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Source : france-assos-sante.org

Prix, valeur thérapeutique et accessibilité des médicaments : la société civile s’invite dans le débat public pour servir l’intérêt général

Face à l’augmentation considérable des prix des nouveaux médicaments au Sud comme au Nord, notamment ceux contre les cancers, l’hépatite C et certaines maladies rares, la société civile française se mobilise pour défendre l’accès aux meilleurs soins pour tou.te.s, et la sauvegarde de notre système de santé solidaire. Plusieurs organisations de personnes malades, d’usager.ère.s du système de santé, de professionnel.le.s de santé et d’étudiant.e.s se sont mobilisées pour rédiger unLivre blanc publié ce jour :

« Médicaments et progrès thérapeutique : garantir l’accès, maîtriser les prix ».

En s’appuyant sur un positionnement commun, nos 8 organisations ont rédigé 12 contributions rassemblées dans ce Livre blanc, qui a vocation à porter la parole de la société civile dans le débat public, à l’heure où le gouvernement s’apprête à recevoir les industriels le 9 juillet prochain, à l’occasion du Conseil stratégique des industries de santé.

Ces contributions répondent à deux préoccupations.

Un travail d’analyse et de proposition est indispensable pour dépasser les idées reçues

Nos différentes organisations, dans leurs champs d’expertise respectifs, ont constaté des dérives majeures au sein des politiques relatives aux médicaments. Elles ont dénoncé l’opacité des prix et de leurs déterminants, le manque de transparence des négociations entre l’État et les industriels, les conséquences budgétaires et financières périlleuses pour l’assurance maladie. Elles ont alerté les pouvoirs publics sur les menaces qui pèsent sur l’accès aux nouveaux traitements onéreux alors que des médicaments plus anciens subissent d’intolérables pénuries. Elles ont mis en cause un discours sur l’« innovation » justifiant avant tout des prix exorbitants, sans que cette notion ne soit véritablement définie, et sans qu’elle ne soit toujours garante d’une véritable amélioration du service médical rendu pour les premier.ère.s concerné.e.s : les personnes malades.

Fondés sur l’analyse de données publiques, de cas pratiques documentés, de réflexions sur la propriété intellectuelle, sur la recherche, sur les essais cliniques et sur la transparence, les textes réunis dans ce Livre blanc visent à apporter des informations complémentaires aux citoyen.ne.s, décideur.euse.s et élu.e.s sur les politiques relatives aux médicaments, et à dépasser certaines représentations trop souvent considérées comme des vérités admises et intangibles.

Transparence et démocratie sont indispensables au maintien d’un système de santé solidaire

L’inflation continue des prix des nouveaux traitements est une menace pour l’accès équitable aux soins et pour la pérennité de notre système de santé solidaire. En prenant ensemble la parole, nos associations, dans leur diversité, affirment que cela n’est pas une fatalité. Les innovations dont l’efficacité est prouvée doivent pouvoir être rendues accessibles et la pertinence de leurs usages garanties. Les prix doivent être mieux contrôlés afin que le progrès thérapeutique bénéficie d’abord aux personnes malades sans pour autant décourager l’innovation. Pour ce faire, nous exigeons une réelle transparence à tous les niveaux : de la recherche médicale et de son financement jusqu’à la fixation des prix des produits de santé et leur mise sur le marché, en passant par la transparence sur le niveau de progrès thérapeutique apporté par le produit de santé.

Nous souhaitons également être mieux associés aux échanges et réflexions sur les politiques du médicament. Nous demandons la tenue d’un débat véritablement démocratique. Ce débat démocratique doit être structuré à partir d’une exigence que toutes nos associations partagent : sur le fondement de prescriptions médicales justifiées uniquement par l’état de santé, notre système de santé solidaire doit garantir l’accès au progrès thérapeutique à toutes celles et ceux qui en ont besoin.

Source : franceguyane.fr

Après le congrès européen de l’infectiologie en mars à Madrid, une dixaine de praticiens et deux infirmiers du centre hospitalier Andrée-Rosemond (Char) se sont rendus aux 19es journées nationales d’infectiologie (JNI) du 13 au 15 juin à Nantes.

Ils ont présenté leurs recherches à l’occasion de cet évènement qui réunit des infectiologues de France et du monde francophone, mais aussi des biologistes, des épidémiologistes…

Rencontre avec le docteur Loïc Épelboin, en poste depuis sept ans au Char.

Comme se positionne le Char par rapport à l’infectiologie ?

C’est un de ses pôles d’attractivité. Ça fait quelques années qu’on présente nos recherches en maladies infectieuses et tropicales et cette année on était particulièrement représenté aux Journées nationales de l’infectiologie, à Nantes, avec onze présentations orales sur les trois jours. J’ai par exemple fait une présentation des meilleures publications en maladies infectieuses et tropicales aux Antilles-Guyane. Au Char on publie beaucoup de recherches mais on est très peu visible sous cet angle-là.

Quel est l’intérêt de participer à ces journées ?

Ça sert déjà à montrer que la Guyane est à la pointe d’une recherche qui se fait dans toute la région amazonienne et que nous sommes leaders à l’échelle régional. Ça permet aussi de nous donner de la visibilité car la médecine tropicale se perd énormément dans l’Hexagone. Ça montre donc aux chercheurs l’intérêt de faire de la recherche ici et aux plus jeunes l’intérêt de venir exercer et de faire du soin chez nous. La nouveauté, cette année, c’est aussi qu’il y avait deux infirmiers de l’hôpital de Cayenne qui ont présenté leur travail : l’un sur le VIH, l’autre sur le paludisme.

