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Source : rtbf.be

Le géant pharmaceutique Johnson & Johnson va tester, plus tard cette année, un vaccin expérimental contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui provoque le sida. Il n’en existe encore aucun pour le moment.

Le vaccin expérimental de J&J devrait fournir une protection contre diverses souches du VIH. La société y travaille depuis quinze ans et y a investi des centaines de millions de dollars. Les résultats du test sont attendus à partir de 2023.

Environ 1,1 million de personnes vivent avec le virus aux États-Unis et deux millions en Europe. Celui-ci attaque le système immunitaire, de sorte que quelqu’un infecté tombe rapidement malade. Si le VIH n’est pas traité, cette personne peut alors contracter le sida. Environ un million de personnes meurent de cette maladie chaque année dans le monde.

L’entreprise pharmaceutique mène également un essai clinique, en phase 2, pour une version différente du vaccin en Afrique. Le médicament a ainsi été administré à environ 2.600 femmes dans cinq pays. Les premiers résultats sont attendus en 2021, indique Johnson & Johnson.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut réduire le nombre de décès liés au VIH dans le monde à moins d’un demi-million par an et un vaccin pourrait jouer un rôle important à cet égard. Mais la mutation rapide du virus complique la protection préventive.

Plusieurs sociétés pharmaceutiques développent également des médicaments pour prévenir le sida chez les patients atteints du virus. Ces personnes doivent prendre des comprimés tous les jours, un traitement coûteux et intensif. Des recherches sont également en cours sur un traitement qui ne nécessite une injection qu’une fois par mois.

Source : jim.fr

L’US Preventive Services Task Force (USPSTF) a, dans un récent rapport, voulu synthétiser les nouvelles preuves de l’efficacité de la PrEP, les effets sur la mortalité, le rôle fondamental de l’adhésion au traitement préventif ainsi que sur la validité des méthodes pouvant permettre d’identifier les candidats potentiels à la PrEP.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) anti-VIH consiste en l’utilisation régulière ou non (par exemple avant ou après un rapport sexuel), de médicaments visant à diminuer le risque d’acquisition de l’infection.

C’est, en matière de santé publique, une priorité essentielle.

Une recherche des publications de langue anglaise référencées dans Ovid MEDLINE, Cochrane Library et EMBASE jusqu’en Juin 2018 a donc été effectuée, en poursuivant la surveillance jusqu’au 25 Janvier 2019. Ont été retenus les essais cliniques randomisés contre placebo de monothérapie orale par ténofovir disoproxil fumarate/emtricitabine (seul traitement approuvé par la FDA dans le cadre de la PrEP) ou par ténofovir disoproxil fumarate, alternative possible notamment pour les toxicomanes IV. Ont été aussi sélectionnées les études portant sur les moyens de prédire une infection VIH incidentelle et sur l’adhésion à la Pr-EP. N’étaient concernés que les adultes ou adolescents de plus de 18 ans, à haut risque d’acquisition du VIH. Il a été procédé à une méta-analyse avec calcul des risques relatifs (RR) selon un modèle Densimomon et à effets aléatoires Laird ainsi qu’à plusieurs analyses de sensibilité. Les principaux paramètres analysés ont été le taux d’acquisition du VIH, la mortalité, les effets secondaires, l’adhésion et la validité des tests prédictifs.
La revue systématique inclut 14 essais randomisés (n = 18 837), 8 études observationnelles (n = 3 884) et 7 portant sur la performance des outils diagnostiques (n = 32 279) ; 12, rapportés dans 33 articles, évaluaient l’efficacité d’une Pr-EP immédiate ou retardée vs placebo. Ils ont enrôlé un total de 18 244 participants, de moins de 40 ans d’âge moyen, en excluant les femmes enceintes et les sujets de moins de 18 ans. Le suivi est allé de 4 mois à 4 ans. Tous les participants étaient à haut risque d’infection, soit par contact hétérosexuel (6 essais conduits en Afrique), soit par contact homosexuel ou varié (essais principalement menés aux USA, Canada ou en Europe, soit chez des toxicomanes IV (un seul essai thaïlandais). Les posologies utilisées ont été de 300 mg pour la monothérapie par ténofovir disoproxil fumarate (5 essais) et de 300 mg associés à 200 mg d’emtricitabine (8 essais, sauf un comprenant une association de 245 mg et de 200 mg respectivement). Onze essais traitaient d’une PrEP administrée quotidiennement. Dans tous les essais, sauf un, était prévu aussi l’utilisation gratuite de préservatifs.

