traitement s’étale sur deux prises.

Deux situations à haut risque

La seule population qui puisse suivre le Ramadan est celle qui ne prend ses médicaments qu’une fois par jour. Même dans cette situation, Sida Info Service invite les musulmans à consulter un médecin ou à contacter sa plateforme téléphonique (0 800 840 800). L’avis médical est essentiel dans le cadre d’une infection à VIH, car les traitements ne sont pas toujours compatibles avec un jeûne prolongé ou des repas rapprochés.

Le jeûne est totalement contre-indiqué dans deux situations : une immunité inférieure à 500 CD4 et la présence d’une maladie opportuniste. La privation prolongée favorise l’affaiblissement de l’organisme et la survenue de pathologies. Or, « le jeûne n’est pas une obligation quand il met en jeu le pronostic vital, rappelle Sida Info Service. En guise de substitution, les patients doivent offrir l’aumône aux personnes dans le besoin, soit l’équivalent d’un repas à 5 euros.

Sources : pourquoidocteur.fr

Similar effectiveness of direct-acting Antiviral against Hepatitis C virus in patients with and without HIV Infection

Cette étude avait pour objectif de comparer l’efficacité et la tolérance des antiviraux d’action directe (DAA) utilisés en situation réelle entre les patients infectés et non infectés par le VIH. Les auteurs ont réalisé une étude prospective observationnelle dans deux centres espagnols, incluant tous les patients infectés par le VHC, y compris les co-infectés par le VIH, et recevant un traitement oral par DAA entre Avril 2015 et Novembre 2015. Ils ont analysé la réponse virologique prolongée à 12 semaines (SVR12), les effets secondaires trouvés, en tenant compte des caractéristiques des patients à l’initiation du traitement.

1634 patients ont été inclus, dont 482 (30%) patients co-infectés par le VIH. La moitié des patients était à un stade de cirrhose et 47% était pré-traités par peginterferon/ribavirine. Les patients co-infectés par le VIH étaient plus jeunes, plus souvent des hommes, plus fréquemment infectés avec un génotype 1a (37% vs 17%; p<0.001), 3 (15% vs 7%; p<0.001), et 4 (23% vs 4%; p<0.001). La plupart des patients infectés par le VIH étaient traités par trithérapie antirétrovirale (98.5%), et présentaient une charge virale VIH plasmatique indétectable (94.5%), et des CD4 médians à 593/ml.

Les patients infectés par le VIH ont reçu moins fréquemment l’association de DAA 3D/2D (ombistavir, + paritaprevir +/ritonavir ± dasabuvir) ±ribavirin en raison probablement des interactions possibles avec les antirétroviraux.

La SVR12 était respectivement de 94% (IC95% : 91.7-96%) et 97% (IC95% 95.7-99.4%) chez les co-infectés et les mono-infectés (p=0,02). En analyse multivariée et après ajustement sur le stade de fibrose, le génotype, le type de DAA, le fait d’être co-infecté par le VIH n’est pas associé à une SVR12 plus basse. La tolérance des DAA est excellente et similaire entre les deux populations et seul 1% des patients a présenté un effet secondaire sévère. Aucun événement sida n’est survenu pendant le traitement des patients VIH et aucun échec thérapeutique antirétroviral n’a été constaté.

Les auteurs concluent qu’en situation réelle, l’utilisation des DAA permet des taux de réponse virologique élevés et similaires entre les patients mono-infectés par le VHC ou co-infectés par le VIH, avec une très bonne tolérance y compris chez les patients à un stade avancé de fibrose hépatique.

Sources : info-VIH.com

A partir de janvier 2018, tous les hôpitaux où l’on peut se faire soigner pour le VIH vont proposer à moins de 10 de leurs patients l’allègement à 4 jours sur 7.

Si vous n’êtes pas dans cette étude « quatuor » et que ceci vous intéresses, n’hésitez pas à en parler à votre infectiologue.

Rappelons que le 4 jours sur 7 a déjà été testé sur un échantillon de population lors de l’étude « 4D ». Les résultats obtenus ont été de 100 % de réussite mais comme le 100 % ne peut pas exister, il a fallut trouver des échecs pour afficher 96 % de réussite.

