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Source : JIM.fr

L’infection par le VIH favorise-t-elle l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs ?

L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a un potentiel athérogène établi qui s’explique en partie par les effets iatrogènes des trithérapies et l’intervention de facteurs de risque cardiovasculaires tels le tabagisme chronique, la sédentarité, ou encore la surcharge pondérale. C’est le plus souvent la maladie coronarienne qui va exprimer le retentissement cardiovasculaire de cette infection, le risque d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) étant du domaine des hypothèses.

Une étude de cohorte de type cas-témoins s’est penchée sur la question. Il s’agit en l’occurrence de la Veterans Aging Cohort Study qui a été suivie entre le 1er avril 2003 et le 31 décembre 2014. Ont été exclus tous les participants chez lesquels il existait : (1) une AOMI connue ; (2) une maladie cardiovasculaire hautement probable ou établie : maladie coronarienne, infarctus du myocarde (IDM), AVC ou encore insuffisance cardiaque congestive.

Deux groupes de vétérans ont été constitués et appariés sur le plan démographique : les cas comptant des patients atteints d’une infection avérée par le VIH (VIH+) et les témoins. Ils ont été comparés après ajustement selon les variables suivantes : données démographiques, facteurs de risque cardiovasculaire, toxicomanie éventuelle, taux de cellules CD4, traitement antirétroviral et ARN du VIH-1.
C’est l’incidence de l’AOMI qui a constitué le critère de jugement primaire. Les critères secondaires ont été, pour leur part, les suivants : mortalité globale, amputation en cas de survenue d’une AOMI selon le groupe, charge virale et taux de CD4.
Au total, au sein d’une cohorte de 91 953 participants, 7 708 évènements ou signes témoignant d’une AOMI sont survenus au terme d’un suivi d’une durée médiane de 9 années. Leur incidence exprimée pour 1000 sujets-années s’est avérée plus élevée chez les patients VIH+, soit 11,9 (intervalle de confiance à 95 % (IC95) de 11,5 à 12,4) versus9,9 (IC95 de 9,6 à 10,1) chez les témoins. Après ajustement en fonction des données démographiques, des facteurs de risque vasculaires et des autres covariables pertinentes, le risque d’AOMI, en fait le hazard ratio (HR), a été plus élevé chez les malades VIH+, soit 1,19 (IC95 de 1,13 à 1,25) versus les témoins. Le HR s’est avéré maximal dans les 2 cas suivants : charge virale > 500 copies/ml (HR = 1,51 ; IC95 de 1,38 à 1,65) et concentration de cellules CD4 < 200/mm3 (HR = 1,91 ; IC95 de 1,71 à 2,13). En revanche, le HR n’a pas été augmenté de manière significative en cas de CD4  ≥ 500 cellules/mm3(HR = 1,03 ; IC95 de 0,96 à 1,11). La mortalité après la survenue d’une AOMI s’est avérée élevée, de manière voisine dans les 2 groupes. L’infection par le VIH n’a pas eu d’impact sur l’incidence des amputations liées à l’AOMI.

La concentration de CD4 en première ligne

Cette étude cas-témoins suggère que l’infection par le VIH augmente très modérément (+ 19 %) le risque d’AOMI indépendamment, semble-t-il, des facteurs de risque vasculaires traditionnels. Cependant, le risque relatif serait bien plus élevé, proche de 2,00 quand les concentrations de CD4 sont < 200 /mm3, pour ne dépasser l’unité quand ces dernières sont ≥ 500 cellules/mm3. Ces résultats doivent être confirmés par d’autres études avant de considérer que l’infection par le VIH est bien en cause dans la survenue de certaines formes d’AOMI.

Dr Philippe Tellier

RÉFÉRENCE
Beckman JA et coll. : Association of Human Immunodeficiency Virus Infection and Risk of Peripheral Artery Disease. Circulation 2018 ; 138 (3) : 255-265.

ACTIONS TRAITEMENTS est invité à participer à une table ronde sur le thème de l’allègement thérapeutique lors du prochain congrès national de la Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS) 2018, qui se tiendra à Reims les 11 et 12 octobre prochain.

Nous avons besoin de vous pour alimenter la présentation qui sera co-animée avec le collectif inter-associatif TRT5. Nous souhaitons profiter de cette opportunité pour partager le point de vue, les témoignages et les interrogations des patients vivant avec le VIH sur l'(es) allègement(s).

Retour d’expérience sur l’allègement thérapeutique

Nous sommes donc en train de collecter avis et retour d’expérience sur l’allègement pour nourrir cette présentation auprès des adhérents, des participants à nos activités mais aussi auprès de nos partenaires associatifs.
Le sondage suivant a également été mis en place pour éclairer certains points (comme la compréhension du concept d’allègement, ou les motivations) :
L’idée n’est pas d’en faire une enquête rigoureuse mais plutôt une enquête flash pour confirmer ou informer certains retours que nous avons. Les résultats ne seront pas communiqués en tant que tel.
Nous comptons sur vous pour remplir le sondage (seulement 5 questions !) et surtout pour le diffuser le plus largement possible auprès des personnes que vous connaissez et qui vivent avec le VIH !

Source : NéonMag.fr

L’association Arcad Sida, qui prend en charge les séropositifs au Mali, soigne le corps mais surtout l’âme. Et dans une société toujours patriarcale, lutte contre les préjugés liés au VIH.