Quelles sont les maladies sur lesquelles le services d’infectiologie du Char travaille ?

Le VIH, la leptospirose, les morsures de serpent, la rage, le zika, le paludisme, l’histoplasmose, etc. On travaille aussi sur la fièvre Q, une infection bactérienne qui donne des infections pulmonaires. On a le nombre de cas rapporté à la population le plus élevé au monde en Guyane. On sait que dans l’Hexagone ça vient du bétail mais ici on ne sait pas. On en a retrouvé une fois chez un paresseux, une fois chez un cabiaï, mais il y a beaucoup de mystères autour de cette maladie.

Comment la recherche se met en place à l’hôpital ?

Il y a le centre d’investigation clinique dont l’essence est de faire de la recherche. Il y a ensuite les laboratoires hospitalo-universitaire de parasitologie et de micologie et aussi d’immunologie et enfin il y a des services cliniques comme le nôtre ou celui de pédiatrie, etc. Dans ces services nous sommes au départ des cliniciens, donc orientés vers le soin, mais on a aussi une balance universitaire. On fait donc aussi de la recherche à partir des maladies qu’on soigne.

Et concrètement quel est le procédé pour étudier une maladie en particulier ?

Je suis clinicien et je me demande par exemple si tous les gens qui viennent pour de la fièvre aux urgences n’aurait pas la leptospirose. Je vais alors demander au laboratoire de faire systématiquement le test pour la recherche de la maladie chez ces patients. Je vais avoir besoin d’aide en terme de calcul statistique donc je vais m’adresser au centre d’investigation clinique. Je peux aussi demander de l’aide aux collègues de l’institut Pasteur ou de l’agence régional de santé. Quand on a étudié la leptospirose chez les humains, on a été contactés par l’Institut de recherche et de développement. Grâce à leurs prélèvements dans les flaques d’eau, etc on a mis en évidence, contrairement a ce qui avait toujours été dit, que la leptospirose était présente dans tous les milieux aquatiques en Guyane.

Deux prix pour un médecin et un infirmier du Char

Deux des quatre prix des meilleurs posters présentant les travaux de recherches en infectiologies, ont été remportés cette année aux JNI par des guyanais : celui du docteure Hoang pour ses recherches sur le VIH et celui d’Olivier Moriceau, infirmier coordinateur en recherche interventionniste, pour Palustop, une étude de recherche et de traitement visant à éradiquer le paludisme dans l’est de la Guyane.

Source : theconversation.com

La pandémie de sida a changé de visage au fil des décennies. Le monde affronte aujourd’hui ce qu’on pourrait désigner comme la « quatrième » épidémie à VIH. La mortalité liée au VIH connaît un recul spectaculaire dans les pays du Sud, grâce aux traitements antirétroviraux. Mais cette évolution favorable est menacée par la progression alarmante du nombre de patients en échec thérapeutique.

En 1987, dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies, Jonathan Mann, alors directeur du Special Programme on AIDS de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déclarait que la pandémie de sida était constituée de trois épidémies. La première était celle de la diffusion planétaire du VIH, virus découvert en 1981. La seconde, celle de la maladie sida elle-même, survenant plusieurs années après la contamination. La troisième épidémie était celle des réactions sociales, économiques, culturelles et politiques aux deux premières épidémies – notamment l’épidémie de discrimination à l’égard des personnes infectées. Jonathan Mann affirmait, lors de ce discours devenu célèbre, que cette troisième épidémie venait tout juste de démarrer.

Près de 30 ans plus tard, l’accès généralisé aux médicaments antirétroviraux (ARV) et la baisse spectaculaire de la mortalité liée à la maladie sida permettent de limiter les deux premières épidémies, tandis que les programmes nationaux et internationaux sont encore aux prises avec la troisième.

On assiste aujourd’hui à une vague d’échecs thérapeutiques aux ARV dans les pays du Sud qui doit être considérée, selon nous, comme une quatrième épidémie. Celle-ci risque de compromettre les progrès réalisés contre le virus en trois décennies, comme montré dans l’article publié par notre équipe de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en avril dans la revue The Lancet Infectious Diseases.

Le développement des échecs thérapeutiques, un constat alarmant

La généralisation de l’usage des ARV a stoppé la progression de l’épidémie de sida sur la planète. Depuis 2006, le nombre de décès liés au VIH diminue à l’échelle mondiale ; ce constat a conduit l’ONUSIDA à déclarer qu’il serait possible d’éliminer l’épidémie à VIH d’ici 2030. Le succès de cette stratégie est néanmoins conditionné par l’efficacité des antirétroviraux, dont le traitement devrait concerner, d’ici 2020, environ 30 millions de personnes.

L’efficacité thérapeutique des ARV à long terme est variable. Les contraintes de ces traitements, qui doivent être pris de manière quotidienne, à heure fixe, génèrent souvent, au fil du temps, des écarts d’observance et des interruptions, qui favorisent le développement de résistances du virus aux médicaments. Ces résistances diminuent l’efficacité des ARV et sont responsables des échecs thérapeutiques.

Le nombre de personnes en échec thérapeutique est en constante augmentation dans les pays du Sud. Les enfants, plus encore que les adultes y sont particulièrement exposés.

