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Source : LCI

Devant la multiplication des publications qui comparent en ligne la Covid et VIH, nous avons décidé de remettre en avant cet article publié début décembre actualisé et agrémenté des propos du professeur et chercheur Jean-Daniel Lelièvre.

Moins d’une année. Le délai de mise au point des premiers candidats vaccins contre la Covid-19 a bouleversé tous les précédents de la médecine. Et amène à faire des comparaisons avec d’autres pathologies. En décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, des internautes s’interrogeaient sur les réseaux sociaux : pourquoi ce virus n’a-t-il toujours pas son vaccin en 40 ans de recherches quand la Covid en a déjà près de dix en quelques mois de pandémie ?

Des messages récurrents, qui traduisent aussi une défiance vis-à-vis des vaccins contre la Covid. En effet, un développement aussi rapide est jugé suspect : si certains doutent qu’il puisse être efficace en étant mis au point dans un laps de temps si court, d’autres insinuent que le vaccin contre le VIH n’est pas aussi rapide car les enjeux économiques seraient moindre qu’avec le coronavirus. De quoi faire bondir les spécialistes tels qu’Étienne Decroly, virologue au CNRS. Il indique que comparer les deux virus est par nature trompeur.

Deux familles différentes de virus

Car si ces deux maladies sont des « virus », elles ont de nombreuses différences. À commencer par le fait qu’elles ne résultent pas d’une infection par des virus appartenant à la même famille. Ainsi, le VIH est un « rétrovirus« , nous explique le spécialiste en virus émergents et nouveaux pathogènes, c’est-à-dire que la réplication de son génome nécessite la retranscription de son ARN en ADN capable de s’intégrer dans le génome de la cellule hôte. Et sa « caractéristique principale » est qu’il s’attaque au système immunitaire. Bien que les coronavirus soient des virus ARN, ils ont une stratégie de réplication complètement différente et ne s’attaquent pas au système immunitaire.

La deuxième est le type d’infection que les deux maladies provoquent. L’une est persistante, l’autre est aiguë. En substance, cela signifie que pour le VIH, une fois le matériel génétique intégré dans les cellules, celles-ci persistent dans le corps. Au contraire, pour la Covid-19, le matériel génétique du virus n’est jamais rétro-transcrit et intégré. Ce qui facilite le contrôle de l’infection par l’organisme. En somme « le système immunitaire peut éliminer tout le virus. S’il y arrive, le virus ne circule plus dans l’organisme« , résume Étienne Decroly.

La mécanique de ces deux virus est d’autant plus différente que dans le cas du Sida, on parle d’un virus dormant. Un « cheval de Troie », comme le désignent les chercheurs. Si on connait bien la famille des rétrovirus, celui-ci a en effet la capacité singulière d’être en latence. « Certaines cellules infectées n’expriment pas le virus et échappent ainsi à la détection par le système immunitaire. »

Un fonctionnement et une propagation radicalement différents provoquent forcément des réponses distinctes. Dans le cas du Sida, la clé réside dans la quête d’« un vaccin qui doit être stérilisant ». Il faut éviter toute infection et intégration de la maladie. Nécessaire contre le VIH, cette caractéristique n’est pas l’enjeu principal pour la Covid-19, pour lequel il faut essentiellement acquérir une immunité suffisante pour ne pas développer de formes sévères. En somme, pour prendre la conclusion d’Étienne Decroly : « Lorsqu’on combine rétrovirus, latence et système immunitaire affecté, le développement d’un vaccin devient forcément beaucoup, beaucoup plus complexe. »

Jean-Daniel Lelièvre, chercheur au sein de l’Institut Mondor de recherche biomédicale (Inserm/Université Paris Est Créteil), partage ces réflexions. Il met en avant un point central : le fait que l’on puisse guérir de la Covid-19 sans traitement. « Dès lors », explique-t-il, il suffit d’observer l’action des anticorps neutralisants, ceux qui agissent contre la fameuse protéine Spike. On savait quoi cibler. » Il lui semble en tout cas absurde de comparer ainsi une pathologie avec une autre. « Rien qu’au niveau des cancers, il en existe qui sont très bien pris en charge et d’autres qui résistent aujourd’hui à la médecine. Celui du pancréas par exemple, fait des ravages. »