« Pas de film, pas d’images », annonce l’animatrice de la rencontre. Pour les cinq jeunes femmes enceintes et séropositives alignées sur un banc, hors de question d’être identifi ables. Elles sont réunies dans un bureau con finé pour une session de sensibilisation qui vise à prévenir la contamination de leur enfant à naître. Chaleur suffocante, teintes éclatantes des tenues en wax. Nous sommes au Centre d’écoute, de soins, d’animation et de conseils (Cesac) d’Arcad Sida, organisme malien de lutte contre le sida créé en 1994. Leur principal cheval de bataille : la transmission mère-enfant, évitable avec une prise adéquate d’antirétroviraux, mais qui continue de faire des ravages. C’est ce qu’on appelle la « contamination verticale », la première cause de transmission du sida ici. En 2014, plus de 1 100 enfants naissaient avec le VIH. En 2016, ils sont moins de 800, grâce aux efforts de sensibilisation dans le pays et à l’action d’Arcad.

LES MÉDECINS DÉPISTENT ET ASSURENT LE SUIVI, LES CONSEILLERS PSYCHOSOCIAUX SOIGNENT L’ÂME.

Dans ce centre médical situé dans le quartier des ONG à Bamako, les médecins dépistent et assurent le suivi, les conseillers psychosociaux soignent l’âme. Et il y a de quoi faire. Rejet des proches, dif ficile suivi du traitement, secret obligatoire : la séropositivité demeure un stigmate. Les participantes vident leur sac à tour de rôle en bambara, la langue principale du Mali. L’une d’elles, visage juvénile, mène sa septième grossesse. « Trois de mes enfants sont séropositifs, raconte-t-elle. Je n’ose pas le leur annoncer. J’ai peur qu’ils ne sachent pas garder le secret, et qu’ils soient discriminés à l’école. Le problème, c’est ma belle-mère, elle ne veut pas qu’ils s’approchent d’elle. En cas de dispute, elle divulguera tout. » Un tout petit garçon joue dans un coin. Traité dès sa naissance, il est désormais séronégatif, informe fi èrement sa mère, tout de panthère vêtue. Une autre, en orange vif, dissimule sa séropositivité à son mari. « Mon premier mariage a été cassé à cause de mon statut. La mère de mon ancien mari n’arrêtait pas de lui dire que je n’aurais pas d’enfants… »

L’ARRIVÉE DES ANTIRÉTROVIRAUX EN 1996 TRANSFORME LA PERSPECTIVE : LE VIH, CE N’EST PLUS LA MORT AU BOUT DU CHEMIN.

Au Mali, 120 000 personnes sur 18 millions vivent avec le sida (contre 150 000 en France sur 70 millions). Bintou Dembélé, directrice du centre et médecin de formation, a participé à la création d’Arcad. « A l’époque, avec mon compagnon, on prenait notre vieille voiture et on faisait des visites ambulatoires aux malades, à domicile. » Les autres médecins pincent le nez, mais avec l’expansion de l’épidémie, Arcad Sida devient indispensable. Aujourd’hui l’asso revendique 150 salariés et un suivi de 22 000 personnes dont 2 800 enfants, et a développé 18 antennes à travers le pays. L’arrivée des antirétroviraux en 1996 transforme la perspective : le VIH, ce n’est plus la mort au bout du chemin, mais un mal gérable, compatible avec une vie quasi normale. Malgré l’instauration de la gratuité du traitement en 2004, les obstacles restent nombreux. Faute de suivi gynécologique régulier, les femmes des zones rurales passent sous le radar du dépistage, et donc du traitement. Le fi nancement d’Arcad Sida, assuré à 80 % par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, est également en péril. La première dame a beau s’être exprimée publiquement en faveur d’un programme national de lutte contre le sida, l’Etat malien ne contribue pas à hauteur des attentes. Un fonds national pédiatrique a été lancé il y a trois ans, jamais financé. Les of ficiels chargés du dossier ont d’ailleurs refusé de recevoir des journalistes. Or, la manne du Fonds mondial, qui représente 1,5 milliard d’euros pour la seule lutte contre le sida, menace de s’assécher. La France n’a pas augmenté sa contribution depuis la présidence Sarkozy. Plus grave, Donald Trump a menacé de remettre en cause la perfusion américaine, qui pèse pour un tiers du budget. Une baisse de financement aurait des conséquences dramatiques. Non traités, les patients redeviendraient contagieux avec, à la clé, une explosion de l’épidémie.

Oumou Diarra, l’animatrice, pilote l’échange avec aisance. Sa voix porte loin et sonne clair. Au Cesac, on milite fort pour le « partage de statut », c’est-à-dire le fait d’informer ses proches quand tombe la nouvelle. « Mais on leur explique le pour et le contre, on ne les juge pas ! » précise la conseillère psychosociale, elle-même séropositive et mère de quatre enfants qui n’ont pas le virus. A Arcad, dit-on, une personne qui a le sida n’est pas le problème mais la solution. Les conseillers psychosociaux ont le VIH ; l’accompagnement dit « communautaire » des malades par leurs pairs facilite grandement les échanges et la con fiance.

CÉLIBATAIRE, ELLE NE PEUT PAS LOUER SON PROPRE LOGEMENT. MARIÉE, ELLE EST SOUS LE JOUG DE SON ÉPOUX, À LA MERCI D’UNE RÉPUDIATION.

La discussion est franche et gaie malgré tout, dans la chaleur de la petite pièce. Il est rare que les Maliennes puissent se livrer de la sorte. Il est encore plus rare qu’on les écoute. Dans ce pays à majorité musulmane, la femme n’a pas la parole. Célibataire, elle ne peut pas louer son propre logement. Mariée, elle est sous le joug de son époux, à la merci d’une répudiation. La pratique est of ficiellement illégale mais toujours courante.

