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source : BBC

Des hommages sont rendus à la scientifique sud-africaine de renommée mondiale Gita Ramjee, décédée des complications liées au Covid-19.

« Elle a consacré de nombreuses années de sa vie à trouver des solutions de prévention du VIH pour les femmes », a déclaré son collègue et ami Gavin Churchyard à la BBC.

Le chef de l’UNAids, Winnie Byanyima, a déclaré que la mort du professeur Ramjee est une perte énorme en ce moment où le monde a le plus besoin d’elle.

L’Afrique du Sud compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH au monde.

Le pays a entamé un confinement de trois semaines dans le cadre des efforts visant à stopper la propagation du coronavirus.

« Le décès du professeur Ramjee est un coup dur pour l’ensemble du secteur sanitaire et de la lutte mondiale contre le VIH / sida », a déclaré dans un communiqué le vice-président sud-africain, David Mabuza,.

« Avec son décès, nous avons en effet perdu une championne de la lutte contre l’épidémie du VIH, ironiquement dans les mains de cette pandémie mondiale. En son honneur, nous devons tenir compte de l’appel à renverser la courbe en renforçant également nos réponses à cette pandémie et continuer la lutte pour atteindre zéro nouvelle infection au VIH. « 

source : Komitid

Comment accompagner les usagers de drogues en contexte sexuel, ce qu’on appelle communément la pratique du « chemsex » dans ce contexte de confinement ? Komitid fait le point.

Komitid continue son état des lieux de la communauté LGBT+ face au Covid-19. Après avoir interrogé les établissements, les associations et les travailleuses du sexe, aujourd’hui focus sur ceux qui accompagnent les usagers de drogues en contexte sexuel, ce qu’on appelle communément la pratique du « chemsex ».

La crainte du sevrage forcé

Pour Fred Bladou, en charge de la réduction des risques liés au chemsex chez Aides, le constat est multiple : « La disponibilité des produits est encore là. D’un côté ça me rassure car, pour l’instant, aucun chemsexeur ne va se retrouver face à un sevrage forcé auquel il n’adhère pas et qui ne soit pas une démarche personnelle et éclairée. Les sevrages forcés, c’est une horreur ! C’est créateur d’un climat encore plus anxiogène et de syndrome dépressionnaires. Ma crainte c’est que des consommateurs réguliers se retrouvent du jour au lendemain sans produit. »

Un week-end pas comme les autres

Selon lui, les consignes officielles n’ont pas été suffisamment claires. « L’État n’a pas été clair les premiers jours et n’a pas communiqué au sujet des risques de transmission du Covid-19 liés à la sexualité. Personne n’a dit : “ à partir d’aujourd’hui arrêtez les rapports sexuels avec des partenaires occasionnels parce que vous ne connaissez rien d’eux ”. Donc, le premier week-end (14/15 mars), les mecs ont continué à faire du chemsex. Puis, comme tout le monde, ils ont compris la gravité de la situation et sont rentrés en confinement. Le vendredi, pour la majorité des consommateurs, marque le début de l’activité chemsex. Ils se sont bien rendus compte à partir du vendredi d’après (le 20 mars) que leur week-end n’allait pas être comme les autres. C’est à ce moment-là que l’angoisse et le craving (état de manque) ont commencé à survenir. »

Un contexte traumatique majeur

D’après Fred Bladou, certains ont commencé à changer leurs pratiques. « Certains consommateurs se sont dit : “ Génial, j’en avais marre du chemsex et je voulais arrêter donc j’en profite ”. Sauf que ça génère une angoisse. On arrête pas une consommation de stimulants qui est très active du jour au lendemain. Il faut se faire accompagner. Pour certains il faudrait un traitement médical avec des anxiolytiques pour gérer le stress et craving. »

Au moment de notre entretien (jeudi 26 mars), Fred Bladou n’a pas encore été informé de cas grave mais il est inquiet pour les jours ou semaines à venir : « On est dans un contexte traumatique majeur. Personne n’a jamais été contraint à rester enfermé chez lui sans aller travailler et sans pouvoir avoir une vie sociale et sexuelle. Je peux aisément supposer que cette situation va provoquer des crises d’angoisses et des dépressions chez ceux qui pratiquent le chemsex. »

