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Source : seronet.info

Caroline Andoum fait partie des militant-e-s qui ont créé la Déclaration communautaire de Paris à l’occasion de la Conférence IAS de Paris, en juillet 2017. Elle était l’unique représentante de la société civile à prendre la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence Afravih, le 4 avril dernier. Voici son intervention.

Je suis Caroline Andoum, présidente de l’association Bamesso et ses amis qui agit pour la prévention, la réduction des risques sexuels et la promotion de la santé, en l’occurrence la santé sexuelle en France et au Cameroun. Je suis aussi porte-parole du Raac-Sida, le réseau des associations africaines et caribéennes, agissant en France dans la lutte contre le VIH, les hépatites virales et les IST. Membre du bureau du Corevih Est Île-de-France.

Dix ans d’engagement militant m’ont menée du terrain de la prévention en Seine-Saint-Denis — département métropolitain le plus touché par l’épidémie du VIH — auprès des personnes migrantes originaires d’Afrique et des Caraïbes, à la lutte contre les discriminations, pour l’accès aux droits et aux soins de ces populations. Dissuadées voire brutalisées tout au long de leur parcours migratoires, ces personnes continuent en France d’être marginalisées dans la lutte contre le sida, alors même que nous disposons de tous les moyens pour mettre fin à l’épidémie.

Une plate-forme de revendications communes

C’est pour faire entendre ces voix que j’ai participé à l’actualisation de la Déclaration communautaire de Paris, présentée l’année dernière à l’occasion de la préparation de l’IAS. Avec d’autres associations françaises, nous nous sommes donné comme objectif ambitieux : de réunir les organisations communautaires du monde entier pour construire une plate-forme  de revendications communes. Des associations de plus de 40 pays différents ont répondu à l’appel et nous avons construit ensemble la Déclaration. Nous avons éprouvé à quel point aujourd’hui au Sud comme au Nord, la répression des minorités, l’absence d’accès à la prévention et la confiscation de la parole des premiers et des premières faisait obstacle aux avancées de la lutte.

Cette déclaration a été signée par des centaines de représentants et membres de toutes les parties prenantes de la lutte contre VIH (soignants, chercheurs, associatifs, etc.). Vous êtes nombreux à être présents ce soir et nous vous remercions. Nous vous encourageons à respecter ces principes mais surtout à les promouvoir dans vos actions.

« Rien pour nous, sans nous »

Le slogan que nous ont légué les pionniers de la lutte n’a jamais été autant d’actualité.

Les recherches ne peuvent plus être uniquement SUR les communautés, elles doivent être AVEC les communautés. Nous avons réaffirmé la nécessité de nous associer systématiquement aux comités d’éthiques pour les recherches menées, ainsi qu’aux comités programmatiques des différentes conférences médicales ou scientifiques.

Soignants et communautaires, nous avons besoin de travailler dans la complémentarité, que ce soit en termes d’actions, de suivi ou de discours comme sur le Tasp ou la Prep, et de développer notre intelligence collective. Les représentations et préjugés entre nous doivent être dépassés. Que ce soit en Europe ou en Afrique, les exemples de collaborations sont multiples et montrent la voie pour des parcours de santé adaptés aux spécificités et besoins des populations clefs, et ceci dans une approche inclusive, positive et non-jugeante de la sexualité. Laisser plus de place aux communautaires, c’est aussi libérer du temps aux soignants pour améliorer le suivi, notamment des parcours complexes liés au vieillissement et aux comorbidités.

Nous sommes les plus à même…

Tous les efforts médicaux et scientifiques n’aboutiront pas, si n’y sont pas associées les communautés concernées. Nous sommes les plus à même d’atteindre les publics cibles et l’épidémie cachée. Nous sommes les plus à mêmes de réfléchir aux discours à adopter et aux outils à développer pour que les populations clefs se dépistent, se protègent, acceptent leurs traitements, et restent dans le soin. Nous sommes un maillon nécessaire du système de soin, trop souvent hélas négligé et appelé en dernier recours.

Ainsi en France, bien que la médiation en santé soit reconnue depuis la loi de santé de 2016, les financements pour ces postes sont toujours quasi-inexistants au détriment de l’accompagnement social et psychologique des patients. L’enjeu est énorme aussi en termes de financement pour le Sud pour que les personnes non seulement aient accès aux traitements mais bénéficient aussi d’un accompagnement vers une qualité de vie satisfaisante pour rester observantes à leurs traitements et éviter les échecs thérapeutiques et ainsi les résistances aux traitements.

Dans cette déclaration, nous avons adressé plusieurs revendications aux leaders politiques et aux gouvernement pour qu’ils s’assurent que les personnes infectées ou affectées par le VIH jouissent de tous leurs droits humains et qu’elles aient un égal accès à la vie politique, sociale, économique et culturelle, sans préjugé, stigmatisation, discrimination ou répression d’aucune sorte.

Précarisation des populations

Or nous constatons quotidiennement que nous sommes loin du compte. Qu’il s’agisse du harcèlement policier contre les travailleuses du sexe, de la répression contre les usagers de drogue, ou des politiques migratoires successives, en France et en Europe, les personnes migrantes, pourtant touchées de manière démesurée par l’épidémie, sont toujours plus réprimées et isolées. Ainsi le projet de loi « Asile Immigration », en discussion actuellement à l’Assemblée nationale laisse craindre à une altération des droits fondamentaux des étrangers en France. Si ce texte est voté, des personnes séropositives et/ou LGBT seront expulsé vers la mort. Ce projet de loi ne va mener qu’à une plus grande précarisation de ces populations, les éloignant des structures de prévention, de dépistage et de soin et ainsi constituer un obstacle supplémentaire pour atteindre les objectifs 2020/2030.

