Source: La nouvelle république.fr
Dans les années 1990, Jeanne apprend qu’elle est séropositive. A 73 ans, elle témoigne encore auprès des jeunes avec un seul message : “ Protégez-vous ! ”
Sur les étagères du salon, au milieu des bibelots, des portraits d’enfants. « J’ai trois enfants, six petits-enfants, et deux arrière-petits-enfants », glisse avec fierté Jeanne, retraitée. Une famille qui recouvre une bonne partie des murs de son douillet appartement, au quatrième étage d’un immeuble de l’agglomération tourangelle.
Il y a plus de vingt-cinq ans, Jeanne découvrait sa séropositivité. « A partir de ce jour-là, je ne me donnais pas longtemps… » Divorcée depuis peu, la quarantaine rayonnante, elle venait de rencontrer un homme, « en boîte de nuit. Eh oui, j’aimais danser ! »
Aujourd’hui, sur le canapé du salon, elle dit qu’elle a « tiré le mauvais numéro. » Jeanne est comme ça. Elle parle sans détour. « Il a été hospitalisé pour une banale intervention chirurgicale. Après son opération, je l’appelais pour prendre des nouvelles. Un soir il me dit “ Demain, viens me voir, j’ai quelque chose à te dire. ” C’est comme ça que le chirurgien m’a annoncé qu’il avait le Sida et que je devais moi aussi passer des examens… »
Il y a plus de vingt-cinq ans, Jeanne découvrait sa séropositivité. « A partir de ce jour-là, je ne me donnais pas longtemps… » Divorcée depuis peu, la quarantaine rayonnante, elle venait de rencontrer un homme, « en boîte de nuit. Eh oui, j’aimais danser ! »
Aujourd’hui, sur le canapé du salon, elle dit qu’elle a « tiré le mauvais numéro. » Jeanne est comme ça. Elle parle sans détour. « Il a été hospitalisé pour une banale intervention chirurgicale. Après son opération, je l’appelais pour prendre des nouvelles. Un soir il me dit “ Demain, viens me voir, j’ai quelque chose à te dire. ” C’est comme ça que le chirurgien m’a annoncé qu’il avait le Sida et que je devais moi aussi passer des examens… »
“ Aujourd’hui je vis comme tout le monde ”
Quelques jours plus tard, le couperet tombe. Jeanne est séropositive. « Je ne savais pas ce qu’était cette maladie. Je pensais que j’étais condamnée. »
Son compagnon veut se marier. « Moi je n’y tenais pas trop. » De grandes noces sont célébrées en Touraine, dans un joli château. « Il était déjà très malade, mais peu de personnes étaient au courant. » Autour d’eux, l’annonce terrorise. « Des gens nous ont tourné le dos. Ceux qui venaient encore à la maison avaient peur d’utiliser nos toilettes, de nous embrasser… »
Ses enfants, à qui elle n’a pas voulu dire la vérité, finissent par apprendre la nouvelle par des tiers et coupent les ponts avec Jeanne. « Je ne les ai pas vus pendant trois ans. »
Pendant plusieurs mois, elle va soutenir son conjoint, « même si je lui en voulais de m’avoir contaminé ». Affaibli, atteint d’un cancer au poumon, son deuxième mari meurt quelque temps plus tard. « J’avais découvert des tâches sur son corps (le Kaposi) en l’aidant à s’essuyer le dos dans la salle de bain. »
A sa disparition, c’est « la dégringolade ». « J’étais comme un zombie dans la rue, je détestais les hommes. J’ai déprimé pendant quinze ans. » Les séances chez le psy ne l’ont pas beaucoup aidé. « Par contre la méditation, si. » Depuis, Jeanne, rescapée d’un cancer du sein, tente d’aider les autres au mieux.
Elle partage du temps avec d’autres séropositifs, à l’hôpital ; et surtout n’hésite pas à raconter son histoire aux lycéens, dès qu’on l’invite. « C’est important. Il faut que les jeunes se protègent. Je tiens le même discours à mes petits-enfants ! »
Cette arrière-grand-mère, suivie tous les six mois à Bretonneau, se sent en forme et espère vivre « jusqu’à 100 ans. Je suis séropositive, mais aujourd’hui, grâce aux traitements, je vis comme tout le monde. »
Son compagnon veut se marier. « Moi je n’y tenais pas trop. » De grandes noces sont célébrées en Touraine, dans un joli château. « Il était déjà très malade, mais peu de personnes étaient au courant. » Autour d’eux, l’annonce terrorise. « Des gens nous ont tourné le dos. Ceux qui venaient encore à la maison avaient peur d’utiliser nos toilettes, de nous embrasser… »
Ses enfants, à qui elle n’a pas voulu dire la vérité, finissent par apprendre la nouvelle par des tiers et coupent les ponts avec Jeanne. « Je ne les ai pas vus pendant trois ans. »
Pendant plusieurs mois, elle va soutenir son conjoint, « même si je lui en voulais de m’avoir contaminé ». Affaibli, atteint d’un cancer au poumon, son deuxième mari meurt quelque temps plus tard. « J’avais découvert des tâches sur son corps (le Kaposi) en l’aidant à s’essuyer le dos dans la salle de bain. »
A sa disparition, c’est « la dégringolade ». « J’étais comme un zombie dans la rue, je détestais les hommes. J’ai déprimé pendant quinze ans. » Les séances chez le psy ne l’ont pas beaucoup aidé. « Par contre la méditation, si. » Depuis, Jeanne, rescapée d’un cancer du sein, tente d’aider les autres au mieux.
Elle partage du temps avec d’autres séropositifs, à l’hôpital ; et surtout n’hésite pas à raconter son histoire aux lycéens, dès qu’on l’invite. « C’est important. Il faut que les jeunes se protègent. Je tiens le même discours à mes petits-enfants ! »
Cette arrière-grand-mère, suivie tous les six mois à Bretonneau, se sent en forme et espère vivre « jusqu’à 100 ans. Je suis séropositive, mais aujourd’hui, grâce aux traitements, je vis comme tout le monde. »
Jeanne est membre de l’association VIH Val de Loire. Contact : vih.valdeloire.asso@gmail.com