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Source: lequotidiendumedecin.fr

Même en commençant le traitement antirétroviral moins de 2 semaines après l’infection par le VIH, il n’est pas possible d’espérer guérir ou même contrôler l’infection (après arrêt du traitement). C’est ce qui ressort d’une étude observationnelle menée sur deux patients californiens et publiée dans « PLOS medicine ».

Les deux patients en question, un homme de 54 ans (patient A) et un autre de 31 ans, (patient B) faisaient partie d’un programme de prophylaxie pré-exposition (PrEP). Du fait de leur présence dans ce programme, le moment de l’infection est connu avec une quasi-certitude et les deux patients ont commencé à prendre du Truvada (emtricitabine/ténofovir) lors du stade de primo-infection.

Recherche de virus dans les réservoirs

Les auteurs estiment que les patients A et B ont commencé leur traitement respectivement 10 et 12 jours après l’infection. Une recherche extrêmement exhaustive de la présence de virus dans les cellules réservoirs a été menée. Au cours des deux ans de suivi, aucune trace du virus n’a été retrouvée chez le patient A, malgré une recherche intensive dans les prélèvements effectués dans l’iléon, les ganglions lymphatiques, la moelle osseuse, le liquide céphalorachidien et les DC4+ circulants.

Chez le patient B, de l’ARN viral a été retrouvé par intermittence dans plusieurs sous populations de CD4+, mais jamais dans les prélèvements de tissus. Plus de 50 millions de lymphocytes T CD4+ de chaque patient ont été introduits dans des souris. Sur les huit souris associées au patient B, trois ont développé une faible virémie. C’était le cas pour une des dix souris associées au patient A. Suite à ces résultats, les chercheurs ont tenté un arrêt du traitement du patient A, qui a connu un rebond de la virémie au bout de 7 mois et demi. En une semaine, sa virémie est passée de 36 à près de 60 000 copies/mL. Les auteurs estiment que cette augmentation de la virémie est partie de seulement 200 cellules réservoirs.

Un traitement manquant

« Une seule cellule réservoir suffit à faire rebondir l’infection », rappelle le Pr Jean-Michel Molina, chef du service maladies infectieuses et tropicales du CHU Saint-Louis, qui salue le travail prospectif« fait de façon très propre » de ses collègues américains. Pour ce spécialiste, auteur de l’étude IPERGAY, ces résultats « confirment une notion qui était déjà un peu connue : le traitement précoce n’a pas d’effet sur l’histoire naturelle de la maladie, malgré les espoirs soulevés par plusieurs cas d’enfants en rémission prolongée après avoir été traités dès la naissance ».

En 2014, le Mississippi Baby avait montré des signes d’infection après 2 ans sans traitement, tandis qu’en juillet dernier, on présentait le cas d’une jeune fille de 9 ans contrôlant son infection sans traitement après seulement 40 semaines de traitement.

Si une initiation très précoce du traitement ne suffit manifestement pas à garantir un contrôle post-traitement, le Pr Molina note toutefois que « les réservoirs sont très affaiblis, il faudrait peut-être coupler les antirétroviraux précoces à un autre traitement pour éliminer le virus ». Il rappelle en outre l’importance d’un traitement commencé tôt « pour réduire rapidement le risque de transmission du VIH ».

Le Pr Molina met aussi l’accent sur « le manque d’outil et de méthode pour détecter les virus en état de latence dans les réservoirs et les ganglions. Nous ne disposons pas des moyens pour déterminer si un patient est effectivement en rémission ou non ».

Source: hornetapp.com

Pierre* pensait qu’il avait de bons garde-fous pour ne pas se mettre au chemsex et devenir un « chemsexer ». D’une, s’il on excepte le poppers, il n’a jamais été un consommateur de drogue dans un cadre sexuel. De deux, le compagnon avec qui il est depuis plus de dix ans s’est mis au chemsex il y a quelques années, avec de forts effets négatifs sur sa vie. Et puis…