Réduction nette du risque d’infection

La PrEP a été associée à une réduction nette du risque d’infection VIH vs placebo ou absence de prophylaxie (11 essais, n = 18 172 participants), le RR étant calculé à 0,46 (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,33- 0,66), une forte hétérogénéité statistique étant à déplorer avec un I2 à 67 %. La différence absolue de risque (ARD) s’établit à -2,0 % (IC : -2,8 à -1,2). Les résultats sont similaires quel que soit le médicament utilisé en prophylaxie mais l’efficacité était d’autant plus conséquente que l’adhésion était, elle-même, élevée (RR en cas d’adhésion ≥ 70 % à 0,27 ; IC 0,19- 0,38 pour un I2 à 0 %, 6 essais). Il en va de même pour les essais où l’adhésion avait été vérifiée de façon précise par dosages médicamenteux plasmatiques. La PrEP a été efficace quel que soit le groupe à risque considéré, l’âge ou le sexe. Toutefois, l’association PrEP vs placebo (ou pas de prophylaxie) et mortalité n’atteint pas la signification statistique (9 essais, n = 17 744 participants, RR à 0,81 ; IC entre 0,59 et 1,11 ; I2 = 0 %). Aucun essai ne traite de la qualité de vie.
Plusieurs études ont évalué divers instruments « prédictifs » dans la population homosexuelle masculine mais aucune ne concerne les facteurs prédictifs auprès de la population hétérosexuelle US.
Dix études ont porté sur l’adhésion en cas de PrEP dans le cadre des soins primaires (n= 3 177, durée de prévention allant de 6 mois à 2 ans). Dans 3 études observationnelles sur des homosexuels masculins (n = 908 ; âge moyen de 34 à 36 ans), le taux d’adhésion va de 66 à 90 %. Dans 2 autres, elle est moindre, respectivement, de 50 % à 12 semaines et entre 22 et 34 % au bout de 48 semaines. Un essai randomisé, mais sur un faible effectif (n = 179 homosexuels masculins) tend à montrer que l’adhésion était plus forte avec des prises quotidiennes (48 %) qu’avec des prises intermittentes (31 %) ou « événementielles» (17 %). De façon constante, l’efficacité de la PrEP a été d’autant plus manifeste que l’adhésion est élevée.
Il n’apparaît aucune différence significative entre PrEP et placebo quant à la survenue d’effets secondaires notables (12 essais ; n = 18 282 ; RR = 0,93 ; IC : 0,77- 1,12 ; I2 = 56 %).

Des essais et des effets…

On note toutefois que la PrEP a été associée à un risque accru d’effets délétères rénaux, en règle une élévation de la créatinémie de grade 1 ou plus (RR : 1,43 ; IC : 1,18-1,75, I2 = 0 %) et gastro-intestinaux (RR : 1,63 ; IC : 1,26- 2,11 ; I2 = 43 %)). Ces effets iatrogènes sont, le plus souvent, modestes et réversibles. Il n’est retrouvé aucune différence entre PrEP et placebo quant au risque de fractures ou d’infections sexuelles secondaires.
Aucun essai n’a enrôlé de femmes enceintes mais en cas de grossesse débutée avant l’arrêt de la PrEP il n’y a pas eu d’augmentation du risque d’avortement spontané (RR : 1,09 ; IC : 0,75- 1,50 ; I2 = 0 %). Il faut signaler à ce propos que, malgré des données limitées, la FDA a autorisé l’emploi du ténofovir fumarate/emtricitabine durant la grossesse.
Au total, dans les populations à risque accru d’infection VIH, une PrEP est associée à une diminution du risque, diminution toutefois très corrélée au degré d’adhésion à la Pr-EP. Dans les essais où celle-ci dépassait les 70 %, la réduction du risque a été, approximativement, de 75 %.
Des stratégies complémentaires de Pr-EP à la demande ou intermittente pourraient améliorer l’adhésion en gardant la même efficacité. Il est aussi à noter que la FDA a, en 2018, autorisé une PrEP par ténofovir fumarate/ emtricitabine chez les adolescents de 35 kg ou plus.
Les résultats de cette revue de l’USPSTF sont en accord avec ceux d’autres méta-analyses démontrant l’efficacité de la PrEP. Il importe toutefois d’en signaler certaines limites. Les publications avaient une forte hétérogénéité. Il a été difficile d’évaluer l’efficacité de la prévention dans des sous-groupes particuliers. Seuls, les travaux de langue anglaise avaient été retenus. Surtout, les essais concernant les populations hétérosexuelles ont été conduits en Afrique et le seul essai sur les toxicomanes IV en Asie, ce qui limite les conclusions pour les populations US et de pays à niveau de revenus élevés.

