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Source : Seronet.info

Le 31 mai, c’est la Journée mondiale de lutte contre le tabac. Cette journée est pilotée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires dans différents pays. La Journée sert évidemment à souligner les risques sanitaires et autres risques associés au tabagisme. Elle sert également à plaider en faveur de politiques efficaces pour réduire la consommation de tabac. A cette occasion, Seronet vous propose un point sur quelques annonces faites en France et revient sur le thème de la Journée 2018 qui a pour thème : tabac et maladies cardiovasculaires.

Tabac et VIH : une association qui fâche

L’information n’est pas nouvelle ; elle mérite néanmoins d’être rappelée. Le tabagisme doublerait le risque de mortalité pour les personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral (ARV). Une étude publiée dans la revue « Aids » a en effet constaté que les personnes qui fument avaient un risque accru de décès par maladie cardio-vasculaire et par cancers non classant sida, dont le cancer du poumon. L’espérance de vie d’un fumeur de 35 ans avec le VIH peut ainsi être réduite de près de huit ans, expliquait déjà en 2015 vih.org (1). Dans cette étude, 18 000 personnes avaient été suivies entre 1996 et 2008 ; 60 % étaient fumeuses. « Le taux de mortalité toutes causes confondues était de 7,9 pour 1 000 personnes exposées par an pour les fumeurs et 4,2 pour 1 000 personnes par an pour les non-fumeurs. Dans l’ensemble, les fumeurs connaissent donc un risque deux fois plus élevé de mortalité par rapport aux non-fumeurs », notait Charles Roncier dans son article. « Près des trois quarts (71 %) des décès enregistrés n’étaient pas liés au sida, le taux de décès non liés au sida étant significativement plus élevé chez les fumeurs (RR = 4,6 par 1 000 années-personnes) que chez les non-fumeurs (RR = 2,6 par 1 000 années-personnes). Les taux de maladies cardiovasculaires, des cancers non-classant sida et de maladies du foie étaient significativement plus élevés chez les fumeurs ». Les données indiquaient aussi que le sur-risque concernait les personnes qui fumaient toujours et pas celles qui avaient arrêté le tabac. Les personnes vivant avec le VIH ne sont pas les seules à avoir intérêt d’arrêter la consommation de tabac, mais elles ont objectivement de sérieuses raisons de le faire et peuvent d’ailleurs s’appuyer sur de nouveaux outils et de nouvelles mesures.

Moi(s) sans tabac : des résultats encourageants pour le vapotage

Chaque année, en France, à l’automne, les autorités sanitaires organisent l’opération Moi(s) sans tabac, une grande opération qui incite à l’arrêt du tabac selon différentes techniques. L’une d’elles est le vapotage. Près de 40 % des personnes ayant choisi le vapotage lors de l’opération Moi(s) sans tabac à l’automne 2017 déclarent ne plus fumer cinq mois après. C’est ce qu’indique une enquête réalisée par l’association Sovape, dont les résultats ont été présentés le 28 mai dernier, indique l’APM. Sur la base de ces résultats, l’association qui promeut la réduction des risques et des dommages appelle les autorités de santé à « prendre leurs responsabilités et soutenir une politique cohérente et efficace d’aide aux fumeurs pour en finir avec la cigarette ». L’association a d’ailleurs rédigé un rapport en ce sens. Sovape a interrogé 652 personnes s’étant inscrites sur un groupe Facebook de « vapoteurs » créé dans le cadre de la campagne Moi(s) sans tabac. Cinq mois après, fin avril, 38 % des personnes interrogées ont déclaré avoir arrêté de fumer et 8 % à avoir réduit leur consommation de cigarettes (6 % de moitié, 2 % quelques cigarettes). Elles étaient 1 % à déclarer fumer autant qu’avant. Sovape estime que ces résultats « ne laissent aucun doute que le vapotage constitue un phénomène de première importance dans le champ du sevrage tabagique ». L’association formule quatre propositions : renforcer significativement la place du vapotage dans l’opération Moi(s) sans tabac ; réviser la réglementation sur les interdictions (publicité) qui portent atteinte au public en bloquant l’information sur le vapotage ; abolir les mesures contre-productives qui limitent les conditionnements des produits du vapotage et le taux de nicotine autorisé ; lancer un plan de formation pragmatique pour l’accompagnement à l’arrêt tabagique avec le vapotage à destination des acteurs de terrain médicaux et socio-sanitaires, en s’appuyant notamment sur les connaissances des usagers-experts.

Fonds de lutte contre le tabac : 590 millions d’euros pour cinq ans

Le fonds de lutte contre le tabac (créé en 2017) va être doté de 590 millions d’euros sur cinq ans, dont 100 millions d’euros en 2018, a annoncé lez 28 mai dernier la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Elle a consacré une conférence de presse au nouveau programme national de lutte contre le tabac 2018-2022. A cette occasion, la ministre a salué la baisse d’un million de personnes fumeuses quotidiennes observée entre 2016 et 2017. La ministre s’est également félicitée qu’ »après de nombreuses années de stagnation, on observe un recul très important du tabagisme quotidien chez les jeunes de 17 ans ». Elle a également signalé « une baisse conséquente des ventes de tabac de près de 10 % au cours du premier trimestre 2018 ». « Ces premiers résultats sont très encourageants et marquent une rupture », a-t-elle insisté.

