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Source: Pourlascience.fr

Les hépatites virales sont en hausse et tuent plus que le VIH, le paludisme ou la tuberculose. La lutte contre l’hépatite B en Afrique est la clé de la riposte.

Nuru s’était préparée au pire lorsqu’elle a fait un test de dépistage du VIH il y a huit ans. Après s’être occupée de sa mère en Ouganda, décédée du sida, Nuru (son nom a été modifié pour cet article) a déménagé au Royaume-Uni pour étudier et a décidé de prendre en main sa propre santé. « J’étais prête à entendre que j’étais séropositive », dit-elle. « Je me suis dit : “Ce n’est pas grave”. J’ai eu une pensée pour ma mère. »

Ce à quoi elle ne s’attendait pas, c’est qu’on lui diagnostique une autre infection virale : l’hépatite B. « Le médecin me l’a annoncé comme si c’était pire que le VIH. J’étais confuse, j’avais envie de mourir », dit Nuru. « Je n’ai pas compris ce que c’était parce que personne ne parle jamais de l’hépatite B. On parle du sida. Il y a des recherches, de la documentation, de la communication. Mais pas sur l’hépatite B. »

Le virus de l’hépatite B (VHB), qui se transmet par le sang et les fluides organiques et envahit les cellules hépatiques, tue environ un million de personnes chaque année dans le monde, principalement par cancer ou cirrhose du foie. Le VHB est moins létal que le VIH, et de nombreuses personnes porteuses du virus ne présentent pas de symptômes. Mais comme plus de 250 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le VHB, soit au moins sept fois plus que le nombre de personnes infectées par le VIH, le nombre de décès dans le monde rivalise maintenant avec celui du virus le plus redouté.

Les hépatites – des inflammations du foie – sont causées par un certain nombre de virus, mais les types B et C sont responsables de la plupart des décès. En 2016, l’année la plus récente pour laquelle des estimations sont disponibles, le nombre de décès dus aux hépatites virales dans le monde a atteint 1,4 million, dépassant celui de la tuberculose, du VIH ou du paludisme pris individuellement.

Pourtant, l’infection par le VHB peut être évitée par la vaccination dès l’enfance et traitée avec les mêmes médicaments antirétroviraux que ceux utilisés contre le VIH. « Le VIH a été perçu comme une pandémie aiguë, et des ressources y ont été consacrées en conséquence. L’hépatite B a une image complètement différente. Elle accompagne l’humanité depuis des dizaines de milliers d’années et, du fait de cette cohabitation silencieuse de longue date, elle n’a jamais reçu l’attention politique, les financements, l’énergie et l’éducation qui ont été consacrés au VIH », regrette Philippa Matthews, immunologiste à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, qui étudie les infections virales comme l’hépatite.

Les chercheurs et les travailleurs de la santé espèrent changer cette situation. Il y a deux ans, l’Assemblée mondiale de la santé a approuvé une stratégie de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à éliminer l’hépatite en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030 : l’objectif fixé est une réduction de 90 % des nouvelles infections et de 65 % des décès.

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La lutte contre l’hépatite B en Afrique subsaharienne est une priorité majeure. D’autres régions à haut risque, comme le Pacifique occidental, vaccinent depuis longtemps les enfants contre le virus, à la suite d’une décision de l’OMS en 1992 d’inclure le VHB dans les protocoles de vaccination systématique. En conséquence, bien qu’environ 6 % de la population de la région vive encore avec le VHB, la plupart des enfants et des adolescents y sont protégés. Mais en Afrique subsaharienne, où l’on estime qu’environ 6 % de la population est infectée, moins d’un dixième des enfants reçoivent les vaccins nécessaires. La région se classe également au dernier rang pour toutes les autres interventions, y compris le dépistage et le diagnostic, et pour le traitement des personnes infectées.

« L’hépatite B a été, dans une large mesure, négligée », explique Ponsiano Ocama, hépatologue à l’université Makerere, à Kampala, en Ouganda. Les travailleurs de la santé, dit-il, sont généralement peu formés et mal équipés pour traiter le virus. Philippa Matthews ajoute que la priorité accordée au VIH pour les traitements antirétroviraux est telle que certains travailleurs de la santé pensent que les malades infectés par le VHB ont de meilleures chances de recevoir des soins adéquats s’ils contractent également le VIH, même si les deux infections augmentent le risque de décès.

mortalié de l'hepatite, du sida de la tuberculose et du paldusime comparées.

L’hépatite tue aujourd’hui plus dans le monde que le sida, le paludisme ou la tuberculose.

© Nature. Source : Global Health Estimates 2016

Comme il y a peu de dépistage systématique, il y a aussi de nombreuses lacunes dans la compréhension de la prévalence et des conséquences de l’hépatite chez les populations vulnérables. Alors que les progrès dans la lutte contre l’hépatite sont illustrés par les résultats obtenus dans les pays du Pacifique occidental, la crise en Afrique subsaharienne passe inaperçue. « C’est une période critique pour la région », juge Philippa Matthews.

Des lacunes dans la connaissance du VHB

Nuru a quitté son rendez-vous de dépistage au Royaume-Uni déprimée et sentant qu’elle en savait peu sur son infection. Elle s’est tournée vers Internet pour répondre à des questions qui, selon elle, avaient été négligées par les professionnels de la santé qu’elle avait rencontrés. La relative ignorance du public au sujet de la transmission, avec néanmoins la conscience que le VHB peut être transmis lors de rapports sexuels non protégés, rappelle, selon Nuru, les rumeurs autour du VIH qui se sont répandues lorsque ce virus a été découvert en Afrique subsaharienne. L’organisme de Nuru contient suffisamment le virus pour qu’elle n’ait pas besoin de traitement, mais elle n’en parle pas ouvertement. Si la nouvelle qu’elle a une hépatite virale se répand en Ouganda, dit-elle, elle craint que les gens considèrent sa famille avec suspicion. « Ils seront isolés et ne trouveront pas d’emploi », redoute-t-elle.

Kenneth Kabagambe, qui a fondé l’Organisation nationale ougandaise pour les personnes porteuses de l’hépatite B (NOPLHB) en 2011, après le décès d’un ami atteint par le virus, dit avoir vécu une expérience similaire lorsqu’il a lui-même été diagnostiqué en 2012. Son médecin, dit-il, l’a laissé dans le doute, au point qu’il se demandait si l’hépatite B était comparable à Ebola.

Comme Kenneth Kabagambe et Nuru l’ont appris, l’hépatite est parfois appelée l’épidémie silencieuse, car les porteurs ne présentent pas de symptômes au début. Dans certains cas, le virus peut saper la fonction hépatique pendant des années sans causer de problèmes perceptibles, jusqu’à ce qu’une « prise de pouvoir » du virus entraîne une cirrhose ou un cancer du foie.