Les faux échecs trouvé ont été :

  • 1 personne qui a arrêté son traitement en cours d’étude. Ceci a été considéré comme un échec alors que ce n’est pas un échec.
  • Trois personnes n’ont pas respecté le plan mis en place ce qui a fait remontée la virémie, là aussi ça été considéré comme un échec, mais ça ne l’était pas.

http://www.anrs.fr/VIH-SIDA/Clinique/Actualites/Allegement-therapeutique…

Ainsi, l’on peut déjà affirmer par avance que l’étude quatuor réalisé sur un plus grand échantillon pendant 2 années sera un nouveau succès. Mais il faut savoir que même en cas de succès. Il faudra plusieurs années avant de mettre ceci en place sur la population française générale touchée par le VIH. Alors que depuis 2003, les travaux menés ont prouvées que le 4j/7 était suffisant, il ne faut pas s’attendre à une généralisation du 4j/7 avant au moins 2020 voir 2025 soit environ 20 ans après les premiers travaux menés par le Dr Leibowitch notamment.

Quel temps de perdu ! Combien de souffrances pendant tout ce temps là ? De personnes touchées par des insuffisances rénales, une forte diminution de la masse osseuse, l’osthéoporose et j’en passe…. Des choses que l’on aurait pû éviter avec un traitement plus adapté…

Sources : seronet.info

1. Les HRH afro-américains ont un risque multiplié par trois de survenue d’un cancer de la prostate à un jeune âge

Source : Cancer Causes Control

À retenir : Par rapport aux hommes ayant des rapports homosexuels (HRH) non africains, les Afro-Américains positifs au VIH et les hommes négatifs au VIH âgés de 40 à 55 ans ont un risque multiplié par trois de survenue d’un cancer de la prostate à un jeune âge.

Principaux résultats : 

  • Chez ceux âgés de 40 à 70 ans, les taux d’incidence (TI) du cancer de la prostate pour 100 000 personnes-années se sont avérés être de 169 pour l’ensemble des hommes contre 276 chez les hommes afro-américains infectés par le VIH.
  • Le risque de cancer de la prostate n’a pas différé selon le statut de l’infection par le VIH, mais s’est avéré près de trois fois plus élevé dans des modèles corrigés chez les Afro-Américains, par rapport à ceux n’étant pas afro-américains.

2. VIH : le dépistage ciblé est supérieur au dépistage universel chez les jeunes hommes appartenant à une minorité sexuelle

Source : JAMA Pediatr

À retenir : Par rapport au dépistage universel, les approches ciblées basées sur la population visant à dépister le VIH sont plus efficaces pour toucher les jeunes hommes appartenant à une minorité sexuelle (ceux de couleur en particulier), pour identifier les nouvelles populations jeunes positives au VIH et pour mettre en contact les populations jeunes négatives au VIH avec les services de prévention.

Principaux résultats : 

  • Sur 3 301 jeunes ayant fait l’objet d’un dépistage au VIH, de nouveaux cas positifs au VIH ont été identifiés chez 1 personne (0,1 %) par dépistage universel, chez 39 personnes (2,1 %) par les deux stratégies de dépistage combinées et chez 16 personnes (3,2 %) par le dépistage ciblé.
  • La mise en relation avec les services de prévention du VIH à l’échelle locale était plus susceptible de réussir avec les jeunes personnes faisant l’objet d’un dépistage ciblé (416 [85,1 %]) qu’avec celles faisant l’objet du dépistage universel (328 [34,1 %]).

3. PPE au VIH : l’association dolutégravir + ténofovir/emtricitabine entraîne un taux de traitement suivi jusqu’au terme de 90 %

Source : AIDS

À retenir : Une prophylaxie post-exposition (PPE) administrée une fois par jour à base de dolutégravir (DTG) associé à du fumarate de ténofovir disoproxil-de l’emtricitabine (TDF-FTC) semble sûre et bien tolérée, avec des taux d’observance et de traitement suivi jusqu’au terme élevés chez les hommes homosexuels et bisexuels (HHB).

