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 Parc de la Villette – Folie douce – Atelier contributif – 22 mai – 13 juin 2021

Depuis 2006, l’association médiations culturelles & expérimentations sociales (AMCES) travaille à la valorisation et à la diffusion de L’Artère. Cette œuvre de l’artiste plasticien Fabrice Hyber raconte, en dessin, l’histoire de la lutte contre le sida. Sa mise en débat avec des publics diversifiés a révélé la force d’interpellation exceptionnelle de l’œuvre. Le contexte sanitaire actuel devrait encore l’accroître et le quinzième anniversaire de son inauguration est l’occasion de son actualisation avec un plus large public encore. Exemplairement, L’Artère dont la forme évoque un ruban dénoué est une œuvre ouverte.

Opportunité

Peinture sur céramique de 1001 m2, L’Artère a été inaugurée le 1er décembre 2006 par Jacques Chirac, président de la République. Quinze ans après, Fabrice Hyber désire actualiser le contenu de l’œuvre, lieu de vie, de prévention et de commémoration de la pandémie du sida. Au moment de la prise de conscience de l’émergence virale, la mise en débat proposée devrait concerner un large public.

Projet

L’actualisation contributive de l’oeuvre conduira à la réalisation par l’artiste de X toiles de grands formats à partir des matériaux fournis par les participants invités à réfléchir, oralement et en dessin, à la pandémie et à ses évolutions : 1 – Nouveaux moyens de diagnostic ; 2 – Nouvelles thérapeutiques ; 3 – Nouveaux moyens de prévention ; 4 – Nouvelles représentations de la maladie ; 5 – Nouvelles pratiques sexuelles.

Le projet de création et de médiation devrait permettre d’impliquer le public francilien dans un premier temps (premier trimestre 2021), national dans un second temps (deuxième-quatrième trimestres 2021). Susceptible de bénéficier d’une large communication dans les réseaux sociaux, ses retombées pourront s’inscrire dans la durée grâce à l’itinérance de l’œuvre en 2021.

Calendrier et moyens

Fin 2020-Début 2021 : information en direction des partenaires et associations concernés.

22 mai 2021-13 juin 2021, ouverture de l’atelier contributif dans la « Folie douce », située entre la Grande Halle et la Prairie du triangle, à 250m de L’Atère.

Workshops avec Fabrice Hyber et des étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy.

En fonction du contexte sanitaire : activités en présentielle, en petits groupes, à l’intérieur et à l’extérieur (terrasse de la Folie face à la prairie du Triangle).

A l’issue du projet, l’itinérance des toiles, aux niveaux régional et national, sera favorisée.

Production

Les dessins sur papier (pastel, fusain,…) réalisés par les contributeurs seront sélectionnés par Fabrice Hyber avant d’être marouflés sur toiles.  Ensuite, l’artiste interviendra avec la rapidité et la dextérité qui caractérisent son esthétique.

 

Partenaires

Co-production Parc de la Villette / AMCES / hyber.tv / Sidaction

Soutiens institutionnels :

– Ministère de la Culture – Direction générale de la création artistique, Direction régionale des affaires culturelles Ile-de-France

– Mairie de Paris

– Gilead

– ViiV Healthcare (négociation en cours)

– Institut Pasteur

– Sennelier-Couleur du quai

Partenaires médiation culturelle :

Cité de la Santé – Universcience

Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes Ile-de-France (Crips IDF)

Vers Paris sans sida

Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy (ENSAPC)

Université Paris 8 – Master MC2l (Média et culture 2 langues)

 

Publics

– En semaine : 15 groupes constitués, accueillis les lundis, mardis, mercredis, jeudis et vendredis des trois semaines que dure la manifestation.

Matin (10h-12h30) : contextualisation de L’Artère + visite-promenade dans le Parc et sur L’Artère – Animation AMCES

Après-midi : workshop contributif Artère 2021 – Animation étudiants ENSAPC + Fabrice Hyber

Pour les groupes constitués, en amont de la venue à la Villette, une information sur l’œuvre, le sida aujourd’hui et le projet sera partagée avec les professionnels-relais. Cette sensibilisation permettra aux participants de préparer leur venue et de produire des dessins qui évitent les stéréotypes.

– Le week-end : visiteurs Parc. Ouverture Folie (14h-18h), accès libre pendant les cinq week-ends.

Evénements 

– 29/30 mai 2021

Rencontre-débat avec Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine pour la découverte du VIH, présidente de Sidaction, Florence Thune, directrice générale de Sidaction, Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité de l’Institut Pasteur. Modérateur : Bernard Marcadé, critique d’art.

– 5/6 juin 2021

Rencontre-débat avec Bernard Tschumi (sous réserve) et avec Catherine Millet

– Autour du 1er décembre 2021 : restitution

A partir du second semestre 2021, itinérance de L’Artère itinérante et de reproductions des actualisations de L’Artère (reproduction sur toiles plastifiées).

 

Médiation culturelle

Prolongement et élargissement des actions de médiation culturelle conçues et mises en œuvre depuis 2006, par Yves Jammet, au sein de l’APSV puis de l’AMCES, les actions seront conduites avec et pour tous les publics. Une attention particulière sera portée aux publics jeunes (15-30 ans) et aux institutions avec lesquelles l’AMCES collabore depuis plusieurs années : écoles d’éducateurs (Centre Saint-Honoré), jeunes placés sous-main de justice et professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ DT 91 et 93, milieux ouvert et fermé), associations de la lutte contre le sida (Aides Paris 19, Comité des familles, PASTT, Sida info service, Les Séropotes, Sol en si..), des étudiants en médiation culturelle (universités Paris 8, Paris 10, IESA).

 

Supports de médiation 

– L’Artère itinérante (toile plastifiée de 5 x 1,5m), 2007.

– Fabrice Hyber, L’Artère, éditions Cécile Defaut, 2009.

– Dépliant de L’Artère, Cnap, 2010.

@artere_2020 (compte Instagram)

Partenaires média : Transversal

 

Fabrice Hyber né à Luçon en 1961

1997 – Lion d’Or, 47e Biennale de Venise

2006 – L’Artère – Le Jardin des dessins, Parc de la Villette, Paris

2018 – Elu à l’Académie des Beaux-Arts, Paris

Expositions récentes

2020 – Habiter la forêt, galerie Nathalie Obadia, Paris

2020 – Notre monde brûle, Palais de Tokyo, Paris

 Bibliographie

– Philippe Forest, « L’art, le réel : quelques remarques faites les pieds au plafond » in Eloge de l’aplomb, coll. Art et Artistes, Gallimard, novembre 2020.

– Fabrice Hyber, L’Artère, éditions Cécile Defaut, 2009, 96 pages, cahier photos.

– Yves Jammet, « L’Artère dix ans déjà », déc. 2016 , « L’Artère à Fleury-Mérogis, Les Mots à maux du sida », déc. 2018, Transversal, le magazine de Sidaction.

