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Source : ANSM.santé.fr

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite renforcer les informations présentes sur les boites de médicaments à base de paracétamol afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé sur les risques hépatiques liés au mésusage de ce médicament, premier antalgique utilisé en France. A cet effet, l’ANSM lance une consultation publique qui porte sur un message d’alerte à faire figurer sur les boites et sur l’harmonisation des mentions visant à prévenir ce risque hépatique, d’ores et déjà présentes sur certains conditionnements. Cette consultation s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’Agence pour sécuriser l’utilisation des médicaments à base de paracétamol depuis plus de 20 ans.

Le paracétamol est un médicament sûr et efficace dans les conditions normales d’utilisation.

Mais en cas de mésusage, notamment par surdosage en associant plusieurs produits contenant du paracétamol et/ou  par non-respect de leur posologie, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas irréversibles. La mauvaise utilisation du paracétamol est la 1ère cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.

L’ANSM invite toute personne qui le souhaite à participer, jusqu’au 30 septembre 2018 , à la consultation publique « Risque hépatique lié au surdosage en paracétamol : mise en place d’un message d’alerte sur les boites (conditionnement) ».

Pour participer à la consultation sur le paracétamol 

« Remplir ce questionnaire  avant le 30/09/2018″

Mise à jour 31/08/2018 :
La consultation se fait désormais directement en ligne de façon anonyme.
Les premiers répondants n’ont pas à ressaisir leurs réponses.

Exemple 1
Cas d’un médicament à base de paracétamol (seul) non soumis à prescription médicale (cliquer sur le lien en haut de l’article pour accéder à l’image)

Exemple 2
Cas d’un médicament à base de paracétamol (associé) non soumis à prescription médicale (cliquer sur le lien en haut de l’article pour accéder à l’image)

Le paracétamol est la substance active la plus vendue en France et sa consommation a augmenté de 53% en 10 ans.
Près de 200 médicaments contenant du paracétamol, seul ou associé à d’autres substances, sont actuellement disponibles avec ou sans prescription médicale pour traiter les douleurs, la fièvre ou les symptômes du rhume. Dans ce contexte, l’Agence a engagé différentes actions afin de garantir aux patients un accès sécurisé à ce médicament :

Dans les années 80, la France a été le premier pays européen à avoir limité la dose de paracétamol par boite (8 grammes).

Depuis 1998, l’Agence a demandé la diffusion de messages d’alerte dans la publicité grand public , en particulier sur la présence de paracétamol dans les médicaments et le risque d’associer plusieurs médicaments qui en contiennent pour éviter tout risque de surdosage.

En 2008, une campagne d’aide à l’automédication a été réalisée avec, pour le paracétamol, une fiche d’aide à la dispensation et un dépliant pour les patients , qui mentionnent le risque hépatique en cas de surdosage.

A ce jour, toute publicité à la radio ou à la télévision doit mentionner à l’oral  « Ce médicament contient du paracétamol. Attention aux risques pour le foie en cas de surdosage ».

Recommandations de bon usage du paracétamol

La dose la plus faible, le moins longtemps possible

  • Respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée
  • Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (Utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal)
  • Alerter les populations particulières (-50kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…)
  • Déclarer un effet indésirable sur signalement-sante.gouv.fr

Source : Univadis.fr

À retenir

Cette étude observationnelle, menée sur une large cohorte de sujets sains, montre qu’un bon état de santé cardiorespiratoire en milieu de vie est associé à un moindre risque de dépression et de mortalité cardiovasculaire, y compris en présence d’une dépression, au-delà de 65 ans. Ces résultats montrent que la santé cardiorespiratoire en milieu de vie doit être considérée comme un objectif de prévention primaire important pour réduire le risque de dépression et la mortalité cardiovasculaire du sujet âgé. Les auteurs encouragent donc à la promotion précoce de l’activité physique pour favoriser le bien vieillir.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

Dépression et maladies cardiovasculaires sont connues pour ne pas faire bon ménage. La prévalence de dépression est élevée (environ 20%) chez les sujets présentant un événement cardiovasculaire, AVC notamment. Et cette dernière est aussi considérée comme un facteur péjoratif du pronostic en cas de syndrome coronarien aigu. Aux États-Unis, le poids des maladies cardiovasculaires est tel qu’il a incité à rechercher et à limiter les facteurs de risque modifiables. La santé cardiorespiratoire étant inversement associée à la mortalité toutes causes, cardiovasculaire, et à une moindre incidence des dépressions, une équipe américaine a cherché à savoir si une bonne forme physique en milieu de vie pouvait influer sur la survenue de dépression et la mortalité cardiovasculaire à plus long terme.