En cause, les difficultés d’observance, le coût des soins

Dans certains contextes africains, notamment ruraux, un tiers des adultes et près de deux tiers des enfants traités sont en échec thérapeutique. Le Dr Charles Kouanfack, chef de service du Centre de traitement agréé (CTA) de l’Hôpital Central de Yaoundé, au Cameroun, précise :

« L’une des principales causes d’échec thérapeutique en Afrique est le défaut d’observance aux médicaments, lié à différents facteurs : difficulté d’accepter le diagnostic, dépression, effets secondaires des ARV, coûts des soins des maladies associées à l’infection à VIH, crainte de la stigmatisation avec mise en place de stratégies pour cacher les prises de traitements… »

En Afrique subsaharienne, notamment, les coûts des examens complémentaires, des consultations et même du transport vers l’hôpital, ainsi que les contraintes liées au fonctionnement des hôpitaux publics (nombre limité de médecins, attentes interminables, pénuries d’ARV…) entravent la prise en charge correcte des patients.

Lorsque l’observance aux médicaments n’est pas optimale, il existe un risque important d’échec thérapeutique, notamment pour les médicaments qui ont une « barrière génétique faible », c’est-à-dire qui prédisposent à l’apparition rapide de résistances. Or ces traitements sont ceux actuellement les plus utilisés dans les programmes nationaux.

Détecter l’augmentation de la charge virale le plus tôt possible

La détection de l’échec thérapeutique est réalisée par la mesure de la « charge virale » (la concentration de virus dans le sang), examen dont l’OMS recommande une fréquence annuelle pour chaque personne traitée par ARV. « La détection le plus tôt possible d’une augmentation de cette charge virale, suivie du contrôle de l’observance et si nécessaire, d’un changement rapide du traitement, conditionnent l’efficacité du nouveau traitement » rappelle la virologue Martine Peeters, directrice de recherche à l’IRD. Lorsqu’une personne poursuit la prise d’un médicament dont une molécule est inefficace, le virus devient de plus en plus résistant, risquant de compromettre l’efficacité du traitement ultérieur.

Or l’accès à l’examen mesurant la charge virale est limité dans les pays du Sud. « Cette mesure nécessite des équipements sophistiqués et du personnel qualifié, qui sont en encore nombre réduit en dehors des grandes villes », constate le Pr Cheikh Tidiane Ndour, chef de la Division de lutte contre le sida et les Infections sexuellement transmissibles du Ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal.

Les dysfonctionnements des systèmes de soins limitent l’efficacité de la prise en charge. Quand les consultations, les examens complémentaires, les médicaments hors ARV sont payants, ces coûts réduisent l’accès aux soins.

Un révélateur des limites des systèmes de soins

En l’état actuel des systèmes de soins, on ne peut espérer qu’ils aient les capacités de limiter l’ampleur des échecs thérapeutiques. De fait, des études récentes ont montré la survenue d’un nouvel échec thérapeutique pour près d’un quart des personnes qui avaient fait précédemment l’expérience d’un premier échec.

Or les options thérapeutiques sont limitées. Dans les pays en développement, les schémas thérapeutiques ont été standardisés pour permettre un accès large aux thérapies, une prescription et un suivi simplifié des patients, à un coût limité pour les programmes nationaux. Il s’agit de combinaisons de plusieurs molécules ARV, qui ont fait l’objet de recommandations par l’OMS. La prise en charge médicale de l’échec thérapeutique est assurée par le passage d’une « 1re ligne » d’ARV à une « 2e ligne ».

L’accès aux schémas de 1re et de 2e ligne d’ARV est à présent généralisé dans la plupart des pays. En revanche, en cas de nouvel échec, l’accès aux ARV de 3e ligne est quasiment inexistant dans un grand nombre de pays.

Un révélateur des failles de la gouvernance mondiale de la santé et des inégalités économiques

En Afrique subsaharienne, les schémas thérapeutiques de 2e ligne coûtent le double de ceux de 1ʳᵉ ligne. Et pour ceux de 3e lignes, le coût peut être jusqu’à 14 fois plus élevé. Peu de pays en Afrique ont inscrit, dans les programmes nationaux, les antirétroviraux de 3e ligne, alors que ceux-ci sont utilisés en routine chez les patients en Europe et en Amérique du Nord.

L’épidémie d’échec thérapeutique frappe essentiellement les pays à ressources limitées. Eric Delaporte, professeur de maladies infectieuses à l’université de Montpellier, reconnaît que « dans les pays riches, où les patients bénéficient d’un suivi individualisé et de schémas thérapeutiques “sur mesure”, l’échec thérapeutique est moins fréquent et n’est pas assimilé à un problème de santé publique ». Cet échec révèle les inégalités économiques et sociales entre les pays.

Par ailleurs, aucune politique spécifique n’a été mise en place sur le plan international pour garantir l’exemption de paiements des soins pour les personnes vivant avec le VIH. Le développement des politiques de couverture maladie universelle sont encore débutantes en Afrique et souvent mal adaptées à la prise en charge des maladies chroniques.

Une réponse spécifique à la quatrième épidémie

En 2016, l’OMS a produit un rapport alarmant sur le développement des échecs thérapeutiques liés aux résistances virales dans les pays du Sud.

La quatrième épidémie pourrait ainsi toucher 3 à 5 millions de personnes entre 2020 et 2030. Elle doit être considérée comme un phénomène à part entière, résultant des échecs ou des limites des stratégies de santé publique mises en œuvre jusqu’à présent.

