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Source : VIH.org

C’est l’heure du check out, des transferts vers l’aéroport et du bilan: que rapporte-t-on de la CROI 2019 de Seattle à se mettre dans la blouse blanche?

Revenons sur les bonnes nouvelles annoncées dans le premier édito à la sortie d’avion, telle que l’installation des bithérapies dans les stratégies antirétrovirales comme piste d’allégement. La «tango thérapie» n’est plus une possibilité mais une réalité scientifique. Au sein de la cohorte française de Dat’AIDS, le taux d’échec virologique était faible, à 3,4%, et attendu sur des critères prédictifs maintenant bien balisés. Il reste à expliquer l’efficacité supérieure d’une bithérapie Dolutégravir/3TC dans l’essai GEMINI, observée chez les patients à charge virale élevée (>100,000 cp/ml). Une curiosité à confirmer ou infirmer.

Nouveautés pour la Prep

De nouvelles pistes pour la Prep avec les résultats de DISCOVER qui ne manqueront pas d’être commentés: non-infériorité certaine versus le TDF/FTC, mais y a t-il une tendance à plus d’efficacité du côté du TAF/FTC?

Également, une belle piste avec des capsules vaginales ou rectales pour une Prep (TAF/elvitégravir) en application locale montrant une efficacité à 92% chez… le singe. Et ce, quand bien même il a été montré durant cette conférence (# 998) que l’utilisation d’un anneau vaginal contenant oestrogène et progestérone réduisait la quantité de bactéries vaginales et conduisait à une augmentation du risque de contamination par le VIH chez des femmes kenyanes.

On espère qu’elles ne connaitront pas le recul des «vaginal ring», les anneaux ciblant le VIH, les IST et la contraception qui n’étaient discutés que dans un seul abstract à cette CROI 2019. Les résultats plus que mitigés des études ASPIRE et RING sur le sujet avaient été  communiqués en plénière à la CROI 2016, et avaient même reçu, paradoxalement, une standing ovation.

Nouvelles molécules

De nouvelles molécules éparses: le GS-9131, un nouvel NRTI ; le GS-6207, un nouvel inhibiteur de capside en sous-cutané; le GSK2838232, un nouvel inhibiteur de maturation, l’ibalizumab, un inhibiteur post-attachement du VIH-1 qui se lie au domaine CD4 2 et bloque l’entrée virale dans les cellules hôtes; le Fostemsavir, un inhibiteur d’attachement; le MK8591 un nouvel analogue nucléosidique à action prolongée déjà plus avancés, etc.

RDR à la CROI

De nouvelles inquiétudes ont été rapportées à Seattle, face au double danger des IST et de la consommation des opioïdes de synthèse. La réduction des risques (RdR) a donc fait son entrée, timide, à la CROI face aux usages du Chemsex et du fentanyl.

L’épidémiologiste Karin Bosh (CDC), a rapporté le dernier jour, que 1363 personnes vivant avec le VIH étaient mortes par overdose d’opioïdes aux Etats-Unis  entre 2011 et 2015. Le taux de mortalité par overdose d’opioïdes chez les personnes atteintes par le VIH était de 42,7% plus élevé en 2015 qu’en 2011. Qui plus est, le passage à l’injection semble plus rapide chez les nouveaux consommateurs d’héroïne. En 2015, on a observé dans l’État de l’Indiana que l’héroïne coupée avec du fentanyl augmenté l’addiction et le nombre d’injections. Rappelons qu’aux Etats-Unis, la Prep reste totalement inaccessible aux usagers de drogue injectables: seulement 2% de ces personnes déclarent y avoir accès.

Dans le King County, qui englobe Seattle (2 007 440 d’habitants), les overdoses d’héroïne ont augmenté de 246% entre 2007 et 2018 et le nombre de sans-abris de 129 % entre 2010 et 2017, des chiffres qui sont liés (#891). En outre, la consommation de Fentanyl détournée de la pharmacopée hospitalière —phénomène qui n’a pas encore traversé l’atlantique— est clairement la cause d’atteintes hépatiques fibrosantes (#617).

