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 Lettre à la Directrice de l’Agence Régionale de Santé Occitane (ARS), à la suite des baisses brutales de financement pour l’accès à la prévention et aux soins sur ce territoire. 

 

Inquiètes des choix politiques opérés par l’Agence Régionale de Santé d’Occitane (ARS), les associations de lutte contre le sida impliquées localement : Actions Traitements, Act Up Sud-Ouest, Aides, Arap-Rubis, Envie, Fédération Santé & Habitat, Grisélidis, La Maison de vie du Roussillon, Relais VIH, Réseau 34 addictologie, Sidaction, Sida Info Service et Vivre, alertent sur l’impact de ces décisions sur la prévention, l’accès aux soins, et la médiation de santé. 

Madame CAVALIER,

La région Occitanie est la quatrième région de France métropolitaine touchée par le VIH. Elle voit aujourd’hui une augmentation des contaminations chez les jeunes homosexuels. Dans ce contexte, l’Agence Régionale de Santé décide de solder les programmes de prévention et d’aide aux personnes vivant avec le VIH… Mais jusqu’où ?

Les associations issues de la lutte contre le sida ont capitalisé un savoir-faire dans la prise en charge globale des pathologies chroniques, dans la prévention combinée et la santé sexuelle. Elles participent activement à l’offre de santé régionale. Par leur démarche d’ « aller vers », elles sont un maillon essentiel du tissu local pour organiser la prévention et l’accès au dépistage du VIH et des hépatites. Pour la prise en charge globale, leur travail de médiation et d’accompagnement favorise l’accès et le maintien dans le soin. Par leur rôle de relais entre les CeGIDD, l’hôpital, la médecine de ville, et les dispositifs sociaux accueillant les personnes les plus démunies, les associations sont un des acteurs majeurs de la coordination des parcours.

Ces dernières années, les services déconcentrés de l’Etat, en concertation avec les COREVIH, les soignants et les associations, ont veillé à la construction d’une réponse efficace et adaptée à l’épidémiologie et aux spécificités territoriales pour la lutte contre le VIH et la santé sexuelle. Ce partenariat a donné lieu à un maillage constitutif du dispositif de santé des régions Languedoc Roussillon et Midi-Pyrénées. Aujourd’hui en région Occitanie, les associations sont de fait actrices de ce système de santé… Mais quid de ce dispositif dans l’avenir ?

-15%, -25%, -37 %, -46%, -48% … , quelles perspectives pour les actions de santé publique ? 

Loin de « constituer un levier d’amélioration de l’efficience et de la complémentarité des interventions de terrains » comme vous nous l’opposez, les coupes budgétaires brutales et drastiques, sans anticipation ni concertation, mettent en péril les programmes de santé sur l’ensemble du territoire dès cet été. Cette manière de faire impacte d’autant plus les actions, qu’elle intervient en milieu d’année et oblige les associations à gérer des situations internes complexes et urgentes, les éloignant de leurs missions premières de santé.

Au-delà de l’avenir des actions de prévention et d’accompagnement, de la fragilisation des associations qui les portent, ce sont les usager-e-s du système de santé que vous pénalisez.

Nous n’avons pas attendu « une démarche d’optimisation » pour travailler en réseau, en coordination, en mutualisant nos expériences. Nous participons collectivement avec le COREVIH à l’élaboration des stratégies d’actions cohérentes. Alors que l’ARS soutient nos actions depuis plusieurs années et que les plans régionaux de santé sont en cours de construction, ces coupes budgétaires mettent en cause la cohérence de la politique que vous prétendez mener en matière de santé en général, et de lutte contre le VIH en particulier.

Nous sommes profondément déconcertés et inquiets de la prédominance de cette logique comptable à court terme. Elle fait fi des réalités épidémiologiques, des réalités démographiques, des réalités socio-économiques, des réalités de terrain, de nos réalités, et en premier lieu de celles des personnes concernées. In fine, elle ne fera que reporter et alourdir des coûts en matière de santé publique qu’il faudra affronter à un moment ou à un autre.

