Source: univadis.fr
Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de cancers chez les deux sexes, au niveau du col de l’utérus, la vulve, l’anus, le pénis et l’oropharynx. L’HPV est également responsable d’autres maladies comme les verrues anogénitales et la papillomatose respiratoire récurrente.
En France, chaque année, environ 4.700 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus seraient attribuables à l’HPV. Depuis 2007, des programmes de vaccination anti-HPV ont été initiés à travers différents pays européens. Un impact significatif a pu être mesuré dans les pays où l’incitation à la vaccination a été la plus forte. En France, le taux de couverture vaccinale anti- HPV est le plus faible d’Europe avec 17,2% en 2015 chez les jeunes filles de 16 ans. Une étude a tenté d’en évaluer les conséquences.
Méthodologie
Les évaluations ont consisté à comparer deux taux théoriques de couverture vaccinale sur le territoire français : 17% d’une part et 70% d’autre part, afin de modéliser une couverture vaccinale similaire à celle d’Europe de l’Ouest.
Les analyses portent sur un horizon de 100 ans.
Résultats
Si l’on considère le faible taux de couverture vaccinale anti-HPV actuel (17%), 85.000 cancers supplémentaires pourraient se développer sur les 100 prochaines années. 28.000 décès et plus de 5 millions de cas de maladies évitables supplémentaires pourraient survenir par rapport à un taux de couverture vaccinale de 70%.
À l’équilibre (après 100 ans), 1.700 cancers, 600 décès et 66.000 évènements de maladies évitables supplémentaires pourraient survenir chaque année si le taux est maintenu à 17% par rapport à un taux de 70%.
Financements
Étude financée par Sanofi Pasteur MSD.
À retenir
Conscient de ces pertes de chances, les autorités de santé françaises ont formellement inscrit l’augmentation de la couverture vaccinale anti-HPV dans le plan cancer 2014-2019. Contrairement à d’autres pays européens, la vaccination des garçons n’est pas identifiée comme une priorité en France ; cependant elle constituerait un élément stratégique important pour réduire l’incidence des cancers et des maladies liés à l’HPV.
Rédigé par : Nathalie Barrès