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Source : 66millionsdimpatients.org

A l’hôpital ou dans les pharmacies en ville, les cas de rupture d’approvisionnement en médicaments sont, depuis quelques années, de plus en plus nombreux. Dans un rapport rendu public le 2 octobre, la mission d’information du Sénat sur les pénuries de médicaments et de vaccins, constituée en juin dernier, alerte une nouvelle fois sur les conséquences de ces pénuries et formule plusieurs recommandations afin de les limiter.

La mission d’information du Sénat sur la pénurie de médicaments et de vaccins a rendu public le 2 octobre les conclusions de ses travaux ainsi que ses recommandations. Ce phénomène de pénurie n’est pas nouveau, loin s’en faut. « Il connaît cependant une inquiétante amplification, pointent les auteurs de cette étude, que ne semblent pas pouvoir endiguer les mesures prises par les pouvoirs publics au cours de la période récente ».

En 2017, le nombre de ruptures et risques de rupture de stock et d’approvisionnement déclarés auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour des médicaments essentiels a explosé, avec 530 médicaments signalés. C’est 30% de plus que l’année précédente et dix fois plus qu’il y a dix ans.

Des chiffres de plus en plus alarmants

Précisons que ces chiffres concernent les médicaments à intérêt thérapeutique majeur « dont l’indisponibilité transitoire, totale ou partielle, explique l’ANSM est susceptible d’entraîner un problème de santé publique (mise en jeu du pronostic vital, perte de chance importante pour les patients, etc.) ».

On considère qu’il y a rupture d’approvisionnement quand une pharmacie d’officine ou une pharmacie hospitalière se trouve dans l’incapacité de dispenser un médicament à un patient dans un délai de 72 heures après avoir effectué une demande auprès de deux entreprises exerçant une activité de distribution de médicament. La durée moyenne des ruptures constatées en 2017 est d’environ 14 semaines, soit deux fois plus que l’année précédente.

Les vaccins sont plus particulièrement touchés : ils sont en moyenne indisponibles pendant 179 jours. En août 2017, la durée médiane des ruptures déclarées en officine atteignait 35 jours, selon l’Ordre national des pharmaciens. Autrement dit, la moitié des médicaments absents des tablettes de nos pharmacies manquent à l’appel plus de 35 jours. Un an plus tard, en août dernier, ce chiffre a augmenté de plus 40% pour une durée médiane de rupture proche de 50 jours.

Comment expliquer ces pénuries ?

Première raison permettant d’expliquer ces nombreuses pénuries, expliquions-nous dans nos colonnes en avril 2015 : « le glissement opéré par les acteurs de la chaîne du médicament vers un mode de production et de distribution en « flux tendu » visant à limiter les stocks afin de gagner en efficience. De cette tendance, résulte un fragile équilibre que la moindre difficulté survenue lors de la fabrication des matières premières ou des produits finis est susceptible de bousculer ».

La concentration des différentes étapes de la production de médicaments au sein d’usines uniques ou peu nombreuses est un autre facteur participant à la rupture de stocks. Sans compter qu’en même temps que le nombre de sites de production diminue, la demande s’élargit au marché mondial, vers les pays émergents notamment où les besoins sont de plus en plus élevés.

« Bien souvent, peut-on lire dans le rapport du Sénat, ce sont des événements isolés qui sont en cause dans la formation des phénomènes de pénuries, en ce qu’ils tendent à se répercuter sur l’ensemble de la chaîne par le jeu d’un « effet domino » résultant de l’interdépendance de ses maillons. Un problème de qualité survenant dans une usine de substances pharmaceutiques actives en Inde ou en Chine peut ainsi affecter l’approvisionnement du marché français pour de longs mois ».

Conséquences potentiellement graves

L’indisponibilité d’un médicament a des conséquences immédiates pour les personnes, notamment celles souffrant de pathologies chroniques pour lesquelles l’adhésion au traitement est essentielle (efficacité, risque de développement de résistance) et constitue un travail au long cours, expliquait France Assos Santé dans son audition du 19 juillet 2018 auprès de la mission d’information. « Perte de chance, difficulté d’adhésion au traitement, effets indésirables engendrés par l’imposition de changements de traitements, déstabilisation des personnes les plus fragiles lors des substitutions » sont autant de risques encourus par les patients.

A l’affiche en ce moment des spécialités en situation de pénurie : le Di-hydan, prescrit dans le traitement de l’épilepsie, invisible en pharmacie depuis mars 2014 ou encore plusieurs vaccins indiqués dans la prévention conjointe de la diphtérie, du tétanos, de la coqueluche et de la poliomyélite ou dans celle de l’hépatite B. Les membres de la mission d’information sénatoriale citent également dans leur rapport le cas de pénuries répétées d’amoxicilline (2014 et 2018), des spécialités de BCG-thérapie utilisées dans le traitement du cancer de la vessie, ou encore tout récemment de l’anti-parkinsonien Sinemet.

« Ces traitements, écrivait France Parkinson début septembrecorrigent de façon efficace le déficit en dopamine cérébrale. Leur arrêt supprime cette correction et fait réapparaître les conséquences du déficit en dopamine, à savoir l’essentiel de la symptomatologie parkinsonienne. Chez certains patients, cette symptomatologie peut être sévère : lenteur extrême, raideur douloureuse, tremblements ».

