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Source : Actions-Traitements.org

Coordinateur.rice

Actions Traitements est une association de patients (loi 1901), agréée par le Ministère de la Santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH/et ou une hépatite et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, un programme d’Education Thérapeutique (ETP) et différents outils d’information.

Missions coordination :

  • Coordonne la vie associative : les bureaux, les conseils d’administration et l’Assemblée Générale et rédige les compte-rendus et procès-verbaux,
  • Apporte une aide méthodologique à l’équipe sur la gestion de projet (notamment par la rédaction de fiche projet, la participation à l’évaluation),
  • Coordonne le travail de l’équipe et des intervenants extérieurs, organise les réunions d’équipe,
  • Est garant du respect des échéances et de la bonne marche de l’activité de l’association,
  • Assure les relations avec les bénévoles, les partenaires associatifs, etc.

Missions financements :

  • Organise une veille des sources de financements potentielles,
  • Rencontre les financeurs privés et publics,
  • Participe à la rédaction des demandes de subventions, les appels à projets ainsi que les comptes-rendus d’activité et financiers.
  • Gère les dons et adhésions des particuliers

Missions budgétaires / comptables / RH :

  • Effectue le suivi comptable et budgétaire le lien avec le gestionnaire externe
  • Participe au recrutement, assure la communication avec le gestionnaire de paie, veille au respect des obligations contractuelles,
  • Gère les contrats et la bonne marche administrative de l’association.

 

Profil :

  • Vous avez une formation de niveau Bac + 3 à 5,
  • Vous avez de préférence exercé des fonctions similaires dans une petite association. Débutants acceptés,
  • Vous êtes familier avec les obligations de reporting des bailleurs de fonds,
  • Vous avez une approche opérationnelle de votre activité,
  • Vous êtes reconnu(e) pour votre rigueur et votre sens de l’organisation ainsi que votre autonomie,
  • Votre expression (écrite et orale) est irréprochable et vous maitrisez le pack Office
  • Disponible, vous savez faire preuve de flexibilité et savez travailler dans de petites structures
  • Une bonne connaissance des enjeux liés au VIH/sida et/ou des associations de patients est fortement appréciée

Les candidatures des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale sont les bienvenues.

Contrat : CDI à temps plein, 1,66 j de RTT/mois

Début de contrat : A discuter en fonction de l’évolution de la situation.

Salaire et avantages : 29k€ à 32k€ brut/an en fonction de l’expérience, tickets restaurant 8,90€ (pris en charge à 60 %), transports (pris en charge à 50 %), mutuelle (prise en charge à 75 %).

Lieu : siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème.

Documents à envoyer : CV + LM à l’attention de Mélanie Jaudon à l’adresse suivante : mjaudon@actions-traitements.org

 

Source : Actions-Traitements.org

Nous recrutons trois stagiaires dans trois domaines d’activité différents !

ACTIONS TRAITEMENTS est une association de loi 1901, agréée par le Ministère de la Santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose des outils d’information (brochures, dépliants, affiches, site Internet), une permanence téléphonique, des ateliers d’information mensuels, un colloque annuel, un programme d’Education Thérapeutique (ETP) et est présente sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, Youtube).

Les détails administratifs, valables pour les trois stages proposés, sont précisés en bas de page après les trois annonces.

1. Stagiaire assistant.e communication et événementiel

Le/la stagiaire participe à la mise en place de différents projets dans le domaine de l’édition, du numérique, de la communication et de l’événementiel. Il ou elle fait partie intégrante de l’équipe et travaille en lien avec les deux chargé.e.s de mission.

Les missions principales sont les suivantes :

  • Déploiement de la stratégie de communication, essentiellement digitale, avec le responsable du projet : gestion des contenus et mise à jour des actualités sur notre site internet et nos réseaux sociaux.
  • Evénementiel : soutien de le ou la responsable du projet pour l’organisation et la logistique des ateliers mensuels, la participation aux congrès et salons professionnels.
  • Participation à la réalisation des outils de communication interne : newsletter et campagnes d’information  emailing.
  • Refonte éditoriale du site internet de l’association : mise en ligne des nouveaux contenus, relecture et vérification, optimisation du référencement.
  • Appui à la diffusion de nos outils : gestion des commandes, gestion de la base de données, suivi statistique et optimisation de la diffusion

Il ou elle participe activement à la vie de l’association, comme les réunions d’équipe hebdomadaires ou les événements externes. 