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Le virus de l’hépatite C (VHC) est un virus à ARN qui se propage principalement par le sang – en général, par les dons de sang non contrôlés, la consommation de drogues, la réutilisation d’équipements non stérilisés dans les hôpitaux et, dans une moindre mesure, les relations sexuelles non protégées. Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie, mais les médicaments antiviraux peuvent guérir une infection chronique chez la plupart des gens. En revanche, le VHB (un virus à ADN, comme le VIH) est moins malin – en ce sens que les personnes contaminées ont moins de chance de développer une infection chronique – mais plus répandu. L’hépatite B touche presque quatre fois plus de personnes que l’hépatite C et est plus susceptible d’être transmise de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement. L’infection par le VHB est aussi davantage associée à des marqueurs économiques : c’est, selon Ponsiano Ocama, en grande partie « une maladie des pauvres ».

Contrairement au VIH, les adultes qui ne sont pas déjà porteurs du VHB sont peu susceptibles d’être infectés – et s’ils le sont, il n’y a qu’un faible risque de développer une infection chronique ou de le transmettre aux autres adultes. Le groupe le plus à risque pour la contamination par le VHB est celui des les nourrissons, dont le système immunitaire est plus faible. Comparativement aux adultes atteints du VHB, les tout-petits « grouillent de virus », affirme Mark Sonderup, chercheur sur l’hépatite à l’université du Cap, en Afrique du Sud. Par conséquent, le dépistage et le traitement des mères infectées, ainsi que la vaccination des bébés, sont essentiels pour lutter contre l’hépatite B. Pourtant, des mythes circulent encore parmi les travailleurs de la santé en Afrique sur la façon dont le VHB se transmet, et notamment que les adultes porteurs du virus devraient être isolés. Cela perpétue la stigmatisation, dit Ponsiano Ocama.

Il y a quelques nuances à apporter à ce tableau. Dans les pays du Pacifique occidental, la contamination de la mère à l’enfant semble être la principale voie de transmission du VHB, d’après des recherches qui concordent avec les campagnes de vaccination menées dans les années 1990. Cependant, en Afrique subsaharienne, où les souches du VHB diffèrent, les mères infectées ont tendance à avoir des charges virales plus faibles, ce qui rend légèrement moins probable la transmission à leur bébé pendant la grossesse ou l’accouchement. La transmission d’un enfant à l’autre, par les inévitables égratignures et l’hygiène médiocre, semble être une voie d’infection plus importante.

Promouvoir le vaccin

Pendant de nombreuses années, les décideurs politiques ont pensé que la vaccination contre le VHB serait suffisante pour mettre un terme à l’épidémie, affirme Maud Lemoine, hépatologue à l’Imperial College, à Londres. C’est vrai en principe, mais la conception du vaccin le rend difficile à administrer. Il est généralement délivré en trois fois. La première injection est une « dose de naissance », qui est plus efficace si elle est administrée dans les 24 heures suivant la naissance. Les deux autres doses sont administrées plus tard, à plusieurs semaines d’intervalle. De 1990 à 2015, la proportion d’enfants ayant reçu les trois injections de vaccin contre le VHB a grimpé en flèche, passant de 1 % à 84 %, le Pacifique occidental arrivant en tête avec plus de 90 % de couverture, juste au-dessus des Amériques ; l’Afrique restant en retrait avec 70 %.

Mais dans la pratique, la première dose n’est pas toujours administrée à la naissance – la couverture de cette première dose n’est que de 39 % au niveau mondial – et son délai n’est pas toujours connu. En Afrique, la couverture à la naissance n’est que de 10 %. L’administration d’une dose dans les 24 premières heures et les vaccinations de suivi dans les délais prévus posent un défi monumental dans une région où de nombreuses naissances ne sont pas supervisées par des professionnels de santé.

vaccination contre l'hepatite B

L’Afrique est le continent le moins vacciné contre l’hépatite B. Seulement un enfant sur dix y est vacciné dès la naissance.

© Nature. Source: WHO World Hepatitis Report 2017

La difficulté à prendre en charge les mères à temps a été aggravée par la dépendance à l’égard de Gavi, une organisation internationale alliant les secteurs public et privé pour distribuer les vaccins. Gavi a joué un rôle moteur dans les progrès de la vaccination contre le VHB en Afrique subsaharienne. Mais l’approche de l’organisation est d’inoculer un vaccin contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, le VHB et la grippe, qui n’est administré qu’à l’âge de 6 à 8 semaines. Un porte-parole de l’organisation a déclaré que Gavi ne s’est pas concentrée sur la vaccination dès la naissance, en partie parce qu’elle n’est pas convaincue que les systèmes de santé puissent réussir à vacciner les nourrissons dans les 24 heures suivant la naissance, et qu’il était plus important de cibler les subventions sur le vaccin pentavalent, plus coûteux.

Le 29 novembre 2018, cependant, le conseil d’administration de Gavi a décidé de mettre la priorité sur l’investissement dans les vaccins contre le VHB, dans le cadre d’une stratégie prévoyant six nouveaux programmes de vaccination entre 2021 et 2025. Et le succès d’autres campagnes de vaccination montre qu’il devrait être possible de surmonter les problèmes de distribution. Dans les années 1990, des chercheurs indonésiens ont fourni des vaccins contre l’hépatite B à usage unique et préemballés à des sages-femmes locales afin qu’elles puissent administrer une dose après un accouchement à domicile, une approche maintenant plus largement utilisée. Et, il y a deux ans, des chercheurs laotiens ont fait la preuve que donner des téléphones portables aux agents de santé impliqués et aux bénévoles locaux permettait de suivre les naissances et de vacciner davantage de nourrissons.

Améliorer le dépistage

Le dépistage et le diagnostic des adultes constituent une autre clé de la lutte contre le VHB. Les mères sont parmi les personnes les plus importantes à dépister en raison du risque de transmission au bébé. « Si vous détectez des femmes enceintes infectées, vous pouvez aussi dépister leurs partenaires. Vous pouvez vacciner tous les membres du foyer qui ne sont pas infectés. Vous pouvez identifier tous les autres contacts proches infectés et les traiter », explique Philippa Matthews. « Les mères sont une porte d’entrée vers plus d’interventions dans la population. »

Mais les mères ne sont pas systématiquement dépistées avant l’accouchement. Si l’on ajoute à cela le manque de registres contenant des données précises sur le cancer du foie et le faible taux de dépistage dans la région, il n’est guère surprenant que le tableau de la prévalence et de la dynamique des virus de l’hépatite soit truffé de lacunes.

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De fait, les populations qui sont le mieux dépistées sont les personnes qui donnent leur sang et les personnes qui, comme Nuru et Kenneth Kabagambe, ont vu de près comment le VIH ravageait leurs communautés et qui ont décidé de se faire dépister. De nombreux professionnels de la santé ont critiqué des initiatives telles que Gavi ou le Plan de la présidence des États-Unis pour la lutte contre le sida pour ne pas avoir davantage tiré parti des réseaux de dépistage du VIH afin de proposer également un dépistage de l’hépatite. Maud Lemoine souligne qu’un test de dépistage du VHB négatif est probablement suffisant pour un adulte, car il est alors peu probable qu’il soit infecté, alors qu’il faut sans cesse refaire de nouveaux tests de dépistage du VIH.