Vers un marché public des médicaments ?

Pour endiguer la problématique de la pénurie de certains médicaments et ses conséquences sur la santé des patients, la mission sénatoriale avance plusieurs propositions. Parmi elles, il serait question « d’expérimenter, sur une période de cinq ans, la mise en place d’exonérations fiscales ciblées au bénéfice d’entreprises s’engageant sur des investissements pour l’implantation en France de sites de production de médicaments ou de substances pharmaceutiques actives essentiels pour la sécurité sanitaire européenne ».

Les sénateurs recommandent également « d’instituer un programme public de production et distribution de quelques médicaments essentiels concernés par des arrêts de commercialisation, ou de médicaments
 « de niche » régulièrement exposés à des tensions d’approvisionnement, confié à la pharmacie centrale des armées et à l’agence générale des équipements et produits de santé ».

Cette proposition va dans le sens des positions de France Assos Santé qui en juillet estimait souhaitable de relocaliser une partie de la production de médicaments en Europe vers des laboratoires de chimie fine avec un organisme de contrôle public.

Relocaliser la production de molécules essentielles

« Cette disposition, écrivait alors le regroupements d’associations de patients et de consommateurs, garantirait la disponibilité des molécules de base qui pourraient être livrées aux firmes pharmaceutiques qui se chargeraient du conditionnement des médicaments. En oncologie, ces molécules de base sont au nombre de 30 à 35 et elles sont indispensables pour soigner les personnes ayant un cancer ».

Précisons que selon l’Académie nationale de pharmacie, 60 % à 80 % des matières actives à usage pharmaceutique ne sont pas fabriquées dans les pays de l’Union européenne, mais en Inde et en Asie, contre 20 % il y a trente ans.

Autre proposition allant dans le sens des revendications de France Assos Santé : mettre en place un système d’information véritablement efficace. Cette plateforme d’information centralisée sur les situations de ruptures serait renseignée par l’ANSM, les laboratoires, les grossistes-répartiteurs ou encore les pharmaciens d’officine. « Elle permettrait de disposer d’informations actualisées sur les origines des tensions et ruptures et les dates prévisionnelles de retour des produits ».

Plus de transparence sur les ruptures

Pour France Assos Santé, ce type de dispositif doit être conçu de telle sorte que les patients puissent également avoir la possibilité de renseigner non seulement les pénuries auxquelles ils sont confrontés (ce que la mission sénatoriale ne prévoit pas dans ses recommandations) mais aussi les solutions qu’ils ont mises en place afin d’y pallier.

Yann Mazens est chargé de mission à France Assos Santé. D’après lui, « il est essentiel qu’on puisse recueillir ces informations de manière à documenter les situations à risque que les patients sont susceptibles d’adopter (achat sur Internet, switch de médicaments, etc.) et éventuellement les prévenir s’ils mettent leur santé en danger ».

Rappelons enfin que c’est aussi (et surtout) aux industriels de la pharmacie de trouver eux-mêmes les solutions pour limiter la survenue de ces pénuries. Comment ? Par exemple en évitant de se désengager sur les médicaments essentiels peu rémunérateurs, comme le soulignent les sénateurs.

Les labos doivent mieux remplir leur rôle

Ces derniers proposent de responsabiliser les industriels en instaurant tout d’abord la transparence sur l’historique de leurs ruptures ainsi que sur les manquements éventuels à leurs obligations. Ils recommandent également de mettre au point un dispositif de sanctions financières à l’intention « des laboratoires qui n’assureraient pas un approvisionnement approprié et continu du marché français ».

« La maladie ne dort jamais. Nous non plus. », scande le Leem, le syndicat des fabricants de médicaments, dans sa dernière campagne publicitaire. Et si au lieu d’afficher leurs bonnes intentions, les industriels faisaient simplement en sorte d’assurer ce qu’on attend d’eux, à savoir fournir des médicaments efficaces à des prix raisonnables ?

Source : seronet.info

Le 6 octobre, c’est la nouvelle édition de la Disance.

Cette journée est née de la mobilisation en septembre 2011 de femmes vivant avec le VIH qui voulaient dénoncer les discriminations qu’elles subissent. A cette occasion, AIDES organise un événement qui propose à des personnes vivant avec le VIH de profiter de cette journée pour témoigner, de façon originale, sur leur quotidien, leurs parcours, leurs expériences. Cette expression publique vise à déconstruire les préjugés, lutter contre les stigmatisations pour contribuer à changer le regard de la société sur le VIH et les personnes qui vivent avec.

Echanger sur la vie avec le VIH

La Disance n’est évidemment pas une injonction à dire sa séropositivité qui reste un choix personnel, libre et volontaire. Cette année, la journée de la Disance prend un tour particulier avec l’organisation d’un temps collectif sur trois jours (5, 6 et 7 octobre) autour de Seronet : une rencontre pour passer « du virtuel au réel ». Cette rencontre inédite en « vie réelle » sera une occasion d’échanger sur la vie avec le VIH, de sortir de l’isolement, de vivre une vie et un engagement collectifs, de partager son vécu de la séropositivité. Ce sera aussi l’occasion de faire le point sur la Disance et d’imager des pistes pour l’avenir, bref d’imaginer un format idéal pour les futures éditions de cet événement. A suivre donc.