Profil :

  • De formation supérieure en Licence ou Master : communication, sciences humaines, journalisme, E.S.S. ou tout autre domaine connexe.
  • Intérêt pour les enjeux liés à la santé (lutte contre le VIH/sida) et l’accompagnement des personnes.
  • Utilisation avancée des réseaux sociaux
  • Connaissance des outils informatiques : Suite office (Word, PowerPoint, Excel) ; CMS (WordPress) est un plus.
  • Bonnes capacités rédactionnelles et esprit de synthèse.
  • Vous êtes rigoureux.se, organisé.e, débrouillard.e et avez de bonnes capacités d’adaptation, notamment dans une très petite structure.

 

2. Stagiaire assistant.e prospection, diffusion et base de données

Objectifs et missions : En relation avec l’équipe salariée, le/la stagiaire participe à la mise en œuvre des projets de l’association, en particulier sur le volet diffusion et gestion de base de données.

Missions principales :

Extension de l’annuaire géolocalisé des professionnels de santé séro-friendly :

  • Rechercher des Bases De Données existantes de professionnels de santé « VIH friendly » : prospection numérique et téléphonique
  • Consulter des partenaires associatifs et institutionnels pour enrichir la base
  • Croiser toutes ces données avec notre base et la mettre à jour
  • Prioriser par spécialités et dans certaines régions en particulier.

Base de Données Actions Traitements :

  • Nettoyer, harmoniser et mettre à jour les coordonnées des contacts
  • Créer un modèle qui facilite le suivi de la promotion de nos ateliers

Diffusion et promotion des programmes d’accompagnement de l’association :

  • Rechercher, identifier et cartographier les associations de lutte contre le VIH en Île-de-France, quelles que soient leurs activités : information, soutien, accompagnement, prévention.
  • Participer à la réalisation d’un document de présentation de nos programmes d’accompagnement.
  • Diffuser le document réalisé à l’ensemble des partenaires franciliens : associations, centres de santé, services hospitaliers, institutions.

Par ailleurs, le/la stagiaire participe activement à la vie de l’association : réunions d’équipe, tâches administratives, logistiques, etc.

Profil : formations & expériences : Bac +2 minimum, licence ou master en communication, école de commerce, dans l’E.S.S. ou tout domaine connexe.

Ayant un intérêt pour les enjeux liés à la santé (dans la lutte contre le VIH/sida) et à l’accompagnement des personnes concernées et/ou une expérience associative.

Vous êtes rigoureux-se, organisé-e, débrouillard-e, avec de bonnes capacités d’adaptation notamment dans une très petite structure. Très bonne expression écrite et orale.

Compétences : maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point), la connaissance de Filemaker Pro ou tout autre logiciel de bases de données fortement est appréciée

3. Stagiaire assistant.e gestion d’association (administration et mécénat)

Mission : En relation avec le coordinateur, le/la stagiaire participe à l’organisation de la vie associative et à sa bonne gestion.

  1. – Participe aux opérations administratives et de gestion au quotidien
  2. – Prend en charge la mise à jour des tableaux de reporting
  3. – Participe à la constitution de dossiers de subventions
  4. – Organise les réunions d’instance (CA et AG) et en rédige les comptes-rendus (CA, AG, réunions d’équipe hebdomadaires)
  5. – Réalise des présentations à destination des partenaires
  6. – Réalise des recherches documentaires

Profil : Formations & expériences : Formation supérieure en Licence, Master (1 ou 2) de management des associations ou autre domaine connexe. Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point)

Qualités : Rigoureux(se), organisé(e), polyvalent(e), dynamique. Goût pour les chiffres, bon niveau rédactionnel. Expérience associative et/ou intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida appréciés.

INFORMATIONS ADMINISTRATIVES concernant les trois propositions de stage

Contrat  : Convention de stage obligatoire

Durée : stages de 3 à 4 mois, à temps plein de préférence, à compter du mois d’avril / mai selon l’évolution du contexte actuel.

Rémunération : Indemnités de 577,50 €/mois net + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 50 %), transports (pris en charge à 50 % sur justificatif)

Disponibilité : Avril ou mai 2020 (selon l’évolution du contexte actuel)

Lieu : Siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème.