Source : Catie 

L’effet du traitement du VIH (TAR) est tellement transformateur que les chercheurs prévoient de plus en plus que les utilisateurs du TAR seront nombreux à connaître une espérance de vie quasi normale. Nombre de facteurs peuvent toutefois miner la capacité d’une personne à prendre son TAR exactement comme il est prescrit, à respecter continuellement ses rendez-vous en clinique et au laboratoire et à adopter de saines habitudes de vie. La santé mentale figure parmi ces facteurs nombreux. La santé mentale d’une personne peut être influencée par des facteurs biologiques, sociaux et structuraux, ainsi que par des événements passés ou actuels qui sont source de détresse psychologique et de traumatismes.

  • La violence interpersonnelle peut être de nature physique, psychologique ou sexuelle
  • Selon des chercheurs de Calgary, sur 1 064 personnes séropositives, 36 % avaient des antécédents de violence interpersonnelle
  • Les victimes de violence avaient une santé plus fragile et moins de chances de survie à long terme, notamment si la violence avait eu lieu dans l’enfance

Accent sur la violence interpersonnelle

Selon une équipe de la Southern Alberta HIV Clinic à Calgary, la violence interpersonnelle « comprend la violence entre les partenaires intimes, les membres d’une même famille, les amis et les connaissances ». L’équipe a évalué plus de 1 000 personnes séropositives afin de connaître leurs antécédents de violence interpersonnelle. Les personnes qui disaient avoir été victimes de violence se faisaient diriger vers des travailleurs sociaux pour recevoir du counseling. Les chercheurs ont suivi les participants pendant neuf ans après l’évaluation initiale.

Trente-six pour cent des participants ont dévoilé avoir vécu de la violence interpersonnelle. Selon les chercheurs, malgré le counseling, ces personnes couraient plus de risques de présenter de nombreux indices d’une mauvaise santé, notamment un faible compte de cellules CD4+, une charge virale détectable persistante et une durée de survie réduite, comparativement aux personnes n’ayant pas signalé d’antécédents de violence.

Dans un rapport à paraître dans la revue AIDS, les chercheurs décrivent l’algorithme qu’ils proposent pour venir en aide aux victimes de violence interpersonnelle. Ils encouragent d’autres cliniques VIH à effectuer des évaluations semblables et à diriger les patients vers des travailleurs sociaux, que ce soit sur place ou ailleurs, afin de recevoir un traitement et un soutien psychosocial.

Détails de l’étude

En juin 2009, les chercheurs ont commencé à évaluer les participants pour déterminer s’ils avaient vécu de la violence interpersonnelle. Le suivi des participants a duré neuf ans après cette évaluation initiale.

Résultats

Plus du tiers des participants (36 %) ont dévoilé des expériences de violence interpersonnelle dans les proportions suivantes :

  • violence interpersonnelle dans l’enfance seulement : 21 %
  • violence interpersonnelle après l’atteinte de l’âge adulte seulement : 15 %

Sexe

Les femmes (46 %) étaient plus susceptibles que les hommes (33 %) de dévoiler des antécédents de violence interpersonnelle. Elles étaient également plus susceptibles (25 %) que les hommes (12 %) de signaler des actes de violence subis depuis qu’elles étaient des adultes.

Groupes ethnoraciaux

Les personnes autochtones étaient plus susceptibles (71 %) de dévoiler des antécédents de violence interpersonnelle que les personnes de race blanche (38 %) et les personnes d’origine africaine, caraïbéenne ou noire (20 %).

Affections médicales concomitantes

Aucune différence n’a été constatée entre les victimes de violence interpersonnelle et les non-victimes en ce qui concerne les taux d’affections médicales concomitantes, telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète, les troubles gastro-intestinaux et les lésions nerveuses.

Les chercheurs ont toutefois constaté que les personnes ayant subi des actes de violence étaient considérablement plus susceptibles d’éprouver les problèmes suivants :

  • consommation problématique de substances (dont la méthamphétamine, la cocaïne ou le crack et/ou l’héroïne et d’autres opioïdes)
  • co-infection au virus de l’hépatite C
  • pensées ou actes d’automutilation
  • troubles de santé mentale

Abandon des soins

Au cours de l’étude, les chercheurs ont trouvé que les personnes ayant dévoilé des antécédents de violence interpersonnelle dans l’enfance étaient significativement plus susceptibles (40 %) d’abandonner les soins que les personnes ayant vécu de la violence interpersonnelle depuis l’âge adulte seulement (26 %) ou celles n’ayant signalé aucun antécédent de violence interpersonnelle (27 %).

Notons que les taux de discontinuation des soins attribuables à un déménagement hors du sud de l’Alberta étaient semblables sans égard aux antécédents de violence interpersonnelle.

Impact sur la survie

Selon les chercheurs, le risque de décès prématuré était presque le double (16 %) chez les personnes ayant dévoilé des antécédents de violence interpersonnelle dans l’enfance, comparativement aux personnes n’ayant aucun antécédent de violence interpersonnelle ou des antécédents de violence interpersonnelle survenus depuis l’âge adulte seulement (environ 8 %). Les chercheurs ont affirmé que les décès parmi les victimes de violence interpersonnelle dans l’enfance étaient « souvent associés à des problèmes de santé mentale et de dépendance (surdose de drogue, violence, suicide) ou à des complications du VIH/sida ».

Mesures du comportement et de la santé

Au cours de l’étude, les chercheurs ont constaté les conséquences défavorables suivantes chez les personnes ayant dévoilé des antécédents de violence interpersonnelle de n’importe quel genre, par rapport aux personnes n’ayant pas dévoilé de violence interpersonnelle :

  • 36 % plus susceptibles de mettre fin aux soins
  • 81 % plus susceptibles d’avoir une charge virale élevée, soit 500 copies/ml ou plus
  • 47 % plus susceptibles de connaître une baisse du compte de CD4+ sous le seuil des 200 cellules/mm3
  • 65 % plus susceptibles de mourir

Ces tendances se maintenaient sans égard au sexe, au groupe ethnoracial ou au niveau de scolarité des participants.

À retenir

L’équipe de recherche a fait valoir ceci : « Pour les victimes de maltraitance, les rendez-vous cliniques manqués, la discontinuation des soins de santé [et la mauvaise observance thérapeutique] reflètent souvent des antécédents de traumatismes et de stigmatisation ».

Quelles mesures sont en cours?