Le dépistage initial ne coûte que quelques dollars : les agents de santé vérifient simplement dans le sang si le système immunitaire a développé des anticorps contre les virus de l’hépatite. Mais ces contrôles, dit Philippa Matthews, ne servent qu’à vérifier si la personne a été exposée aux virus, et non si elle est actuellement infectée. Pour obtenir un diagnostic définitif, il faut des tests plus coûteux pour détecter l’ADN viral du VHB ou l’ARN viral du VHC. Leur coût peut atteindre 175 euros, ce que peu de personnes en Afrique subsaharienne peuvent se permettre, affirme Olufunmilayo Lesi, membre du groupe consultatif de l’OMS sur les hépatites virales. Selon une estimation de l’OMS, moins de 1 % des personnes atteintes du VHB et 6 % de celles atteintes du VHC sont diagnostiquées dans la région.

Tirer parti des campagnes contre le VIH

Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne intensifient actuellement leurs efforts en matière de dépistage, notamment l’Ouganda, qui espère combiner ces actions à une campagne de vaccination destinée aux mères et aux nourrissons, indique Ponsiano Ocama. Et les chercheurs travaillent pour mettre au point des tests de diagnostic plus pratiques. En 2017, l’OMS a approuvé un test qui détecte l’ARN du VHC et fonctionne avec l’équipement de la plupart des hôpitaux d’Afrique subsaharienne, le système GeneXpert. Fabriqué par Cepheid, une entreprise californienne, il est déjà utilisé pour diagnostiquer le VIH et la tuberculose. Un test de dépistage du VHB qui pourrait être effectué avec le dispositif GeneXpert est en phase de test, dit Mark Sonderup, mais il n’a pas encore été rendu public.

Alors que le monde se concentre sur la lutte contre le VIH, des milliards de dollars ont été investis dans le développement d’antirétroviraux – des traitements que les personnes vivant avec le VIH prennent à vie pour empêcher l’explosion de leur charge virale. Dans les pays à faible revenu, ces médicaments sont fortement subventionnés et, dans de nombreux cas, ils peuvent aussi servir à traiter le VHB.

Mais lorsqu’il s’agit de l’accès aux médicaments, dans de nombreuses régions pauvres, les personnes infectées par le VHB sont négligées en faveur des personnes porteuses du VIH. Ponsiano Ocama connaît quelques hôpitaux qui ont autorisé des médecins à administrer des médicaments destinés au VIH à des personnes positives au VHB, mais, dans l’ensemble, une très petite part des personnes touchées par le VHB en Afrique subsaharienne reçoit un traitement.

Certains pays sont de plus en plus conscients que les médicaments antirétroviraux doivent également profiter aux malades atteints d’hépatites. En 2012, l’Ouganda est devenu le premier pays d’Afrique subsaharienne à produire une version générique du ténofovir, un antirétroviral, par l’intermédiaire de la société Quality Chemicals, et le médicament est proposé gratuitement dans certains centres de traitement. Et en 2017, après des années passées à tirer parti des programmes de lutte contre le VIH pour obtenir des médicaments pour les personnes atteintes par le VHB, la société sénégalaise de gastroentérologie a convaincu le gouvernement de mettre le ténofovir à leur disposition à un prix similaire à celui proposé aux personnes séropositives.

Pourtant, la stigmatisation associée au VHB peut être aussi problématique que la rareté des médicaments. Les groupes de patients en Afrique sont trop peu nombreux et isolés, estime dit Ponsiano Ocama. « Pour beaucoup de gens, c’est un voyage solitaire », dit Nuru. Mais elle et Kenneth Kabagambe sont déterminés à changer cette situation. Après son diagnostic, Nuru a convaincu ses frères et sœurs de se faire tester. Trois sur six ont découvert qu’ils étaient positifs pour le VHB. Depuis lors, s’appuyant sur ses sœurs en Ouganda dans le cadre d’un « réseau de chuchotement », elle a convaincu treize autres personnes de se faire tester et a payé pour les interventions.

Entre-temps, le réseau de patients que Kenneth Kabagambe a fondé vise à éduquer le public sur le virus de l’hépatite B et à construire une communauté où les personnes infectées par le virus peuvent en parler. « Être diagnostiqué positif à l’hépatite B n’est pas la fin. On peut encore avoir un avenir », conclut-il.

Source: France Antilles

Selon les derniers chiffres, en Haïti plus de 123 000 personnes séropositives ont bénéficié d’un traitement médical en 2018 contre 110 000 en 2016. Une augmentation synonyme d’espoir.

Le nombre de personnes séropositives bénéficiant d’un traitement médical en Haïti a quadruplé, passant de 110 454 en 2016 à 123 619 en novembre 2018, selon le service de surveillance intégrée. Dans une note conjointe, l’Organisation des Nations unies (Onu) considère Haïti comme pays prioritaire pour mettre fin au Sida d’ici à 2030.
La pauvreté, les relations sexuelles intergénérationnelles, les inégalités liées au genre, ou encore l’accès limité aux services de prévention et de traitement du VIH sont parmi les facteurs favorisant sa propagation en Haïti, fait savoir l’Onu. « La lutte contre le VIH reste indispensable pour un développement durable et pour l´objectif d’Haïti de devenir un pays émergent à l’horizon 2030 » , souligne le coordonnateur résident des Nations unies et coordonnateur humanitaire en Haïti, le Dr. Mamadou Diallo.

150 000 PERSONNES VIVENT AVEC LE SIDA

« Environ 150 000 personnes vivent avec le Sida en Haïti. La prévalence demeure plus élevée chez les femmes, (2,3%) que chez les hommes, (1,6%). » , selon l’Enquête mortalité, morbidité et utilisation des services.
Jusqu’au 10 décembre, des activités de conseil et dépistage volontaire, entre autres, se déroulent dans trois départements (Nippes, l’Artibonite, le Sud-est et l’Ouest), dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes en Haïti.
La 30e commémoration de la journée mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre a eu lieu autour du thème : « Connais ton statut » , dans le but d’encourager tout un chacun à se faire dépister gratuitement afin de mieux gérer sa vie.