En conclusion, chez des adultes à haut risque d’infection VIH, une PrEP orale par ténofovir disoproxil fumarate ou association ténofovir/emtricitabine est associée à une diminution du risque d’infection, comparativement à un placebo ou à l’absence de prophylaxie, bien que son efficacité soit moindre en cas d’adhérence sous optimale.

 

Source : wort.lu

Au Luxembourg, le nombre de personnes nouvellement infectées par le virus d’immunodéficience humaine (VIH) a baissé pour la première fois depuis 2015. 43 cas ont été recensés en 2018 contre 60 en 2017 et 68 en 2016.

C’est peut-être un signe.

L’année dernière marquait la première étape du nouveau plan d’action national VIH 2018-2022. Et, pour la première fois depuis 2013, le nombre de nouveaux cas d’infection au VIH recensés au Luxembourg est en net recul.

Ces chiffres ressortent du rapport d’activité 2018 du Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles qui a été présenté ce jeudi après-midi au ministère de la Santé.

En 2018, 90 nouvelles personnes infectées par le VIH ont été incluses au SNMI (Service National des Maladies Infectieuses ). Depuis 2013, ce chiffre est pour la première fois en baisse par rapport à l’année précédente (101 personnes en 2017). Cette diminution provient notamment d’une diminution des nouvelles infections (43 par rapport à 60 en 2017), chez les hommes mais pas chez les femmes, et en particulier par voie hétérosexuelle (14 par rapport à 31 en 2017) et au sein des usagers de drogue (4 par rapport à 10).

Quel que soit le mode de contamination, la tranche des 26-35 ans est la plus touchée avec 18 cas. Elle est suivie par la tranche d’âge des 36-44 ans et des 45-54 ans, avec neuf cas chacune.

La PrEP,  «outil majeur de prévention»

Une augmentation des nouvelles infections par voie homo ou bisexuelle, avec 21 cas par rapport à 15 en 2017, a été constaté malgré l’implémentation de la PrEP (prophylaxie préexposition) depuis 2017. La majorité des nouvelles infections au sein de ce groupe touche les 26-35 ans (11 sur 21).

«La PrEP au VIH consiste à prendre un comprimé par jour pour éviter une infection lorsque la personne a des rapports/des comportements à haut risque d’attraper le VIH. La PrEP est devenue un outil majeur de prévention en Europe. Elle inclut également l’éducation sur les préservatifs, les vaccinations et les dépistages réguliers pour les IST (infections sexuellement transmissibles», a indiqué la présidente du Comité SIDA, Dr Carole Devaux.

Moins de toxicomanes infectés

Au Luxembourg, 118 personnes sont actuellement sous PrEP avec un âge médian de 37 ans. Cette offre s’adresse surtout aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (97%), une seule femme est sous traitement. Aucune contamination par le VIH n’a été rapportée à ce jour, grâce à un suivi régulier. Le traitement est remboursé par la CNS et dispensé par la pharmacie du Centre Hospitalier de Luxembourg.

Autre bonne nouvelle, la flambée épidémique chez les usagers de drogue par voie intraveineuse semble stoppée. Elle retrouve un niveau identique à celui de 2010 après une croissance exponentielle et un pic en 2016 (21 cas).

«La distribution de quelque 500 seringues à usage unique en 2018 a considérablement freiné le nombre de contaminations», a commenté Etienne Schneider (LSAP), le ministre de la Santé, qui est aussi revenu sur la vente des autotests.

 Se protéger soi-même et les autres

Afin de faciliter l’accès au diagnostic du VIH, le ministre de la Santé a indiqué que des autotests seront vendus prochainement dans les pharmacies, au prix de 25 euros. A l’automne, ils seront également vendus dans les supermarchés. Grâce à ces tests, toute personne pourra procéder à l’autodiagnostic d’une éventuelle infection par le VIH qui remonte à plus de trois mois. Et ce, , en toute discrétion et confidentialité chez elle, en moins d’une demi-heure.

«Le Luxembourg offrira une option complémentaire de dépistage du VIH qui contribue en même temps à supprimer certaines barrières au diagnostic. Une personne qui connaît son statut sérologique peut adapter son comportement en conséquence. Et ainsi se protéger soi-même et les autres», a rappelé Etienne Schneider.

