Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source: APA News

Au moins un million de personnes vivant avec le VIH et le Sida au Mozambique au cours des deux dernières années ont besoin d’un traitement antirétroviral.

C’est le chef de cabinet du ministre de la Santé, Zachary Zindoga qui a tiré la sonnette d’alarme lundi à Maputo lors de la réunion d’évaluation programme PEPFAR (Plan d’urgence) mis en place dans le pays par le gouvernement américain pour permettre plus d’accès aux ARV pour les patients.

Zindoga a fait observer par ailleurs que, le nombre de structures sanitaires accueillant des personnes vivant avec le VIH/Sida avait également augmenté au cours de la même période.

« Beaucoup de choses ont changé. Le nombre de personnes sous traitement ARV a été multiplié par trois pour atteindre un million ces deux dernières années et le programme (PEPFAR) a permis d’élargir considérablement l’accès au diagnostic et au traitement du VIH entre 2016 et 2018 », a-t-il déclaré.

 La pandémie du Sida sévit fortement au Mozambique où l’on estime que 1,8 million d’individus sur une population de 28 millions de personnes sont infectées par le VIH.

Rappelant que le VIH et le Sida sont un problème de santé publique, Zindoga a déclaré que la propagation de la maladie affectait l’économie nationale, la plupart des personnes infectées étant des personnes âgées de 15 à 49 ans.

Pour sa part, le chargé d’affaires de l’ambassade américaine au Mozambique, Bryan Hunt a déclaré qu’il était important de tout mettre en œuvre pour éviter une perte en vie humaine à cause du VIH et Sida.

Il a déclaré que le programme PEPFAR combattait la pandémie au Mozambique et dans 50 autres pays à travers le monde et avait permis de sauver la vie de 16 millions de personnes.

Source: Nouvelles Catie

  • Le VIH est associé à de l’inflammation, laquelle est susceptible d’entraîner une détérioration graduelle des systèmes organiques

  • Une nouvelle étude a établi un lien entre l’inflammation et l’insécurité alimentaire chez les femmes vivant avec le VIH

  • L’étude a observé ce lien même en présence d’un traitement du VIH efficace

Grâce à la disponibilité et à l’utilisation à grande échelle d’un puissant traitement d’association anti-VIH (traitement antirétroviral ou TAR), de nombreuses personnes séropositives ont une espérance de vie quasi normale. Le TAR procure ce bienfait par la réduction graduelle de la quantité de VIH dans le sang jusqu’à des niveaux très faibles (qu’on qualifie habituellement d’« indétectables »). Cette baisse soutenue de la quantité de VIH donne au système immunitaire la possibilité de redevenir partiellement fonctionnel.

Le TAR procure de nombreux bienfaits, mais il ne peut rectifier tous les dommages infligés par le VIH au système immunitaire. Par exemple, une infection par le VIH non traitée entraîne un niveau élevé d’inflammation dans l’organisme. Prendre le TAR exactement tel que prescrit pour aider à obtenir une charge virale indétectable contribue grandement à réduire le niveau d’inflammation, mais cette inflammation ne revient pas aux niveaux très bas observés chez les personnes séronégatives en bonne santé. Certains chercheurs soupçonnent que le niveau plus élevé d’inflammation observé même chez les personnes qui reçoivent un TAR a le potentiel d’entraîner une détérioration graduelle des systèmes organiques, à long terme. Des chercheurs mènent actuellement des essais cliniques afin de trouver une façon sécuritaire de réduire l’inflammation résiduelle notée chez les utilisateurs du TAR.

Insécurité alimentaire

Au cours de la dernière décennie, des chercheurs canadiens et américains ont étudié la question de l’insécurité alimentaire, qu’ils définissent comme suit :

  • « disponibilité limitée ou incertaine d’aliments sûrs et adéquats sur le plan nutritionnel »
  • « incapacité d’acquérir des aliments de façons socialement acceptables »

Des études antérieures menées auprès de personnes séronégatives portent à croire que l’insécurité alimentaire est associée à des niveaux plus élevés d’inflammation. Et dans une récente étude, des chercheurs de 10 importantes cliniques des États-Unis ont observé que l’insécurité alimentaire était liée à un risque accru d’inflammation plus élevée chez les femmes séropositives. Le lien entre l’insécurité alimentaire et l’alimentation a pu être noté même chez des femmes dont la charge virale était supprimée en raison d’une bonne observance du TAR. Cette dernière observation est importante étant donné que les études antérieures avaient noté que l’insécurité alimentaire était liée à une mauvaise observance du TAR et à des charges virales détectables.

Les chercheurs ont demandé que des programmes « remédiant à l’insécurité alimentaire » chez les femmes séropositives soient mis sur pied.