« La majeure partie des chemsexeurs se retrouvent dans leur vie professionnelle au chômage technique, sans activité régulatrice. »

Se fixer des cadres structurants dans la journée

La crainte, c’est aussi le fait que beaucoup de chemesexeurs se retrouve sans activité. « La majeure partie des chemsexeurs se retrouvent dans leur vie professionnelle au chômage technique, sans activité régulatrice. Un des éléments qui permet de maitriser la consommation de drogue c’est le fait d’avoir une activité sociale ou professionnelle. C’est un très bon réducteur de risque. Quand tu sais que tu dois aller bosser lundi matin, le dimanche tu t’arrêtes. Aujourd’hui les gens n’ont plus d’impératif pour se lever le matin. Nous, on leur conseille justement de continuer à mettre le réveil le matin, de se doucher, de faire une petite activité sportive, de manger à heure fixe, de faire le ménage etc. pour ne pas dérégler leur horloge biologique et se fixer des cadres structurants dans la journée. »

La peur de la sur consommation

Fred Bladou ne cache pas son inquiétude. « Entre le contexte anxiogène, l’inactivité et la disponibilité des produits, j’ai vraiment peur que certains ne maitrisent plus leur consommation. Un des gros facteurs de risques dans l’usage de drogue c’est justement le fait de consommer seul car, dans ce cas, personne ne voit si vous allez bien. Je pense à celui qui va acheter 1,5 litre de GBL sur internet et qui va en consommer beaucoup plus que d’habitude. S’il est seul, personne le ne verra faire un G-Hole (perte de connaissance pouvant aller jusqu’au coma/décès) ».

« On est en train de réinventer notre métier »

Depuis novembre 2016, le Spot Beaumarchais, un centre de santé sexuelle communautaire à Paris, organise tous les mardis soirs le « Chillout Chemsex »,un groupe de parole et d’auto support pour les hommes gays/bis qui pratiquent le chemsex.

Stephan Verhnes, responsable du Spot, raconte à Komitid comment le Spot a décidé d’adapter son activité au temps du confinement : « On s’est vite rendu compte qu’il allait falloir adapter notre offre d’accompagnement pour venir en soutien aux personnes. Au Spot, on a toujours travaillé de visu, en face à face. On est en train de réinventer notre métier pour basculer du réel au virtuel. C’est complètement nouveau pour nous et c’est vraiment intéressant. »

Une nouvelle forme de réunion se met donc en place. « On vient de lancer un groupe de parole virtuel sous forme de visioconférence où chacun peut participer de chez soi en se connectant à une plateforme sécurisée. Les personnes n’auront pas forcément besoin d’activer la visio et pourront utiliser un pseudo. L’idée est qu’elles se sentent le plus à l’aise possible. »

Stephan explique avoir identifié deux profils de « chemsexeurs » et a lancé deux groupes avec des problématiques différentes :

  • ceux qui avaient arrêté de consommer ou qui étaient en réflexion sur leur consommation avant le confinement (visioconférence tous les mardis et vendredis de 15h à 16h30).
  • ceux qui consommaient toujours des produits en contexte sexuel avant le confinement (visioconférence tous les mardis et vendredis de 17h à 18h30).

Discussions cryptées et respect de la confidentialité

Stephan explique l’organisation de ces discussions : « On va partir de notre file active d’usagers qui sont déjà venus au Spot mais on a également fait un post avec les liens de connexion sur un groupe Facebook privé Info Chemsex (by Aides). » Vous pouvez rejoindre ce groupe privé en cliquant ici ).

Stephan rappelle les règles : « La modération sera très stricte avec rappel du cadre et des valeurs du Spot (bienveillance, non jugement, respect de la parole, confidentialité, etc.) et interdiction formelle d’enregistrer les discussions qui seront cryptées. »

Une ligne d’écoute et de soutien Whatsapp

Pour ceux qui préfèrent rester plus discrets et échanger par écrit, l’association Aides a également mis en place une adresse mail dédiée (chemsex[at]aides.org), ainsi qu’un numéro Whatsapp (07 62 93 22 29) gérée par Stéphan et Vincent Leclercq, un autre militant de Aides très investi dans l’accompagnement chemsex.