Pour surmonter cette quatrième épidémie, il faut davantage de nouvelles molécules. Mais il faut surtout un engagement au niveau de chaque état et un soutien international. La réalisation de l’objectif ambitieux de l’ONUSIDA d’éradiquer l’épidémie de VIH dans le monde d’ici 2030 dépendra d’un contrôle efficace de cette quatrième épidémie.

Communiqué TRT-5 –Mardi 19 juin 2018

SYMTUZA ® est une association de darunavir, inhibiteur de protéase, boosté par du cobicistat, d’emtricitabine et de ténofovir alafénamide (TAF). 

En février 2018 le laboratoire producteur de Symtuza® a fait une demande de remboursement par la Sécurité Sociale auprès de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé. Cette demande s’est soldée, en avril, par une note sur le Service Médical Rendu ne permettant pas sa prise en charge par l’assurance maladie française.

Le Laboratoire a fait appel de cette décision et la Commission de la Transparence, qui réévaluera le produit très prochainement, a refusé d’auditionner le TRT-5 sur ce point.

Néanmoins la Commission de la Transparence dispose de l’avis écrit que le TRT-5 lui a transmis et dont nous vous révélons le contenu :

  • SYMTUZA ® est une association fixe de molécules dont la présentation en 1 seul comprimé à prendre 1 fois par jour simplifie le traitement quotidien et par conséquent la qualité de vie des PVVIH.
  • En simplifiant la prise, SYMTUZA ® favorise l’observance.
  • Il se prend au cours d’un repas comme beaucoup d’autres médicaments.
  • Seule combinaison associant un Inhibiteur de protéase et le ténofovir alafénamide (TAF), il convient aux personnes en insuffisance rénale et participe à l’amélioration de la tolérance à long terme, donc à la baisse des comorbidités en évitant des toxicités.
  • Il permet à ces personnes de poursuivre leur traitement sous inhibiteur de protéase et donc de sauvegarder leur capital moléculaire en évitant le switch vers une autre classe thérapeutique.
  • Seule combinaison comportant du darunavir il facilite l’observance lors d’un début de traitement avec darunavir qui représente 30% des initiations de traitement.
  • En venant accroître l’arsenal thérapeutique il permet aux PVVIH de bénéficier d’un nouveau traitement et aux cliniciens de disposer d’un choix supplémentaire de traitement.
  • Dans le cadre de son dépôt en ASMR V, le laboratoire n’a pas de prétention de prix pour cette association, il sera inférieur au prix des molécules dissociées (Inhibiteur de protéase boosté + générique Truvada®).

Ce faisceau d’arguments en faveur des patients, devra être pris en compte par les experts de la Commission de la Transparence lors de la seconde évaluation du SYMTUZA ®, afin de permettre sa prise en charge par la sécurité sociale.

Passer outre serait nier l’expérience du vécu des PVVIH et une perte de chance pour les 30% des personnes débutant leur traitement sous darunavir. Nous ne souhaitons pas revivre la situation de REZOLSTA®, ARV indisponible en France car non pris en charge par la solidarité nationale.

Nous réclamons que la Commission entende nos arguments et prenne en compte la contribution du TRT-5 pour l’évaluation du SYMTUZA®.

Source: leparisien.fr

La 20e édition du festival francilien se tient ce week-end à Longchamp. Son président Luc Barruet revient pour nous sur quelques temps forts.

Bon anniversaire Solidays. Le festival fête ses 20 ans ce week-end à l’hippodrome de Longchamp avec une programmation flamboyante emmenée par David Guetta, BigFlo et Oli, Nekfeu, DJ Snake, ou encore Eddy de Pretto, Shaka Ponk et Niska. À cette occasion, Luc Barruet, 51 ans, patron de l’événement et de l’association Solidarité sida qui a créé ce rassemblement musical destiné à récolter des fonds revient sur quelques temps forts de ces deux décennies.

1999 : «Allô, c’est Jean-Jacques Goldman»

Pour la première édition, Goldman a joué avec Carole Fredericks et Michael Jones./Hahn Lionel/ABACA

« Goldman fait partie des gens qui nous ont permis de croire en ce festival. Le 1er décembre 1993, j’étais sur le plateau de Nulle part ailleurs sur Canal + avec les premiers parrains de Solidarité sida, Romane Bohringer et Yannick Noah. Le numéro qui est donné à l’antenne est le mien, celui de ma chambre de bonne. Après cette première apparition, mon répondeur est saturé, je passe mon temps à répondre à plein de gens qui veulent nous aider. Et au milieu des appels, j’entends : Allô, bonjour c’est Jean-Jacques Goldman.

Je voulais qu’il entre dans le conseil d’administration de l’association, il a préféré rester consultant. Il a assisté à beaucoup de réunions où on a commencé à envisager un festival pour sensibiliser les jeunes au problème du sida. Comme d’autres, il disait : Ça ne marchera jamais, on ne peut pas faire de festival à Paris… Pour la première édition, Goldman est venu et a joué avec Carole Fredericks et Michael Jones des reprises de rock et de country pendant quarante minutes. Quand il est sorti de scène, il m’a dit : Heureusement que tu ne m’as pas écouté. »

«Les stars anglo-saxonnes sont inaccessibles maintenant»

Le premier gros concert en France de Robbie Williams a eu lieu à Solidays. /LP / Andy Lecoq

« On n’a jamais été aussi anglo-saxons que lors de cette première édition. Les deux stars du moment étaient Robbie Williams et The Corrs et on a programmé les deux. Le premier gros concert en France de Robbie Williams a eu lieu chez nous. Il avait été sensible à notre cause. Aujourd’hui, c’est différent. Il faut beaucoup d’argent pour faire venir les stars, la concurrence entre les festivals est énorme et il y a beaucoup d’intermédiaires.