France : les grandes lignes du programme national de lutte contre le tabac

Agnès Buzyn a donc présenté le 28 mai dernier les grandes lignes du programme national de lutte contre le tabac (PNLT) pour la période 2018-2022. Ce PNLT « constituera une nouvelle étape dans la lutte contre le tabac et associera des actions sociales, sanitaires, de recherche et économiques », a-t-elle listé, citée par l’APM. D’ici à 2022, le gouvernement veut réduire la part des fumeurs quotidiens chez les 15-75 ans à « moins de 22 % » et « à moins de 20 % chez les adolescents ». Agnès Buzyn a précisé que « 100 millions d’euros seront consacrés par le fonds le lutte contre le tabac géré par la Caisse nationale d’assurance maladie [Cnam] aux premières actions du plan », en 2018. Au global, « 590 millions seront consacrés par le fonds, d’ici 2022, au renforcement de la prévention en matière d’addictions », a-t-elle ajouté. Le nouveau plan comporte quatre axes principaux. Le premier concerne « la protection des enfants pour éviter l’entrée dans le tabagisme ». « Des appels à projets vont être lancés, financés par le fonds de lutte contre le tabac, dont un appel à projet national intitulé « mobilisation de la société civile », « pour renforcer la prévention et la promotion de la santé et favoriser la dénormalisation du tabac », a détaillé Agnès Buzyn. Par ailleurs, des appels à projets régionaux seront diffusés pour que les Agences régionales de santé (ARS) déclinent la lutte contre le tabac « au plus près des territoires » dans le cadre de leur programme régional. Le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé (DGS), a précisé lors de la conférence de presse du 28 mai que les ARS disposeront de financements supplémentaires pour travailler sur trois axes principaux : « la protection des jeunes, l’aide aux fumeurs pour s’arrêter de fumer et l’amplification d’actions auprès des publics prioritaires ». L’axe 2 du PNLT vise « à  encourager et accompagner les fumeurs pour aller vers le sevrage », a résumé Agnès Buzyn. Le troisième axe du plan « se concentre sur l’économie du tabac », a annoncé la ministre. « Au-delà de la hausse de la fiscalité que nous avons portée (…) et qui porte déjà ses fruits, nous agissons aussi au niveau européen en travaillant sur une évolution du cadre fiscal européen », a-t-elle assuré. Enfin, le quatrième axe vise « à  surveiller, évaluer, faire des recherches et diffuser les connaissances relatives au tabac », a souligné la ministre. L’Institut national du cancer (Inca) et l’Institut de recherche en santé publique (Iresp) portent conjointement un appel à projet, financé par le fonds de lutte contre le tabac, destiné à la communauté des chercheurs. « Sur les 100 millions d’euros [du fonds en 2018], 14 millions d’euros vont être ciblés sur des appels à projets dans le domaine de la recherche et de l’évaluation », a précisé le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie, Nicolas Revel.

Des substits nicotiniques désormais remboursables sur prescription médicale

Il y a quelques jours. Le ministère de la Santé a indiqué que plusieurs traitements de substitution nicotinique étaient désormais remboursables sur prescription médicale — « avec le bénéfice du tiers payant en officine », a rappelé la ministre de la santé le 28 mai. C’est-à-dire qu’un médecin peut désormais prescrire des traitements de substitution nicotinique (gommes et patchs) qui sont remboursés à 65 % par la Sécurité sociale depuis le 20 mai. L’un est la gomme à mâcher Nicotine EG (14,14 euros la boîte), l’autre est le patch NicoretteSkin (28,55 euros). Des prix uniques ont été fixés. Ces traitements sont donc remboursés à 65 % par l’Assurance maladie. Certaines complémentaires remboursent le reste. Ce système est beaucoup plus souple et permet surtout l’accès de toutes et tous à ces produits de substitution. Les personnes n’ont plus l’obligation d’avancer les frais jusqu’à hauteur de 150 euros par an et par personne comme auparavant. Le forfait de 150 euros va donc disparaître au profit de ce nouvel accès sur prescription, mais il reste maintenu jusqu’à fin 2018. « Le remboursement par la sécurité sociale, de méthodes de substituts nicotiniques, que ce soit une gomme à mâcher ou un patch, est un acquis, réellement, puisqu’il n’y aura plus de frein financier à l’accessibilité de ces méthodes. Je tiens à dire que cela marque un tournant, a rappelé la ministre lors de sa conférence de presse. Un outil de prévention va être remboursé par la Sécurité sociale et c’est réellement la politique que je souhaite porter aujourd’hui, qu’il n’y ait pas de rupture entre la prévention et les soins », a-t-elle insisté.

Journée mondiale sans tabac 2018 : tabac et maladies cardiovasculaires

Chaque année, le 31 mai, l’Organisation mondiale de la santé et ses partenaires marquent la Journée mondiale sans tabac, en soulignant les risques sanitaires et autres risques associés au tabagisme cette année, ils mettent l’accent sur le lien entre tabac et maladies cardiovasculaires.

Le tabagisme est un important facteur de risque pour l’apparition de cardiopathies coronariennes, d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies vasculaires périphériques, note l’OMS dans un communiqué. Les maladies cardiovasculaires tuent davantage de personnes que toute autre cause de décès dans le monde, et la consommation de tabac ainsi que l’exposition au tabagisme passif contribuent à raison d’environ 12 % de tous les décès dus à une maladie du cœur. Le tabagisme est la deuxième cause principale de maladie cardiovasculaire, après l’hypertension artérielle. L’épidémie mondiale de tabac tue plus de sept millions de personnes chaque année, dont près de 900 000 sont des non-fumeurs qui meurent parce qu’ils ont été exposés au tabagisme passif. Près de 80 % du plus d’un milliard de fumeurs que compte la planète vit dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, où la charge de morbidité et de mortalité liée au tabac est la plus lourde. Cette année, l’OMS entend notamment « souligner les liens entre l’utilisation de produits du tabac et les maladies cardiovasculaires et cardiopathies », « sensibiliser davantage le grand public à l’impact de la consommation de tabac et au tabagisme passif sur la santé cardiovasculaire ».

On l’a vu : les chiffres sont souvent sinistres, mais ils permettent un contrepoint utile aux arguments du lobby du tabac (fabricants comme vendeurs). Ils donnent un bon aperçu de l’enjeu de santé publique qu’est le tabagisme. Certaines données indiquent aussi que des politiques de santé ont leur efficacité. Pour ne pas finir sur une note trop désespérante, l’OMS a eu la bonne idée de lister (à partir des résultats d’études scientifiques) les principaux avantages de l’arrêt du tabac. Arrêter de fumer présente pour toutes les personnes qui fument des avantages immédiats et à long terme pour leur santé :

  • dans les vingt minutes qui suivent l’arrêt du tabac, votre rythme cardiaque et votre pression sanguine diminuent ;
  • dans les douze heures suivantes, votre taux sanguin de monoxyde de carbone redevient normal ;
  • au bout de deux à douze semaines, votre circulation s’améliore et votre fonction pulmonaire augmente ;
  • dans les un à neuf mois, la toux et l’essoufflement diminuent ;
  • dans l’année, votre risque de cardiopathie coronarienne diminue de près de moitié ;
  • dans les cinq ans, votre risque d’accident vasculaire cérébral redevient le même que pour un non-fumeur cinq à quinze ans après l’abandon du tabac ;
  • dans les dix ans, votre risque de cancer du poumon tombe à près de la moitié de celui d’un fumeur et votre risque de cancer de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, de la vessie, du col de l’utérus et du pancréas diminue ;
  • dans les quinze ans, le risque de cardiopathie coronarienne redevient le même que pour un non-fumeur.

