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Source : Univadis.fr

Fin mars, le ministre de la santé et le premier ministre présentaient le Plan Prévention, premier axe de la Stratégie nationale de santé 2018–2022 et ses 25 mesures de promotion et de la santé et de prévention. L’éradication de l’hépatite C est désormais l’objectif officiel du gouvernement, à travers sa quinzième mesure : « Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025 ». Soit atteindre 90% de réduction de l’incidence et 65% de réduction de la mortalité qui y est liée d’ici sept ans.

Pour renforcer l’efficacité du dépistage et du traitement universel de l’hépatite C, et en attendant la possible prescription ouverte à tous les médecins , trois actions principales ont été définies dans cet objectif :
  • Renforcement du dépistage de proximité (via les associations et le médico-social) par test rapide d’orientation diagnostique (TROD) dans une approche combinée du VIH, VHC, VHB ;

  • Renforcement de la prévention par des actions innovantes, notamment associatives, « d’aller-vers » pour toucher les publics prioritaires et éloignés du système de santé, et en particulier les usagers de drogues, particulièrement exposés ;

  • Renforcement de l’accessibilité aux nouveaux traitements de l’hépatite C par l’ouverture à de nouveaux prescripteurs en favorisant les réseaux ville-hôpital.

Vers l’éradication de l’Hépatite C

Pour cela, le Plan prévoit notamment d’« étendre les missions actuelles des 35 services experts de lutte contre les hépatites virales (SELHV) en place au sein de CHU (amélioration de la prise en charge, coordination des acteurs régionaux, appui à la politique régionale de lutte contre les hépatites virales) vers des missions hors les murs notamment dans des structures de proximité des publics exposés aux hépatites virales (CSAPA, CAARUD, USMP…)» .

Cet objectif est-il atteignable ? Oui, selon une récente analyse [1] conduite par des experts américains à partir des données de 53 pays européens, et qui a été communiquée à Paris lors de l’ International Liver Congress de l’EASL (11-14 avril 2018). Les chercheurs ont passé en revue l’ensemble des efforts de chacun de ces pays afin d’évaluer s’ils permettraient de répondre à l’engagement pris en 2016 au sommet mondial de l’OMS et visant l’éradication de la maladie en 2030. La France ferait ainsi partie des quelques pays rassemblant les conditions adéquates pour cela, au même titre que l’Espagne, la Suisse, les Pays-Bas, l’ Islande et la Géorgie, et alors que des pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni peinent encore à traiter suffisamment de patients pour réussir ce pari…

Source : Gilead Sciences

Gilead : avis favorable du CHMP pour Biktarvy® pour le traitement de l’infection par le VIH-1

Gilead : avis favorable du CHMP pour Biktarvy®pour le traitement de l’infection par le VIH-1Gilead Sciences a annoncé que le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), a émis un avis favorable concernant la demande d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) de Gilead pour le Biktarvy® (bictégravir 50 mg / emtricitabine 200 mg / ténofovir alafénamide 25 mg ; BIC/FTC/TAF), traitement en comprimé unique (STR) en prise unique quotidienne pour le traitement de l’infection par le VIH-1 des adultes sans antécédents, ni présence de résistance virale à l’emtricitabine, au ténofovir ou aux composés de la classe des inhibiteurs de l’intégrase.

L’association BIC/FTC/TAF combine l’efficacité du bictégravir, un nouvel inhibiteur d’intégrase au stade   de transfert de brin (INSTI), avec l’efficacité et la tolérance démontrées de Descovy® (emtricitabine 200 mg / ténofovir alafénamide 25 mg ; FTC/TAF) association de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI).

« S’il est autorisé, Biktarvy® deviendra le cinquième médicament à base de TAF pour le traitement du VIH mis à disposition dans l’Union Européenne au cours des trois dernières années. En raison de son profil d’interactions médicamenteuses, de son besoin minime de suivi et de sa facilité d’administration, nous pensons qu’il pourrait représenter une avancée significative dans le traitement du VIH chez les patients qui pourront en bénéficier en Europe. » a notamment déclaré le Dr Andrew Cheng, PhD, Directeur Médical Général, Gilead Sciences.