La première incartade date d’il y a trois ans. « La première fois que j’en ai consommé c’est lors d’un plan fétiche, raconte Pierre. J’ai pris du NRG-4 en sniff. Ca m’a permis de repousser mes limites. Le plan a duré longtemps, 7 ou 8h. » La descente a été violente et il a été échaudé, mais pour un temps seulement…
Car les incitations sont de plus en plus nombreuses. « Les chems ont commencé à apparaître de plus en plus pendant les plans se souvient-il. Je me sentais à l’écart. Il arrivait que des mecs avec qui j’étais en train de coucher arrêtent le plan parce que je n’en prenais pas. Moi je pensais que je pouvais aller vers des pratiques extrêmes. Mais j’ai compris après pourquoi les mecs ne voulaient pas continuer. »
Il finit par reprendre des produits, des cathinones [une nouvelle classe de produits de synthèse», en sniff, en parachute, ou en plug. L’injection (qu’on appelle « slam » dans le vocabulaire du chemsex) le rebute. « J’étais traumatisé par les piqûres. Je suis séropositif depuis mes 20 ans, et ma phobie des piqûres m’a conduit à me retrouver parfois dans des situations délicates, parce que j’évitais de prendre un traitement ou de faire mon suivi. » « J’étais du genre à me cacher les yeux quand on voyait une piqûre dans un film », ajoute-t-il. Et puis le fait d’avoir découvert que son compagnon slammait sur le tard le rend prudent. « On me l’a proposé plein de fois, j’ai toujours refusé. »

Du sniff à l’injection

Un événement va changer la donne. Début 2016, il fait un burn-out et quitte brutalement son travail: « Lorsqu’on prend des produits, on entre dans une parenthèse, on a l’impression que plus rien d’autre n’existe. Quand j’ai fait mon burn-out, j’ai eu besoin de ça. »
Lors d’un plan, un mec lui propose à nouveau une injection. « Il n’était pas pushy comme d’autres ont pu l’autre, il a juste proposé parce que lui le faisait. Si j’avais dit non, il n’aurait pas insisté », précise Pierre. Cette fois-ci pourtant, il ne refuse pas. « Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai dit oui ». « On dit que lorsque l’aiguille rentre, elle ne ressort jamais », dit Pierre. « C’est monté tout de suite. Le premier rush, si on ne l’a jamais fait, on ne sait pas ce que c’est. C’est une montée de chaleur dans la gorge. Tu te libères de toutes tes chaînes. Et tu ressens une grande excitation sexuelle.  » L’effet est d’autant plus fort quand l’autre vit la même expérience au même moment.
Dans le questionnaire Hornet, « Le chemsex et les gays » 8% des hommes qui déclaraient pratiquer le chemsex, prenaient les produits par injection. Pierre fait désormais partie de ceux-là.
Le mec lui propose de le refaire, mais il rate sa piqûre du premier et la phobie est toujours là.
Mais le souvenir de l’expérience reste. « J’étais au volant et j’y ai repensé. Le souvenir du rush était si fort que la sensation se recréait en moi », se rappelle Pierre.
Deux ou trois semaines plus tard, un voisin, plus âgé, vient chez lui. Il slamme et convainc Pierre en lui disant qu’il « sait bien piquer ».
« Au début, tu n’es que dans le positif », indique Pierre. « Tu te lâches avec tes partenaires. »

Les longues séances de chemsex créent une intimité entre les partenaires

Pour Pierre, le chemsex change aussi l’expérience du plan cul. « J’ai toujours une une vie sexuelle intense. Avec mon ami, on a toujours été en couple libre, donc les plans en dehors étaient des plans courts. Je n’étais pas du genre à discuter ou dire des trucs perso. J’étais cloisonné. » Avec le chemsex, les plans sont beaucoup plus longs. Ils peuvent durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. « Il y a des reflux. Tu reprends du produit et ça repart. Tout ce temps crée une proximité avec les partenaires. Une intimité. »
Lors de l’événement Hornet Conversation, consacré au chemsex, le Docteur Philippe Batel, psychiatre et addictologue, a évoqué des patients chemsexers qui pouvaient se faire jusqu’à 90 injections en une session. Il n’avait jamais vu ça de toute sa carrière.
« Tu as toujours envie de recommencer », raconte Pierre. Contrairement à d’autres, il n’est pas branché par les plans en groupe. Il décrit des scènes où « les mecs slamment, reprennent du produit et beaucoup sont sur leur téléphone, à chercher d’autres mecs, à mater des films pornos. Beaucoup ne sont plus dans le plan sexe en lui-même ». Pour les chemsexers qui restent dans l’ambiance: « 80 à 90% des mecs sont passifs. Les actifs ne bandent plus, donc d’autres pratiques se développent, avec des godes notamment. »

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*Le prénom a été changé

Image de une par VladOrlov sur IStockPhoto

Source: seronet.info

L’association OUTrans, partenaire de AIDES et membre du Collectif Santé trans+ (CST+), vient de publier une nouvelle brochure « Hormones et parcours trans » s’adressant à la fois aux personnes trans, aux professionnels-elles de santé, comme aux militant-e-s accompagnant des personnes trans dans leur parcours en santé.