Enfin, il a aussi tout ce que nous n’avons pas rapporté dans ces articles, faute de place, et parce que dans cette CROI finalement assez foisonnante nous avons appliqué le vieil adage d’André Gide: «Choisir, c’est renoncer.» Certaines études auraient néanmoins mérité qu’on s’attardent sur elles, comme la re-démonstration de l’effet du Tasp dans l’essai HPTN071 POPART, qui montre une baisse de l’incidence de 30% dans les zones avec un programme de dépistage et de mise sous traitement ARV. On ne vous a pas parlé non plus du microbiote vaginal, quasiment aussi en vogue que son homologue postérieur, ni de la flore bactérienne pénienne étudiée dans le bras contrôle d’une étude sur la circoncision, à Rakaï (Ouganda), qui démontre que les hommes se contaminant par le VIH avaient une plus grande densité de bactéries péniennes anaérobies.

Cet article a été rédigé pour la Lettre de l’Infectiologie à l’occasion de la CROI 2019. Nous le reproduisons ici avec l’autorisation de l’auteur.

Source : SERONET.info

Comme chaque année, Seronet a suivi la grande conférence scientifique américaine sur le VIH, les hépatites et les infections opportunistes : la Croi qui s’est tenue du 4 au 7 mars à Seattle. Un programme chargé condensé sur quatre jours : impact du tabac et de l’alcool sur la santé, qualité de vie, nouveaux traitements, Prep, Tasp, cure, dépistage, allègement thérapeutique, IST, chemsex, nutrition, etc. Sélection des temps forts et des infos clefs !

Plan d’attaque !

Lorsqu’on quitte son hôtel pour se rendre au Washington convention center, haut-lieu de la recherche mondiale sur le VIH, il faut passer devant le Cour d’appel de Seattle. Il y a deux ans, le « Muslim ban », promulgué par Donald Trump, avait plongé le monde de la recherche dans une colère assez rare. De nombreux-ses participants-es furent incapables de se rendre sur le territoire étasunien. Quelques jours avant la Croi, la Cour d’appel de Seattle cassait la décision présidentielle. La capitale de l’État de Washington devenait l’épicentre de la contestation politique contre le nouveau président. Les organisateurs-trices de la Conférence avaient fait une déclaration à l’égard de Trump. Ils-elles ne seraient pas en reste, promettant d’être les vigies de la lutte contre les maladies, mais aussi contre les discriminations faites dans leur pays, jusque-là leader de la lutte mondiale. Deux ans plus tard, le climat de défiance entre la communauté scientifique et l’administration Trump demeure suffocant.
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Guérison du VIH : l’appel de Londres ?

Berlin et maintenant Londres ! Timothy Ray-Brown, premier homme à avoir officiellement guéri du VIH, n’est plus seul ! Et les organisateurs-trices ont peu apprécié que cette annonce leur échappe. Mais il faut faire avec : l’information concernant le « patient de Londres » a fuité avant sa présentation à Seattle. Cet homme, qui reste anonyme, avait un lymphome non-hodgkinien et devait subir une transplantation avec un donneur qui avait une mutation anti D34-CCR5, une mutation génétique qui empêche le virus de rentrer dans le CD4.

Depuis 17 mois, l’homme est « virologiquement contrôlé », donc en charge virale indétectable. La transplantation de moelle osseuse a remplacé les cellules immunitaires par des nouvelles, réfractaires au VIH. Cette mutation génétique du donneur empêche alors le virus de la personne séropositive de se répliquer. Mais ce schéma est extrêmement rare et quasiment pas transposable dans la réalité. En effet, une greffe implique une compatibilité HLA (1) difficile à trouver, sans parler de cette mutation spécifique très rare (moins de 1 % de la population). Peut-on parler de « guérison » dans ce cas très précis ? Pour l’instant, nous devons attendre pendant une ou deux années si on voit ou pas un rebond viral en l’absence de traitement pour véritablement parler de guérison. Ce mot « guérison » demeure très puissant et a des implications émotionnelles et historiques qu’il faut comprendre et être vigilant quant à son utilisation. Au-delà de l’impact médiatique, cette information confirme que des cas exceptionnels de guérison, à la suite d’une transplantation de moelle osseuse, sont possibles, mais ce n’est pas une stratégie généralisable pour guérir les 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde.
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Dépister et traiter : j’y « Croi » encore !