Source: La nouvelle république.fr

Dans les années 1990, Jeanne apprend qu’elle est séropositive. A 73 ans, elle témoigne encore auprès des jeunes avec un seul message : “ Protégez-vous ! ”

Sur les étagères du salon, au milieu des bibelots, des portraits d’enfants. « J’ai trois enfants, six petits-enfants, et deux arrière-petits-enfants », glisse avec fierté Jeanne, retraitée. Une famille qui recouvre une bonne partie des murs de son douillet appartement, au quatrième étage d’un immeuble de l’agglomération tourangelle.
Il y a plus de vingt-cinq ans, Jeanne découvrait sa séropositivité. « A partir de ce jour-là, je ne me donnais pas longtemps… » Divorcée depuis peu, la quarantaine rayonnante, elle venait de rencontrer un homme, « en boîte de nuit. Eh oui, j’aimais danser ! »
Aujourd’hui, sur le canapé du salon, elle dit qu’elle a « tiré le mauvais numéro. » Jeanne est comme ça. Elle parle sans détour. « Il a été hospitalisé pour une banale intervention chirurgicale. Après son opération, je l’appelais pour prendre des nouvelles. Un soir il me dit “ Demain, viens me voir, j’ai quelque chose à te dire. ” C’est comme ça que le chirurgien m’a annoncé qu’il avait le Sida et que je devais moi aussi passer des examens… »

“ Aujourd’hui je vis comme tout le monde ”

Quelques jours plus tard, le couperet tombe. Jeanne est séropositive. « Je ne savais pas ce qu’était cette maladie. Je pensais que j’étais condamnée. »
Son compagnon veut se marier. « Moi je n’y tenais pas trop. » De grandes noces sont célébrées en Touraine, dans un joli château. « Il était déjà très malade, mais peu de personnes étaient au courant. » Autour d’eux, l’annonce terrorise. « Des gens nous ont tourné le dos. Ceux qui venaient encore à la maison avaient peur d’utiliser nos toilettes, de nous embrasser… »
Ses enfants, à qui elle n’a pas voulu dire la vérité, finissent par apprendre la nouvelle par des tiers et coupent les ponts avec Jeanne. « Je ne les ai pas vus pendant trois ans. »
Pendant plusieurs mois, elle va soutenir son conjoint, « même si je lui en voulais de m’avoir contaminé ». Affaibli, atteint d’un cancer au poumon, son deuxième mari meurt quelque temps plus tard. « J’avais découvert des tâches sur son corps (le Kaposi) en l’aidant à s’essuyer le dos dans la salle de bain. »
A sa disparition, c’est « la dégringolade ». « J’étais comme un zombie dans la rue, je détestais les hommes. J’ai déprimé pendant quinze ans. » Les séances chez le psy ne l’ont pas beaucoup aidé. « Par contre la méditation, si. » Depuis, Jeanne, rescapée d’un cancer du sein, tente d’aider les autres au mieux.
Elle partage du temps avec d’autres séropositifs, à l’hôpital ; et surtout n’hésite pas à raconter son histoire aux lycéens, dès qu’on l’invite. « C’est important. Il faut que les jeunes se protègent. Je tiens le même discours à mes petits-enfants ! » 
Cette arrière-grand-mère, suivie tous les six mois à Bretonneau, se sent en forme et espère vivre « jusqu’à 100 ans. Je suis séropositive, mais aujourd’hui, grâce aux traitements, je vis comme tout le monde. »
Jeanne est membre de l’association VIH Val de Loire. Contact : vih.valdeloire.asso@gmail.com

Source: corevih-pacaest.fr

Cette Journée Mondiale de Lutte contre le Sida est un toujours un moment de sensibilisation et de mobilisation.

Quoi de mieux pour mobiliser les acteurs et personnes vivant sur notre territoire que de donner des chiffres encourageants sur l’épidémie du VIH. Cela n’a pas été le cas depuis fort longtemps, mais nous constatons dans les services de soins spécialisés du département des Alpes Maritimes une baisse significative du nombre de personnes pris en charge pour une diagnostic récent. Il ne s’agit pas de résultats d’incidence et ceux-ci seront produits dans quelques mois par Santé Publique France. Mais il nous est apparu important de communiquer cette tendance, car nous y voyons là le fruit des efforts coordonnés des personnes issues des groupes vulnérables au VIH qui décident de leurs stratégies de prévention, des acteurs rassemblés au sein du COREVIH Paca-Est (médecins, collectivités, acteurs associatifs…) et de la prise en compte de l’ensemble des stratégies de prévention aujourd’hui à notre disposition.

Je veux le redire ici : en 2018 nous savons comment prévenir les nouvelles infections VIH et nous nous efforçons ici de les mettre en œuvre.

Ces stratégies sont connues : le dépistage répété dans les populations particulièrement exposées au VIH, la promotion du préservatif, le traitement efficace des personnes vivant avec le VIH et le déploiement de la prophylaxie pré-exposition pour les personnes séronégatives.

Grâce à l’offre de soins coordonnée initiée dès janvier 2016, près de 500 personnes bénéficient de la PrEP dans les Alpes-Maritimes et la modélisation montrent qu’environ 40 contaminations ont ainsi été évitées depuis sa mise en œuvre. Le Département des Alpes-Maritimes est l’un des territoires, hors Ile de France, où le nombre de personnes bénéficiant de la PrEP est le plus élevé ; Ce n’est pas assez, et nous devons probablement dépasser les 1000 patients sous PrEP pour avoir un effet durable. Je souhaite remercier particulièrement mon ami le Dr Eric Cua, qui est le fer de lance de la PrEP sur notre territoire, et sans qui nous aurions eu une dynamique moindre depuis 2 ans. Merci Eric.

L’autre stratégie efficace est de traiter précocement les personnes vivant avec le VIH et d’améliorer leur accompagnement et leur suivi. Depuis 2015, plus de 95 % des personnes vivant avec le VIH suivies dans les Alpes-Maritimes sont traitées et plus de 95 % d’entre elles ont une charge virale indétectable et donc ne transmettent pas le virus.

Pour le dire encore plus clairement, Je vais à nouveau citer le Pr Rozenbaum  : Aujourd’hui, La manière la plus sûre de ne pas contracter le VIH au cours d’une relation sexuelle est de l’avoir avec une personne contaminée par le VIH traitée depuis 6 mois.

Rappelons aussi que le dépistage du VIH est le seul moyen de connaitre son statut sérologique, d’être traité rapidement et d’offrir ainsi la même qualité et espérance de vie que celle d’une personne séronégative. Tous les acteurs réunis au sein du Collectif 06, se sont mobilisés aujourd’hui et toute cette semaine pour proposer des actions de dépistage et de prévention. Ils sont allés au plus près des publics cibles, et cette année dans des lieux nouveaux : Au centre de Lutte anti-tuberculeux, à la villa Arson, au centre de santé de la CPAM 06, Celle-ci est une partenaire précieuse et dynamique avec laquelle nous allons construire des projets innovants dès la semaine prochaine.

Notre force c’est clairement de travailler ensemble, de manière transparente, au-delà des divergences et guidés par un seul objectif : cet « Objectif Sida Zéro ». Nous avions pour but de diminuer de 30 % le nombre de nouvelles contamination, il sera rapidement atteint et j’espère dépassé. Nous pouvons penser de manière réaliste à l’objectif de zéro nouvelles contamination d’ici 2030 et nous sommes tous mobilisés pour cela.

Enfin cette journée est aussi et surtout une journée de souvenirs : pour tous ceux qui ont lutté contre la maladie et qui ne sont plus là, je souhaite dédier notre travail et la volonté qui nous anime et qui ne faiblira.

Je vous remercie.

Source: Women in global health

La liste des femmes en santé mondiale est publiée! La visibilité et la reconnaissance des femmes en tant que leaders et expertes en santé mondiale demeurent un défi. Nous assistons souvent à des panels constitués exclusivement d’hommes et à des rencontres scientifiques et autres réunions pour lesquelles l’expertise des femmes est trop rarement sollicitée ou reconnue.