Source : Komitid.fr

« Une personne qui ne se fait pas vacciner représente un risque pour les autres. »

Alors que les discours des anti-vaccins se répandent comme la vérole sur le bas clergé via les réseaux sociaux, quelques voix contestataires s’élèvent pour rappeler que ces choix de vie n’engagent pas que celles et ceux qui les décident pour leur personne. En effet, les immunodéprimé.e.s (vivant avec le VIH, se battant contre une leucémie, greffé.e.s, en traitement intensif de corticoïdes…) risquent de subir les conséquences des anti-vaccination, voire même, de payer le prix fort. La professeure Dominique Salmon, infectiologue à l’hôpital parisien de l’Hôtel-Dieu, nous explique cette dangereuse incidence.

Komitid : Pourquoi une telle popularité pour le discours anti-vaccins actuellement ?

Dominique Salmon : La vaccination est un acte de prévention : les gens ne sont pas malades, ils se font vacciner pour prévenir quelque chose. Autant quand on est malade on veut bien d’un médicament, autant lorsque l’on est en bonne santé, on n’a pas cette réflexion là, on ne voit pas l’intérêt du vaccin. Du coup, les gens ne se font pas vacciner, la maladie revient puis on a des rougeoles, des pneumonies… et là, face à ces maladies graves, les gens ont de nouveau la démarche de se faire vacciner et la maladie disparaît encore une fois. Et là, la question des effets secondaires devient centrale.

Quand la maladie est là et touche une personne sur 100, qu’il y ait un effet secondaire qui puisse toucher une personne sur 100 000 ou sur 1 000 000 ne pose pas de problème, on ne voit que le bénéfice du vaccin. Mais si la maladie a presque disparu, ne touchant par exemple qu’une personne sur 100 000, et que les effets secondaires se manifestent aussi chez une personne sur 100 000 ou sur 1 000 000, on voit plus les effets secondaires, voire même, on ne voit plus que ça, au détriment de la protection apportée par le vaccin.

« Il faut avoir une attitude responsable et se souvenir que la vaccination est un acte collectif »

Ce mouvement anti-vaccin n’est pas nouveau, ces discours ont toujours existé, depuis l’invention de la vaccination. À partir du moment où une vaccination est très efficace, la maladie disparaît. Donc les gens se disent qu’il ne sert à rien de se faire vacciner, de faire vacciner son enfant. Puisque la maladie est désormais rare et que les autres sont vacciné.e.s, les gens se pensent protégés. C’est quelque chose de cyclique. C’est lié au fait que la vaccination est un acte préventif, ce qui nécessite une attitude tournée vers la prévention et ce n’est pas le fort des français.es. Il faut avoir une attitude responsable et se souvenir que la vaccination est un acte collectif.

Quelle est l’incidence des personnes anti-vaccination sur les personnes immunodéprimées ?

Le choix des anti-vaccins a un impact très important car les personnes immunodéprimées ont plus de risques de contracter une infection. Les immunodéprimé.e.s, que ce soient les patient.e.s VIH ou les greffé.e.s, vont faire beaucoup plus d’infections, par exemple à pneumocoque. Le risque peut être multiplié par dix, vingt, voire trente ! Les personnes qui ne se vaccinent pas ont une responsabilité.

« Une personne qui ne se fait pas vacciner représente un risque »

Une personne qui ne se fait pas vacciner représente un risque. Les immunodéprimé.e.s, on leur demande de se faire vacciner, mais aussi de faire vacciner aussi l’entourage. Dans une famille, on va essayer de le ou la protéger, mais la vaccination ne prend pas toujours. Donc on va demander aussi à ce que les parents, les enfants, tout l’entourage soit vacciné, par exemple pour la rougeole, ou la varicelle.

Que faire au quotidien pour préserver la santé les personnes immunodéprimées ?

Ce n’est pas facile, il faut avoir le sens des responsabilités et le réflexe de penser collectif… et c’est pour ça qu’on n’y arrive pas en France. Voilà pourquoi la ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait en sorte que la vaccination soit obligatoire pour les enfants, autrement c’est difficile d’avancer sur le sujet. En ce moment, par exemple, il y a une nouvelle épidémie de rougeole : cette épidémie part d’écoles, mais à partir du moment où un enfant vient à l’hôpital, cela va se transmettre aux soignant.e.s et aux personnes hospitalisées… et ça touche des personnes immunodéprimées.

« Les mesures d’hygiène sont importante, pas que les vaccinations »

Les mesures d’hygiène sont importantes, pas que les vaccinations. C’est toujours important de bien se laver les mains, de porter un masque si on tousse, ou au moins de le faire dans son bras ou un mouchoir. Faire attention à ce qu’on mange, aussi, notamment des choses pas ou mal cuites, qui représentent le risque de contaminer par des bactéries.