Documents à envoyer : CV et lettre de motivation, par mail uniquement, à l’attention de Cédric DANIEL  cdaniel@actions-traitements.org

 

Source : Seronet.info

Une plateforme Sida info service en Guyane

Selon l’Observatoire régional de la santé (ORS) de Guyane, le taux de VIH est de 74 cas pour 100 000 habitants-es en Guyane, contre 5 pour 100 000 dans l’Hexagone. Il est aussi de 34 cas pour 100 000 habitants-es en Guadeloupe, et de 21 en Martinique. La Guyane compte aussi le plus fort taux de découvertes de séropositivité : 896 cas pour un million d’habitants-es en 2018. Ces données confirment que la Guyane est le département français le plus touché par le VIH. C’est ce département qui va accueillir, dès le second semestre 2020, une plateforme Sida Info service. Celle-ci permettra d’élargir les horaires d’écoute pour l’ensemble des Outre-mer, sept jours sur sept, de 8 heures à 23 heures (heure de Guyane). C’est ce qu’ont annoncé (25 janvier) Sida Info Service et la ministre des Outre-mer Annick Girardin. La mise en place de cette plateforme en Guyane, vise à améliorer la prévention du VIH dans les territoires ultramarins particulièrement touchés par la maladie.

Cette plateforme Sida info service va voir le jour au second semestre 2020.

« À l’heure où l’État renforce les politiques publiques de prévention contre le VIH, la création de cette plateforme est indispensable », a déclaré Annick Girardin, lors de la signature d’une convention à Paris, soulignant que « les taux de séropositivité en outre-mer sont alarmants : la Guyane est encore le département où le taux est le plus élevé de France, il continue de grimper en Guadeloupe ». La ministre avait promis, le 1er décembre dernier, lors de la journée internationale de lutte contre le VIH, de signer cette convention, d’un montant de 150 000 euros sur trois ans, « pour adapter les outils de Sida Info Service aux réalités ultramarines ». Comme le rappelle un récent Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France, le VIH reste l’une des principales causes de mortalité prématurée en Guyane. La part des infections diagnostiquées à un stade très avancé reste stable, malgré les efforts de dépistage. Autres problématiques constatées sur ce territoire : un nombre « significatif » de perdus-es de vue.

Source : Infirmiers.com

Droit de réponse suite à la publication de l’article « J’ai fait un AES et c’est une véritable angoisse pour moi le VIH! » ! paru en septembre dernier sur infirmiers.com Julien, infirmier, militant associatif, et Philippe, personne vivant avec le VIH, nous livrent leurs points de vue respectifs souhaitant de concert « mettre un terme à la sérophobie » qui sévit « par pure ignorance ».

Pour Julien : « si nous restons dans la peur, les patients aussi y resteront et c’est peut- être le plus grave »

Il y a quelques temps, j’ai eu la triste surprise de lire cet article qui partait de l’interrogation d’une étudiante victime d’un AES avec une personne séropositive au VIH. J’ai découvert alors un article qui mélangeait information factuelle sur la prise en charge d’un accident d’exposition au sang, propos de forum (plus proches de la spéculation que d’une affirmation fondée sur des faits scientifiques), et jugement de valeur (emploi par une professionnelle de santé du mot cochonnerie).

Je suis infirmier, je suis militant associatif sur les questions de prévention en santé sexuelle. J’ai été membre du COREVIH Arc-Alpin et je travaille sur plusieurs projets concernant le VIH. Quand je lis ce genre de propos, je m’interroge non pas sur la peur des soignants, car avoir peur est légitime (surtout quand on ne connaît pas l’objet de la peur en question), mais sur la capacité que nous avons à nous former sur une question aussi capitale que celle du VIH, surtout en 2020. Quand je lis les commentaires présents dans l’article, j’ai non seulement l’impression d’être dans une salle de pause à la fin des années 1980 dans un service d’infectiologie, mais j’appréhende notre capacité à prendre en charge correctement des personnes vivant avec le VIH tant les représentations sur ce sujet sont fortes. Qu’on laisse une personne du forum s’exprimer dans l’article pour parler du VIH est une bonne chose, mais qu’elle commence sa phrase par « j’avais vu dans des docs santé » ne suffit pas à étayer un propos et n’est pas digne des enjeux de la profession.

Que les choses soient claires : je ne remets en aucun cas en question la procédure d’AES qui est et doit rester systématique. C’est une mesure de protection des soignants et, quelle que soit la nature de l’accident ou le statut sérologique probable, supposé ou réel du patient, elle doit rester la règle. Je parlerai ici de ce qui ne devrait plus être une méconnaissance ou une zone d’ombre pour les soignants concernant le VIH.

Par ce droit de réponse je ne prétends pas rétablir une vérité générale et inaliénable mais partager des faits fondés sur des preuves scientifiques, et la réalité de ce qu’est être une personne vivant avec le VIH aujourd’hui en France.