La réunion se termine. Les femmes se font défrayer leur trajet jusqu’au centre. Oumou Diarra se félicite de ces rencontres. « C’est un espace qu’elles admirent. Ici, elles sont à l’aise, elles débordent souvent du thème, elles disent des choses qu’elles ne disent pas dehors. Il nous arrive même de discuter du fait de mettre du lubrifi ant pour éviter de se blesser pendant les rapports, assure-t-elle. Ici, on redonne l’estime de soi. »

Un patio ombragé qui tempère la chaleur pesante de Bamako tient lieu de salle d’attente. Des hommes et des femmes patientent, ainsi que deux poulets qui caquettent, pattes liées, dans la poussière. Un membre du Cesac ouvre des dizaines d’emballages d’antirétroviraux et glisse les flacons, moins identi fiables, dans un sac grand ouvert. Mission : une distribution con fidentielle. Il n’est pas rare qu’un patient récupère ses médicaments dans son sac de légumes au marché, au milieu de la foule.

Le tabou pèse toujours sur les malades. Avec ses corollaires, l’exclusion sociale, la mort parfois. Le pays abrite 66 000 orphelins du sida, de 0 à 17 ans. Bintou raconte le cas tragique de l’une d’entre eux. Sa tante l’avait recueillie mais a préféré la laisser aux mains d’une militante associative, séropositive également. « Sa tante est partie deux ans. Deux ans ! » s’en flamme-t-elle. Un jour, la jeune fi lle de 15 ans est retrouvée morte. « A côté de son corps, ils ont découvert des boîtes de comprimés qu’elle n’avait jamais ouvertes. Elle s’est laissée mourir. » Son ton est posé mais l’émotion af fleure

EVOQUER FRANCHEMENT LA CONTRACEPTION, C’EST DONNER L’IMPRESSION D’ENCOURAGER LA FORNICATION HORS MARIAGE : IMPENSABLE.

Adama danse au milieu de ses camarades dans un vaste amphi circulaire. Clap, clap, frappent les mains en cadence. D’autres gamins lui emboîtent le pas. Il sourit. Chétif, 1,50 mètre environ, les joues creusées, on lui donne une dizaine d’années. En réalité, il en a 16. Même chose pour sa sœur jumelle Awa. Non traité pendant leur enfance, le virus a retardé leur croissance. Nous assistons à un week-end thérapeutique organisé par Arcad Sida, qui réunit deux fois par an des enfants et ados séropositifs venus de tout le Mali. Ambiance colo rythmée par le bruit régulier du ventilateur. Au programme : éducation sexuelle. L’animatrice déroule un discours pêchu, mélange décoiffant de considérations ultra crues (le mot « vulvite » sera prononcé) et d’incitations à l’abstinence. « A leur âge, on ne leur parle pas contraception. Ils sont encore vierges pour la plupart, donc on préfère leur dire de ne pas commencer. » Un discours of ficiel qui semble un peu lunaire, mais l’asso est obligée de tenir compte des rigidités culturelles du pays. Evoquer franchement la contraception, c’est donner l’impression d’encourager la fornication hors mariage : impensable.

Ici, les jeunes trouvent un refuge de bienveillance où ils n’ont pas à cacher ce qu’ils sont. Un jeune homme qui encadre les ados n’a toujours rien dit à sa copine, bien qu’ils soient ensemble depuis six mois. L’idée l’angoisse, mais de toute façon, sans perspective immédiate de mariage, elle refuse qu’ils couchent ensemble. En attendant, ils sortent au cinéma ou entre copains à Bamako. Un jour, espère-t-il, il aura un travail suf fisamment stable pour se permettre de l’épouser. « Les femmes doivent obéir à leur mari ici, mais moi je ne veux pas qu’elle fasse des trucs contre sa volonté », assure-t-il. Le VIH et une vie amoureuse épanouie, ça ne fait pas bon ménage.

Sangari Hawa Dicko gère le volet adultes de la prise en charge au Cesac. Ce qui implique les visites à domicile, les enquêtes sociales, mais aussi de jouer les anges gardiens des couples déchirés par l’irruption du virus. Lumineuse, drôle, elle a ce pro fil infatigable qu’on rencontre dans les métiers du social. Elle salue tout le monde, fait la bise à la volée. Repliée dans l’ombre pour échapper à la chaleur, elle raconte son quotidien, en buvant un café noir versé dans un sachet transparent. « Je fais service matrimonial, on me demande de trouver des pro fils. J’arrive à intégrer la vie familiale des patients, ils me font con fiance, je forme des couples. Mais je ne suis jamais invitée aux mariages ! » rigole-t-elle. Dif ficile pour elle de lâcher ses patients. « Je me sens utile, je me sens mal à leur place. Nous sommes humains, ces choses nous titillent. »

DÉBOULE LA QUESTION DE LA FIDÉLITÉ. FLOTTEMENT ET RIRES DANS L’ASSISTANCE. LA POLYGAMIE EST LÉGALE.