La vente des autotests sera accompagnée d’une fiche informative à tout acheteur en français, allemand, portugais et anglais. Les coordonnées du service HIV Berodung de la Croix-Rouge luxembourgeoise pour des informations supplémentaires ou un accompagnement psycho-social, sont indiquées dans la notice d’utilisation du kit de l’autotest et les informations relatives aux autotests seront disponibles sur le site www.aids.lu et www.sante.lu telles que les coordonnées téléphoniques du Service national des maladies infectieuses (SNMI) joignable 24h/24h.

Source : santepubliquefrance.fr

 

Cet été, Santé Publique France rediffuse la campagne sur la prévention diversifiée en direction des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH). A l’occasion de cette réédition un nouveau message est diffusé : le dépistage des infections sexuellement transmissibles.

Après un premier volet de la campagne diffusé en 2016 qui cherchait à faire exister le sujet de la prévention diversifiée très largement, un deuxième volet a été diffusé en novembre 2018. Il se recentrait alors sur la population HSH (diffusion communautaire) et cherchait à améliorer la notoriété de chaque mode de prévention (préservatif, PrEP, TASP, TPE, dépistage).

Pour ce troisième volet, Santé publique France souhaitait rappeler  que pour les HSH multi partenaires, un dépistage du VIH et des autres IST tous les 3 mois est recommandé.

Le VIH et les IST chez les HSH

La situation épidémiologique reste préoccupante pour les HSH concernant le VIH et les autres IST (infections sexuellement transmissibles). A titre  d’exemple, près de la moitié (41 %) des découvertes de séropositivité VIH concernent des HSH.

D’après les données issues de l’enquête ERAS 2017 (Enquête « Rapport Au Sexe »), menée par Santé publique France auprès de HSH, les pénétrations anales sont encore très insuffisamment protégées (ni préservatif, ni PrEP, ni TasP). Seuls 50% des répondants déclaraient avoir utilisé un moyen de protection. Quant au recours au dépistage VIH dans l’année, il était rapporté par 53% des répondants. Dans ce cas, le nombre médian de test s’élevait à 2. La réalisation d’un dépistage d’au moins une IST dans l’année concernait 49% des répondants.

C’est pourquoi l’agence communique sur l’offre de prévention diversifiée existante à destination des HSH afin d’augmenter le niveau global de prévention et de réduire l’incidence du VIH et des IST.

Le calendrier de la campagne :

Cette campagne cible à la fois les hommes âgés de 18 à 25 ans, qui se sentent moins concernés par le VIH, et  se définissent moins par rapport à la communauté gay que leurs ainés et vivent dans des milieux plus mixtes et également les hommes de plus de 25 ans assumant plus l’étiquette de l’homosexualité et fréquentant davantage les lieux communautaires.

– Affichage du 27/06 au 10/07: Réseau de bars et clubs gays et gays friendly sur l’ensemble du territoire

– Presse du 28/05 au 26/08 : Presse gay nationale et locale

– Digital du 27/06 au 18/07 : Bannières et vidéos sur les réseaux sociaux, les sites web communautaires et les applications mobiles gays et gays friendly

Les résultats ne sont pas attendus avant 2023

Source : Ladepeche.fr

Les pénuries de médicaments sont en augmentation depuis dix ans et pourraient concerner plus de 1200 traitements ou vaccins en France pour l’année 2019. La ministre de la Santé a présenté un plan hier mais sans s’attaquer aux vraies causes, déplore France Assos Santé.

Encore une urgence sanitaire. Selon les projections de l’ANSM, plus de 1 200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de rupture ou tensions d’approvisionnement sur l’ensemble de l’année 2019. C’est 60 % de plus qu’en 2018 et 30 fois plus qu’en 2008, souligne France Assos Santé.

Un sujet d’autant plus sensible

Les ruptures portent sur des produits d’utilisation courante ou de première importance, comme des antibiotiques, des vaccins, des anticancéreux ou encore des traitements contre la maladie de Parkinson. Sans compter ces dernières semaines les difficultés d’approvisionnement concernant les corticoïdes qui ont provoqué l’inquiétude de médecins et de patients.

On s’étonnera cependant que sur un sujet récurrent depuis dix ans, et qui touche au plus près la santé des populations, les pouvoirs publics n’aient toujours pas pris les mesures nécessaires pour reprendre la main face justement «à la main invisible du marché» chère aux libéraux. Une «main» qui, dans le domaine de la santé ne sert ni l’intérêt général, ni celle des particuliers, sinon le seul profit des laboratoires engagés dans la mondialisation.