La première information, et la plus importante de toute à mon sens, est qu’une personne séropositive au VIH sous traitement ne peut pas transmettre le virus. Pour être précis, le VIH ne peut pas être transmis tant que la charge virale reste au-dessous de 200 copies/ml de sang (c’est-à-dire jusqu’à un seuil quatre fois supérieur à celui utilisé en France pour définir une charge virale dite indétectable). En dessous de 200 copies/ml de sang, le VIH est intransmissible, même en cas d’AES.

On peut citer en exemple l’essai Partner2, une étude composée d’une cohorte de 783 couples séro-différents (ce qui signifie qu’une des personnes était séropositive au VIH, l’autre séronégative) publié en mai 2019 dans The Lancet. Cette étude montre que sur 75 000 rapports sexuels non protégés, il n’ y a eu aucune contamination entre les personnes vivant avec le VIH sous traitement et leur partenaire. La personne qui vit avec le VIH protège donc les autres personnes grâce à son traitement, c’est ce que l’on appelle le TASP en santé publique, c’est à dire le Treatment As Prevention.

En France, 97% des personnes qui bénéficient d’un traitement antirétroviral sont dans ce cas de figure : elle ne peuvent plus transmettre le virus. Les 3% qui restent, ce sont les personnes qui viennent de découvrir leur séropositivité et qui commencent le traitement (chaque année dans notre pays ce sont entre 6000 et 6500 personnes qui découvrent leur séropositivité). Une fois le traitement mis en place, ce n’est qu’une question de semaines avant que leur charge virale ne soit assez basse pour leur permettre de ne plus transmettre le virus. Les traitements sont de plus en plus efficaces, de plus en plus souples à mettre en place et de moins en moins contraignants.  Aujourd’hui les échecs thérapeutiques sont rares, et les innovations nombreuses : allègement des traitements sans effets secondaires quotidiens, nouveau schéma de prise qui permettent de prendre les comprimés seulement 4 jours sur 7 et dans un futur proche, très proche, il sera proposé de prendre son traitement par injection retard, se libérant ainsi d’une prise quotidienne.

Vivre avec le VIH aujourd’hui en France, c’est vivre une vie comme n’importe qui, comme vous, comme moi. L’un des enjeux majeurs est la discrimination et la stigmatisation envers ces personnes du simple fait de leur statut sérologique. On appelle ça la sérophobie. Ces personnes le vivent au sein de leurs rencontres affectives, amicales, professionnelles, administratives, mais aussi dans le milieu de la santé, où elles se retrouvent parfois confrontées à des soignant(e) qui ne les prennent pas en soin de la même manière que d’autres patients.

Il est inadmissible de laisser des soignants sans connaissances claires et précises sur le VIH, car ce manque d’information entretiendra la stigmatisation des personnes concernées. Si nous restons dans la peur, les patient(e)s aussi y resteront et c’est peut être le plus grave. Plus la peur restera dans les esprits, plus l’appréhension au dépistage sera forte. Il faut définitivement dire stop, en tant que professionnel, aux informations imprécises ou fausses, aux discours moralisateurs qui risquent à tout moment d’être diffusés dans les écoles, les collèges, les lycées lors de séquences de prévention dont beaucoup d’infirmier(e)s et d’étudiant(e)s s’occupent. Il est urgent de désamorcer les idées reçues et de regarder vers l’avenir. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons nous réjouir, en tant que soignant et personne concernée du fait que, collectivement, nous sommes en capacité de réussir à construire un monde sans SIDA.

Si vivre avec le VIH est aujourd’hui un défi en passe d’être relevé, si un monde sans SIDA se profile d’ici quelques décennies, il reste que le vivre ensemble avec le VIH reste un défi de taille, et le soigner ensemble avec le VIH encore plus.

Pour Philippe, « la plupart du temps, la sérophobie s’exprime par pure ignorance »

De mon point de vue de personne vivant avec le VIH (depuis 11 ans), la peur du VIH exprimée par des soignants est incompréhensible et choquante. Parce qu’elle traduit en réalité une peur déraisonnée des personnes séropositives. Par définition, de celles qui sont diagnostiquées : ces patients pour lesquels on met (encore !) une pastille rouge ou un gros « + » sur le dossier…

C’est bien de cette peur dont parlent les commentaires dans cet article publié sur Infirmiers.com. Pas de celle du VIH.