 En accord avec les valeurs du Women in Global Health (WGH), nous croyons que pour promouvoir l’égalité des genres dans le leadership en santé mondiale, nous devons veiller à la diversité et reconnaitre les rôles des femmes provenant de pays et de régions souvent sous-représentés. Notre objectif était de produire une liste des femmes francophones travaillant en santé mondiale (#WGHFrancophone). Un an plus tard, nous avons le plaisir de publier ce document, le fruit de notre effort collectif.

 En tant que membres du groupe de travail francophone de Women in Global Health, nous sommes ravies de partager cette liste avec vous. Cependant, elle n’est ni exhaustive ni définitive. Il s’agit simplement d’un point de départ pour mettre en lumière les femmes francophones en santé mondiale qui ont été nominées par leurs pairs au cours des derniers mois, et qui ont confirmé avec nous leur intérêt à y être présentées. Les efforts doivent continuer pour élargir la portée de cette initiative afin de donner de la visibilité aux femmes du monde entier, en particulier celles des pays à revenu faible ou intermédiaire, et qui travaillent au quotidien à améliorer la santé et l’équité au sein des populations. Ces efforts ont besoin de l’appui de toute la communauté en santé mondiale. En effet, il n’existe pas de raccourcis faciles. Ceci prend du temps, des ressources, de la traduction, de la patience, de la communication et de la confiance pour renforcer la compréhension au sein de collaborateurs de toutes les cultures, et afin de créer une appropriation et des pouvoirs partagés, tout en rendant des comptes à divers groupes. Ceci constitue aussi un pas en avant vers une image plus représentative et inclusive des femmes leaders en santé mondiale à travers le globe.

La liste des femmes francophones leaders en santé mondiale comprend uniquement les renseignements fournis par les femmes elles-mêmes. L’organisation Women in Global Health (WGH) n’est pas responsable de l’exactitude ou de la complétude de l’information contenue dans le document. Les opinions des femmes figurant dans cette liste ne représentent pas nécessairement celles de WGH ni du Groupe de travail francophone du WGH, et ces femmes ne sont pas des agentes ou des représentantes de WGH. WGH rejette expressément toute responsabilité juridique quant aux conseils fournis par les personnes figurant dans cette liste, et ne fournit la liste qu’à des fins d’informations.

Cette liste publiée a été la semaine dernière, dans laquelle on trouve plusieurs actrices de la lutte contre le sida, en France et en Afrique subsaharienne notamment, dont Florence Thune (Sidaction), Jeanne Gapiya (ANSS, Burundi), Hakima Himmich (ALCS, Maroc, et Coalition PLUS), Bintou Dembele Keita (ARCAD, Mali), Maria Georgescu (ARAS, Roumanie), Fatiha Razik (Algérie), Sage Semafara (Rwanda), Safiathou Thiam (Sénégal) ou Thérèse Omari (Femmes +, République Démocratique du Congo)… mais aussi l’ambassadrice française à la lutte contre les maladies transmissibles, Stéphanie Seydoux. Françoise Barré-Sinoussi faisait partie de la liste de Femmes leaders toutes langues de communication confondues.

Source: Seronet

C’était en septembre dernier. Pour une fois, on n’attendait pas le dernier moment — la fameuse fenêtre de tir avant la Journée mondiale de lutte contre le sida — pour dégainer une étude sur le VIH.

 

Pour une fois, il ne s’agissait pas de savoir si les jeunes ne sombraient pas une fois encore dans l’abyme de méconnaissance que la plupart ont du VIH et de ses modes de contamination (non, ça, on y a eu droit juste en amont du 1er décembre), mais plutôt de s’interroger sur la vie même des personnes vivant avec le VIH… vécue et vue par les premières concernées (1). C’est suffisamment rare pour être mentionné. Depuis, la version deux de l’enquête Vespa (2) force est de constater qu’il y a peu d’enquêtes qui cherchent à comprendre comment vivent les personnes vivant avec le VIH. L’enquête, dont les résultats étaient présentés il y a quelques mois en exclusivité sur France Info,  avait été menée par Gilead Sciences en partenariat avec l’institut Ipsos. Les chiffres qu’elle donnait étaient frappants. Ainsi, on apprenait que 43 % des personnes vivant avec le virus du VIH « mentent souvent » à leur entourage sur leur maladie. Quatre personnes sur dix (41 %) cachent leurs rendez-vous médicaux et leurs traitements à leurs proches. Au fil des résultats, l’évidence se faisait : parler du VIH restait tabou, tout particulièrement vis-à-vis de l’entourage proche. Un tiers des personnes interrogées (31 %) estimaient que « personne ne peut comprendre ce qu’elles vivent ». Un tiers d’entre elles (31 %) n’ont parlé de leur contamination qu’à trois personnes de leur entourage au maximum. L’enquête confirmait une évidente forme de mal être. Ainsi, dans cette enquête, une personne sur deux vivant avec le VIH se déclarait préoccupée par son état de santé. Si la maladie n’était pas omniprésente au quotidien, elle restait malgré tout présente dans les esprits. À tel point, qu’un tiers des personnes interrogées (34 %) y pensaient au moins une fois par jour et presque une personne sur cinq (17 %) y pensait au moins plusieurs fois par jour. Conséquence qui ne surprendra pas… Près de quarante ans après l’émergence du VIH, la maladie affecte encore fortement la vie des couples qui y sont confrontés. Le VIH perturbe la vie sexuelle de 57 % des personnes interrogées. Près d’un tiers (29 %) ont retardé leur décision de devenir parents et près de la moitié (47 %) ont même renoncé à se projeter en tant que parents, de ce fait. De plus, 38 % des personnes sondées ont renoncé à se marier ou à se pacser, alors que 18 % ont seulement retardé leur décision de s’unir. L’enquête mettait également en lumière les « angoisses persistantes » (dixit France Info) des personnes vivant avec le VIH. Pour un tiers des personnes interrogées (31 %), il s’est écoulé plus d’un an entre le diagnostic et le démarrage d’un traitement. Cette attente est jugée trop longue pour deux tiers d’entre elles (66 %). Parmi elles, la moitié (51 %) étaient angoissées par rapport à l’évolution de la maladie et 46 % avaient peur de contaminer leur partenaire ou leur entourage.

Enfin, l’enquête expliquait que les « attentes en matière d’information pour continuer à vivre normalement » étaient importantes pour 45 % des personnes interrogées. Deux sur cinq (42 %) étaient en demande d’information sur les innovations thérapeutiques et autant (41 %) sur leur espérance de vie.

