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Source : Fance Assos Santé

Suite à la suspension du décret du 29 août qui avait entrainé le retour aux dispositions du décret du 5 mai, le gouvernement avait de nouveau saisi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et vient de publier un nouveau décret le 11 novembre qui restreint l’accès au chômage partiel des personnes à risque de développer une forme grave de la Covid-19. 

Si la liste des personnes éligibles à ces nouvelles dispositions reprend l’intégralité du décret du 5 mai et ajoute certaines pathologies, comme les maladies rares et des pathologies neurologiques et neurodégénératives, elle exclut néanmoins d’autres situations identifiées dans un avis du HCSP du 29 octobre, non publié, y compris des pathologies considérées comme étant les plus à risque, telles que l’insuffisance rénale sévère non dyalisée ou le syndrome de Down. Les proches cohabitants, sont de leur côté également absents de ces dispositions et continueront donc à courir le risque de contaminer les personnes vulnérables résidant sous le même toit.

La nouvelle procédure mise en place restreint l’accès au chômage partiel en donnant la possibilité à l’employeur de s’opposer à celui-ci malgré le certificat d’isolement, s’il considère que les conditions de sécurité renforcées sont mises en place. Le salarié qui serait en désaccord, serait donc dans l’obligation de faire appel au médecin du travail qui pourra se prononcer sur la mise en œuvre de ces mesures, plaçant ainsi le salarié en opposition avec son employeur. Cette situation intenable pour des salariés déjà fragilisés, risque d’entrainer de nombreux renoncements à cette disposition.

Les employeurs de leur côté, soumis à la pression de la « nécessaire reprise économique » et des dispositions qui vont restreindre la prise en charge du chômage partiel dès janvier 2021, seront fatalement poussés à favoriser le retour au travail de l’ensemble des salariés.

Quant aux médecins du travail, ils seront également mis en difficulté car comment s’assurer, au-delà des procédures mises en place par l’employeur, que ces dispositions sont correctement mises en œuvre : port du masque par l’ensemble des salariés en présence de la personne à risque, respect de la distanciation physique, désinfection des surfaces, etc ? Sans compter la stigmatisation et l’isolement au sein de l’entreprise que ces mesures engendrent.

Le HCSP de son côté, s’il rallonge la liste des personnes à risque, maintient la possibilité de reprise du travail en présentiel avec les mesures renforcées et ignore la question des proches, sur laquelle elle ne se prononce pas, bien que la saisine le mentionnait.

Les associations de patients et d’usagers ont une nouvelle fois été ignorées dans ces décisions pour lesquelles le temps de la concertation n’a pas été laissé, déniant ainsi encore la place de la démocratie en santé dans un contexte de crise sanitaire sans précédent.

Les personnes vulnérables, ces « hospitalisés de demain », ne peuvent être ballotées sans arrêt d’une mesure à une autre, dans une incertitude permanente quant à leur sort, et l’angoisse que génère cette deuxième vague.

Nous ne permettrons pas que leur santé, physique et mentale, soit malmenée.

 

Contact presse : Sophie BANCET – 01 53 62 40 37/ 06 18 13 66 95 – communication@france-assos-sante.org

 

Source : France Assos Santé

Ce jeudi 19 novembre, la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale a rejeté une importante mesure proposée par le Sénat[1] visant à établir une obligation de stock de sécurité de quatre mois de couverture des besoins pour les médicaments à intérêt thérapeutique majeur. Nous demandons aux députés de faire preuve de courage politique en maintenant cette disposition dans la loi lors de l’examen en seconde lecture du Plan de Financement de la Sécurité Sociale.

Les pénuries de médicaments montrent une dynamique exponentielle. Selon les dernières prévisions de l’ANSM, 3200 médicaments à intérêt thérapeutique majeur manquent en 2020 (40 en 2008). Des mesures claires sont attendues par nos concitoyens.

Selon les dernières enquêtes associatives[2]:

  • Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments ;
  • 45% des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer ou de l’arrêter ;
  • Dans 30 % des cas, les propositions des industriels sont totalement insatisfaisantes ou inexistantes ;
  • 68% des oncologues médicaux considèrent que ces pénuries ont un impact sur la vie à 5 ans de leurs patients.

 

Une mission sénatoriale mentionnait en 2018[3] une durée moyenne des pénuries de 14 semaines. Devant l’ampleur de la crise, la constitution de stocks de sécurité est désormais vitale.
Il n’existe aujourd’hui aucun argument pour s’opposer à cette mesure.
  • Le mécanisme proposé s’inscrit dans une démarche constructive vis-à-vis des acteurs privés et s’inspire du dispositif mis en place dès 2009 en Finlande en introduisant une compensation financière pour les coûts qui pourraient être engendrés par la constitution de ces stocks.
  • Le dispositif ne s’oppose pas aux règles Européennes et un nombre croissant de pays européens a, ou envisage d’avoir recours aux stocks de sécurité pour lutter contre ces intolérables pénuries.
  • Les entreprises pharmaceutiques disposeront d’un délai suffisant pour pouvoir augmenter leur production et s’adapter aux niveaux de stocks requis en France, sans que cela n’impacte les ventes dans les autres pays de l’Union Européenne.
  • Ces stocks de sécurité seraient par nature « tournants », répondant en grande partie aux problématiques potentielles de durée de conservation. Par ailleurs une liste d’exceptions pourra être établie pour prendre en compte certaines spécificités : saisonnalité, gros volume, médicaments dérivés du plasma, volume des ventes, date de péremption trop courte.