Cette brochure répond à la nécessité de fournir aux personnes trans et/ou intersexes vivant en France toutes les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur leurs parcours de transition, quelles que soient ces décisions. C’est une ressource importante qui vient combler le manque d’informations à jour sur les traitements hormonaux auxquels peuvent avoir recours les personnes trans. Cette brochure apporte notamment des informations assez complètes sur le suivi médical et l’organisation de la prise en charge en France (conditions de prescription, sécurité sociale, ALD, etc.), les traitements les plus courants en France (traitements hormonaux dits « masculinisants »  et « féminisants », TH chez les mineur-e-s) et les possibilités de préservation de la fertilité. Cette brochure est disponible en téléchargement.

Source: univadis.fr

Un traitement par elbasvir/grazoprévir (EBR/GZR) de 12 semaines s’est avéré hautement efficace dans le traitement de l’infection chronique par le VHC de génotype 1 et la maladie rénale chronique (MRC), avec un taux global de réponse virologique soutenue (RVS12) de 98 %.

Pourquoi est-ce important ?

  • L’objectif de cette étude était de décrire l’efficacité en pratique réelle d’un traitement de 12 semaines par EBR/GZR chez les patients avec une infection chronique par le VHC de génotype 1 et une MRC.

Conception de l’étude

  • Les données ont été recueillies auprès de prestataires de santé et de pharmacies spécialisées aux États-Unis.
  • Les patients atteints d’une MCR et d’une infection par le VHC de génotype 1 ayant démarré un traitement de 12 semaines par EBR/GZR entre le 28 janvier 2016 (autorisation de la FDA) et le 31 décembre 2016 ont été inclus dans les analyses.
  • La MRC était définie comme une insuffisance rénale avec un DFGe de référence < 90 ml/min.
  • L’efficacité était définie comme l’obtention d’une réponse virologique soutenue selon le protocole 12 semaines après le traitement (RVS12p).
 Principaux résultats
  • 228 patients avec une infection par le VHC de génotype 1 et une MRC ont été traités pendant 12 semaines avec EBR/GZR ; de la ribavirine (RBV) a été ajoutée chez 6 patients.
  • 25 % des patients (56/228) présentaient une MRC légère de stade 2, 21 % (48/228) une MRC modérée de stade 3 et 54 % (124/228) une insuffisance rénale sévère (MRC de stade 4 et 5).
  • Au moment de l’envoi du résumé, 144 des 228 patients étaient évaluables pour la RVS12p ; 98 % (135/138) des patients recevant EBR/GZR et 100 % (6/6) de ceux recevant EBR/GZR + RBV ont obtenu une RVS12p.

Source: tdg.ch

Des chercheurs lausannois ont montré que nos cellules ne réagissaient pas toutes de la même manière aux attaques du sida.

Chez un même individu, les cellules immunitaires ne réagissent pas toutes de la même manière aux attaques du virus du sida. Des chercheurs lausannois, avec des confrères français et américains, ont identifié des marqueurs de vulnérabilité.
Nous ne sommes pas égaux face aux infections et ce, en partie, pour des raisons génétiques. Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que toutes les cellules d’un individu donné ne présentent pas la même vulnérabilité aux pathogènes et aux virus intracellulaires, alors qu’elles partagent presque toutes le même ADN.
Pour le VIH par exemple, responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) dans l’espèce humaine, on sait, sans pouvoir l’expliquer totalement, que seule une fraction des lymphocytes T est efficacement infectée par le virus et que cette fraction est différente selon les individus.
L’équipe d’Angela Ciuffi, du Centre hospitalier universitaire vaudois et de l’Université de Lausanne (CHUV-UNIL), avec des confrères de l’Institut J. Craig Venter de La Jolla (USA) et de l’Institut des maladies génétiques Imagine à Paris, a voulu savoir quels facteurs rendent certaines cellules vulnérables à une infection et d’autres résistantes chez une même personne.