Car les causes, comme la difficulté des pouvoirs publics pour réguler le marché, tout le monde les connaît, rappelle Gérard Bapt, ancien député et membre de l’Agence nationale et sanitaire du médicament (lire page 3) : des grossistes qui préfèrent vendre à des pays qui «paient mieux», des labos qui délocalisent des productions à flux tendus et à bas coûts dans le Sud-Est asiatique, multipliant ainsi les causes de rupture liées aux incidents techniques ou sanitaires.

En attendant, dans les pharmacies, on tire la langue au quotidien.

Alors, le gouvernement a bien sûr sorti un «plan». Les associations du secteur pensaient qu’il serait à la mesure du constat effectué par Agnès Buzyn en mai dernier : plus d’un Français sur quatre affirme aujourd’hui avoir été en difficulté pour acheter un médicament courant». D’où leur déception exprimée face à cette feuille de route – certes provisoire», avec un plan définitif en septembre – présentée hier par la ministre.

Un «plan» qui repose sur un meilleur partage de l’information et de la gestion du circuit depuis le fabricant jusqu’à la pharmacie (lire ci-dessous) : «Cette feuille de route ministérielle (…) ne présente en l’état que très peu de mesures concrètes et dissuasives pour lutter contre ces dérives», juge ainsi France Assos Santé, fédération d’associations de patients. En reprenant ce constat d’évidence : «Industriels et grossistes répartiteurs sont les principaux responsables de cette situation : stratégies financières contestables, exportation des stocks vers des pays qui paient mieux, désengagement sur certains médicaments, ou trop forte concentration des sites de production font partie des causes identifiées de longue date».

Evidemment, du côté de l’industrie pharmaceutique, on ne partage pas la même analyse : Davantage de contraintes «n’est pas une réponse», juge le Leem, qui fédère les industriels du médicament. Et puis, là encore, de nombreux acteurs du secteur jugent que la solution pérenne est forcément de nature européenne. Auquel cas, il faudra effectivement être patient…

Une feuille de route gouvernementale qui reste timide pour les associations

La ministre de la santé Agnès Buzyn a dévoilé hier son plan contre les ruptures de stock de médicaments qui repose sur un meilleur partage de l’information et une meilleure gestion du «circuit du médicament», du fabricant jusqu’à la pharmacie, mais qui a déçu les associations de patients.

Le premier axe de ce plan provisoire vise à « promouvoir la transparence et la qualité de l’information », en généralisant en 2020 la plateforme qui permet aux pharmaciens de signaler les ruptures d’approvisionnement au laboratoire concerné et, en sens inverse, de fournir une information de meilleure qualité aux pharmaciens pour qu’ils puissent par exemple donner aux patients la «date approximative» de la prochaine disponibilité d’un médicament.

La feuille de route propose aussi «des actions ciblées et adaptées à chacun des acteurs du circuit du médicament». La loi Santé, qui devrait être adoptée d’ici fin juillet, permettra ainsi aux pharmaciens de «remplacer le médicament indisponible initialement prescrit par un autre médicament », lorsque la pénurie concerne un «médicament d’intérêt thérapeutique majeur» (MITM).

La feuille de route propose aussi de « sécuriser l’approvisionnement » de ces MITM à fort risque de pénurie, notamment les anticancéreux, en élaborant «une cartographie des sites de production» de matières premières pharmaceutiques et de médicaments et en améliorant les procédures d’achat hospitalier, autant de louables intentions mais qu’il faudra cependant concrétiser.

Le plan présenté par la ministre prône également davantage de « coopération européenne », en poursuivant «les discussions sur l’achat groupé notamment de vaccins essentiels au niveau européen» et un «partage d’information concernant les situations et les causes des pénuries à l’échelle de l’Europe». Là encore, il serait largement temps de s’y mettre, mais compte tenu de l’état de l’Union, de la longueur des procédures, et de l’influence des lobbies, il faudra une large volonté politique transfrontières pour mettre en place les coopérations nécessaires.

En attendant, un comité de pilotage sera créé pour assurer la mise en œuvre de ces mesures, associant l’Agence du médicament (ANSM) et «l’ensemble des acteurs concernés» (laboratoires pharmaceutiques, grossistes, associations de patients, etc.)