Principaux résultats :

  • 100 patients non infectés par le VIH ont reçu du DTG associé à du TDF-FTC en tant que PPE.
  • Le taux de traitement suivi jusqu’au terme s’est révélé être de 90 %. Les échecs comprenaient des cas de perte de contact pour le suivi (9 %) et d’interruption du médicament à l’étude en raison d’événements indésirables (EI ; céphalées : 1 %).
  • Aucun patient n’a été infecté par le VIH jusqu’à la semaine 12.
  • Les effets indésirablescliniques étaient fréquents et principalement de grades I-II, notamment : fatigue (26 %), nausées (25 %), diarrhée (21 %) et céphalées (10 %) ; 4 effets indésirables de grades 3-4 ont été constatés (rêves vivides, insomnie, céphalées et fatigue).

Lire l’article dans son intégralité

Sources : univadis.fr

Depuis 1983, comme chaque année, le « AIDS Candlelight Memorial Day » est célébré le 3e dimanche de mai.

C’est l’occasion pour des centaines d’organisations communautaires et des milliers d’acteurs de la lutte contre le sida répartis sur plus de 115 pays dans le monde de se mobiliser pour commémorer la mémoire des 36 millions de personnes décédées du sida depuis le début de l’épidémie et pour exprimer leur solidarité avec les 37 millions vivant aujourd’hui, au quotidien, avec le VIH.

C’est également l’occasion de mobiliser les jeunes générations en leur rappelant que le combat n’est pas terminé, que nous avons besoin d’eux pour poursuivre la lutte : besoin de jeunes chercheurs s’investissant dans la recherche sur le VIH ; de jeunes médecins portant une attention particulière à la parole de leurs patients et promouvant l’accès au dépistage, au préservatif ou aux traitements préventifs contre le VIH ; et besoin, plus que jamais, de jeunes acteurs/actrices associatifs menant des actions de prévention et accompagnant les personnes vivant avec le VIH et en grande précarité, souvent perdues dans les dédales de l’administration et de l’accès aux soins.

Plus largement, cette journée permet de rappeler à l’échelle internationale que les violences ou les répressions subies par les personnes homosexuelles, les personnes transgenres, les travailleurs.es du sexe, les détenus et les usagers de drogue font le lit de l’épidémie de VIH.

Cette année, le AIDS Candlelight Memorial Day lance un mot d’ordre : « Ending Aids Together  ».

« Ensemble contre le sida », c’est, depuis sa création, ce qui fonde Sidaction. Ce qui était le nom initial de l’association et en est devenu le principal slogan est à l’image de ce que nous sommes aujourd’hui. Chercheurs, acteurs communautaires et associatifs, cliniciens, personnes vivant avec le VIH, en France et à l’international, c’est ensemble que nous luttons et continuerons de lutter contre le VIH. Ensemble, avec la centaine de partenaires associatifs que nous soutenons en France, en Europe de l’Est et en Afrique Subsaharienne. Ensemble avec des structures telles qu’Actions Traitements, Aides, Act Up, Élus Locaux Contre le Sida ou SOS Hépatites avec qui nous avons bataillé pour la prochaine levée de l’interdiction des soins funéraires pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite.

C’est d’ailleurs ce sujet qui avait été mis en avant par Act Up lors de la célébration du Candlelight Day organisée par Sidaction en 2016 au Parc de la Villette, sur L’Artère, oeuvre commémorant les personnes décédées du sida. Et nous, n’oublions pas qu’aujourd’hui, comme tous les autres jours de l’année, ce sont plus de 3 000 personnes qui mourront du sida dans le monde, et près de 5 800 qui seront contaminées par le virus. Le combat est donc loin d’être terminé.

Comment pourrions-nous d’ailleurs imaginer qu’il le soit, lorsque chaque jour, de jeunes homosexuels, de jeunes transgenres, sont contaminés par le VIH ? Lorsque l’homosexualité est une cause d’humiliation, de violence, d’assassinat dans de trop nombreux pays, comment penser que ces jeunes puissent se préoccuper avant tout de leur santé et entamer une démarche d’accès à la prévention et aux soins, sans peur d’être jugé ?

Comment imaginer de baisser les bras lorsque les associations nous font part des conséquences de la loi pénalisant les clients des travailleur.ses du sexe, renvoyant ces derniers(ères) vers plus d’insécurité et de précarité ?

