Source : SERVICE PUBLIC

Qui sont les personnes vulnérables ? Puis-je continuer à bénéficier du chômage partiel ou dois-je reprendre le travail ? Ai-je droit à des masques gratuits ? Les critères de vulnérabilité permettant d’identifier les salariés présentant un risque de développer une forme grave d’infection au virus de Covid-19 sont à nouveau ceux précisés dans le décret du 5 mai 2020.

Le Conseil d’État a suspendu les dispositions du décret du 29 août 2020 qui avait restreint ces critères permettant aux salariés de bénéficier du chômage partiel. Une décision a été rendue le 15 octobre 2020 par le juge des référés.

Les salariés les plus vulnérables peuvent être placés en activité partielle sur prescription médicale. Le dispositif de chômage partiel a pris fin le 31 août 2020 pour les salariés partageant le même domicile qu’une personne vulnérable.

Quels sont les critères de vulnérabilité ?

Jusqu’à une nouvelle décision du gouvernement, les anciennes dispositions s’appliquent à nouveau. Vous êtes donc considéré comme vulnérable si vous vous trouvez dans l’une des situations suivantes :

  • Être âgé de 65 ans et plus ;
  • Avoir des antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
  • Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications ;
  • Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale : broncho pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnées du sommeil, mucoviscidose notamment ;
  • Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée ;
  • Être atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;
  • Présenter une obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kgm2) ;
  • Être atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;
  • Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie ;
  • Être au troisième trimestre de la grossesse.
  • Être atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise :
    • médicamenteuse : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ;
    • infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
    • consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
    • liée à une hémopathie maligne en cours de traitement.

Dans le secteur privé

Votre employeur doit favoriser le télétravail. Si le télétravail est impossible :

  • soit des mesures de protection complémentaires doivent être prises pour travailler en présentiel : mise à disposition de masques chirurgicaux par l’entreprise, hygiène rigoureuse des mains, aménagement du poste de travail : bureau dédié ou limitation du risque (par exemple, installation d’un écran de protection) ;
  • soit vous êtes placé en chômage partiel. Vous devez alors remettre à votre employeur un certificat d’isolement établi par votre médecin.

  À savoir : Si vous vivez avec une personne considérée comme vulnérable, votre employeur doit vous favoriser le télétravail.

Dans la fonction publique d’État

Le télétravail doit être favorisé pour toutes les personnes vulnérables. Lorsque le télétravail est impossible, vous êtes placé en autorisation spéciale d’absence (ASA). Vous devez, pour cela, remettre à votre employeur un certificat d’isolement établi par votre médecin.

Si vous vivez avec une personne considérée comme vulnérable, et si le télétravail est impossible, votre employeur doit vous assurer une protection complémentaire, notamment :

  • mise à disposition d’un masque chirurgical à porter sur les lieux de travail et dans les transports en commun, lors des trajets domicile-travail et en déplacements professionnels ;
  • aménagement du poste de travail : bureau dédié ou limitation du risque (exemple : écran de protection de façon complémentaire au port du masque).

Puis-je obtenir des masques gratuitement ?

Les personnes vulnérables peuvent bénéficier de 10 masques par semaine en pharmacie, à la condition qu’ils soient prescrits par un médecin.

Source : TÊTU.COM

La PrEP pâtit de l’épidémie de coronavirus. La délivrance du traitement préventif contre le VIH est en diminution de 36% par rapport aux attentes. Le secteur associatif peine à mobiliser.

Les répercussions de la crise sanitaire sont innombrables. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, on constate une forte baisse de délivrances de PrEP : elles sont en baisse de 36% par rapport aux projections fixés selon un communiqué de l’APM. Et la lutte contre le VIH peine à sortir du confinement… La situation n’est pas encore alarmante, mais elle pourrait rapidement le devenir.

Fin mars toutes, 3.000 traitements étaient prescrits contre 5.500 avant le confinement. Après le confinement, soit entre le 11 mai et le 13 septembre, on constate d’une baisse de 19% des délivrances de PrEP par rapport à ce qui était attendu.

Cela représente un déficit de 27 435 délivrances de PrEP par rapport à ce qui était escompté. Du temps perdu dans la lutte contre le VIH. Car les nouveaux PrePeurs étaient, avant le confinement, en hausse de 32% par rapport à aux chiffres observés en 2019. Mais une chute de 47% par rapport à 2019 a été constatée pendant le confinement.

