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Source : Têtu

Après de longs mois de retards techniques, votre médecin généraliste pourra enfin délivrer la PrEP en primo-prescription, nous a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran.

L’aboutissement de longs mois de couacs. En ce mois de juin 2021, la PrEP pourra enfin être prescrite en primo-prescription par les médecins généralistes. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, nous l’a annoncé dans une interview accordée pour TÊTU qui sera publiée en intégralité dans le prochain numéro du magazine, à paraître le 16 juin.

« Il y a eu trop de délai par rapport à ce que j’avais demandé », reconnaît Olivier Véran. De fait, près d’un an après sa promesse, la mesure se fait toujours attendre. « Il y a eu un problème de lecture juridique avec le Conseil d’État », nous a expliqué le ministre, qui en décembre dernier promettait encore : « C’est l’affaire de quelques semaines ».

Réduction du risque VIH

Dans son projet de décret, la direction générale de la Santé prévoyait alors que le traitement préventif de réduction du risque de contamination au VIH (la PrEP signifie prophylaxie pré-exposition) puisse être prescrit par des « médecins expérimentés ». Mais la formulation ne permettait pas de couvrir les médecins qui ont suivi une formation en ligne… « De l’amateurisme », regrettait alors Aurélien Beaucamp, président d’AIDES, assurant avoir souligné auprès du ministère la difficulté.

Une erreur de forme qui a abouti à de longs mois de retard. Après des recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a dû être saisie, retardant de nouveau le texte« Une procédure contradictoire est en cours. Elle sera terminée avant fin mai », indique aujourd’hui Olivier Véran. Une formation est par ailleurs mise en place pour accompagner les médecins généralistes : « Nous allons diffuser les bonnes pratiques de la HAS ainsi que les outils de formation pour qu’au mois de juin, les prescriptions puissent commencer en ville.« 

La PrEP a reculé avec le Covid-19

Ce n’est pas trop tôt. La lutte contre le VIH pâtit en effet déjà cette année de celle contre le Covid-19. Les chiffres sont mauvais : deux mois après le premier confinement, 15% des usagers sous PrEP n’avaient pas repris le traitement préventif. Au total, en 2020 les délivrances de PrEP ont été en baisse de 36% par rapport aux projections. Concernant les dépistages du VIH, c’est la cata : pendant le premier confinement, ils ont baissé de 56%.

« C’est irresponsable de limiter le déploiement de la PrEP pour un simple vice de forme qui, en plus, a été pointé du doigt. Le ministère va être responsable des futures infections », s’agaçait en février Aurélien Beaucamp. Avec la mesure qui entre en vigueur en juin, le ministre de la Santé espère que les délivrances de PrEP vont retrouver une trajectoire ascendante : « On y est, on y est ! ».