Marqueurs de vulnérabilité

«Grâce aux technologies de séquençage de cellules individuelles actuelles, il est possible d’identifier les gènes actifs dans chaque cellule au sein d’une population de lymphocytes, ce qui permet de déceler l’hétérogénéité intercellulaire chez un individu», explique la Dresse Ciuffi, de l’institut de microbiologie du CHUV, citée dans un communiqué.
L’analyse informatique des profils d’expression de gènes de cellules individuelles a permis aux chercheurs d’identifier des marqueurs spécifiques dont le niveau d’expression est lié à la permissivité cellulaire à l’infection par le VIH. Certaines cellules avaient ainsi une propension à l’infection 28 fois plus élevée.
L’étude publiée dans la revue PLoS Pathogens démontre que l’hétérogénéité intercellulaire représente une nouvelle couche de complexité, s’ajoutant aux déterminants génétiques de sensibilité aux maladies infectieuses chez l’homme. Ces travaux pourraient contribuer à l’élaboration de stratégies visant à protéger certains groupes de cellules. (ats/nxp)

Source: JIM.fr

Les traitements antirétroviraux (ARV) ont, de façon drastique, amélioré l’espérance de vie des patients séropositifs pour le VIH (VIH +). Mais, en parallèle, a été notée une nette augmentation de la morbimortalité  non directement due au SIDA, principalement celle liée à une intoxication tabagique. Or, plus de 40 % des sujets US VIH+ fument, soit une prévalence double de celle observée dans la population générale.

Il est acquis que la combinaison VIH/tabac tend à accélérer, de diverses façons, les mécanismes de développement des cancers bronchopulmonaires. Interviendraient ainsi une inflammation chronique, l’immuno modulation, la survenue d’épisodes infectieux itératifs…Le cancer du poumon est donc devenu une cause majeure de décès chez les séropositifs sous ARV. Malgré ce fait, la prise en charge thérapeutique du VIH met encore très incomplètement l’accent sur les programmes de lutte contre le tabagisme.

K. P. Reddy et ses confrères, dans un travail récent, ont tenté d’apprécier la mortalité cumulée par cancer du poumon en fonction de l’exposition tabagique, chez des sujets VIH+ et de quantifier l’impact de l’arrêt de cette intoxication. Ils ont, dans ce but, utilisé des modèles de micro simulation élaborés à partir des données démographiques et épidémiologiques récentes sur le VIH/SIDA et d’éléments spécifiques sur le statut tabagique (fumeur actif, ancien ou non fumeur) et sur son importance (tabagisme qualifié de lourd, modéré ou léger). Ces auteurs ont quantifié les risques de cancer du poumon par tranche de 1 million d’individus des 2 sexes, VIH + en cours de traitement en fonction de leur âge (30, 40 ou 50 ans). Le paramètre essentiel  était la mortalité cumulative par cancer bronchopulmonaire à l’âge de 80 ans. Le modèle d’analyse a intégré plusieurs facteurs, dont le nombre de CD4 et la charge virale. Tous les patients sous ARV ont été inclus, quel que soit leur nombre de CD4. Une stratification a été effectuée en fonction de l’âge, du sexe, de la date du diagnostic de la séropositivité et, naturellement, de l’importance de l’exposition au tabac. Le risque de décès par cancer du poumon mais aussi celui lié à d’autres pathologies cancéreuses ou cardiovasculaires  a été évalué. Pour les anciens fumeurs, le risque a été corrélé au nombre d’années ayant suivi l’arrêt de l’intoxication tabagique. Plusieurs analyses de sensibilité ont été effectuées, prenant en compte le nombre initial de CD4, l’adhésion au traitement ou l’arrêt du suivi. L’intensité de l’intoxication tabagique a été exprimée par le nombre de cigarettes fumées quotidiennement, rapporté à l’âge du sujet. A titre indicatif, un homme de 40 ans, fumant 35 cigarettes par jour était catalogué grand fumeur.