Des efforts « considérables » contre le VIH

Seulement, si des publications Facebook insinuent qu’il y aurait moins d’efforts engagés dans la recherche contre le Sida, ce n’est absolument pas le cas. Étienne Decroly se remémore ainsi ce début des années 1980, lorsque le virus avait émergé et que « des dizaines d’industries se sont mises à réaliser des essais vaccinaux ». Sans qu’ils n’aboutissent. Des « efforts considérables » équivalents à ceux mis en place face à cette pandémie. Mais à une autre époque. Interrogé par la RTBF, Jean-Christophe Goffard, directeur du service de médecine interne à l’hôpital Erasme, corrobore cette idée. Ce n’est pas une question d’argent. « Il y a énormément de moyens financiers qui ont été injectés dans cette recherche, mais à une époque aussi où la biologie moléculaire était beaucoup moins avancée qu’aujourd’hui. »

Pas de traitement de faveur donc. Toutefois, il faut bien reconnaître que l’industrie, après avoir dépensé des efforts importants, s’est « essoufflée » sur la question du VIH. « Notre modèle économique est basé sur le fait que l’industrie pharmaceutique développe des vaccins et nouvelles molécules grâce aux  bénéfices qu’elle réalise sur les médicaments ou vaccin qu’elle vend », rappelle ainsi le chercheur du CNRS.

SI nous disposons désormais de vaccins efficaces contre la Covid-19, il ne faut pas désespérer qu’il en existe à l’avenir contre le Sida. Fin février, l’Inserm relayait un appel du Vaccine Research Institute, qui lançait « une campagne de recrutement de personnes volontaires pour participer à un essai de phase 1 d’un vaccin préventif contre le VIH ». Celui-ci « fait appel à une technologie innovante et pourrait permettre d’obtenir un vaccin efficace qui manque à l’arsenal de lutte contre le VIH », écrit l’Institut. Jean-Daniel Lelièvre fait partie des chercheurs impliqués dans ces travaux et espère, comme ses confrères, qu’ils permettront de réaliser des avancées substantielles. Rien qu’en 2019, près de 1,7 million de nouvelles contaminations par le VIH étaient déplorées par l’OMS.

Source : JIM

Grâce au traitement antirétroviral combiné (cART), la mortalité et la morbidité des patients infectés par le VIH ont considérablement diminué. Toutefois certains troubles et notamment des difficultés cognitives pourraient persister dans 20 à 50 % des cas, avec un retentissement potentiel sur les activités de la vie quotidienne.

La numération des lymphocytes T CD4+ et la mesure de la charge virale (CV) sont 2 marqueurs permettant de suivre l’infection VIH et la réponse au traitement. On ignore, en grande partie, si ces 2 marqueurs reflètent l’atteinte du système nerveux central (SNC). Toutefois, à l’ère des cART, il est admis qu’un nadir bas de CD4+, témoin d’une immunosuppression notable, est associé à la présence de troubles cognitifs. L’intensité de la CV et son évolution sous traitement sont aussi des facteurs importants à prendre en compte. La neuro-imagerie cérébrale peut aider, comme les bio marqueurs sanguins, à suivre la fonction et le déclin du SNC. Elle retrouve, chez les patients VIH+, de façon significative, une réduction de volume sous cortical, notamment au niveau des ganglions de la base. Mais les données recueillies dans les diverses études sont éminemment variées, du fait de l’intervention de très nombreux facteurs démographiques, socioéconomiques, thérapeutiques mais aussi méthodologiques et liés aux techniques d’imagerie.
Un groupe de travail international, émanant de 6 pays distincts (USA, France, Serbie, Australie, Thaïlande, Afrique du Sud) s’est créé afin de mieux préciser les conséquences neurologiques de l’infection VIH, corrélant les données de la neuro-imagerie avec le taux de CD4+ et de l’ARN viral chez des patients VIH+, traités ou non, avec ou sans suppression virale. Une cohorte a été constituée, de 1 295 participants, provenant de 19 sites distincts. L’imagerie cérébrale IRM a été acquise en pondération T1 et 3T ou 1,5T. Elle a permis de quantifier le volume cérébral de 8 régions distinctes des 2 hémisphères : thalamus, noyau caudé, putamen, globus pallidus, hippocampe, amygdale, noyau accumbens et ventricules latéraux et de le corréler aux bio marqueurs ainsi qu’au sexe et à un cART éventuel.
Après exclusions diverses, 1 203 patients VIH + ont été inclus. Leur âge médian (DS) est de 45,7 (11,5) ans ; 73,2 % sont des hommes,74,6 % sous cART. Comme attendu, les personnes avec CV détectable, avaient, significativement, un taux de TCD4+ plus bas. Un âge plus avancé était corrélé, en imagerie, à une réduction plus notable du volume des structures sous corticales et, a contrario, à une augmentation de taille des ventricules.

