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Source: univadis.fr

Les données indiquant que les statines diminuent le risque et les complications des maladies hépatiques chroniques sont contradictoires. Des chercheurs ont mené une revue systématique et une méta-analyse afin d’évaluer l’association entre les statines, le risque de cirrhose et les complications qui peuvent être liées à la situation chez des sujets présentant une maladie hépatique chronique.

Méthodologie

  • Issues d’une revue systématique de la littérature effectuée jusqu’en mars 2017, 13 études (3 essais randomisés et 10 études de cohortes) menées chez des adultes atteints de maladie hépatique chronique ont documenté l’association entre la prise de statines et diverses complications.
  • L’objectif de l’étude était d’évaluer l’association entre la prise de statines et (1) le risque de progression d’une fibrose et/ou de développement d’une cirrhose (chez les patients non-cirrhotiques à l’inclusion) ; (2) le risque de développer une décompensation hépatique ; (3) la survenue de toutes causes de mortalité confondues ; (4) le risque de progression d’une hypertension portale (saignement variqueux, chez les patients cirrhotiques présentant une hypertension portale établie).
  • Le risque relatif poolé des différents items évalués a été estimé en utilisant un modèle à effets randomisés.

Résultats

  • Sur les 121.058 patients présentant une maladie hépatique chronique (84,5% ayant une hépatite C), 46% étaient exposés à des statines.
  • Chez les patients ayant une cirrhose, l’utilisation de statines a été associée à une diminution de 46% du risque de décompensation hépatique (4 études, RR de 0,54 [0,46-0,62], I2 =0% ; qualité de preuve modérée), et une diminution de 46% du taux de mortalité (5 études, RR de 0,54 [0,47-0,61], I2=10% ; qualité de preuve modérée).
  • Chez les patients ayant une maladie hépatique chronique sans cirrhose, l’utilisation des statines a été associée à une diminution non significative de 58% du risque de développer une cirrhose ou de voir progresser une fibrose (5 études, RR de 0,42 [1,16-1,11], I2 =99%).
  • Dans 3 essais randomisés, contrôlés, l’utilisation des statines était associée à une diminution de 27% du risque de saignements variqueux ou de progression d’une hypertension portale (hazard ratio de 0,73 [0,59-0,91], I2=0% ; qualité de preuves modérée).

Limitations
De nombreuses études incluses dans l’analyse sont des études observationnelles et de fortes hétérogénéités ont été relevées en ce qui concerne les critères d’évaluation.

À retenir
Sur la base d’une analyse systématique de la littérature et d’une méta-analyse, l’utilisation de statines chez des patients souffrant d’une maladie hépatique chronique, semblerait associée à un plus faible risque de décompensation hépatique et de mortalité et pourrait réduire l’hypertension portale. Cependant, les études sélectionnées présentaient de fortes hétérogénéités. Ces données doivent être confirmées par d’autres études observationnelles et des essais cliniques contrôlés.

Source: JIM.fr

En 2015, le cancer du foie a été la 4e cause de mortalité néoplasique, après le cancer du poumon, du colo-rectum et de l’estomac. Le type histologique le plus fréquemment retrouvé est l’hépatocarcinome, suivi par le cholangiocarcinome.

Son incidence varie selon le sexe et les zones géographiques, en fonction de l’exposition aux différents facteurs de risque infectieux (hépatites B, C ou autres pathogènes), comportementaux (alcool, tabac), aflatoxines. La prévention du cancer primitif du foie passe, avant tout, par l’éradication des hépatites virales, la lutte contre les intoxications alcoolique et tabagique ainsi que par le contrôle de l’obésité et de la maladie diabétique.

L’étude Global Burden of Diseases (GBD) 2015 a permis de préciser sa place au niveau mondial et par pays, ainsi que ses différentes étiologies et ses tendances évolutives. Elle a ainsi abouti à mieux définir les orientations stratégiques en matière de recherche et de traitement. Cette étude s’est attachée à détailler, de 1990 à 2011, l’incidence, la mortalité et les années de vie ajustées à l’incapacité (DAILYs), selon le sexe, dans 195 pays ou territoires géographiques distincts. Les données sur la mortalité sont issues des registres de santé et d’incidence des cancers. La mortalité spécifique a été ajustée selon la mortalité globale. L’incidence a été dérivée des estimations de mortalité, les années de vie perdues calibrées en fonction des décès et de l’espérance de vie attendue. Les différentes étiologies ont été appréciées par une revue systématique de la littérature, la prévalence à partir de la mortalité et de l’incidence.

Les DAILYs ont été obtenues par la sommation du nombre d’années perdues par décès ou incapacité, une DAILY correspondant, grossièrement, à une année de vie en bonne santé perdue. Enfin, les différents pays ont été regroupés en fonction de leur développement socio-économique.

Une incidence accrue

En 2015, on a recensé globalement, 854 000 cancers primitifs du foie et 810 000 décès, ainsi que de 20 578 000 DAILYs. Cette affection se situe au 6e rang mondial des cancers mais au 4e  rang pour la mortalité néoplasique ; 88 % de l’incidence et 86 % de la mortalité ont affecté des pays à index socio-démographique oscillant de moyen à élevé. Les conséquences les plus lourdes, en termes d’incidence, de décès et de DAILYs ont été observées dans le Sud-Est asiatique. Le Japon, pays, à haut revenu, totalise, à lui seul, 75 % des cas (67 % étant liés à l’HCV). L’Europe de l’Ouest se situe au 3e rang pour l’incidence, au 4e  pour la mortalité et au 5e en DAILYs. Entre 1990 et 2015, le nombre de cancers du foie s’est accru de 75 % (47 % étant expliqués par les variations de la répartition d’âge de la population et 35 % par la croissance démographique). On note une hausse conséquente de 100 % de l’incidence standardisée en fonction de l’âge (ASRI) dans des pays à haut revenu tels que les USA, le Canada, l’Australie-Nouvelle Zélande et dans la majorité des pays européens mais aussi aux Philippines, au Guatemala ou encore en Roumanie.

Le cancer primitif du foie a touché plus souvent l’homme que la femme (591 000 vs 264 000 cas), soit un rapport moyen vers 2,8, variant, selon les pays, à 2,9 dans l’Asie du Sud-Est mais se situant à 0,9 dans les pays andins d’Amérique du Sud. Des différences similaires entre sexe ont été observées pour la mortalité (577 000 vs 234 000) et pour les DAILYs (15 413 000 face à 5 165 000). L’étude GBD révèle également des différences, entre sexe, notables suivant les étiologies. Ainsi, en 2015, l’HBV a été responsable de 265 000 décès (33 % de l’ensemble), dont 203 000 (171 000- 251 000) chez l’homme et 70 000 (57 000- 86 000) chez la femme. L’alcool a causé la mort de 245 000 (30 %) personnes, dont 204 000 (177 000- 240 000) hommes et 45 000 (38 000- 54 000) femmes. L’HCV a entraîné 21 % des décès et les autres étiologies 16 %. On observe des différences étiologiques notables en fonction des pays et des zones géographiques. A titre d’exemple, l’HBV a été la cause de la mort de 6 % des cas de cancers du foie en Amérique latine et de 45 % des cas en Afrique de l’Ouest sub saharien. De même, la contribution de l’alcool dans la mortalité globale a été de 13 % en Afrique du Nord mais de 53 % dans des pays d’Europe de l’Est.

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