En tant qu’acteurs et actrices de la santé, il est de notre devoir de nous y opposer fermement. Le financement des programmes de santé dans le Sud reste fragile et soumis aux aléas politiques et à l’austérité budgétaire.

Encore un million de personnes qui meurent chaque année du Sida dans le monde. En Afrique de l’Ouest et du Centre, nous sommes encore trop loin des trois 90. Ce sont huit enfants séropositifs sur dix qui n’ont pas accès au traitement.

Cette situation n’est pas tolérable, notre colère et notre volonté de mettre fin à cette injustice est et sera sans limite.

La France doit augmenter sa contribution au Fonds Mondial

Tous les moyens de mettre fin à l’épidémie existent désormais, mais la lutte est loin d’être finie. C’est au contraire le moment de mettre toutes les ressources disponibles et les moyens humains et structurels nécessaires, à la disposition de la lutte mondiale contre le sida. La conférence de reconstitution du Fonds Mondial doit se tenir l’année prochaine, tous les pays ainsi que la France doivent augmenter leur contribution au risque de voir la crise sanitaire s’accentuer.

A titre de comparaison, les 7 milliards qu’il manque pour arriver aux objectifs de 2030, ne représentent qu’1,5 % du budget militaire mondial annuel. Où sont nos priorités ?

Source: vih.org

A l’occasion du 1er décembre 2017, le Crips Île-de-France et Vih.org ont réalisé une serie d’affiches à partir de leur brochure commune «Le VIH en 2017 : les clefs pour comprendre».

Déclinant les principaux thèmes de la brochure, les affiches affichaient un message clair et actualisé sur la prévention et la lutte contre le VIH/ sida .

  • La prévention du VIH/sida en 2018
  • Une personne traitée ne transmet pas le VIH
  • Un médicament pour protéger les personnes les plus exposées au VIH

  • Se dépister régulièrement, et après toute prise de risque, c’est important!
  • Vivre bien avec le VIH
  • La fin de l’épidémie est-elle envisageable?

 

Cette exposition a été concue pour être exposée en moyen format dans des lieux publics. Seuls quelques exemplaires ont été imprimés à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida 2017.

Source : jim.fr

Pour s’intéresser à l’état de santé des personnes dites « LGBTQI » (pour Lesbiennes, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe), il faut d’abord s’accorder sur quelques données. Les personnes qui ont eu des « pratiques homosexuelles » dans l’année sont relativement peu nombreuses : 1 % pour les hommes et seulement 0,3 % pour les femmes (sur la vie entière, 3 % pour les hommes et 2 % pour les femmes).

Il s’agit donc d’un sujet complexe qui touche une petite minorité. Et oui, on retrouve dans cette population LGBTQI des spécificités sur le plan épidémiologique. Il faut surtout retenir qu’il s’agit d’une population souffrant de plusieurs fragilités : sur le plan des violences (3 à 4 fois plus d’agressions verbales chez les hommes homosexuels que chez les hétérosexuels), sur le plan de la santé mentale (plus de 70 % de consommation de drogue, 20 % d’antécédent de tentative de suicide), et enfin sur le plan du risque infectiologique avec encore actuellement 12 % d’infection par le VIH en France parmi les homosexuels masculins.

L’enjeu du dépistage 

L’infection par le VIH est très concentrée actuellement en France, avec 2 600 cas (sur les 6 000 nouveaux cas annuels) survenant chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH). Il y a également une concentration géographique : la moitié des nouveaux cas surviennent en Ile-de-France, et on compte 8 fois plus d’infections à Paris intramuros que pour le reste du territoire. Les homosexuels parisiens représentent à eux seuls 10 % des nouvelles contaminations. On estime qu’environ 25 000 personnes (dont 4000 à Paris) sont infectées par le VIH sans le savoir.

On a donc un recours encore insuffisant au dépistage, y compris dans la population des homosexuels masculins, avec un retard au diagnostic de 2,9 années en médiane. Un quart des nouveaux cas de 2016 n’avaient jamais été dépistés auparavant. Pour rappel, on recommande désormais dans cette population un dépistage tous les trois mois (voir le site vihclic.fr). La question du dépistage est d’autant plus importante qu’elle conduit rapidement à un traitement induisant un contrôle virologique, et qu’un ARN VIH indétectable confère un risque « nul » de transmission du VIH. Les médecins généralistes ont un rôle à jouer dans la facilitation du dépistage, en proposant par exemple des tests rapides en cabinet, ou en délivrant gratuitement des autotests.

Depuis deux ans, en plus du dépistage régulier, la PreP (bithérapie antirétrovirale préventive pour les sujets les plus à risque) est une arme à utiliser contre le VIH et est remboursée par l’assurance maladie. Elle peut être utilisée en prise continue (un comprimé par jour, avec première prescription hospitalière) ou occasionnellement. On estime qu’environ 8 à 9000 personnes y ont recours actuellement en France.

Quel accès aux soins pour les personnes homosexuelles ?

Mais au-delà de ces problématiques de santé publique, il demeure la question de l’accès aux soins des personnes LGBTQI. En interrogeant 2235 personnes se disant homosexuelles (1610 femmes et 1625 hommes), on découvre que près d’un sur deux n’ont aucun médecin au courant de leur orientation sexuelle (enquête Egale-MG). On s’étonnera également du fait que 44,9 % des femmes et 33,6 % des hommes pensent qu’il n’existe pas de spécificité de santé liée à leur orientation, et en particulier que 46,6 % des hommes pensent qu’il n’y a pas de vaccin indiqué pour les HSH (pour rappel, il s’agit des vaccins contre le HPV, et l’hépatite A).