Corrélations entre les marqueurs biologiques et les volumes cérébraux

Un taux bas de CD4+ a été trouvé associé à une réduction du volume hippocampique (β moyen à 16,65 (4,72 mm3/100 cellules/mm3) ; r = 0,10 ; p < 0,001) et du thalamus (β moyen à 32,24 (8,96 mm3/100 cellules/mm3) ; r= 0,10 ; p < 0,001). Il a été aussi corrélé à une augmentation de la largeur des ventricules (β = – 391,50 (-122,58) mm3/100 cellules/mm3). De même, une CV détectable a été associée à de plus petits volumes hippocampiques, sans effet de latéralisation droite-gauche détectable. Des analyses de sensibilité post hoc confirment les résultats initiaux pour tous les groupes étudiés, résultats toutefois plus marqués chez les hommes. Chez les patients sous cART, la baisse des CD4+ a été associée, en outre, à une réduction de volume du putamen (β moyen = 57,34 (18,78) mm3/100 cellules/mm3 ; p = 0,083).
Ainsi, cette étude observationnelle ayant porté sur 1 203 patients VIH+, originaires de 6 pays distincts, fait apparaître une association entre volumes cérébraux du système limbique et biomarqueurs communément utilisés dans la prise en charge de l’infection VIH. Un taux bas de CD4+ est associé à une réduction des volumes de l’hippocampe et du thalamus ainsi qu’à une augmentation de volume des ventricules, une CV détectable, à un hippocampe réduit. Selon qu’il y a ou non un cART, des différences peuvent exister. Ainsi la réduction de volume du putamen n’est décelable que chez les sujets non traités.
Il est admis que taux de CD4+ et CV sont corrélés, en cas d’infection VIH, aux performances neuropsychologiques. Leur relation avec les volumes cérébraux appréciés en neuro imagerie, était, jusqu’à ce jour moins bien définie du fait de la diversité des méthodologies utilisées ainsi que de par les différences démographiques et cliniques des populations ciblées. A l’époque pré-cART, la démence VIH était définie comme sous corticale avec diminution des ganglions de la base et particulièrement des noyaux caudés. Plus récemment, la neuro-imagerie moderne a révélé une atteinte de multiples structures : putamen, globus pallidus, noyaux accumbens et caudé ; les lésions étant plus diffuses et marquées chez les patients non traités par cART. Elles sont, cliniquement, associées à des évolutions neuropsychiatriques et cognitives plus péjoratives. Il faut toutefois signaler, dans ce travail une nette prédominance masculine, 38,1 % seulement des participants étant des femmes, cette notion pouvant expliquer, au moins en partie, l’absence d’association significative retrouvée en imagerie entre marqueurs plasmatiques et volumes cérébraux pour les femmes. Il est apparu qu’un volume réduit de l’hippocampe notamment était associé aux variations du taux de CD4+ et de la CV. De fait, des études post mortem ont révélé que cette structure cérébrale avait la concentration virale intra cérébrale la plus forte, une gliose accrue et une expression intense des chémokines VIH.
Les réserves liées à ce travail tiennent à son caractère rétrospectif, à un possible effet de taille et à l’absence d’uniformisation des méthodes de neuro-imagerie utilisées. Il n’a pas, non plus, été procédé à des comparaisons avec des sujets de même âge séronégatifs. D’autres facteurs, d’ordre immunologique, cardiovasculaire, métabolique ont pu aussi intervenir dans les données, tout comme la diversité des protocoles thérapeutiques et l’adhésion aux traitements.
En conclusion, à partir d’un large échantillon international de sujets VIH+, il a été démontré que le volume des structures du système limbique était, de façon constante, associé au taux des biomarqueurs communément surveillés dans l’infection VIH. Il s’agit, en quelque sorte, de la signature cérébrale en neuro-imagerie de cette pathologie.
Leur suivi pourra, peut-être, dans l’avenir, identifier les sujets à haut risque de voir apparaitre des signes neurologiques et proposer, idéalement, de nouveaux traitements visant à protéger le SNC.

Source : AFP Factuel

Une publication partagée plus de 80.000 fois depuis 2017 sur Facebook dans de nombreux pays d’Afrique francophone prétend que le « jatropha rouge », une plante tropicale originaire d’Amérique du sud, « fait des miracles » dans le traitement du VIH. C’est faux, selon des spécialistes contactés par l’AFP: il n’existe pas de traitement curatif contre le VIH et seuls les antirétroviraux permettent de maîtriser la maladie.