Difficile de ne pas voir dans ces résultats, la marque des lacunes de l’information qu’elle soit donnée par les associations et surtout délivrée par les médecins. C’est évident que les bonnes nouvelles liées aux avancées thérapeutiques et à leurs performances, que les bénéfices tant individuels que collectifs du Tasp ne sont pas assez connus et notamment des premiers concernés. Un peu comme si les recommandations d’experts-es, les beaux discours lors des colloques et des conférences internationales ne parvenaient jamais ou peu aux intéressés-es. On voit bien que le VIH perturbe encore largement la vie sexuelle des personnes comme si le Tasp et son efficacité scientifiquement démontrée ne permettaient pas une réassurance des personnes dans ce domaine. Bien sûr, il n’est pas trop tard pour que les médecins parlent TOUS du Tasp comme il le mérite ; pas trop pour que certains-es d’entre eux-elles arrêtent de « cacher » cette information, appelant à toujours plus de preuves… alors qu’elles sont si nombreuses et si claires. Bien sûr, il est encore temps pour les associations de faire plus et mieux pour que l’information arrive et serve à toutes les personnes vivant avec le VIH. C’est un enjeu pour elles et pour les nouvelles générations. Dans le dernier sondage Ifop/Bilendi réalisé pour Sidaction, il est posé cette question aux jeunes de 15 à 24 ans (3) : « Vous personnellement, accepteriez-vous d’avoir une relation avec une personne séropositive ? » Avec utilisation d’un préservatif, les jeunes interrogés-es répondent non à 60 %. Si la personne est sous traitement antirétroviral, les jeunes répondent non à 69 %. Ces chiffres-là signent un échec.

(1) : Enquête réalisée en France par Ipsos depuis le 20 juin 2018, dont les résultats sont présentés sur la base de l’interrogation de 200 personnes vivant avec le VIH âgées de 16 ans ou plus, recrutées via les infectiologues et les pharmaciens-nes (libéraux et hospitaliers). L’interrogation des personnes était réalisée en suivant un questionnaire de dix minutes, par internet ou par téléphone.
(2) : Vespa (VIH : Enquête sur les personnes atteintes), dont la deuxième édition date de  2013. Les données fournies dans cette enquête sont essentielles pour comprendre les conditions de vie de la population infectée par le VIH, car elles sont d’une part globales, n’interrogeant pas seulement les aspects sanitaires mais aussi sociaux, économiques et comportementaux et, d’autre part, parce que la méthodologie de l’enquête les rend extrapolables à l’ensemble de la population séropositive. Elles complètent donc les données recueillies par la surveillance épidémiologique et à partir des bases hospitalières et des cohortes.
(3) : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française âgée de 15 à 24 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 12 novembre 2018.

Vous êtes sous traitements anti-VIH/VHC et il vous arrive parfois de devoir prendre d’autres produits dont vous ne connaissez pas les éventuelles risques. AT MEDINFO est l’outil idéal qui pourra vous accompagner et répondre à vos éventuelles interrogations.

Les interactions médicamenteuses, dans quels cas ?

Une interaction médicamenteuse se produit lorsque la prise de certains produits entre « en conflit » avec votre traitement antirétroviral (VIH) ou antiviral (VHC).

Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes : soit les effets des produits peuvent être diminués ou supprimés, soit les effets des produits peuvent au contraire augmenter ou se cumuler. Il est important également d’être attentif avec l’alcool et les drogues car leurs consommations peuvent facilement vous faire oublier de prendre vos médicaments.

Aujourd’hui, de plus en plus de médicaments sont disponibles sans ordonnance et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver et de savoir s’ils peuvent interagir ou pas avec le traitement anti-VIH/VHC.
Si vous avez recours à des produits en vente libre (phytothérapie, aromathérapie, anti douleurs, anti-rhume, etc), il est nécessaire de faire attention aux potentiels interactions médicamenteuses entre les traitements anti-VIH ou anti-VHC et ces autres médicaments. N’hésitez pas à questionner votre pharmacien lors de vos achats ou de votre délivrance de médicaments.

AT MEDINFO, une application simple d’utilisation !

AT MEDINFO est un outil de médiation. Il a pour but de vous apprendre les réflexes à avoir pour éviter les interactions et favoriser le bon usage du médicament. Elle ne substitue en aucun cas à l’avis d’un professionnel de santé et ne doit pas être considérée comme un outil de diagnostic.

Pour ce faire, cette application propose deux grandes fonctionnalités :
1) La réglette d’interaction numérique qui permet de vérifier les interactions potentielles entre les traitements anti-VIH/VHC et trois types de produits (les médicaments les plus prescrits, les solutions phytothérapies et les principales drogues).
2) Des infocartes pour chaque traitement anti-VIH/VHC disponible dans la partie mon compte qui résume les conseils pour un bon usage de ces traitements.

AT MEDINFO contient tous les traitements existants contre le VIH et le VHC (les génériques également) et permet aux patients de vérifier leurs traitements avec plus de 1600 références disponible en Dénomination Commune Internationale (nom de la molécule) et en noms commerciaux. Par exemple, vous pouvez retrouver paracétamol et Doliprane®.

En détail, l’application se présente de la façon suivante :

  • Dans la partie mon compte, vous pouvez indiquer votre traitement VIH et/ou VHC que vous pouvez mémoriser si vous le souhaitez. L’infocarte correspondant au traitement se génère automatiquement. Celle-ci vous donnera les informations nécessaires au bon usage du médicament (posologie, modalité de prise, effets indésirables, etc). Il est aussi possible de scanner des documents et de les stocker directement dans l’application.
  • La réglette numérique permettra de trouver les interactions médicamenteuses possibles avec les autres médicaments les plus utilisés, les solutions de phytothérapie et les drogues comme le GHB ou la cocaïne.

Un système de code couleur vous permettra de connaître le niveau de risque d’interactions :

  • Rouge (association déconseillée ou contre indiquée),
  • Orange (interaction possible pouvant Nécessiter des précautions d’emploi. )
  • Vert (pas d’interaction répertoriée)
  • Blanc (non application ou non renseigné par les bases de données consultées)
  • Une partie conseil avec une notice pour bien utiliser la réglette, des conseils pratiques en cas d’interaction et des numéros utiles pour vous informer ou vous aider en cas d’urgence.

Pour télécharger gratuitement AT MEDINFO :

AT MEDINFO est disponible en téléchargement sur les plateformes IOS et Androïd:

Android =>https://play.google.com/store/apps/details?id=com.ymlf.at.AT_Check

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OFFRE DE STAGE : Assistant de Gestion d’association (Administration, Finances, Mécénat)

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé pour représenter les usagers du système de santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) et différents outils d’information (brochures, dépliants, site Internet).

Mission

En relation avec le coordinateur, le/la stagiaire participe à l’organisation de la vie associative et à sa bonne gestion.

  1. – Participe aux opérations administratives et de gestion au quotidien
  2. – Prend en charge la mise à jour des tableaux de reporting
  3. – Participe à la constitution de dossiers de subventions
  4. – Organise les réunions d’instance (CA et AG) et en rédige les comptes-rendus (CA, AG, réunions d’équipe hebdomadaires)
  5. – Réalise des présentations à destination des partenaires
  6. – Réalise des recherches documentaires

Profil

Formations & expériences : Formation supérieure en Licence, Master (1 ou 2) de management des associations ou autre domaine connexe.

Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point)

Qualités : Rigoureux(se), organisé(e), polyvalent(e), dynamique. Goût pour les chiffres, bon niveau rédactionnel impératif. Expérience associative et/ou intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida appréciés.

