Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source : Parole de mamans

Depuis 1984, l’association AIDES soutient les personnes atteintes du VIH et d’hépatites. Pour les femmes enceintes contaminées par la maladie, les bénévoles tentent, à travers un travail quotidien, de mettre fin aux idées reçues sur la grossesse et le VIH.

Oui, une femme séropositive peut mener une grossesse normale. Grâce au traitement  TasP (Treatment as Prevention) qui rend la charge virale indétectable, une femme séropositive peut mettre au monde un enfant sans lui transmettre le virus. Le risque étant inférieur à plus ou moins 2%. 

Contrairement à d’autres maladies, l’épidémie du SIDA a été rendue publique il y a seulement quarante ans. Aussi, si la plupart des gens en connaissent les grandes lignes, la maladie fait malgré tout l’objet d’idées reçues tenaces, notamment en matière de grossesse. L’aspect le plus difficile chez les femmes enceintes séropositives ou qui souhaitent avoir un bébé reste le manque d’information. L’incompréhension de leurs proches, elle aussi, peut rendre leur parcours plus compliqué, et ce, en raison d’une méconnaissance collective de la réalité de la maladie.

Interrogée par Aufeminin, Nadine, co-présidente de l’association AIDES Hauts-de-France nous l’assure, « une grossesse sous VIH n’est pas particulièrement différente d’une grossesse normale. Un suivi médical régulier est nécessaire, comme c’est le cas lors d’une grossesse sans pathologie. » Chez les femmes suivies par l’association, pourtant, le stress est très présent. Accepter sa séropositivité et le fait de prendre un traitement à vie est déjà lourd à porter. Pour beaucoup d’entre elles, il est inconcevable de se lancer dans l’aventure de la maternité, par peur de contaminer l’enfant.

Une crainte légitime

Par le biais de groupes de paroles, l’association AIDES apporte des réponses à des personnes aux profils très différents. « Une des femmes présentes dans le groupe vit avec le SIDA depuis 32 ans ! D’autres depuis 20 ou 15 ans, indique Nadine. Nous accueillons également des couples à sérologies différentes (un des deux partenaires est séropositif, l’autre non), des couples avec des enfants, d’autres sans. Le but est de répondre à toutes les interrogations et inquiétudes et de se servir des expériences de chacun. » Présente dans treize régions, l’association est recommandée par les médecins généralistes, qui prescrivent les ordonnances du TasP, ainsi que par des personnes travaillant dans les hôpitaux, qui sont en contact avec des femmes séropositives.

La prise du traitement s’effectue principalement à titre préventif, puisqu’elle diminue la charge virale dans le corps et empêche la personne atteinte du VIH de contaminer les autres, notamment son enfant à naître. Les femmes enceintes présentes au sein de l’association redoutent particulièrement le moment de l’accouchement. Elles craignent de transmettre le virus à leur bébé si celui-ci se déroule par voie basse. « Nous avons beau leur assurer durant toute leur grossesse qu’une césarienne n’est pas obligatoire et que leur enfant ne sera pas contaminé lors de l’accouchement, certaines femmes stressent beaucoup, principalement lorsqu’il s’agit du premier enfant », constate Nadine. Tout le travail d’information et de prévention est quotidien et très important.

Et après ?

Chaque année, les associations AIDES voient naître des dizaines de bébés dits « VIH ». Après leur naissance, ces derniers font l’objet d’un suivi médical, jusqu’à leurs 24 mois, mais tout se passe généralement très bien. Un bébé dont la mère est séropositive n’est pas censé être allaité, puisque le lait maternel peut être un vecteur du virus. Le lait infantile est donc préconisé, pour éviter tout risque potentiel de transmission.

Les bénévoles de l’association accompagnent de nombreuses mères et finissent par tisser des liens très forts avec eux. Pour ces femmes et ces hommes qui se battent au quotidien, l’objectif est double : apporter le meilleur soutien possible aux personnes qui en ont besoin et dédiaboliser à tout prix le VIH aux yeux de la société.

Vous aussi, participez à un monde sans SIDA

Dans le cadre de la collecte #fetelamour, participez et contribuez à un monde sans SIDA. En récoltant 200 000€, AIDES pourra financer un centre de santé sexuelle et ses actions de prévention pour que 2030 soit sans SIDA.

Pour participer, tapez le hashtag #fetelamour sur Instagram et faites vos dons !

Du 10 juin au 8 juillet 2021, participez également à la grande tombola #fetelamour. Plus de 30 lots mis en jeu ! 1 ticket = 1 chance de gagner et 100% des fonds sont reversés à AIDES.