Selon les chercheurs, « il est crucial d’entamer un dialogue avec [les personnes séropositives] sur leurs antécédents de violence interpersonnelle. Lors d’une étude précédente menée également dans la Southern Alberta HIV Clinic, les participants étaient ouverts à l’idée de passer une évaluation de leurs antécédents de violence interpersonnelle parce qu’une relation de confiance existait déjà entre eux et leurs professionnels de la santé. L’évaluation des individus offrait l’occasion de diriger ceux-ci vers un travailleur social se spécialisant dans la violence familiale/interpersonnelle et les abus. La Southern Alberta HIV Clinic vise à évaluer chaque personne pour déterminer ses antécédents de violence interpersonnelle et à fournir l’occasion de parler aux travailleurs sociaux [de la clinique] à toutes les personnes qui en dévoilent. Les travailleurs sociaux permettent aux individus de parler de leurs traumatismes et peuvent élaborer des plans sécuritaires pour aider les patients à obtenir du soutien additionnel ».

Un héritage de violence

Cette étude albertaine met en évidence l’impact durable que la violence dans l’enfance exerce sur la santé des adultes. Le mécanisme précis par lequel la violence interpersonnelle dans l’enfance fragilise la santé plus tard n’est pas clair, mais il est probable que l’interaction de divers effets psychologiques et biologiques joue un rôle. Les chercheurs de Calgary ont mentionné d’autres études où l’on avait observé que des changements anormaux dans les hormones et les signaux chimiques participant à la réponse au stress étaient associés à un risque accru de trouble de stress post-traumatique (TSPT) et de dépression.

Cette étude est importante et s’ajoute à la masse croissante de données probantes révélant les séquelles importantes de la violence interpersonnelle, surtout si celle-ci a lieu dans l’enfance. Le travail effectué par cette équipe souligne l’importance d’aider les populations vulnérables à améliorer leur santé globale de façon durable.

 

Source : Pourquoi Docteur 

Le produit a déclenché une réponse immunitaire chez 97% des participants à l’étude. Cela a permis la production de cellules immunitaires, permettant de générer des anticorps contre le virus.

C’est une étape importante dans la recherche sur le VIH. Une équipe de scientifiques américains publie les résultats concluants de son essai clinique de phase I, destinée à tester l’efficacité d’un vaccin contre le sida. La recherche a été menée par l’Institut de recherche Scripps, centre de recherche biomédicale situé aux États-Unis et l’IAVI, International AIDS Vaccine Initiative, une association ayant pour objectif d’accélérer le développement des vaccins.

Stimuler des cellules immunitaires spécifiques 

48 adultes ont été recrutés pour cet essai clinique, sur la base du volontariat : la moitié d’entre eux à reçu deux doses de vaccin, l’autre partie du groupe a reçu un placebo. 97% des participants ayant reçu le vaccin ont eu une réponse immunitaire après l’injection : chez eux, la production de cellules immunitaires rares a été stimulée par le produit. Ces cellules sont nécessaires pour que l’organisme puisse fabriquer les anticorps spécifiques permettant de lutter contre le VIH, appelés anticorps neutralisants à large spectre ou bnAbs. « Il y a longtemps que nous postulons, avec d’autres, que pour générer des bnAbs, vous devez d’abord activer les bons lymphocytes B (des cellules immunitaires ndlr), des cellules qui ont des propriétés particulières qui leur donnent le potentiel de se transformer en cellules B, productrices de BnAbs« , détaille William Schief, immunologiste. Le vaccin conçu par les chercheurs est capable de stimuler les bonnes cellules B. 

Un espoir pour d’autres virus ? 

« Nous pensons que cette approche est la clé pour créer un vaccin contre le VIH, mais aussi potentiellement d’autres vaccins contre d’autres virus« , ajoute-t-il. Pour lui, ce concept pourrait être utilisé pour concevoir des vaccins contre la grippe, la dengue, Zika voire la malaria. « C’est une réussite extraordinaire pour la science des vaccins dans son ensemble« , souligne Dennis Burton, directeur scientifique de l’IAVI. Pour les scientifiques, la prochaine étape sera d’abord d’avancer sur ce vaccin contre le VIH. Ils vont entamer une collaboration avec l’entreprise Moderna, pour développer un vaccin à ARN messager qui reproduit cette même approche, afin de stimuler la production de cellules bnAbs. D’autres essais cliniques sont attendus, et leur succès serait une révolution pour la science. « Le VIH, qui touche plus de 38 millions de personnes dans le monde, est connu pour être l’un des virus les plus difficiles à cibler par un vaccin, en grande partie parce qu’il évolue sans cesse, pour échapper au système immunitaire« , soulignent les chercheurs. 

Source : Info VIH 

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est très efficace pour réduire la transmission du VIH mais reste sous-utilisée dans le monde. La prescription et la délivrance de la PrEP le même jour est une approche de mise en œuvre émergente. Les retours d’expérience de trois programmes allant dans ce sens et décrits dans cet article soutiennent la faisabilité de l’approche. Les auteurs listent les avantages potentiels et les prérequis pour étendre ce type de dispositif.

Les inquiétudes concernant la PrEP le jour même se répartissent généralement en trois catégories : la sécurité, l’erreur du sur le statut VIH de la personne et la poursuite de la PrEP.

Le risque de néphrotoxicité cliniquement significatifve du fumarate de ténofovir disoproxil, avec ou sans emtricitabine, lorsqu’il est utilisé pour la PrEP par des personnes non infectées par le VIH et dont la fonction rénale est normale au début du traitement, s’est avéré très faible. Cependant, la PrEP à base de fumarate de ténofovir disoproxil pourrait présenter un risque si des personnes ayant un dysfonctionnement rénal non diagnostiqué débutent un traitement avant que l’on dispose d’une estimation de la clairance de la créatinine. L’une des options pour faire face à ce risque est de disposer d’un test de détermination de la créatinine « au chevet du patient ». Si ce test n’est pas disponible, l’équipe clinique doit pouvoir contacter une personne ayant pour instruction d’arrêter la PrEP si la clairance de la créatinine est anormale. Il est donc crucial de recueillir des informations de contact précises. Limiter la première prescription à 30 jours sans renouvellement est un autre moyen de limiter l’exposition au fumarate de ténofovir disoproxil chez les personnes souffrant d’une maladie rénale non identifiée auparavant. Une étude sur la prescription de PrEP le jour même dans les cliniques de santé sexuelle de la ville de New York a révélé que seulement 0.1% des 1387 personnes à qui on avait immédiatement prescrit la PrEP présentaient une contre-indication médicale absolue en raison de concentrations anormales de créatinine.

