Source : Pourquoi Docteur
L’année 2020 a été marquée par une diminution des dépistages du VIH, et les derniers chiffres disponibles montrent que de nombreux cas sont encore découverts à des stades avancés.
y a quarante ans jour pour jour, le centre américain de surveillance et de prévention des maladies (CDC) signalait cinq cas graves d’une pneumonie, appelée pneumocystose, chez de jeunes homosexuels californiens. L’article scientifique indiquait que les cas semblent liés à une maladie transmise par voie sexuelle. Le VIH sera identifié pour la première fois en janvier 1983, par des chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris. Depuis, la prévention et les traitements se sont améliorés, mais de nouvelles personnes sont contaminées chaque année.
Quel est le profil des personnes séropositives ?
En 2018, 6 200 personnes ont découvert leur séropositivité en France, soit une baisse de 7% par rapport à l’année précédente. Il n’y a pas eu de nouvelles estimations depuis, « en raison d’une sous-déclaration plus importante qu’à l’accoutumée, compte tenu notamment de la mobilisation des biologistes et des cliniciens sur l’épidémie à SARS-CoV-2 dès le début de l’année 2020« , indique Sidaction.
Les données récoltées permettent toutefois d’établir le profil des personnes ayant découvert leur séropositivité pendant cette période. « Les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) et les hétérosexuel(le)s né(e)s à l’étranger restent les 2 groupes les plus touchés et représentent respectivement 43% et 37% des découvertes de séropositivité déclarées entre janvier 2019 et septembre 2020« , précise Santé Publique France.
Combien de personnes vivent avec le sida en France ?
Au total, 173 000 personnes sont séropositives en France, et 24 000 vivraient avec le virus sans le savoir. « Malgré de nouvelles recommandations et une diversification de l’offre, l’accroissement du volume de tests ne suffit pas à réduire rapidement le délai entre infection et diagnostic« , constate Santé Publique France dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire du 1er décembre 2020.
Ce retard au dépistage a des conséquences : entre 2019 et 2020, environ 26% des découvertes de séropositivité se sont faites à un stade avancé, soit le moment où les défenses immunitaires ont significativement baissé, rendant la personne fragile face aux infections et maladies.
Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la détection du VIH ?
Selon des données partagées par l’association Sidaction, les sérologies VIH, soit les dépistages du virus, ont fortement baissé pendant le premier confinement, en mars/avril 2020. Entre février et avril, le nombre de sérologies réalisées a diminué de 56%, en particulier chez les hommes (-66%), les 15-24 ans (-62%) et les plus de 50 ans (-62%). Il y a eu un rattrapage ensuite, mais le nombre de dépistages réalisés au cours de l’année reste inférieur aux chiffres des années précédentes. Au total, Santé Publique France estime qu’il y a eu 650 000 tests de dépistages en moins en 2020.