Source : Catie

  • Le traitement initial de l’infection au virus de l’hépatite C guérit habituellement 95 % des personnes qui le suivent

  • Les personnes dont le régime initial a échoué ont toutefois besoin d’autres options

  • Vosevi, combinaison à dose fixe de trois médicaments en un comprimé, a guéri 96 % des personnes traitées une deuxième fois

Jusqu’environ 2015, le traitement de l’infection chronique au virus de l’hépatite C (VHC) consistait en une injection hebdomadaire de l’interféron alpha, et l’intervention pouvait durer jusqu’à 48 semaines. L’interféron agissait indirectement contre le VHC en aidant le système immunitaire à détruire les cellules infectées par le virus. Ce traitement n’avait cependant qu’une efficacité modeste et causait des effets secondaires désagréables qui devenaient parfois débilitants.

En 2015, plusieurs combinaisons de médicaments antiviraux qui ciblaient directement le VHC sont arrivées sur le marché du Canada et d’autres pays à revenu élevé. On appelle les médicaments en question des antiviraux à action directe (AAD). Ces derniers se prennent par voie orale, habituellement une fois par jour, pour une période de 8 à 12 semaines.

Nombre d’essais cliniques ont révélé la très grande efficacité des AAD, lesquels permettent d’obtenir des taux de guérison de 95 % ou plus dans de nombreux cas.

Chez un faible pourcentage des personnes traitées, cependant, un premier traitement par AAD peut échouer. Les raisons de l’échec peuvent varier d’une personne à l’autre et inclure les facteurs suivants, entre autres :

  • la souche particulière du VHC, c’est-à-dire le génotype
  • l’ampleur des lésions hépatiques
  • le régime utilisé
  • la présence de virus ayant acquis une résistance à certains médicaments anti-VHC

À propos de Vosevi

Vosevi est le nom de marque d’un comprimé qui contient à la fois les trois médicaments anti-VHC suivants :

  • sofosbuvir
  • velpatasvir
  • voxilaprévir

Comme Vosevi contient trois AAD différents (la plupart des traitements anti-VHC couramment utilisés en contiennent deux), il est généralement réservé pour le traitement des personnes dont le régime d’AAD initial a échoué à guérir l’infection.

Au Canada

Une équipe de médecins canadiens ayant une expérience de la prise en charge des personnes vivant avec le VHC ont collaboré à une étude pour explorer l’efficacité de 12 semaines de traitement consécutives par Vosevi chez 128 personnes dont le régime d’AAD précédent avait échoué.

Quatre-vingt-seize pour cent des personnes en question ont guéri sous l’effet de Vosevi.

Détails de l’étude

Les personnes qui ont participé à cette étude étaient inscrites au réseau CANUHC (Canadian Network Undertaking Against HCV).

Ce groupe de 128 personnes avait le profil moyen suivant au début de l’étude :

  • âge : 58 ans
  • 80 % d’hommes, 20 % de femmes
  • principaux génotypes du VHC : génotype 1 – 60 %; génotype 2 – 3 %; génotype 3 – 30 %; génotype 4 – 5 %; génotype 6 – 1 %
  • co-infections : 7 % avaient à la fois le VHC et le VIH; 2 % avaient le VHC et le VHB; deux personnes avaient les trois virus
  • indice de masse corporelle (IMC) : 28
  • 44 % avaient des cicatrices étendues dans le foie (cirrhose)
  • 10 % avaient éprouvé des symptômes de la cirrhose dans le passé
  • 19 personnes avaient des antécédents de cancer du foie, dont trois se trouvaient aux prises avec une récurrence du cancer au moment du deuxième traitement

Traitements antérieurs

Les traitements couramment utilisés dans le passé incluaient les suivants :

  • Epclusa (sofosbuvir + velpatasvir) : 27 %
  • Harvoni (sofosbuvir + lédipasvir) : 27 %
  • Zepatier (elbasvir + grazoprévir) : 13 %

Seulement 7 % des 128 personnes avaient utilisé plus d’un régime d’AAD dans le passé.

Résultats

Dans l’ensemble, 12 semaines de traitement par Vosevi ont permis d’obtenir un taux de guérison de 96 % (123 personnes sur 128).

Toutes les personnes qui avaient utilisé Harvoni ou Zepatier auparavant ont guéri sous l’effet du traitement par Vosevi.

