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source : seronet

Tout a démarré en 2019 par une mission d’expertise dans la Fédération de Russie, confiée par le ministère des Affaires étrangères français à l’association de lutte contre le sida Aremedia. L’été dernier, un partenariat entre l’association française et l’association russe de lutte contre le sida Zerkalo (le miroir) était conclu. Zerkalo intervient auprès des personnes usagères de drogues et des travailleurs-ses du sexe dans l’agglomération de Perm (ville de plus d’un million d’habitants-es), dans l’Oural, au centre du pays. Perm est un des foyers historiques de l’épidémie de sida dans le pays.

S’inspirer des réussite françaises pour enrayer l’épidémie VIH à Perm

Le partenariat porte sur des actions de dépistage « hors les murs » qui seront conduites entre avril et décembre 2020. En marge du 1er décembre dernier, le professeur Willy Rozenbaum et Aremedia étaient invités à une conférence à Perm sur les enjeux de la lutte contre le sida chez les jeunes consommateurs-rices de drogues. En présence des autorités locales de santé, de chercheurs-ses et de médias locaux, le professeur Willy Rozenbaum, un des pionniers français de la lutte contre le sida, est revenu sur l’expérience française dans ce domaine. Une expérience marquée par le succès de la réduction des risques et de l’accès aux traitements de substitution pour les personnes consommatrices de drogues : deux grandes lacunes actuelles de la réponse russe à l’épidémie. Longuement interviewé, le clinicien et chercheur est revenu sur les avancées thérapeutiques, le Tasp et son efficacité, scientifiquement démontrée.

Intégrer les personnes vivant avec e VIH dans la société russe

Il a surtout défendu une approche respectueuse des personnes vivant avec le VIH et l’idée qu’un des principaux obstacles à la réussite de la lutte contre le VIH est l’existence de discriminations contre les personnes et/ou certaines pratiques. « Les personnes séropositives ne sont pas un problème, elles sont la solution, la clé pour traiter toutes les personnes infectées. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir des données objectives pour la poursuite de la recherche et la création de nouvelles générations de médicaments. Nous devons tous cesser de stigmatiser ces personnes. Les personnes vivant avec le VIH doivent être intégrées dans la société. Il ne s’agit pas seulement d’une question de science, mais aussi de nos valeurs morales », a-t-il ainsi expliqué. Il s’est montré aussi très critique des choix gouvernementaux russes en matière de drogue. « Il est dommage que la Russie reste le leader mondial en matière d’incidence du VIH. La maladie progresse, mais même en Afrique, l’incidence de l’épidémie a été réduite. Je pense que c’est lié à la politique antidrogue. Le ministère français de la Santé a introduit en 1987 une loi autorisant la vente gratuite de seringues, car jusque-là, les consommateurs de drogues injectables les avaient réutilisées, entraînant des infections. Si l’on veut lutter contre l’épidémie, il faut mettre de côté tous les préjugés et faire preuve de pragmatisme ». Interrogé sur la coopération entre Paris et Perm (via le partenariat entre Aremedia et Zerkalo), Willy Rozenbaum a parlé du « projet pilote « Dans les rues de Perm », qui transférera l’expérience des hôpitaux parisiens dans les rues de Perm. Une camionnette spécialement équipée avec une infirmière française sera livrée à la ville. De manière anonyme, grâce à l’information par SMS, plusieurs types de dépistages dont ceux de la tuberculose, du VIH, du VHC, des IST, seront proposés en même temps. Cette technique s’est avérée très efficace en France, puisqu’elle facilite un accès aux soins sécurisé, non jugeant et gratuit.

source : catie

  • Certaines affections augmentent le risque de stéatose hépatique chez les personnes séropositives
  • Des chercheurs de Montréal ont étudié l’effet de la vitamine E chez des personnes séropositives atteintes de stéatose hépatique
  • Les taux d’enzymes du foie sont revenus à la normale chez 85 % des participants sous l’effet de la vitamine E quotidienne

La grande accessibilité des traitements du VIH puissants (TAR) a fait diminuer considérablement les taux de maladie et de décès liés au sida au Canada et dans les autres pays à revenu élevé. Le TAR est tellement puissant que les chercheurs prévoient de plus en plus que de nombreux utilisateurs du TAR auront une espérance de vie quasi normale.