Méthodologie

La Cooper Center Longitudinal Study (CCLS) a enrôlé 19.241 sujets sains entre janvier 1999 et décembre 2009 et a recueilli les données concernant leur état de santé en milieu de vie. Ceux qui présentaient des antécédents de dépression ou de maladies cardiovasculaires étaient exclus. Les participants étaient classés en fonction de la V02 max obtenue au test de Balke modifié : niveau de santé cardiorespiratoire (SCR) faible (premier quintile en tenant compte de l’âge et du sexe), niveau modéré (quintile 2 et 3) ou niveau élevé (quintile 4 et 5). Ces données ont ensuite été croisées avec celles des systèmes d’Assurance santé Medicare et Medicaid pour obtenir les diagnostics de dépression, et avec le registre national des décès.

Résultats

  • L’analyse a inclus 17.989 sujets (80,2% d’hommes) d’âge moyen 50,0 ans lors de l’examen du milieu de vie.
  • Sur un suivi de 117.989 personnes-années, 2.701 diagnostics de dépression et 841 décès d’origine cardiovasculaire ont été enregistrés.Parmi eux, 231 étaient dus à une maladie cardiovasculaire faisant suite à une dépression, alors qu’il n’y avait pas de dépression associée pour les 610 autres.
  • En analyse multivariée, une forte association a pu être observée entre un niveau élevé de santé cardiorespiratoire en milieu de vie et un risque réduit de dépression, de décès d’origine cardiovasculaire (décès CV) suite à une dépression et de mortalité CV sans dépression après 65 ans.
  • Ainsi, les sujets qui avaient un niveau élevé de SCR en milieu de vie avaient un risque de dépression réduit de 16% par la suite (Hazard ratio 0,84 [IC95% : 0,74-0,95]) par comparaison à ceux qui présentaient les niveaux de SCR les plus bas, et leur risque de mortalité cardiovasculaire était également réduit de 61% (HR 0,39 [IC95% : 0,31-0,48]).
  • Même après un diagnostic de dépression, un niveau de SCR élevé en milieu de vie était encore associé à une réduction de 56% du risque de décès d’origine cardiovasculaire (HR 0,44 [IC95% : 0,31-0,64]).

Source : CorseMatin.fr

En cette saison, la fréquentation des centres de dépistage est importante et les médecins observent une hausse des infections sexuellement transmissibles. Mais les bénévoles ont du mal à faire entendre leur message de prévention

En été, on voit forcément défiler plus de monde, des jeunes et des moins jeunes, comme durant les fêtes de fin d’année », expliquent les secrétaires du centre de dépistage de l’hôpital de Bastia. Même son de cloche à Ajaccio au Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD) de Corse-du-Sud. « Nous n’arrêtons pas. Je passe ma journée à rendre des résultats », déclare le Dr Sylvie Ferrara.

Prévention combinée

Le dépistage, poursuit-elle, est partie intégrante de la prévention combinée mise en place par son service. Avec la possibilité, pour les personnes dont les partenaires sont à risques, d’un traitement de pré-exposition (PrEP), qui limite considérablement les risques de contamination au VIH et dont l’efficacité a été saluée fin juillet à Amsterdam, à l’occasion de la 22e Conférence internationale sur la santé.

La Corse, rappelle le Dr Sylvie Ferrara, est passée de la troisième région de France la plus touchée par le VIH dans les années 90, à l’une des régions les moins impactées, en termes de taux de découverte. « Il y a peut-être un phénomène de sous déclaration. Et nous avons observé une petite recrudescence liée à l’arrivée de personnes venues d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Asie », tempère toutefois le médecin.

La prévention des autres IST

De plus, comme partout ailleurs en France, et plus généralement en Europe, le nombre de personnes touchées par une infection sexuellement transmissible serait en augmentation : « Nous avons l’impression en Corse d’une hausse du nombre de dépistages positifs de la syphilis, notamment dans le milieu gay », note le Dr Danièle Belgodère de l’hôpital de Bastia qui assure le traitement gratuitement.

A Ajaccio, Sylvie Ferrara relève de son côté une hausse des infections de chlamydiae qui touchent essentiellement les adolescents et les jeunes adultes de 15 à 30 ans et qui peuvent, si elles ne sont pas soignées, entraîner l’infertilité.

