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Le test HPV fera-t-il son entrée dans le dépistage primaire du cancer du col de l’utérus en France ? Réponse fin 2018, estime la Haute Autorité de santé (HAS) dans une feuille de route publiée sur son site.

Ce travail s’inscrit dans le cadre de la mise en place du programme de dépistage organisé (DO) du cancer du col de l’utérus fin 2017. À la demande de la Direction générale de la santé (DGS), l’agence sanitaire se voit en charge d’évaluer la place du test HPV (incluant les autoprélèvements) dans une stratégie de dépistage primaire. L’avis comportera également un volet sur le recours potentiel au double marquage immuno-histochimique p16/Ki67.

Un dépistage qui manque de souffle

Cet avis vient actualiser les recommandations de dépistage de 2004 émises en 2004 par l’ANAES, maintenant HAS. Aujourd’hui, il est recommandé en France de réaliser une cytologie par frottis cervico-utérin (FCU) chez les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans, au rythme d’un FCU tous les 3 ans, après deux examens consécutifs normaux à 1 an d’intervalle.
Le cancer du col de l’utérus touche encore environ 3 000 femmes par an et trois quarts des cas sont diagnostiqués chez des femmes âgées de 25 à 64 ans. C’est la 11e cause de mortalité chez la femme en France. La baisse de l’incidence de ce cancer ralentit depuis les années 2000. La France peut mieux faire et se situe en 9e place pour le taux d’incidence le plus faible, derrière la Finlande, l’Italie et le Royaume-Uni.

Un préalable, la mise en place du DO

Après avis favorables de Santé Publique France et de l’INCa, la généralisation du DO est attendue fin 2017. Sa mise en œuvre inclut un système d’invitations/relances, un suivi de l’ensemble des femmes dépistées positives par les structures de gestion du DO, un recours à l’examen cytologique en dépistage primaire, incluant le cas échéant des modalités supplémentaires (par exemple les autoprélèvements avec test HPV).
Les autorités sanitaires ont décidé de temporiser volontairement l’introduction éventuelle du test HPV par rapport à la mise en place du DO. Les raisons évoquées sont nombreuses, la principale étant la nécessité d’un DO effectif avant de passer au test HPV. L’INCa avait conclu à l’efficience du test HPV en dépistage primaire tous les 5 à 10 ans chez les femmes de plus de 35 ans.

Source: lequotidiendumedecin.fr

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu un avis sur les violences de genre et les droits sexuels et reproductifs dans les territoires ultramarins. Elle pointait déjà les inégalités d’accès aux soins en Outre-mer il y a environ un mois et souligne maintenant les risques que courent plus particulièrement les femmes, ainsi que les personnes LGBT.

Grossesses précoces et non désirées, infections sexuellement transmissibles, violences sexuelles et viols, recours insuffisant à la contraception… la CNCDH pointe des « dispositifs de prévention et des soins insuffisants », liés à l’isolement géographique, et au manque de moyens humains et matériels.
« Dans les départements et collectivités ultramarins, les femmes sont les premières victimes de la pauvreté, le taux de grossesse précoce est plus élevé qu’en métropole et les conditions d’organisation du système de santé les exposent à des difficultés spécifiques », indique l’avis de la CNCDH, qui souligne aussi qu’un « niveau de violence contre les femmes est globalement plus élevé outre-mer qu’en métropole » et que « les violences de genre frappent également les personnes LGBT, surexposées à des risques de discriminations et d’atteintes à leur intégrité physique en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. »

Des variations selon les territoires

La CNCDH donne différents chiffres de ces inégalités avec la métropole. Elle cite ainsi « des taux particulièrement élevés en Guyane, 27 %, et à la Réunion, 23 %, pour 4 % en métropole ». Concernant les IVG, « les statistiques l’établissent à 33,9 pour 1000 femmes en Guadeloupe, 27, 8 en Martinique, 30 en Guyane, 28,4 à Mayotte, 20,5 à la Réunion, tandis qu’il est de 17,1 en Île de France ».
« En ce qui concerne la contamination au VIH, alors que la Réunion et la Polynésie semblent moins touchées que la France métropolitaine, la prévalence est au contraire bien supérieure en Guyane et aux Antilles » et « si la mortalité liée au VIH est similaire en Guadeloupe, Martinique et certaines régions particulièrement touchées de l’hexagone (Île-de-France, PACA), en revanche la Guyane se distingue par un taux de mortalité 10 fois supérieur à la moyenne nationale. » Ce à quoi s’ajoute une plus forte stigmatisation des personnes séropositives, et une situation économique particulièrement précaire de ces dernières.
Les auteurs de l’avis soulignent aussi les discriminations à l’égard des femmes et des personnes LGBT, et le poids de l’homophobie « peut empêcher les personnes de vivre leur sexualité au grand jour », ce qui rend difficiles les actions de prévention, et expose à des violences.

27 recommandations pour améliorer l’effectivité des droits

Face à ces défis, la CNCDH propose 27 recommandations pour garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes et des personnes LGBT. Elle suggère ainsi de décliner les plans nationaux aux territoires ultramarins après avoir mieux dressé l’état des lieux, d’insister sur la prévention en milieu scolaire (sur le sexisme, les LGBTphobies, la contraception…), d’encourager l’approche communautaire et la formation des professionnels locaux, et de mieux accompagner les victimes de violences de genre.