Prep et infection à VIH non diagnostiquée

Une autre préoccupation potentielle est que les prescriptions de PrEP le jour même pourraient augmenter le risque de commencer la PrEP chez les personnes ayant une infection aiguë ou très récente au VIH non diagnostiquée et non détectée par le test rapide VIH initial, car la sensibilité des tests VIH de troisième ou de quatrième génération pourrait être légèrement inférieure à celle des tests de quatrième génération réalisés en laboratoire. L’utilisation de la PrEP dans le cadre d’une infection au VIH non diagnostiquée pourrait entraîner le développement de mutations de résistance. Peu de cas de résistance au ténofovir ont été signalés dans les essais cliniques lorsque la PrEP a été initiée chez des personnes dont l’infection par le VIH n’était pas reconnue (2). La résistance à l’emtricitabine par la mutation M184V a été détectée plus souvent chez les personnes qui ont présenté une séroconversion pendant la PrEP ou qui ont commencé la PrEP pendant une infection aiguë non reconnue que chez celles qui n’ont pas pris la PrEP. Toutefois, aucune de ces mutations n’est considérée comme un obstacle important à la réussite du traitement du VIH. Ce risque peut être minimisé en couplant l’utilisation de tests rapides le jour de la prescription de PrEP avec une prise de sang pour les tests Elisa de quatrième génération ou les tests ARN VIH pour les personnes présentant des signes ou symptômes suggérant une infection aiguë par le VIH. Pour les personnes susceptibles d’avoir été exposées au VIH dans les 72 heures précédant la visite d’évaluation initiale de la PrEP, la prophylaxie post-exposition doit être débutée avec la possibilité de poursuivre par la PrEP après les 28 jours de TPE si l’infection par le VIH n’est pas détectée.

Une conséquence hypothétique de la prescription de PrEP le jour même est qu’une personne pourrait prendre la PrEP pendant quelques jours ou quelques semaines, mais ne pas faire de suivi. L’expérience décrite dans cet article suggère que ce scénario n’est pas plus susceptible de se produire avec la PrEP le jour même qu’avec la prescription standard.

L’article résume les avantages, inconvénients et inconnues concernant la prescription de la PrEP le jour de la prise en charge initiale du patient. Les points positifs seraient : de réduire au minimum le délai.

Les freins potentiels sont : des obstacles systémiques (absence d’assurance maladie, absence de réseau de soins de continuité de la PREP, absence de services de biologie); des considérations liées au patient (antécédents de maladie rénale, impossibilité de prendre contact pour un suivi en cas de résultats anormaux des tests de laboratoire); l’absence de données sur la persistance et l’observance à la PrEP

La prescription de la Prep le jour-même est une option émergeante

Les éléments pouvant faciliter l’expérience sont d’une part la capacité d’effectuer des tests VIH rapides de réaliser une mesure de la créatinine et un test de grossesse, la possibilité de prélever du sang pour les tests de laboratoire et la possibilité de joindre les patients pour interrompre la PrEP si nécessaire ; l’accès à des programmes de navigation patient et d’aide à la prise de médicaments pour les personnes non assurées et sous-assurées et la capacité à une prise de rendez-vous de suivi de 1 mois et de 3 mois.

Les auteurs concluent que la prescription de PrEP le jour même de la prise en charge est une option émergente d’offre de soins permettant d’améliorer les premiers aspects du continuum de la PrEP, en réduisant notamment les obstacles au lancement de la PrEP. Des études futures sont nécessaires pour mieux évaluer les avantages et les risques des programmes de prescription le jour même. Des moyens innovants pour simplifier les processus de PrEP, sont essentiels pour accroître l’utilisation de la PrEP chez les personnes qui pourraient en bénéficier le plus pour la prévention du VIH.

Source : SFLS – SPILF 

La COVID-19 est causée par le virus SARS-CoV-2 dont les premiers vaccins ont obtenu leur Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en Décembre 2020. Nous tentons de répondre ici aux questions que les Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) pourraient se poser à propos de l’infection et de la vaccination. Cette Foire aux Questions sera mise à jour régulièrement selon l’état des connaissances, veillez à lire la version la plus récente.

1. Est-ce que je suis plus à risque d’être infecté par le SARS-CoV-2 lorsque je suis une PVVIH ?

• La réponse est non. La transmission de la COVID-19 se fait par les gouttelettes de salive. Ce mode de transmission n’est pas lié aux autres maladies que pourraient avoir une personne. Par ailleurs, il n’a pas été mis en évidence de sur-risque d’attraper le SARS-CoV-2 quand on vit avec le VIH dans les différentes études menées et publiées.

• L’infection par le VIH ne change rien au risque de se contaminer par le SARS-CoV-2. Le fait de savoir si l’infection par le VIH favorise ou non une forme grave est une autre question à laquelle nous répondons plus bas.

2. Est-ce que les antirétroviraux me protègent de la COVID-19 ?

• La réponse est non. La question de savoir si l’utilisation de certains antirétroviraux (ARV) peut protéger contre une infection par le SARS-CoV-2 a fait l’objet de discussions et de recherches. En l’état actuel des connaissances, aucun traitement antirétroviral pour traiter ou prévenir le VIH n’a démontré une efficacité dans la protection vis-à-vis de l’acquisition du SARS-CoV-2 ou dans le traitement de l’infection.

3. L’infection à SARS-COV-2 est-elle plus grave lorsque je suis infecté par le VIH ?

• Sur la base des données accumulées depuis 1 an, la Haute Autorité de Santé (HAS) retient comme à risque avéré de forme grave de COVID-19, outre l’âge qui est le facteur de risque le plus important et, dans une moindre mesure le sexe masculin, les pathologies suivantes : obésité (apprécié par la formule « poids en kg divisé par la taille au carré en cm », soit l’Indice de Masse Corporelle (IMC) ≥ 30 kg/m2 ) en particulier chez les plus jeunes, BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) et insuffisance respiratoire chronique, hypertension artérielle compliquée, insuffisance cardiaque, diabète de types 1 et 2, insuffisance rénale chronique, cancers récents de moins de trois ans, transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques, et trisomie 21.

  • L’infection par le VIH – en tant que telle – ne fait donc pas partie à ce jour de la liste des terrains à risque.

• Néanmoins, les PVVIH, qui pour la moitié d’entre elles ont plus de 50 ans, peuvent aussi être atteintes de ces pathologies à risque de forme grave de COVID-19. Par exemple, les personnes qui fument depuis longtemps peuvent parfois avoir une BPCO.

• Les informations sur l’infection à COVID-19 chez les PVVIH sont encore peu nombreuses mais de plus en plus d’études sont publiées. A ce jour, une seule étude, de l’Université de Liverpool, montre un risque plus important de gravité chez les PVVIH. Un taux de CD4 < 200/mm3 et/ou une charge virale VIH détectable y sont identifiés comme facteurs de risque de forme grave de COVID-19. Par contre, dans d’autres études, l’infection par le VIH n’est pas associée à un risque de forme grave.

4. Y-a-t-il des risques particuliers avec les vaccins à ARNm liés à mon infection par le VIH ?

• La réponse est non. Le VIH dispose d’outils (enzymes) qui lui permettent de transformer sa séquence génique (qui est sous forme ARN) en ADN (grâce à l’enzyme transcriptase inverse) et de l’intégrer au génome humain (grâce à l’enzyme intégrase). Cependant, il n’est pas possible au VIH d’utiliser ces « outils » pour faire la même chose avec un autre ARN viral comme celui du SARS-CoV-2. Les vaccins à ARNm contre le SARS-CoV-2 sont sûrs pour les PVVIH. On peut donc utiliser ces vaccins chez les PVVIH.