La mortalité par cancer du poumon chez les hommes VIH+ est de 25 % plus élevée que dans la population générale

Par rapport à la population des non fumeurs, celle des fumeurs actifs dits modérés, VIH+, sous traitement, des 2 sexes ont un ratio de risque de mortalité par cancer du poumon respectivement de 23,6 et 24,2. Chez ceux ayant arrêté de fumer à l’âge de 40 ans, ce ratio n’est « que » de 4,3 et 4,5. Les fumeurs actifs ont donc une mortalité cumulative par cancer du poumon à l’âge de 75 ans respectivement 24,5 % plus élevée chez l’homme et 18,5 % chez la femme. Ces résultats, établis dans la population US, sont très proches de ceux d’une étude effectuée au Royaume Uni, faisant état d’une hausse de 24,4 % et 18,5 % selon le sexe. Chez les hommes sous ARV depuis leur quarantième année, la mortalité cumulative a été estimér à 28,9 % chez les gros fumeurs, à 23,0 % chez les fumeurs modérés et à 18,8 % chez les petits fumeurs. Dans la population ayant arrêté de fumer à l’âge de 40 ans, le risque chute respectivement à 7,9, 6,1 et 3 %. A titre de comparaison, ce risque est de 1,6 % chez les petits fumeurs. Chez la femme, en fonction de l’importance de l’exposition tabagique, les taux calculés sont respectivement de 27,8 %, 20,9 % et 16,6 % en cas de tabagisme persistant. L’arrêt de l’intoxication à partir de 40 ans conduit à une baisse notable du risque, à 7,5 %, 5,2 % et 3,7 % ; le taux de mortalité dans la population générale non tabagique se situe, à titre de comparaison, à 1,2 %.
Dix fois plus de risque de mourir d’un cancer du poumon que d’une pathologie liée au VIH

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Source: univadis.fr

Les données indiquant que les statines diminuent le risque et les complications des maladies hépatiques chroniques sont contradictoires. Des chercheurs ont mené une revue systématique et une méta-analyse afin d’évaluer l’association entre les statines, le risque de cirrhose et les complications qui peuvent être liées à la situation chez des sujets présentant une maladie hépatique chronique.

Méthodologie

  • Issues d’une revue systématique de la littérature effectuée jusqu’en mars 2017, 13 études (3 essais randomisés et 10 études de cohortes) menées chez des adultes atteints de maladie hépatique chronique ont documenté l’association entre la prise de statines et diverses complications.
  • L’objectif de l’étude était d’évaluer l’association entre la prise de statines et (1) le risque de progression d’une fibrose et/ou de développement d’une cirrhose (chez les patients non-cirrhotiques à l’inclusion) ; (2) le risque de développer une décompensation hépatique ; (3) la survenue de toutes causes de mortalité confondues ; (4) le risque de progression d’une hypertension portale (saignement variqueux, chez les patients cirrhotiques présentant une hypertension portale établie).
  • Le risque relatif poolé des différents items évalués a été estimé en utilisant un modèle à effets randomisés.

Résultats

  • Sur les 121.058 patients présentant une maladie hépatique chronique (84,5% ayant une hépatite C), 46% étaient exposés à des statines.
  • Chez les patients ayant une cirrhose, l’utilisation de statines a été associée à une diminution de 46% du risque de décompensation hépatique (4 études, RR de 0,54 [0,46-0,62], I2 =0% ; qualité de preuve modérée), et une diminution de 46% du taux de mortalité (5 études, RR de 0,54 [0,47-0,61], I2=10% ; qualité de preuve modérée).
  • Chez les patients ayant une maladie hépatique chronique sans cirrhose, l’utilisation des statines a été associée à une diminution non significative de 58% du risque de développer une cirrhose ou de voir progresser une fibrose (5 études, RR de 0,42 [1,16-1,11], I2 =99%).
  • Dans 3 essais randomisés, contrôlés, l’utilisation des statines était associée à une diminution de 27% du risque de saignements variqueux ou de progression d’une hypertension portale (hazard ratio de 0,73 [0,59-0,91], I2=0% ; qualité de preuves modérée).

Limitations
De nombreuses études incluses dans l’analyse sont des études observationnelles et de fortes hétérogénéités ont été relevées en ce qui concerne les critères d’évaluation.

À retenir
Sur la base d’une analyse systématique de la littérature et d’une méta-analyse, l’utilisation de statines chez des patients souffrant d’une maladie hépatique chronique, semblerait associée à un plus faible risque de décompensation hépatique et de mortalité et pourrait réduire l’hypertension portale. Cependant, les études sélectionnées présentaient de fortes hétérogénéités. Ces données doivent être confirmées par d’autres études observationnelles et des essais cliniques contrôlés.