« Cette fleur fait des miracles« : voilà le message asséné par une publication massivement partagée sur Facebook depuis 2017, qui loue les vertus thérapeutiques d’une plante tropicale, le « jatropha rouge« , dans le traitement du Virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du Sida.

L’auteur de ce post, qui accompagne son message d’une photo d’un arbuste recouvert de feuilles violacées, propose une recette dont il assure « l’efficacité« . Il faut « pétrir, broyer ou malaxer quelques feuilles dans de l’eau pour obtenir un jus« , puis le « filtrer » et en boire « 3 verres par jour (matin, midi et soir) pendant un mois« , détaille-t-il. Une façon, selon lui, de dire « au revoir » au « Sida« .

Ce message, partagé près de 80.000 fois en quatre ans, est abondamment commenté. On le retrouve dans plusieurs articles en ligne (123), mais aussi dans de nombreuses publications sur Facebook (12, 3, 4), pour certaines très récentes.

Pas d’effet prouvé contre le VIH et le Sida

Le jatropha rouge, ou jatropha gossypiifolia, est une plante originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du sud. Elle est très répandue en Afrique tropicale, notamment en Côte d’ivoire, au Cameroun et au Burkina Faso.

Cet arbuste ornemental, parfois appelé « médecinier rouge« , se voit attribuer de nombreuses vertus médicales, comme le précise ce site spécialisé en agronomie. L’huile de ses graines est utilisée dans les lampes à huile et comme combustible.

​Contrairement à ce qu’affirment les publications virales, rien ne prouve cependant l’utilité de cette plante contre le Sida – stade le plus avancé du VIH, durant lequel le virus s’attaque au système immunitaire des malades.

« Le jatropha gossypiifolia comme traitement du Vih/Sida », c’est « une fake news« , tranche Joshua Kimani, épidémiologiste et directeur de la recherche clinique au bureau local de l’Université du Manitoba au Kenya.

Cette plante « ne guérit pas le Sida« , abonde Laura Ciaffi, infectiologue à l’Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ARNS) et membre de l’équipe de recherche basée à l’hôpital central de Yaoundé.

Le jatropha rouge n’est pas non plus reconnu comme un traitement ou comme un palliatif contre le VIH par l’Onusida, organisme onusien chargé de lutter contre la pandémie de VIH.

« Notre partenaire du Programme commun, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dispose d’un système bien établi pour enquêter, évaluer et valider ou non les allégations relatives aux médicaments présentés comme des « remèdes » contre le VIH« . Or « nous n’avons connaissance d’aucune recommandation de l’OMS concernant le produit cité (jatropha gossypiifolia)« , a assuré à l’AFP Patrick Brenny, directeur régional de l’organisme onusien pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

38 millions de personnes touchées dans le monde

Selon le dernier rapport de l’Onusida, 38 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. En 2019, 1,7 million de personnes ont été nouvellement infectées par ce virus et 690.000 personnes sont mortes de maladies liées au sida.

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 67% des personnes infectées par le VIH vivent par ailleurs en Afrique, région la plus touchée par cette pandémie. En 2019, plus d’un million de personnes ont été infectées sur ce continent.

Ces dernières années, des progrès importants ont été accomplis dans la prise en charge des personnes malades, grâce aux efforts considérables déployés au niveau international, à l’origine de nombreuses avancées sur le plan médical.

« Nous avons maintenant des médicaments éprouvés contre le VIH/sida appelés ARV, ou antirétroviraux« , souligne le docteur Joshua Kimani, membre du réseau africain subsaharien pour l’excellence de la recherche sur la tuberculose et le Vih.

Les traitements antirétroviraux, qui agissent en bloquant le cycle de multiplication du VIH, permettent de contrôler le virus et aident à prévenir sa transmission. Ils ne permettent pas en revanche de guérir les malades infectés.

Pas de remède ni de vaccin

A ce stade, « il n’existe ni remède ni vaccin pour traiter et protéger toutes les personnes vivant avec le VIH ou qui y sont exposées« , a rappelé l’OMS dans son rapport de novembre 2020.

L’institution souligne néanmoins que « la science évolue rapidement« . Ces dernières années, deux personnes ont ainsi obtenu une « guérison fonctionnelle » après avoir « subi une greffe de moelle osseuse« , rappelle l’OMS.

« Pour soigner le VIH, c’est-à-dire contrôler la réplication virale, je crois que les ARV ont fait leurs preuves« , insiste Laura Ciaffi, de l’ANRS, qui rappelle que ce type de traitement a « très peu d’effets secondaires.« 

Pour cette spécialiste du VIH, les plantes – à l’image du jatropha – peuvent être bienvenues pour donner du bien-être, tout autant que « l’exercice physique, la bonne alimentation, l’arrêt du tabac et la modération de l’alcool« .