On ne sait pas si notre message sur l’esprit de Solidays leur parvient. Ce fut le cas par exemple avec Franz Ferdinand. Nous avions directement parlé avec le chanteur Alex Kapranos qui a tenu à venir en 2014. Le reste du temps, c’est plus difficile avec un budget total de 5 millions d’euros, soit moitié moins que les Vieilles Charrues, par exemple. C’est forcément plus simple avec les artistes français qui nous connaissent bien et jouent le jeu comme Jain, qui fera son retour ce week-end chez nous, ou Shaka Ponk qui a préféré venir à Solidays plutôt que de remplir un troisième Bercy. »

2004 : «Die-in» dans la boue

Tous les spectateurs s’étaient allongés, en solidarité avec des militants qui réclamaient l’accès au traitement./Luc Barruet

« Cette année-là, il a beaucoup plu. On était dans la boue. Et on avait prévu un die-in géant, c’est-à-dire que tous les spectateurs s’allongent par terre, en solidarité avec des militants qui réclamaient l’accès au traitement lors d’une conférence mondiale sur le sida à Bangkok. Mais vu le temps, ça ne semblait pas possible. Et puis, une militante du Togo, malade, qui n’en avait plus que quelques mois, a pris la parole et là on s’est dit il faut le faire. J’ai pris le micro et j’ai dit : On ne va pas être capable de mettre notre cul dans la boue ? Et tout le monde l’a fait. Ça montre que le festival sert d’abord à maintenir les consciences éveillées. »

«Après la défaite de la France au Mondial en 2006, tout le monde est parti»

Pour la finale France-Italie, des écrans géants avaient été installés./Luc Barruet

« Ce fut une catastrophe. La finale de la Coupe du monde entre la France et l’Italie est tombée le dernier soir, le dimanche. On ne pouvait pas faire sans. En 2006, on avait donc installé des écrans pour diffuser les matches et aménagé les horaires des dernières têtes d’affiche : Tryo et les Motivés. Il y a eu des prolongations, le fameux coup de boule de Zidane, les tirs au but et la défaite de la France. Et là, les gens… sont partis, dégoûtés. Ils n’ont pas attendu la fin des concerts. Les Motivés ont joué devant 800 personnes au lieu de 50 000 sur la grande scène. »

2014 : François Hollande est venu manger des huîtres

François Hollande est resté trois heures au festival./LP/Frédéric Dugit

« François Hollande est le seul Président à être venu à Solidays. On a été prévenu au dernier moment par un texto le dimanche midi. Il est resté de 16 à 19 heures. Il était bien, buvait du rosé et mangeait des huîtres avec nous. Il ne voulait plus partir. C’est même moi qui ai dit : Monsieur le Président, désolé, on a des choses à faire sur la grande scène… J’espère qu’Emmanuel Macron viendra ce week-end. C’est important pour les 2 400 bénévoles, les militants. Ça montre que l’on sert à quelque chose. En fait ça m’énerve que pour l’Élysée, seuls les salons du Bourget ou de l’Agriculture soient incontournables et pas Solidays alors que ce que l’on fait depuis vingt ans est exceptionnel et précieux. »

Solidays à partir de ce vendredi et jusqu’à dimanche. Places : 46,50 €. www.solidays.org.

Source : seronet.info

En Guyane, département français le plus touché par le VIH, l’association AIDES s’est adaptée au territoire pour mener ses actions de façon inédite.

Issus des territoires et populations (Bushinengués Aloukous, Amérindiens Wayanas, Créoles, Surinamais, Brésiliens, Guyaniens…) qui bordent le fleuve Maroni, les militants-es de l’association sont en contact direct avec les habitants. Ils et elles partagent leurs langues et leurs cultures, préalable indispensable au dialogue et à la confiance. Seul moyen de transport dans ce paysage de bout du monde, la pirogue de AIDES parcourt le fleuve Maroni pour informer, dépister, libérer la parole et changer le regard des habitants-es sur les personnes touchées par le VIH. En agissant avec les communautés, l’association lutte contre le VIH. L’information de base sur la maladie a du mal à circuler, laissant souvent place aux fantasmes et aux représentations. Les malades peuvent être rejetés, stigmatisés. Les populations sont tellement isolées qu’il leur faut parfois plusieurs heures de pirogue pour accéder aux services de santé les plus élémentaires. Et le virus progresse : il frappe d’abord les personnes les plus précaires, celles qui sont les plus démunies, à commencer par celles qui n’ont pas les « bons papiers » ou qui se trouvent « du mauvais côté de la rive »… au Surinam. Dans ce contexte difficile, des militantes et militants se battent au quotidien pour briser les tabous, faire évoluer les mentalités et proposer des solutions. Sortir du silence et donner la parole aux premiers concernés : personnes touchées, associations, soignants, enseignants… Voilà tout le sens de ce documentaire réalisé par Philippe Rostan. Le film sera diffusé le 17 juin sur France Ô, puis la semaine du 18 juin sur toutes les chaînes Première.

Source : seronet.info

Le Trogarzo (ibalizumab), un médicament anti-VIH (laboratoires Theratechnologies et TaiMed Biologics) avait reçu en mars dernier l’approbation de la FDA (agence américaine du médicament).