Et côté vaccination pour les personnes LGBT+, il faut rappeler qu’il y a des vaccins qui leur sont expressément recommandés, indépendamment du VIH . Il s’agit des vaccins contre l’hépatite B, efficace à 95 %, contre l’hépatite A, il y en a beaucoup en ce moment surtout à Paris et le vaccin dure 20 ans et, très important aussi, et contre le papillomavirus. Transmis par voie sexuelle, le HPVdonne des condylomes mais aussi des cancers : cancer du pénis, cancer du col utérin, cancers ORL…

Source : blogs.mediapart.fr

Act Up-Paris a appris à travers une demande de protection fonctionnelle mise à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités du 09 octobre 2018, l’intention de Mme Valérie Pécresse, sa présidente, de porter plainte pour diffamation contre Act Up-Paris suite à la campagne « #PécresseDélinquante ».

Act Up-Paris a appris à travers une demande de protection fonctionnelle mise à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités du 09 octobre 2018, l’intention de Mme Valérie Pécresse, sa présidente, de porter plainte pour diffamation contre Act Up-Paris suite à la campagne « #PécresseDélinquante ».

Nous sommes consternéEs que la grande priorité de Mme Pécresse soit d’attaquer une association nationale de lutte contre le sida dont l’objet du plaidoyer est seulement de lui demander de faire appliquer les décisions du Tribunal Administratif de Paris et de la Cour d’Appel de Paris.

un impact sur la vie de plus de 115 000 personnes

Pour rappel, l’exclusion par Île-de-France Mobilités des personnes titulaires de l’Aide Médicale d’État (AME) de la réduction de 50% sur les transports en commun – obligatoire dans la loi depuis 2001 – a un impact sur la vie de plus de 115 000 femmes, hommes et enfants parmi les plus précaires de la région.

Act Up-Paris réaffirme qu’il s’agit d’un obstacle supplémentaire à l’accès aux structures de soins, à la prévention et au dépistage du VIH-Sida. Cette décision dresse une série d’entraves dans la vie quotidienne des personnes dépossédéEs qui les assigne à résidence et ce faisant les rend particulièrement vulnérables au VIH-Sida. La pauvreté, la précarité administrative, l’entrave à la prise en charge, la clandestinité sont en effet des facteurs de contamination majeurs largement identifiés et documentés par les experts et professionnelLEs de santé, à tous les niveaux.

Act Up-Paris enjoint les membres du Conseil d’Administration de Île-de-France Mobilités de refuser la protection fonctionnelle à Mme Pécresse.

Non-respect des décisions de justice

Ce n’est pas aux usagerEs des transports en commun de la région de prendre en charge les frais d’avocat d’une présidente qui a sciemment enfreint la loi et qui ne respecte pas les décisions de justice la condamnant pour cela.

Mme Pécresse encensait notre association et ses combats à la suite de la sortie du film 120 battements par minute à l’été 2017. Dans une tribune sur les récupérations de la lutte contre le sida datant de Juillet 2017, une de nos anciennes présidentEs écrivait à son propos qu’elle “n’était pas si loin des ennemi-e-s de la lutte contre le sida qu’Act Up-Paris devait affronter à l’époque où se déroule [le film]”.

Il semble aujourd’hui qu’elle soit officiellement passée dans le camp des ennemi-e-s.

Source: Topsanté.com

Du 5 au 15 octobre vous pouvez faire une bonne action et soutenir la lutte contre le Sida en achetant une baguette solidaire en forme du ruban.

Le soutien de la lutte contre le Sida passe aussi par des gestes aussi anodins qu’acheter son pain. Comme l’an dernier, l’opération Love baguette propose du 5 au 15 octobre de faire un geste solidaire au profit de l’association AIDES contre le Sida. Près de 900 boulangeries artisanales en France participent à cette initiative solidaire qui consiste à acheter une baguette façonnée en forme de ruban. Concrètement, pour chaque baguette en forme de ruban achetée 2€, 1€ est reversé à AIDES pour ses actions de prévention et de dépistage du VIH sur le terrain.

Pour trouver sa Love Baguette, tous les points de vente participants sont référencés dans une carte interactive sur le site de l’opération.

Une boite à dons sera également mise à disposition dans les boulangeries participantes.

33 000 TESTS RAPIDES DE VIH

Chaque année le virus du VIH contamine plus de 6 000 en France et 25 000 personnes portent le virus sans le savoir, selon le collectif AIDES. Le dépistage constitue avec les traitements antirétroviraux le levier le plus efficace pour enrayer cette épidémie. « Une personne dépistée et mise sous traitement, c’est une personne en bonne santé qui ne transmet plus le virus. L’équation est simple : plus de dépistages = moins de contaminations ! » rappelle le collectif dans un communiqué.

Cette année les chefs Yves Camdeborde et Norbert Tarayre sont les parrains de l’édition 2018. En 2017, près de 80 000 euros ont été récoltés et ont pu être investis dans des actions de dépistage et de mise à disposition de tests rapides du VIH partout en France. Environ 33 000 tests ont été réalisés en 2017.

« Acheter la Love Baguette, c’est nous permettre d’acquérir d’avantage de kits de dépistage et de financer de nouvelles actions. Un kit de dépistage rapide coûte 7,20 € à l’association. Si par exemple nous réussissons à collecter 100 000 € lors de l’opération Love Baguette 2018, nous pourrons alors financer près de 14 000 kits de dépistage », précise le site Lovebaguette.