Le déremboursement de l’homéopathie sur la table

C’est un autre sujet qui agite le milieu pharmaceutique. Le gouvernement doit s’exprimer dans les prochains jours sur le sort réservé à l’homéopathie. Cette décision interviendra après l’avis transmis le 28 juin par la Haute autorité de Santé (HAS), laquelle a estimé que l’homéopathie ne devait plus être remboursée, faute d’efficacité prouvée scientifiquement. Un constat proche de celui d’Agnès Buzyn, qui avait déclaré au cours d’une séance de questions au gouvernement : «Nous avons un principe fort en France pour le remboursement des médicaments, c’est prendre en charge les traitements qui ont un effet scientifiquement prouvé.»

 

Source : ici.radio-canada.ca

Dans les coulisses d’un laboratoire, des cellules qui sont de véritables petits stratèges militaires ont été mises à contribution pour comprendre comment combattre le VIH. Avec leur aide, des chercheurs du Centre de recherche du CHUM à Montréal ont étudié les très rares cas de personnes infectées par le VIH qui contrôlent ce virus spontanément et sans médicament.

Cela leur a permis de faire une avancée qui ouvre la voie au développement de traitements complémentaires à la trithérapie et même à des vaccins.

Les étapes de recherche

L’équipe a ainsi découvert que malgré la grande efficacité de la trithérapie – une combinaison de trois médicaments antirétroviraux – pour contrôler le virus du VIH, des trous demeurent dans le système immunitaire des personnes infectées.

C’est l’équipe du Dr Daniel Kaufmann, du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) et spécialiste des maladies infectieuses, qui a fait cette découverte forte utile, notamment avec la principale auteure de l’étude, la docteure Antigoni Morou, une chercheuse postdoctorale.

Pour y arriver, le chercheur et ses coéquipiers se sont servis de ces personnes rarissimes qui, infectées par le virus, sont capables de le contrôler elles-mêmes. Elles sont peu nombreuses : environ 0,3 % des personnes infectées par le VIH. Dans les milieux scientifiques, on les appelle souvent les « contrôleurs du VIH ».

Puis les chercheurs ont examiné les cellules CD4, une population de globules blancs qui « reconnaissent » le VIH et qui jouent un rôle important au sein du système immunitaire.

Ces CD4 ne sont pas des « cellules tueuses de virus », mais sont plutôt de véritables petits stratèges : Quand elles reconnaissent le virus, ça leur permet de donner des signaux à d’autres cellules, de leur dire, “venez, il y a un ennemi à combattre”, et de coordonner les défenses immunitaires des autres cellules, a expliqué le Dr Kaufmann.

Les chercheurs ont donc comparé la réponse immunitaire de ces personnes « contrôleurs du VIH » à celles qui, beaucoup plus nombreuses, ont besoin de la trithérapie. Les deux catégories de patients possèdent ces CD4, mais elles ont des propriétés différentes.

L’objectif principal de la recherche

Pour les chercheurs, l’objectif était de voir si le traitement antiviral pouvait « réparer le système immunitaire » des patients bénéficiant de trithérapie, bref, d’avoir une réponse immunitaire équivalente à celle observée chez les « contrôleurs ».

Le résultat s’est avéré nuancé : certains modules de gènes étaient sensibles à la trithérapie, mais pas tous.

Des trous demeurent, qui ont des conséquences : chez ces personnes, il n’y a pas de production de certaines substances considérées comme importantes pour défendre les intestins, par exemple, a illustré le docteur Kaufmann.

Mais ce travail colossal – qui a impliqué de mesurer simultanément l’activité de milliers de gènes – a permis aux chercheurs d’identifier les caractéristiques importantes d’une réponse immunitaire spécifique et efficace contre le VIH, comparée à une réponse dysfonctionnelle.

Mais d’avoir identifié ces trous leur permet maintenant de progresser vers la création et le développement de traitements complémentaires à la trithérapie et même d’évaluer des vaccins contre le VIH.

Car boucher ces trous, c’est la prochaine étape, dit le microbiologiste-infectiologue. Et cela serait incroyable pour les patients.

Les perspectives de cette recherche

Ils doivent prendre leurs médicaments quotidiennement, selon un horaire strict, pour le reste de leurs jours. De pouvoir cesser pareil traitement serait un grand bénéfice pour leur niveau de vie, croit le docteur et chercheur. Pour l’instant, sans trithérapie, la majorité des patients voient leur système immunitaire s’affaiblir progressivement et, à terme, ils pourraient développer la maladie appelée sida. Aussi, en raison du coût élevé de ces médicaments, ils ne sont pas accessibles dans plusieurs régions du monde.

