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Source : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

La crise sanitaire a causé une chute du dépistage du VIH et un risque de reprise de l’épidémie.

En 2019, nous refusions de crier victoire.

Malgré les indéniables batailles remportées par la lutte contre le sida ces dernières décennies, il restait en effet de trop nombreux efforts à fournir pour atteindre les objectifs fixés par l’Onusida en 2020. Tant sur le front politique, afin de garantir à tous un accès équitable au dépistage et aux traitements, que sur celui de la recherche ou de la prévention. Un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde n’avait toujours pas accès aux traitements et le sida demeurait la première cause de mortalité chez les femmes âgées de 15 à 49 ans ; 1,7 million de personnes avaient encore été contaminées au cours de l’année, rendant inatteignable l’objectif fixé pour 2020 de moins de 500 000 personnes infectées.

Dès le début de l’année 2020, nous sommes donc retournés au combat. Mais la pandémie de Covid-19 a mis à mal les avancées déjà insuffisantes de 2019. Sur le terrain, en France et dans le monde, les associations de lutte contre le sida ont pourtant fait preuve d’une mobilisation remarquable. Elles se sont adaptées aux contraintes sanitaires, tout en affrontant une explosion de la précarité et de l’isolement. Leurs activités habituelles, notamment en matière de dépistage et de prévention, ont trop souvent été éclipsées par la nécessité de répondre aux besoins les plus vitaux de leurs bénéficiaires : nourriture, logement, mise à l’abri des violences, poursuite des traitements antirétroviraux (ARV)… En dépit de l’annulation du grand week-end de collecte du Sidaction, nous avons pu, grâce à nos fonds de réserve, poursuivre notre soutien financier à ces acteurs majeurs, qui se sont par ailleurs fortement mobilisés sur la prévention de la Covid-19. Parallèlement, la recherche sur le VIH/sida a elle aussi été impactée. Les différents confinements ont tenu les chercheurs à distance de leur laboratoire une partie de l’année et de nombreux spécialistes en épidémiologie, immunologie, virologie ou infectiologie se sont investis dans la recherche sur la Covid-19. Face à l’urgence, les acteurs de la lutte contre le VIH ont su mettre leurs ressources, leur savoir-faire et leurs connaissances au service d’une autre épidémie.

Mais aujourd’hui, la lutte contre le VIH ne peut plus attendre.

Le retard pris sur la prévention et le dépistage doit nous faire craindre le pire. Partout dans le monde, un nombre conséquent de diagnostics n’a pas pu être effectué. En France, cela représente 650 000 tests en moins et dans certains pays, une chute de 50 % de l’activité de dépistage. Nous ne cessons de le répéter : le dépistage est une condition essentielle à la lutte contre le sida. Pour être mises sous traitement, rester en bonne santé et ne plus transmettre le virus, les personnes infectées doivent connaître leur statut sérologique. La suspension des campagnes d’information, des actions de prévention, notamment auprès des jeunes, et la baisse de délivrance de la prophylaxie préexposition (PrEP) sont également de lourds facteurs d’inquiétude quant à la recrudescence du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST). En même temps, les travailleuses et travailleurs du sexe, les personnes migrantes, LGBT+ ou détenues, ont vu leurs conditions de vie se dégrader. Dans ce contexte sanitaire et sécuritaire particulier, c’est une vigilance accrue qu’il faut mettre en place pour lutter contre la stigmatisation et protéger leurs droits, en France comme à l’international. La recherche sur le VIH/sida est essentielle et ses acquis scientifiques ont d’ores et déjà bénéficié à la compréhension de nombreuses autres maladies. En 2020, nous n’avons cependant toujours pas de vaccin contre le VIH ni de traitement curatif, et de nombreux champs de recherche, tels que la résistance aux ARV ou les comorbidités entraînées par le vieillissement des personnes vivant avec le VIH, restent primordiaux.

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Source : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

En raison de la pandémie causée par le Sars-CoV-2, la communauté scientifique s’est plongée dans une course aux vaccins et aux traitements, quitte à délaisser momentanément les projets en cours.

Qu’en est-il des chercheurs impliqués dans la lutte contre le sida ? L’apparition du Sars-CoV-2 rappelle étrangement le début des années 1980, époque de la découverte du VIH. Une infection dont on ne savait d’abord pas vraiment expliquer la cause et qui a créé un sentiment de peur au sein de la population. Sauf que le Sars-CoV-2 est bien différent du VIH, que ce soit par son mode d’action ou par son mode de transmission. En effet, bien qu’il s’agisse d’un virus à ARN, comme le VIH, il n’a pas la capacité de s’intégrer dans le génome humain et ne forme donc pas de réservoirs qui sont, rappelons-le, l’obstacle majeur à la guérison du VIH. Les récepteurs ciblés à la surface des cellules sont également différents et, enfin, tandis que le VIH se transmet dans un contexte particulier – lors de relations sexuelles ou de contact avec le sang –, le Sars-CoV-2 est beaucoup plus contagieux, car transmissible dans les gouttelettes d’air.