Baisse de l’activité des CeGIDD

Une partie de cette diminution s’explique par la reconduction automatique des ordonnances pendant le confinement. Mais on remarque également une forte baisse des demandes de prescriptions. Plusieurs raisons expliquent ces chiffres. Selon les assos, de nombreuses personnes ont repoussé leur passage à l’hôpital de peur d’être contaminé par le virus. D’autant que les prises de rendez-vous n’étaient pas considérées comme prioritaires. « Les infectiologues ont été particulièrement mobilisés sur le Covid-19. En parallèle, on a pu voir une baisse importante de l’activité des CeGIDD (les centres d’information, de diagnostic et de dépistages gratuits, ndlr) », indique Aurélien Beaucamp, président de Aides.

Le plus souvent, c’est lors de ces dépistages que les médecins peuvent informer sur la PrEP. Certes, depuis le déconfinement, l’activité a repris, mais les horaires d’ouverture restent bien souvent restreints. « C’est compliqué d’aller se faire dépister après le travail. Or, tester le plus grand nombre, ça fonctionne pour faire baisser les nouvelles contaminations« , insiste le président de l’association.

Une campagne de sensibilisation nécessaire

Actuellement, une expérimentation est en cours pour pouvoir se faire dépister gratuitement et sans ordonnance dans les laboratoires d’analyse. Mais une fois encore « les laboratoires sont entièrement mobilisés sur le coronavirus. C’est impensable de leur demander de tester à échelle massive pour le VIH ».

Un décret se fait également toujours attendre pour que les médecins de ville puissent prescrire la PrEP en première intention (aujourd’hui, ils ne peuvent que renouveler une ordonnance). Ce décret, actuellement examiné par le Conseil d’État, devrait être publié d’ici la fin de l’année, « sous réserve d’aléas dûs à la crise Covid« , souligne une source ministérielle.

Alors, pendant le confinement, Aides a multiplié les auto-test envoyés par courrier. Une solution qui ne permet malheureusement pas de toucher un public éloigné de la sensibilisation au VIH. Aides souhaite que le gouvernement mette en place une campagne grand public de sensibilisation. « Il ne faudrait pas qu’une épidémie en cache une autre. C’est aujourd’hui très compliqué de mobiliser sur un autre thème que le Covid. La santé publique ne peut pas reposer uniquement sur les associations. Il faut sensibiliser car on est bien en deçà de l’objectif de 40.000 personnes qui prennent la PrEP.« , insiste-t-il.

 

Source : TÊTU.COM

Ouvertement séropositif, l’ancien joueur du pays de Galles déplore encore et toujours la stigmatisation dont sont victimes les personnes atteintes du VIH – la sérophobie. Il lance ainsi une campagne de sensibilisation pour faire évoluer les mentalités.

L’an passé, Gareth Thomas a été contraint de dévoiler sa séropositivité. Aujourd’hui, il s’engage pour lutter contre l’ignorance autour du VIH. En partenariat avec la société pharmaceutique ViiV Healthcare, l’ex-rugbyman lance Tackle HIV, une campagne de sensibilisation visant à éduquer le grand public sur les questions relatives au virus. Il espère mettre un terme à toute forme de stigmatisation et autres préjugés dont il a lui-même été victime. Et la communauté gay doit se sentir visée par cette démarche.

« Un ami à moi a trouvé qu’une grande partie de la négativité venait de la communauté gay avec des gens qui l’évitaient et qui lui demandaient s’il était ‘clean’, confie Gareth Thomas à Attitude. Ce terme a une connotation tellement négative. Dans une communauté où les gens ont plus de chances d’avoir le VIH, ils devraient comprendre le pouvoir de ce type de langage dénigrant plus que quiconque. […] Si tu veux savoir si quelqu’un vit avec le VIH, demande-lui s’il vit avec le VIH. Ne lui demande pas s’il est ‘clean' ».

Indétectable = non transmissible

L’ancien athlète de 46 ans reconnaît avoir souffert du manque d’informations concernant le VIH. « La première chose qui m’est passée par la tête, c’était de savoir combien de temps il me restait à vivre et comment j’allais l’annoncer à mes parents, évoque-t-il. J’avais tout un apprentissage qui m’attendait et ça m’a pris du temps. Pendant un moment, durant mes visites à l’hôpital, je n’écoutais pas ce qu’on me disait car je ne voulais pas être à l’hôpital. Je ne voulais pas qu’on me voit à l’hôpital. Je voulais juste y rentrer et en sortir aussitôt. Pouvoir enfin écouter et m’éduquer était un processus long, très long ».