Ces problèmes de santé semblent donc insuffisamment connus, les infections sexuellement transmissibles insuffisamment dépistées, et les médecins généralistes peu au courant de l’orientation sexuelle de leurs patients. Le ‘coming-out’ du patient auprès de son médecin apparait déterminé entre autre par le type de médecin consulté, les questions posées par le médecin, l’appréhension d’une discrimination, ou encore le fait de penser que ce n’est pas important et utile.

Faut-il devenir médecin « gay friendly »

Pour Thibaut Jedrzejewsi (Paris), auteur de l’enquête Egale-MG, répondre à cette problématique passe par l’institutionnalisation de la question de la santé des gays et lesbiennes, avec la création envisagée d’une société savante, ainsi que de formations, voire de centres dédiées à la santé gay et/ou lesbienne. Pour autant, la question demeure de la pertinence et des risques qu’il y aurait à ouvrir des soins ouvertement dédié aux « gays ». Quelques centres existent déjà. Ils sont  notamment familiers avec les questions très spécifiques du « slam » et du « chemsex » (consommation de drogues, notamment des drogues de synthèse, dans un contexte sexuel), ou encore habitués à la prescription de la PreP.

Mais si ces initiatives semblent déjà rendre des services (telle que le « 190 » , centre situé dans le quartier du Marais à Paris), il n’en reste pas moins qu’ils courent le risque d’oublier qu’avant tout « notre cœur de métier est de soigner tout le monde », comme le rappelle Marie Hélène Certain, modératrice de la session (voir à ce propos le point de vue du Pr Pierre-Louis Druais, président du collège de médecine générale, interviewé par le JIM il y a quelques jours et qui qualifie la mise en place de médecins spécifiques pour les homosexuels de « connerie » http://www.jim.fr/e-docs/00/02/9B/C5/index.phtml#vimeo-video-iframe).

S’il est sans doute sans inconvénient d’être désigné comme médecin « gay friendly » par telle ou telle association, on en reste pas moins « femme enceinte friendly, enfant friendly… Tout friendly ! » comme le rappelle une jeune médecin généraliste intervenant en fin de session. Il faut surtout être compétent, plus que « friendly », souligne Thibaut Jedrzejewsi, et si l’on veut offrir un meilleur accès aux soins à ces personnes, on peut commencer par simplement apprendre à demander à nos patients s’ils ont « un, une, ou des partenaires sexuels ».

Dr Alexandre Haroche
RÉFÉRENCE
Marie-Hélène Certain (CMG), Gérard Pelé, Thibaut Jedrzejewski, Eve Plenel. Existe-t-il une spécificité du soin pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (LGBTI) ? 12e Congrès de médecine générale France. 5 au 7 avril 2018, Paris.

 

Source : sciencesetavenir.fr

L’Université de Waterloo a mis au point un nouveau moyen de lutter contre la transmission du VIH, un implant vaginal prometteur qui pourrait immuniser les femmes.

L’Université de Waterloo au Canada a mis au point un implant vaginal susceptible de protéger les femmes de l’infection au virus du Sida (VIH). L’étude a été publiée par le Journal of Controlled Release

le 13 mars 2018. Cet implant novateur utilise une stratégie particulièrement rusée.

Rendre les lymphocytes inactifs face au VIH

Lorsque le VIH entre dans un nouvel organisme, il vise en priorité les cellules du système immunitaire. Il vise en particulier les lymphocytes T qui sont dépêchés pour combattre le virus envahisseur. Les lymphocytes étant mobilisés pour l’affronter, le VIH les contamine, ce qui lui permet de se reproduire. C’est le début du processus d’infection. Mais si les lymphocytes T ne réagissent pas à l’arrivée du virus de l’immunodéficience humaine, s’ils restent tranquillement l’arme au pied et ne viennent pas l’affronter, cela diminue le nombre de cellules que le virus VIH peut contaminer. Dans ce cas, l’infection n’est pas transmise.

Les auteurs ont pu constater ces situations de réponse immunitaire faible chez des travailleuses du sexe kényanes. Ces femmes ont eu des rapports sexuels avec des clients séropositifs, mais n’avaient pas contracté le virus, en raison de l’absence de réaction de leurs lymphocytes. Elles étaient naturellement immunisées. L’idée est donc venue d’induire artificiellement, de manière médicamenteuse, et directement sur le lieu de l’infection, une telle absence de réaction.

Les lymphocytes sont donc immunisés localement

L’implant vaginal imaginé par l’équipe affecte grossièrement la forme d’un T transparent. Il est composé de deux bras souples permettant la mise en place et d’un tube creux contenant de l’hydroxychloroquine. Celle-ci est disséminé lentement à travers le matériau poreux qui compose le corps de l’implant. L’hydroxychloroquine – initialement un médicament contre le paludisme,- est alors absorbé par les parois de l’appareil génital. La diffusion de cette molécule entraîne une atténuation sensible de l’activation et l’inflammation des lymphocytes T vaginaux. Localement, les lymphocytes sont donc immunisés, puisqu’ils ne réagissent pas au VIH, ne vont pas le combattre et donc ne sont pas contaminés par lui. Bien que les tests n’aient été menés jusqu’ici que sur des lapins, les résultats se sont montrés prometteurs. Ils permettent d’envisager de nouvelles stratégies de prévention afin de réduire l’infection par le VIH.

Afin de répondre aux besoins de ces usagers de disposer d’un outil en ligne, facile d’utilisation, mis à jour régulièrement et qui récapitule l’ensemble des interactions connues avec les traitements antirétroviraux, Actions Traitements s’apprête à lancer sa deuxième application : AT MedInfo. Cette application permettra de vérifier les interactions médicamenteuses entre les AntiRétroViraux (ARV, utilisés pour le VIH) ou les Antiviraux à Action Directe (AAD, utilisés pour l’hépatite C), et les médicaments les plus prescrits.