=> Pour retrouver toutes les questions – réponses sur le sujet, rendez-vous sur le site de la SFLS – SPILF 

Source : SERONET 

Lundi 25 janvier, Sidaction proposait son premier webinaire intitulé « Vieillir avec le VIH ;  une vie positive pour les plus de 50 ans ». En introduction, Florence Thune, directrice générale de l’association, annonçait : « On est bien heureux de vieillir avec le VIH »,  tout en questionnant  les effets des traitements anti-VIH sur le long terme. Pour Corinne Le Huitouze, responsable des programmes associatifs de Sidaction, il faut anticiper ces questions : « En 2030, il y aura 17 000 personnes vivant avec le VIH de plus de 75 ans en France ». Retour sur ce webinaire et les pistes de réflexion qu’il lance.

Un besoin d’aide psychologique

Premier intervenant du webinaire, Axel Vanderperre, fondateur et président de Utopia_BXL. De formation en recherche clinique, le chercheur belge a présenté les résultats de Santé Positive VIH, une étude qu’il a menée sur les personnes vieillissant avec le VIH. Axel Vanderperre explique que parmi les 20 000 personnes vivant avec le VIH en Belgique, la moitié est âgée de 50 ans ou plus.

L’enquête Santé Positive VIH s’est faite sous forme d’un questionnaire inter associatif proposé en ligne. Au total, 86 personnes ont répondu avec une grande majorité d’hommes (83 %). Parmi les points importants qui sont ressortis, le poids des comorbidités chez les personnes qui vieillissent avec le VIH, un sentiment d’isolement affectif et un besoin d’aide psychologique exprimé par 40 % des répondants-es. En ce qui concerne leur vie sexuelle, seules 31% des personnes en étaient satisfaites. Autre point de vigilance, la nécessité d’améliorer la capacité des personnes à exprimer leurs besoins, notamment auprès de leur médecin généraliste. En effet, seules 31 % des personnes abordaient le VIH avec leur médecin généraliste.

Suite à cette enquête en ligne, une première journée Santé Positive a été organisée en septembre 2020 en Belgique. Une rencontre entre personnes concernées d’abord prévue en présentiel, et puis, Covid-19 oblige, adaptée en format virtuel. Cette journée avait pour but de briser l’isolement des personnes vieillissant avec le VIH. Suite à ce travail collectif effectué entre personnes concernées, pairs-es associatifs-ves et professionnels-les de santé, un projet de programme de soutien à la santé mentale a été lancé.

Inégalité dans le secret

La Dr Agnès Villemant, médecin généraliste et infectiologue à l’hôpital Bichat (AP-HP, Paris) et membre du Corevih IDF Nord a présenté les données de l’étude intitulée : « Du vécu biologique au vécu biographique ». Cette étude sociologique, menée en lien avec Aude Belliard et Sarah Yvon, sociologues au Cermes3 (1) s’est basée sur des entretiens semi-directifs conduits entre janvier et avril 2020 avec 32 personnes vivant avec le VIH âgées de 60 ans et plus. Des personnes suivies pour le VIH dans les services de maladies infectieuses des hôpitaux de Beaujon, Pontoise, Bichat et Delafontaine.

Il est ressorti de ces entretiens que les personnes vieillissant avec le VIH étaient victimes d’une multitude de discriminations fondées sur leur âge, leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur niveau social, leur origine sociale et culturelle. Parmi ces discriminations, Sarah Yvon a pointé du doigt ce qu’elle appelle « une inégalité dans le secret ». C’est-à-dire la contrainte de révéler son statut sérologique à des personnes de son entourage quand on ne sait pas lire et/écrire le français, ce qui est le cas de certaines personnes qui sont en parcours migratoire (une majorité des personnes qui ont participé à ces entretiens). Pour l’équipe qui a mené cette étude, la prise en compte de ces contraintes et discriminations est primordiale pour améliorer la prise en charge des personnes vieillissant avec le VIH.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : SERONET 

Source : Vatican News 

À l’approche de l’assemblée du réseau d’aide des jésuites d’Afrique, une note s’inquiète du fait que le déplacement de l’attention mondiale sur la pandémie de Covid-19 a entraîné une diminution des ressources pour la lutte contre le sida, qui reste une menace réelle sur le continent.

La pandémie de Covid-19 ne doit pas nous faire oublier que le virus du VIH et le sida constituent toujours une menace sérieuse pour l’Afrique et Madagascar : c’est ce que rappelle la Conférence des Jésuites pour le continent (Jcam), qui demande instamment «des actions fortes et coordonnées» pour contrer cette situation dramatique. Dans une note publiée en vue de l’Assemblée de l’Ajan (Africa Jesuit Aids Network), prévue du 4 au 6 février, son président, le père Agbonkhianmeghe Orobator, souligne que le déplacement de l’attention mondiale sur le coronavirus a entraîné une diminution des ressources pour la lutte contre le sida «comme si cette maladie était désormais dépassée». Mais c’est une perception erronée, car le virus VIH est et reste une menace, rappelle t-il.

Le Covid-19 a par ailleurs eu des répercussions plus importantes sur les patients atteints du sida pour deux raisons: premièrement, explique le père Orobator, ils «sont plus vulnérables au coronavirus en raison d’un système immunitaire déjà affaibli par le VIH» ; deuxièmement, ces patients n’ont plus «les mêmes ressources qu’auparavant» pour tenter de surmonter leur pathologie. D’où la suggestion des religieux de «diversifier les sources de financement, afin de ne pas devoir compter uniquement sur les donateurs extérieurs», et de pouvoir répondre véritablement aux besoins des fidèles «à la lumière des signes des temps».

Santé publique et justice sociale

Le monde, en effet, conclut le directeur de l’Ajan, voit de plus en plus «une augmentation des conséquences des maladies, des inégalités et des injustices, accompagnée d’un manque d’accès aux médicaments et aux médicaments pour les pauvres». Pour cette raison, les jésuites réaffirment leur engagement à «plaider en faveur de la santé publique et de la justice sociale». Pour sa part, le directeur de l’Ajan, le père Ismael Matambura, rappelle que l’un des enjeux vise à «améliorer la capacité de gestion, d’évaluation, de suivi et de mesure de l’organisme par rapport à l’impact du sida sur le territoire». Pour ce faire, le réseau investira dans la formation et le lancement de projets spécifiques, portant sur les objectifs du développement durable et les priorités de la santé publique mondiale.