Le VIH provoque de l’inflammation excessive et l’activation du système immunitaire; ces problèmes s’atténuent sous l’effet du TAR, mais ne sont pas éliminés. Comme de nombreuses cellules du système immunitaire sont dispersées un peu partout dans le corps, les problèmes qui nuisent au système immunitaire peuvent nuire à d’autres systèmes aussi, ainsi qu’aux organes. Pour cette raison, au cours des décennies, l’inflammation chronique et l’activation immunitaire risquent de compromettre la santé d’organes vitaux comme le cerveau, les os, le cœur, le foie et les reins, entre autres.

Un problème émergent : la stéatose hépatique

Des chercheurs de l’Université McGill à Montréal ont constaté que la stéatose hépatique (accumulation de graisse dans le foie) était en train de devenir un problème au sein de la population, et ce, sans égard au statut VIH des gens. Voici quelques informations au sujet de la stéatose hépatique provenant du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases (NIDDK) des États-Unis :

Stéatose hépatique non alcoolique

Cette affection est caractérisée par l’entreposage de graisse excessive dans le foie. Elle se subdivise en deux catégories :

  • Stéatose hépatique simple : Celle-ci est caractérisée par la présence de graisse excessive dans le foie, mais les taux d’inflammation restent minimes. De plus, selon le NIDDK, « la stéatose hépatique simple ne progresse pas typiquement de sorte à causer des dommages au foie ou des complications ».
  • SHNA (stéatohépatite non alcoolique) : Cette forme de stéatose est caractérisée par la présence de graisse et d’inflammation excessives dans le foie. De plus, sous l’effet du processus pathologique que provoque la SHNA, les cellules saines du foie sont graduellement remplacées par du tissu cicatriciel. La SHNA peut donner lieu à de graves lésions hépatiques et, dans certains cas, augmenter le risque de cancer du foie.

SHNA et VIH

Les chercheurs de l’Université McGill ont mené une petite étude exploratoire sur la SHNA auprès de 27 personnes vivant avec l’infection au VIH. Ils ont constaté que la prise de suppléments de vitamine E pendant 24 semaines consécutives pouvait réduire l’inflammation et la mortalité excessive des cellules du foie. Tous ces changements sont des indices de l’amélioration de la santé du foie. En général, la supplémentation en vitamine E s’est révélée sûre. Des études de plus grande envergure et de plus longue durée seront nécessaires pour confirmer les résultats prometteurs de cette étude.

Détails de l’étude

Tous les participants suivaient un TAR et avaient une charge virale inférieure à 50 copies/ml depuis au moins six mois avant de s’inscrire à l’étude.

Les participants ne présentaient aucun des facteurs suivants qui peuvent causer des lésions hépatiques :

  • virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C
  • consommation importante d’alcool
  • consommation de drogues

Les chercheurs ont évalué la santé hépatique à l’aide des mesures et tests suivants :

  • Échographie spécialisée appelée FibroScan (fabriquée par la compagnie Echosens de Paris, France) : Pour évaluer les données captées par les échographies, les chercheurs avaient recours à un logiciel conçu pour classer la gravité de la stéatose hépatique.
  • CK-18 (cytokératine-18) : Cette protéine est libérée dans le sang lorsque des cellules du foie meurent. Un taux de CK-18 excessif indique que la santé du foie est anormale et que des cellules hépatiques sont en train de mourir.
  • ALT (alanine aminotransférase) : Un taux supérieur à la normale de cette enzyme du foie porte fortement à croire qu’il y a de l’inflammation dans le foie.

Ces tests et d’autres ont été effectués tout au long de l’étude.

L’étude a duré 72 semaines que les chercheurs ont divisées en trois segments de 24 semaines :

  • Période 1 : les participants étaient suivis, passaient des tests de sang et faisaient l’objet de FibroScan et d’autres évaluations
  • Période 2 : les participants prenaient de la vitamine E à raison de 800 UI une fois par jour, étaient suivis et faisaient l’objet d’évaluations
  • Période 3 : les participants étaient suivis, passaient des tests et faisaient l’objet d’évaluations

Résultats

Durant la période de supplémentation en vitamine E, les résultats des trois évaluations de l’état du foie se sont améliorés. Voici quelques résultats obtenus par l’équipe de McGill à la fin de 24 semaines de supplémentation en vitamine E :

  • Le taux d’ALT est rentré dans la fourchette normale chez 85 % des participants, ce qui suggère une réduction de l’inflammation hépatique. Après l’arrêt de la prise de vitamine E, la normalisation du taux d’ALT s’est poursuivie chez ces participants.
  • La proportion de participants touchés par une forte accumulation de graisse dans le foie a diminué, passant de 67 % au début de l’étude à 41 %.
  • La stéatose hépatique s’est résorbée chez 22 % des participants.