Source : ans.sante.fr

Le diclofénac est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) utilisé comme traitement symptomatique de la douleur et de l’inflammation, notamment dans les affections rhumatologiques et les douleurs d’origine traumatique. Il est présent dans de nombreux médicaments.

En France, les médicaments contenant du diclofénac sous forme de comprimés, de gélules, de suppositoires et de solutions injectables, ne peuvent être obtenus que sur prescription médicale.

L’ANSM rappelle aux médecins l’importance de respecter l’AMM des médicaments contenant du diclofénac, notamment les contre-indications et les mises en garde, et aux patients de ne pas utiliser de médicaments contenant du diclofénac, en dehors de toute prescription médicale.

L ’ANSM a pris connaissance des résultats d’une étude réalisée au Danemark [1] , publiée dans le British Medical Journal, sur les effets cardiovasculaires du diclofenac, utilisé par voie orale.

Cette nouvelle étude suggère un risque plus élevé d’événements cardiovasculaires du diclofénac même à faible dose et pour des durées d’utilisation courtes (30 jours) comparé à d’autres traitements (paracétamol, ibuprofène, naproxène). Ces éléments conduisent les auteurs à préconiser de ne pas utiliser le diclofénac en automédication, et s’il est prescrit, de l’utiliser en seconde intention après d’autres AINS.

Le risque cardiovasculaire des AINS est bien connu et a fait l’objet d’évaluations européennes successives en 2005 2006  et 2012 , conduisant à mentionner ce risque dans les Résumés des caractéristiques du produit (RCP) et notices de chaque AINS.

En 2012, le Comité européen pour l’Évaluation des Risques en matière de Pharmacovigilance (PRAC) avait initié une revue approfondie de la tolérance cardiovasculaire du diclofénac.

Cette revue spécifique a conclu au rapport bénéfice / risque favorable du diclofénac dans les indications de l’AMM, avec toutefois l’ajout d’une nouvelle contre-indication chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque congestive avérée, cardiopathie ischémique, artériopathie périphérique et/ou maladie vasculaire cérébrale). Il avait également été rappelé les règles de bon usage du diclofenac :

  • instauration du traitement précédée d’une évaluation attentive prenant en compte les risques cardiovasculaires du patient,
  • utilisation de la dose efficace la plus faible pendant la durée la plus courte nécessaire au contrôle des symptômes.

L’ANSM avait alors relayé ces nouveaux éléments par le biais d’une lettre aux professionnels de santé en août 2013 .

Une nouvelle évaluation des données de sécurité du diclofénac sera conduite en début d’année 2019 au niveau européen, dans le cadre du suivi périodique des données de pharmacovigilance. Cette évaluation prendra en compte cette étude réalisée au Danemark.

Lire aussi

Liste indicative de médicaments contenant du diclofénac 
  • DICLOFENAC ARROW 50 mg, comprimé gastro-résistant
  • DICLOFENAC CRISTERS 50 mg, comprimé gastro-résistant
  • DICLOFENAC EG 50 mg, comprimé gastro-résistant
  • DICLOFENAC MYLAN 50 mg, comprimé gastro-résistant
  • DICLOFENAC SANDOZ 50 mg, comprimé enrobé gastro-résistant
  • DICLOFENAC TEVA 25 mg, comprimé enrobé gastro-résistant
  • DICLOFENAC TEVA 50 mg, comprimé enrobé gastro-résistant
  • FLECTOR 50 mg, granulés pour solution buvable en sachet-dose
  • VOLTARENE 100 mg, suppositoire
  • VOLTARENE 25 mg ENFANT, suppositoire
  • VOLTARENE 25 mg, comprimé enrobé gastro-résistant
  • VOLTARENE 50 mg, comprimé enrobé gastro-résistant
  • VOLTARENE 75 mg/3 ml, solution injectable
  • VOLTARENE LP 100 mg, comprimé enrobé à libération prolongée
  • VOLTARENE LP 75 mg, comprimé enrobé à libération prolongée

 

[1]  Morten Schmidt et al Diclofenac use and cardiovascular risks: series of nationwide cohort studies, BMJ 2018;362 doi

Source : Univadis.fr

Gardasil 9® désormais disponible : doit-il systématiquement remplacer Gardasil® ?

A retenir :

  • Après avoir obtenu une AMM européenne en juin 2015, le vaccin Gardasil 9® est désormais disponible dans les officines françaises
  • Il contient cinq génotypes d’HPV à haut risque supplémentaires par rapport au vaccin Gardasil®
  • La vaccination contre le HPV peut être initiée par Gardasil 9® chez toute personne concernée par cette vaccination. En revanche, si un schéma vaccinal a déjà été initié par Gardasil® ou Cervarix®, la vaccination doit être poursuivie avec le même vaccin

Le vaccin Gardasil 9® est désormais disponible dans les officines françaises : après avoir obtenu une AMM européenne en juin 2015, son prix vient d’être officiellement fixé au mois d’août.