Trogarzo est un inhibiteur du VIH-1 d’une nouvelle classe appelée anticorps monoclonal à action prolongée contre le VIH-1 multi-résistant aux traitements existants. Il est administré en injection, toutes les deux semaines. Selon un communiqué des laboratoires, le médicament n’interagit pas avec d’autres médicaments et n’entraîne pas de résistance croisée avec les autres antirétroviraux. Fin mai, le fabricant a indiqué qu’il avait conclu une entente avec « Aids Drug Assistance Program Crisis Task Force ». Les accords avec cet organisme permettent à des américains dont les revenus sont faibles et qui sont, de ce fait, très mal assurés d’avoir accès à des traitements coûteux aux États-unis. L’accord concerne également Egrifta (tésamoréline), un médicament prescrit aux personnes vivant avec le VIH contre l’excès de graisse abdominale. Les détails de l’accord n’ont pas été rendus publics. Ce sont entre 10 000 et 12 000 personnes qui seraient concernées par ce nouveau traitement. Le coût brut du Trogarzo est estimé à 118 000 dollars par année (un peu plus de 100 000 euros). Du côté des laboratoires, on précise qu’il s’agirait « d’un prix de vente en gros » et « pas du montant payé par les patients ». Trogarzo est sur le marché américain depuis fin avril. Il aurait déjà été prescrit à un peu plus de 100 personnes.

 

Source : vih.org

Dans un communiqué de presse à l’Agence de presse médicale le 31 mai 2018, la Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS) s’inquiète d’un nouveau cas de refus de remboursement de médicaments anti- VIH par la commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS).

Le Symtuza® —association de darunavir, cobicistat, emtricitabine et ténofovir alafénamide, spécialité du laboratoire Janssen—  risque en effet de ne pas être disponible en France, suite à l’avis défavorable rendu par la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS), à l’inscription sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux et sur la liste des spécialités agréées à l’usage des collectivités.

La commission de transparence est l’instance souveraine de la HAS. Elle fixe le niveau de service médical rendu (SMR) qui permet ou non la remboursement dans le cadre de l’indication de l’autorisation de mise sur le marché ( AMM ). Pour le Symtuza®, le SMR est classé «i» comme insuffisant, ce qui empêcherait son remboursement par l’assurance maladie. Une phase contradictoire est en cours qui devrait s’achever fin juin.

C’est la troisième fois en France qu’un avis défavorable est donné pour un médicament ayant une autorisation de mise sur le marché européenne, qui, selon la SFLS, «est attendu par les cliniciens et par les personnes atteintes par le VIH /sida». Il s’agissait des spécialités Tybost® —cobicistat, laboratoire Gilead— alternative au ritonavir (Norvir®) comme booster dans certaines indications, et Rezolsta® —darunavir et cobicistat, laboratoire Janssen— association en un comprimé unique (single tablet regimen, ou STR).

La société savante souligne que «l’accessibilité à cette nouvelle spécialité est d’autant plus nécessaire que les refus précédents de la commission de transparence rendent non réalisables une association des constituants séparés».

La SLFS, à travers son conseil d’administration, dénonce une situation quasi unique en Europe, puisque le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne (EMEA), et l’Agence elle-même, ont estimé que les bénéfices apportés par Rezolsta® et Symtuza® étaient supérieurs aux risques et ont recommandé l’approbation de l’utilisation de ces médicaments au sein de l’UE.

Une association intéressante pour la ministre

C’est la même situation que regrettent et dénoncent les Dr Khuong et Rioux, des hôpitaux Delafontaire (Saint-Denis) et Bichat (Paris), dans un courrier commun adressé à la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, Agnès Buzyn, dans lequel ils rappellent que l’association Symbuza® est intéressante pour plusieurs raisons :

  • C’est un traitement combiné, permettant de passer de 3 à un comprimé, une simplification, encourageant une meilleure observance au traitement chez certains patients;
  • c’est le seul traitement combiné comprenant une antiprotéase – classe majeure dans le traitement du VIH ;
  • c’est la seule façon d’avoir accès au ténofovir-alafénamide (TAF) en association avec le darunavir, principale antiprotéase. Le TAF est un ténofovir moins toxique à moyen et long terme (rein, os).

Rappelons que le darunavir est efficace sur des virus multirésistants et constitue la base du traitement d’environ un tiers des patients traités. Il est particulièrement intéressant pour les patients avec une observance moyenne (grâce à son risque faible d’apparition de résistance), pour les adolescents infectés, pour les patients avec un virus en partie résistant (par exemple au 3TC/FTC: dans ce cas, il n’y a pas d’autre traitement combiné possible).

Contacté par vih.orgle TRT-5, association qui regroupe les principales associations de lutte contre lesida , déclare soutenir également l’arrivée sur le marché de Symtuza®: «Nous sommes en faveur de l’augmentation de l’arsenal thérapeutique, et de son amélioration. Le Symtuza® est un STR, ce qui tend à augmenter la qualité de vie et l’observance des patients. C’est également le seul à conjuguer une antiprotéase et le ténofovir-alafénamide (TAF), moins toxique pour les reins», comme l’ont également souligné les Dr Khuong et Rioux dans leur lettre.

«L’évaluation est désormais en phase contradictoire; le laboratoire a fait appel de la décision et sera auditionné au courant du mois de juin. Nous avons fait une demande de contribution à cette évaluation, qui devrait être prise en compte à cette occasion, explique Clarisse Fortemaison, coordinatrice du TRT-5. Notre demande d’audition a en revanche été déclinée.»