Détails de l’étude

Une équipe de chercheurs a évalué les données tirées d’une étude en cours appelée étude WIHS (pour Women’s Interagency HIV Study; prononcé comme le mot anglais « wise »). L’étude WIHS, qui a débuté il y a 25 ans, recueille des renseignements détaillés, entre autres sur la santé et les comportements, auprès de femmes courant un risque élevé de contracter une infection par le VIH ainsi que de femmes séropositives. Récemment, l’étude WIHS a commencé à recueillir des données sur la sécurité alimentaire auprès d’un sous-groupe de participantes. La présente analyse de l’étude WIHS est axée sur les données recueillies auprès de 421 femmes séropositives à un point d’évaluation précis en 2015. Le profil moyen de ces femmes au moment de leur admission à la sous-étude était le suivant :

  • âge – 47 ans
  • près de 80 % des femmes admises avaient une charge virale indétectable (dans cette sous-étude, cela correspondait à une charge virale inférieure à 20 copies/mL)
  • 70 % des femmes avaient un compte de CD4+ de 500 cellules/mm3 ou plus
  • 31 % des femmes étaient des fumeuses
  • 4 % des femmes avaient récemment fait usage de drogues de la rue
  • 52 % des femmes gagnaient 12 000 $ américains par année ou moins
  • indice de masse corporelle (IMC; une évaluation relative de l’embonpoint ou de la minceur) – 31, évoquant une obésité. De plus, les chercheurs ont noté que de nombreuses femmes participant à cette étude avaient des IMC plus élevés, ce qui porte à croire à des degrés divers d’obésité.

Les chercheurs ont évalué les niveaux des signaux chimiques suivants dans les échantillons de sang des participantes :

  • IL-6 (interleukine 6)
  • TNFR1 (récepteur 1 du facteur de nécrose tumorale)

Des études antérieures ont noté que les niveaux de ces signaux chimiques, ainsi que d’autres, étaient élevés en présence d’une infection par le VIH.

Les infirmières de l’étude n’ont pas recruté de femmes atteintes des maladies suivantes :

  • cancer
  • maladies auto-immunes
  • infection par le virus de l’hépatite B
  • infection par le virus de l’hépatite C

Toutes les maladies susmentionnées ont été associées à une inflammation marquée dans des études antérieures.

Résultats

Dans l’ensemble, une fois que les chercheurs ont ajusté les résultats pour tenir compte des facteurs pouvant avoir influé sur l’inflammation (comme le tabagisme, une charge virale détectable, un IMC élevé), ils ont noté que les femmes qui avaient été aux prises avec une insécurité alimentaire étaient plus susceptibles de présenter des niveaux élevés d’inflammation. En moyenne, elles présentaient des niveaux plus élevés d’IL-6 et de TNFR1 (23 % et 13 % plus élevés, respectivement), comparativement aux femmes qui n’avaient pas connu d’insécurité alimentaire.

Ni la charge virale ni le compte de CD4+ n’influaient sur le niveau plus élevé d’inflammation lié à l’insécurité alimentaire.

Par quel mécanisme l’insécurité alimentaire aggraverait-elle l’inflammation?

Les chercheurs soupçonnent que c’est le stress occasionné par l’insécurité alimentaire qui ferait augmenter l’inflammation chez les femmes séropositives. Cela dit, ce rôle potentiel du stress devra faire l’objet d’études.

Point à retenir

La présente étude était fondée sur la collecte de données à un point précis dans le temps. Ce genre d’étude transversale représente une bonne première étape dans l’exploration d’une question. Néanmoins, des études suivant un plan statistique plus robuste sont requises afin d’élucider le lien entre l’insécurité alimentaire et des niveaux plus élevés d’inflammation, et ces études coûteront cher.

Les études futures pourraient explorer les questions suivantes :

  • les répercussions de l’insécurité alimentaire chez les hommes séropositifs
  • l’effet sur l’inflammation et sur l’état de santé général de l’apport en aliments sains à des personnes séropositives aux prises avec l’insécurité alimentaire

Ressources

Une étude canadienne découvre un lien entre l’insécurité alimentaire, la charge virale détectable et la perte de CD4+ – Nouvelles CATIE

Une étude canadienne examine pourquoi certaines femmes ne restent pas dans la cascade des soins du VIH – Nouvelles CATIE

Comparaison des tendances de consommation de substances parmi les femmes du Canada – Nouvelles CATIE

Certains Canadiens dépensent moins en nourriture et en chauffage à cause des coûts des médicaments de prescription – Nouvelles CATIE

Explorer le VIH et l’inflammation – TraitementActualités 223

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCES :

  1. Leddy AM, Roque A, Sheira LA, et al. Food insecurity is associated with inflammation among women living with HIV. Journal of Infectious Diseases. 2019 Feb 9;219(3):429-436.
  2. Aibibula W, Cox J, Hamelin AM, et al. Food insecurity may lead to incomplete HIV viral suppression and less immune reconstitution among HIV/hepatitis C virus-coinfected people. HIV Medicine. 2018 Feb;19(2):123-131.