Stéphan a un dernier message à faire passer : « Chez Aides on est dans l’écoute et le non jugement. On accompagne toutes les personnes qui nous contactent, y compris celles qui continuent de consommer des produits et d’avoir des rapports sexuels. On n’est pas là pour les juger mais pour réfléchir avec elles sur la meilleure stratégie à avoir pour réduire les risques ».

source : Komitid

La France, comme la plupart des pays riches, dispose aujourd’hui de tous les outils nécessaires pour mettre fin à l’épidémie de VIH.

Un accès facilité au dépistage, une mise sous traitement systématique des personnes diagnostiquées séropositives (TasP) afin de contrôler rapidement la charge virale et ainsi casser la chaine des transmissions. Et le déploiement de la PrEP, le traitement préventif pour les personnes séronégatives les plus exposées au VIH.

L’activité sexuelle diminue fortement

C’est dans ce contexte préventif que le Covid-19 vient bousculer la dynamique de la transmission. Confinement oblige, l’activité sexuelle, hors couple exclusif, diminue fortement. Or, on le sait, les transmissions du VIH sont principalement du fait de rapports sexuels avec des personnes qui ignorent leur séropositivité et qui, sans accès à un traitement, transmettent le virus à leurs partenaires sans le savoir. C’est ce qu’on appelle l’épidémie non diagnostiquée, estimée à 25 000 personnes en France, dont une importante proposition d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Quelles conséquences pourraient avoir le Covid-19 sur l’épidémie du VIH ? Est-ce que, mathématiquement, moins d’activité sexuelle équivaudrait à moins de transmission ? Quid de l’après confinement ?

« Les transmissions VIH seront limitées pendant la période de confinement »

Komitid a interrogé France Lert, Présidente de l’association Vers Paris sans sida, chercheuse réputée en santé publique et engagée depuis plus de 30 ans dans la lutte contre le VIH/sida : « Il est fort probable que les transmissions VIH seront limitées pendant la période de confinement. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Une bonne moitié des HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) ont un partenaire stable mais une autre partie est habituée à avoir des partenaires multiples avec qui ils ne partagent pas un habitat. Donc le nombre de rencontres sexuelles va forcément baisser ».

Cependant France Lert est inquiète pour la période post confinement : « Comme après toutes les crises avec une dimension humaine dramatique il va y avoir un désir de vie, un désir de sexe, un désir de fête. Toutes les préventions ne seront certainement pas au rendez-vous pour des raisons psychologiques et sociologiques. »

Selon France Lert, la lutte contre le VIH risque de reculer dans les préoccupations et dans les financements. « Ce que je redoute particulièrement dans les mois à venir, confie-t-elle, c’est le manque de moyens humains et financier alloués à la lutte contre le VIH. Le coronavirus est un virus infectieux qui mobilise déjà les infectiologues et la recherche en biologie et maladie infectieuse. De fait, cela déplace l’intérêt pour le VIH vers un nouveau virus dont on ne sait pas grand-chose à ce jour. On ignore si cette pandémie va durer dans le temps ou si elle sera récurrente. »

« Des chercheurs ont déjà commencé à demander s’ils pouvaient basculer une partie des fonds destinés au VIH sur le Covid-19. »

France Lert pense qu’il faut dès à présent anticiper ce manque de moyens : « Nous devons inventer les moyens de maintenir le dispositif de santé sexuelle car les IST (infections sexuellement transmissibles) sont une porte d’entrée pour le VIH. La lutte contre le VIH va reculer dans les préoccupations et dans les financements. Des chercheurs ont déjà commencé à demander s’ils pouvaient basculer une partie des fonds destinés au VIH sur le Covid-19. C’est inévitable et face à ça il ne faut pas être dans une réaction négative, il va falloir avancer et innover ».

Pour les associations, il n’est pas question de baisser la garde durant cette période de confinement. Les premières actions arrivent déjà. Ainsi le 30 mars, le COREVIH Paca-Est a annoncé un service gratuit d’envoi d’auto-tests VIH à domicile.

Pour France Lert, c’est ce genre d’initiative qu’il va falloir développer pour maintenir la fameuse et efficace stratégie du « test and treat » : dépister les personnes les plus exposées au VIH et les mettre rapidement sous traitement (TasP pour les séropositifs et PrEP pour les séronégatifs).

« À Paris sans sida, explique-t-elle, nous réfléchissons à des solutions modernes et innovantes. Pousser la télémédecine, les auto-prélèvements à domicile, les dépistages IST sans ordonnance, sur le modèle “ au labo sans ordo ” actuellement en phase test dans les départements de Paris et des Alpes-Maritimes. »

Mais rien ne se fera sans les personnes concernées : « Il faut motiver les communautés les plus exposées au VIH et principalement les HSH et les femmes nées à l’étranger, pour qu’elles continuent à s’approprier la PrEP, le préservatif et le dépistage répété. Et avoir en face un système de santé qui soit efficace. On va avoir un très gros enjeu pour maintenir cette offre en santé sexuelle avec moins de moyens pour obtenir les mêmes résultats. Sans cela on risque de repartir en arrière. »

source : Legeneraliste.fr

Alors que depuis plusieurs jours, certains généralistes s’inquiètent de voir leurs cabinets désertés et appellent leurs patients à ne pas couper les ponts, la HAS encourage à aller au-devant des malades chroniques les plus vulnérables.

Saisie sur la question de la continuité des soins en période de Covid-19, l’institution vient de publier plusieurs fiches sur ce thème. Baptisées « réponses rapides », ces préconisations ont été conçues pour « apporter en urgence une réponse concrète, claire et scientifiquement étayée aux questions actuelles des professionnels de santé, des patients et de l’État ». Construites en collaboration avec les professionnels de santé et les associations de malades, « ces réponses rapides sont provisoires : elles seront actualisées dès que nécessaire et ne sont valables que durant l’épidémie de COVID-19 », précise la HAS.

L’une d’entre elles s’est penchée plus spécifiquement sur le suivi, pendant la période de confinement, des personnes non symptomatiques du COVID-19, atteintes de maladies chroniques somatiques.

Patients en ALD, personnes âgées à domicile, sujets polypathologiques, personnes atteintes de troubles psychopathologiques, ou encore patients ne suivant pas régulièrement leurs traitements : le document appelle à « repérer, contacter et renforcer la surveillance pour toutes les personnes dont la situation est plus à risque ». Ce repérage « se fait au sein de la patientèle, du cabinet médical, de la maison de santé ou même du territoire. Il peut être facilité par un travail en coordination avec les acteurs des collectivités territoriales (CCAS et mairies notamment) ».

Continuité du suivi

La HAS invite à rappeler aux patients « la nécessité de poursuivre la prise en charge de leur maladie », en soulignant notamment l’importance de ne pas interrompre un traitement de fond sans avis médical et d’assister aux consultations médicales nécessaires (en privilégiant la téléconsultation lorsque cela est possible) et le suivi paramédical le cas échéant.

La nécessité d’un renforcement du suivi, médical, infirmier ou par un autre professionnel (masseur-kinésithérapeute, psychologue, etc.) doit être évaluée.

Les patients doivent aussi être avertis du « risque plus élevé de forme grave du Covid-19 en cas de maladie chronique » et informés de la nécessité « d’alerter son médecin traitant en cas de symptômes inhabituels ».

La HAS appelle également à « s’assurer que le patient dispose des moyens de protections vis-à-vis du virus, de moyens de communication suffisants, des coordonnées des contacts médicaux et paramédicaux, des médicaments nécessaires » et à « encourager le maintien d’une bonne hygiène de vie et d’une activité physique a minima ».

Quatre autres « réponses rapides » portant sur la grossesse et le suivi post-natal des femmes et de leurs enfants ; la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement et la téléconsultation et le télésoin sont également disponibles sur le site de la HAS.