Une mobilisation massive des scientifiques

Les recherches sur ce nouveau virus, et la maladie qui l’accompagne, se sont développées à une vitesse incroyable, du jamais vu dans le monde scientifique. Mais cela n’aurait pas été possible sans les bases scientifiques bâties année après année grâce aux recherches menées sur d’autres virus, dont le VIH. Que ce soit en immunologie, virologie, épidémiologie, sciences sociales…, tout le monde a pris part à l’effort pour lutter contre la Covid-19. De nombreux chercheurs, menant initialement des projets en lien avec le VIH, ont redirigé leurs recherches, en réponse notamment à l’appel à projets Flash mis en place par l’Agence nationale de la recherche. Cette initiative a permis de démarrer 44 projets dès le 26 mars 2020. Dans cette phase primaire de la pandémie, les projets étaient surtout tournés vers la compréhension du virus et de son mode d’infection. Des scientifiques bien connus dans le domaine de la recherche sur le VIH ont répondu à l’appel et ont obtenu un financement afin de mettre leur expertise à contribution. Parmi eux, le projet Mucolong, de l’équipe de Morgane Bomsel, institut Cochin (Paris), vise à étudier les interactions du Sars-CoV-2 avec les cellules de la muqueuse pulmonaire. Le projet AM-Cov-Path, de l’équipe de Roger Legrand, CEA de Fontenay-aux-Roses, a pour but d’établir un modèle d’infection chez des primates non humains afin d’aider au développement de traitements et de stratégies préventives. Ces deux chercheurs ont travaillé de longues années sur ces sujets appliqués au VIH.

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Source : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

Il y a un an, le nombre de nouveaux diagnostics du VIH en France, un chiffre qui stagnait depuis de longues années, enregistrait enfin une baisse de 7 %. C’était peu, certes, mais le travail des différents acteurs de la lutte contre le sida et leurs efforts conjugués en matière de dépistage, de prévention, d’accompagnement et de traitement portaient leurs fruits.

Nous vivions alors un moment charnière : il s’agissait de poursuivre cette dynamique pour infléchir durablement les courbes de l’épidémie. Malheureusement, en 2020, la Covid-19 est venue mettre à mal cet espoir balbutiant. Le recours au dépistage a baissé de 60 % entre février et avril. Un recul préoccupant, qui n’a pas été rattrapé les mois suivants. En parallèle, le nombre de découvertes de séropositivité chez des personnes qui n’avaient jamais été dépistées a, lui, augmenté, tout comme les diagnostics réalisés à un stade avancé de l’infection. De nombreux outils de prévention, tels que la PrEP ou les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod), n’ont pas pu être déployés de façon satisfaisante. Nous avons peu de chiffres pour le moment, mais ils dessinent une tendance très inquiétante.

Des associations mobilisées, mais fragilisées

Sur le terrain, la crise sanitaire s’est accompagnée d’une extrême recrudescence de la précarité. Les associations communautaires ont dû s’adapter à l’urgence, malgré les mesures prises par le gouvernement pour limiter les déplacements et les regroupements, afin de tisser un indispensable réseau solidaire, auquel Sidaction a pu contribuer grâce au maintien de ses financements, mais aussi en collectant et en relayant les informations. Ces associations ont ainsi pu aller au-devant des personnes les plus fragiles et répondre à leurs besoins les plus élémentaires. Leur travail est essentiel, mais les financements de la lutte contre le VIH s’essoufflent toujours plus et la crise économique, en fragilisant les communautés dont ces structures sont issues, met à mal leurs capacités de fonctionnement.

Des publics à protéger d’urgence

Déjà vulnérables et fortement exposées au VIH, les populations clés ont été particulièrement touchées par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Les travailleuses et les travailleurs du sexe ont été privés de revenus, sans possibilité d’avoir recours à des aides de l’État. Les personnes migrantes ont dû faire face au ralentissement des procédures administratives concernant leurs demandes de titre de séjour, ainsi qu’à la peur des contrôles policiers lors de leurs déplacements, pourtant essentiels pour se nourrir et/ou se soigner. Leurs conditions de vie se sont significativement détériorées. Le premier confinement a également provoqué une augmentation des violences envers les femmes et des situations à risque pour les jeunes LGBT+. Dans les prisons, les visites ont été gelées et les personnes détenues n’ont pas pu être équipées tout de suite en masques ou en gel hydroalcoolique. Enfin, pour les personnes vivant avec le VIH, la pandémie a réveillé des traumatismes liés à la stigmatisation de la maladie, les poussant à s’isoler davantage.

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