Aujourd’hui, nous avons la possibilité de faire reculer l’épidémie de VIH/sida, mais la conséquence de vos actes va à l’encontre de ce choix porté par l’ONUSIDA, décliné dans notre stratégie de santé sexuelle. Vous mettez en danger la prévention, l’accès aux soins et aux droits. Nous considérons que ces décisions de coupes budgétaires drastiques ne sont pas acceptables. A l’injonction permanente de trouver des cofinanceurs, nous répondons que les associations n’ont pas attendu vos directives. Les associations tentent de développer leurs cofinancements, mais ce champ est limité et d’autres financeurs, tels que Sidaction, ne seront en aucun cas en mesure de pallier les défaillances de l’Agence pour assurer le maintien d’un tissu associatif local efficace.

Ce dont les associations ont besoin, ce sont des moyens consacrés sur le long terme pour renforcer leurs actions. Nous souhaitons vous rencontrer dans les meilleurs délais afin d’engager un dialogue constructif.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame la Directrice, l’expression de notre respectueuse considération.

CONTACT PRESS : 

Franck MARTIN (ARAP RUBIS) : 07 82 07 65 26

Eric RAJA (VIVRE) : 06 62 28 30 98

Guy MOLINIER (Act Up Sud-ouest) : 06 18 41 20 99

Les associations : Actions Traitements, Act Up Sud-Ouest, Aides, Arap-Rubis, Envie, Fédération Santé & Habitat, Grisélidis, La Maison de vie du Roussillon, Relais VIH, Réseau 34 Addictologie, Sidaction, Sida Info Service et Vivre.

 

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Un vaccin existant, ciblant le méningocoque B, vient de montrer son efficacité contre le gonocoque, responsable de la blennorragie, infection sexuellement transmissible de plus en plus résistante aux traitements.

En augmentation, les infections à gonocoques (ou blennorragie) sont de plus en plus résistantes aux traitements antibiotiques dans le monde entier. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs récemment alerté sur cet inquiétant phénomène dans un communiqué. Pour y faire face, la piste vaccinale apparaît intéressante, mais aucun candidat vaccin ne s’est montré efficace jusqu’alors. Cependant, une étude néo-zélandaise publiée dans « The Lancet »montre qu’un vaccin déjà sur le marché, le vaccin contre le méningocoque du groupe B (Neisseria Meningitidis B), permet de diminuer l’incidence des infections à gonocoque (dues à Neisseria gonorrhoeae).

Ce vaccin, le MenZB, a été utilisé lors d’une campagne nationale de vaccination de masse menée en Nouvelle-Zélande entre 2004 et 2006, qui concernait 1 million de personnes. À partir des données de 11 centres de santé sexuelle et de 14 730 cas d’IST (1 241 infections à gonocoque, 12 487 cas de chlamydia et 10 002 co-infections), des chercheurs de l’université d’Auckland ont mis en évidence que le risque d’infection à gonocoque était réduit de 31 % chez des sujets âgés de 15 à 30 ans ayant été vaccinés par rapport à des sujets non vaccinés. « C’est la première fois qu’on observe une protection contre la gonorrhée grâce à un vaccin », avance le Dr Helen Petousis-Harris (université d’Auckland), co-auteur de l’étude. « Le mécanisme de cette réponse immunitaire est pour l’instant inconnu, mais l’efficacité croisée est plausible sur le plan physiopathologique, dans la mesure où les souches bactériennes Neisseria gonorrhoea et Neisseria meningitidis partagent 80-90 % de leur patrimoine génétique », ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, le vaccin utilisé lors de la campagne de vaccination néozélandaise n’est plus disponible. Selon les auteurs, d’autres recherches sont nécessaires pour vérifier si les vaccins récents contre le méningocoque, notamment le Bexsero commercialisé en France, ont un effet similaire au MenZB sur l’infection à gonocoque. « Si c’est le cas, le fait de les administrer à l’adolescence pourrait faire baisser le nombre de cas de gonorrhée », estime le Pr Steven Black, co-auteur de l’étude (hôpital pour enfants de Cincinnati, États-Unis).