« Mais pour le virus, laissons les ARV faire leur effet« , insiste l’infectiologue, qui regrette la viralité des publications trompeuses sur les réseaux sociaux, liée selon elle à un rejet de la médecine dite moderne.

« Les gens se disent +pourquoi aller chercher plus loin ?+ Le jatropha, c’est local« , rappelle la chercheuse, qui s’était déjà inquiétée dans une précédente vérification de l’attrait pour les traitements alternatifs chez certains malades du Sida.

Un avis partagé par Joshua Kimani. « Nous savons comment fonctionnent ces ARV et donc personne ne devrait prendre de phytothérapie de nos jours« , insiste ce spécialiste, qui rappelle qu’ »aucun remède à base de plantes n’a été approuvé par l’OMS à ce jour« .

 

Source : Seronet

Mars 2021 restera pour les personnes porteuses du VIH comme le mois qui a allégé les critères d’accès à l’assurance et au crédit. La convention AERAS a en effet approuvé la révision de la grille de référence : une avancée en adéquation avec la réalité médicale des patients séropositifs. Cette victoire n’en cache pas moins de fortes disparités entre les maladies chroniques. Le combat est loin d’être fini pour que cessent toutes les inégalités.

La vie devant soi. C’est peut-être ce que les personnes porteuses du VIH ont pensé, le 12 mars dernier, suite à l’assouplissement et à l’élargissement des critères d’éligibilité à l’assurance et à l’emprunt, qui jusqu’alors leur étaient quasiment inaccessibles, à moins d’en passer par un authentique parcours du combattant. Ce jour-là, la commission de suivi et de propositions de la Convention AERAS – s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé – a validé une nouvelle grille de référence, plus favorable aux personnes séropositives. Grâce à cette évolution, 30 % des patients concernés pourront désormais bénéficier des nouvelles dispositions.

Saluée comme une avancée importante, cette révision a été possible grâce à une mobilisation d’ampleur, aiguillonnée par Dominique Costagliola, épidémiologiste et membre du conseil d’administration de l’association Aides. Son expertise sur l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine et son réseau, via notamment ART-CC, une collaboration internationale de traitement des données de cohortes de personnes vivant avec le virus du sida , ont été ses deux cartes maîtresses.

Des contributions bénévoles :

« En janvier 2020, j’avais travaillé, pour un colloque, sur la grille de référence, et présenté, à cette occasion, les 4 points principaux qui devaient être amendés pour faire avancer les choses, raconte-t-elle. J’ai donc repris cette présentation, mais, pour consolider mon argumentaire, j’ai demandé fin décembre à mes collègues d’ART-CC d’actualiser les données sur l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH, ce qu’ils ont fait bénévolement. »

Chiffres à l’appui, Dominique Costagliola a ainsi pu montrer que les critères surévaluaient le risque que ces personnes feraient courir aux assureurs. « L’espérance de vie des personnes qui vivent avec le VIH est désormais très proche de celle de la population générale, développe-t-elle. Le grand changement a été de dire qu’au fond, ce qui compte, ce n’est pas ce qui s’est passé, mais où en sont ces personnes aujourd’hui. »

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet

Source : Slate

L’émergence de ces séries permet d’informer et de communiquer autour du VIH, surtout auprès des jeunes générations, qui n’ont pas connu l’essor dramatique de l’épidémie.

L’année 2021 marque les 40 ans de l’épidémie de sida. Une date importante, tant le sujet évoque souffrances, deuils, discriminations mais aussi luttes militantes ou politiques et solidarités. Tant aussi la prise en charge de la maladie a changé, alors qu’une certaine indifférence s’est installée chez les plus jeunes.

Aujourd’hui, deux séries se déroulant dans les années 1980, soit au tout début de l’épidémie, reviennent sur ce pan de l’histoire: Pose, de Ryan Murphy, Brad Falchuk et Steven Canals, et It’s a sin, de Russell T Davies. La première se situe dans le New York des années 1980, au cœur de la communauté queer latino et afro-américaine, dans la ball culture où le sida fait des ravages. La seconde démarre en 1981 à Londres, et suit une bande d’amis gays sur une dizaine d’années, qui correspondent aux débuts de l’épidémie de VIH et à son essor dramatique.