Durée

Contrat : stage de 4 à 6 mois,

Début de stage :mi ou fin janvier (à négocier)

Rémunération

Indemnités de 577,50 €/mois net + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 60 %), transports (pris en charge à 50 %).

CV + LM par mail uniquement à jpminet@actions-traitements.org

Source: Theconversation 

Les recherches ambitionnant de mettre au point un vaccin contre le VIH ont débuté peu après la découverte du virus à l’origine de l’épidémie de SIDA par Françoise Barré-Sinoussi, en 1983. Les premiers effets d’annonce ont rapidement suivi, l’absence de traitement efficace rendant la mise au point d’un vaccin anti-VIH urgente.

Dès 1984, la secrétaire d’État à la santé des États-Unis, Margaret Heckler, déclare qu’un vaccin sera disponible dans les deux ans. Une vision partagée par d’autres – le virus venait seulement d’être découvert et la complexité de sa physiopathologie était alors très loin d’être envisagée à sa juste mesure. De plus, la mise au point, dans les années 1970 et 1980, de vaccins basés sur des protéines virales ou bactériennes, et non plus uniquement sur des micro-organismes entiers, est venue renforcer cet élan d’optimisme.

Mais les efforts des chercheurs et des médecins allaient se heurter pendant de longues années à de nombreuses difficultés. Au point que, 34 ans plus tard, la conception d’un vaccin prophylactique demeure une priorité de la recherche sur le VIH. Aujourd’hui, néanmoins, le bout du tunnel semble plus proche que jamais.

Les lymphocytes, acteurs majeurs de l’immunité

Face aux micro-organismes pathogènes, et notamment aux virus, notre corps dispose de trois lignes de défense. La première est la barrière de la peau et des muqueuses. Si celle-ci est franchie, l’envahisseur fait alors face à l’immunité innée, qui repose sur des cellules capables de reconnaître les agents étrangers. Elles détectent pour cela des composants présents sur leur surface (sucres, protéines…), appelés antigènes. Cette immunité n’est pas spécifique d’un agent en particulier, elle s’attaque à tout ce qui n’est pas l’organisme. Elle prépare également la troisième ligne de défense, l’immunité acquise. C’est cette dernière qui est stimulée par la vaccination.

L’immunité acquise est plus subtile que l’immunité innée, et surtout, elle est spécifique : ses agents sont capables de reconnaître un micro-organisme particulier et de s’y attaquer. Ils gardent par ailleurs la mémoire des rencontres précédentes, ce qui lui permet généralement de réagir plus rapidement en cas de nouvelle invasion par un même pathogène.

L’immunité acquise est complexe, mais ses acteurs essentiels sont une catégorie particulière de globules blancs, les lymphocytes. Il en existe plusieurs types, parmi lesquels les lymphocytes B (LB) et les lymphocytes T CD8+ (LT CD8), dont le rôle est prépondérant. Les premiers fabriquent des anticorps, des molécules capables de se fixer spécifiquement sur un envahisseur pour le recouvrir et le neutraliser. Un autre rôle des anticorps est d’attirer l’attention des cellules du système immunitaire qui vont détruire les virus ainsi recouverts. Les LT CD8, quant à eux, détruisent directement les cellules infectées par les virus, évitant ainsi la propagation de l’infection.

L’action de ces deux catégories de lymphocytes est coordonnée par une troisième sorte de lymphocytes, les lymphocytes LT CD4+ (LT CD4), qui les stimulent, jouant d’une certaine façon le rôle de chefs d’orchestre de la réponse immunitaire acquise. Ces lymphocytes T CD4+ sont la principale cible du VIH, qui les détruit, ce qui complique grandement l’installation d’une réponse immunitaire effective.

Comment fonctionne l’immunité acquise ?

Entraîner l’organisme à se défendre

La vaccination est à la réponse immunitaire ce que les grandes manœuvres sont à l’entraînement militaire. Elle simule une infection en faisant croire à l’organisme qu’un envahisseur a franchi ses lignes, afin de déclencher sa réponse immunitaire. De cette façon, lorsque l’organisme rencontrera réellement le microbe concerné, il réagira plus rapidement.

Les vaccins utilisés peuvent contenir soit des fragments du ou des microbes contre lesquels on souhaite obtenir une protection (vaccins protéiques), soit ces microbes entiers tués (vaccins inactivés), soit des formes vivantes mais atténuées, non virulentes, de ces microbes (vaccins vivants atténués).

Les vaccins vivants atténués sont ceux qui induisent la protection immunitaire la plus proche de celle qui résulte d’une infection naturelle, entraînant à la fois une production d’anticorps et une stimulation des LT CD8. Toutefois leur emploi comporte un faible risque d’induire une maladie infectieuse d’origine vaccinale, dans le cas où les micro-organismes qu’ils contiennent recouvrent leur virulence. Pour des raisons évidentes de sécurité, ce type de vaccin ne pouvait être utilisé dans le cas du VIH.

Il a donc fallu recourir à des subterfuges afin d’obtenir le même type de réponse immunitaire optimale. Mais plusieurs obstacles se sont dressés sur la route des chercheurs.

Le VIH, un virus insaisissable

L’un des principaux problèmes auquel se sont heurtés les scientifiques travaillant à la mise au point d’un vaccin anti-VIH est l’extrême diversité du virus. Il existe deux grands types de virus VIH : VIH1 et VIH2, classés en divers groupes en fonction de leur origine (chaque groupe pouvant être à nouveau subdivisé en sous-types).

Le VIH2 (divisé en neuf groupes, de A à I) se retrouve principalement chez des patients originaires d’Afrique de l’Ouest, et de façon très minoritaire, chez les habitants des pays occidentaux et d’Inde (en France il représente 1 à 2 % des infections). Le VIH1, quant à lui, peut être subdivisé en quatre groupes : M (Major, responsable de la majorité des infections VIH1), O (Outlier), N (non-M, non-O), P (dernier identifié, en 2009).

Le génome du VIH n’est pas constitué d’ADN, mais d’ARN. Comme tous les virus à ARN, il commet énormément d’erreurs en se multipliant. Il donne ainsi naissance à de nombreux variants, différant légèrement les uns des autres. Ceci conduit à une diversité virale très importante non seulement entre les personnes infectées, mais aussi au sein de chacune d’entre elles. Un seul patient infecté peut être porteur de millions de variants différents, soit davantage que la diversité générée au cours d’une épidémie mondiale de grippe ! Or cette dernière nécessite l’élaboration d’un nouveau vaccin chaque année

Le second problème majeur s’opposant à la mise au point d’un vaccin est qu’une infection par le VIH ne génère pas forcément de protection. En effet, les anticorps produits après infection par le VIH ne protègent pas suffisamment. Par ailleurs, les LT CD8 sont capables de contrôler la réplication du virus, mais pas de supprimer l’infection. Enfin, l’immunité « naturelle » qui pourrait être obtenue n’empêche pas les surinfections par d’autres souches du VIH…

En l’absence de traitement, les patients infectés par le VIH vont donc immanquablement finir par progresser vers le stade de SIDA, à l’exception notable d’un petit groupe particulier de patients appelés élite contrôleurs. Ces derniers, qui représentent moins de 1 % de la population des personnes infectées, possèdent des LT CD8 capables de détruire les LT CD4 infectés, et donc de contenir l’infection.