Sources : lequotidiendupharmacien.fr

Un nombre de nouvelles infections par le VIH en baisse de 11 % chez les adultes (1,7 million en 2016) et de 47 % chez les enfants (160 000) depuis 2010, un nombre de décès qui chute de 1,9 million en 2005 à 1 million en 2016 et, surtout, 19,5 millions de patients ayant accès à un traitement, sur 36,7 millions vivant avec le VIH… Les chiffres du rapport annuel de l’ONUSIDA, présenté ce mercredi matin à la Mairie de Paris, ont de quoi réconforter les acteurs de la lutte contre le VIH. « Nous avons atteint les objectifs fixés pour 2015 », se réjouit le directeur exécutif de l’agence onusienne, Michel Sidibé.

C’est la première fois que plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement antirétroviral, bien que seulement 44 % aient une charge virale indétectable. Il y a 3 ans, Michel Sidibé appelait le monde à se battre « pour faire des objectifs 90-90-90 une réalité. Les sceptiques étaient nombreux, et ils m’ont interpellé. À l’époque, personne n’aurait pu croire que nous mettrions 2,4 millions de personnes en plus sous traitement en un an, comme nous sommes parvenus à le faire en 2016 », se souvient-il.

Le rapport fournit aussi des données sur des indicateurs de développement plus complexes, comme l’espérance de vie globale, qui est passée de 48 ans à 58,5 en Afrique Australe. « La lutte contre le sida n’est pas qu’une question de santé publique mais aussi une question de développement et de dignité », affirme Michel Sidibé. Sur les 36,7 millions de patients infectés, on compte 34,5 millions d’adultes, dont 17,8 millions de femmes, et 2,1 millions d’enfants de moins de 15 ans. La tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, soit environ un décès sur 3 liés au sida.

Afrique de l’Ouest, Europe de l’Est : des régions en retard

L’ONUSIDA se garde toutefois de tout triomphalisme prématuré. Si des pays comme le Mozambique, l’Ouganda ou le Zimbabwe affichent des diminutions de presque 40 % du nombre d’infections, certaines régions sont à la traîne. Originaire du Mali, Michel Sidibé s’est déclaré « personnellement très affecté par le retard pris en Afrique de l’Ouest et du centre ».

La comparaison entre les différents pays d’Afrique est en effet parfois cruelle pour les pays francophones. L’Afrique de l’Est et du Sud a beau concentrer 44 % des nouvelles infections, elle affiche pourtant un taux de mise sous traitement de 60 % et une baisse de 29 % du nombre de nouvelles infections entre 2010 et 2016 (790 000 nouveaux cas en 2016). En Afrique de l’Ouest et du Centre, le nombre de nouvelles infections n’a diminué que de 9 % sur la même période (370 000 nouvelles infections en 2016), malgré une diminution du nombre de décès de 21 %.

Responsable de l’ONUSIDA au Togo, le Dr Christian Moualac résume la situation auprès du « Quotidien » : « Nous avons une prévalence moins forte que dans les pays d’Afrique australe, mais seulement 42 % de nos malades connaissent leur séropositivité et 35 % de nos malades dépistés sont sous traitement, contre 80 % dans le sud du continent, explique-t-il. Un des critères de la dynamique de l’épidémie est l’âge des nouveaux infectés. Dans notre région, la moyenne d’âge de nouveaux cas est plus basse que dans le reste de l’Afrique. » On estime en outre que 400 000 enfants en Afrique centrale et de l’Ouest sont encore sans traitement.