Le dossier d’AMM de l’association BIC/FTC/TAF est étayé par les données de quatre études de phase 3 en cours : les études 1489 et 1490 menées chez des adultes infectés par le VIH-1 naïfs de traitement, et les études 1844 et 1878 menées chez des adultes virologiquement contrôlés (1,2,3,4). Ces essais totalisent une population de 2 415 participants. L’association BIC/FTC/TAF a atteint l’objectif principal, qui était de démontrer sa non-infériorité à 48 semaines dans les quatre études.

La recommandation du CHMP va maintenant être examinée par la Commission Européenne, qui a l’autorité pour autoriser les médicaments mis à disposition dans les 28 pays de l’Union Européenne, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. La décision de la Commission Européenne est attendue pour mi-2018.

L’association BIC/FTC/TAF a été autorisée par l’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) le 7 février 2018.

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1 Sax P, et al. Coformulated bictegravir, emtricitabine, and tenofovir alafenamide versus dolutegravir with emtricitabine and tenofovir alafenamide, for initial treatment of HIV-1 infection (GS-US-380–1490): a randomised, double-blind, multicentre, phase 3, non-inferiority trial Randomized Trial of Bictegravir or Dolutegravir with FTC/TAF for Initial HIV Therapy. The Lancet. 2017 Aug: doi: 10.1016/s0140-6736 (17)32340-1

2 Daar E, et al. Phase 3 Randomized, Controlled Trial of Switching to Fixed-dose Bictegravir/Emtricitabine/Tenofovir Alafenamide (B/F/TAF) from Boosted Protease Inhibitor-based Regimens in Virologically Suppressed Adults: Week 48 Results. [ID Week 2017 Oral Abstract Session: Late Breaker Oral Abstracts; Abstract LB-4; Date: Saturday 7 October 2017; Time: 11.00am]

3 Gallant J. et al. Bictegravir, emtricitabine, and tenofovir alafenamide versus dolutegravir, abacavir, and lamivudine for initial treatment of HIV-1 infection (GS-US-380-1489): a double-blind, multicentre, phase 3, randomised controlled non-inferiority trial. The Lancet. 2017 Aug: doi: 10.1016/s0140-6736(17)32299-7

4 Molina J M et al. Switch to Bictegravir/F/TAF from DTG and ABC/3TC. [CROI 2018; Oral Session O-02, abstract number 22]

Source : univadis.fr

CONTEXTE & OBJECTIFS : Les inhibiteurs de la protéine NS5A du virus de l’hépatite C (VHC) sont un composant essentiel des schémas thérapeutiques efficaces, mais l’hétérogénéité génétique du VHC limite l’efficacité de ces agents et les mutations entraînent une résistance. Nous avons réalisé une comparaison directe entre tous les inhibiteurs de la NS5A cliniquement pertinents contre les isolats prototypes des génotypes 1 à 7 du VHC et les variants d’échappement résistants, et examiné les effets des substitutions préexistantes associées à une résistance (SR) sur l’échappement du VHC au traitement.

MÉTHODES :

Nous avons mesuré l’efficacité des différentes concentrations de daclatasvir, lédipasvir, ombitasvir, elbasvir, ruzasvir, velpatasvir et pibrentasvir dans des cultures de cellules infectées par des recombinants du VHC exprimant les protéines NS5A de génotype 1 à 7 avec ou sans SR. Nous avons conçu des variants du VHC qui incluaient des SR identifiées dans des expériences d’échappement, en utilisant des recombinants avec ou sans T/Y93H et daclatasvir, ou qui contenaient des SR observées auparavant sur des patients.

