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Source : L’Express

Des essais cliniques pour un traitement oral sont en cours sur des « adultes sains » entre 18 et 60 ans, aux États-Unis et en Belgique.

Après le vaccin, le médicament ? L’entreprise américaine Pfizer travaille à l’élaboration d’un traitement contre le Covid-19. Le géant pharmaceutique espère le rendre disponible d’ici fin 2021, a déclaré mardi Albert Bourla, PDG de Pfizer, à la chaîne CNBC. Avant cela, leur médicament devra d’abord passer toutes les étapes de l’essai clinique en cours. Pour l’instant, il se trouve encore en phase 1, qui vise à déterminer s’il est bien toléré par les participants. S’il franchit cette première étape, il pourra passer aux phases 2 et 3, visant à confirmer sa sûreté et à valider son efficacité. Enfin, il devra être autorisé par les autorités sanitaires.

Comment fonctionne ce médicament ?

Le traitement de Pfizer, baptisé PF-07321332, est un « inhibiteur de protéase », un antiviral déjà utilisé seul ou avec d’autres antivirauxdans le traitement du VIH et du virus de l’hépatite C. Comme son nom l’indique, ce type de médicament cibler les protéases des virus – une enzyme -, ce qui les empêchent de se multiplier et d’envahir le corps humain. Idéalement, ce médicament doit être administré dès les premiers symptômes de la maladie afin de bloquer sa progression le plus vite possible.

Le PF-07321332, « a été conçu pour attaquer la « colonne vertébrale » du SARS-CoV-2 et l’empêcher de se reproduire dans nos nez, nos gorges et nos poumons », résume le quotidien britannique The Telegraph. Dans un communiqué publié le 23 mars, Pfizer rappelle que les traitements visant les protéases « ne sont généralement pas associés à une toxicité. Ainsi, cette classe de molécules pourrait fournir des traitements bien tolérés contre le Covid-19 ». Néanmoins, si ces médicaments sont généralement très efficaces, ils peuvent tout de même provoquer quelques effets secondaires.

Comment sera administré le médicament ?

Le traitement de Pfizer se présente d’abord sous la forme d’un comprimé oral à avaler. Celui-ci « pourrait être prescrit dès le premier signe d’infection, sans que les patients soient hospitalisés ou dans un état critique », explique Mikael Dolsten, directeur scientifique et président de la recherche, du développement et de la médecine au niveau mondial de Pfizer, dans le communiqué de l’entreprise.

Mais Pfizer prépare également un antiviral par intraveineuse, « un potentiel nouveau traitement pour les patients hospitalisés ». Le groupe pharmaceutique espère ainsi « compléter la vaccination dans les cas où la maladie se manifeste toujours ».

Où en sont les essais cliniques ?

Pfizer a déjà réalisé des essais in vitro du PF-07321332, c’est-à-dire des essais menés en laboratoire dans des cultures de virus, en dehors d’un organisme vivant. Dans ce cadre, l’antiviral a « démontré une puissante activité antivirale contre le SARS-CoV-2, ainsi qu’une activité contre d’autres coronavirus », affirme Pfizer. Selon Le Telegraph, le médicament a également été testé sur des animaux, une étape essentielle avant de l’administrer à des humains.

Comme l’indique le site ClinicalTrials.gov – un registre des essais cliniques en ligne -, l’essai de Pfizer vient de commencer. Il s’agit de la phase 1, qui vise à vérifier la sécurité du médicament et la tolérance des participants. Pfizer a enrôlé le premier participant le 11 février et compte inclure 60 hommes ou femmes en bonne santé âgés « de 18 à 60 ans », mais le recrutement n’est pas encore terminé. L’essai se déroule à la fois à l’Unité de recherche clinique de New-Haven, aux Etats-Unis, et à l’‘Unité de recherche clinique de Bruxelles, en Belgique.