Sur le terrain, les associations qui assurent la prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles ne sont pas légion.

Deux structures principales se dégagent, toutes deux basées en Corse-du-Sud : Aiutu Corsu et Corsica Sida. Cette dernière poursuit tant bien que mal sa mission l’été dans les zones sensibles, comme les campings, les lieux de rassemblement et de fêtes. Les discothèques, en revanche, ont disparu de leur champ d’action : « D’abord parce que dans le sud de l’île, il y en a de moins en moins, explique Dany Papi à la tête de l’association depuis plus de 20 ans. Ensuite parce que les jeunes ne sont plus du tout réceptifs à notre message. On reste jusqu’à 5 heures du matin avec nos préservatifs pour finalement nous entendre dire : « Oui, oui, c’est bon, merci, on sait »« , se désespère la bénévole.

Arrêt des subvention de l’ARS aux associations

En plus d’une jeunesse plutôt rétive aux préservatifs, le coup d’arrêt, il y a deux ans des subventions allouées aux associations par l’Agence régionale de santé, a fini d’achever les meilleures volontés parmi la quinzaine de bénévoles de Corsica Sida.

Au point que Dany Papi envisage de mettre la clé sous la porte : « On continue encore cet été. Mais c’est peut-être le dernier. Nous allons toujours dans les endroits les plus touristiques, dans les soirées gays où nous sommes invités, on distribue des préservatifs et on informe. Notre action est pourtant utile, on constate notamment une hausse en été de la prostitution masculine. Mais nous devons couvrir tout le sud et sans financement, c’est compliqué. On fait encore les vide-greniers et des lotos pour payer les frais. Mais au final, ça n’intéresse plus grand monde. »

Source : THD.tn

Le centre de recherche l’Institut Pasteur a annoncé le lancement d’un Mooc sur la science du VIH.

Dans un communiqué publié à l’occasion, l’Institut Pasteur a indiqué que ce cours en ligne sera axé autour de l’origine biologique du virus et son identification ainsi que les perspectives d’éradication. Entièrement gratuit, ce Mooc sera une véritable immersion dans la science du VIH.

Il est destiné à tous ceux qui souhaitent développer ou approfondir leurs connaissances scientifiques sur le virus du sida et les perspectives actuelles de la recherche.

Co-dirigé par Michaela Müller-Trutwin et Asier Sàez-Ciriòn, chercheurs à l’Institut Pasteur, ce Mooc diffusera à 32 leçons assurées par 28 experts reconnus dont Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008 pour l’identification du VIH et ce à partir du 2 novembre 2018.

Il convient de noter que les leçons réparties sur 6 chapitres seront dispensées en anglais.

Pour accéder au Mooc, veuillez cliquer ici.

Source : NouvelObs.com

En France, 7.000 personnes, essentiellement des hommes gays ou bi, prennent ce traitement qui les protège du VIH, une révolution dans leur vie amoureuse et sexuelle.

Tous les jours à 9 heures, une sonnerie retentit sur le portable de Julien : c’est l’heure pour lui d’avaler son comprimé de Truvada (1), une combinaison d’antirétroviraux. Ce vendeur dans un magasin de déco de 37 ans est en parfaite santé. Gay et célibataire, le jeune Parisien est sous « Prep » (contraction de « prophylaxie pré-exposition« ) depuis dix mois.

Comme 7.000 autres personnes en France, Julien prend ce traitement préventif qui l’empêche d’être infecté par le VIH. C’est simple, en le suivant à la lettre, Julien n’a quasiment aucun risque d’attraper le redoutable virus lors de rapports non protégés ! Un renversement total dans la prise en charge de l’épidémie. Le jeune homme aux yeux clairs et à la barbe soignée, militant pour l’association Aides, raconte :

« Je me suis mis à la Prep à cause d’accidents de capote. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas mettre de préservatifs, les soirs où j’étais sexuellement hyperactif par exemple. J’en avais marre d’avoir ma carte de membre à Saint-Louis [hôpital de la capitale, NDLR]. La Prep permet de se libérer la tête. C’est un peu comme la pilule contraceptive. »

L’enjeu est de taille. Grâce aux trithérapies, le sida tue bien moins que dans les décennies 1980-1990, mais rien qu’en France, on compte toujours plus de 6.000 nouvelles contaminations chaque année, un chiffre inchangé depuis des lustres.