Les premiers jalons de la recherche vaccinale

Dès 1987, une équipe française a testé un vaccin vivant atténué contenant un virus de la vaccine modifié pour lui faire fabriquer une protéine de VIH1. On savait que cette technologie, alors récente, permettait d’induire la synthèse d’anticorps et de stimuler les LT CD8. Malheureusement les essais n’ont pas été concluants.

La quasi-totalité des vaccins disponibles contre les autres infections repose sur l’induction d’anticorps neutralisants, qui bloquent la pénétration du pathogène dans les cellules du patient. Les premières stratégies vaccinales anti-VIH ciblaient donc l’induction de tels anticorps. Toutefois, dans le cas du VIH, ces anticorps neutralisants ne sont efficaces que contre quelques souches du virus. Ils ne peuvent neutraliser la pléthore de variants présents dans l’organisme d’un patient.

Les premiers essais cliniques de phase 3 (essais destinés à évaluer l’efficacité d’un médicament) de vaccins anti-VIH censés produire des anticorps neutralisants ont eu lieu de 1998 à 2002. Baptisés AIDSVAX, ils ont impliqué plus de 7 000 participants, en Amérique du Nord, aux Pays-Bas et en Thaïlande.

Inspirés par l’efficacité du vaccin contre l’hépatite B, basé uniquement sur les protéines présentes sur l’enveloppe du virus, ces vaccins anti-VIH étaient des vaccins protéiques contenant une protéine d’enveloppe du VIH (provenant de deux sous-types du VIH1 fréquents dans les régions géographiques où avaient lieu les essais). Mais ces essais ont échoué à protéger contre l’infection.

Un an plus tard, un autre essai de phase 3 intitulé RV144 débutait en Thaïlande. Mené de 2003 à 2009, et impliquant plus de 16 400 participants, il reprenait la protéine du VIH utilisée dans AIDSVAX et l’associait à un vecteur viral inoffensif, le virus de la variole du canari, produisant d’autres protéines du VIH.

Pour la première fois, cette approche a permis d’obtenir une protection partielle contre l’infection par le VIH. Rendu public en 2009, les résultats révélaient que le vaccin avait protégé 31,2 % des participants.

Les stratégies actuelles les plus prometteuses

Si les résultats de l’essai RV144 étaient encourageants, ils soulevaient trois problèmes :

  • ils ne reposaient que sur un seul essai et la protection conférée était de courte durée ;
  • la protection n’était dirigée a priori que contre le seul sous-type de virus ;
  • ce type de stratégie n’induisait pas d’anticorps neutralisants large spectre, capables de bloquer tous les types de VIH existant.

Pour trouver une réponse au premier point, l’essai HVTN702 a été mis en place en Afrique du Sud. Celui-ci repose sur la même stratégie que l’essai RV144, mais les vaccins sont produits à partir d’une souche de VIH prédominante en Afrique et l’essai prévoit une injection supplémentaire de vaccin un an après l’injection initiale, afin d’augmenter la durée de la réponse immunitaire. Mis en place en novembre 2017, ses résultats sont attendus en janvier 2022.

Pour essayer de répondre au second problème, le manque de diversité de la protection, des chercheurs ont mis au point des vaccins « mosaïques ». La stratégie vaccinale reste globalement la même. Elle fait appel à deux vaccins différents, un vecteur viral et des protéines d’enveloppe. Cependant, le vecteur viral produit non plus une protéine entière, issue d’une seule souche de VIH, mais des morceaux de protéines issues de plusieurs souches. Ceux-ci ont été identifiés par les chercheurs grâce à la bioinformatique comme étant capables d’induire une réponse immunitaire plus large.

Cette stratégie, validée dans les modèles de primates non humains, a conduit là encore à la mise en place d’un essai d’efficacité. Baptisé HVTN 705/HPX2008 « Imbokodo », il a débuté en novembre 2018. Il devrait inclure 2 600 femmes dans cinq pays d’Afrique subsaharienne (essentiellement Afrique du Sud), et se terminer en 2022.

Ces deux stratégies sont susceptibles d’aboutir à des taux de succès se situant aux alentours de 50 %. Cela peut paraître faible, mais avoir un vaccin efficace à 50 % constituerait une grande avancée, non seulement à l’échelon individuel mais également au niveau populationnel. En effet les populations vaccinées seraient celles vivant dans des zones de forte endémie du virus ou à risque (HSH, prostituées…). L’impact sur l’évolution de l’épidémie d’un tel vaccin a été très bien modélisé notamment par le consortium IAVI (International AIDS Vaccine Initiative).

Le graal des anticorps neutralisants

Si importantes soient ces avancées, elles ne permettent pas d’induire des anticorps neutralisants à large spectre. Or il s’agit du seul moyen de s’assurer d’une protection très efficiente à l’échelon individuel.

Si on a longtemps pensé qu’un tel vaccin resterait une chimère, des données récentes suggèrent que tel n’est pas le cas. Des études menées aux États-Unis, dans des cohortes de sujets à risque, ont permis de mettre en évidence que des anticorps neutralisants large spectre pouvaient être détectés chez environ 1 % des individus infectés par le VIH.

Malgré la présence de ces anticorps, le virus continue toutefois à se répliquer dans le corps des patients. Cependant, lorsque ces anticorps neutralisants sont purifiés, on remarque qu’il sont capables de bloquer l’infection de plus de 90 à 95 % des souches de VIH1, en laboratoire.

Ce constat est important. En effet si, à terme, un individu infecté par le VIH doit se défendre contre de très nombreux virus différents, il n’est infecté, au départ, que par un seul virus. Si un vaccin pouvait induire de tels anticorps neutralisant, il serait donc protecteur à 90 à ou 95 % !

Des stratégies visant à induire de tels anticorps sont en cours de test dans des essais chez l’animal. Elles sont assez complexes, et leur développement clinique chez l’Homme est beaucoup moins avancé que celles précédemment décrites.

D’autres stratégies vaccinales anti-VIH ont été développées, reposant notamment sur l’induction d’une réponse des LT CD8. Elles se sont malheureusement pour la plupart avérées inefficaces dans des essais cliniques chez l’Homme.

En ce qui concerne les LT CD8, une seule piste semble prometteuse, mais elle a été évaluée uniquement chez des primates non humains, et induit une protection de 50 %.

La recherche d’un vaccin anti-VIH demeure donc encore très active, et les résultats des deux essais cliniques de phase 3 en cours sont très attendus. Par ailleurs, la découverte récente de l’existence d’anticorps neutralisants à large spectre chez certains patients représente un grand espoir pour la mise au point future d’un vaccin efficace à l’échelle individuelle.

Et quels que soient les résultats obtenus, les connaissances acquises grâce à ces travaux liés à la lutte contre le VIH permettront d’améliorer la conception de vaccins dirigés contre d’autres agents pathogènes complexes et ayant une grande capacité à muter, tels que le virus de la grippe.