Les personnes de tous âges qui souffrent déjà d’un problème de santé lié au tabagisme peuvent tout de même ressentir des bienfaits en cessant de fumer. Quels avantages par rapport aux personnes qui continuent de fumer :

  • à environ 30 ans : on enregistre un gain de près de dix ans d’espérance de vie ;
  • à environ 40 ans : on enregistre un gain de neuf ans d’espérance de vie ;
  • à environ 50 ans : on enregistre un gain de six ans d’espérance de vie ;
  • à environ 60 ans : on enregistre un gain de trois ans d’espérance de vie.
  • suite à l’apparition d’une maladie potentiellement mortelle : les personnes qui cessent de fumer après une crise cardiaque réduisent leurs chances de récidive de 50 %.

 

(1) : Smoking doubles risk of death for patients taking HIV therapy.
1.Helleberg M et al. Smoking and life expectancy among HIV-infected individuals on antiretroviral therapy in Europe and North America: the ART Cohort Collaboration. AIDS 28 (online edition). DOI: 10.1097/QAD.0000000000000540 (2014).

Source : le parisien.fr

Environ 700 personnes sont prises en charge pour un traitement contre le VIH dans le département, un nombre stable depuis 15 ans. A Creil, secteur le plus touché, il n’y a plus de centre de dépistage gratuit permanent depuis 2016.

Dans l’Oise, 700 personnes ayant contracté le VIH (Virus de l’immunodéficience humaine*) sont suivies dans les hôpitaux de Compiègne, Beauvais mais aussi à Creil, secteur le plus touché, avec environ 350 patients. Des trois, c’est pourtant la seule ville qui ne propose pas de centre de dépistage gratuit permanent, même si des actions ont lieu, comme ce jeudi au CCAS (10 heures à 15 heures, en face de l’école Jean-Macé).

Pourtant, « le vrai problème, c’est le manque de dépistage », souligne le Dr Jean-Jacques Pik, spécialiste, passé par les hôpitaux de Senlis, Amiens, Creil et Clermont, détaché au Sato (service d’aide aux toxicomanes) et au centre pénitentiaire de Liancourt. « Si l’épidémie a beaucoup régressé dans les années 1990, cela ne baisse plus depuis 15 ans », précise-t-il.

Une situation anormale, alors que le traitement permet aux malades de ne transmettre le virus. Encore faut-il se savoir atteint. Le Dr Pik estime à 1 000 le nombre de porteurs dans le département, soit environ 300 personnes non suivies, susceptibles de propager le VIH. « Chaque année, nous avons 50 à 60 découvertes de séropositivité, une quinzaine seulement étant par contamination récente. »

A l’hôpital de Creil, le centre de dépistage permanent a disparu à l’occasion d’une restructuration administrative, en 2016. « Nous avions les compétences, mais pas les moyens humains et matériels nécessaires au nouveau cahier des charges », regrette Francesca Masson, infirmière d’éducation thérapeutique. C’est elle qui suit au quotidien les 350 patients creillois.

Le rôle essentiel des associations

La difficulté étant de toucher tous les publics. A Creil, « ce sont à 50 % des femmes, alors qu’ailleurs on a plutôt 70 % d’hommes, souligne le Dr Pik. Des patientes souvent d’origine africaine qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas venues en France pour se soigner, la moitié contracte le virus après leur arrivée. » En cause, notamment, les conditions de vie précaires réservées aux migrants.

D’où l’importance des réseaux associatifs. « Nous allons au contact des populations les plus touchées », détaille Virginie Winka, de l’association Aides, financée par l’Agence régionale de Santé (ARS) pour pallier le manque à Creil. « Beaucoup ne feront pas la démarche d’aller voir un médecin. » Jusque-là, cela se passait dans un véhicule, « mais nous sommes en discussion avec le Sato pour tenir une permanence une à deux fois par mois ».

« Accepter, ça prend du temps »

Selon le Dr Pik, si la lutte contre le VIH n’avance plus, « c’est peut-être parce que les gens pensent, à tort, que le combat est gagné ». Afin de sensibiliser, le médecin est à l’origine d’une exposition inaugurée lundi, en mairie d’Avrechy. Une série de portraits de personnes qui vivent avec le virus.

C’est le cas de Tania, une Creilloise de 35 ans arrivée d’Afrique il y a 6 ans. « J’ai appris que je l’avais quelques mois après, je ne m’y attendais pas, témoigne-t-elle. Ma vie s’est brisée, je me suis dit que j’étais foutue. » De longues discussions avec le personnel soignant l’ont rassurée. « Accepter, ça prend du temps. »

Tania : « Aujourd’hui, je suis heureuse »

Le plus dur a été le regard des autres. « Mon copain de l’époque n’a pas supporté. » Aujourd’hui, avec un cachet par jour, elle vit normalement. « Au début, le corps doit s’adapter, les symptômes peuvent être lourds. » Tania s’est battu et désormais, suivie une fois par mois, elle est en couple, en formation, fait du sport… « Je suis heureuse. »

*Le terme Sida étant employé pour une personne ayant développé la maladie, ce qui n’est pas le cas de tous les porteurs du VIH.

Source : catie.ca

Des chercheurs de San Francisco ont étudié la qualité de vie de personnes séropositives de plus de 50 ans.

  • 58 % des participants disaient éprouver un certain degré de solitude.
  • Des recherches antérieures avaient trouvé des liens entre la solitude et un mauvais état de santé.