Avant 2008, on avait pu entrevoir de façon rétrospective l’absence de transmission au sein de couples sérodifférents. Mais cela ne garantissait pas scientifiquement un risque nul sans études prospectives. L’avis suisse a voulu lever les peurs de transmission au sein de couples sérodifférents, afin qu’ils aient une vie sexuelle normale. L’avis disait qu’on ne pouvait écarter le risque d’une contamination vu les données de l’époque, mais que l’on pouvait se permettre de considérer le risque comme « négligeable », exactement comme en 1986, lorsqu’on a pu affirmer que le baiser ne transmettait pas le virus. Il est toujours difficile en science de prouver une absence totale de risque. Mais les preuves se sont accumulées. L’essai HTPN 052 a confirmé, en 2011, l’absence de transmission dans les couples dans un essai randomisé. Certains doutaient ensuite de l’extrapolation de résultats chez les couples gays. L’étude prospective Partners a pu ensuite montrer également l’absence de risque chez ces derniers. En regroupant toutes les données des études, on estime aujourd’hui le risque à « quasi zéro » avec une très faible marge d’incertitude. Affirmer qu’il n’y a pas de risque, c’est un conte de fée qui a pris onze ans pour se métamorphoser en réalité. Sans pour autant mettre fin à l’histoire.

Il a fallu lancer une campagne pour convaincre la communauté de l’absence de risque, avec au départ une mobilisation des personnes vivant avec le VIH conscientes de l’enjeu de réduire la stigmatisation. U=U est une question de droits humains, mais aussi de réussite de l’objectif de fin de l’épidémie. La campagne a été lancée en 2016, soit sept ans après l’avis suisse et relayée dans 97 pays. Des institutions américaines et d’autres pays ont fini par reprendre le slogan et soutenu la campagne. Des journaux médicaux comme The Lancet, le Jama ont relayé le message pour que les cliniciens s’en saisissent et abordent la question avec leurs patients.

U=U est une révolution en transformant les vies des personnes vivant avec le VIH, en encourageant le dépistage et le traitement qui revêt un intérêt en termes de qualité de vie et en faisant reculer le stigma. Il est donc nécessaire que les recommandations de prise en charge prennent en compte U=U dans les pays. Il est important que U = U puisse faire changer les lois des pays qui pénalisent le risque d’exposition au virus.  Il est aussi important de ne pas juger les personnes séropositives qui ne réussissent pas à obtenir une charge virale indétectable, mais de se focaliser sur les raisons sociétales de ces échecs virologiques. En attendant, la communication se doit d’être claire : ne pas dire risque presque nul, mais affirmer que c’est nul pour ne pas semer de la confusion et faire de ce message un tremplin vers la fin des contaminations.
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VIH : le poids des maux

Dans les années 80, l’enjeu du VIH portait sur la cachexie, un affaiblissement et amaigrissement profond de l’organisme. Puis les années 90 et l’arrivée des premiers traitements ont vu naitre la question des lipodystrophies, ces variations de répartition des graisses dans l’organisme, qui impactaient grandement la silhouette. Les années 2000, avec l’émergence des traitements efficaces et donc d’une espérance de vie, la question de l’obésité, déjà présente dans d’autres aspects de la santé publique, a commencé à poindre dans le milieu du VIH. La recherche a d’ores et déjà établi qu’il y a plusieurs causes à la prise de poids : l’environnement qui est « obésitogène » pour tous-tes, le retour à une prise en charge normale, qui ne prend pas en compte l’enjeu du poids, mais aussi le rôle potentiel de certains médicaments antirétroviraux dans un gain de masse graisseuse. La question a été abordée dans deux sessions spécifiques de la Croi, cette semaine. Car dans une perspective de qualité de la vie, au long cours, le surpoids pose des problèmes majeurs, comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. La classe des anti-intégrases est suspectée de faire prendre du poids, notamment le dolutégravir, mais les études n’avaient pas bien assis jusqu’à présent ce lien de causalité. Chez les personnes séronégatives d’ailleurs, la prise d’un antirétroviral en usage préventif n’est pas associée à une prise de poids : le cabotégravir ne serait pas associé à un gain dans des essais de Prep. Mais quelques résultats présentés à Seattle sont intéressants à décrypter.
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Croi 2019 : des infos tous azimuts