Après avoir refondu entièrement son site internet et développé de nouveaux outils numériques (réglette d’interactions, info-rétroviraux, annuaire géolocalisé), Actions Traitements va plus loin dans la digitalisation de ses activités. En proposant aux Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) de nouveaux outils numériques, en particulier, une application (AT MedInfo) favorisant le bon usage des traitements accessible sur smartphone.

S’il s’agit d’accompagner les usages de la population française (pas moins de 20 millions de smartphones achetés en 2015 en France), il s’agit surtout de répondre spécifiquement, avec les compétences thérapeutiques qui sont les nôtres, aux besoins des PVVIH. Ces dernières, selon une enquête menée par Sida Info Service 2015, sont déjà nombreuses à utiliser des applicatifs mobiles. Cependant, si des outils, notamment de rappel de prise, existent, rien n’est spécialement conçu pour apporter des fonctionnalités pratiques facilitant, au quotidien, la vie des PVVIH et la gestion de leurs traitements.

Notre objectif est ici de reprendre ce qui a fait le succès de notre réglette d’interactions numérique accessible depuis notre site web. D’usage simple et intuitif, facile d’accès pour les patients, AT MedInfo a pour ambition de recenser, sous leur nom commercial et leur DCI, toutes les spécialités les plus courantes et les plus susceptibles d’être prescrites aux PVVIH et d’en évaluer les interactions avec les traitements ARV et AAD dispensés aujourd’hui.

Une appli pour favoriser le bon usage des ARV et des AAD 

L’objectif est de proposer une solution numérique, à tout moment accessible depuis son Smartphone d’accompagnement thérapeutique des PVVIH et des professionnels de santé afin de favoriser le bon usage des traitements ARV et AAD. Plus qu’une reprise des outils mis en place sur notre site, l’ambition est d’adapter notre réglette au format smartphone (nouveau design) et d’en revoir l’envergure en élargissant au maximum la base des substances actives référencées.

Pour augmenter sa base d’interactions, Actions Traitements, avec l’aide de pharmaciens référents, a travaillé selon deux axes :

– l’ajout des nouveaux ARV et AAD nouvellement disponibles depuis 2015 ;

– la mise à jour de la base pour y lister les médicaments les plus prescrits, les drogues disponibles en France et les produits « phyto » ou en vente libre ayant des interactions avec les ARV / AAD.

Une application : deux grandes fonctionnalités !

  1. La réglette d’interactions médicamenteuses : la Réglette d’interactions médicamenteuses, adaptée au format d’une application, permettra de vérifier la compatibilité de ses traitements, ARV contre le VIH et des antiviraux contre le VHC, avec les médicaments couramment prescrits au quotidien ainsi que les drogues récréatives et produits « phyto ».

Les médicaments sont présentés sous leur nom commercial et leur DCI (Dénomination Commune Internationale, soit le nom de la molécule ou principe actif) ). Les drogues sont, elles, présentées soit sous le nom de la substance psychoactive, soit sous leur nom d’usage. Il suffira de choisir dans un menu déroulant le médicament qu’il souhaite prendre pour que lui soit signalé le risque d’interaction, grâce à un code couleur simple (Rouge, orange, vert), avec son traitements ARV et/ou son traitement AAD.

  1. Le bon usage, « mon compte » : en complément, l’application proposera à ses usagers de renseigner un espace personnel (« Mon compte »), avec des informations diverses qui resteront complètement anonymes et confidentielles. Sur la base de ces informations, le module définissant les interactions et « mon traitements » seront automatiquement configurés. De même, l’application générera dans un format adapté, l’Infocarte correspondant aux traitements du patient.

 

A qui s’adresse l’appli « AT MedInfo » ?

L’appli s’adresse à toutes les PVVIH sous traitements. Elle s’adresse aussi aux professionnels de santé, notamment aux médecins et pharmaciens, qui souhaitent vérifier la compatibilité des prescriptions avec le traitement ARV ou AAD de leurs patients.

Nous avons besoin de vous ! 

Le développement de l’application « AT MedInfo » est bientôt terminée et nous allons passer à la phase de test. Nous recherchons donc des personnes vivant avec le VIH et/ou l‘hépatite C qui souhaiteraient devenir testeurs / testeuses de cette appli. L’objectif est d’en vérifier le fonctionnement et de s’assurer qu’il n’y a pas de bug majeur dans ses fonctionnalités.

La phase de test durera tout le mois de mai 2018. Si vous êtes intéressé-e-s, merci de contacter directement Sehade Mahammedi par mail (smahammedi@actions-traitements.org) ou téléphone 01 43 67 94 97. Elle vous contactera alors pour vous expliquer la marche à suivre.

Source : Le Quotidien du Médecin

Plusieurs associations de patients ont signalé des erreurs de dispensation de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP).

Le Cespharm et l’association AIDES mettent à la disposition des pharmaciens un guide pour accompagner la délivrance de la PrEP en pharmacie.

« Les erreurs de délivrance de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) en générique se multiplient dans les pharmacies », alertait récemment l’association Actions traitements. Il y a quelques semaines l’Ordre des pharmaciens appelait également à la vigilance lors de la dispensation d’un traitement de PrEP en pharmacie.

Accompagner la dispensation de la PrEP en pharmacie

Afin de guider les pharmaciens dans la délivrance de ces médicaments, le Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm) et l’association AIDES viennent d’élaborer une brochure d’information à leur intention. « Au fil de ses 16 pages, ce document intitulé « La prophylaxie pré-exposition au VIH – Accompagner sa dispensation en pharmacie », détaille notamment ce qu’est la PrEP, à qui elle s’adresse, sa place dans le dispositif de prévention du VIH et les schémas de prise de cette prophylaxie », explique le Cespharm (télécharger le document en cliquant ici).