Basé dans l’archidiocèse de Nairobi, au Kenya, l’Ajan facilite et coordonne les efforts des membres de la Compagnie de Jésus dans la lutte contre le VIH et le SIDA en Afrique par le biais de réseaux, de communication, de renforcement des capacités, de plaidoyer, de collecte de fonds et de mobilisation de ressources. L’organisation offre des services tels que les soins et le traitement du VIH, des conseils spirituels et psychosociaux ainsi qu’un développement humain intégral des malades par le biais de dons de moyens de subsistance et d’un soutien à l’éducation des orphelins et des enfants vulnérables.

Source : Africain.Info

Mené par Eva Liliane Ujeneza, ancienne étudiante d’AIMS et doctorante affiliée à AIMS et au South African Center of Excellence for Epidemiological Modelling and Analysis (SACEMA) du Cap, l’article associe des données cliniques et une analyse mathématique pour comprendre de quelle manière la numération des cellules T est affectée par l’infection et le traitement selon l’âge.

« La pandémie mondiale de VIH reste omniprésente dans le monde », a mentionné Eva Liliane Ujeneza. « Bien que le traitement antirétroviral (TAR) prévienne les effets hautement destructeurs sur les cellules T CD4 du système immunitaire, la réponse au traitement varie selon les patients, pour des raisons que l’on ne comprend pas entièrement. Notre étude fait appel à une méthode à la fois mathématique et empirique visant à démontrer dans quelle mesure l’âge, le sexe, ainsi que d’autres paramètres, influencent la récupération des cellules T CD4 après le début du traitement et de quelle manière ces effets varient au cours du temps  », a-t-elle déclaré.

« Plusieurs études antérieures ont quantifié les effets du TAR sur les lymphocytes T CD4, » a souligné le Professeur Wilfred Ndifon, co-auteur et Directeur Scientifique chez AIMS. Ces études faisaient généralement appel à des modèles mathématiques dits « semi-mécanistes » dont l’analyse intégrait de manière ponctuelle des numérations de référence de cellules T CD4 provenant d’individus sains. L’étude d’Eva Liliane Ujeneza est la première à mettre en œuvre un modèle mathématique qui fournit un aperçu mécaniste des changements subis par les cellules T CD4 pendant le TAR, tout en permettant une comparaison systématique avec les changements constatés chez les individus sains. Nous sommes ravis de l’incidence imminente de ces observations. L’une des applications possibles consiste à projeter des valeurs normales de taux de récupération des cellules T CD4 chez des patients pédiatriques atteints du VIH en TAR, de manière à détecter facilement les cas de récupération anormale  », a-t-il déclaré.

La redoutable pandémie de la COVID-19 a détourné l’attention par rapport au VIH / SIDA. Selon l’ONUSIDA, depuis le début de la pandémie du VIH / SIDA, environ 75 millions de personnes ont été infectées par le virus et plus de 30 millions de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA . Grâce au développement du TAR que de nombreux patients devront recevoir toute au long de leur vie pour pouvoir vivre en bonne santé, cette pandémie est moins dévastatrice à l’heure actuelle. Cette étude analyse les effets à long terme du traitement antirétroviral, en mettant en évidence les variations selon l’âge et le sexe. Les conclusions de cette recherche seront très utiles aux acteurs de la santé publique (médecins, sociétés pharmaceutiques et ministères de la santé publique) pour la gestion du traitement du VIH / SIDA.

A propos de l’AIMS

Fondé en 2003, l’Institut Panafricain des Sciences Mathématiques (AIMS) est un réseau panafricain de centres d’excellence pour la formation universitaire en sciences mathématiques, la recherche et l’engagement du public dans les STIM. Avec des centres en Afrique du Sud, au Sénégal, au Ghana, au Cameroun et au Rwanda, AIMS dirige la transformation socio-économique de l’Afrique à travers une formation scientifique innovante, la recherche de pointe, et l’engagement du public pour l’émergence scientifique du continent. Avec des programmes académiques et non académiques conçus par des experts et comprenant des Centres d’Excellence, des Centres de Recherche, l’Initiative Industrielle de AIMS et la Formation des Enseignants sensible au genre, AIMS a également créé deux initiatives essentielles : Quantum Leap Africa, un groupe de réflexion sur la révolution quantique à venir et le Next Einstein Forum pour propulser l’Afrique sur la scène scientifique mondiale.

source : National Geographic

Au vu des succès cliniques, certains experts ont bon espoir de voir la technologie à ARN messager (ARNm) des premiers vaccins contre le coronavirus être utilisée pour protéger la population contre des agents pathogènes allant de la grippe saisonnière au VIH.

En 1796, Edward Jenner, un médecin anglais, créait le premier vaccin contre la variole en prélevant le pus d’une pustule infectée. Depuis, la vaccination a beau avoir parcouru un long chemin, les vaccins ont presque toujours utilisé une partie de l’agent pathogène lui-même, jusqu’à ce que la COVID-19 mette en lumière une technologie émergente. Désormais, certains experts voient en cette technologie la possibilité de créer de nouveaux vaccins contre des virus variés, de la grippe au VIH.

La technologie en question s’appuie sur l’ARN messager, une molécule transportant un code génétique que l’on retrouve dans deux vaccins actuellement déployés en Europe et aux États-Unis, celui de Moderna Therapeutics et celui issu de la collaboration entre Pfizer et BioNTech, tous deux développés en un temps record, avec des essais cliniques prometteurs en matière de protection contre le coronavirus.

Pour certains experts, les vaccins à ARNm sont la clé de programmes vaccinaux plus rapides et plus efficaces, capables de combattre plusieurs virus en une seule injection ou d’apporter une protection contre des maladies récalcitrantes.

« L’efficacité et la sécurité de cette technologie ont été prouvées, tout le monde le sait, à l’exception des antivax, » déclare Derrick Rossi, biologiste et entrepreneur en biotechnologies qui a cofondé Moderna et quitté l’entreprise depuis. « Mais je suis un convaincu de longue date. »

En janvier, Moderna a lancé de nouveaux programmes destinés à développer des vaccins à ARNm contre le virus de Nipah, le VIH et le virus de la grippe, autant de projets qui viennent gonfler son portefeuille de vaccins dans lequel figurent déjà 20 candidats à ARNm. Pfizer travaille également à la mise au point de nouveaux vaccins à ARNm, notamment un contre la grippe saisonnière, indique Phil Dormitzer, directeur scientifique de l’entreprise et vice-président des vaccins viraux. Plusieurs dizaines d’autres fabricants et laboratoires à travers le monde sont actuellement impliqués dans des initiatives similaires.

Bien qu’il soit tentant de considérer cette technologie comme une sorte de messie scientifique, certains experts appellent tout de même à mesurer les conclusions tirées du succès des vaccins contre la COVID-19 et précisent que l’ARNm ne saurait exaucer l’ensemble des prières dans ce domaine. Cela dit, l’ARNm a bel et bien le pouvoir de modifier le paysage de la future recherche vaccinale, reste à savoir dans quelles proportions et avec quels obstacles. Voici ce qu’en pensent les spécialistes.