Le 3 juillet dernier les présidents de l’Union Africaine ont adopté un plan de rattrapage de l’Afrique de l’Ouest. Une initiative qui risque d’être limitée, faute de financement. L’ONUSIDA estime qu’il manque environ 7 milliards de dollars (environ 6 milliards d’euros) pour financer la lutte contre le sida, dont 1,7 milliard pour financer le rattrapage de l’Afrique de l’Ouest.

Les jeunes filles africaines sont particulièrement exposées, avec un risque de contracter la maladie multiplié par 44 comparé aux garçons. « Les solutions existent pourtant, explique Michel Sidibé. Au Malawi, l’expérience a montré que si on donne 10 dollars par mois aux familles les plus pauvres, on réduit d’au moins 35 % le nombre d’infections, car les jeunes filles restent plus longtemps à l’école. On a aussi une réduction de 35 à 36 % du nombre de grossesses précoces. »

Malaise en Europe de l’Est et en Asie

Autres régions qui cristallisent les craintes de Michel Sidibé : l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, qui sont les seules régions du monde où l’épidémie progresse. Les nouvelles infections y ont progressé de 60 %, pour atteindre 190 000 nouvelles infections en 2016. Le nombre de décès a augmenté de 27 % en 5 ans, et la couverture thérapeutique n’y est que de 28 %. Ces deux régions sont en outre les seules pour lesquelles on ne dispose pas de données détaillées sur l’accès au traitement des enfants et des femmes enceintes.

« Nos résultats en Afrique peuvent être attribués à 3 facteurs : le leadership politique, l’activisme des ONG et l’innovation, affirme Michel Sidibé. Ce qui manque clairement en Europe de l’Est et en Asie Centrale, c’est l’engagement politique et le combat des associations contre les lois qui font des populations clés des criminels. »

Sources : Le quotidien du médecin

Catégories VIH

C’est enfin officiel : l’arrêté permettant la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives au VIH ou à une hépatite virale a été signé le 12 juillet par la ministre Agnès Buzyn, et publié cette nuit au Journal officiel[1]. Cette levée sera effective au 1er janvier 2018, 32 ans après son instauration, et six ans après les premières promesses de l’État. Si nos associations saluent bien sûr cette avancée historique, sa lenteur nous laisse un goût amer.

Cela fait des années, que nous, associations luttant contre le VIH/sida ou les hépatites virales, nous battons pour lever l’interdiction de pratiquer des soins funéraires de conservation des personnes séropositives au VIH ou à une hépatite virale, confortés par les avis du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), du Défenseur des droits, de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Haut conseil à la santé publique (HCSP).

Bien qu’aucun cas de transmission du VIH dans le cadre de soins funéraires n’ait été rapporté, cette interdiction prévaut depuis 1986. Trente-deux ans de sentiment de fausse sécurité pour les thanatopracteurs, alors que l’application de précautions universelles pour tous les corps aurait dû être la norme[2]. Trente-deux ans d’une discrimination qui complique voire entrave l’accès au corps après le décès pour les proches des défunts, quitte à ce qu’ils voient un cadavre présentant des traces de décomposition, contribuant à empêcher leur processus de deuil.

Cette promesse de levée de l’interdiction nous avait été faite par le ministre Xavier Bertrand en 2011, sans aboutir. En 2012, nous obtenions la promesse formelle du candidat puis Président François Hollande. En 2015, cette levée d’interdiction aurait dû être rendue possible par la loi de modernisation du système de santé portée par Marisol Touraine. Il en a été autrement : les représentations les plus datées sur le VIH et ses modes de contamination l’ont emporté à l’Assemblée nationale. Depuis 2016, le gouvernement s’est engagé pour une levée de l’interdiction par voie réglementaire. Un processus long, en concertation avec les associations et les représentants-es de la profession, qui s’achèvera donc le 1er janvier 2018.

Nos associations feront désormais preuve d’une grande vigilance pour que cette nouvelle réglementation soit appliquée sur l’ensemble du territoire. Aucun « droit de retrait » ne saurait servir de prétexte à la perpétuation d’une discrimination sérophobe et à la diffusion d’informations mensongères et stigmatisantes sur le VIH et les hépatites virales.