Actions Traitements a conçu une application AT-PrEP pour accompagner et conseiller les usagers de la PrEP. C’est une application qui se présente comme un « coach » et qui génère des rappels de prise des comprimés pour les usagers en schéma continu ou en schéma de prise à la demande. Un outil d’observance élaboré et certifié par professionnels de santé. AT-PrEP est disponible sur toutes les stores (Appstore et Playstore).

Source : lequotidiendumedecin.fr

Alcool, tabac, cancer, hépatite C… : 25 mesures pour faire de la prévention une réalité

Le gouvernement a dévoilé ce 26 mars 25 mesures pour « rester en bonne santé tout au long de sa vie », qui constituent le premier volet de la Stratégie nationale de santé, intitulé « Priorité prévention ».

« Pour la première fois en France, c’est l’ensemble du gouvernement qui s’engage résolument pour que la prévention ne soit plus seulement un concept, mais une réalité », écrit le Premier ministre Édouard Philippe, rappelant que la mortalité évitable et prématurée est trop élevée en France. La ministre de la Santé Agnès Buzyn insiste, elle, sur la lutte contre les inégalités de mortalité et de morbidité, « inacceptables ».

Les actions de « Priorité prévention », qui sont classées selon les âges de la vie (et non par thématique, comme alcool, nutrition, etc.), représentent un investissement de 400 millions d’euros pour cinq ans.

Sensibilisation tous azimuts pour les femmes enceintes

Le plan prévoit une supplémentation systématique en acide folique (vitamine B9) des femmes au moins 4 semaines avant la conception, et durant les deux premiers mois de grossesse afin de réduire l’incidence des anomalies de fermeture du tube neural.

Pour lutter contre les consommations à risque, le pictogramme « interdit aux femmes enceintes » devrait gagner en visibilité sur les bouteilles d’alcool en 2019. Les futures mères auront à leur disposition des auto-questionnaires sur leur consommation d’alcool, de tabac et de cannabis, lors de l’entretien prénatal précoce ; informations et messages clefs leur seront aussi diffusés tout au long de leur grossesse.

D’ici à fin 2018, un site d’information du public (Santé publique France/ANSES) sera lancé sur Internet pour prévenir les risques d’exposition aux produits chimiques dont les perturbateurs endocriniens, assorti d’une campagne de communication.

Prévenir IST, alcool, tabac, audition chez les jeunes 

Le gouvernement entend mieux construire le parcours de santé des enfants de 0 à 6 ans grâce à la diffusion du carnet de santé numérique en 2018, la dématérialisation des certificats de santé de l’enfant d’ici à 2020, et l’expérimentation sur trois territoires d’un parcours « santé – accueil – éducation ».

Pour réduire le surpoids et l’obésité, l’expérimentation lancée dans 4 départements (Nord, Pas-de-Calais, Seine-St-Denis, Réunion) sera poursuivie ; le forfait permettant au médecin traitant de l’enfant de prescrire des consultations diététiques, des bilans d’activité physique ou des consultations psychologiques sera complété par la proposition d’activité physique.

Une centaine de postes d’assistants spécialistes « outre-mer » seront créés pour renforcer l’offre médicale dans les territoires ultramarins.

À l’école, les programmes de promotion de la santé seront développés, ainsi que des « ambassadeurs élèves » de prévention. Une nouvelle mallette des parents sera revue à la prochaine rentrée. Des partenariats entre collèges, lycées et consultation jeunes consommateurs (CJC) seront favorisés. Par ailleurs, ces CJC verront leurs interventions renforcées sur le territoire, « hors les murs », grâce aux recettes de l’amende forfaitaire pour usage simple de stupéfiant.

Les jeunes qui se retrouvent aux urgences après un épisode de « binge drinking » se verront systématiquement proposer une démarche préventive et une orientation. Les équipes de liaison spécialisées en addictologie (ELSA) des établissements de santé seront renforcées, en lien avec les CJC et les maisons des adolescents.

Dans les régions à forte incidence d’IST, un programme de prévention en santé sexuelle pour les moins de 25 ans devrait être expérimenté en 2019 : son cahier des charges, élaboré en 2018, devrait inclure une carte donnant un accès gratuit à des préservatifs (pass préservatif).

Les 20 examens de santé de l’enfant, aujourd’hui concentrés entre 0 et 6 ans, seront répartis entre 0 et 18 ans, avec la mise en place, à 15-16 ans, d’un repérage des troubles auditifs.

Sevrage tabagique, dépistage hépatite C, cancer du col de l’utérus…

Le forfait d’aide au sevrage tabagique, actuellement de 150 euros par an et par assuré, évoluera vers le remboursement classique. Un premier produit sera inscrit prochainement au remboursement par le gouvernement. En l’attente d’une démarche des laboratoires. Ces mesures seront précisées dans le prochain plan national de réduction du tabagisme.

Pour éliminer l’hépatite C d’ici à 2025 (objectif fixé par l’OMS), le dépistage de proximité sera renforcé avec les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) combiné VIH, VHC, VHB, ainsi que par des actions ciblées d’aller vers, pour les publics prioritaires, et l’ouverture de nouveaux prescripteurs.

Le cancer du col de l’utérus fera l’objet d’un dépistage organisé : toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis ces trois dernières années seront invitées à la faire, remboursement à 100 % à la clef.

La vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine sera généralisée dès 2019.

