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VIH : un rapport de la Cour des comptes contre le ronronnement ambiant

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Source : liberation.fr

Quel dommage que la Cour des comptes se montre aussi «polie» dans son rapport sur «la prise en charge et la prévention du VIH», réalisé à la demande du Sénat, et rendu public la semaine dernière.

En effet, vu la situation médiocre de la France qui s’habitue, bon an, mal an, à ses 6 000 nouveaux diagnostics par an, on rêvait que les magistrats de la rue Cambon s’énervent, mettent les pieds dans le plat et bousculent cette gestion pépère que l’on a depuis quelques années de l’épidémie.

Le résultat est en demi-teinte.

Certes, la Cour est critique, pointant une politique manifestement dépassée, mais ce énième rapport a été présenté de façon bien discrète. Mesuré et diplomatique, sans mot de trop, il risque de ne pas provoquer de changements. D’ailleurs le ministère de la Santé s’est bien gardé de réagir.

Comme souvent en matière de santé publique, les autorités sanitaires adorent les déclarations qui en imposent. «Allant au-delà des recommandations de l’OMS, la France a mis en place une stratégie très ambitieuse visant à éradiquer les nouveaux cas de VIH à l’horizon 2030, mais elle ne s’est pas donné les moyens d’atteindre ses objectifs», fait remarquer la cour en préambule.

Dépistage, clé du combat contre le virus

Parmi les nombreuses failles sur lesquelles s’attardent les magistrats : le dépistage. Il est la clé du combat contre le virus. Mais en France, il reste «encore trop faible et mal ciblé… Aujourd’hui, pour dépister les personnes ignorant leur séropositivité, il faudrait réaliser 10 millions de sérologies supplémentaires. Seule la mise en place d’un dépistage mieux ciblé sur les populations à risque et l’augmentation substantielle du nombre de sérologies permettront d’enrayer rapidement et durablement l’épidémie».

Que faire ?

La cour propose une série de recommandations de bon sens : «Mettre en place un portail unique de déclaration des cas diagnostiqués de VIH et de sida, géré conjointement par Santé publique France et la caisse nationale d’assurance maladie». Ou encore «généraliser l’accès au dépistage gratuit sans prescription dans les laboratoires de biologie médicale»… Ces mesures ne sont pas des recettes miracles. Mais la cour invite surtout à sortir du ronron actuel.

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