Taux de guérison dans les sous-groupes

  • Chez 56 personnes atteintes de cirrhose, 95 % (53) ont guéri de l’hépatite C.
  • Treize personnes avaient éprouvé des symptômes de la cirrhose avant l’introduction de Vosevi. Aucune d’entre elles n’a vécu de récurrence de ces symptômes, et 12 personnes sur 13 (92 %) ont guéri de l’hépatite C.
  • Chez 26 personnes, on a ajouté de la ribavirine au régime de Vosevi, soit parce qu’elles avaient utilisé une combinaison de sofosbuvir et de velpatasvir dans le passé, soit parce qu’elles avaient acquis une résistance complexe aux AAD ou souffraient de cirrhose. L’équipe de recherche a toutefois affirmé que « l’ajout de la ribavirine n’a permis d’observer aucun bienfait clair, et les taux de [guérison] étaient semblables qu’elle ait été utilisée ou pas ».

Échec thérapeutique

Chez cinq personnes (4 %), le traitement par Vosevi a échoué. Selon l’équipe de recherche, les personnes dont le deuxième traitement a échoué avaient tendance à présenter « au moins deux des facteurs suivants » :

  • génotype 3 du VHC (ce génotype risque de ne pas répondre au traitement dans tous les cas)
  • présence de cirrhose
  • greffe de foie dans le passé
  • traitement antérieur par une combinaison de sofosbuvir + velpatasvir
  • combinaisons complexes de mutations conférant la résistance au VHC

Effets secondaires et complications

Aucun effet secondaire grave n’a été signalé, et aucune personne n’a cessé prématurément de prendre Vosevi à cause d’effets secondaires ou de l’apparition de symptômes de la cirrhose.

À retenir

Cette étude canadienne confirme la très grande efficacité de Vosevi en dehors des essais cliniques. Comme les personnes sélectionnées pour l’étude avaient vécu un échec thérapeutique auparavant, Vosevi avait un obstacle très élevé à surmonter. Bien que la vaste majorité des personnes recevant des AAD comme traitement de première intention contre le VHC guérissent, le traitement initial échoue malheureusement chez quelques-unes. À mesure que davantage de médecins s’habitueront à l’usage de Vosevi, on peut espérer que les raisons pour lesquelles une faible minorité des personnes traitées ne guérissent pas deviendront plus claires.

 

Source : Jeune Afrique

Il y a quarante ans cette année, les premiers cas de sida étaient identifiés. Depuis, les traitements ont fait de grands progrès et l’objectif est d’en finir avec cette maladie à l’horizon 2030. Mais la pandémie de Covid-19 remet en cause cette ambition.

À mesure que les vaccinations contre le Covid-19 s’intensifient à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, de nombreuses personnes enlacent à nouveau leurs proches, les restaurants et les plages rouvrent et nous retrouvons un sentiment de normalité dans de nombreux pays. Dans la plupart des pays riches, la perspective de mettre un terme au Covid-19 en tant que menace de santé publique se profile. Pourtant, la pandémie continue d’avoir des effets dévastateurs dans de nombreux pays et communautés parmi les plus pauvres au monde. Dans le combat qui vise à mettre un terme aux maladies, les inégalités sont souvent le principal obstacle.

Nous avons déjà été dans cette situation auparavant, face à la plus meurtrière et la plus récente des pandémies : le VIH. Il y a quarante ans cette année, les premiers cas de sida étaient déclarés. Depuis, plus de 77 millions de personnes ont été infectées par le virus et plus de 34 millions de personnes ont succombé à des maladies associées au sida à travers le monde. Aujourd’hui, le VIH, qui continue de tuer près de 700 000 personnes chaque année, est une maladie qui frappe surtout les personnes les plus marginalisées.

Investissements ambitieux

Cela aurait pu être bien pire. Il y a vingt ans, à la suite de campagnes régulières menées par des activistes, la communauté internationale s’est rassemblée, déterminée à rendre les services de traitement, de prévention et de prise en charge du VIH accessibles à tous, et plus seulement aux personnes les plus riches.

En 1996, l’ONUSIDA, qui célèbre aujourd’hui ses 25 ans, a été créée afin de coordonner une riposte mondiale solide au VIH et au sida. Au cours de la même année, les personnes vivant dans les pays riches ont pu avoir accès au traitement antirétroviral hautement actif contre le VIH. Le prix de ce traitement vital – qui ne coûte aujourd’hui plus que 66 dollars par an – s’élevait à près de 10 000 dollars pour une année.

Alors que les médicaments sauvaient des vies et revitalisaient les communautés des pays riches, les personnes vivant dans des pays plus pauvres continuaient de mourir du sida.