Comme nous l’avons mentionné plus tôt, toutes les mesures principales utilisées pour évaluer la santé du foie étaient non invasives et indirectes. Chez quatre participants, cependant, les médecins ont prélevé un minuscule fragment de tissu hépatique avant et après l’étude. L’analyse de ces échantillons de tissu a confirmé directement la résorption de la stéatose hépatique.

Innocuité

Onze personnes ont signalé des effets indésirables légers ou modérés au cours de l’étude. Comme cet essai n’incluait pas de groupe témoin traité par placebo ou d’autres interventions, les chercheurs ne pouvaient être certains de la cause des effets indésirables, qui étaient les suivants :

  • fatigue : 2 personnes
  • nausées et crampes abdominales : 2 personnes
  • vue brouillée : 2 personnes
  • maux de tête : 2 personnes
  • étourdissements : 2 personnes
  • démangeaisons : 1 personne

Lors d’une étude contrôlée contre placebo américaine menée auprès de personnes séronégatives atteintes de SHNA, on a constaté que la prise de 800 UI de vitamine E par jour pendant 96 semaines était efficace et généralement sûre (les effets indésirables ressemblaient à ceux éprouvés par les personnes recevant le placebo).

Dans la société plus large

Les chercheurs montréalais s’attendent à voir les lésions du foie attribuables à la stéatose hépatique devenir un plus grand problème chez les personnes séronégatives au cours de la prochaine décennie. Le moteur de cette augmentation réside très probablement dans les tendances croissantes comme l’obésité et le surpoids, ainsi que le prédiabète et le diabète. Il est toutefois important de souligner que les personnes minces sont également sujettes à la stéatose hépatique et à la SHNA dans certaines situations. Dans les cas en question, nombre de facteurs jouent vraisemblablement un rôle, dont la génétique, l’activité physique insuffisante, la difficulté à maintenir une glycémie normale, une alimentation trop riche en sucre, les anomalies des hormones thyroïdiennes et d’autres problèmes hormonaux.

Stéatose hépatique chez les personnes séropositives

Selon les chercheurs de McGill et d’autres instituts, de nombreux facteurs pourraient contribuer au problème de la stéatose hépatique chez les personnes séropositives de nos jours, dont les suivants :

  • prédiabète et diabète
  • taux de cholestérol anormaux
  • hypertension
  • inflammation chronique causée par le VIH (elle semble nuire au foie)
  • exposition à des médicaments anti-VIH plus anciens comme ddI (stavudine, Zerit), d4T (didanosine, Videx) et l’éfavirenz (Sustiva et Stocrin, ingrédient d’Atripla)
  • interruption du TAR

Il importe de souligner que les tendances qui s’observent dans la société plus large chez les personnes séronégatives, soit le surpoids, l’obésité et les problèmes de glycémie, touchent également les personnes séropositives.

À propos de ce dernier point, notons que l’expert en VIH et en métabolisme Giovanni Guaraldi, M.D., de l’Université de Modène en Italie a examiné les résultats de l’étude montréalaise et constaté que près de 80 % des participants étaient en surpoids ou obèses.

Le Dr Guaraldi a également souligné que les médicaments anti-VIH plus anciens comme ddI et d4T n’étaient plus utilisés dans les pays à revenu élevé. En revanche, les inhibiteurs de l’intégrase sont couramment utilisés de nos jours. Selon le Dr Guaraldi, deux essais cliniques ont trouvé une association entre l’inhibiteur de l’intégrase raltégravir (Isentress) et une réduction de la stéatose hépatique. Notons cependant que des inhibiteurs de l’intégrase plus fréquemment utilisés comme le bictégravir (ingrédient de Biktarvy) et le dolutégravir (ingrédient de Dovato, de Juluca et de Triumeq) n’ont pas été évalués formellement pour en déterminer l’impact sur la stéatose hépatique.

Durant l’étude montréalaise, 93 % des participants prenaient un inhibiteur de l’intégrase en combinaison avec deux analogues nucléosidiques. Cependant, comme la plupart d’entre eux vivaient avec leur diagnostic de VIH depuis environ 23 ans, il est probable qu’ils avaient utilisé des médicaments anti-VIH différents au fil des années. Nous ne savons pas à quel moment les participants ont commencé à souffrir de stéatose hépatique. Ces facteurs font en sorte qu’il est difficile de décrire avec certitude l’impact potentiel du TAR (ou des catégories spécifiques du TAR) sur l’apparition de la stéatose hépatique.

