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11 septembre 2017 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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Le ratio CD4/CD8 est considéré comme un marqueur de restauration immunitaire reflétant l’activation et l’inflammation résiduelles.

Sa persistance à un niveau faible (<0,3) chez des patients sous traitement, avec une charge virale contrôlée est associée au risque de la survenue de pathologies non liés au Sida (cancer et autres morbidités), par rapport à un niveau supérieur à 0,45. Ce ratio apparait comme un marqueur prédictif du déficit immunitaire bien meilleur que le taux de CD4, même ajusté sur le niveau de la charge virale. Malgré l’efficacité des traitements anti-rétroviraux, 80% des patients maintiennent un ratio inversé (<1).

L’objectif de cette étude réalisée au sein de la base FHDH était de déterminer,  la proportion de patients avec un ratio >1  sous traitement efficace, le délai pour récupérer ce ratio >1, ainsi que les facteurs associés à cette restauration immunitaire. Les 10012 patients inclus étaient des patients traités en première ligne entre janvier 2000 et décembre 2010 avec un contrôle virologique (<500 copies) dans le 9 mois suivants la mise sous traitement et un ratio CD4/CD8 <1.

A l’initiation du traitement, la médiane de charge virale était à 4,7 log10 copies/ml, le nadir médian des CD4 à 237 mm3, le taux médian de CD8 à 826/mm3 et le ratio CD4/CD8 à 0,26 (0,15-0,40). A l’initiation, 59% des patients avaient un ratio inférieur à 0,3. La probabilité d’obtenir un ratio CD4/CD8 >1 était de 23 % à 5 ans du contrôle virologique, et de 30 % à 8 ans. Cette probabilité était de 17% chez les patients au stade Sida et de 45% chez les patients avec un taux de CD4 supérieur à 500/mm3.

Les principaux facteurs associés à la restauration immunitaire (ratio >1) étaient le traitement initié au cours de la primo-infection par le VIH quel que soit le nombre de CD4, un taux de CD4 >500/mm3 en phase chronique, un taux plus faible de CD8 à l’initiation en phase chronique, et un traitement initié plus récemment en 2009-2010, notamment avec un traitement par comportant un inhibiteur d’intégrase et aussi un délai plus court d’obtention du contrôle virologique. Ces résultats sont concordants avec l’introduction en 2008 de cette nouvelle classe connue pour avoir une activité antirétrovirale rapide et importante.

N’oublions pas que ce ratio CD4/CD8 >1, marqueur de la restauration immunitaire est sous la double dépendance de la récupération des lymphocytes CD4 mais aussi de la normalisation des lymphocytes CD8 liée à la réplication résiduelle du VIH, à la translocation microbienne et aux co-infections chroniques (CMV, VHC…)

Rédigé par : Dr Laurence Morand-Joubert

Source: info-vih.com

Source: univadis.fr

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) utilisée à grande échelle pour le VIH pourrait augmenter la prévalence du VHC chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH). 

Pourquoi est-ce important ?

La compensation des risques pourrait limiter partiellement les bénéfices de la PrEP et avoir un impact sur les autres épidémies. 

Conception de l’étude

Des investigateurs britanniques et américains ont étudié les aspects biologiques (augmentation de l’infectiosité du VHC et réduction de l’élimination spontanée chez les HSH positifs au VIH) et comportementaux (préférences amoureuses et sexuelles définies par le statut sérologique du VIH avec diminution de l’utilisation de préservatifs dans les couples ayant le même statut sérologique du VIH), afin de comprendre les prévalences du VIH (5,0 %), ainsi que du VHC chez les HSH VIH+ (10,0 %) et chez les HSH VIH- (0,55 %) au Royaume-Uni.

Ils ont analysé deux scénarios de compensation des risques : soit les utilisateurs de PrEP diminuent leur utilisation de préservatifs pour atteindre le même niveau que les HSH infectés par le VIH lorsqu’ils ont des rapports sexuels avec des HSH positifs au VIH, en connaissance de cause (division par 2,7), soit les utilisateurs de PrEP ne choisissent plus spécifiquement d’avoir des rapports sexuels avec d’autres HSH négatifs au VIH. 

Principaux résultats

En supposant une efficacité de la PrEP de 86 %, la prévalence du VIH a diminué, passant de 5,0 à 4,2 % si les comportements sexuels n’étaient pas modifiés.

La prévalence du VHC a augmenté chez les HSH VIH+, passant de 10,0 à 11,4 %, et a augmenté chez les HSH VIH-, passant de 0,55 à 0,58 %.

Lorsque les utilisateurs de PrEP utilisaient moins de préservatifs ou ne manifestaient pas de préférences amoureuses et sexuelles pour d’autres HSH VIH-, l’impact de la PrEP sur la prévalence du VIH était réduit, respectivement, de 17,7 % et 13,3 %, alors que la prévalence du VHC chez les HSH VIH- augmentait de 12,4 et de 9,1 %.

Source: univadis.fr

Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de cancers chez les deux sexes, au niveau du col de l’utérus, la vulve, l’anus, le pénis et l’oropharynx. L’HPV est également responsable d’autres maladies comme les verrues anogénitales et la papillomatose respiratoire récurrente.

En France, chaque année, environ 4.700 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus seraient attribuables à l’HPV. Depuis 2007, des programmes de vaccination anti-HPV ont été initiés à travers différents pays européens. Un impact significatif a pu être mesuré dans les pays où l’incitation à la vaccination a été la plus forte. En France, le taux de couverture vaccinale anti- HPV est le plus faible d’Europe avec 17,2% en 2015 chez les jeunes filles de 16 ans. Une étude a tenté d’en évaluer les conséquences.

Méthodologie
Les évaluations ont consisté à comparer deux taux théoriques de couverture vaccinale sur le territoire français : 17% d’une part et 70% d’autre part, afin de modéliser une couverture vaccinale similaire à celle d’Europe de l’Ouest.
Les analyses portent sur un horizon de 100 ans.

Résultats
Si l’on considère le faible taux de couverture vaccinale anti-HPV actuel (17%), 85.000 cancers supplémentaires pourraient se développer sur les 100 prochaines années. 28.000 décès et plus de 5 millions de cas de maladies évitables supplémentaires pourraient survenir par rapport à un taux de couverture vaccinale de 70%.

À l’équilibre (après 100 ans), 1.700 cancers, 600 décès et 66.000 évènements de maladies évitables supplémentaires pourraient survenir chaque année si le taux est maintenu à 17% par rapport à un taux de 70%.

Financements
Étude financée par Sanofi Pasteur MSD.

À retenir
Conscient de ces pertes de chances, les autorités de santé françaises ont formellement inscrit l’augmentation de la couverture vaccinale anti-HPV dans le plan cancer 2014-2019. Contrairement à d’autres pays européens, la vaccination des garçons n’est pas identifiée comme une priorité en France ; cependant elle constituerait un élément stratégique important pour réduire l’incidence des cancers et des maladies liés à l’HPV.

Rédigé par : Nathalie Barrès