En juin 2001 – l’Assemblée générale des Nations unies a tenu la première session extraordinaire consacrée au VIH et au sida. La réunion a été une étape majeure, qui a dynamisé une riposte mondiale plus soutenue au VIH. Elle a appelé à la création du Fonds mondial, qui célèbre cette année son 20e anniversaire. En 2003, le président des États-Unis, George W. Bush, a créé le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (Pepfar), avec l’objectif de riposter au VIH dans les pays les plus pauvres.

« EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, LE RISQUE DE CONTRACTER LE VIH EST PLUS DE DEUX FOIS SUPÉRIEUR POUR LES JEUNES FEMMES QUE LES JEUNES HOMMES »

Ensemble, le Fonds mondial et le Pepfar, avec le soutien de l’ONUSIDA et d’autres partenaires, ont entraîné des investissements ambitieux et solides afin d’élargir l’accès aux services de traitement, de prévention et de prise en charge du VIH. L’impact a été rapide : les décès liés au sida ont atteint des sommets en 2004 puis ont commencé à diminuer nettement, ce qui a été un point tournant dans la lutte contre le virus.

Inégalités

Cependant, aujourd’hui encore, les inégalités persistent. En Afrique subsaharienne, le risque de contracter le VIH est plus de deux fois supérieur pour les adolescentes et les jeunes femmes que pour les adolescents et les jeunes hommes. Les populations clés comme les hommes homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes transgenres, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées et leurs partenaires continuent d’être touchées de manière disproportionnée par le VIH. Par exemple, les femmes transgenres courent 49 fois plus de risques de contracter le VIH que les autres adultes en âge de procréer.

Le rejet social et la discrimination, la marginalisation et la criminalisation des communautés, ainsi qu’un accès insuffisant à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels nous ont fait dévier de la trajectoire qui vise à en finir avec le sida d’ici à 2030. Le Covid-19 a lui aussi interrompu les progrès réalisés. Dans une étude récente menée par le Fonds mondial dans plus de 30 pays, le dépistage du VIH a chuté de 41 % dans l’ensemble des établissements de santé interrogés.

Même avant le Covid-19, nous n’étions pas sur la bonne voie pour atteindre ces cibles mondiales en 2020, convenues dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH en 2016. Avec les interruptions des systèmes de santé et de la prestation des services de lutte contre le VIH dues au Covid-19, nous sommes désormais confrontés à une triste réalité : celle de perdre certains des gains durement acquis au cours des vingt dernières années.

Investir davantage

Le coût humain de ces cibles manquées a été tragique : près de 690 000 personnes sont mortes des suites du sida en 2020 et nous avons constaté 1,5 million de nouvelles infections au VIH – soit trois fois la cible que le monde avait établie en 2016, dans sa volonté de se mettre sur les rails pour en finir avec le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030.

« DES INVESTISSEMENTS INSUFFISANTS AUJOURD’HUI MÈNENT À DES COÛTS PLUS ÉLEVÉS À L’AVENIR, ET DAVANTAGE DE DÉCÈS QUI AURAIENT PU ÊTRE PRÉVENUS »

Nous avons été confrontés à des défis de taille dans le passé. Nous savons que si nous pouvons réaliser des investissements plus judicieux en nous attaquant aux inégalités qui alimentent les nouvelles infections au VIH et empêchent les personnes d’avoir accès aux services de santé, nous pouvons regagner le terrain perdu et accélérer les avancées. Nous devons investir davantage : les investissements en faveur de la lutte contre le VIH ces dernières années ont été bien moins élevés que ce qui est nécessaire pour mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Des investissements insuffisants aujourd’hui mènent à des coûts plus élevés à l’avenir, et davantage de décès qui auraient pu être prévenus.

Par-dessus tout, nous devons prendre des mesures urgentes pour en finir avec les inégalités qui alimentent le VIH. Nous pouvons faire cela en garantissant un accès rapide aux meilleures connaissances scientifiques pour tous, en supprimant les lois discriminatoires qui laissent des personnes pour compte en raison de leurs identités de genre ou de leur orientation sexuelle, et en modifiant les politiques qui accentuent les inégalités structurelles et sociales actuelles.

Afin d’y parvenir, nous pouvons nous inspirer du courage et de la détermination de celles et ceux qui se sont battus pour un accès équitable aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH il y a vingt ans. Pour nous remettre sur les rails et en finir avec le sida en tant que menace de santé publique une bonne fois pour toutes, nous aurons besoin de financements accrus et de meilleures connaissances scientifiques. Mais, par-dessus tout, nous aurons besoin d’un engagement à toute épreuve pour combattre les inégalités qui alimentent l’épidémie. C’est un défi que nous pouvons et que nous devons relever.