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source : seronet

Forte inquiétude. C’est ce qu’indique France Assos Santé dans un communiqué (2 décembre) concernant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2020). Le collectif explique que « le rationnement » s’invite dans la future loi concernant l’accès aux médicaments. Ce sont les ATU (autorisations temporaires d’utilisation) qui font l’objet de l’inquiétude.

ATU :  un dispositif qui a fait ses preuves

Le dispositif des ATU constitue un « cadre exceptionnel permettant aux personnes malades d’obtenir un accès à des médicaments avant leur autorisation de mise sur le marché (AMM) ». Ce dispositif a été créé face aux urgences thérapeutiques de l’épidémie de VIH/sida, rappelle le collectif. Les ATU répondent à des urgences vitales ou à l’absence de traitement approprié pour des personnes atteintes de maladies rares ou graves comme le cancer et pour pallier le manque cruel de traitements appropriés pour les enfants, détaille France Assos santé. Il existe les ATU nominatives (ATUn). Elles sont demandées pour une personne par un médecin. Les ATU de cohorte (ATUc) sont délivrées pour un groupe de patients-es répondant à certains critères définis par l’Agence nationale de sécurité du médicament.

Un dispositif utilisé à des fins lucratives par les laboratoires

Le problème est que ce « précieux outil » qui sauve des vies est trop souvent « utilisé par certains industriels [du médicament, ndlr] pour peser dans les négociations de prix et générer des profits excessifs ». C’est le laboratoire qui fixe lui-même son prix. « Des mesures correctrices sont régulièrement proposées pour répondre à cet enjeu majeur : faciliter l’accès aux traitements tout en maitrisant la négociation des prix », indique France Assos Santé. Le collectif se dit aujourd’hui « particulièrement inquiet des nouvelles dispositions discutées dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (article 30) qui rabotent ce dispositif et génèrent de sérieuses pertes de chance pour les patients-es ». Ces propositions « amèneraient – entres autres – à limiter le nombre de personnes bénéficiant d’ATU nominatives. Les patients-es n’auront donc pas accès à certains traitements au-delà de quotas fixés par arrêté ministériel. Un rationnement est donc officiellement proposé et nous nous interrogeons sur l’éthique de cette mesure », interroge le collectif. « Le gouvernement fait aujourd’hui fausse route, nous demandons aux parlementaires de rejeter ces sombres dispositions », conclut France Assos Santé.

source : seronet

 

Dans un communiqué (2 décembre dernier), le ministère de la Santé a annoncé la création « officielle » du Health data hub. Les nouveaux outils numériques, comme le traitement de masse des données de santé et l’intelligence artificielle (IA) vont permettre d’importants progrès dans l’accompagnement des personnes malades, dans l’évaluation et le choix des traitements et la gestion du système de santé, indique le ministère.

Le 31 mars 2019, le Président de la République avait lancé un plan « intelligence artificielle » pour que la France devienne un leader dans ce domaine. Par ailleurs, la France possède une recherche en médecine et en mathématiques appliquées, une base de données médico-administratives, de nombreuses cohortes, notamment dans le VIH et les hépatites virales, registres et données hospitalières, ainsi qu’un écosystème de start-ups dans ces domaines très actif. Du côté du gouvernement, on estime qu’il manquiat une structure permettant de mettre en synergie l’ensemble de ces données et en faire ainsi un outil plus performant. Cela passe, du point de vue des pouvoirs publics, par la création d’une infrastructure clef, d’un système de base de données et de services liés.

Health data club : croiser les base de données de toute la France

C’est le « Health data hub » qui permettra de croiser les bases de données de santé dont la France dispose et de faciliter leurs utilisations par les nombreuses équipes de recherche et de développement avec un respect total de la vie privée des personnes usagères du système de santé. À partir d’une feuille de route établie avec l’ensemble des parties prenantes, les infrastructures juridiques et techniques ont été développées, rappelle le ministère de la Santé. En juillet dernier, la loi relative à l’organisation et la transformation du système de santé a formalisé la création de la future infrastructure sous la forme d’un groupement d’intérêt public : la Plateforme de données de santé (ou Health data hub). Cette structure est donc officiellement créée. Les textes relatifs à sa création ont été publiés le 30 novembre 2019.

 

Dans quelques semaines, la plateforme technologique sera ouverte aux premiers projets et un premier catalogue de bases de données sera mis à disposition des chercheurs-euses, mais aussi des associations de patients-es et citoyens-nes, des institutions, des start ups, et des différentes parties prenantes du secteur de la santé, indique le gouvernement. Cette plateforme bénéficie d’un haut degré de sécurité et ne pourra conserver que des données non nominatives, veut rassurer le ministère de la Santé. La ministre de la Santé a fixé les premiers axes de la feuille de route du Health data hub. Il devra, d’ici 2022, « enrichir le catalogue de données, déployer une offre attractive de services pour faciliter le traitement et l’usage des données, informer les usagers du système de santé et leur faciliter l’exercice de l’ensemble de leurs droits et d’acquérir une visibilité nationale et internationale ». C’est l’institut national des données de santé qui est le précurseur du GIP ; à noter que le représentant de France Assos Santé assure les fonctions de vice-président du Health data hub.

source : seronet

Depuis le mois de novembre, des personnes vivant avec le VIH rapportent des problèmes pour récupérer leur traitement habituel en pharmacie. Ces problèmes ont fini par remonter auprès des collectifs de patients-es, comme le TRT-5.

Selon les militants-es, on dénombre plusieurs cas d’approvisionnement aléatoires : après une première alerte sur le Sustiva (dans sa version princeps) puis deux médicaments du laboratoire MSD (Isentress et Pifeltro, noms commerciaux), il y aurait désormais une difficulté pour obtenir du Triumeq (laboratoire ViiV) depuis fin novembre. Après enquête, le TRT-5 explique que ces ruptures s’expliquent par de mauvaises communications et des décalages dans la distribution entre laboratoires et grossistes répartiteurs, qui tardent eux-mêmes à livrer les officines de ville.

Pas de pénuries d’ARV mais une inquiétude

Pas de problème de fabrication ou de pénurie à proprement parler, mais un phénomène inquiétant et préjudiciable pour les personnes. Tous-tes les acteurs-rices s’accordent sur le fait que le problème est multifactoriel. Et cela n’est pas sans effet, ainsi un quart des Français-es s’est déjà vu refuser la délivrance d’un médicament ou d’un vaccin pour cause de pénurie, selon une enquête publiée en janvier 2019 à l’initiative de France Assos Santé. Face à cette situation, quelques conseils habituels : lancer la procédure Numéros d’urgence (48 heures grâce à un coursier envoyé par le labo), le recours à une autre pharmacie ou à l’hôpital en cas d’urgence.

Aussi, il ne faut pas hésiter à aller chercher ses médicaments une semaine avant l’échéance, afin de pouvoir trouver des solutions de recours en cas de ruptures d’approvisionnement temporaires. Si vous êtes témoin ou personnellement concerné-e par ces problèmes d’approvisionnement, vous pouvez signaler tout problème d’accès sur l’observatoire des ruptures du TRT-5 prévu à cet effet.