Source : SERONET
Lundi 25 janvier, Sidaction proposait son premier webinaire intitulé « Vieillir avec le VIH ; une vie positive pour les plus de 50 ans ». En introduction, Florence Thune, directrice générale de l’association, annonçait : « On est bien heureux de vieillir avec le VIH », tout en questionnant les effets des traitements anti-VIH sur le long terme. Pour Corinne Le Huitouze, responsable des programmes associatifs de Sidaction, il faut anticiper ces questions : « En 2030, il y aura 17 000 personnes vivant avec le VIH de plus de 75 ans en France ». Retour sur ce webinaire et les pistes de réflexion qu’il lance.
Un besoin d’aide psychologique
Premier intervenant du webinaire, Axel Vanderperre, fondateur et président de Utopia_BXL. De formation en recherche clinique, le chercheur belge a présenté les résultats de Santé Positive VIH, une étude qu’il a menée sur les personnes vieillissant avec le VIH. Axel Vanderperre explique que parmi les 20 000 personnes vivant avec le VIH en Belgique, la moitié est âgée de 50 ans ou plus.
L’enquête Santé Positive VIH s’est faite sous forme d’un questionnaire inter associatif proposé en ligne. Au total, 86 personnes ont répondu avec une grande majorité d’hommes (83 %). Parmi les points importants qui sont ressortis, le poids des comorbidités chez les personnes qui vieillissent avec le VIH, un sentiment d’isolement affectif et un besoin d’aide psychologique exprimé par 40 % des répondants-es. En ce qui concerne leur vie sexuelle, seules 31% des personnes en étaient satisfaites. Autre point de vigilance, la nécessité d’améliorer la capacité des personnes à exprimer leurs besoins, notamment auprès de leur médecin généraliste. En effet, seules 31 % des personnes abordaient le VIH avec leur médecin généraliste.
Suite à cette enquête en ligne, une première journée Santé Positive a été organisée en septembre 2020 en Belgique. Une rencontre entre personnes concernées d’abord prévue en présentiel, et puis, Covid-19 oblige, adaptée en format virtuel. Cette journée avait pour but de briser l’isolement des personnes vieillissant avec le VIH. Suite à ce travail collectif effectué entre personnes concernées, pairs-es associatifs-ves et professionnels-les de santé, un projet de programme de soutien à la santé mentale a été lancé.
Inégalité dans le secret
La Dr Agnès Villemant, médecin généraliste et infectiologue à l’hôpital Bichat (AP-HP, Paris) et membre du Corevih IDF Nord a présenté les données de l’étude intitulée : « Du vécu biologique au vécu biographique ». Cette étude sociologique, menée en lien avec Aude Belliard et Sarah Yvon, sociologues au Cermes3 (1) s’est basée sur des entretiens semi-directifs conduits entre janvier et avril 2020 avec 32 personnes vivant avec le VIH âgées de 60 ans et plus. Des personnes suivies pour le VIH dans les services de maladies infectieuses des hôpitaux de Beaujon, Pontoise, Bichat et Delafontaine.
Il est ressorti de ces entretiens que les personnes vieillissant avec le VIH étaient victimes d’une multitude de discriminations fondées sur leur âge, leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur niveau social, leur origine sociale et culturelle. Parmi ces discriminations, Sarah Yvon a pointé du doigt ce qu’elle appelle « une inégalité dans le secret ». C’est-à-dire la contrainte de révéler son statut sérologique à des personnes de son entourage quand on ne sait pas lire et/écrire le français, ce qui est le cas de certaines personnes qui sont en parcours migratoire (une majorité des personnes qui ont participé à ces entretiens). Pour l’équipe qui a mené cette étude, la prise en compte de ces contraintes et discriminations est primordiale pour améliorer la prise en charge des personnes vieillissant avec le VIH.
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