19 fois plus de risques d’être contaminés

A tel point qu’il y a quatre ans, l’Organisation mondiale de la Santé lançait un cri d’alarme. Le relâchement dans l’usage du préservatif est tel que le taux d’infection explose dans certains groupes. Parmi les plus à risque, il y a notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les « HSH », terme désormais consacré dans le jargon médical. Ceux-ci ont 19 fois plus de risques d’être contaminés que le reste de la population.

Alors, sur la foi de travaux encourageants, l’instance sanitaire a recommandé quelque chose d’un peu fou : prescrire, à titre préventif, des antirétroviraux. Jusqu’ici, seuls les séropositifs prenaient ces médicaments de référence, pour maîtriser leur charge virale. Les Etats-Unis ont sauté le pas les premiers. La France a ensuite ouvert la voie en Europe, après le succès de l’essai Ipergay (lire ci-dessous).

Julien, dont le témoignage est disponible en intégralité ici, a suivi de près ces recherches. « Je suis de la génération capote, j’avais peur du décalage. J’ai attendu les résultats d’Ipergay pour m’y mettre. » Sa vie amoureuse et sexuelle en a été chamboulée.

« La Prep change complètement la donne. On revient aux années pré-sida, tout en sachant que ça existe toujours. Sans préservatif, les sensations ne sont pas les mêmes. Du coup, cela modifie les relations. Mes partenaires deviennent plus réguliers car ça se passe bien au lit. »  

Et qu’importe s’il doit se rendre à une visite médicale obligatoire tous les trois mois.

« Bouffeur de sperme »

Après des années de matraquage autour de la capote, comment en est-on arrivé là, conseiller un traitement très coûteux – 400 euros la boîte de 30 comprimés, mais il y a des génériques – alors que le préservatif existe ? A préférer la baise sous médocs plutôt qu’avec capote ? Pour ceux qui ont connu l’époque où un préservatif géant était déroulé sur l’obélisque de la Concorde, le changement de paradigme est parfois rude à encaisser.

Julien raconte :

« Mes copains séropo m’engueulaient au début, ils disaient que la Prep c’était la porte ouverte à tout. Ils commencent tout juste à l’accepter. L’image négative du bareback [les rapports non protégés, NDLR] dans les années 1980 a laissé des traces. Quand j’ai annoncé que j’allais prendre la Prep, on m’a dit que j’étais une salope, un bouffeur de sperme. »

Antoine, 41 ans, prof d’anglais, s’est vu proposer la Prep au centre de dépistage du Figuier, à Paris.

« J’avais eu ces derniers mois plus de 20 partenaires. J’utilisais des préservatifs, mais il arrivait qu’ils craquent. Et je n’en mettais pas toujours avec ceux en qui j’avais confiance, je me contentais de leur demander leur dernier test HIV. Au Figuier, ils ont trouvé que j’avais un bon profil pour la Prep.

Avant, je vivais toujours avec une épée de Damoclès. En cas de doute après un rapport non protégé, je prenais le traitement post-exposition, mais il est très lourd, avec beaucoup d’effets secondaires. C’est hallucinant d’avoir trouvé quelque chose d’aussi efficace que la Prep. C’est révolutionnaire. Si ça se trouve, les générations futures ne connaîtront même pas le sida. Le Truvada est de plus en plus naturellement abordé dans les rencontres. »

 « Ils ont déjà enlevé le préservatif ! »

Lorsqu’on remplit son profil sur les applis de rencontre gays type Hornet, on peut même cocher la case « sous Prep ». « Quand on lit « sous Prep » sur un profil, c’est souvent l’équivalent de « bareback« ,  soit « rapport sans préservatif », décrypte Julien. Mais contrairement à la capote, la Prep est un bouclier invisible. Et comme rien ne garantit que la personne soit vraiment sous Truvada, il faut une sacrée dose de confiance – ou d’inconscience – pour accepter un rapport non protégé.

Gilles Pialoux, co-responsable de l’essai Ipergay et chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement de Paris, assure une consultation Prep. Un petit autocollant Aides est collé près de la porte de son bureau : on y voit un emballage de préservatif à demi-ouvert d’où sort un comprimé bleu de Truvada. Légende : « Je marche, la Prep aussi. » Le type de message qui a mis le feu aux poudres chez les opposants,  persuadés que la Prep est le bazooka qui va achever le préservatif.