Si un soignant a peur du VIH, il peut donc être pleinement rassuré face à un patient séropositif sous traitement : le TasP (Treatment as Prevention) est bien la protection la plus efficace, à ce jour, pour éviter toute transmission du VIH. S’il est tout de même angoissé, il peut tout simplement demander à son patient de le renseigner sur sa charge virale. La personne séropositive sera heureuse de lui répondre et de le rassurer. L’intransmissibilité du VIH est une réalité dont toutes les personnes qui vivent avec le VIH peuvent être fières : les séropositifs protègent les séronégatifs avec leur traitement. C’est bien grâce au TasP (et donc aux personnes séropositives diagnostiquées) que l’on peut raisonnablement envisager la fin de la pandémie dans quelques années. Un sujet dont on peut parler avec le sourire, détendu, apaisé.

Si un soignant a peur du VIH c’est, au contraire, avec tous les autres patients a priori séronégatifs qu’il devrait être attentif. On estime en effet qu’il y a encore en France environ 20 000 personnes séropositives sans le savoir, faute de dépistage. Précisément celles pour lesquelles il n’y a aucune pastille rouge sur le dossier. Par définition, ces personnes non diagnostiquées ne sont pas sous traitement. Elles peuvent donc transmettre le VIH, d’autant que leur charge virale peut être très élevée. Curieusement, je n’ai jamais entendu aucun soignant tenir ce raisonnement. C’est pourtant son seul risque réel de contracter le VIH aujourd’hui.

Dans les commentaires lus sur cet article, ce n’est pas la peur du VIH qui s’exprime, mais bien la peur des personnes séropositives diagnostiquées, celles-là même qui les protègent. Une peur totalement déraisonnée, sans aucun fondement scientifique et médical. En réalité, c’est une phobie. Elle porte un nom : la sérophobie, c’est-à-dire la peur, le rejet, la stigmatisation des personnes séropositives, sans aucune justification. La plupart du temps, la sérophobie s’exprime par pure ignorance.

Les personnes séropositives sont habituées à ces discriminations. Elles les vivent quotidiennement. Mais quand la sérophobie vient des soignants, elle n’est pas acceptable : les professionnels de santé ont la possibilité, et le devoir (professionnel), de se former, à tout le moins de s’informer. S’il y a bien un endroit où la sérophobie n’a pas sa place, c’est dans le milieu médical et soignant. Un patient séropositif devrait s’y sentir protégé et bien traité, dans tous les sens du terme. Il ne devrait pas craindre d’y être agressé par des mots, des gestes, des comportements, qui ne peuvent s’expliquer que par une phobie. Quand on est soignant, on est bien placé pour savoir que le VIH est un virus comme les autres. Dans le cas d’un AES, ce n’est certainement pas celui qu’un soignant a le plus de risque de contracter.

Peut-être qu’il est temps que chacun se questionne sur ses représentations du VIH, de la vie avec le VIH, et des personnes vivant avec le VIH. S’informer sur leurs réalités d’aujourd’hui est certainement le meilleur moyen de combattre cette peur mal identifiée. Quand on fait l’effort d’actualiser ses connaissances sur le VIH, on ne peut plus en avoir peur. Et tout le monde respire mieux.

Je peux témoigner de la réalité de la vie avec le VIH. Être séropositif, en France en 2020, c’est vivre comme tout le monde, en bonne santé, et avec la même espérance de vie que les personnes séronégatives, et en les protégeant de toute transmission du VIH. Grâce à un traitement très efficace, sans effet secondaire et très peu contraignant : un seul petit comprimé par jour. C’est pouvoir avoir des enfants (et des petits-enfants) sans aucun risque de leur transmettre le VIH. En Nouvelle-Zélande, un homme séropositif peut désormais donner son sperme. C’est peut-être un jour sauver une vie, par un don de rein, par exemple, comme cela se pratique déjà dans certains pays, comme aux Etats-Unis. C’est certainement aimer et être aimé, être heureux et rendre heureux, et refuser de se cacher, de baisser la tête, ou d’avoir honte. On ne l’a pas bien cherché. On n’a évidemment rien fait de mal ! Et on ne va pas passer le restant de notre vie à être réduit à un virus totalement contrôlé. Et il est grand temps que tout le monde s’en réjouisse et en témoigne.

Julien Martinez, infirmier, militant associatif@Martinez_J_blog : therapeutiqueactive.wordpress.com

Philippe, personne vivant avec le VIH@Philippe_Hemeblog : https://vihvant.home.blog