Grâce aux progrès du traitement, de nombreuses personnes séropositives ont maintenant une espérance de vie quasi-normale et de plus en plus d’entre elles sont en train d’atteindre l’âge d’or. Il est donc important que les chercheurs comprennent mieux les enjeux auxquels cette population fait face.

Une équipe de chercheurs de San Francisco a inscrit 356 personnes séropositives dans une étude afin d’évaluer différents aspects de leur santé et de leur bien-être. Les participants se trouvaient dans la mi- ou la fin de la cinquantaine. Près de 60 % des participants éprouvaient un certain degré de solitude. Les participants souffrant de solitude étaient plus susceptibles de présenter les caractéristiques suivantes :

  • symptômes de dépression
  • consommation d’alcool et de tabac
  • faible revenu
  • mauvaise qualité de vie liée à la santé

Les chercheurs ont affirmé ceci : « Une approche de soins complète incorporant évaluations de la santé mentale et psychosociales avec évaluations cliniques plus traditionnelles sera nécessaire pour améliorer les résultats pour la santé de la population séropositive vieillissante ».

Détails de l’étude

Les chercheurs ont effectué une évaluation de la santé et du bien-être des participants à un seul moment précis aux fins de leur étude. En particulier, ils ont évalué la qualité de vie liée à la santé, le soutien social et la capacité des participants à accomplir leurs activités quotidiennes. Les chercheurs ont utilisé des sondages bien validés et ont également été en mesure d’évaluer les résultats de tests sanguins.

En général, les participants étaient dans la mi- ou la fin de la cinquantaine, 85 % d’entre eux étaient des hommes et 15 % des femmes, et 57 % d’entre eux étaient de race blanche. Environ 70 % des participants étaient des lesbiennes, des gais ou des bisexuels.

Résultats

Un total de 58 % des participants disaient éprouver un certain degré de solitude, dans les proportions suivantes :

  • solitude légère : 24 %
  • solitude modérée : 22 %
  • solitude grave : 12 %

Comparativement aux personnes ne souffrant pas de solitude, les participants qui se sentaient seuls étaient plus susceptibles de présenter les facteurs suivants :

  • consommation de tabac
  • usage problématique d’alcool ou d’autres substances
  • symptômes de dépression
  • mauvaise qualité de vie liée à la santé

Difficultés à accomplir les activités quotidiennes

Les chercheurs ont également évalué la capacité des participants à accomplir les activités de la vie quotidienne comme se laver, faire sa toilette, s’habiller, se nourrir, etc. Les personnes seules qui avaient de la difficulté à vaquer à leurs activités quotidiennes avaient tendance à éprouver les problèmes suivants :

  • faible revenu
  • symptômes de dépression
  • autres problèmes de santé comme des lésions rénales ou hépatiques

Implications générales de la solitude

Dans la présente étude, la solitude était courante et a été signalée par près de 60 % des participants. Certaines études menées auprès de personnes séronégatives ont laissé croire que les personnes âgées souffrant de solitude couraient des risques accrus à l’égard des problèmes suivants :

  • augmentation des taux d’inflammation
  • présence accrue de comportements malsains faisant augmenter le risque de crise cardiaque et d’AVC

Notons cependant que, en raison de la conception des études en question, ces recherches menées auprès de personnes séronégatives ne peuvent pas prouver que la solitude a causé ces résultats. Il se peut plutôt qu’il existe des facteurs plus courants chez les personnes seules qui influencent les résultats de ces études, tels que le tabagisme, le manque d’activité physique et les problèmes de santé mentale non reconnus, non traités ou mal gérés. Il n’empêche que la solitude peut causer de la détresse, nuire à la qualité de vie et même compromettre la santé générale et la survie de la personne, et elle mérite donc plus d’attention.

À retenir

Le taux global de solitude dans cette étude était élevé, soit près de 60 %. Selon les chercheurs, d’autres études menées auprès de personnes séropositives ont fait état de taux de solitude de l’ordre de 30 % à 46 %. La différence entre la présente étude et celles-ci réside dans le fait qu’elle a porté uniquement sur des personnes de plus de 50 ans.                          

Notons que des études sur les personnes séronégatives de plus de 65 ans ont révélé des taux de solitude de 40 % à peu près.

La présente étude a saisi des données à un seul moment dans le temps et fournit les fondations pour la planification d’études à long terme à l’avenir. Selon les chercheurs, les études en question « devraient inclure une plus grande variété de participants, y compris des personnes de régions géographiques diverses (autant urbaines que rurales), des femmes et des personnes ayant contracté le VIH par une voie autre que les contacts entre HARSAH, afin de mieux comprendre la solitude chez une [large gamme] d’adultes vivant avec le VIH ». Les études auront également besoin de trouver des moyens de favoriser les interactions et l’amitié entre les personnes plus âgées.

Ressources de CATIE
Des chercheurs italiens et américains regardent vers l’avenir et explorent les problèmes liés au vieillissement – Nouvelles CATIE
La fragilité, les lésions nerveuses et les chutes chez les personnes séropositives d’âge moyen et plus âgées –   Nouvelles CATIE
Facteurs liés aux chutes chez les femmes d’âge moyen – TraitementActualités 218
La douleur névralgique et les engourdissements – Un guide pratique des effets secondaires des médicaments anti-VIH
Élucider la complexité de la fatigue liée au VIH – Nouvelles CATIE
Des chercheurs albertains mettent en garde contre les coûts grimpants des soins du VIH – Nouvelles CATIE
Problèmes émergents chez les personnes séropositives plus âgées – TraitementActualités 214
Les personnes plus âgées atteintes du VIH font face à des défis particuliers sur le plan de la santé à long terme – Nouvelle CATIE
Danemark – tendances inattendues de l’usage de médecines psychotropes – TraitementActualités 204
La survie s’améliore chez les personnes séropositives plus âgées, mais demeure plus courte que chez la population générale – Nouvelles CATIE
Une étude danoise soulève des questions par rapport au vieillissement accéléré lié au VIH – Nouvelles CATIE
L’infection au VIH à long terme et la qualité de vie liée à la santé – Nouvelles CATIE
Des médecins néerlandais explorent le rapport entre le VIH et le vieillissement – Nouvelles CATIE
Prévalence fréquente de syndromes gériatriques chez certaines personnes séropositives – Nouvelles CATIE
Renforcer le cerveau vieillissant — TraitementActualités 203
Espérance de vie prolongée pour les personnes séropositives en Amérique du Nord – TraitementActualités 200
Le VIH et le vieillissement – Conseils pour vivre en santé à l’intention des personnes séropositives de 50 ans et plus
Santé mentale – Le VIH au Canada : Guide d’introduction pour les fournisseurs de services

