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Source : seronet.info

Les personnes qui vivent avec le VIH vieillissent. C’est une excellente nouvelle qu’on a longtemps cru impossible.

Grâce aux progrès des traitements, à la qualité de la prise en charge, de nombreuses personnes séropositives ont maintenant une espérance de vie quasi-équivalente à celle de la population générale. De fait, de plus en plus de personnes atteignent ce que l’excellent site d’infos sur le VIH Catie appelait récemment « l’âge d’or ». Le phénomène — désormais de fond — est tel que des équipes de chercheurs s’efforcent aujourd’hui de mieux comprendre les enjeux auxquels la population qui avance en âge avec le VIH fait face. Car une des conséquences de ce vieillissement… c’est que les personnes concernées se confrontent à des problèmes de vieux. Et la solitude n’est pas des moindres !

Récemment, une équipe de San Francisco a étudié la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH de plus de 50 ans (ça fait bizarre, mais on est manifestement déjà vieux à cet âge-là !). Dans cette enquête, se trouvaient 356 personnes vivant avec le VIH (15 % de femmes et 85 % d’hommes). On y évaluait différents aspects de santé et de bien-être, notamment le sentiment de solitude.

Solitude légère (presque un oxymore) pour 24 % des personnes, modérée pour 22 % et grave pour 12 %. Les personnes souffrant de solitude étaient plus susceptibles de présenter certaines caractéristiques : des symptômes de dépression, une consommation d’alcool et de tabac, des revenus faibles et une mauvaise qualité de vie liée à la santé. Bref, la totale ou pas loin !

Ce qui n’est pas rassurant dans cette étude, c’est bien sûr le poids de cet effet cumulatif et presque systémique… comme si un problème en entraînait toujours un second, qui, lui-même, etc., mais c’est surtout le taux globale de solitude : 60 %, du moins dans cette étude. Il est bien plus élevé que celui constaté dans des études réalisées chez des personnes séronégatives de plus de 50 ans qui avoisine les 40 %. Bien sûr, on peut toujours trouver ça et là une maxime qui vante de supposés mérites à la solitude. Ainsi Pierre-Claude Victor Boiste, expliquait dans son « Dictionnaire universel » en 1800, que « la solitude ravive l’âme et les sens » ou encore que « la solitude est le creuset de l’esprit, le bon s’y épure ; le faux s’y évapore ». On n’est pas obligé d’y souscrire car dans le fond, la solitude, ce n’est pas si bien que ça.

Côté chercheurs, on estime que si le vieillissement avec le VIH est évidemment une bonne nouvelle, il mérite qu’on en comprenne mieux les ressorts et les enjeux. Comment favoriser les relations entre les personnes qui avancent en âge ? Comment éviter la solitude et ses conséquences, notamment dans la qualité de vie et dans la santé ? On le voit, le chantier est vaste et complexe. Et si une chose est sûre, c’est qu’il est d’avenir !