 Il contient cinq génotypes d’HPV à haut risque (31, 33, 45, 52, 58) additionnels par rapport au vaccin Gardasil®qui en contient quatre (6, 11, 16, 18). Ces 5 génotypes supplémentaires sont responsables d’environ 30 à 40 % des lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade, 15 à 20 % des cancers du col, 18 % des cancers du vagin, 4 à 11 % des cancers anaux, 10 à 14 % des cancers de la vulve et 9 % des cancers du pénis. En revanche, ils ne contribuent qu’à environ 4 % des cancers de l’oropharynx chez l’homme.

Gardasil 9® est indiqué pour l’immunisation active des individus à partir de 9 ans contre les maladies dues aux HPV suivantes :

  • Lésions précancéreuses et cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus dus aux types d’HPV contenus dans le vaccin,
  • Verrues génitales (condylomes acuminés) dues à des types d’HPV spécifiques.

Quelle est la place de ce nouveau vaccin ?

  • Chez les jeunes filles et les jeunes femmes non vaccinées antérieurement, le HCSP recommande d’initier la vaccination par Gardasil 9® selon le schéma suivant :
    • 2 doses chez celles âgées de 11 ans à 14 ans révolus,
    • 3 doses chez celles âgées de 15 ans à 19 ans révolus.
  • Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, le HCSP recommande que la vaccination soit initiée avec Gardasil 9® jusqu’à l’âge de 26 ans selon un schéma à trois doses.

Pour les patients ayant déjà commencé un schéma vaccinal par Gardasil® ou Cervarix® (1 ou 2 doses), la vaccination doit être poursuivie avec le même vaccin. Chez ceux ayant préalablement reçu un schéma complet (2 ou 3 doses) avec Gardasil® ou Cervarix®, le HCSP ne recommande pas de vaccination avec Gardasil 9®.

Le prix du vaccin Gardasil 9® est de 135,68 € TTC tandis que celui du Gardasil® est actuellement de 120,39 € TTC mais sera abaissé à 108,63 € TTC à partir du 1er novembre 2018. A ces prix il faut ajouter l’honoraire de dispensation pour le pharmacien d’officine qui est de 1,02 €.

Source : SERONET.info

ATLAS : nouveaux résultats sur le traitement anti- VIH injectable

Le laboratoire ViiV Healthcare a récemment publié des données (étude de phase III) portant sur un traitement anti-VIH injectable à action prolongée : une association de cabotégravir et de rilpivirine. L’étude s’appelle Atlas (Antiretroviral therapy as long-acting suppression). Elle vise à comparer une injection mensuelle de l’association cabotégravir + rilpivirine à une trithérapie standard prise par voie orale. Elle cherche à savoir si l’injection fait au moins aussi bien que la trithérapie. Le critère d’évaluation est donc la « non-infériorité » de l’injection versus la trithérapie.

Aussi bien que la trithérapie en une prise par jour

L’essai a été réalisé auprès de personnes adultes vivant avec le VIH-1, ayant une charge virale indétectable depuis plus de six mois. Elle a concerné 618 participants-es et a été menée dans différents pays (Argentine, Canada, France, États-Unis, Afrique du Sud, etc.) Après 48 semaines, les résultats indiquent que l’injection mensuelle fait aussi bien que la trithérapie en une prise par jour chez des personnes déjà traitées. Des résultats plus complets feront l’objet de présentations ultérieures. Sont également attendus, les résultats de l’essai (phase III) Flair qui explore l’efficacité, la tolérance et l’innocuité de formulations à action prolongée (même association de cabotégravir et de rilpivirine) chez des personnes qui commencent un premier traitement contre le VIH, après une phase d’induction par Triumeq (dolutégravir, abacavir et lamivudine), une trithérapie.

Source : Têtu.com

Fred, 37 ans, est militant LGBT+ et lutte activement contre la sérophobie. Il s’est engagé au sein de l’association AIDES en 2011, deux ans après avoir appris qu’il était séropositif. D’abord source de souffrance et de honte, le VIH s’est transformé en revendication, voire en fierté. Il a décidé de lancer un blog le 31 août dernier, intitulé « Queer-Kinky-Activiste » pour lutter contre toute forme de sérophobie. Un brin provocateur, Fred ? Il s’agit surtout pour lui de faire bouger les mentalités et de briser les tabous. Pour TÊTU, il accepte de revenir sur son parcours de « séropo » et sur la création de son blog.

« J’ai découvert que j’étais séropositif en 2009. Les toutes premières images qui me sont venues en tête étaient les militants d’Act-Up en colère et tous ces hommes, jeunes, moins jeunes qui sont morts dans les années 1990. Les sentiments qui m’ont traversé étaient surtout de la souffrance, de la honte mais aussi beaucoup de colère. Que du pathos. Je me suis dit ‘super je vais avoir une vie de merde !’ Entre 2009 et 2011, je suis tombé en dépression. À cause de la maladie et de sa représentation dans la société, mais aussi à cause de mon premier traitement. Une molécule m’a rendu plus sensible au niveau psychologique.

Et puis en 2011, j’ai intégré l’association AIDES et c’est là que ma vie a basculé. J’en ai fini une bonne fois pour toutes avec la honte et la souffrance et j’ai décidé de faire du VIH une fierté. J’ai choisi de dire au monde : je suis séropositif et je suis heureux.