Comment envisager de rester silencieux tant que de jeunes femmes migrantes se contaminent après leur arrivée en France, lorsqu’elles sont contraintes d’accepter des rapports sexuels sans préservatif afin de s’assurer d’un toit pour la nuit chez un « protecteur bienveillant » ?

Comment imaginer ralentir notre action tant que des détenus ne pourront pas bénéficier des mêmes programmes de réduction des risques et d’accès aux soins qu’à l’extérieur, continuant ainsi de se contaminer par le VIH ou l’hépatite C ?

Comment rester immobiles devant les risques que représentent une baisse des financements aux organismes internationaux tels que le Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme ou UNITAID, alors que seule la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde ont accès à un traitement ARV ?

Ces jours-ci marquent le début d’une nouvelle période de vigilance et de combats. Un nouveau gouvernement vient d’être nommé, nous laissant parfois sans voix devant certaines nominations, au vu des obstacles à la lutte contre le sida listés précédemment. Nous serons donc plus que jamais attentifs au respect des engagements pris par le précédent gouvernement et prêts pour les luttes qu’il nous faudra continuer de mener lorsque les acteurs de terrain n’auront pas été suffisamment entendus. Nous espérons que notre nouvelle ministre de la Santé impulsera la dynamique nécessaire, dans une démarche inter-ministérielle, pour que la très récente Stratégie Nationale en Santé Sexuelle soit effectivement mise en oeuvre au vu des enjeux qu’elle représente vis-à-vis de la lutte contre le VIH et les IST.

Et plus que jamais, à l’occasion de ce Aids Memorial Candlelight Day, c’est ensemble que nous y parviendrons.

Florence Thune, directrice générale de Sidaction

Sources : lesechos.fr

HIV drug therapy duration; a swedish real world nationwide cohort study on InfCareHIV 2009-2014.

L’analyse de la durée des traitements antirétroviraux et des facteurs influençant cette durée est importante compte tenu de la nécessité d’un traitement à vie pour le contrôle de l’infection à VIH. Les auteurs ont analysé les données de la cohorte Suédoise InfCareHIV, qui regroupe 99% des patients suivis en Suède, pour mesurer en situation réelle la durée des associations antirétrovirales et les facteurs associées à la durée d’un traitement. Tous les patients ayant initié un nouveau traitement entre 2009 et 2014 ont été inclus dans l’analyse. Un nouveau traitement était défini par l’initiation d’un nouveau 3ème agent (autre qu’un NRTI), chez un patient naïf ou prétraité. Les schémas initiés chez moins de 100 patients ont été exclus. Le dolutégravir n’a pas été pris en considération du fait de la durée trop courte du suivi des patients traité avec cette molécule. 2537 patients naïfs de traitement ont initié un traitement par trithérapie durant la période de l’étude. L’efavirenz a été le 3ème agent le plus utilisé (n = 1096) suivi par darunavir (n = 504), atazanavir (n = 386), lopinavir (n = 292), rilpivirine (n = 156) et raltégravir (n = 149). Des différences sur le choix des molécules existent selon les caractéristiques des patients (par exemple seuls 3% des patients traités par rilpivirine ont une charge virale initiale supérieure à 100000 copies/ml, 3% des CD4 inférieurs à 200/ml et aucun n’était au stade sida à l’initiation du traitement).

En comparaison avec l’efavirenz, les patients traités par rilpivirine arrêtaient moins souvent leur traitement (HR ajusté 0.33; 95% IC 0.20–0.54, p<0.001), alors que les patients sous lopinavir présentaient le plus fréquemment un arrêt de leur traitement (HR ajusté 2.80; 95% IC 2.30–3.40, p<0.001). Le raltégravir était associé avec à un arrêt précoce du traitement (HR ajusté 1.47; 95% CI 1.12–1.92, p = 0.005). Le Hazard ratio ajusté pour l’atazanavir et le darunavir n’était pas significativement différent de celui de l’efavirenz.