Source: JIM.fr

En 2015, le cancer du foie a été la 4e cause de mortalité néoplasique, après le cancer du poumon, du colo-rectum et de l’estomac. Le type histologique le plus fréquemment retrouvé est l’hépatocarcinome, suivi par le cholangiocarcinome.

Son incidence varie selon le sexe et les zones géographiques, en fonction de l’exposition aux différents facteurs de risque infectieux (hépatites B, C ou autres pathogènes), comportementaux (alcool, tabac), aflatoxines. La prévention du cancer primitif du foie passe, avant tout, par l’éradication des hépatites virales, la lutte contre les intoxications alcoolique et tabagique ainsi que par le contrôle de l’obésité et de la maladie diabétique.

L’étude Global Burden of Diseases (GBD) 2015 a permis de préciser sa place au niveau mondial et par pays, ainsi que ses différentes étiologies et ses tendances évolutives. Elle a ainsi abouti à mieux définir les orientations stratégiques en matière de recherche et de traitement. Cette étude s’est attachée à détailler, de 1990 à 2011, l’incidence, la mortalité et les années de vie ajustées à l’incapacité (DAILYs), selon le sexe, dans 195 pays ou territoires géographiques distincts. Les données sur la mortalité sont issues des registres de santé et d’incidence des cancers. La mortalité spécifique a été ajustée selon la mortalité globale. L’incidence a été dérivée des estimations de mortalité, les années de vie perdues calibrées en fonction des décès et de l’espérance de vie attendue. Les différentes étiologies ont été appréciées par une revue systématique de la littérature, la prévalence à partir de la mortalité et de l’incidence.

Les DAILYs ont été obtenues par la sommation du nombre d’années perdues par décès ou incapacité, une DAILY correspondant, grossièrement, à une année de vie en bonne santé perdue. Enfin, les différents pays ont été regroupés en fonction de leur développement socio-économique.

Une incidence accrue

En 2015, on a recensé globalement, 854 000 cancers primitifs du foie et 810 000 décès, ainsi que de 20 578 000 DAILYs. Cette affection se situe au 6e rang mondial des cancers mais au 4e  rang pour la mortalité néoplasique ; 88 % de l’incidence et 86 % de la mortalité ont affecté des pays à index socio-démographique oscillant de moyen à élevé. Les conséquences les plus lourdes, en termes d’incidence, de décès et de DAILYs ont été observées dans le Sud-Est asiatique. Le Japon, pays, à haut revenu, totalise, à lui seul, 75 % des cas (67 % étant liés à l’HCV). L’Europe de l’Ouest se situe au 3e rang pour l’incidence, au 4e  pour la mortalité et au 5e en DAILYs. Entre 1990 et 2015, le nombre de cancers du foie s’est accru de 75 % (47 % étant expliqués par les variations de la répartition d’âge de la population et 35 % par la croissance démographique). On note une hausse conséquente de 100 % de l’incidence standardisée en fonction de l’âge (ASRI) dans des pays à haut revenu tels que les USA, le Canada, l’Australie-Nouvelle Zélande et dans la majorité des pays européens mais aussi aux Philippines, au Guatemala ou encore en Roumanie.

Le cancer primitif du foie a touché plus souvent l’homme que la femme (591 000 vs 264 000 cas), soit un rapport moyen vers 2,8, variant, selon les pays, à 2,9 dans l’Asie du Sud-Est mais se situant à 0,9 dans les pays andins d’Amérique du Sud. Des différences similaires entre sexe ont été observées pour la mortalité (577 000 vs 234 000) et pour les DAILYs (15 413 000 face à 5 165 000). L’étude GBD révèle également des différences, entre sexe, notables suivant les étiologies. Ainsi, en 2015, l’HBV a été responsable de 265 000 décès (33 % de l’ensemble), dont 203 000 (171 000- 251 000) chez l’homme et 70 000 (57 000- 86 000) chez la femme. L’alcool a causé la mort de 245 000 (30 %) personnes, dont 204 000 (177 000- 240 000) hommes et 45 000 (38 000- 54 000) femmes. L’HCV a entraîné 21 % des décès et les autres étiologies 16 %. On observe des différences étiologiques notables en fonction des pays et des zones géographiques. A titre d’exemple, l’HBV a été la cause de la mort de 6 % des cas de cancers du foie en Amérique latine et de 45 % des cas en Afrique de l’Ouest sub saharien. De même, la contribution de l’alcool dans la mortalité globale a été de 13 % en Afrique du Nord mais de 53 % dans des pays d’Europe de l’Est.