Enfin, nos associations entendent poursuivre leur combat contre l’ensemble des discriminations et stigmatisations envers les personnes séropositives au VIH ou à une hépatite virale. Ce combat passe par une lente et minutieuse liquidation de l’héritage juridique sérophobe des années 1980 et 1990.

Signataires : Actions Traitements, Act UP-Paris, Act Up Sudouest, AIDES, CHV (Collectif Hépatites Virales), ELCS (Elus Locaux Contre le SIDA), Fédération LGBT, Sidaction, SIS Animation, SOS Hépatites, SOS Homophobie, TRT-5

Contacts presse :

AIDES : Antoine Henry, 06 10 41 23 86, ahenry@aides.org

Act UP-Paris : Mikaël Zenouda, 06 13 50 89 80, presidence@actupparis.org

Sidaction : Marine Charlier, 01 53 26 45 36, m.charlier@sidaction.org

SOS Hépatites : Yann Mazens, 06 74 86 44 48, direction@soshepatites.org

Fédération LGBT : Antonin Le Mée, 06 88 76 82 01, contact@federation-lgbt.org

SOS homophobie : Joël Deumier, 06 28 32 02 50, joel.deumier@sos-homophobie.org

[1] Arrêté du 12 juillet 2017 fixant les listes des infections transmissibles prescrivant ou portant interdiction de certaines opérations funéraires mentionnées à l’article R. 2213-2-1 du code général des collectivités territoriales : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000035243624&dateTexte=&categorieLien=id

[2] On estime à 30 000 le nombre de personnes vivent avec le VIH sans le savoir en France. Ce chiffre grimpe à 75 000 personnes pour l’hépatite C et 150 000 pour l’hépatite B (Source : Santé publique France). Le risque potentiel rencontré par les professionnels repose donc principalement sur la méconnaissance du statut sérologique des personnes.

Les antirétroviraux ont révolutionné l’approche du Sida, qui ne tue plus les personnes qui sont sous traitement. Mais la recherche se poursuit pour simplifier les médications.

On ne guérit pas du VIH. Les avancées réalisées depuis plus de 20 ans du côté des traitements poussent parfois à l’oublier. Ils fonctionnent bien, permettent de stabiliser les patients et font baisser la charge virale. Si bien que leur découverte et leur démocratisation sont en grande partie responsables de la baisse de 45 % du nombre de décès liés à l’infection depuis 2005.

Mais l’arrêt des traitements antirétroviraux signifie toujours le retour du virus. En attendant l’arrivée d’un vaccin réellement efficace, ils sont encore le seul rempart médical, et doivent être pris à vie, tous les jours. Peut-être plus pour très longtemps.

Des prises espacées

Des adaptations de la galénique – la forme sous laquelle sont pris les médicaments – sont à l’étude, pour alléger le poids de la prise des traitements. « Moins de médicaments, moins de contraintes », résume pour Pourquoidocteur le Pr Pierre-Marie Girard, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine, et spécialiste du VIH. De dizaines de médicaments à avaler par jour, les traitements se sont déjà simplifiés pour se limiter à une pilule quotidienne. Mais les laboratoires continuent d’innover. « Nous voyons se profiler des traitements à très longue durée, y compris sous forme injectable, précise le Pr Girard La prévention et le traitement pourraient reposer sur des injections trimestrielles, voire semestrielles. Cela pourrait représenter une petite révolution. »

Pour bientôt

Par différentes méthodes, notamment l’utilisation de nanotechnologies, les molécules seront délivrées en continu, ajoute le Pr Girard. Et ce n’est pas de la science-fiction. « Des essais cliniques sont en cours pour valider ces nouveaux traitements, poursuit-il. De petits implants, qui pourraient être portés pendant un an, sont également en développement. » Leur arrivée sur le marché ne devrait pas se faire attendre trop longtemps. Les essais sont dans leurs phases finales, et le médecin estime qu’ils pourraient faire leur apparition d’ici deux ans. Un pas de plus pour favoriser la qualité de vie des patients.