Ressources d’autres organismes
HIV and Aging: State of Knowledge and Areas of Critical Need for Research. A Report to the NIH Office of AIDS Research by the HIV and Aging Working Group
Quantification of biological aging in young adults – Proceedings of the National Academy of Science USA
Management of Human Immunodeficiency Virus Infection in Advanced Age – Journal of the American Medical Association
« America’s other drug problem: Giving the elderly too many prescriptions » – Washington Post
Programme de recherche des IRSC sur la comorbidité liée au VIH – Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)
Programme de recherche des IRSC sur la comorbidité liée au VIH : secteurs de recherche pertinents – Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)
Feuillets d’information sur le VIH et le vieillissement au Canada – Société canadienne du sida
VIH et vieillissement : Une analyse environnementale des programmes et services au Canada – rapport communautaire – réalise (anciennement le Groupe de travail canadien sur le VIH et la réinsertion sociale – GTCVRS)
Répertoire des programmes et services prometteurs pour les personnes âgées vivant avec le VIH au Canada – réalise
Evidence-informed recommendations for rehabilitation with older adults living with HIV: a knowledge synthesis – BMJ Open

                                                                                          —Sean R. Hosein

RÉFÉRENCES :

  1. Greene M, Hessol NA, Perissinotto C, et al. Loneliness in older adults living with HIV. AIDS and Behavior. 2018 May;22(5):1475-1484.
  2. Finlay JM, Kobayashi LC. Social isolation and loneliness in later life: A parallel convergent mixed-methods case study of older adults and their residential contexts in the Minneapolis metropolitan area, USA. Social Science & Medicine. 2018 May 4;208:25-33.
  3. Nersesian PV, Han HR, Yenokyan G, et al. Loneliness in middle age and biomarkers of systemic inflammation: Findings from midlife in the United States.Social Science & Medicine. 2018; in press.
  4. Hakulinen C, Pulkki-Råback L, Virtanen M, et al. Social isolation and loneliness as risk factors for myocardial infarction, stroke and mortality: UK Biobank cohort study of 479 054 men and women. Heart. 2018; in press.
  5. Elovainio M, Hakulinen C, Pulkki-Råback L, et al. Contribution of risk factors to excess mortality in isolated and lonely individuals: an analysis of data from the UK Biobank cohort study. Lancet Public Health. 2017 May 4;2(6):e260-e266.
  6. Gale CR, Westbury L, Cooper C. Social isolation and loneliness as risk factors for the progression of frailty: the English longitudinal study of ageing. Age and Ageing. 2018 May 1;47(3):392-397.
  7. Rico-Uribe LA, Caballero FF, Martín-María N, et al. Association of loneliness with all-cause mortality: A meta-analysis. PLoS One. 2018 Jan 4;13(1):e0190033.
  8. Prince JD, Oyo A, Mora O, et al. Loneliness among persons with severe mental illness. Journal of Nervous and Mental Disease. 2018 Feb;206(2):136-141.
  9. Liu B, Floud S. Unravelling the associations between social isolation, loneliness, and mortality. Lancet Public Health. 2017 Jun;2(6):e248-e249.
  10. Jacobs JM, Hammerman-Rozenberg A, Stessman J. Frequency of leaving the house and mortality from age 70 to 95. Journal of the American Geriatrics Society. 2018 Jan;66(1):106-112.
  11. Rubin R. Loneliness might be a killer, but what’s the best way to protect against it? JAMA. 2017 Nov 21;318(19):1853-1855.

Source : Seronet.info

AGENDAQ.FR INNOVE

Les agendas de dépistage et de santé sexuelle

Jusqu’à présent, cette rubrique proposait les agendas pour les sorties sexuelles proposées par les associations, backrooms, saunas, etc. Elle s’est enrichie avec des infos culturelles (expositions, etc.) et commerciales (opérations de remises dans les commerces, etc.), mais surtout elle propose désormais les agendas de dépistages et de santé sexuelle. « L’intégration de cette dernière section « Dépistages et santé sexuelle » dans nos agendas quotidiens est un élément très important pour AgendaQ car nous sommes historiquement très impliqués sur le sujet », explique un communiqué de l’éditeur. « Qu’il s’agisse d’acceptation de sa sexualité (…) ou d’estime de soi (AgendaQ a été créé dans ces buts), ou qu’il s’agisse de prévention VIH/sida & IST, de bien-vivre sexuel et de santé au sens large, l’équipe d’AgendaQ n’a jamais dissocié ces éléments constitutifs de nos sexualités. Pour mettre fin à l’épidémie de sida et réduire la quantité d’infections sexuellement transmissibles (IST), les dépistages réguliers et répétés doivent devenir des habitudes. Il était donc logique d’intégrer les propositions de dépistages dans les recherches de sorties quotidiennes, histoire de ne pas louper l’opportunité d’un dépistage à deux pas de chez soi ou de ses lieux de sortie.

Un rappel sur la nécessité de se faire dépister

Nous pensons que cette récurrence quotidienne dans les Agendas finira par être perçue par nos visiteurs comme un rappel sur la nécessité de se faire dépister souvent », précise le communiqué. Et Franck Desbordes, le directeur de publication, d’expliquer : « Chacun doit aussi avoir les clés pour gérer au mieux sa propre santé, et acquérir un socle minimum de savoirs désormais fortement simplifiés et accessibles à tous ». On trouvera dans cette sous-rubrique Santé : les propositions de dépistages sans rendez-vous ; les plages horaires des Cegidd et centres de santé ; les réunions d’informations sur la Prep (prophylaxie pré-exposition), sur le chemsex (sexualité sous produits psychoactifs), sur la vie quand on est ou quand on devient séropositif, ou tout autre sujet comme l’alimentation ou les soins dentaires pour les personnes séropositives, le vieillissement, etc. ; les groupes de paroles ou les groupes en auto-support ; les actions dites « hors-les-murs » comme, par exemple, le dépistage du VIH avec une petite goutte de sang au bout du doigt dans une camionnette ou dans un établissement, réalisé par les associations, etc.

