Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source : Santé Log

Ils l’appellent la « dream team », il s’agit plus sérieusement d’une combinaison de 2 médicaments, le nelfinavir, un médicament antirétroviral utilisé pour le traitement de l’infection par le VIH et la cépharanthine, un composé anti-inflammatoire et anticancéreux, isolé d’une plante orientale. Ce duo de médicaments pourrait présenter une efficacité très élevée contre le COVID-19, démontrent ces expériences précliniques publiées dans la revue iScience.

Les scientifiques de l’Université de Tokyo ont, là encore, « criblé » toute une base de médicaments, à la recherche de repositionnements d’agents existants dans le traitement de COVID-19. Car si nous disposons aujourd’hui de toute une série de vaccins efficaces contre la maladie, et contre la propagation du virus, l’épidémie poursuit sa course dans le monde, avec chaque jour des milliers de victimes. Il s’agit donc, en dépit des vaccins, de poursuivre les progrès dans le traitement et la prévention de la maladie.

Sensibiliser déjà les cliniciens sur cette nouvelle option de traitement

De plus, les vaccins ne sont pas à 100 % protecteurs, ce qui souligne le besoin, aujourd’hui plus que jamais, de traitements antiviraux efficaces. De plus, certaines personnes ne peuvent pas se faire vacciner en raison de problèmes de santé. Enfin, de nouvelles variantes du SRAS-CoV-2 émergent, dont les résistances commencent à être documentées.

Tout commence par un criblage : ici, les chercheurs ont d’abord mis en place un système de criblage de médicaments efficaces à contrôler les infections. Ce système utilisait un type de cellules appelées cellules VeroE6/TMPRSS2, qui avaient été manipulées pour être efficacement infectées et produire le SARS-CoV-2. « Pour déterminer si un médicament pouvait combattre efficacement l’infection par le SRAS-CoV-2, nous avons exposer ces cellules VeroE6/TMPRSS2 à la fois au médicament et au SARS-CoV-2, puis nous avons observé si le médicament permettait d’entraver le processus d’infection et la propagation du virus ». Avec cette méthodologie, les chercheurs ont criblé tout un panel de médicaments déjà approuvés pour une utilisation clinique,

y compris le remdesivir et la chloroquine, des médicaments déjà approuvés comme traitements pour COVID-19.

Cette recherche aboutit à un résultat à la fois nouveau et passionnant : 2 médicaments induisent in vitro une suppression efficace du SRAS-CoV-2 : la cépharanthine, utilisée pour traiter l’inflammation, et le nelfinavir, approuvé pour le traitement de l’infection par le VIH :

  • la cépharanthine inhibe l’entrée du virus dans les cellules en empêchant le virus de se lier à une protéine de la membrane cellulaire, qu’il utilise comme passerelle ;
  • le nelfinavir empêche le virus de se répliquer à l’intérieur de la cellule en inhibant une protéine dont le virus a besoin pour sa réplication ;
  • ces médicaments ayant des mécanismes antiviraux distincts, l’utilisation du « duo » pourrait être particulièrement efficace pour les patients, les modèles informatiques prédisant que la thérapie combinée cépharanthine/nelfinavir pourrait accélérer l’élimination du SRAS-CoV-2 des poumons d’un patient et l’éliminer en seulement 4,9 journées.

Le duo de médicaments n’est pas encore prêt à être déployé dans les systèmes de santé mais de nouvelles recherches sur son potentiel clinique sont déjà planifiées.

« Néanmoins », écrivent les chercheurs dans leur communiqué « étant donné la poursuite de la pandémie et le nombre croissant et continu de décès, ces données peuvent suggérer aux cliniciens, une nouvelle option de traitement  ».