Le problème du VIH se niche dans les fondements d’une société ultra patriarcale, où l’homme décide et la femme se tait. Oumou Diarra, la conseillère psychosociale, estime qu’ici une épouse ne peut pas refuser un rapport sexuel à son mari. « Les maris sont les chefs, se voient au-dessus des femmes. Ça ne peut pas changer. On doit l’accepter. » Illustration à « Papa modèle », un rassemblement qui vise à sensibiliser les hommes, et notamment les leaders communautaires, dont l’in fluence pèse dans les quartiers. Lors de cette réunion dans une salle pleine à craquer de mâles de tous âges, on entend des prêches bien récités : « il faut accompagner sa femme se faire dépister », « il faut la laisser s’exprimer ». Déboule la question de la fidélité. Flottement et rires dans l’assistance. La polygamie est légale ; et aux officielles s’ajoutent les « copines » occasionnelles, ainsi que les prostituées, porteuses pour un quart d’entre elles du VIH. « Il n’y a pas plus de deux ou trois personnes ici qui sont fidèles, assure Ibrahim, 21 ans. Au Mali, on veut pro fiter. » Sangari, 35 ans, estime : « L’homme a du mal à concevoir la fidélité à cause du système de polygamie. Et la monogamie est mal vue ici. On considère que ça donne trop de pouvoir à la femme. » Il a vu dé filer dans son cabinet de psy des femmes séropositives qui se con fiaient à lui faute de pouvoir s’exprimer dans leur foyer. « On dit que la femme n’a pas la parole au Mali. Mais on ne peut pas comprendre un être humain sans l’écouter.

Article publié dans le magazine NEON en février 2018

Source : blogs.mediapart.fr

Le professeur Nacher, président du CoreVIH de Guyane pointe dans son courrier à l’OFII une logique contradictoire opposant les politiques de santé publique aux politiques de lutte contre l’immigration.

Le professeur Mathieu Nacher, président du CoreVIH de Guyane a publié une lettre ouverte à destination du médecin inspecteur de l’Office Français de l’Intégration ( OFII ) le 27 avril 2018, portant sur des refus de carte de séjour pour soins pour des personnes séropositives au motif que les traitements ARV sont disponibles dans leur pays d’origine. Soulignant qu’il s’agit de la première fois depuis quatorze ans qu’il peut témoigner d’une telle pratique, la lettre du professeur nous engage à nous pencher sur la situation de la lutte contre le sida en Guyane. La file active des personnes vivant avec le VIH en Guyane représente environ 2000 personnes et est composée à 82,1 % de personnes nées à l’étranger dont près de la moitié se sont infectées en Guyane. La transmission du VIH a lieu essentiellement au cours de rapports hétérosexuels. Les jeunes de moins 24 ans représentent 15 % des contaminations, les usagers de drogues, également 15 %, les travailleurs du sexe 8 % et les contaminations dans les prisons 5 %. La Guyane est le territoire français où la séroprévalence prospère le plus.

Mutualiser les ressources des deux côtés de la frontière

La majorité des structures de soins se situe le long de la seule nationale du département, longeant la façade atlantique. D’autres structures, plus modestes, ainsi que des missions ponctuelles de santé orientées autour du VIH et des IST sont assurées par des associations sur le reste du territoire, notamment le long des fleuves Maroni et Oiapock, marquant chacun la frontière naturelle avec les états voisins (Suriname et Brésil).

Des programmes transfrontaliers sur la prise en charge de personnes vivant avec le VIH ont été mis en place depuis quelques années, au niveau des villes de Albina (Surinam) et St Laurent, ainsi qu’entre St George et Oiapock (Brésil). Ces programmes visent à une meilleure prise en charge des personnes séropositives en mutualisant les ressources des deux côtés de la frontière. Ces programmes démontrent que les zones transfrontalières sont des espaces à investir et non à contrôler afin de permettre des interactions favorisant de nombreux échanges dans le domaine de la santé.

Les départements d’Outre Mer font l’objet de mesures d’exceptions et droits dérogatoires concernant l’entrée au séjour, la circulation des étrangers, les pouvoirs de contrôle et le placement en rétention administrative. Les pouvoirs des forces de l’ordre sont considérablement accrus et se traduisent par des contrôles de police plus larges qu’en Métropole. Le Maroni et l’Oyapock ainsi que la Nationale qui dessert la côte font l’objet d’un droit dérogatoire des frontières qui permet de placer en zone d’attente les personnes étrangères interpellées. Les principales voies fluviales qui constituent les frontières et la route nationale, principal axe de communication qui dessert la zone la plus développée et peuplée du territoire, sont donc entièrement des zones de droits spécifiques permettant de contrôler et d’expulser en passant outre le principe des jours francs. Ces dispositifs sont justifiés par les pouvoirs publics par la lutte contre la délinquance et l’immigration illégale. Le droit dérogatoire permet d’entretenir une confusion entre droit aux frontières et régime d’éloignement. Ces dispositifs de contrôle et d’enfermement sont complétés par deux barrages routiers fixes situés sur la Nationale à Regina et Iracoubo, installés officiellement pour lutter contre la délinquance mais dont les associations locales condamnent leur usage dans la lutte contre l’immigration illégale.

Des conséquences d’une exceptionnelle gravité

Les Outre Mer représentent 70 % des expulsions en France. 1324 personnes ont été placées en CRA en 2015 en Guyane, pour un temps de séjour moyen de 2 jours (contre 18 en métropole). Seulement 3,5 % des personnes ayant séjourné dans le CRA ont vu un juge. 1/3 des personnes placées dans le CRA sont de nationalité brésilienne, 25 % haïtiennes, 18 % surinamaises et 8 % chinoises. Des accords à la légalité douteuse permettent l’expulsion rapide vers le Surinam ou le Brésil, afin de réguler d’autres types de mobilités internes, comme les orpailleurs illégaux qui transitent régulièrement à travers les frontières. Plus globalement, les flux migratoires en provenance du Surinam, du Brésil et d’Haïti ainsi que la population d’Haïti entretiennent sur le territoire guyanais une mobilité que même les droits dérogatoires aux frontières et les pouvoirs de police accrus ne peuvent endiguer. La politique de lutte contre l’immigration illégale apparaît autant inefficace que contre productive vis-à-vis de la santé publique.