ARNm, la méthode

Les vaccins traditionnels utilisent des virus affaiblis ou des fragments de protéine virale afin d’apprendre au système immunitaire à reconnaître et combattre un intrus. Les scientifiques estimaient que l’ARNm pouvait en faire autant à condition de rester suffisamment longtemps dans l’organisme. Dans un vaccin, l’ARNm est une molécule mobile qui ordonne à notre corps de produire les composants d’un virus afin de déclencher une réponse immunitaire. Cependant, le message délivré est éphémère : notre organisme dégrade rapidement l’ARNm après l’avoir déchiffré, un réel problème pour les scientifiques qui souhaitaient l’utiliser dans les vaccins.

Cette énigme a été résolue en 2015 grâce aux travaux de Drew Weissman, professeur de médecine à l’université de Pennsylvanie, et de Katalin Karikó, biochimiste à l’origine du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer et BioNTech. Leurs équipes ont découvert que le fait d’envelopper l’ARNm d’une couche de nanoparticules lipidiques permettait non seulement de délivrer le message, mais aussi de produire un adjuvant immunologique, une substance qui favorise la production d’anticorps.

Aidés de ce système d’administration, les vaccins à ARNm peuvent apprendre à notre organisme à créer et combattre une protéine virale sans même avoir à rencontrer l’agent pathogène. En outre, les mêmes ingrédients de base peuvent être utilisés chaque fois et il suffit d’ajouter un unique composant, la séquence de l’ARN messager, pour produire la protéine requise.

Dans les vaccins de Moderna et de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19, ce composant n’est autre que la séquence qui code pour la protéine Spike (S) du coronavirus, celle qui permet au virus de s’introduire dans les cellules humaines. En théorie, indique Weissman, il serait donc possible de remplacer cette séquence codant pour la protéine S par une autre produisant un antigène du VIH, ce qui donnerait un vaccin contre le VIH. Le défi consiste à trouver la protéine adéquate, mais la méthode reste la même. « C’est ce qui lui vaut le surnom de « Plug and Play » » dit-il, une solution facilement adaptable.

ARN messager, les vaccins du futur ?

Avec l’ARNm, les scientifiques peuvent passer de la « découverte de la séquence du virus à un premier candidat en quelques semaines, » résume Anna Durbin, professeure de santé internationale au sein de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health du Maryland. Par exemple, il a suffi de deux jours à Moderna pour créer son vaccin contre la COVID-19 après avoir obtenu la séquence. Dans le sillage d’une telle réussite clinique pour la technologie, les scientifiques redoublent d’efforts afin de créer des vaccins à ARNm pour toutes sortes d’autres maladies.

Le laboratoire de Weissman travaille actuellement sur 30 vaccins à ARNm, indique-t-il, notamment un vaccin universel contre la grippe qui fonctionnerait contre toutes les souches de grippe et un vaccin « pan-coronavirus » capable de combattre l’ensemble des coronavirus, du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) au Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

D’après Weissman, les vaccins à ARNm pourraient même combattre plusieurs agents pathogènes en une seule dose, il suffirait pour cela de cibler les séquences dites conservées, les sections du génome viral qui ne mutent pas du tout ou moins rapidement que l’on retrouve à travers différents agents pathogènes et leurs variants. Souvent, les séquences conservées ne provoquent pas de réaction immunitaire, c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles de précédents vaccins n’ont pas été très efficaces contre elles. Par exemple, les vaccins contre la grippe ciblent l’hémagglutinine, une protéine composée d’une tête et d’une queue. Les anciens vaccins antigrippaux généraient des réactions immunitaires contre la tête, à la mutation rapide, mais pas contre la queue, une séquence conservée.

Cependant, grâce à l’adjuvant créé par l’ARNm lorsqu’il est entouré de nanoparticules lipidiques, il est possible de cibler la queue et de générer une forte réponse immunitaire contre elle, explique Weissman.

Si la réussite est au rendez-vous lors des essais cliniques, le vaccin universel de Weissman contre la grippe ne nécessitera qu’une seule injection tous les dix ans au lieu d’une chaque année. Pour certains scientifiques, Weissman y compris, la capacité de l’ARNm à générer une puissante réponse immunitaire contre des régions habituellement peu réactives suggère que ces vaccins pourraient détenir la clé de mystères restés insondables jusqu’à présent, comme le VIH.

Cela dit, les vaccins à ARNm sont loin d’être un « remède miracle », prévient Dormitzer. Selon certains experts, ils devront surmonter de nombreux obstacles avant de s’imposer parmi les méthodes traditionnelles et d’être acceptés par le grand public.

Les obstacles

À titre d’exemple, le vaccin de Pfizer contre la COVID-19 doit être stocké à -70 °C, une température bien inférieure aux capacités de réfrigération de nombreux centres de soins. Cette température est due aux nanoparticules lipidiques utilisées pour administrer l’ARNm, explique Weissman. Les nanoparticules lipidiques s’apparentent à de la graisse : lorsqu’une goutte de graisse est maintenue à basse température, elle garde sa forme. Si elles sont laissées à température ambiante ou chauffées, elles se liquéfient et fusionnent. Les nanoparticules lipidiques se comportent de la même façon et si leur température augmente, elles ne fonctionnent plus.

D’autres scientifiques travaillent sur des systèmes différents d’administration du vaccin qui éviteraient les nanoparticules lipidiques ; les laboratoires de Pfizer et Weissman s’intéressent à la lyophilisation des vaccins à ARNm, ce qui, selon Weissman, devrait permettre de les stocker dans un réfrigérateur ou même à température ambiante. Cependant, ce procédé a un coût et s’assurer de son fonctionnement demande du temps.

« Pour savoir si une substance est stable dans un réfrigérateur pendant un an, il faut la mettre dans un réfrigérateur pendant un an et attendre, » explique Dormitzer.

Par ailleurs, les scientifiques ne savent pas encore combien de temps durera la réponse immunitaire induite par le vaccin à ARNm. Le vaccin de Pfizer-BioNTech était le premier à obtenir une autorisation en dehors du cadre clinique, si bien que les scientifiques ne disposent tout simplement pas de suffisamment de données issues des essais cliniques.

Les vaccins contre la COVID-19 ont également causé certaines réactions indésirables. Par exemple, environ 90 % des sujets signalent une douleur au bras après avoir reçu l’injection, contre 60 % dans le cas du vaccin contre la grippe. Bien que ces réactions bénignes soient tolérables en temps de pandémie, explique Durbin, elles pourraient l’être moins en dehors des crises ou pour des pathogènes moins menaçants. « Nous avons déjà suffisamment de mal à convaincre la population de se faire vacciner contre la grippe, » ajoute-t-elle.