Source : Univadis.fr

A retenir : La journée nationale de lutte contre les hépatites virales s’est déroulée le 15 mai dernier

  • En France, l’hépatite B représente un problème de santé publique, notamment du fait de sa gravité potentielle (hépatites aiguës fulminantes, hépatites chroniques évoluant vers une cirrhose et un cancer du foie)
  • La couverture vaccinale contre cette infection est insuffisante en France mais devrait évoluer puisque l’hépatite B fait partie des vaccinations désormais obligatoires pour tous les nourrissons nés depuis le 1erjanvier 2018

La journée nationale de lutte contre les hépatites virales s’est déroulée le 15 mai dernier et était l’occasion de faire le point sur ces infections.

En France, le mode de contamination principal du virus de l’hépatite B est la voie sexuelle mais il peut aussi se transmettre par le sang contaminé (soit par contact direct, soit par l’intermédiaire d’un objet contaminé) ou de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.

L’hépatite B est une maladie infectieuse du foie potentiellement grave :

  • Formes aiguës : 0,1 % à 1 % peuvent évoluer vers une hépatite fulminante (forme grave et mortelle de la maladie en l’absence de greffe du foie),
  • Formes chroniques : passage à la chronicité dans 2 à 10 % des cas, avec des risques d’évolution vers une cirrhose et un cancer du foie.

L’hépatite B représente donc un problème de santé publique du fait de sa gravité potentielle, du nombre de personnes infectées et du coût engendré par sa prise en charge.

Vaccination Hépatite B : une couverture vaccinale insuffisante chez certaines populations

Contrairement à l’hépatite C, un vaccin est disponible contre l’hépatite B et représente le moyen de prévention le plus efficace. Malheureusement, la vaccination contre l’hépatite B est insuffisante. Plus de 80% des cas d’hépatite aiguë B déclarés en France jusqu’à 2016 relevaient d’une indication vaccinale et auraient donc pu être évités par la vaccination.

Si la couverture vaccinale anti-VHB a fortement progressé chez les jeunes enfants de 24 mois (28% en 1998, 90% en 2016 pour trois doses), elle reste très insuffisante et sans progression chez les adolescents, dont moins de la moitié sont vaccinés. Par ailleurs, seuls 63% des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) fréquentant les lieux de convivialité gay en 2015 se déclaraient vaccinés contre l’hépatite B. Pourtant, un meilleur suivi des recommandations vaccinales contre l’hépatite B permettrait de réduire le nombre de cas.

On peut noter que cette situation devrait évoluer puisque l’hépatite B fait partie des vaccinations désormais obligatoires pour tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.

Ainsi, la politique de vaccination contre l’hépatite B en France repose sur 2 stratégies :

  • L’identification et la vaccination des personnes à risque élevé d’exposition,
  • La vaccination des nourrissons et le rattrapage des enfants et adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus (dans la perspective de contrôle à plus long terme de l’hépatite B).

 

Source : info-vih.com

Au Royaume-Uni, l’incidence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) est restée élevée pendant plusieurs années, malgré le recours généralisé aux trithérapies antirétrovirales et les taux élevés de suppression virologique.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) s’est avérée très efficace pour prévenir d’autres infections chez les HSH, mais son rapport coût-efficacité est incertain. Dans cette étude de modélisation et d’évaluation économique, les auteurs ont utilisé un modèle dynamique basé sur l’individu (HIV Synthesis Model) et plusieurs sources de données (données de surveillance du Public Health England et données d’une vaste enquête nationale représentative, Natsal-3) sur le VIH chez les HSH au Royaume-Uni. Ils ont effectué des analyses de sensibilité probabiliste (échantillonnage de 22 paramètres clés) ainsi qu’une série d’analyses de sensibilité univariées pour évaluer l’introduction d’un programme PrEP avec utilisation de l’emtricitabine et du tenofovir pour les HSH qui ont eu des rapports sexuels anaux sans préservatif au cours des 3 mois précédents, un test VIH négatif au départ et un test VIH négatif au cours de l’année précédente. Les critères d’évaluation du modèle étaient le nombre d’infections à VIH, les années de vie gagnées ajustées sur la qualité de vie (QALY) et les coûts.

Cette étude montre qu’un programme PrEP est coût-efficace

L’introduction d’un programme PrEP (avec 4000 HSH initiés en PrEP à la fin de la première année et près de 40 000 à la fin de la 15ème année), permettrait de réaliser une économie totale de 1 milliard de livre sterling, d’éviter 25 % des infections par le VIH (dont 42% seraient directement dues à l’utilisation de la PrEP), et conduirait à un gain de 40 000 QALYs à un horizon de 80 ans. Ces résultats sont particulièrement sensibles au délai fixé pour atteindre les objectifs, au coût des médicaments antirétroviraux (pour le traitement et pour la PrEP) et à la fréquence et évolution des rapports sexuels sans préservatif.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) s’est avérée hautement efficace dans les essais Proud et Ipergay. Cependant, les médicaments de la PrEP sont coûteux dans les pays à haut revenu et l’aspect coût efficace de la PrEP dans ce contexte était jusqu’à présent peu précis. Cette étude montre qu’un programme PrEP est coût-efficace à un horizon de temps long (80 ans). Ils notent que si le coût des médicaments antirétroviraux (utilisés pour la PrEP et le traitement du VIH) était réduit de 80 %, l’introduction d’un tel programme PrEP serait rentable à un horizon temporel de 20 ans.

Les auteurs concluent que l’introduction d’un programme PrEP pour les HSH au Royaume-Uni, en plus de l’amélioration en termes de santé, est cout-efficace et peut permettre de réaliser des économies à long terme. Une réduction du coût des médicaments antirétroviraux (y compris les médicaments utilisés pour la PrEP) raccourcirait considérablement le temps nécessaire pour réaliser des économies.