Le professeur Nacher pointe dans son courrier à l’OFII une logique contradictoire opposant les politiques de santé publique aux politiques de lutte contre l’immigration. Alors que la France refuse des titres de séjour pour soins à des personnes étrangères séropositives, la situation de la Guyane expose de manière criante la profonde imbrication des politiques de santé publique et migratoires. Pourtant, de nouveaux dispositifs concernant les flux migratoires entrent en vigueur ce lundi 3 septembre en Guyane, dérogeant une fois de plus à l’application du droit commun et du CESEDA (Code de l’entrée et du droit au séjour des étrangers et du droit d’asile). Ainsi, les personnes étrangères, une fois identifiées, n’ont maintenant plus que 7 jours pour déposer leur demande d’asile. L’Ofpra dispose alors de 15 jours pour statuer sur cette demande. Si le durcissement des politiques migratoires est déjà identifié comme une entrave aux dépôts de demande de titre de séjour pour soins, ces nouvelles dispositions vont renforcer l’exclusion des personnes vulnérables et malades. La virologie moléculaire démontre la nature régionale de l’épidémie, les politiques anti-migratoires et leur application via des droits dérogatoires compliquent lourdement la lutte contre le VIH. Les initiatives transfrontalières sont à amplifier afin de garantir un accès aux dépistages et aux traitements plus effectifs. Dans l’attente, des personnes séropositives ayant formulé leur demande ou non sont expulsées, entraînant « des conséquences d’une exceptionnelle gravité » : la mort

Source : SERONET.info

Où en est-on en Europe dans l’atteinte de l’objectif 90-90-90, lancé en 2014. L’ECDC (European Centre for Disease prevention and Control) a mené l’enquête et donné quelques réponses.

La région Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) — qui comprend pas moins de 53 pays, de l’Albanie à l’Ukraine, avec des pays comme l’Ouzbékistan, la Turquie, ou encore le Kazakhstan — est très proche d’atteindre l’objectif des trois 90. Selon des données collectées en 2016, les chiffres étaient de 81 % pour les personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut ; 84 % des personnes diagnostiquées sous traitement et 88 % des personnes traitées ayant une charge virale indétectable. Mais ces chiffres cachent une grande disparité.

En Europe de l’Ouest, les chiffres sont respectivement : 84-88-90. Ils sont de 84-69-62 en Europe central et de 57-45-57 en Europe de l’Est. La région européenne de l’OMS recensait 7 % des cas d’infection par le VIH dans le monde en 2016. L’ECDC a interrogé 55 pays via un questionnaire ; 48 ont répondu, mais seulement 41 ont donné des données complètes. Les enquêteurs-trices  de l’ECDC estiment que ce sont près de 1 200 000 de personnes qui vivent dans les 37 pays européens — qui ont fourni leurs données de prévalence. Elle était, en moyenne de 0,19 % : elle est au plus bas de 0,02 % en Slovaquie et, au plus haut, de 0,84 % en Estonie.

Par rapport au premier 90 (ciblage des diagnostics), trois pays européens atteignent 90 % : le Danemark, la Roumanie et la Suède.

Sources : Les ActupieNEs.f

ANRS EP 57 APACHES – Infection anale par HPV chez les séropos

Histoire naturelle de l’infection anale par les papillomavirus humains (HPV) et des pathologies associées chez des hommes porteurs du VIH ayant des rapports sexuels avec des hommes : vers une prévention du cancer de l’anus.

État d’avancement

Une lettre d’information a été adressée à tous les participants en fin d’année 2017. Elle rappelait aux participants l’extension du suivi jusqu’en juin 2018, avec la  signature d’un nouveau consentement.  Lors du Conseil Scientifique de l’essai de septembre 2017, il a été envisagé de prolonger de 3 ans le suivi supplémentaire des patients ayant une lésion de haut grade. Des demandes de financement complémentaire sont en cours.

Les premiers résultats

Les premiers résultats de l’étude  montrent  que des lésions anales de haut grade  régressent spontanément et aucune progression de lésion de haut grade vers un cancer n’a été observée au cours de l’étude ANRS EP 57.
Afin d’obtenir des données supplémentaires sur l’évolution spontanée des lésions anales, il est nécessaire de continuer à vous suivre pour une période plus longue que prévue initialement. Il vous est donc proposé de continuer votre participation jusqu’au 30 juin 2019.

Contraintes de l’étude : identiques à l’étude initiale

Il est rappelé que les examens effectués lors de la consultation sont sans risque. Lorsqu’une anuscopie de haute résolution est proposée, si le médecin perçoit une lésion, il pratiquera un petit prélèvement de tissu (biopsie d’environ 1mm). Les prélèvements effectués dans le haut canal ne sont pas douloureux, dans le bas canal ou la marge anale ils peuvent être sensibles ou douloureux, ils seront pratiqués après une anesthésie locale. Un préservatif  lors des rapports sexuels sera recommandé pendant quelques jours car la transmission du VIH à vos partenaires pourrait être facilitée jusqu’à la cicatrisation.

Risques et bénéfices de l’étude

La prolongation de votre participation à cette étude permettra une interaction privilégiée avec votre spécialiste en proctologie et un suivi optimum de l’infection à HPV et de ses conséquences. Les connaissances scientifiques qui en résulteront devraient permettre de mieux prendre en charge les futurs patients, de mieux cibler les personnes nécessitant un traitement et d’éviter aux  patients de subir des traitements inutiles.

Quels sont vos droits ?

Identiques à l’étude initiale. Les données médicales vous concernant seront  anonymisées  pour respecter une totale confidentialité.
Pour toute question concernant vos droits vous pouvez vous adresser à votre médecin proctologue qui vous suit dans le cadre de l’étude.

