Source : InfoVIH
Le déficit immunitaire comme étant un facteur de risque d’infection sévère à SARS–CoV–2 reste controversé. En effet, une immunité cellulaire défectueuse pourrait paradoxalement être protectrice en empêchant la tempête cytokinique observée dans les cas graves de la COVID-19.
Cette étude rétrospective réalisée dans 3 cohortes européennes (Italie, Espagne, Allemagne) de patients infectés par le VIH porte sur 175 patients dont 72% atteints d’infection modérée à SARS–CoV–2, 28% d’infections sévères et 4% de décès. Le nombre médian de lymphocytes T CD4 était de 663/mm3 et 18 % des patients avaient un taux de lymphocytes T CD4 < 350/mm3. Cependant, 39% des patients avaient un nadir de CD4 < 200/mm3 et 31% avaient eu un évènement définissant le SIDA. A l’exception d’un seul patient, tous les patients suivaient un traitement antirétroviral et, pour 94 % d’entre eux, la dernière charge virale documentée était inférieure à 50 copies/ml.
Les patients présentant une COVID-19 sévère avaient un taux de lymphocytes T CD4 + et un nadir de CD4 plus faibles par rapport aux patients présentant une COVID-19 légère à modérée.
Dans l’analyse multivariée, le seul facteur significativement associé à un risque de sévérité de la COVID-19 était un nombre de lymphocytes T CD4 < 350/mm3 (OR de 2,85 (IC95% : 1.26-6.44) (p = 0.01).
Le taux de mortalité a été évalué à 4%. Le seul facteur qui était associé de manière significative au décès était un nadir de lymphocytes T CD4 à moins de 200 /mm3 (OR = 10,11, IC à 95 % : 1,19-86,10, p = 0.03).
Concernant un effet thérapeutique éventuel du traitement antirétroviral, aucune preuve de protection avec le ténofovir ou le darunavir sur la gravité de l’infection à SARS–CoV–2 n’a été mise en évidence, dans cette étude.
Ainsi, chez les personnes infectées par le VIH, le déficit immunitaire pourrait être un facteur de risque d’infection sévère à SARS–CoV–2, même chez ceux dont la charge virale est bien contrôlée.
Commentaire: Malheureusement cette étude de prend pas en compte les facteurs précis de gravité: âge, diabète, ….. si bien qu’il n’est pas certain que l’imunodépression soit le seul facteur intervenant dans la gravité ni soit prédominant.