En matière de nutrition, le Nutri-Score sera étendu à la restauration collective et commerciale à partir de janvier 2020, toujours sur la base du volontariat, et les industriels sont incités à réduire la teneur en sel des aliments, pour tenter d’atteindre l’objectif de moins 20 % de consommation de sel dans la population française.

Le plan prévoit plusieurs mesures à destination des personnes en situation de handicap et de perte d’autonomie : une meilleure prise en compte de la complexité des prises en charges dans les tarifs, la systématisation des bilans de santé à l’âge du départ en retraite, et des bilans bucco-dentaire en EHPAD, une enveloppe de 15 millions d’euros annuel pour la prévention en EHPAD, etc.

Enfin, le plan entérine la création du service sanitaire dès la rentrée 2018.

Plusieurs associations* de défense des personnes LGBT, migrantes et de lutte contre le sida et les hépatites virales se mobilisent contre le projet de loi « Asile Immigration » du gouvernement, porté par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Elles appellent à se rassembler lors d’une action choc le mardi 17 avril à 13h devant le Musée de l’histoire de l’Immigration à Paris (au croisement des avenues Daumesnil et Rousseau, 12eme arrondissement) pour dénoncer les conséquences désastreuses du projet de loi sur les malades étrangers-es et les réfugiés-es LGBT.

Alors que cette année marque les vingt ans de la loi de protection des personnes malades face à l’expulsion et que le monde compte chaque année un million de morts du sida, le projet de loi Asile Immigration va considérablement remettre en cause ce droit acquis par les associations au plus fort de l’hécatombe.

L’article 20 du projet de loi interdira aux personnes séropositives de déposer une demande de titre de séjour pour soins en raison de leur VIH dès lors qu’elles auront demandé préalablement à bénéficier du droit d’asile et qu’elles en auront été déboutées. Or, près de 39% des détenteurs d’un titre de séjour pour soins ont vu auparavant leur demande d’asile rejetée (rapport de la mission IGA-IGAS sur « l’admission au séjour des étrangers malades » de 2013). Cette loi les laisserait ainsi sans recours possible et expulsables vers des pays où elles seraient en danger de mort, faute de traitements et d’un suivi efficaces disponibles.

Les mesures d’allongement de la durée de rétention jusqu’à 135 jours et celles de réduction des délais de demande d’asile et de recours vont restreindre les possibilités pour les personnes de faire valoir leur état de santé, leur orientation sexuelle ou identité de genre comme motifs de séjour, et particulièrement impacter les demandeurs-ses d’asile LGBT.

Qui plus est, ce projet de loi vient totalement en contradiction avec les objectifs fixés par l’Onusida et repris par le ministère de la Santé pour arriver à la fin de l’épidémie de sida d’ici 2030. Il est en effet prouvé (Enquête ANRS – Parcours, 2014) que les politiques répressives créent de la précarité et de l’isolement et sont des vecteurs importants de l’épidémie chez les personnes migrantes (2eme population la plus touchée par le VIH), en les éloignant de la prévention et des soins

Nous resterons donc mobilisés jusqu’à l’abandon du projet de loi Asile Immigration, et la fin de la remise en cause du droit d’asile et du droit au séjour pour soins.

*Associations mobilisées : AIDES, Acceptess T, Actions Traitements, ARCAT, le BAAM, Bamesso et ses amis, Basiliade, Raac-Sida, Sidaction

Source : lequotidiendumedecin.fr

La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a présenté la feuille de route 2018-2020 de la stratégie nationale de santé sexuelle à l’occasion d’un déplacement au Planning familial de Lille. Cette feuille de route comprend 26 mesures, issues des propositions du comité de pilotage placé sous la présidence du Pr Patrick Yeni. Ces mesures visent plusieurs objectifs à l’horizon 2030, dont les principaux sont l’absence de nouvelles infections à VIH et l’élimination des épidémies d’IST.

Un premier train de mesures est concentré sur la communication et la formation dans le domaine de la santé sexuelle, symbolisé par la production d’un plaidoyer interministériel pour promouvoir l’éducation à la sexualité. Des campagnes spécifiques de dépistage du VIH et des IST et des hépatites à destination des populations clés seront organisées en France par les ARS, avec un cahier des charges national précisant leurs objectifs.

Protocole de coopération

Une autre partie de la stratégie vise à améliorer l’offre générale en santé sexuelle avec notamment la mise en œuvre d’un protocole national de coopération entre professionnels, par exemple dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et les centres de planification familiale.

La stratégie comprend également la transformation de la consultation longue « IST/contraception » en une consultation longue plus globale dédiées à la « santé sexuelle » au bénéfice des jeunes filles et garçons. À cet effet, la Haute Autorité de santé sera saisie en vue de produire un référentiel concernant la santé sexuelle à destination des médecins de premier recours.

Santé sexuelle des mineurs : la question de la confidentialité

Le comité de pilotage a identifié plusieurs blocages entravant la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes. Sur la base de leurs préconisations, Agnès Buzyn a annoncé la levée de l’obligation d’accompagnement du mineur par une personne majeure pour une consultation concernant la prévention des IST. Plusieurs mesures visent en outre à garantir l’accès aux méthodes d’IVG, tout en renforçant la confidentialité par la suppression de toute référence dans les relevés de l’assurance maladie, et l’inscription de l’IVG sur la liste des actes pour lesquels l’ayant droit, majeur ou mineur, bénéficie du secret des dépenses.

Le ministère évoque également l’extension des missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) à la prescription de moyens de contraception, à la pratique des vaccinations, au dépistage et au traitement des IST. Cet élargissement de leur périmètre est prévu dans la loi « Orientation et réussite des étudiants ».