Vers la rémission

Mais le graal thérapeutique, ce que les chercheurs tentent d’atteindre depuis de nombreuses années, c’est un traitement curatif. Et, de ce côté, il faudra encore attendre. « Nous cherchons tous azimuts, mais nous n’y parvenons pas », regrette le Pr Girard. Le but, pour l’instant, serait de trouver des traitements qui ne mènent pas forcément à la guérison, mais au moins à la rémission. Après une phase de traitement, la charge virale serait nulle ou indétectable, à long terme, sans avoir besoin de continuer les médicaments. Comme pour le cancer, quand maladie est en recul, un suivi spécifique serait néanmoins nécessaire, afin de surveiller une éventuelle rechute.

Une réussite scientifique globale

Les traitements actuels sont déjà une réelle chance. L’émergence soudaine et spectaculaire du Sida dans les années 1980 a mobilisé les chercheurs du monde entier, qui se sont mis en quête de solutions. Et, après à peine plus de 10 ans de recherche, les premiers antirétroviraux, certes moins efficaces que les traitements actuels et comportant plus d’effets secondaires, ont vu le jour en 1995. Ce qui représente un record pour la prise en charge de ce type de maladie.L’espérance de vie des personnes séropositives est aujourd’hui équivalente à celle du reste de la population. Leur qualité de vie est, elle aussi, presque similaire. Les transformations morphologiques observées avec les premiers antirétroviraux, notamment au niveau du visage, semblent oubliées. « Je le dis encore prudemment, mais c’est de l’histoire ancienne », d’après le Pr Girard.Les problèmes digestifs en début de traitement, les risques vasculaires et métaboliques (diabète) sont bien connus, et anticipés. Grâce à la prévention, ils peuvent être gérés. En revanche, le risque accru de cancers est plus difficile à gérer. Les chercheurs se penchent aussi sur d’éventuelles atteintes neurologiques : dépressions et maladies d’Alzheimer précoces pourraient être attribuées aux traitements.Ces conséquences sont encore là pour rappeler que le VIH reste une infection dangereuse. De nombreux efforts doivent encore être consentis pour son éradication avant 2030, souhaitée par ONUSIDA, qui estime la tâche possible. Mais tout ne peut pas reposer sur les traitements.

Depuis plusieurs années maintenant, Actions Traitements a mis en place une ligne d’écoute spécialisée dans les traitements et le suivi médical. Accessible au 01 43 67 00 00, elle est animée par des patients experts bénévoles formés à la thérapeutique et à l’écoute. Aujourd’hui, la ligne d’écoute est ouverte les lundis et jeudis, entre 15h et 18h. Pour faciliter la réponse à vos questions de plus en plus nombreuses, nous lançons une adresse mail liée à la ligne d’écoute : ecoute@actions-traitements.org. Vous pouvez dorénavant joindre un écoutant via cette adresse mail à n’importe quel moment de la semaine. Nos écoutants vous répondront dans un délai de 24h.

 

Information destinée aux oncologues, hématologues, médecins compétents en cancérologie ou médecins compétents en maladies du sang, hépatologues et pharmaciens hospitaliers.

Des cas de réactivation virale ont été rapportés à la suite du traitement par le Lénalidomide, en particulier chez des patients ayant des antécédents d’infection par le virus de la varicelle et du zona (VZV) ou le virus de l’hépatite B (VHB).
  • Certains cas de réactivation du VHB ont évolué vers une insuffisance hépatique aiguë et ont eu une issue fatale.
  • La sérologie VHB doit être déterminée avant l’instauration du traitement par le lénalidomide.
  • Chez les patients présentant un résultat positif au dépistage du virus de l’hépatite B, une consultation chez un médecin spécialisé dans le traitement de l’hépatite B est recommandée.
  • Les patients ayant des antécédents d’infection doivent être étroitement surveillés tout au long du traitement afin de détecter des signes et symptômes de réactivation virale, y compris d’infection active par le VHB.