2991 patients prétraités ont initié 4552 nouvelles lignes de traitement (dont 37% en seconde ligne, 23 % en 3ème ligne et 39 % en 4ème ligne ou plus). 57 % d’entre eux présentaient une charge virale indétectable lors de l’initiation de la nouvelle ligne. Le darunavir était le 3ème agent le plus utilisé chez les patients prétraités (n = 1285), suivi par l’atazanavir (n = 806), l’efavirenz (n = 694), le raltégravir (n = 622), la rilpivirine (n = 592), le lopinavir (n = 291) et l’etravirine (n = 262). En analyse multivariée, et comparés au darunavir, les autres 3èmes agents, excepté la rilpivirine (HR 0.66; 95% IC 0.52–0.83, p<0.001), présentaient un risque plus élevé d’arrêt de traitement. Au-delà du choix du 3ème agent, d’autres caractéristiques liées au patient étaient associées à un arrêt du traitement : chez les patients naïfs, le stade C initial ou l’utilisation de backbone autres que TDF/FTC ou ABC/3TC augmentent le risque d’un arrêt prématuré du traitement. Chez les patients prétraités, la charge virale plasmatique détectable et le fait d’être lourdement prétraité augmentent le risque d’un arrêt prématuré.

Les auteurs concluent que la durée d’un traitement antirétroviral est dépendante de plusieurs facteurs, parmi lesquels les caractéristiques du patient et l’évolution des recommandations. Le choix du 3ème agent a, selon eux, un impact fort sur l’optimisation de la durée du maintien du  traitement. Le backbone TDF/FTC ou ABC/3TC n’a pas d’effet sur la durée du 3ème agent. L’utilisation de la rilpivirine chez les patients naïfs est associée à une durée de traitement plus longue (si elle n’est pas prescrite chez les patients avec une charge virale élevée ou à un stade clinique avancé). Les résultats sont identiques avec l’utilisation de la rilpivirine en relai d’un traitement en cas de charge virale indétectable. Chez les patients prétraités, le darunavir a été le plus fréquemment utilisé, et montre, après la rilpivirine, le risque le plus faible d’un arrêt de traitement.

Sources : info-vih.com

Alors que les pays de l’Union Européenne semblent sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de suppression virale d’ici 2020, les pays non membres se montrent toujours en retard et font toujours face à des défis majeurs, souligne ce rapport de l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) sur le continuum des soins contre le VIH, du diagnostic du virus à sa suppression thérapeutique. Dans les 37 pays qui présentent leurs données, environ 1,2 million de personnes vivent toujours avec le VIH, dont 75% dûment diagnostiquées. Chez ces patients diagnostiqués 88% parviennent à la suppression de la charge virale.

Le concept de continuum (ou continuité) des soins contre le VIH est un cadre qui permet aux pays de surveiller l’efficacité de leur réponse au VIH, du diagnostic à la suppression virale. Ce rapport fournit un aperçu de la mise en œuvre actuelle de ce continuum par région du monde et dans les 48 pays qui ont fourni les données nécessaire à l’analyse. La surveillance et l’analyse s’effectuent donc au niveau des 4 étapes principales du continuum, le nombre de personnes vivant avec le VIH, le nombre de personnes diagnostiquées vivant avec le VIH, le nombre de personnes diagnostiquées vivant avec le VIH et bénéficiant d’un traitement antirétroviral (TARV) et le nombre de personnes diagnostiquées vivant avec le VIH, bénéficiant d’un traitement antirétroviral (TARV) ayant permis la suppression de la charge virale.

Entre 2014 et 2016, une augmentation substantielle de la surveillance dans le cadre de ce continuum 

Le nombre de pays structurant ainsi leur surveillance est ainsi passé de 40% de tous les pays déclarants à 66%.
Sur la base des données des 37 pays déclarant en Europe et en Asie centrale on estime à environ 1,2 million, le nombre de personnes vivant avec le VIH, dont près de 900.000 diagnostiqués. Cela signifie aussi que 25% des personnes infectées par le VIH ne bénéficient toujours pas de traitement. Sur une base de 600.000 patients diagnostiqués et sous TARV88% parviennent à la suppression de la charge virale.

2 étapes de surveillance plus faible

Les données disponibles manquent encore en effet, pour partie, sur le nombre de personnes vivant avec le VIH et sur le nombre de personnes diagnostiquées vivant avec le VIH, bénéficiant d’un TARV et ayant abouti à la suppression de la charge virale. Le Centre de surveillance européen travaille donc étroitement avec les pays à former les centres de surveillance à l’outil de modélisation du VIH / SIDA qui permet de générer ces estimations solides. Dans l’ensemble, les pays d’Europe et d’Asie centrale doivent améliorer la disponibilité des données du continuum pour pouvoir mieux suivre les progrès et identifier les étapes à améliorer.