Source : neonmag.fr

The Aids Memorial rassemble plusieurs milliers de portraits d’hommes et de femmes décédé·es du Sida. Ce compte Instagram a été créé par un Ecossais pour rendre hommage à ces milliers de personnes qui, pendant longtemps, n’ont été que des chiffres révélant les ravages du VIH.

Ils n’étaient jusque-là que des chiffres, ils ont désormais un visage. Ces hommes et ces femmes qui apparaissent sur les photos jaunies sont des pères, des mères, des frères, des soeurs, des amant·e·s atteint·e·s du VIH, décédé·e·s à cause de ce dernier. Beaucoup sont des hommes, Américains, et la plupart sont décédés dans les années 80-90, époque où le SIDA fait rage.

Aujourd’hui, ils sont en pleine lumière grâce au travail d’un mystérieux instagrameur. Les seules informations que nous connaissons sur lui : son prénom (Stuart), et sa nationalité (écossaise).

Cette page compte désormais 51 500 abonnés, et près de 4000 photos ont été postées.

A côté de ces photos vieillies, les descriptions sont longues et poignantes. Les internautes, ami·e·s, familles, amoureux et amoureuses, ont décidé de partager un court instant de la vie de leurs proches.  Par ces posts Instagram, ils leur rendent hommage, se remémorent les beaux moments, la douceur de la vie, et la beauté des sourires figés sur les visages de leurs proches désormais absents.

« Bobbi Campbell a été l’un des pionniers du militantisme contre le Sida, et le premier à faire son coming-out publiquement. Bobbi sensibilisait la population pour réduire la stigmatisation liée à la maladie. Son travail était tellement important! Mais ce dont je me rappelle le plus c’est l’ami qu’il était, et les moments amusants que nous avons partagé. VIVRE. C’est ce qu’il m’a enseigné ».

« Mon merveilleux mari. Paul Earl Williams. Paul a été diagnostiqué malade du SISidaDA en novembre 1988. Il est mort le 4 novembre 1991 aux urgences, des suites de complications liées au Sida. Il avait 44 ans. Nous allions fêter nos 10 ans de vie commune. C’était un homme FABULEUX, c’était l’homme de ma vie. Intelligent, drôle, ouvert d’esprit, un cuisinier déluré, toujours un livre dans la main. Cette photo a été prise au printemps de 1982. Nous étions ensembles depuis quelques mois seulement. J’avais 26 ans, il en avait 34. Je ne vis pas dans le passé, mais je continue à penser à lui chaque jour. 99% du temps je vais bien, mais 1% du temps mon coeur continue de saigner pour lui. Après tout il EST l’amour de ma vie. Il aurait dû l’être. Je t’aime. My little sweetie. Merci de m’aimer ».

Un moyen d’apporter un soutien à ce compte bouleversant

« Mon merveilleux papa me manque chaque jour. C’est ma photo préférée. Elle a été prise par Christopher Little, du NY Times. Je donnerais n’importe quoi pour sentir sa présence près de moi. Je suis contente qu’il ne voit pas ce qu’il se passe dans ce pays. Mais, malheureusement, il ne serait pas surpris. Il avait un réel recul sur la nature profonde de l’Amérique, il savait que du sang avait coulé à l’origine. Il m’a appris beaucoup de choses, sur la complexité de ce pays, il m’a appris des vérités difficiles à entendre. C’est pourquoi je ne suis pas tellement surprise des faits qui se déroulent actuellement aux Etats-Unis. Mais il y a des moments comme celui-ci où ses encouragements infinis et sa sagesse me remplissent de courage. C’est ça qui me manque. Ça, et rire avec lui. Il me manque. Je t’aime “Billy Wicks” »

Stuart a créé un tee-shirt avec le logo de « The Aids Memorial ». Plusieurs personnes l’ont acheté et se sont prises en photo en le portant fièrement. Un moyen d’apporter un soutien à ce compte bouleversant, de rendre hommage à toutes ces victimes du Sida, et de sensibiliser les autres. Une partie des bénéfices sera réversée à Housing Works, une structure qui vient en aide aux personnes atteintes du VIH pour leur assurer un logement décent.

>> Retrouvez toutes les photos sur le compte de The Aids Memorial <<

Source : jim.fr

La sensation de bien-être (well-being) passe pour constituer « une ressource psychologique représentant un facteur protecteur contre les maladies liées à l’âge. »

Issue d’une collaboration entre l’université américaine de Tallahassee (en Floride) et l’université française de Montpellier, une étude vise à évaluer si la portée de cet effet protecteur s’étend aussi au risque de démence. Plus de 10 000 participants (âgés en moyenne de 67 ans et comportant environ 60 % de femmes) ont été inclus (à partir d’une étude longitudinale sur la santé à la retraite, Health and Retirement Study1) avec la prise en compte de cinq aspects du « fonctionnement psychologique positif » comme des modérateurs possibles du risque de démence, pour une période de 6 à 8 ans : satisfaction de la vie, optimisme, maîtrise, but dans l’existence, et affect positif.

Les auteurs observent que la présence d’un but dans l’existence s’accompagne d’une diminution de 30 % du risque de démence, « indépendamment d’autres facteurs de risque cliniques et comportementaux » (comme la détresse psychologique), ou contextuels (comme le niveau socioéconomique et le risque génétique, apprécié notamment par l’allèle ε4 de l’apolipoprotéine E). Par contre, après contrôle de ces divers facteurs de risque, on constate que les autres aspects considérés du bien-être n’offrent aucune protection statistiquement significative du risque de démence.

Plus souvent un but dans l’existence en l’absence de démence

Si cette conclusion semble a priori assez surprenante ou décevante, il reste une « exception », estiment les auteurs : cette notion de « but dans l’existence. » Elle suggère qu’une « vie riche de sens et axée sur un objectif » permet une réduction non négligeable du risque de détérioration. Le mécanisme sous-jacent d’une telle association demeure toutefois inconnu, de même que son sens précis, direct ou réciproque ? En d’autres termes, quel phénomène précède vraiment l’autre : est-ce le but dans l’existence qui s’oppose à une déliquescence ultérieure des facultés cognitives, ou plutôt l’absence préalable d’une détérioration qui facilite l’élaboration soutenue de projets dans l’existence ?