Dédramatiser

Intégrer AIDES en 2011 m’a permis de dédramatiser la situation, de ne plus me sentir isolé ni invisible. Cela m’a permis de pouvoir enfin assumer avoir contracté le VIH. J’y ai rencontré des amis, séropositifs ou séronégatifs, et l’homme qui partage ma vie depuis cinq ans. Surtout, je me suis accepté et j’ai pu commencer à le revendiquer, à assumer mon côté militant. Je me suis donc investi dans l’association : j’ai pu faire de l’accompagnement pour les « Prepeurs » (personnes qui prennent la PrEP, ndlr) en hôpital, mais aussi des séances de dépistages. J’ai également animé des groupes de parole. 

En 2016 j’ai fait mon coming-out séropo, public et médiatique. J’ai voulu briser le tabou de l’invisibilité des personnes séropositives, et témoigner sur les réseaux sociaux et dans les médias. Quand je marche dans la rue, je croise des personnes ayant contracté le VIH, mais personne ne le dit, personne ne le sait. Tout le monde se cache. Finalement, ce qui est le plus dur avec le VIH ce n’est pas le traitement, comme beaucoup pourraient le croire, mais la représentation que la société s’en fait. Ce rejet ambiant et insidieux des personnes vivant avec le VIH qu’on appelle la sérophobie.

« #SéroFierté »

Après la dédramatisation est venu le temps de la revendication. J’ai voulu aller plus loin et marquer les esprits. Lors de la Marche des fiertés, le samedi 30 juin 2018, j’ai arboré fièrement un tee-shirt sur lequel était inscrit « Séropo et fier » avec le hashtag #SéroFierté. L’idée était de montrer aux gens que non, je n’ai pas honte d’être séropositif. Je dois avouer que prendre le métro pour me rendre sur place avec ce tee-shirt n’a pas été facile. Tous les regards étaient braqués sur moi. Plusieurs personnes m’ont dit qu’il n’y avait pas de quoi être fier. Je me suis rendu compte que j’allais à l’encontre de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui voudraient que les séropositifs aient honte de ce qu’ils sont et restent invisibles. 

Queer-Kinky-Activiste

Actif sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter depuis deux ans pour lutter contre la sérophobie, je me sentais frustré de devoir m’exprimer en 240 caractères. L’idée s’est donc imposée d’elle-même : faire un blog sur lequel je pourrai librement m’exprimer, au rythme d’un billet par semaine. J’ai lancé « Queer-Kinky-Activiste » le 27 août 2018.

Queer parce que l’acronyme LGBT ne me paraissait pas suffisant, il n’englobe pas les prostituées, les droguées, les marginaux, les fétichistes, les drags… Et l’impact du mot queer est à mon sens beaucoup plus fort. Kinky (qui signifie cochon ou ‘olé-olé’ en anglais, ndlr), parce que la sexualité prend une place importante dans ma vie. Cela représente quelque chose de libérateur que j’assume totalement, sans être vulgaire ou impudique. Activiste enfin, car je suis un militant pour la convergence des luttes. Parce que les femmes et les personnes trans’ sont aussi exposées au VIH et aux LGBTPhobies, elles sont encore plus vulnérables que les autres. J’en parlerai évidemment sur ce blog.

Défendre les minorités dans la minorité

Depuis la loi sur le Mariage pour tous, j’ai pu remarquer que la parole d’une partie de la communauté s’est libérée, et notamment celle de la communauté que j’appellerai « gay mainstream ». Certains homosexuels rejettent celles et ceux à la marge de notre communauté car ils ne donnent pas la fameuse « bonne image ». De mon côté, j’ai vraiment envie de défendre ces minorités au sein de la minorité, celles qui ne veulent pas se conformer au schéma hétéronormé.

Par exemple, dans mon dernier billet sur la PrEP publié le 9 septembre 2018, j’ai voulu parler du « Slut Shaming ». Certains hommes considèrent les ‘prepeurs’ comme des « salopes » ! J’ai même vu le mot « Truvada Whore » (Truvada est le nom donné à la molécule principale contenue dans un comprimé de PrEP, ndlr) circuler sur internet. Alors qu’ils sont justement responsables et se permettent de vivre leur sexualité comme ils l’entendent. C’est terrible car tout cela insinue qu’il y aurait des bons et des mauvais gays. J’en ai marre de ce discours moralisateur et aseptisé envers celles et ceux faisant partie de la sous culture.

« Séropo et clean ! »

J’ai intitulé mon premier billet, publié le 27 août, : « Je suis séropo et clean! ». Je trouve le mot « clean » (propre en anglais, ndlr) stigmatisant, humiliant et sérophobe. Malheureusement, c’est un mot que l’on retrouve trop souvent sur les applications de rencontre pour les homosexuels. Combien de fois m’a-t-on demandé : « Salut, tu es clean ? ». Quand tu es un jeune homme homosexuel de 25 ans et que tu découvres ta séropositivité, ce genre de remarques peut faire très mal. Cela sous-entend que les personnes vivant avec le VIH ne sont pas propres. Avec le temps – et AIDES a été d’une grande aide pour me donner les armes – je me suis mis à répondre par l’absurde : « Oui j’ai pris une douche » par exemple.