RÉSULTATS :

Les inhibiteurs de la NS5A avaient des niveaux variables d’efficacité contre les virus originaux et résistants. Seuls le velpatasvir et le pibrentasvir présentaient une activité uniformément élevée contre tous les génotypes du VHC testés. Des points chauds de SR dans la protéine NS5A étaient présents dans les acides aminés 28, 30, 31 et 93. Les variants d’échappement modifiés avaient des taux d’adéquation élevés. Le pibrentasvir avait le plus haut niveau d’efficacité contre les variants ; les virus présentant des SR aux acides aminés 28, 30 ou 31 n’avaient pas de résistance apparente au pibrentasvir, et les VHC présentant des SR à l’acide aminé 93 avaient un faible taux de résistance à ce médicament. Cependant, les combinaisons spécifiques de SR et de délétion de l’acide aminé 32 ont entraîné une résistance significative au pibrentasvir. Pour les autres inhibiteurs de la NS5A testés, une SR aux acides aminés 28 et 93 a entraîné des niveaux élevés de résistance. Parmi ces inhibiteurs, le velpatasvir était plus efficace contre les variants présentant une SR à l’acide aminé 30 et certains variants présentant une SR à l’acide aminé 31 que les autres agents. Les variants porteurs de la SR préexistante T/Y93H ont acquis des modifications supplémentaires de la NS5A pendant les expériences d’échappement, entraînant des variants du VHC avec des combinaisons spécifiques de SR, montrant une adéquation et une résistance élevées.

CONCLUSIONS :

Nous avons réalisé une comparaison complète de l’efficacité des sept inhibiteurs cliniquement pertinents de la NS5A du VHC et identifié des variants associés à une résistance à chaque agent. Ces résultats pourraient améliorer le traitement des patients infectés par le VHC.

Vaccination fièvre jaune chez les patients VIH, faut-il faire un rappel alors que l’OMS recommande une dose pour la vie chez les personnes immunocompétentes ?

Long-term Immune Response to Yellow Fever Vaccination in Human Immunodeficiency Virus (HIV)–Infected Individuals Depends on HIV RNA Suppression Status: Implications for Vaccination Schedule

99% des immunocompétents ont un taux de séroconversion après une dose de vaccin fièvre jaune (VFJ). Concernant les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) il n’y a pas de données suffisantes justifiant de la part du groupe SAGE de l’OMS des études d’efficacité et de tolérance chez les PVVIH. Le but de ce travail sur la cohorte suisse était de mesurer l’immunogénicité à court et long terme et d ‘évaluer la nécessité d’une dose de rappel en fonction de facteurs prédisant le niveau de réponse immunitaire.

Méthode

Plasmathèque issue de la cohorte prospective systématique et longitudinale suisse mise en place depuis 1988 permettant les tests sérologiques des PVVIH vaccinées par le VFJ. Les tests sérologiques étaient effectués à l’état basal, 1, 5 et 10 ans après vaccination avec recherche des Ac neutralisants (ACN), considérés comme positifs pour des taux ≥ 1/10. Pour chaque patient le statut thérapeutique et immunovirologique est connu.

Résultats

247 PVVIH inclus, CD4 médian à 536 élts/mm3, avec un nadir médian à 240. La CV était < 400 copies/ml dans 86% des cas.
A l’état basal, 46% avaient des ACN ≥ 1/10, 95% à 1 an, 86 à 5 ans et 75 à 10 ans. Pour les PVVIH contrôlés virologiquement les ACN étaient ≥ 1/10 dans 99, 99 et 100% respectivement.
Globalement la vaccination était bien tolérée

Conclusion.

La protection chez les PVVIH a 10 ans dépend du contrôle virologique au moment de la vaccination avec dans ce cas une réponse comparable à celle des sujets immunocompétents. Néanmoins les auteurs proposent chez ces patients un rappel à 10 ans et pour les non contrôlés un rappel pourrait être fait avant.

Interprétation / commentaires

Ces résultats sur une longue période de suivi sont rassurants. Les auteurs insistent sur la nécessité de connaître le statut virologique au moment de la vaccination car prédictif de la durée de la protection à long terme. Plus que le taux de CD4 c’est bien le contrôle virologique qui est le facteur principal. Bien que les taux soient comparables à ceux des sujets immunocompétents ils ne prônent pas une seule dose pour la vie sachant qu’ils ne semblent pas en faveur des recommandations de l’OMS.
Chez un patient non contrôlé au moment de la vaccination et refaisant un voyage en zone endémique avérée une injection de rappel avant 10 ans paraît prudente, laissée à l’appréciation de chacun.