Gilles Pialoux s’étrangle devant ce faux débat :

« Sur les 500 ‘prepeurs’ suivis ici à Tenon, 75% ne mettaient pas de préservatif avant d’arriver. On ne leur dit pas : ‘tenez, prenez du Truvada, vous enlèverez le préservatif’. Ils l’ont déjà enlevé !' » 

Pour autant, pas question de ne parler que Prep lors des consultations :

« Ce n’est qu’une partie de la solution. Cet outil incroyablement efficace s’ajoute au préservatif et au dépistage. »

« Il n’y en a que pour la Prep ! »

Son confrère Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’un des anti-Prep les plus remontés, reste sourd à ces arguments :

« Je suis effaré qu’on ne parle plus du tout du préservatif. Il n’y en a que pour la Prep ! Il faut revenir au b.a-ba, de la prévention, le ‘Safer sex’ grâce au préservatif. »

Sans doute un vœu d’un autre temps. Certes, il n’y a pas eu de vraie campagne percutante autour du préservatif depuis bien longtemps, mais comment forcer les gens à se protéger, à chaque rapport ?

« Quelle que soit la population, il est illusoire de penser qu’on pourra mettre le préservatif toute sa vie : il y a la lassitude, les dysfonctionnements érectiles, la difficulté à l’imposer à l’autre… », constate Aurélien Beaucamp, le président de l’association Aides. « Mes sex-friends les plus jeunes ne supportent pas la capote. Pour eux, c’est rédhibitoire », confirme Antoine.

Des IST sans symptômes

Autre argument brandi par Eric Caumes : la Prep va faire exploser les autres infections sexuellement transmissibles, puisque les gens ne se protègent plus.

Sauf que syphilis, gonorrhée et chlamydia n’ont pas attendu la Prep pour se répandre à foison ! Depuis le début des années 2000, la courbe de ces maladies qu’on croyait disparues grimpe en flèche. Et justement, en imposant un suivi régulier à ses utilisateurs, la Prep permet de repérer et de soigner ces infections à des stades précoces, enrayant de fait leur propagation. Gilles Pialoux explique :

« 80% des IST dépistées lors de ces consultations n’ont pas de symptômes, par exemple la gonorrhée, qu’on trouve parfois dans la gorge. Ainsi, on va pouvoir traiter immédiatement. Quand on sait que les IST augmentent le risque d’attraper le VIH, on freine également la propagation du virus par ce biais-là. »

Lorsque le sida est apparu, on a longtemps espéré qu’un vaccin miracle viendrait mettre un terme à l’hécatombe. C’était sans compter sur la complexité du VIH. La fin de l’épidémie passera sans doute par la Prep, mais pas seulement. En attendant, la faucheuse qui figurait sur l’une des affiches d’Aides se tient toujours plus à distance.

(1)  Laboratoire Gilead

– En France, l’essai Ipergay lancé en 2012 (2) a été décisif. Très vite, l’étude menée en double aveugle (Truvada contre placebo) sur 414 hommes gay ou bi ayant déclaré une prise de risque a montré une efficacité de 86%. Dans sa deuxième phase, tous les participants ont pris le médicament et seule une personne a été contaminée – elle avait en fait arrêté la Prep. Cet été, l’étude Prévenir (3) est venue enfoncer le clou : en douze mois, pas un des 1625 volontaires sous Truvada n’a attrapé le VIH.

– La Prep est prescrite à l’hôpital et dans les centres de dépistage. Cerise sur le gâteau : le traitement est remboursé à 100%, pour tous. Deux options s’offrent aux patients. Ils peuvent soit prendre le médicament à la demande, au moment des rapports sexuels, ou en continu.
Tous doivent se rendre à une visite médicale tous les trois mois pour se soumettre au dépistage du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. L’occasion aussi de repérer d’éventuels effets secondaires causés par le Truvada, même si ceux-ci sont bien maîtrisés.

– Les hommes gay ou bi constituent l’écrasante majorité des « prepeurs », on compte seulement 1% de femmes parmi eux. « Pas grand monde ne connaît la Prep, regrette Aurélien Beaucamp, président d’Aides. On veut l’ouvrir à un public plus large. » D’où la dernière campagne d’Aides. Dans le métro parisien, des affiches mettent notamment en scène un homme et une femme d’origine subsaharienne, une catégorie de la population très exposée au VIH.

(2)  « Intervention préventive de l’exposition aux risques avec et pour les gays », dirigée par l’Agence nationale de recherche sur le sida.

(3)   Agence nationale de recherche sur le sida