Pourquoi ces séries émergent-elles aujourd’hui, à la suite d’œuvres de fiction cinématographiques telles que 120 battements par minute de Robin Campillo ou Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, mais après des années de quasi silence autour du VIH? Et surtout, que pouvons-nous en apprendre et en tirer quand bien même aujourd’hui, le sida, dès lors qu’il est dépisté et traité, est devenu une maladie chronique?

Devoir de mémoire, devoir d’information

À la première question, Didier Roth-Bettoni, journaliste et historien du cinéma LGBT+, répond aisément: «Qu’il s’agisse de Ryan Murphy ou de Russell T Davies, ces scénaristes et réalisateurs appartiennent à une génération qui a traversé cette période et qui a eu besoin de faire un travail sur elle-même, une sorte de travail de deuil, pour pouvoir l’aborder dans ses créations. Ils ont eu besoin de temps pour se projeter à nouveau dans cette époque et rendre hommage aux victimes et aux militants.» S’il s’agit de mener un travail de mémoire, encore faut-il qu’il s’agisse d’une «mémoire agissante avec un impact sur ce qui se passe aujourd’hui», explique l’historien. «Il est essentiel que ces représentations soient là pour se souvenir, mais aussi pour vivre et informer.»

Nous arrivons en effet à un moment où les intellectuels et artistes éprouvent des difficultés à articuler le discours autour du VIH, notamment à destination des plus jeunes, qui n’ont pas conscience de ce qu’il s’est passé. Didier Roth-Bettoni poursuit: «Il est difficile de mettre en scène ce qu’est le VIH/sida en 2021. L’impact dramatique dans la fiction est moindre qu’auparavant. Un malade du sida aujourd’hui, si tant est qu’il est traité, ressemble à tout un chacun.» Pour autantnous avons besoin d’outils pour informer et communiquer autour de la maladie, et les fictions qui se déroulent dans les années 1980 peuvent servir de support à cela. Un support qu’il faut accompagner par une remise en contexte pour affirmer que la réalité est aujourd’hui différente.

En effet, à la sortie de It’s a sin en Angleterre, certains, dont l’activiste américain Mark S. King ont fait part de leur crainte que la série n’entraîne une vague de sérophobie, ou que les spectateurs s’arrêtent à une vision datée du VIH. Une crainte initialement partagée par Fred Colby, militant associatif et auteur de T’as pas le sida j’espère?!, mais rapidement balayée par les campagnes menées autour de la diffusion de la série. «Il est extrêmement important de se remettre dans le contexte de l’époque, de comprendre qu’il y avait beaucoup d’inconnues sur les modes de transmission, et qu’en pleine révolution sexuelle où les gays se libéraient, l’arrivée du VIH ait pu être perçu avec une forme de complotisme, détaille-t-il. Tout d’un coup, et en plein flou médical, on disait aux gays de ne plus baiser. Il est normal que cela ait pu être vécu dans le déni ou dans l’idée qu’il s’agissait d’une sorte de complot homophobe mené par l’Église catholique et les conservateurs.» It’s a sin met d’ailleurs bien en avant le manque criant d’information au début des années 1980 quand Jill, l’héroïne, demande à son ami Colin d’acheter des livres et des magazines traitant du sujet lors d’un rapide séjour à New York…

Cet accompagnement a été fait par les associations britanniques, et notamment le Terrence Higgins Trust Institute, qui a surfé sur le hashtag de la série pour lancer une campagne sur le thème «Le VIH a changé» afin d’informer sur la PrEP ainsi que sur le concept de U=U (Indétectable = Intransmissible). L’association a même repris le «La» emblématique de la série pour militer, non sans humour, sur les réseaux sociaux. Et, comme l’a relevé également Fred Colby sur son blog, elle a aussi développé un quiz intitulé «Watching It’s A Sin? How much do you know about HIV in the 1980s and today?» («Vous regardez It’s A Sin? Que savez-vous du VIH dans les années 1980 et aujourd’hui?») permettant de se tester sur ses connaissances sur le VIH et le sida. En France, et quand bien même la diffusion de la série est limitée aux abonnés de Canal+, les associations ont lancé sur Twitter le hashtag #LeVIHachangé dans la même optique.

Des publics multiples

S’il y a une nécessité de la part des créateurs de fiction de s’exprimer et d’informer, ils répondent dans le même temps à un besoin de la part du public, ou plutôt des publics, comme l’exprime Didier Roth-Bettoni: «Il y a différents publics qui sont interpellés par les fictions qui traitent du VIH. Ceux qui ont vécu la période des années 1980 en étant au cœur de l’épidémie, ceux et celles de la même génération qui sont totalement passés à côté et qui éprouvent aujourd’hui une espèce de culpabilité, les presque quadras et jeunes quadras à qui ces séries permettent des éléments de compréhension d’une période dont ils sont les héritiers immédiats et qui ont ont besoin de pièces pour reconstituer le puzzle, et les plus jeunes, qui n’ont absolument pas connu cette époque.»