La détection des signatures moléculaires des souches virales permet de mieux repérer où le virus se transmet. Les données de surveillance permettent d’identifier et de comparer entre elles les souches virales qui circulent pour comprendre dans quels sous-groupes de population les nouvelles infections surviennent. On repère ainsi des familles de virus très proches qui émergent en même temps (clusters). On a ainsi pu, en Colombie britannique (Canada), repérer un virus d’emblée résistant qui se répandait chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et mieux adapter les recommandations pour dépister et traiter ce type d’infection. Le séquençage de toutes les nouvelles souches est en cours dans la surveillance des virus circulant aux États-Unis. Le repérage d’un cluster viral indique un échec au niveau de la prévention ou du soin. L’approche ne permet pas de savoir dans quel sens (de qui à qui) les transmissions se sont faites et ne peuvent pas être utilisées à des fins juridiques par des magistrats qui voudraient s’en servir dans des procédures. Ces données sont également très sécurisées.
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Les leçons de Seattle

Rupture d’embargo. En annonçant, deux jours avant la présentation officielle, qu’un second cas de rémission fonctionnelle avait été documenté par des chercheurs-ses anglais-es, le New York Times a pris tout le monde de cours, y compris les organisateurs-trices. Agacés-es, mais mis-es devant le fait accompli, ils-elles ont du mettre cette annonce, spectaculaire, au cœur du dispositif de communication des quatre jours de conférence. Marquant médiatiquement, ce nouveau « patient de Londres » n’est pourtant pas la promesse d’une trouvaille vers la guérison du VIH à large échelle ; mais surtout elle a phagocyté l’attention au détriment d’autres faits marquants.
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Source : Techno-Science.net

Le CEA, en collaboration avec l’Inserm, a mis au point une approche vaccinale contre le VIH, basée sur un système de délivrance inédit, les nanoparticules lipidiques Lipidots. Ces dernières transportent et délivrent la protéine virale, p24, antigène essentiel dans les vaccins contre le VIH, combinée à un agent immunostimulant le CpG. Ce système renforce la réponse immunitaire à la protéine et donc possiblement l’efficacité d’un futur vaccin utilisant cette technologie.

D’après les statistiques de l’organisation ONUSIDA, depuis la découverte des premiers cas de VIH il y a plus de 35 ans, 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 35 millions sont décédées du virus (1). Le CEA s’implique dans la recherche et le développement d’approches thérapeutiques et préventives des maladies infectieuses, dont le sida.

Transporter le médicament dans le corps au plus près des cellules à soigner

En 2006, dans le cadre d’une collaboration avec le CNRS, le CEA-Leti, centre de recherche et technologie spécialisé dans les micro et nanotechnologies du CEA, a mis au point les Lipidots, des nanoparticules à base d’huile et de cire, qui permettent de rendre injectables des médicaments qui ne le sont pas par des moyens conventionnels. Encapsulé dans des Lipidots, le médicament est mieux protégé et n’est délivré que lorsqu’il atteint la cellulle à soigner. L’efficacité du soin est plus grande et les effets secondaires moins importants.

Des réponses immunitaires renforcées

Jusqu’à présent, les vaccins à base de protéine p24 ont fait preuve d’une efficacité limitée en raison d’une réponse immunitaire insuffisante à cet antigène chez les patients atteints du VIH. En effet, « malgré les efforts considérables de la communauté scientifique pour mettre au point des vaccins contre le VIH, le virus continue d’infecter des personnes chaque jour, explique Fabrice Navarro, responsable du Laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti. Les vaccins expérimentaux font face à des obstacles immunologiques qui ne peuvent être surmontés qu’en introduisant des innovations dans la conception des formulations du vaccin ».