Source : ECDC

Sources : santelog.com

Un patient de 20 ans infecté par le VIH qui a commencé son traitement antirétroviral après 2010 aura gagné 9 ans d’espérance de vie si c’est une femme et de 10 ans si c’est un homme, par rapport à un patient dont le traitement aurait été instauré qu’en 1996. Ces résultats, publiés dans « The Lancet Infectious Disease », s’expliquent non seulement par l’arrivée des trithérapies qui a non seulement modifié le pronostic de l’infection par le VIH mais aussi par l’amélioration tout au long de la période des traitements et de la prise en charge des patients.

Les auteurs, membres du groupe international « The Antiretroviral Therapy Cohort Collaboration », ont étudié les évolutions en termes de survie à trois ans de 88 504 patients issus de 18 cohortes européennes et nord-américaines et ayant entamé une thérapie antirétrovirale entre 1996 et 2013. Dans chacune de ces cohortes, les auteurs ont estimé les risques de mortalité lors de la première, deuxième et troisième année. À partir de l’évolution de la mortalité d’une année à l’autre, ils ont pu calculer l’espérance de vie correspondant à 4 périodes : 1996-1999 ; 2000-2003 ; 2004-2007 ; 2008-2010.

Un risque de décès à trois ans divisé par deux

Au final, 2 106 patients sont décédés lors de la première année de traitement, et 2 302 sont décédés au cours de la deuxième ou de la troisième année. Les taux de décès toutes causes à trois ans étaient de respectivement 6 %, 6 %, 4 % et 3 % pour les patients ayant débuté leur traitement en 1996, 2000, 2004 et 2008.

Les patients traités à partir de 2008 ont 29 % de risque de décès toutes causes en moins lors de la première année que ceux qui ont commencé leur traitement entre 2000 et 2003. Cette diminution atteint 43 % au cours des deux années suivantes. « Cette différence ne s’explique pas uniquement par un meilleur maintien d’une charge virale basse et un nombre de CD4 plus élevé », reconnaissent les auteurs, qui notent que le risque de décès non liés à l’infection par le VIH a été divisé par plus de deux entre les périodes 2000-2003 et 1996-1999.

L’espérance de vie a continué à progresser, y compris ces dernières années, ce qui reflète « la transition vers des traitements moins toxiques, une amélioration de l’adhésion, le développement des mesures prophylactiques contre les maladies opportunistes et la prise en charge des comorbidités », analysent les auteurs qui ajoutent qu’en « intégrant l’idée que les patients infectés par le VIH allaient vivre plus vieux, les médecins ont, à partir de 2006, recherché davantage les comorbidités comme les pathologies cardiovasculaires, l’hépatite C et le cancer ».

Le traitement de la plupart des patients de la fin des années 1990 comprenait un inhibiteur de protéase (indinavir, nelfinavir, saquinavir), alors que les années 2000 ont été marquées par l’arrivée des inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (atazanavir, darunavir et lopinavir). « L’amélioration de la survie que nous observons est un indicateur que les stratégies de santé publique doivent opter en préférence pour les nouveaux traitements plutôt que pour les anciens dont les prix ont certes diminué grâce aux génériques », en déduisent les auteurs.

Des inégalités qui demeurent

Toutes les régions ne sont pas égales en termes d’espérance de vie, puisqu’un Américain du Nord commençant son traitement en 2008 a une espérance de vie de 65,9 ans si c’est un homme et de 63,2 ans si c’est une femme, contre respectivement 67,6 et 67,9 ans en Europe (l’espérance de vie de la population générale française est de 79 ans chez les hommes et 85 ans chez les femmes). Une exception importante : la mortalité des consommateurs de drogues injectables séropositifs n’a significativement pas diminué en 17 ans. La diminution progressive de la proportion de consommateurs de drogue injectable au sein des cohortes étudiées par les auteurs constitue d’ailleurs une limite à leur travail.

Sources : lequotidiendumedecin.fr