Sources : ansm.sante.fr

À retenir

Une réponse virologique rapide (RVR) à 2 semaines est un marqueur viable pour le raccourcissement de la durée du traitement de 12 à 8 semaines chez les patients non cirrhotiques infectés par le VHC-4 qui reçoivent le schéma sofosbuvir (SOF) + daclatasvir (DCV).

Pourquoi est-ce important ?

Raccourcir la durée du traitement sans compromettre l’élimination du VHC réduirait les coûts.

Conception de l’étude

Étude prospective, ouverte et multicentrique menée en Égypte auprès de 120 patients non cirrhotiques répartis aléatoirement pour recevoir 12 semaines de SOF+DCV ou un traitement guidé par la réponse (8 semaines pour ceux ayant obtenu une RVR après 2 semaines). Le critère d’évaluation principal était la réponse virologique soutenue 12 semaines après le traitement (RVS12). L’étude est financée par : Abbass Helmy Charity et Pharco.

Principaux résultats

  • Quarante-huit des 60 patients du groupe de traitement guidé par la réponse et 49 des 60 patients du groupe de traitement à durée fixe de 12 semaines avaient obtenu une RVR après 2 semaines.
  • Le taux de RVS12 dans la population en intention de traiter (ITT) était de 98,33 % (IC à 95 % : 91,14-99,71 %) dans le groupe de traitement guidé par la réponse contre 96,67 % (IC à 95 % : 88,64-99 %) dans le groupe de traitement de 12 semaines.
  • Le taux de RVS12 dans la population conforme au protocole était aussi semblable dans le groupe de traitement guidé par la réponse (100 % ; IC à 95 % : 93,89-100 %) et dans le groupe de traitement de 12 semaines (98,31 % ; IC à 95 % : 91-99,7 %).
  • L’approche guidée par la réponse a été considérée comme étant non inférieure ; la limite supérieure de l’IC à 95 % pour la différence de taux de RVS12 entre les groupes n’étant pas >+0,1 dans les populations en ITT (−1,76 % ; IC à 95 % : −9,8 à 5,9 %) et conforme au protocole (−1,69 % ; IC à 95 % : −9 à 4,58 %).

Limites

Petite taille d’échantillon, large marge de non-infériorité.

Sources : univadis.fr

 

Les vaccins contre le papillomavirus (HPV) sont des vaccins recombinants, composés de protéines de capsides sous forme de pseudoparticules virales. Ces vaccins nécessitent l’injection de plusieurs doses pour déclencher une réponse immune. L’Agence européenne du médicament a approuvé initialement un schéma en 3 doses (0, 2 et 6 mois). Puis, la réponse immune semblant meilleure chez les jeunes filles de 9 à 14 ans, le schéma a été réduit à 2 doses espacées de 6 mois, pour cette classe d’âge. Plusieurs avantages peuvent être attendus de cette réduction de doses, dont une réduction des coûts de la vaccination, mais l’on peut surtout présager une amélioration de la compliance.

Notons toutefois que la recommandation pour le schéma à 2 doses est basée sur des résultats d’immunogénicité et ne prend pas en compte le seuil d’anticorps à partir duquel l’infection peut être évitée, seuil qui reste encore à établir. C’est la raison pour laquelle des études observationnelles sont nécessaires, pour vérifier l’impact de cette réduction des doses sur les critères cliniques d’efficacité du vaccin. Le long délai de latence des lésions cervicales et du cancer oblige pour le moment à opter pour les condylomes comme marqueurs d’efficacité du vaccin. C’est ce qu’a choisi de faire une équipe suédoise qui a comparé l’incidence des condylomes chez des jeunes filles vaccinées par le schéma à 2 doses ou à 3 doses.