L’espoir est là : « si on pouvait atteindre une réponse vraiment efficace par une intervention comme un vaccin, c’est que le problème serait contrôlé à long terme ».

Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue scientifique Nature Immunology (en anglais).

En 2017, près de 37 millions de personnes vivaient avec le VIH et tous les jours, et 5000 nouvelles infections sont déclarées aux autorités sanitaires dans le monde. À l’heure actuelle, il est impossible d’éradiquer complètement le VIH et de guérir le sida.

Source : afrique.le360.ma

Réunies le 2 juillet dernier à Niamey, capitale du Niger, en marge du 12ème Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) les 15 organisations la société civile (OSV) d’Afrique francophone, dont trois du Cameroun (Impact Santé Afrique, l’Institut pour la Recherche, le développement socioéconomique et la communication-IRESCO et Public Health International Consulting Centre-PHICC-, ont interpellé les leaders africains sur la nécessité d’accroître les fonds nationaux alloués à la santé.

« Si rien n’est fait maintenant dans le sens de l’augmentation considérable des investissements domestiques pour la santé, nous perdrons bientôt toute véritable opportunité de mettre fin aux épidémies, compromettant ainsi l’avoir de notre continent. La population croît très rapidement. L’augmentation des investissements doit suivre le rythme de la croissance démographique. Si nous voulons ne serait-ce que maintenir les niveaux actuels de couverture sanitaire. », affirment ainsi les membres de l’OSC, dans une déclaration conjointe, publiée en prélude au Sommet de l’UA, tenu cinq jours plus tard, soit le 7 juillet dernier dans la capitale nigérienne.

La Déclaration de Niamey

Dans ce document, qu’ils ont signé, les membres de l’OSC rappellent que l’Afrique demeure confrontée aux menaces les plus graves pour la santé publique de ses différents citoyens. Malgré les progrès enregistrés dans ce domaine.
Pour preuve, en 2019, l’Afrique représente à elle-seule, 24% de la charge mondiale de morbidité en santé. Alors que seulement 16% de la population mondiale vit sur son sol.
Par ailleurs, 70% des personnes vivant avec le VIH-Sida se trouvent sur le continent qui enregistre également le plus grand taux de décès dus au paludisme (93%) et le taux de mortalité le plus élevé des enfants de moins de 5 ans.

A cela, il faut ajouter les systèmes de santé faibles et largement sous-financés. En plus de la mobilisation des ressources intérieures trop lente pour permettre a l’Afrique de respecter ses engagements et répondre aux besoins des communautés.

Citoyens « en bonne santé »

« Il est donc impératif pour les pays africains d’augmenter considérablement leurs budgets annuels alloués à la santé dès à présent », plaident les OSC. Ils rappellent aux Etats africains les engagements pris dans le cadre de l’Agenda 2063, la Déclaration d’abus de 2001 et de 2013. Ainsi que la Déclaration d’Addis-Abeba de 2019.

Ces différents engagements ont respectivement consisté à parvenir à une Afrique qui abrite des « citoyens en bonne santé et bien nourris », à allouer 15% du budgets nationaux à la santé, à mettre fin aux épidémies de VIH-sida, de la tuberculose et du paludisme en Afrique d’ici à 2030, d’augmenter les investissements de la santé et d’accélérer la mise en place d’une couverture sanitaire universelle.

La Déclaration de Niamey exhorte, par ailleurs, chaque Etat membre de l’UA à contribuer au succès de la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tubeculose. Prévue en octobre prochain à Lyon, France.

« Ceci témoignerait de la volonté de nos dirigeants à positionner les pays africains au rang d’acteurs non négligeables de la solidarité mondiale pour la santé. Une solidarité dont la survie et le bien-être de leurs populations restant en grande partie tributaires », soutiennent les signataires de cette déclaration.

 

Source : egora.fr

Un rapport de la Cour des comptes, qui vient d’être publié, alerte sur le fait que l’épidémie liée au VIH est « toujours active et mal circonscrite ». La commission des Affaires sociales du Sénat, à l’initiative de cette étude, évoque plusieurs pistes concrètes pour « une prévention décomplexée », telles qu’un accès plus large et gratuit aux outils de dépistage, et une extension de la primo-prescription de la PrEP par les médecins de ville et aux mineurs.