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Source: seronet.info

Le 18e congrès de la SFLS (Société française de lutte contre le sida) a traité de nombreux sujets lors des plénières comme des différentes sessions parallèles proposées les 19 et 20 octobre derniers. Des militant-e-s de AIDES vous livrent comptes-rendus, infos clefs et impressions.

Parcours de soins et traitement d’urgence (par Enzo)

La session sur les accidents d’exposition sexuelle ou au sang (AES) était l’occasion de présenter plus en détails les recommandations actualisées du groupe d’experts (rapport Morlat), mais aussi d’échanger sur les difficultés d’accès au traitement d’urgence.

Pour nourrir les débats, le professeur Enrique Casalino, chef de service à l’hôpital Bichat (AP-HP) à Paris, a décortiqué dans sa présentation les différentes étapes de la prise en charge aux urgences. Délais d’attente, accessibilité, méconnaissance du dispositif, confidentialité, jugement, suivi aléatoire des recommandations : la liste des difficultés fait consensus. Des difficultés qui ont un effet sans appel : les deux tiers des personnes accueillies pour un traitement d’urgence sont perdues de vue un mois plus tard. Au-delà de conseils de bonnes pratiques, le professeur Casalino a insisté sur la nécessité de créer des indicateurs d’évaluation (taux de nouveau recours aux AES, part d’orientation vers la PrEP, temps d’attente, etc.) : « Nous devons définir des objectifs de qualité, les évaluer, nous comparer entre nous pour nous améliorer chaque jour ». Il a également défendu la mise en place d’un logiciel d’aide à la décision pour les urgentistes confrontés à des demandes de traitements d’urgence.

Interrogé par Daniel Hilt, responsable de AIDES en région Centre-Val de Loire, le professeur Casalino s’est montré favorable à la délivrance communautaire d’un kit de démarrage (les premières prises de traitement d’urgence, en attendant un rendez-vous en infectiologie) : « Multiplier les propositions est un moyen de toucher les personnes, d’être plus efficace. Je suis partant pour évaluer cette proposition ».

La session s’est poursuivie avec la présentation du docteur Romain Palich, qui exerce à la Pitié Salpêtrière (AP-HP) à Paris. Il a présenté les premiers résultats d’une étude qualitative qu’il a menée à Toulouse auprès d’homosexuels vivant avec le VIH ayant eu recours au traitement d’urgence avant leur séroconversion. Treize entretiens ont été réalisés. Ils mettent en lumière les dysfonctionnements dans l’accueil (confidentialité, jugement), le suivi (effets indésirables), l’orientation (messages de prévention inadaptés) ainsi que leurs effets. Une expérience « traumatisante » ou pénible lors d’un premier recours au traitement d’urgence peut conduire au choix de ne plus y recourir, ou de n’y recourir qu’en cas de « gros risque ». Les échanges avec la salle se sont particulièrement attardés sur l’élargissement de la délivrance des premiers comprimés : chez le généraliste, par des acteurs communautaires, etc.

Ne réinventons pas l’eau chaude ! (par Christophe)

En fin de matinée, une session parallèle du deuxième jour du congrès de la SFLS proposait « d’explorer de nouvelles façons de communiquer, de décider ensemble, de concilier l’épanouissement des personnes et des organisations ». Tout un programme, pour un créneau d’une heure trente. Un seul intervenant : Laurent Van Ditzhuyzen (Université du nous). Il s’est présenté déterminé à nous voir, toutes et tous, casser les codes, et à nous voir sortir des architectures trop ordonnées, de modèle pyramidal, qui régissent notre quotidien. Pour lui, l’espoir d’un changement sociétal profond face au défi de la fin du sida, c’est travailler en coopération. Assis en rang d’oignons face à lui, personne ne réagit malgré son insistance et nous avons droit à la petite séance de respiration relaxante… debout, les bras le long du corps, les yeux fermés, etc.