Un appel à « projets innovants »

La ministre souhaite aussi accompagner les projets innovants en santé sexuelle, et lancera à cet effet un appel à projet. La stratégie annonce en outre l’arrivée du « pass préservatif » qui va être expérimenté dans plusieurs régions, comme cela avait été annoncé lors de la présentation des 25 mesures pour « rester en bonne santé tout au long de sa vie », en mars dernier. Un bilan de santé global systématique, intégrant la santé sexuelle, va également être expérimenté pour les migrants primo-arrivants. Des mesures plus spécifiques à la santé sexuelle des patients handicapés, âgés, atteints de pathologies chroniques ou de troubles psychiques sont également détaillées.

Concernant les départements d’outre-mer et les villes les plus touchées, la stratégie prévoit de développer des approches communautaires « sur le modèle anglo-saxon » et les actions « hors les murs ».

En ce qui concerne le développement de la recherche, la stratégie entend confier à l’alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), en lien avec l’alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales (ATHENA), la mission de coordination et d’animation de la recherche sur le VIH et les hépatites virales au sein de l’ANRS. La stratégie de santé sexuelle envisage enfin de s’attaquer aux stéréotypes sexistes dans les médias par la création d’une charte d’engagement.

Source : vih.org

A l’occasion de l’AFRAVIH 2018, le professeur Philippe Morlat a présenté la mise à jour du rapport du groupe d’experts regroupant les recommandations pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et la prévention, insistant sur les opportunités que sont la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et le traitement comme prévention (TasP).

Comme c’est désormais établi, il n’y plus d’actualisations annuelles ou bisannuelles du «Rapport Morlat» dans son entièreté mais des mises à jour progressives et régulières des chapitres du document de référence en France sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et la prévention de l’épidémie. Le Pr. Philippe Morlat a ainsi présenté les dernières nouveautés du rapport à l’occasion de la session «Late Breakers» de l’AFRAVIH 2018, qui s’est tenue à Bordeaux du 4 au 7 avril 2018.

Le médecin bordelais a commencé par rappeler les comorbidités restaient importantes chez les personnes vivant avec le VIH: 43% des personnes vivant avec le VIH fument contre 30% dans la population générale et, avec l’allongement de la durée de vie grâce aux derniers traitements, ce sont désormais les risques de surpoids que les médecins doivent surveiller chez les patientes et leurs patients. Ainsi, en Aquitaine, c’est presque la moitié des personnes dans la cohorte VIH+ (ANRS CO3) qui est concernée par l’hypertension.

Dépistage du VIH

Cascade de la prise de l'infection VIH en charge en France

Cascade de la prise de l’infection VIH en charge en France

Philippe Morlat a commencé par rappeler que l’un des principaux problème de la France face au VIH/sida était le déficit de dépistage (voir ci-dessus). Ainsi, parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ( HSH ), 16% ignorent qu’ils vivent avec le VIH. C’est à ce titre que le groupe d’expert a souhaité évoluer les recommandations concernant le dépistage du VIH. Pour les populations clés —HSH, UDI et personnes originaires d’une zone géographique à forte prévalence d’infection VIH—, un dépistage annuel est toujours recommandé, mais un dépistage tous les 3 mois est désormais recommandé pour les HSH à haut risque d’exposition, particulièrement chez ceux séjournant en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône Alpes et dans les départements français d’Amérique. 

Dans une intervention à la même AFRAVIH, Annie Velter a rappelé que le déficit de dépistage est particulièrement aiguë chez les HSH: D’après les premiers chiffres de l’Enquête Rapport au sexe, réalisée entre mi-février et fin mars 2017, seuls 53% des HSH ont réalisé un test dans la dernière année, et pire, 17% d’entre eux n’ont jamais effectué de test de dépistage du VIH au cours de leur vie. Des chiffres préoccupants, qui s’expliquent en partie par la proportion de jeunes HSH ayant répondu à l’enquête.

Recours au test de dépistage VIH chez les HSH sexuellement actifs, non séropositifs, ERAS 2017 (Poster AFRAVIH 2018)

Recours au test de dépistage VIH chez les HSH sexuellement actifs, non séropositifs, ERAS 2017 (Poster AFRAVIH 2018)

En population générale, la recommandation est toujours d’au moins une fois dans la vie entre 15 et 70 ans, et dès qu’une opportunité se présente chez les hommes et dans les régions à plus forte prévalence. Les différentes modalités de —par un professionnel de santé, une association ou à l’initiative de l’individu lui-même— doivent toutes être encouragées.

Personnes ignorant leur séropositivité en 2013

Personnes ignorant leur séropositivité en 2013

Philippe Morlat a rappelé que les lieux de dépistage sont multiples: dans une structure associative, enCeGIDD , chez les médecins libéraux, en ças de passage par le urgences hospitalières, grâce à la médecine du travail ou universitaire, dans un laboratoire d’analyse biologiques, en autotest en pharmacie, ou lors de séjours hospitaliers grâce à des tests en «opt-out» qui doivent être considérés.

A chaque fois, le dépistage du partenaire doit être un objectif, ainsi que le dépistage conjoint du VHB et du VHC.

Dépistage des IST  

Le groupe d’expert recommande désormais un dépistage par PCR les Chlamydia / Gonocoques éventuelles chez les femmes de 15 à 25 ans et chez les hommes de 15 à 30 ans, un dépistage qui doit être renouvelé tous les ans en cas de rapports sexuels non protégés par un préservatif avec un nouveau partenaire. En ce qui concernant les frottis cervicaux, ils doivent rechercher les lésions HPV-induites. Si deux frottis sont normaux à un an d’intervalle, les experts recommandent une recherche tous les trois ans entre 25 et 65 ans.

La sérologie syphilis est désormais recommandée au moins une fois par an pour les personnes exposées, et un test PCR de dépistage des gonocoques / Chlamydia tous les trois mois.