Dr Isabelle ETIENNEY (01 44 64 20 64), investigateur coordinateur et l’équipe ANRS EP 57 APACHES

Rappel de l’étude

L’étude a débuté en 2014, inclusions jusqu’en juin 2016. 513 hommes participent dans 6 centres en France. Leur suivi est prévu jusqu’à fin juin 2018.

Déroulement de l’étude

Dès l’inclusion, les symptômes proctologiques sont présents chez 13 % des participants (saignements, démangeaisons, douleur, masse anale ou écoulement). L’examen clinique est anormal dans 23℅ des cas avec essentiellement des condylomes. Aucun cancer anal n’a été diagnostiqué. L’âge moyen est de 51 ans (de 35 à 85 ans). Les participants vivent avec le vih depuis environ 15 ans et leur charge virale est en général indétectable (81%). La durée du suivi sera au minimum de 24 mois, ce qui permettra de décrire, grâce au suivi régulier des lésions, leur histoire naturelle et des facteurs prédictifs éventuels de persistance ou de régression.

ANRS EP65 AMVIH – Voie « IL-33/amphiréguline »  dans la physiopathologie de l’infection par le VIH : potentielle cible thérapeutique

Etat d’avancement

Mécanismes de la reconstitution des défenses immunitaires de l’intestin

Promoteur : INSERM-ANRS

Investigateur coordonnateur : Dr Sébastien GALLIEN, Service d’immunologie clinique et maladies infectieuses CHU Henri Mondor 94010 Créteil cedex

Glossaire

Amphiréguline : molécule produite par certaines cellules de défense immunitaire.

Réservoir viral : présence de virus non réplicatif (comme endormi, mais pouvant se réveiller suite à l’arrêt du traitement  par exemple) dans certains compartiments de l’organisme, le système digestif notamment. Le réservoir du VIH est représenté principalement par les lymphocytes TCD4 qui font partie des globules blancs, réservoir constitué très tôt après l’infection et qui persiste très longtemps. Les cellules réservoirs du VIH sont disséminées dans l’organisme. Le tube digestif représente un réservoir majeur du VIH.

But de l’étude

L’étude à laquelle nous vous proposons de participer vise à mieux comprendre les mécanismes de la reconstitution des défenses immunitaires de l’intestin des personnes infectées par le VIH, cette étude nécessite également de connaître l’état et le nombre des cellules immunitaires de la muqueuse intestinale en dehors de tout contexte d’infection pour comparaison avec le cas des personnes infectées.

L’apparition des ARV (médicaments antirétroviraux) a fait naître l’espoir d’une éradication ou d’un contrôle à long terme de la réplication virale au cours de l’infection. Beaucoup de patients sous traitement maintiennent une charge virale indétectable et ainsi il y a une diminution de la mortalité. Ce traitement même prolongé ne permet pas d’éradiquer le virus car celui-ci a la capacité de s’intégrer dans l’ADN de certaines cellules de l’organisme, constituant ainsi le réservoir viral. La nécessité d’un traitement poursuivi pour une durée illimitée, les toxicités qui en découlent, ont conduit à la recherche d’un traitement capable d’éradiquer le virus.

L’obtention de cellules immunitaires des tissus digestifs et sanguins permettrait d’aborder deux questions importantes : connaître le réservoir cellulaire digestif du VIH et les perturbations immunologiques induites dans la muqueuse digestive par le VIH. Pour répondre à ces questions une comparaison des cellules de la muqueuse digestive de sujets non infectés (sujets contrôles) par le VIH est nécessaire.

Pour participer à l’étude

Vous devez prochainement passer une coloscopie, indépendamment de cette étude, nous vous proposerons de participer à l’étude EP 65 AMVIH en tant que personne non infectée par le VIH. Une endoscopie digestive comportant des prélèvements (biopsies) de muqueuse intestinale sera réalisée. Nous souhaitons profiter de cet examen  pour effectuer des prélèvements supplémentaires. Dans le cas où des biopsies ne seraient pas indiquées lors de votre examen, les biopsies colorectales spécifiquement destinées à cette étude ne seront pas effectuées.

Conditions pour participer à l’étude : avoir plus de 18 ans, être affiliéE ou bénéficiaire  d’un régime de la Sécurité Sociale, ou de la CMU, avoir l’indication d’une coloscopie diagnostique, consentement libre, éclairé, signé.

Schéma et déroulement de l’étude

60 participantEs contrôles sont prévuEs, la coloscopie et les biopsies seront réalisées dans le service de Gastro-Entérologie. La durée totale de l’étude sera de 5 ans, le temps nécessaire pour inclure l’ensemble des participantEs et le temps du suivi jusqu’à la dernière visite. Lors de la visite où une coloscopie a été décidée par votre médecin, l’investigateur  du Centre Henri Mondor vous a présenté l’étude EP 65 et vous a donné la note d’information et le consentement à signer. Les biopsies digestives seront  réalisées au cours de votre coloscopie. Votre participation à l’étude comme sujet contrôle aura lieu uniquement le jour de votre coloscopie.

Dr Lopez- Zaragoza et Dr Sébastien GALLIEN investigateur principal de l’étude.     Service d’immunologie clinique et maladies infectieuses. CHU Henri Mondor 94010 Créteil cedex 

Source : ANSM.santé.fr

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite renforcer les informations présentes sur les boites de médicaments à base de paracétamol afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur les risques hépatiques liés au mésusage de ce médicament, premier antalgique utilisé en France. A cet effet, l’ANSM lance une consultation publique qui porte sur un message d’alerte à faire figurer sur les boites et sur l’harmonisation des mentions visant à prévenir ce risque hépatique, d’ores et déjà présentes sur certains conditionnements. Cette consultation s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’Agence pour sécuriser l’utilisation des médicaments à base de paracétamol depuis plus de 20 ans.