Plus alarmant encore, les réactions anaphylactiques de certains patients vaccinés contre la COVID-19. Pour le vaccin de Moderna, un peu plus de deux personnes par million de vaccinés ont subi un choc anaphylactique, une réaction allergique grave et potentiellement mortelle. Pfizer et BioNTech ont quant à eux signalé 11 cas d’anaphylaxie par million de doses administrées. Statistiquement parlant, le risque est faible et contrôlable, mais il reste tout de même plus élevé que pour les autres vaccins et les réactions pourraient être provoquées par les nanoparticules lipidiques, l’élément même qui permet à l’ARNm de pénétrer l’organisme sans se dégrader.

D’après Nicole E. Basta, professeure et épidémiologiste spécialiste des maladies infectieuses à l’université McGill de Montréal, la population a tendance à peser les risques et les avantages que présente un vaccin avant de prendre sa décision. Dans le cas des vaccins contre la COVID-19, leur efficacité élevée, jusqu’à 95 % pour celui de Pfizer et 94 % pour Moderna, devrait faire pencher la balance du côté des avantages, indique-t-elle.

Et bien que les nouvelles technologies s’accompagnent souvent d’un déluge d’informations changeantes et conflictuelles, c’est également une chance unique pour les scientifiques d’amener la population à se sentir plus à l’aise avec la technologie en question et à mieux la comprendre.

« J’encourage vraiment le public à se tenir informé des évolutions dans le domaine de la vaccination, car les vaccins sont d’autant plus bénéfiques si un grand nombre de personnes les reçoivent, » explique-t-elle. « Je pense que le discours et le débat autour des vaccins à ARNm sont absolument positifs pour la santé publique, et j’ai bon espoir que cela améliore la confiance envers la vaccination. »

Dans quelle mesure ?

Bien que la technologie soit prometteuse, Dormitzer de Pfizer se demande si l’ARNm saura apporter la solution que beaucoup attendent.

« Certaines maladies sont très, très vulnérables à l’immunisation, » dit-il, c’est le cas de la COVID-19. « D’autres sont plus résistantes, la grippe notamment. Et d’autres encore restent à ce jour intouchables, » comme le SIDA ou l’hépatite C. Certains virus pourraient se montrer insensibles à la technologie. D’autres vaccins sont si efficaces à l’heure actuelle qu’il serait inutile de les modifier, indique Dormitzer, en référence aux vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

Que les vaccins à ARNm deviennent ou non les vaccins du futur, une chose est presque sûre : les prochains à être mis sur le marché ne seront jamais développés aussi rapidement. Si les vaccins contre la COVID-19 ont été mis au point à une telle vitesse, c’est parce que « la gravité de la pandémie a réellement accéléré leur développement, » indique Rossi, qui n’est plus affilié à Moderna.

Face à la crise, la production de vaccins a vu se lever différentes barrières, avec plusieurs fabricants concentrés sur un seul et même objectif, des phases d’essais cliniques menées en parallèle alors qu’elles s’étalent habituellement sur plusieurs années. En outre, de précédents vaccins à ARNm avaient déjà été mis au point pour d’autres virus, y compris des coronavirus, bien qu’ils n’aient jamais été mis sur le marché.

« Ce que le public doit à tout prix réaliser, c’est que nous travaillons sur l’ARNm depuis 15 ans et sur les vaccins à ARNm depuis huit ans, » déclare Weissman.

Pour Dormitzer, il y aura des leçons à tirer de la pandémie pour les fabricants de vaccins, comme le fait de modifier leurs procédures pour réaliser les essais de concert ou plus efficacement. « Je pense qu’il y a matière à accélération, » dit-il. Néanmoins, tous les scientifiques ne seront plus concentrés sur un seul vaccin à l’avenir.

« Nous allons revenir à la normale et retrouver nos préoccupations habituelles, » conclut-il. « La situation ne sera plus la même, et c’est d’ailleurs ce que nous voulons. »

Source : ANRS

Le Pr Jean Dormont s’est éteint le 1er février 2021 à l’âge de 91 ans. Il a mené une brillante carrière de médecin et de chercheur. Il a été l’un des pionniers de la transplantation rénale à l’hôpital Necker, puis chef du service de médecine interne à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart (92) et directeur de l’unité Inserm U131. Le Pr Jean Dormont étudiait les aspects fondamentaux de l’immunologie en transplantation avant de devenir doyen de la faculté de médecine de Paris-Sud, puis de se mettre au service de la recherche sur le VIH.

En 1987, le directeur général de l’Inserm le nomme coordinateur des essais thérapeutiques de l’ANRS. Son rôle est de fédérer les équipes françaises qui mènent des essais cliniques afin de coordonner et d’accélérer les recherches de traitements. Il se rend alors aux États-Unis, « je connaissais le potentiel des Américains, mais j’étais loin d’imaginer ce qu’ils avaient déjà mis en place : une énorme organisation pour étudier de possibles molécules actives avaient été établie au cœur du NIH, à Bethesda », racontait-il fin 2019 au Pr Patrice Debré pour les besoins d’un ouvrage à venir sur l’ANRS. Inspiré par ce modèle, le Pr Dormont rentre en France et œuvre pour faire des essais thérapeutiques l’une des priorités de l’agence. C’est ainsi qu’est lancé en 1988 le premier essai de grande ampleur, Concorde, sous l’égide de l’ANRS et du Medical Research Council (Royaume-Uni) qui avait pour objectif de déterminer à quel stade les personnes infectées par le VIH devaient débuter la zidovudine (ou AZT). Cet essai initié par le Pr Dormont est le premier d’une longue série jusqu’en 2002, date à laquelle il quitte l’agence. « L’ANRS était le seul organisme en France, à l’époque, à soutenir massivement les essais thérapeutiques et des cohortes de patients qui recrutent des milliers de volontaires », rappelait-il. A partir de 1990, il a progressivement constitué autour de lui un groupe d’experts multidisciplinaire, donnant une large place aux acteurs communautaires de la lutte contre le sida, chargé d’émettre et d’actualiser des recommandations en matière de traitement du VIH. Les éditions successives de ce rapport faisaient autorité auprès des professionnels de santé. « De façon générale, rappelle le Pr Patrick Yeni, Jean Dormont était très attaché, au-delà de sa rigueur scientifique, à une approche large et indépendante, aussi bien dans le cadre de la recherche clinique que dans celui de l’élaboration des recommandations de prise en charge ».

« C’était un « Grand Monsieur » ! Un grand serviteur de l’état : pionnier ayant compris l’importance des recherches cliniques et translationnelles, au sein des organismes de recherche. Un exemple à suivre entre exigence scientifique et humanisme », ajoute le Pr Jean-François Delfraissy, ancien directeur de l’ANRS, qui fut son élève.