Pour les travailleuses et travailleurs du sexe, une sérologie syphilis annuelle est recommandée.

Prevention et PreP

Le groupe d’experts rappelle l’importance des ressources diversifiées de prévention, et en particulier l’importance de faciliter le recours à la prévention biomédicale, rappelant que «la combinaison de ces interventions ainsi que l’augmentation de leur couverture au sein des populations clés sont essentielles pour infléchir la dynamique des contaminations», tout en rappelant le besoin de moyens supplémentaires pour favoriser le déploiement à l’échelle.

L’importance du Treatment as Prevention, ou Tasp , est une nouvelle fois confirmée dans la stratégie de lutte contre l’épidémie. Philippe Morlat l’a énoncé clairement: Lorsque le partenaire séropositif est sous traitement antirétroviral depuis plus de six mois, a une charge virale indétectable et bénéficie d’un suivi clinique régulier et global (soutien à l’observance, détection et traitement des IST), le risque de transmission du VIH sous traitement est négligeable entre partenaires hétérosexuels ou homosexuels masculins. Pour le groupe d’experts, «Cette information sur un risque devenu négligeable doit être largement diffusée, auprès des personnes vivant avec le VIH mais également du grand public».

Pour la Prep, la prophylaxie pré exposition, le groupe d’expert recommande désormais de la proposer à toute personne HSH ou trans* non infectée par le VIH, bien sûr, et considérée à haut risque d’infection. Mais elle doit également être proposée devant des situations individuelles qui le justifieraient : toute personne en situation de vulnérabilité exposée à des relations non protégées ou le partenaire d’un couple sérodifférent en l’absence de traitement ARV efficace chez le ou la partenaire séropositive. Les adolescents à risque élevé d’acquisition du VIH par voie sexuelle doivent également avoir accès à la Prep.

En l’état actuel des connaissances, la PrEP en discontinu n’est toujours pas recommandée à d’autres populations exposées que les HSH, adultes et adolescents, mais le groupe d’experts recommande la poursuite des recherches visant l’amélioration des connaissances sur les schémas de prise.

Plus généralement, tout doit être fait pour faciliter l’entrée dans un protocole de Prep des personnes qui peuvent en bénéficier.

Traitement post-exposition

Le Tasp est désormais pris en compte de manière claire: le traitement post-exposition n’est plus recommandé quand le statut du partenaire est connu, et qu’il est séropositif sous traitement indétectable. L’ensemble des configurations possibles face au TPE sont résumés ci-dessous.

Indication de TPE après exposition sexuelle

Indication de TPE après exposition sexuelle

Suivi de l’adulte vivant avec le VIH

Ce nouveau chapitre du rapport du groupe d’expert propose une approche individuelle simplifiée du bilan biologique annuel, en se rapprochant des recommandations de la populations générale. Ainsi, la numération des CD4 et des CD8 n’est plus recommandée que tous les deux ans si la charge virale est inférieur à 50 copies par mL sur la période et si les derniers examens montraient un nombre de CD4 supérieur à 500/mm3. Pour les bilans biologiques intermédiaires, le dosage de l’ARN VIH plasmatique pour obtenir la charge virale peut suffire.

Le rapport recommande de renouveler tous les 3 ans la mesure de la glycémie, à surveiller après 45 ans, si les chiffres étaitent initialement normaux. Le bilan lipidique, à fait au début de la prise en charge et 6 mois après initiation ou modification d’un traitement ARV, est à renouveler tous les 5 ans si initialement normal.

Une recherche d’IST doit être effectuée à chaque bilan, y compris une sérologie syphilis, chez les sujets exposés au risque d’infections.

Prise en charge et dépistage du cancer

Un examen proctologue est recommandé de manière régulière, et chez les femmes, une cytologie cervico-utérine tous les 3 ans, une fois les premières années de suivi médical passées.

Désir d’enfant et grossesse 

Là encore, le Tasp est pris en compte : dans le cas d’une procréation naturelle avec une ou un partenaire séropositif indétectable, la Prep n’est pas recommandée pour le partenaire. Et si la charge virale de la mère séropositive est inférieure à 50 copies/mL, l’accouchement par voie basse peut être prévu.

Accès aux soins et qualité de vie

Le groupe d’expert souhaite que se mette en place un dispositif public d’interprétariat médico-social professionnel pour les publics non francophones, accessible à tous les acteurs médico-sociaux, avec un financement pérenne, et également des programmes de prévention primaire de l’infection par le VIH, notamment pour les migrants d’Afrique subsaharienne dont une large part se contamine en France (comme montré dans l’étude PARCOUR).

Les autres points discutés dans ce chapitre sont peut-être ceux qui soulignent le plus le chemin qui a été parcouru ces dernières années dans la prise en charge de l’infection VIH. Le groupe d’expert recommande en effet d’apporter une attention particulière aux personnes qui, désormais, vieillissent avec le VIH. Le rapport recommande ainsi que les personnes séropositives préparent le plus tôt possible le calcul de leurs droits aux différents régimes de retraite avec l’aide d’un conseiller retraite. Il faut également que soit intégré, dans le suivi social des personnes vivant avec le VIH (PvVIH), l’information sur les dispositifs de ressources et d’hébergement ou de maintien à domicile afin de leur garantir des conditions de vie dignes dans leurs vieux jours.

Les personnels des maisons de retraite et des établissements d’hébergements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) doivent de leur côté pouvoir être formés sur les spécificité de l’accueil des PVVIH. Enfin, le groupe recommande que le financement des médicaments coûteux, dont les antirétroviraux, soit assuré dans les EHPAD, afin de ne plus être un frein à l’admission des PvVIH.