C’est la nouvelle approche du CEA (2), en collaboration avec l’Inserm, qui vise à améliorer la réponse immunitaire contre la protéine p24 du VIH en la chargeant, avec un agent immunostimulant nommé CpG, sur les Lipidots. Cette avancée pourrait constituer la première étape vers un nouveau vaccin contre le VIH, auquel seraient ajoutés des composants supplémentaires du virus. Publiés dans la revue npj Vaccines, les résultats chez les souris et les primates non humains valident cette nouvelle approche. Les Lipidots sont en effet capables de protéger l’antigène et l’agent CpG de l’environnement extracellulaire et de procéder à leur délivrance dans les cellules dendritiques (3), présentatrices d’antigènes et médiatrices des réponses immunitaires induites.

Prochaine étape, fixer sur les particules lipidiques d’autres antigènes du virus, en particulier les antigènes issus des glycoprotéines situés dans l’enveloppe virale, c’est-à-dire sur la partie externe du virus.

Notes:
(1) Statistiques mondiales sur le VIH en 2017 d’ONUSIDA
(2) Le Laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti et l’institut de recherche sur les maladies infectieuses IDMIT
(3) Les cellules dendritiques sont des cellules du système immunitaire qui font partie du système réticulohistiocytaire, cellules présentatrices d’antigènes et qui présentent dans certaines conditions, comme leur nom l’indique, des dendrites (des prolongements cytoplasmiques).

Référence publication:
Overcoming immunogenicity issues of HIV p24 antigen by the use of innovative nanostructured lipid carriers as delivery systems: evidences in mice and non-human primates, Emilie Bayon, Jessica Morlieras, Nathalie Dereuddre-Bosquet, Alexis Gonon, Leslie Gosse, Thomas Courant, Roger Le Grand, Patrice N. Marche & Fabrice P. Navarro

Source : Libération.fr

Le stock de traitements antirétroviraux (ARV), destinés à soigner les personnes vivant avec le VIH/sida, est en cours d’épuisement au Gabon, a indiqué lundi à l’AFP la directrice d’Onusida Gabon, Françoise Ndayishimiye.

«Pour certaines molécules, les stocks de sécurité d’au moins trois mois, que l’on doit garder en cas de besoin, ont été totalement épuisés», a souligné la responsable au Gabon de cette agence onusienne chargée de coordonner les programmes de lutte contre le sida. «La situation est préoccupante […] Mais on essaye de tout faire pour que la rupture ne soit pas généralisée», a ajouté le Dr Ndayishimiye.

Au Gabon, 56 000 personnes sont infectées par le VIH, dont 34 000 sous traitements antirétroviraux, selon les chiffres publiés en juin 2018 par cet organisme. «Il n’y a aucun danger de mort pour les patients. Mais en arrêtant le médicament, il y a de forte chance pour que le patient développe une résistance», a tenu à préciser la responsable. Une commande d’ARV par le gouvernement est en cours, mais devrait arriver tardivement. De son côté l’Onusida a demandé aux pays de la sous-région en situation de sur-stock de venir en aide au Gabon.

Petites commandes

«Il est inadmissible que des personnes vivant avec le VIH soient privées de médicament», s’est indigné lundi auprès de l’AFP le président de l’ONG GFAN Gabon, Guy René Mombo Lembomba, qui a donné l’alerte la semaine dernière. «Ce sont les patients eux-mêmes qui nous ont interpellés». Dans ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale, les ruptures d’AVR sont fréquentes, mais la dernière d’envergure date de 2016.

Avec moins de deux millions d’habitants et l’un des taux de prévalence du VIH les plus faibles de la sous-région (4,1%), le Gabon fait de petites commandes «qui n’intéressent pas les fournisseurs», a expliqué la directrice d’Onusida Gabon. La crise économique que subit le pays depuis la chute des cours du pétrole en 2014-2015, n’a rien arrangé. «Au lieu de commander pour une année entière, le Gabon fait des commandes pour trois à six mois et cela coûte plus cher au pays».