Rôle de la vitamine E

Le Dr Guaraldi envisage la vitamine E comme un « traitement de transition » (bridge therapy) que l’on peut utiliser éventuellement pour stabiliser la santé du foie chez certaines personnes séropositives atteintes de stéatose hépatique en attendant l’émergence d’un traitement plus efficace. Face à l’augmentation du risque de stéatose hépatique au sein de la population séronégative, les compagnies pharmaceutiques mettent à l’essai de nombreux composés pour le traitement éventuel de cette affection. Notons cependant que les essais cliniques de ces médicaments excluent les personnes séropositives parce que les compagnies souhaitent généralement mettre leur médicament sur le marché aussitôt que possible, et les personnes séronégatives constituent une population cible beaucoup plus nombreuse.

Avant d’envisager l’usage de médicaments expérimentaux pour le traitement de la stéatose hépatique chez les personnes séropositives, il faudrait commencer par mener des études bien conçues pour déterminer l’innocuité de ces médicaments, ainsi que le risque d’interactions médicamenteuses avec les régimes anti-VIH. Ainsi, selon les estimations des chercheurs montréalais, si les choses évoluent comme d’habitude, il pourrait s’écouler entre sept et 10 ans avant que ces médicaments soient mis à la disposition des personnes séropositives. L’équipe de Montréal envisage aussi la vitamine E comme une option utile pour les personnes séropositives atteintes de stéatose hépatique.

Impact énorme de l’exercice et de l’alimentation

Le point que nous avons soulevé plus tôt à propos du surpoids et de l’obésité revêt une grande importance. Des chercheurs ont mené des études cliniques sur l’exercice physique (aussi simple que la marche) et la réduction de l’apport de calories et de glucides chez des personnes séronégatives souffrant de stéatose hépatique. Le Dr Guaraldi fait valoir que l’impact de telles études peut être considérable. À titre d’exemple, il affirme qu’« une réduction de seulement 7 % à 10 % du poids corporel donne lieu à la résorption de la SHNA dans 64 % à 90 % des cas », selon l’étude en question. De plus, selon le Dr Guaraldi, « on a prouvé que l’activité physique chez les personnes séronégatives atteintes de stéatose hépatique réduisait la mortalité toutes causes confondues [et en particulier] la mortalité associée aux maladies cardiovasculaires et au diabète ».

À l’avenir

L’étude menée par les chercheurs de l’Université McGill sur la vitamine E est un excellent point de départ vers la découverte d’un moyen de venir en aide aux personnes séropositives souffrant de stéatose hépatique et de SHNA. Les chercheurs disposent maintenant de suffisamment de données pour soumettre une demande de financement pour mener un essai randomisé de plus grande envergure dont ils pourront tirer des conclusions solides à l’égard de l’efficacité et de l’innocuité de la vitamine E chez les personnes séropositives (Gaida Sebastiani, M.D., communiqué par écrit).

source : bfmtv

Le Royaume-Uni s’est donné comme objectif de mettre fin à l’épidémie du VIH avant l’année 2030.

source : voltage.fr

 Si les nouveaux traitements ont amélioré le quotidien des personnes atteintes du SIDA, la précarité et l’exclusion sociale à laquelle ils doivent faire face, elle, a malheureusement peu évolué, note sol en si.

Depuis 1990, l’association Sol en Si – pour Solidarité Enfants Sida – se bat pour lutter contre la discrimination et aider les familles touchées par le VIH, le Sida ou les hépatites, à conserver leur cohésion malgré des parcours de vie et de soins parfois très lourds.

Dans ses différents centres, qui abritent aussi des crèches/halte garderies, Sol en Si offre un soutien psychologique, social et matériel aux enfants et à leurs parents.

Elle s’occupe aussi de prévention en milieu scolaire, de formation et d’information ; et depuis 20 ans, intervient en milieu carcéral à la prison des Beaumettes à Marseille.

Pour aider, Sol en Si a besoin de dons, mais aussi de bénévoles pour accompagner les familles, participer aux activités de la crèche ou encore accueillir un enfant pour quelques nuits lors, par exemple, de l’hospitalisation imprévue d’un parent isolé.