La Haute Autorité de Santé, contactée, a refusé de commenter la phase contradictoire en cours.

Inquiétude pour les molécules en développement

La SFLS s’inquiète et dénonce une décision «à l’encontre des enjeux et du concept des traitements adaptés aux personnes en matière d’infection VIH chronique».

Pour la société savante, cette décision laisserait entendre que l’arsenal thérapeutique contre le VIH serait désormais suffisant et ignore la demande des patients d’avoir des traitements simplifiés. Plus grave, pour la SLFS, cette décision fait peser «une inquiétude» sur les molécules en développement, «que ce soit les formes injectables d’antirétroviraux, les inhibiteurs d’attachement, les inhibiteurs d’entrée, les inhibiteurs de capside, les inhibiteurs de protéase non boostés, les futurs STR, etc.»

Enfin, la SFLS s’interroge sur «la justification de ce refus de mise à disposition de telles combinaisons d’antirétroviraux avec un argumentaire et une expertise qui semblent assez loin de la réalité clinique et des recommandations» et s’interroge sur une certaine « idéologie » au sein de la commission de transparence, la même qui l’aurait conduite à attribuer un ASMR 5 au Truvada® dans l’indication de la prophylaxie pré-exposition, estimant que le médicament de la Prep n’apportait «pas d’amélioration du service médical rendu dans la stratégie globale de prévention du VIH dont l‘outil central doit rester le préservatif».

Source : ici.radio-canada.ca

Un ancien toxicomane distribue des seringues propres à Saskatoon, une ville privée de centre d’injection supervisée, tout comme les autres municipalités de la Saskatchewan.

La province a pourtant le plus fort taux d’infection au VIH du Canada. En 2015, ce taux était 2,4 fois plus élevé que la moyenne nationale, selon des statistiques du gouvernement saskatchewanais.

Un ex-toxicomane au service des autres

Deux à trois fois par semaine, Terry Grady, du groupe Saskatoon Cares, remplit son sac de seringues propres et de préservatifs. Il sillonne bénévolement les quartiers défavorisés pour les distribuer à des toxicomanes, dans les endroits où les autorités ont du mal à aller.

Il rencontre des travailleurs et travailleuses du sexe et va dans les maisons de vente de drogues détenues par des gangs de rue.

Pendant la semaine, les autorités sanitaires de Saskatoon n’offrent pas de service d’échange de seringues après 23 h 30.

La dépendance n’a pas de quart de travail. Il faut aider les toxicomanes en tout temps. Terry Grady

Terry Grady connaît les rouages de la dépendance. Ex-toxicomane, ex-itinérant et ex-membre d’un gang de rue, il dit avoir survécu à 18 surdoses.

Il raconte qu’il ramasse 2500 seringues souillées et distribue 1000 seringues propres par semaine à Saskatoon.

Un soir d’avril, lors d’une patrouille à pied dans l’ouest de la ville, Terry Grady a ramassé des centaines de seringues souillées.

Il les remet à l’Autorité de santé de la Saskatchewan, qui à son tour lui donne des seringues propres destinées aux toxicomanes.

Réduction des méfaits

Terry Grady a formé il y a moins de trois mois, avec d’autres anciens toxicomanes, le groupe Saskatoon Cares dans l’espoir de réduire les risques de transmission de maladies comme l’hépatite C ou le VIH ou de morts liées à la consommation de drogues en Saskatchewan.

Par exemple, de 2007 à 2016, le nombre de patients saskatchewanais devenus séropositifs par drogue d’injection est passé de 49 % à 79 %, selon des données provinciales. Ces patients représentaient 60 % des nouveaux cas recensés l’an passé.

Par ailleurs, un groupe de médecins a estimé, à l’automne 2016, que le taux de VIH-sida en Saskatchewan est si critique qu’il faut que le gouvernement décrète un état d’urgence en matière de santé.

Pour sa part, le médecin hygiéniste en chef adjoint de l’Autorité, Johnmark Opondo, défend le travail de la province en matière de prévention de la maladie.

« La Saskatchewan a une faible population, alors si on regarde les statistiques, 52 nouveaux cas de VIH à Saskatoon semblent un nombre important. Mais, comparativement à Vancouver, les chiffres ne sont pas si énormes », affirme-t-il.

Il indique que l’Autorité de santé n’a pas l’intention de changer les heures de fonction de son unité mobile.

Terry Grady pense que l’absence de programmes d’échange de seringues, la nuit, dans la Ville des Ponts démontre que la Saskatchewan a une attitude « arriérée » en ce qui a trait à la réduction des méfaits liés à la consommation de drogues.

« Nous avons un gouvernement provincial qui refuse de constater nos forts taux de VIH », estime-t-il.

Un travail bien accueilli

« Terry est un héros. Le fait qu’il fait tout ce travail est à la fois héroïque et triste », constate l’ex-toxicomane Marlon Gidluck.

Il affirme que des seringues propres sont essentielles à la survie et au bien-être des toxicomanes.

« Quand on est toxicomane et en manque, c’est comme si on est un poisson hors de l’eau qui tente de respirer », dit-il.

L’exemple montréalais

La directrice de l’organisme Cactus Montréal exprime son inquiétude face à la situation en Saskatchewan.