Tous et toutes peuvent tirer partie des enseignements de cette période, qui sont fort bien représentés dans Pose et It’s a sin, afin que collectivement et individuellement, les erreurs qui ont été faites ne le soient plus. Elles montrent en effet combien il est important aujourd’hui de lutter contre les discriminations, l’homophobie, la transphobie et le racisme, comme l’explique Fred Colby: «Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le VIH est une maladie politique et sociale qui ne touche pas tout le monde de la même façon. Elle affecte particulièrement des groupes particuliers, les gays, les trans, les travailleurs et travailleuses du sexe… et les minorités ethniques. Aujourd’hui, l’épidémie diminue chez les gays blancs, mais stagne, voire augmente, chez les noirs et les latinos aux États-Unis, et chez les gays nés à l’étranger en France. Le sida se nourrit des discriminations. L’homophobie, la transphobie ou le racisme sont des facteurs de fragilisation supplémentaires qui font que les personnes s’exposent.»

«Ces fictions nous disent que la communauté LGBT+, quel que soit l’âge de ses membres, a une histoire partagée.»

Didier Roth-Bettoni, journaliste et historien du cinéma LGBT+

It’s a sin nous rappelle par exemple les dégâts causés par la Section 28 en Grande-Bretagne. Cet amendement datant de 1988, et abrogé seulement en 2003, prescrivait que l’autorité locale «ne devait pas promouvoir intentionnellement l’homosexualité ou publier de documents dans l’intention de promouvoir l’homosexualité» ou «promouvoir l’enseignement dans aucune école publique de l’acceptabilité de l’homosexualité en tant que prétendue relation familiale». Il a ainsi contribué à laisser un boulevard ouvert à l’homophobie et à la biphobie, et à ne pas laisser les associations informer sur les moyens de prévention contre le sida.

Intégrant également des passages de manifestations et d’activisme d’Act Up, Pose et It’s a sin ne font pas que rendre hommage à leurs militant·es: elles nous montrent aussi combien il est crucial de ne pas laisser le silence s’installer –on se souvient du slogan «Silence = death» («Silence = mort»). Les enjeux sont certes différents aujourd’hui, mais le silence reste meurtrier.

Enfin, ainsi que le note Didier Roth-Bettoni, Pose ou It’s a sin nous rappellent que la solidarité et le fait de se recréer une famille pour se soutenir et s’aimer est quelque chose qui participe à l’histoire des combats et des communautés LGBT+. On retrouve ce concept au sein des «maisons» dans la ball culture, où des «mères» d’adoption prennent sous leurs ailes des jeunes queers souvent rejetés par leurs parents. On le voit aussi dans It’s a sin, au sein de la colocation des protagonistes. «Ces séries remettent également à sa place le rôle des femmes lesbiennes, qui ont été très importantes dans la lutte contre le VIH», ajoute Didier Roth-Bettoni. Et de conclure: «Ces fictions nous disent que la communauté LGBT+, quel que soit l’âge de ses membres, a une histoire partagée. C’est important pour les plus jeunes qui ont parfois l’impression d’arriver de nulle part.»

On rappelle pour conclure que chaque année en France, près de 6.000 personnes découvrent leur séropositivitéPour 26% d’entre elles, cette découverte survient à un stade avancé du sida, les empêchant de bénéficier d’un traitement précoce. Il reste ainsi crucial de continuer d’informer sur l’importance du dépistage, ainsi que sur la prévention et les traitements, et de soutenir la recherche.

Source : Medscape

Une étude de phase I montre qu’un implant à élution d’islatravir (ISL) dans une nouvelle formulation pourrait fournir assez d’antirétroviral pour constituer une option possible en termes de prophylaxie pré-exposition (PrEP) au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à long terme. Les résultats ont été présentés à la  Conference on retroviruses and opportunistic infections (CROI).

L’islatravir ou MK-8591 est développé pat Merck. C’est un inhibiteur nucléosidique de la translocation de la transcriptase inverse qui dispose d’un fort pouvoir antirétroviral – il stoppe la réplication antirétrovirale et maintient le niveau intracellulaire de VIH à des taux 100 fois inférieur par rapport aux autres rétroviraux.