Même efficacité sur l’incidence des condylomes

La cohorte comporte plus de 260 milles jeunes filles de moins de 20 ans, parmi lesquelles 72 mille ont reçu 2 doses de vaccins et les autres 3 doses, entre 2006 et 2012.

Il apparaît que le schéma par 2 doses de vaccins est aussi efficace sur l’incidence des condylomes que le schéma à 3 doses, à la condition que l’intervalle entre les 2 doses soit supérieur à 4 mois et inférieur à 7 mois. A ces conditions, ce protocole à 2 doses peut être proposé en primo-vaccination même chez les jeunes femmes jusqu’à 20 ans et se montre aussi efficace que les 3 doses.

Rappelons que ces résultats ne concernent que l’incidence des condylomes. Des suivis à plus long terme seront bien entendu nécessaires avant de pouvoir étendre ces conclusions aux néoplasies cervicales intra-épithéliales et au cancer cervical.

Sources : jim.fr

L’étude « Prevagay2015 » dévoile des chiffres alarmants ce mardi sur la contamination au VIH parmi les jeunes homosexuels français. 

La situation de l’épidémie de VIH chez les jeunes hommes homosexuels français est « extrêmement préoccupante », alerte une étude parue mardi, qui a analysé la fréquence de la contamination et les pratiques de prévention dans plusieurs lieux fréquentés par les gays. Sur 2.600 hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) qui ont participé à l’étude « Prevagay2015 », 14,3% étaient séropositifs, conclut l’équipe de chercheurs de Santé publique France, de l’Inserm et de l’équipe nationale d’intervention en prévention et santé pour les entreprises (ENIPSE).

L’enquête, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), a été élaborée à partir d’un « questionnaire comportemental » et d’un prélèvement de sang anonymes auprès de HSH fréquentant 60 bars, saunas et « backrooms » de cinq villes françaises (Lille, Lyon, Montpellier, Nice et Paris). La fréquence de contamination par le VIH dans cette population est significativement plus élevée à Nice (17,1%), Montpellier (16,9%) et Paris (16%) qu’à Lyon (11,4%) et Lille (7,6%).

Un problème d’adhésion des jeunes aux politiques de prévention

Mais si les chiffres de ces trois premières villes sont comparables à d’autres villes européennes (17,6% à Brighton, au Royaume-Uni, 17,1% à Lisbonne), « la part des séropositifs parmi les HSH âgés de moins de 30 ans atteint 6%, soit un niveau plus élevé que dans les autres villes européennes », avertissent les auteurs de l’étude. « Ceci rend compte de la situation épidémiologique extrêmement préoccupante chez les jeunes HSH en France, pour lesquels a été observée, depuis 10 ans, une augmentation conséquente des nouveaux diagnostics pour le VIH », ajoutent-ils.

« Ceci témoigne d’un problème d’adhésion des plus jeunes à nos politiques de prévention », s’inquiète François Dabis, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales(ANRS), dans l’éditorial du BEH.

Des résultats « à relativiser »

L’étude montre aussi des conduites à risques « assez fréquentes », avec près du tiers ayant eu au moins une relation non protégée (proportion qui grimpe à près des deux tiers chez les séropositifs) et une consommation fréquente d’une grande quantité d’alcool ou de substances psychoactives. Chiffre « plus rassurant » en revanche, parmi les participants à l’étude porteurs du VIH, 91,9% avaient déjà été diagnostiqués auparavant, dont 94,9% suivaient un traitement, précise l’étude. Or une bonne prise en charge « est décisive pour un contrôle marqué et durable de l’épidémie dans cette population-clé », souligne François Dabis.

Ces résultats « doivent être relativisés » car les personnes ayant accepté de répondre à l’enquête (environ la moitié des gens contactés) « sont celles qui portent un intérêt aux questions de prévention » et « sont probablement plus susceptibles (…) de connaître leur statut sérologique », avertissent toutefois les auteurs.

Sources : bfmtv.com et santepubliquefrance.fr