Certains me disent que j’affiche trop ma « maladie » avec ce blog. Mais moi, je ne me considère pas malade, et c’est la raison pour laquelle je veux faire changer les mentalités. Le VIH est contrôlé, je suis sous traitement avec une charge virale indétectable. Je ne peux pas transmettre le virus. Je dirais même que je suis moins dangereux qu’un séronégatif qui ne se fait jamais dépister et qui, lui, a peut être quelque chose. L’idée générale est donc de donner une image positive. Pour que le jeune homme qui a la vingtaine, qui habite en province et qui vient de découvrir sa séropositivité, trouve des récits inspirants, qui lui font du bien.

Propos recueillis par Marion Chatelin.

Crédit photos : Fred Colby.

MAJ 17h50 le 14/09/2018 : Suite aux publications de nombreux messages violents ou serophobes, nous avons décidé de clôturer les commentaires sous cet article.

Source : LeMonde.fr

Ce n’est pas un hasard si le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a choisi de présenter à Paris, mercredi 12 septembre au Quai d’Orsay, les résultats obtenus en 2017. La France accueillera en effet, en octobre 2019 à Lyon, la conférence de reconstitution du Fonds pour la période 2020-2022. Ce choix récompense le pays qui est historiquement le deuxième contributeur, derrière les Etats-Unis, de l’organisation créée en 2002 par les Nations unies.

Selon le Fonds, 27 millions de vies ont été sauvées depuis sa constitution. Il a également permis de renforcer ou d’aider à construire des systèmes de santé « plus pérennes et résistants pour la santé, et a œuvré à l’élimination des freins d’accès à la santé liés aux droits humains », affirme son directeur exécutif, le britannique Peter Sands.

En 2017, 17,5 millions de personnes ont reçu des traitements anti-VIH et 9,4 millions ont bénéficié de programmes de prévention contre cette infection ; 5 millions de patients tuberculeux ont été traités, ainsi que 108 millions de cas de paludisme, et 197 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide distribuées. Le tout en déboursant 4,2 milliards de dollars (3,62 milliards d’euros), et en économisant dans le même temps 205 millions de dollars grâce à des achats groupés.

« Question d’engagement politique »

Ce sont là des réalisations notables, mais « si nous voulons atteindre l’objectif numéro trois des Objectifs du développement durable [visant à l’amélioration de la santé et du bien-être des populations], nous ne pouvons pas nous contenterde continuer comme avant, souligne Peter Sands. Il faut augmenter les ressources, celles des donneurs de même que les ressources domestiques. Dans beaucoup de pays, ces dernières se sont accrues mais elles doivent s’élever encore. C’est une question d’engagement politique. » La question sera au cœur des efforts déployés d’ici à la conférence de reconstitution.

Pour sa part, la France maintient sa contribution annuelle de 350 millions d’euros, sachant que les sommes cumulées qu’elle a apportées jusqu’à présent atteignent 4,8 milliards d’euros. Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères souligne la concordance de vues avec les objectifs et la philosophie du Fonds : renforcer les systèmes de santé, mettre en place une couverture santé universelle, favoriser les soins de base et former un socle de santé cohérent, en s’appuyant sur l’expertise de la France dans ce domaine.

Si le secteur privé a été présent d’emblée, avec notamment la contribution de la Fondation Bill et Melinda Gates (600 millions de dollars pour 2017-2019) qui a un siège au conseil d’administration du Fonds, Peter Sands entend solliciterdavantage les entreprises. Plusieurs d’entre elles (Orange, Reckitt Benckiser, Ecobank, Compagnie fruitière notamment) devaient annoncer leur contribution lors de la présentation des résultats.

A peine plus d’un an avant la conférence de reconstitution, la mobilisation est donc lancée afin de poursuivre et d’accroître l’impact des programmes. Elle devra s’accomplir en tenant compte d’une nouvelle phase où, créé pour trois maladies, le Fonds doit s’adapter à une approche intégrée de la santé, en articulant ses interventions avec la lutte contre d’autres pathologies.

« Paquet global »

« Nous devons renforcer les systèmes de santé et cette tâche pourrait tirer profit de ce qui a rendu si extraordinaire la riposte au VIH : l’implication des communautés et des militants, l’utilisation systématique des données pour adapter les programmes, l’attention à l’importance de leur impact », souligne Peter Sands. Mais aussitôt, le directeur exécutif pointe ce qu’il considère comme un défi : comment intégrer la riposte au VIH dans la construction d’une santé globale sans perdre la capacité à se mobiliser, l’énergie et le style direct qui ont caractérisé le travail autour du VIH ?

« A cela, il n’y a pas de réponse unique, répond M. Sands. Là où nous intervenons déjà pour mettre sur pied une chaîne d’approvisionnement, recueillir des données ou former des travailleurs communautaires, nous le faisons d’une manière qui développe des compétences locales. Et là où nous fournissons des services pour le VIH, cela fait sens de l’intégrer dans un “paquet” global : la prévention contre le VIH chez les jeunes filles et jeunes femmes s’inscrit dans une offre en santé sexuelle et reproductive ; celle en direction des usagers de drogues s’insère dans la réduction des risques liés à l’injection. »