Son métabolite actif, l’ISL-triphosphate (ISL-TP), a une longue demi-vie intracellulaire d’environ 190 heures, ce qui facilite également l’administration à partir d’un implant.

Un implant à l’image des implants contraceptifs

En 2019, le Dr Randolph Matthews des laboratoires Merck avait présenté une étude dans laquelle l’ARV avait été administré sous forme d’implant placé dans le bras – une technique déjà utilisée par ce laboratoire pour les contraceptifs et qui a déjà fait l’objet d’essais avec d’autres ARV comme le ténofovir. Un essai clinique sur 3 mois avait montré, en utilisant des projections, l’efficacité en termes de protection contre le VIH d’un tel système pendant 1 an, comme l’indiquait le site AidsMap.

Cette année, le chercheur de Merck est venu présenter à la CROI les résultats d’une étude similaire mais utilisant une nouvelle formulation. Celle-ci contient du barium, tout comme les implants Nexplanon ; qui présente l’avantage d’être opaque aux rayons X permettant de suivre toute éventuelle « migration » de l’implant et de pouvoir l’enlever si nécessaire.

Cette formulation qui sera celle qui prévaudra pour la phase II contient une concentration légèrement plus faible de substance ARV que celle testée il y a deux ans.

Dans cet essai de phase I mené en double aveugle et contrôlé contre placebo, des participants présentant un faible risque d’infection par le VIH ont reçu un implant à élution d’ISL unique (48 mg, 52 mg ou 56 mg) ou un implant de placebo.

24 volontaires ont reçu des implants d’islatravir (8 pour chacune des 3 doses) et 12 volontaires ont reçu un placebo.

Les implants sont restés en place pendant 12 semaines (3 mois) et les participants ont été suivis pendant 8 semaines supplémentaires, après le retrait de l’implant.

Des taux au-dessus de la valeur seuil

À l’aide d’une modélisation pharmacocinétique/pharmacodynamique, une valeur seuil cible pharmacocinétique (PK) de 0,05 pmol/106 cellules d’ISL-TP a été fixée pour la PrEP.

Les taux moyens d’ISL-TP sont restés supérieurs à la valeur seuil de 0,05 pmol/106 pour les 3 doses, et ce pendant toute la période où l’implant était en place.

D’après les projections, l’implant de 56 mg devrait maintenir les concentrations d’ISL-TP au-dessus de la valeur seuil PK pendant plus de 52 semaines chez la grande majorité des individus.

61 % des participants ont rapporté au moins 1 événement indésirable (EI) au niveau du site de l’implant, en excluant les hématomes.

Tous étaient d’intensité légère ou modérée.

Aucun cas d’arrêt du traitement lié à des EI ou des EI graves n’a été rapporté.

Une phase II devrait démarrée prochainement chez des patients à bas risque de VIH, puisque la question posée est de savoir si les taux de l’ARV seront suffisants pour protéger une année entière, indique le site AidsMap.

A la suite de cette conférence, Gilead et Merck ont annoncé une collaboration pour développer conjointement des combinaisons de ténacapavir et d’islatravir pour le traitement du VIH, selon le site POZ.

L’étude a été financée par Merck Sharp and Dohme Corp., une filiale de Merck & Co., Inc., Kenilworth, NJ.

Source : Seronet

Les personnes vivant avec le VIH ont environ 65 % de probabilité en plus d’être consommatrices de tabac comparées aux personnes séronégatives. Cette donnée est issue d’une méta-analyse publiée dans la revue Aids et reprise sur le site Aidsmap. Un niveau élevé de tabagisme a été observé à la fois chez les hommes et les femmes vivant avec le VIH et ce dans toutes les régions du monde à l’exception du pacifique ouest.

Les cancers sont une cause de décès importante chez les personnes vivant avec le VIH. Depuis longtemps, un niveau élevé de cancers liés au tabagisme a été observé. Ces cancers expliquent, entre autres, pourquoi malgré des traitements antirétroviraux très efficaces, l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH reste légèrement inférieure à celle des personnes séronégatives, avancent les chercheurs-ses.

Le Dr Peter Johnston et ses collègues des universités de Sheffield et Nottingham (Royaume-Uni) ont réalisé une méta-analyse (une étude d’études) de 37 études observationnelles dans le monde qui comparaient la consommation de tabac entre personnes séropositives et personnes séronégatives. Les moyens de consommation étaient les cigarettes, les pipes, les cigares et le narguilé. Les cigarettes électroniques, le tabac à mâcher et le tabac à priser n’étaient pas inclus dans cette méta-analyse.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet