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source : tetu

Commercialisé par ViiV Healthcare, Dovato peut désormais être prescrit aux patients porteurs du VIH qui démarrent un traitement, avec un seul comprimé par jour.

C’est une étape importante vers la simplification des traitements contre le VIH. Le site Internet du magazine Décision & Stratégie Santé relève, dans un article publié jeudi 26 mars, la mise sur le marché français d’un nouveau médicament, Dovato. Commercialisé par la société pharmaceutique ViiV Healthcare, il associe deux inhibiteurs, le dolutégravir et la lamivudine.

D’après Philippe Hème, fondateur du blog Vi(h)vant, il s’agirait de la « première bithérapie autorisée en France ». Cependant, la première bithérapie existait déjà sous le nom de Juluca, qui associe dolutégravir et rilpivirine. Comme le précise un arrêté du ministère de la Santé et des Solidarités daté du 11 mars, ce médicament est réservé aux patients atteints du VIH âgés de plus de 12 ans, « naïfs de traitement », c’est-à-dire qui débutent un traitement, ou « pré-traités ».

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« Avec l’autorisation de mise sur le marché de Dovato, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) peuvent, pour la première fois, démarrer leur traitement par une bithérapie en un seul comprimé à prendre une fois par jour et savent que son efficacité ne sera pas inférieure à celle d’une trithérapie malgré la diminution du nombre d’antirétroviraux », avait déclaré en juillet 2019, au moment de l’autorisation de mise sur le marché par la Commission européenne, la PDG de ViiV Healthcare, Deborah Waterhouse.

La prise de Dovato se limite à un comprimé par jour, et il est remboursable à 100 % par la Sécurité sociale. Cependant, Philippe Hème remarque avec amertume, photo à l’appui, que depuis qu’il s’est renseigné sur ce nouveau médicament, ses pages web sont « inondées de publicités pour Dovato »…

 

 

source : Le Parisien

Prix Nobel de médecine en 2008, l’éminente virologue préside le nouveau comité scientifique qu’Emmanuel Macron a mis en place pour lutter contre le Covid-19.

Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel 2008 et présidente du Sidaction, se réjouit de pouvoir à nouveau mettre son expérience au service « des autres ». LP/Aurélie Ladet

Le 27 mars 2020 à 17h34

Elle jugeait déjà qu’elle vivait une retraite « hyperactive ». A 72 ans, Françoise Barré-Sinoussi n’a toutefois pas hésité quand Emmanuel Macron lui a proposé de prendre la présidence du tout nouveau Comité analyse recherche et expertise (Care). Une nouvelle instance qui réunit, depuis le 24 mars, 12 chercheurs et médecins pour conseiller le gouvernement sur les traitements et les tests contre le coronavirus.

Voilà donc cette virologue à l’Institut Pasteur engagée dans une mission comme elle en a mené tant dans sa vie. Elle qui a eu le Prix Nobel de médecine en 2008 avec le professeur Luc Montagnier pour la découverte du virus du sida en 1983, et qui préside l’association Sidaction depuis 2017. « Elle a toujours donné sans compter à la science », soulignait Élisabeth Menu, directrice de recherche à l’Inserm, qui a longtemps travaillé avec elle.

Celle que les jeunes chercheurs de son équipe à l’Institut Pasteur surnommaient, affectueusement, « mamie Nobel », repart donc au combat, comme elle l’a fait durant des années dans sa lutte contre le VIH. « La santé est la priorité numéro un, aime-t-elle à dire. Parce que sans la santé, il n’y a pas de vie. »

« À mon âge, l’expérience peut servir aux autres »

Surtout, elle se réjouit de pouvoir, malgré sa retraite, se montrer de nouveau utile à son pays. En 2015, elle confiait au magazine d’information sur le sida Transversal avoir refusé les propositions des États-Unis ou d’Australie à poursuivre son activité. Elle affirmait préférer rester en France « parce que même si j’ai ce côté recherche sans frontières, je reste attachée à mon pays, j’y ai ma vie, des amis, des relations… Je n’ai pas envie de me couper de tout ce qui m’entoure dans la dernière période de ma vie. Quand on arrive à un certain âge, comme moi, notre expérience peut servir aux autres. Il faut donc leur en faire bénéficier. »

Une belle trajectoire pour celle qui, née à Paris (XIXe), a développé sa passion pour les sciences en observant les animaux et les insectes pendant de longues journées de vacances en Auvergne. « Je pense que c’est à partir de ces observations de la nature que cette passion pour le vivant est née », racontait-elle lors d’entretiens sur France Culture.

Confrontée au défi du Covid-19, Françoise Barré-Sinoussi ne cache pas son inquiétude « face à cette épidémie qui me rappelle en bien des points beaucoup de choses douloureuses des débuts de l’épidémie de VIH sida », comme elle l’indiquait au Monde, le 24 mars. Dans cette interview, elle s’en prend directement aux « dérives » qu’elle a constatées sur le sujet.

« Ne pas donner de faux espoirs »

À commencer par l’emballement autour des travaux de l’infectiologue Didier Raoult et de son traitement à l’hydroxychloroquine. « Ne donnons pas de faux espoirs », lance-t-elle en pointant « un traitement dont l’efficacité n’a pas été prouvée de façon rigoureuse ». Avant d’ajouter, forte de son expérience face au VIH : « Faisons très attention aux effets d’annonce ».

Une chose est certaine, Françoise Barré-Sinoussi mettra tout en œuvre pour obtenir des avancées dans sa mission. Face à la difficulté pour un chercheur de réussir sa carrière, elle indiquait, en 2018, également sur France Culture : « Le parcours du combattant, je suis prête à le refaire. Le jeu en vaut la chandelle. Quoi de plus satisfaisant en fin de carrière de voir qu’on a contribué quelque part à améliorer la vie de personnes qui, en plus, nous en sont reconnaissantes ? »