J’avais le cul entre deux chaises. Pas physiquement, nous étions debout à ce moment là, mais parce que je m’étais engagé à rédiger une brève sur cet atelier, et on ne peut être à la fois témoin et acteur. Je ne pouvais donc pas proposer au groupe de déplacer le mobilier ou simplement quitter le lieu pour casser les codes. Quelques codes ont néanmoins été cassés. Un militant niçois de la lutte contre le sida a reconnu dans l’assistance le président du Corevih local, organisateur du congrès. En s’approchant, celui-ci allait tendre sa main pour le saluer mais le militant lui fit la bise. Est-ce une posture punk ou du copinage, nous ne le saurons jamais. Puis tout a été très vite. De piqures de rappel en portes ouvertes enfoncées, les bases ont été revisitées par Laurent Van Ditzhuyzen : le schéma dominant-dominé et le besoin fondamental de trouver une voie émancipatrice. Dissocier pouvoir de et pouvoir sur, la différence entre un point de vue et une vérité dans la façon de poser les choses. Ensuite, nous sommes allés sur le terrain de l’émotion et du pouvoir qu’elle peut prendre. Savoir accepter d’être cadré, se remettre en question, l’impossibilité de changer l’autre et de devoir faire avec, une gouvernance à la fois verticale et horizontale qui tient compte de l’humain en profondeur. Parmi le public, une personne a cité des modèles de gouvernance qui sortait déjà du schéma pyramidal, une autre a rappelé la publication d’un guide commun d’actions de promotion de la santé par l’Inpes, il y a quelques années, qui présente déjà des bases pour la mise en œuvre du travail en coopération, en tenant compte du savoir profane des personnes. Un guide qui permet de communiquer, de décider ensemble, de concilier l’épanouissement des personnes et des organisations. Puis la salle a enfin pu s’exprimer, chacun allant de son expérience, d’une quête, d’une solution.

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Catégories VIH

Source: seronet.info

L’Onusida a publié, début octobre, un nouveau rapport montrant comment la stigmatisation et la discrimination créent des obstacles à l’accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH et mettent des vies en péril. Explications.

Il s’intitule : « Face à la discrimination : surmonter la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans les milieux de soins de santé et au-delà ». Ce rapport vient d’être lancé à l’occasion du Forum social du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il montre, une fois de plus, que les personnes vivant avec le VIH victimes de stigmatisation trop poussée liée à leur statut ont plus de deux fois, tendance à retarder leur engagement pour les soins par rapport à celles qui ne sont pas victimes de stigmatisation liée au VIH. « Lorsque les personnes vivant avec le VIH ou [exposées au] risque sont victimes de discrimination dans les milieux de soins de santé, elles s’en éloignent. Cela entrave sérieusement notre capacité à les atteindre avec des services de dépistage, traitement et prévention du VIH », a expliqué Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, lors du lancement du rapport.

« La stigmatisation et la discrimination sont un affront aux droits de l’homme et mettent en danger la vie des personnes vivant avec le VIH et des populations clés », a-t-il ajouté. Souvent, les personnes vivant avec le VIH évitent de se rendre dans les cliniques de peur que leur statut soit révélé ou de peur d’être victimes de stigmatisation et de discrimination fondée sur leur statut VIH, avance le rapport. Dans les 19 pays disposant de données, une personne sur cinq vivant avec le VIH a évité de se rendre dans une clinique ou un hôpital par crainte de stigmatisation ou de discrimination liée à son statut VIH, révèle le document. Lorsque les personnes vivant avec le VIH attendent jusqu’à devenir très malades avant de chercher des soins, elles sont moins à même de bien réagir au traitement ARV, rappelle l’institution.

Dans les 19 pays avec des données disponibles, une personne sur quatre vivant avec le VIH a été victime de discrimination dans les milieux de soins de santé et une personne sur trois vivant avec le VIH a connu au moins une forme de discrimination dans les établissements de santé liée à sa santé sexuelle et reproductive. Dans les milieux où des programmes ont été mis en place pour éviter la stigmatisation et la discrimination, l’accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH s’est amélioré. Par exemple, dans une clinique en Namibie, une évolution vers la prestation des services de santé intégrés a entraîné une réduction de 20 % des décès chez les personnes vivant avec le VIH.