[1] https://hrs.isr.umich.edu/

Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCE

Sutin AR et coll. : Psychological well-being and risk of dementia. Int J. Geriatr Psychiatry 2018 ; 33 : 743–747.

Source : univadis.fr 

À retenir

  • Un traitement de 8 semaines par lédipasvir / sofosbuvir (LDV/SOF) ± ribavirine (RBV) entraîne des taux élevés d’élimination du VHC-4 chez les patients non cirrhotiques naïfs de tout traitement.

  • Un schéma de 12 semaines par LDV/SOF ± RBV est plus adapté aux patients cirrhotiques ou ayant déjà été traités.

Pourquoi est-ce important ?

  • La prévalence du VHC-4 en Europe augmente, et la répartition reflète les schémas migratoires depuis les régions endémiques du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Afrique centrale.

Protocole de l’étude

  • Étude égyptienne multicentrique de phase III portant sur 255 patients infectés par le VHC-4 ; 67 % étaient naïfs de tout traitement, 21 % étaient cirrhotiques et 80 % étaient porteurs du génotype IL28B non-CC.
  • Les paramètres de randomisation étaient basés sur l’expérience de traitement antérieure et stratifiés par statut relatif à la cirrhose.
  • Le critère d’évaluation principal était la réponse virologique soutenue 12 semaines après le traitement (RVS12).
  • Financement : Gilead Sciences Inc.

 Principaux résultats de l’étude

  • Taux de RVS12 chez les patients naïfs de tout traitement :
    • 8 semaines de LDV/SOF : 95 % ; avec RBV : 90 %.
    • 12 semaines de LDV/SOF : 98 % ; avec RBV : 98 %.
    • Taux de RVS12 avec 8 semaines de LDV/SOF en l’absence de cirrhose : 97 %.
  • Taux de RVS12 chez les patients ayant déjà reçu de l’interféron (n = 74) : 12 semaines de LDV/SOF : 94 % ; avec RBV : 100 %.
  • Les patients ayant déjà reçu SOF et LDV/SOF ont reçu LDV/SOF+RBV pendant 12 semaines ; les 11 patients ont obtenu une RVS12.
  • L’ajout de RBV n’a pas considérablement influé sur la RVS12 chez les patients naïfs de tout traitement ou ayant déjà reçu de l’interféron (avec RBV : 90 %-100 % p/r à sans RBV : 94 %-98 %), mais a augmenté la toxicité.

Limites de l’étude

  • Étude menée en ouvert.
  • Certains sous-groupes étaient de petite taille

 

 

Source : info-vih.com

Le vieillissement des PVVIH conduit à la prescription de nombreuses thérapeutiques non liées au VIH. Les médicaments antirétroviraux et leurs interactions avec d’autres traitements pourraient entraîner dans cette population une augmentation des effets indésirables.

La polymédication en population générale est associée à une augmentation du risque d’hospitalisation et de décès. Chez les PVVIH, la polymédication est associée à une augmentation des effets secondaires. Une limite importante des études observationnelles est soulevée, le lien de causalité entre polymédication et morbidité ne peut être établi sans un ajustement sur la gravité des patients inclus. Une étude particulièrement intéressante publiée en ligne ce mois-ci dans AIDS s’est attachée à évaluer le lien entre polymédication, hospitalisation et décès et a comparé le risque lié à la polymédication entre PVVIH et sujets non infectés.  Cette étude prospective a été conduite dans la Veteran aging cohort study (VACS), seuls les PVVIH dont l’infection par le VIH était parfaitement contrôlé ont été inclus (taux moyen de CD4 à 515/mm3). Près de 9 473 PVVIH ont été comparés à 39 812 sujets non infectés démographiquement comparables. La sévérité de la maladie a été mesurée grâce à un score validé : le VACS index qui chez les PVVIH prend en compte la charge virale, le taux de CD4, le taux d’hémoglobine, la sérologie hépatite C, le Fib-4, et le DFG estimé. Le VACS index varie de 0 à 164, une augmentation de 5 points est associée à une augmentation du risque de décès à 5 ans de 20 %. Un VACS index a aussi été développé et validé chez les sujets non infectés.

Les auteurs ont été également établi deux seuils différents pour parler de polymédication : plus de 2 médicaments en dehors des ARV ou supérieur ou égal à 5 médicaments en dehors des ARV. Pendant la période de suivi de 6 ans, 58 % des PVVIH ont été hospitalisés contre 55 % des sujets contrôles, 17 % des PVVIH sont décédés contre 14 % des contrôles. Dans les deux groupes, les médicaments les plus prescrits étaient : les hypolipémiants, les antihypertenseurs (IEC/ARAII, calcium bloqueurs et ß-bloquants, diurétiques), les antidépresseurs, les IPP, les agents hypoglycémiants, et les antalgiques. Le nombre médian de médicaments non ARV chez les PVVIH étaient de 3 contre 4 chez les sujets non-infectés. Chez les PVVIH comme chez les sujets non-infectés, recevoir plus de deux médicaments non ARV était associé à une augmentation du risque d’hospitalisation de 68 %, et de 83 % en cas de prescriptions d’au moins 5 médicaments. Après ajustement, sur le VACS index, le sur-risque persistait indiquant que la sévérité de la maladie n’était pas en cause, mais que c’étaient le risque d’effets indésirables et/ou d’interactions médicamenteuses. Chaque médicament ajouté augmente le risque de 8 % d’être hospitalisé. Le risque de décès est également majoré de 43 %. Les auteurs relèvent que près de 19 % des PVVIH recevaient des IPP pendant plus de 90 jours alors que les recommandations sont de ne pas dépasser 30 jours dans la majorité des situations du fait des interactions au moins avec les inhibiteurs de protéase,et des NNRTI. Ces résultats nous poussent à être très vigilants sur les traitements non ARV chez les PVVIH et à réévaluer régulièrement les indications des traitements au long cours.