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Source: lequotidiendumedecin.fr

Le centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment que la moitié des habitants de la région OMS/Europe vivant avec le VIH a eu un diagnostic tardif, selon les derniers chiffres publiés ce mardi 28 novembre.

Cette région, qui englobe la Fédération de Russie et l’Asie Centrale, est la seule au monde à connaître une augmentation du nombre annuel d’infections, avec plus de 160 000 nouveaux diagnostics, dont 29 000 dans la seule Union Européenne.

Le constat est sans appel : en 10 ans, le nombre de malades en Europe de l’Est a doublé, et 51 % des nouveaux diagnostics de 2016 ont eu lieu alors que le patient était à un stade avancé de l’infection. En réaction à ces chiffres, le commissaire européen de la santé Vytenis Andriukaitis, estime que « pour atteindre notre objectif de mettre fin à l’épidémie de VIH, nous devons nous assurer que le diagnostic précoce soit disponible pour les groupes les plus vulnérables ». Un malade de la région Europe attend en moyenne 3 ans entre son infection et son diagnostic. Dans l’Union Européenne, seulement 68 % des malades sont diagnostiqués moins de 3 mois après leur infection.

Des patients plus vieux, diagnostiqués plus tard
Les auteurs du rapport notent également l’âge moyen élevé des malades nouvellement diagnostiqués à un stade tardif : 65 % d’entre eux ont plus de 50 ans. Ils en déduisent que ce groupe d’âge doit bénéficier d’un réseau de soins communautaire efficace. L’an prochain, Vytenis Andriukaitis va présenter un aperçu des politiques et des meilleures pratiques pour lutter contre le VIH, y compris celles concernant de la prévention et le dépistage précoce, afin d’inciter les pays à les adopter.

Le bureau régional de l’OMS et les directeurs de l’ECDC dressent une série de priorités pour les pays européens : la sensibilisation aux moyens de préventions, le conseil des patients, du dépistage, la promotion des TROD, de la prévention des infections par suppression de la charge virale. Ils proposent aussi l’introduction des autotests dans les pays où ils ne sont pas encore disponibles.

6 000 nouveaux cas en France en 2016
En France, le nombre de nouveaux malades diagnostiqués en 2016 est estimé à 6000, soit autant qu’en 2015, dont 27 % diagnostiqués à un stade avancé de l’infection, selon les dernières estimations de l’agence Santé Publique France. Le nombre de sérologies réalisées a pourtant augmenté (5,44 millions en 2016) mais pas celui des sérologies positives (un peu plus de 10 000), qui a tendance à diminuer depuis 2013. Précisons que les sérologies positives obtenues dans le cadre du dépistage sont à distinguer du nombre de nouvelles séropositivités : le nombre d’environ 10 700 correspond à des sérologies positives, comptées par les laboratoires, et non à des personnes (une personne peut être testée dans 2 laboratoires et être comptée 2 fois). Au contraire le nombre de 6 000 correspond au nombre de personnes qui ont découvert leur séropositivité dans l’année.

Les auteurs français du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire », qui dressent un bilan complet du dépistage en France (décrit dans notre numéro du « Quotidien » publié jeudi 30 novembre), estiment qu’un dépistage ciblé et répété des populations à risques (HSH et migrants) devrait permettre d’améliorer le diagnostic précoce et mettre la France en ligne avec les objectifs de l’ONUSIDA.