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Source: univadis.fr

Le dépistage d’une infection HPV se fait classiquement par frottis, un test que certaines femmes évitent, ce qui diminue l’efficacité du dépistage. Une alternative semble exister avec les tests urinaires, non-invasifs par définition.

Encore faut-il qu’il y ait de l’HPV et donc des cellules épithéliales desquamées dans l’échantillon analysé. Ces cellules desquamées sont toujours présentes dans le premier jet urinaire chez la femme car les sécrétions vaginales dans lesquelles se trouvent de nombreuses cellules desquamées (vaginales voire cervicales) s’accumulent au bord des petites lèvres et autour de l’urètre. C’est donc impérativement ce premier jet qu’il faut recueillir sans avoir nettoyé la zone avant le prélèvement. Correctement réalisé, le test urinaire est au moins aussi fiable que le frottis.

 La PCR « à domicile »

Reste à savoir ce qu’il en est au quotidien, et plus particulièrement lorsque le prélèvement est réalisé par la patiente elle-même à son domicile. C’est ce qu’a proposé une équipe de Brest avec l’étude PapU29 qui a invité entre 2008 et 2010 par courrier 15471 femmes âgées de 25 à 60 ans à réaliser un frottis classique (avec le suivi adéquat en cas de résultat positif ou un suivi à trois ans en cas de résultat négatif). Celles ayant refusé cette méthode se voyaient proposer un test urinaire développé par l’équipe du CHRU de Brest consistant en une PCR et un génotypage du virus HPV. En cas de résultat positif, un frottis classique était effectué ; pour les autres, un suivi à trois ans était recommandé.

Environ une femme sur trois l’accepte

Les femmes ayant accepté le test urinaire étaient bien plus nombreuses que celles ayant accepté le test cytologique (31,9 % contre 3,73 %, p < 0,001). Au total, 3 115 femmes volontaires pour le test urinaire ont reçu un kit de prélèvement d’urines. On retrouve une tendance non significative à une détection plus fréquente d’anomalies dans le groupe test urinaire (6,31 % contre 4,11 %, p=0.078). Les tests urinaires ont été positifs pour le HPV dans 24% des cas, avec lors du frottis consécutif 13 patientes au stade CIN 2-3 dont un adénocarcinome et un cancer épidermoïde, ce qui représente 2 cas pour 3115 femmes dépistées (0,06%). Il est remarquable de constater aussi que la charge virale urinaire est liée à la sévérité des lésions.

Enfin, le suivi à 5 ans a montré l’absence de lésions CIN 2+ chez les femmes HPV- et un cas chez les femmes HPV+ sans lésions au départ. Ces résultats incitent les auteurs à proposer un test de dépistage urinaire systématique, vérifié ensuite tous les 5 ans.

Source: univadis.fr

La papillomatose respiratoire récurrente est caractérisée par la présence de papillomes dans les voies aériennes. Sa forme qualifiée de « juvénile » (JPRR) touche les jeunes adolescents et ses symptômes dépendent du site affecté.

Les papillomes peuvent être très agressifs dans leur développement et présenter un taux de récidive important, même après leur retrait. Liée au papillomavirus humain HPV 6 ou 11, la JPRR affecte le plus souvent les voies aériennes supérieures et principalement le larynx. Le virus se transmet par contact sexuel ou lors de la naissance, lorsque la mère est infectée par des verrues génitales.

Une cohorte rétrospective de 43 patients

Le traitement des récidives est un vrai défi pour la recherche. Ces récidives mènent en effet à des chirurgies itératives, parfois fort invalidantes. Comme cette maladie est rare (incidence d’environ 4,3 pour 100 000 enfants), on ne connaît que fort mal son histoire naturelle, raison pour laquelle une équipe de l’hôpital Necker s’est attachée à décrire dans les détails une cohorte de 43 patients consécutifs traités dans deux hôpitaux comportant un département pédiatrique tête et cou. Pris en charge entre 1980 et 2017, ces patients appartenaient aux deux sexes : 23 filles et 20 garçons, pour un âge moyen de 37,5 mois (1 à 108 mois) au moment du diagnostic. Les données démographiques, historiques, chirurgicales, génotypiques du HPV, et histologiques ont été récoltées en avril 2017.

Un traitement préventif : le vaccin HPV

Pratiquement, ces patients ont encouru en moyenne 9,3 procédures chirurgicales. Sept cas de dysplasie (une de haut grade, 6 de bas grade) ont été enregistrés tandis que 5 patients ont présenté une extension trachéale de la pathologie et 3 patients ont manifesté des lésions pulmonaires. Une trachéotomie de sécurité a dû être réalisée chez un patient. Une autre étude prospective américaine présentée au cours du même symposium et qui portait sur 101 cas a montré de son côté que, outre des caractéristiques démographiques similaires à l’étude de Necker, les enfants atteints sont souvent des premiers-nés de mère non vaccinée (21 ans en moyenne) délivrés par voie vaginale et sans verrues génitales visibles. Les sérotypes 6 et 11 du HPV ont été détectés chez quasi tous les patients. Les deux études mènent aux mêmes conclusions : la nécessité de vacciner sans relâche et celle de réaliser des études prospectives adaptées en fonction du sérotype.