 

Les autorités sanitaires, les associations et les personnes malades ne cessent d’alerter les parlementaires sur un nombre de pénuries de médicaments et de vaccins en exponentielle augmentation. Mesdames et Messieurs les Députés, il est temps d’agir !

Contacts : Yann MAZENS 06 23 12 87 71 ; Sophie BANCET – 06 18 13 66 95 – communication@france-assos-sante.org

 


[1] Amendement sénatorial, PLFSS, 1ère lecture
[2] Enquête exclusive BVA-France –Assos Santé, janvier 2019, Etude de la Ligue contre le cancer, septembre 2020, Etude de UFC Que Choisir, novembre 2020
[3] Rapport d’information sénatorial, septembre 2018 (page 30)

 

Source : TRANSVERSAL

Poursuivant la présentation des nouveaux guides publiés pas Sidaction, Transversal se penche aujourd’hui sur celui que l’association consacre au droit des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Rappelant que les droits humains sont avant tout « des droits universels et inaliénables reconnus à tout être humain sans discrimination, quel que soit le droit positif en vigueur », ce livret détaille les devoirs des états en termes de respect, de protection et de mise en œuvre des droits PVVIH. Mais pas seulement : Anaïs Saint-Gal, la rédactrice du guide, nous en dit plus. 

Transversal Mag : Pourquoi avoir publié ce guide ?

Anaïs Saint-Gal : Ce livret trouve son origine dans le cadre du programme d’appui Perspectives, financé par Sidaction. Ce programme proposait, en particulier, des formations consacrées au respect des droits humains. Ces dernières, en s’appuyant concrètement sur le droit international public, avaient pour objectif de renforcer les connaissances et les capacités des communautés pour leur permettre de revendiquer leurs propres droits. En ce sens, le programme Perspectives touchant à sa fin, l’idée fut de produire un outil synthétique présentant les obligations des Etats en matière de droits humains et les différentes actions à mener pour les faire respecter.

T. : Que trouve-t-on dans ce guide ?

A.S-G. : Ce que recouvre concrètement les « droits humains » reste souvent flou, ou trop théorique, pour les communautés et les acteurs de la société civile. En premier lieu, il s’agissait donc de faire le point sur les différentes composantes des droits à la santé et à la non-discrimination. En regard, le guide précise ce que les PVVIH peuvent demander à leurs Etats aussi bien au niveau législatif, politique, judiciaire que financier. Cependant, définir ces droits n’aurait que peu de sens si on n’indiquait pas comment les faire valoir. Ceci passe par l’information des individus, évidemment, mais aussi par des actions de plaidoyer ou des actions en justice. Le guide aborde ainsi les mécanismes d’action disponibles, en particulier les mécanismes dit « parajudiciaires ». Ces mécanismes passant au niveau national, régional ou international, par différents comité ou instituts de médiation constituent une alternative à l’action judiciaire : la dernière partie du guide y est entièrement consacrée, expliquant comment y participer.

T. : A quel public s’adresse ces recommandations ?

A.S-G. : Ce guide s’adresse à tout acteur de la société civile souhaitant s’engager pour le respect, la protection et la mise en œuvre des droits humains. Le guide leur propose une panoplie d’outils – non exhaustive – leur permettant de s’impliquer concrètement.

T. : Pourquoi est-il nécessaire de sensibiliser au sujet des droits humains ?

A.S-G. : Trop souvent, les droits humains dans leur ensemble pâtissent d’une image abstraite. Assimilés à des prescriptions morales, ils sont considérés comme théoriques. Or, la morale n’est pas le droit : les droits humains sont juridiquement et légalement imposables à tous. Ils constituent un outil technique, performatif, qui permet de lutter contre l’épidémie à VIH. Pourquoi ? Parce qu’en premier lieu, même si l’on constate que des progrès importants ont été accomplis dans la lutte contre l’épidémie, il reste encore certains verrous à faire sauter : le non-accès au soin et les discriminations en particulier. Ici, les droits humains sont particulièrement pertinents pour envisager de mettre fin un jour à l’épidémie.

Le guide Droits des personnes vivant avec le VIH, obligations des états : s’engager pour leur respect protection, mise en œuvre est, dès aujourd’hui, disponible au téléchargement