Le paracétamol est un médicament sûr et efficace dans les conditions normales d’utilisation.

Mais en cas de mésusage, notamment par surdosage en associant plusieurs produits contenant du paracétamol et/ou  par non-respect de leur posologie, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas irréversibles. La mauvaise utilisation du paracétamol est la 1ère cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.

L’ANSM invite toute personne qui le souhaite à participer, jusqu’au 30 septembre 2018 , à la consultation publique « Risque hépatique lié au surdosage en paracétamol : mise en place d’un message d’alerte sur les boites (conditionnement) ».

Pour participer à la consultation sur le paracétamol 

« Remplir ce questionnaire  avant le 30/09/2018″

Mise à jour 31/08/2018 :
La consultation se fait désormais directement en ligne de façon anonyme.
Les premiers répondants n’ont pas à ressaisir leurs réponses.

Exemple 1
Cas d’un médicament à base de paracétamol (seul) non soumis à prescription médicale (cliquer sur le lien en haut de l’article pour accéder à l’image)

Exemple 2
Cas d’un médicament à base de paracétamol (associé) non soumis à prescription médicale (cliquer sur le lien en haut de l’article pour accéder à l’image)

Le paracétamol est la substance active la plus vendue en France et sa consommation a augmenté de 53% en 10 ans.
Près de 200 médicaments contenant du paracétamol, seul ou associé à d’autres substances, sont actuellement disponibles avec ou sans prescription médicale pour traiter les douleurs, la fièvre ou les symptômes du rhume. Dans ce contexte, l’Agence a engagé différentes actions afin de garantir aux patients un accès sécurisé à ce médicament :

Dans les années 80, la France a été le premier pays européen à avoir limité la dose de paracétamol par boite (8 grammes).

Depuis 1998, l’Agence a demandé la diffusion de messages d’alerte dans la publicité grand public , en particulier sur la présence de paracétamol dans les médicaments et le risque d’associer plusieurs médicaments qui en contiennent pour éviter tout risque de surdosage.

En 2008, une campagne d’aide à l’automédication a été réalisée avec, pour le paracétamol, une fiche d’aide à la dispensation et un dépliant pour les patients , qui mentionnent le risque hépatique en cas de surdosage.

A ce jour, toute publicité à la radio ou à la télévision doit mentionner à l’oral  « Ce médicament contient du paracétamol. Attention aux risques pour le foie en cas de surdosage ».

Recommandations de bon usage du paracétamol

La dose la plus faible, le moins longtemps possible

  • Respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée
  • Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (Utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal)
  • Alerter les populations particulières (-50kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…)
  • Déclarer un effet indésirable sur signalement-sante.gouv.fr

Source : Univadis.fr

À retenir

Cette étude observationnelle, menée sur une large cohorte de sujets sains, montre qu’un bon état de santé cardiorespiratoire en milieu de vie est associé à un moindre risque de dépression et de mortalité cardiovasculaire, y compris en présence d’une dépression, au-delà de 65 ans. Ces résultats montrent que la santé cardiorespiratoire en milieu de vie doit être considérée comme un objectif de prévention primaire important pour réduire le risque de dépression et la mortalité cardiovasculaire du sujet âgé. Les auteurs encouragent donc à la promotion précoce de l’activité physique pour favoriser le bien vieillir.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

Dépression et maladies cardiovasculaires sont connues pour ne pas faire bon ménage. La prévalence de dépression est élevée (environ 20%) chez les sujets présentant un événement cardiovasculaire, AVC notamment. Et cette dernière est aussi considérée comme un facteur péjoratif du pronostic en cas de syndrome coronarien aigu. Aux États-Unis, le poids des maladies cardiovasculaires est tel qu’il a incité à rechercher et à limiter les facteurs de risque modifiables. La santé cardiorespiratoire étant inversement associée à la mortalité toutes causes, cardiovasculaire, et à une moindre incidence des dépressions, une équipe américaine a cherché à savoir si une bonne forme physique en milieu de vie pouvait influer sur la survenue de dépression et la mortalité cardiovasculaire à plus long terme.

Méthodologie

La Cooper Center Longitudinal Study (CCLS) a enrôlé 19.241 sujets sains entre janvier 1999 et décembre 2009 et a recueilli les données concernant leur état de santé en milieu de vie. Ceux qui présentaient des antécédents de dépression ou de maladies cardiovasculaires étaient exclus. Les participants étaient classés en fonction de la V02 max obtenue au test de Balke modifié : niveau de santé cardiorespiratoire (SCR) faible (premier quintile en tenant compte de l’âge et du sexe), niveau modéré (quintile 2 et 3) ou niveau élevé (quintile 4 et 5). Ces données ont ensuite été croisées avec celles des systèmes d’Assurance santé Medicare et Medicaid pour obtenir les diagnostics de dépression, et avec le registre national des décès.