« Je suis inquiète et, en fait, je souhaite que les autorités de santé publique investissent davantage en prévention et en réduction des méfaits parce que c’est l’approche qui donne des résultats avec des populations comme des personnes qui utilisent des drogues par injection », explique Sandhia Vadlamudy.

On va à leur rencontre [des toxicomanes]. C’est une approche qui est pragmatique, qui est humaniste. Sandhia Vadlamudy, directrice générale de Cactus Montréal

Selon Mme Vadlamudy, Mme Cactus Montreal distribue 60 % du matériel destiné à la consommation de drogues sur l’île de Montréal. Cactus Montréal a une unité mobile qui se promène dans différents territoires de Montréal sept jours sur sept, de 22 h à 5 h du matin. L’organisme met également à la disposition des toxicomanes un centre fixe de 14 h à 4 h du matin pendant la semaine et de 14 h à 10 h du matin en fin de semaine.

À Saskatoon, le directeur général de l’organisme de soutien aux toxicomanes AIDS Saskatoon salue le travail de Terry Grady et abonde dans le même sens que Mme Sandhia Vadlamudy.

Il demande aux gouvernements fédéral et provincial d’injecter immédiatement des millions de dollars dans la réduction des méfaits associés à l’usage de drogues.

« Beaucoup de ces toxicomanes vivent dans une pauvreté abjecte, note Jason Mercredi. Ils ont à peine de l’argent pour se loger et ont besoin d’aide. »

En plus de Montréal, M. Mercredi ajoute que dans des villes comme Edmonton, Vancouver et Calgary, il existe des groupes semblables à Saskatoon Cares, qui livrent du matériel sécuritaire aux toxicomanes tard dans la nuit.

« Ici, il y a beaucoup d’usage de drogues et beaucoup de douleur », dit Terry Grady, qui souhaite avoir du financement pour ses activités dans le but d’élargir son champ d’action.

Source: univadis.fr

Cette étude de large envergure montre que la prise d’antidépresseurs est associée à une augmentation de poids, notamment durant les six premières années de prescription. Durant la seconde année, ce risque est augmenté de 46% par rapport à la population générale.

À retenir 

Cette étude reflète une tendance sur une décade, cependant les classes les plus anciennes sont plus souvent associées à une prise de poids que les molécules plus récentes. Ainsi, si les conclusions de cette étude mettent en avant que l’utilisation répandue des antidépresseurs pourrait contribuer à long terme à l’augmentation du poids moyen d’une population, il convient de prendre un peu de recul et de remettre dans son contexte ces données.

Pourquoi est-ce important ?

Entre 1975 et 2014, au niveau mondial, la prévalence de l’obésité est passée de 3,2% à 10,8% chez les hommes et de 6,4% à 14,9% chez les femmes. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni présentent les plus forts taux d’obésité dans le monde, avec 69% et 61% d’adultes obèses ou en surpoids respectivement. La prescription d’antidépresseurs a également fortement augmenté durant cette période et l’obésité est associée à la dépression. Des études à court terme ont suggéré une association entre la prise d’antidépresseurs et le gain de poids, mais aucune donnée robuste évaluant l’influence de la prise d’antidépresseur au long cours sur le poids n’était disponible jusqu’à présent, d’où l’intérêt de ce travail.

Principaux résultats

Un peu plus de 136.000 hommes et 157.000 femmes issus d’une base de données de soins primaires britanniques ont été inclus : 13,0% des hommes et 22,4% des femmes (âge moyen à l’inclusion 51,5 ans) avaient une prescription d’antidépresseurs.

La prise d’antidépresseurs était fortement associée à la catégorie d’IMC, avec une faible consommation pour les sujets présentant un poids normal (13,9%) et une augmentation de cette consommation avec l’augmentation de l’IMC pour atteindre 26,5% de prescriptions pour ceux qui avaient un IMC ≥45 kg/m2. La prise d’antidépresseurs était supérieure en cas de comorbidités ou de co-prescriptions associées, notamment avec un diagnostic d’AVC ou de diabète et avec une prescription d’antiépileptiques ou d’antipsychotiques. La prise d’antidépresseurs était également plus fréquente chez les sujets qui fumaient et ceux en situation de précarité.

Durant la période de suivi, le risque d’une augmentation du poids ≥5% était augmenté de 21% chez les sujets sous antidépresseurs versus ceux qui ne l’étaient pas : incidence de 11,2/100 personnes-années versus 8,1/100 personnes-années, ratio de taux de 1,21 [1,19-1,22], p<0,001.

Le risque de gain de poids était tout particulièrement important durant les six premières années de traitement, avec un risque augmenté de 46% la seconde année et de 48% la troisième année, avant de diminuer progressivement.

Méthodologie

Cette étude de cohorte est basée sur l’une des plus larges bases de données disponibles au niveau mondial concernant les soins primaires (UK Clinical Practice Research Datalink). Les données utilisées proviennent d’un échantillon d’environ 294.000 sujets et ont permis d’évaluer l’augmentation du poids et le passage du surpoids à l’obésité chez des individus âgés de 20 ans et plus, traités par antidépresseurs. Les individus inclus devaient avoir bénéficié d’au moins 3 mesures d’IMC entre 2004 et 2014. Les résultats ont été ajustés sur l’âge, le sexe, la dépression, les comorbidités, la coprescription d’antiépileptiques et d’antipsychotiques, la précarité, le tabagisme et l’alimentation.

Principales limitations

Ces associations ne sont pas causales et des facteurs de confusion peuvent contribuer à leur surestimation.