Avec davantage d’informations, l’ex-rugbyman espère que la notion d’indétectabilité rentrera dans la conscience collective. « Si tu es informé, tu réalises qu’une personne vivant avec le VIH et étant sous traitement n’a aucun risque de transmettre le virus », rappelle-t-il. Gareth Thomas tient également à préciser que faire partie d’un couple sérodivergent ne revient pas à faire une croix sur le sexe. « Mon mari est séronégatif et nous avons une vie sexuelle active, assure le sportif. Il y a tellement de preuves de ça et, pourtant, les gens choisissent encore de croire aux mythes d’il y a 20 ou 30 ans. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur le VIH et écoutez les actualités ». Pour en finir avec la sérophobie.

Source : KOMITID

« La PrEP est un incroyable progrès, comme on en connaît peu en santé publique, un progrès susceptible de changer l’histoire de l’épidémie. »

La PrEP, le traitement préventif contre le VIH, est disponible en France depuis début 2016.

Mais selon les deux journalistes Sébastien Magro et Charles Roncier, elle mériterait d’être mieux connue pour être encore plus utilisée. S’ils ont appelé leur passionnant podcast sur la PrEP « La Bascule », c’est parce que, grâce à ce nouvel outil de prévention, on devrait pouvoir faire reculer le VIH en France. En 2019, la tendance était déjà là. On est donc à ce moment de bascule dans une épidémie vieille déjà de 40 ans dans les pays occidentaux. La bascule, c’est aussi ce qui se passe chez les utilisateurs de la PrEP, comme le raconte Benjamin dans le premier épisode : « On peut baiser sans avoir peur de mourir. Même si avant j’avais pas peur de mourir, mais en fait si. »

Les épisodes seront émaillés d’informations pertinentes sur la PrEP et à ce niveau-là, on peut faire confiance aux créateurs puisque Charles Roncier est depuis plus de dix ans rédacteur en chef adjoint de VIH.org

Ils ont répondu aux questions de Komitid.

Komitid : Pourquoi avoir créé ce podcast sur la PrEP ?

Sébastien Magro et Charles Roncier : La PrEP est un incroyable progrès, comme on en connaît peu en santé publique, un progrès susceptible de changer l’histoire de l’épidémie. Pourtant elle reste mal connue, en particulier chez les hétéros d’ailleurs, et certain⋅e⋅s doutent de sa réalité et de son efficacité quand on leur en parle.

En entendant les discussions autour de nous et les polémiques sur la PrEP, on s’est dit qu’il y avait finalement très peu de supports journalistiques qui donnent la parole aux personnes qui prennent la PrEP, en leur laissant le temps de raconter leur cheminement personnel dans leurs pratiques de prévention.

En France, le public initial de la PrEP, ce sont les HSH comme on dit en santé publique, des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, quelle que soit la manière dont ils s’identifient. La plupart de nos témoignages proviennent donc des hommes gays et bis. Il y a encore peu de femmes sous PrEP, et c’est pour ça que leur témoignage est précieux. 

Enfin, on veut aussi apporter un éclairage scientifique auprès d’auditeurs et d’auditrices qui ne sont probablement pas des spécialistes de la prévention, à travers des chiffres, des dates clés et des ressources pour approfondir le sujet, et pourquoi pas, commencer la PrEP. 

Quels sujets allez-vous aborder ?

Déjà, le protocole lui-même est assez complexe pour les néophytes, donc on prend le temps de l’expliquer au fur et à mesure des témoignages. Nous souhaitons aborder l’aspect médical : les principales étapes au démarrage, les différents schémas, les effets indésirables éventuels, les infections sexuellement transmissibles, les réticences et les réactions des proches, etc. 

On aimerait bien que « La Bascule » soit aussi l’occasion d’aborder des enjeux plus politiques : l’articulation entre la santé sexuelle et les discriminations comme le racisme et la transphobie, vieillir en ayant une vie sexuelle active quand on est homo, accéder à la prévention quand on est éloigné⋅e⋅s des grandes centres urbains, etc. On veut montrer comment cette prévention, en promouvant la santé sexuelle, s’inscrivait dans la la continuité de la lutte contre le VIH/sida.

Y a-t-il eu des difficultés à recueillir des témoignages ?

Nous avons trouvé rapidement des personnes prêtes à témoigner, souvent parce que la PrEP était un véritable progrès pour elles. La PrEP est disponible en France depuis plus de quatre ans à présent, elle commence à être identifiée par les concerné⋅e⋅s, qui sont plutôt à l’aise pour en parler. Pour être honnêtes, nos deux premiers témoins sont des amis, mais nous ne nous sommes pas contentés de nos proches et essayons de proposer comme témoignages des situations variées. Toutefois, il semble plus difficile pour les femmes qui prennent la PrEP de témoigner, déjà parce qu’il y en a encore peu, et par peur de la stigmatisation. D’ailleurs, si des « prépeuses » ont envie de témoigner, qu’elles n’hésitent pas à nous contacter, sur Twitter ou sur Instagram !