Résultats

  • L’analyse a inclus 17.989 sujets (80,2% d’hommes) d’âge moyen 50,0 ans lors de l’examen du milieu de vie.
  • Sur un suivi de 117.989 personnes-années, 2.701 diagnostics de dépression et 841 décès d’origine cardiovasculaire ont été enregistrés.Parmi eux, 231 étaient dus à une maladie cardiovasculaire faisant suite à une dépression, alors qu’il n’y avait pas de dépression associée pour les 610 autres.
  • En analyse multivariée, une forte association a pu être observée entre un niveau élevé de santé cardiorespiratoire en milieu de vie et un risque réduit de dépression, de décès d’origine cardiovasculaire (décès CV) suite à une dépression et de mortalité CV sans dépression après 65 ans.
  • Ainsi, les sujets qui avaient un niveau élevé de SCR en milieu de vie avaient un risque de dépression réduit de 16% par la suite (Hazard ratio 0,84 [IC95% : 0,74-0,95]) par comparaison à ceux qui présentaient les niveaux de SCR les plus bas, et leur risque de mortalité cardiovasculaire était également réduit de 61% (HR 0,39 [IC95% : 0,31-0,48]).
  • Même après un diagnostic de dépression, un niveau de SCR élevé en milieu de vie était encore associé à une réduction de 56% du risque de décès d’origine cardiovasculaire (HR 0,44 [IC95% : 0,31-0,64]).

Source : CorseMatin.fr

En cette saison, la fréquentation des centres de dépistage est importante et les médecins observent une hausse des infections sexuellement transmissibles. Mais les bénévoles ont du mal à faire entendre leur message de prévention

En été, on voit forcément défiler plus de monde, des jeunes et des moins jeunes, comme durant les fêtes de fin d’année », expliquent les secrétaires du centre de dépistage de l’hôpital de Bastia. Même son de cloche à Ajaccio au Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD) de Corse-du-Sud. « Nous n’arrêtons pas. Je passe ma journée à rendre des résultats », déclare le Dr Sylvie Ferrara.

Prévention combinée

Le dépistage, poursuit-elle, est partie intégrante de la prévention combinée mise en place par son service. Avec la possibilité, pour les personnes dont les partenaires sont à risques, d’un traitement de pré-exposition (PrEP), qui limite considérablement les risques de contamination au VIH et dont l’efficacité a été saluée fin juillet à Amsterdam, à l’occasion de la 22e Conférence internationale sur la santé.

La Corse, rappelle le Dr Sylvie Ferrara, est passée de la troisième région de France la plus touchée par le VIH dans les années 90, à l’une des régions les moins impactées, en termes de taux de découverte. « Il y a peut-être un phénomène de sous déclaration. Et nous avons observé une petite recrudescence liée à l’arrivée de personnes venues d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Asie », tempère toutefois le médecin.

La prévention des autres IST

De plus, comme partout ailleurs en France, et plus généralement en Europe, le nombre de personnes touchées par une infection sexuellement transmissible serait en augmentation : « Nous avons l’impression en Corse d’une hausse du nombre de dépistages positifs de la syphilis, notamment dans le milieu gay », note le Dr Danièle Belgodère de l’hôpital de Bastia qui assure le traitement gratuitement.

A Ajaccio, Sylvie Ferrara relève de son côté une hausse des infections de chlamydiae qui touchent essentiellement les adolescents et les jeunes adultes de 15 à 30 ans et qui peuvent, si elles ne sont pas soignées, entraîner l’infertilité.

Sur le terrain, les associations qui assurent la prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles ne sont pas légion.

Deux structures principales se dégagent, toutes deux basées en Corse-du-Sud : Aiutu Corsu et Corsica Sida. Cette dernière poursuit tant bien que mal sa mission l’été dans les zones sensibles, comme les campings, les lieux de rassemblement et de fêtes. Les discothèques, en revanche, ont disparu de leur champ d’action : « D’abord parce que dans le sud de l’île, il y en a de moins en moins, explique Dany Papi à la tête de l’association depuis plus de 20 ans. Ensuite parce que les jeunes ne sont plus du tout réceptifs à notre message. On reste jusqu’à 5 heures du matin avec nos préservatifs pour finalement nous entendre dire : « Oui, oui, c’est bon, merci, on sait »« , se désespère la bénévole.

Arrêt des subvention de l’ARS aux associations

En plus d’une jeunesse plutôt rétive aux préservatifs, le coup d’arrêt, il y a deux ans des subventions allouées aux associations par l’Agence régionale de santé, a fini d’achever les meilleures volontés parmi la quinzaine de bénévoles de Corsica Sida.

Au point que Dany Papi envisage de mettre la clé sous la porte : « On continue encore cet été. Mais c’est peut-être le dernier. Nous allons toujours dans les endroits les plus touristiques, dans les soirées gays où nous sommes invités, on distribue des préservatifs et on informe. Notre action est pourtant utile, on constate notamment une hausse en été de la prostitution masculine. Mais nous devons couvrir tout le sud et sans financement, c’est compliqué. On fait encore les vide-greniers et des lotos pour payer les frais. Mais au final, ça n’intéresse plus grand monde. »

Source : THD.tn

Le centre de recherche l’Institut Pasteur a annoncé le lancement d’un Mooc sur la science du VIH.

Dans un communiqué publié à l’occasion, l’Institut Pasteur a indiqué que ce cours en ligne sera axé autour de l’origine biologique du virus et son identification ainsi que les perspectives d’éradication. Entièrement gratuit, ce Mooc sera une véritable immersion dans la science du VIH.

Il est destiné à tous ceux qui souhaitent développer ou approfondir leurs connaissances scientifiques sur le virus du sida et les perspectives actuelles de la recherche.

Co-dirigé par Michaela Müller-Trutwin et Asier Sàez-Ciriòn, chercheurs à l’Institut Pasteur, ce Mooc diffusera à 32 leçons assurées par 28 experts reconnus dont Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008 pour l’identification du VIH et ce à partir du 2 novembre 2018.

Il convient de noter que les leçons réparties sur 6 chapitres seront dispensées en anglais.

Pour accéder au Mooc, veuillez cliquer ici.