 

La prévention et la prise en charge du VIH

Dans la synthèse de son rapport consacré à « la prévention et la prise en charge du VIH », de la Cour des Comptes publié le 9 juillet. Il est souligné que les constats épidémiologiques ont peu changé ces dernières années et « l’épidémie est toujours active ». Ce texte demandé par la commission des Affaires sociales du Sénat, rappelle ainsi qu’en 2016, 172 700 personnes vivaient avec le virus en France, dont 141 275 étaient prises en charge. Cela fait donc encore 31 425 personnes contaminées qui sont éloignées de toute prise en charge, dont 24 000 ignorent leur statut.

Cette « épidémie cachée » serait responsable de 60% des nouvelles infections, affirment les auteurs de ce texte, dont la rapporteure au Sénat est Corinne Imbert (Charente – Maritime, rattachée Les Républicains). En conséquence, les nouvelles contaminations ne baissent pas depuis 10 ans. Estimées à 6 424 en 2017, dont près d’un tiers à un stade avancé et 15 % au stade du Sida. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes représentent près de 44 % des nouvelles découvertes en 2016. Les migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont aussi particulièrement concernés. Sur le plan géographique, la région parisienne et la Guyane, sont les plus touchés suivi par la région Provence-Alpes Côte d’Azur.

Le poids sanitaire de l’infection au VIH

Le poids sanitaire de l’infection au VIH reste donc lourd. Auquel s’ajoute un poids financier, que la Cour des comptes évalue à 1,6 milliard d’euros en 2016, dont 1,5 pour l’Assurance maladie.

Dans ce contexte de stagnation, pourra-t-on atteindre les objectifs nationaux et internationaux ? La France s’est en effet positionnée de façon encore plus ambitieuse que l’Onusida. En fixant à 95% (90 pour l’Onusida), le triple objectif du taux de personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut, de personnes infectées dépistées recevant un traitement antirétroviral, et de personnes traitées ayant une charge virale indétectable. Pour la Cour des comptes, « le premier objectif n’est manifestement pas atteint (avec un taux de l’ordre de 85 %), la situation du deuxième objectif est ambiguë, et le troisième objectif semble atteint ».

PrEP : primo-prescription pour les médecins de ville

La question du dépistage et de la prévention reste donc majeure. « Pour atteindre les objectifs ambitieux qui sont fixés, la politique de prévention doit être repensée et amplifiée, en particulier auprès des jeunes », affirment les auteurs du rapport. Pour cela, il apparait donc nécessaire de diffuser plus largement les traitements préventifs et prophylaxie préexposition (PrEP). La commission des Affaires sociales propose d’étendre la primo-prescription de la PrEP aux mineurs, et d’autoriser la médecine de ville et la médecine scolaire et universitaire à la prescrire. De même, les médecins de ville et les officines pourraient délivrer les premières prises du traitement post-exposition (TPE)…

La télémédecine pourrait aussi être mise à contribution, notamment au niveau des centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic et des centres et associations habilités pour la délivrance de la PrEP et du TPE.

Rembourser les sérologies sans prescriptions médicale

Les auteurs du rapport souhaitent par ailleurs renforcer le dépistage, qui « reste encore lacunaire et ne représente que 10 % des dépenses consacrées au VIH en 2016 ». Ainsi, malgré des recommandations prônant un dépistage, en population générale, au moins une fois dans la vie, et régulier pour les populations à risques, « il n’y a eu en 2017 que 5,6 millions de sérologies réalisées, 55 770 tests rapides d’orientation diagnostique et 73 000 autotests vendus », précisent les auteurs.

Ils proposent donc d’autoriser le remboursement par l’assurance maladie des sérologies en laboratoire de ville sans prescription médicale, et de faciliter la diffusion des autotests et des Trod en officines et dans les centres, associations et service de santé scolaire et universitaire, en favorisant leur gratuité. Un dépistage opportuniste doit aussi être envisagé en population générale. Dans cette idée, la commission des Affaires sociales propose une alerte « dépistage » tous les 5 ans via le dossier médical partagé et l’espace numérique de santé pour tous, et d’expérimenter la notification anonyme et gratuite des partenaires de personnes positives à la recherche d’une infection sexuellement transmissible, sur le modèle québécois. Elle se montre aussi en faveur de l’expérimentation d’un « pass santé sexuelle » pour les jeunes de moins de 25 ans et les populations à risque ouvrant droit à un accès gratuit et permanent aux préservatifs et outils de dépistage.

Faire baisser le prix des antirétroviraux

Enfin, pour garantir une prise en charge efficace, il faut mettre en œuvre « un plan ambitieux de baisse des prix des antirétroviraux » en réévaluant l’ensemble des traitements  de cette classe, et en augmentant la part des génériques. La recherche doit aussi être encouragée.